La société à directoire,
Forme d'élection de la gouvernance
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pour exercer leur mission de gestion de la société. Les conditions de révocation (juste motif)
leur offrent une relative stabilité.
L’esprit du fonctionnement du directoire repose sur l’esprit d’équipe ; les membres du
directoire (au maximum 5 ou 7 si la société est cotée) doivent de façon permanente agir
collégialement, de préférence sans chef, même si les textes précisent qu’il doit y avoir un
président et qu’il est en principe, sauf aménagement des statuts, le seul titulaire du pouvoir de
représentations. Dans un souci d’efficacité, avec l’autorisation du conseil de surveillance et sauf
clause contraire des statuts, les membres du directoire peuvent se répartir les tâches de
direction. Ils sont les dirigeants, les techniciens de la gestion ; d’ailleurs ils perçoivent un salaire
pour exercer cette mission.
Tous les membres du directoire peuvent cumuler leur mandat social et un contrat de travail.
Ce cumul sur lequel on a crié « haro » est bénéfique à la fois pour le salarié et pour la société,
particulièrement s’il s’agit d’une société familiale : peuvent être ainsi promus au statut de
dirigeants des cadres qui ont fait preuve de leur compétence et qui sont imprégnés de la culture
de l’entreprise (PSA en est un exemple parmi de nombreux autres), ce qui n’est pas aussi aisé
dans la société anonyme classique. En ce cas, les cadres ne sacrifient pas leur contrat de
travail en échange d’un mandat à durée déterminée. Le directoire est l’organe de direction
approprié.
La solution de la société à directoire est également idéale pour les filiales de sociétés
étrangères qui affectionnent cette forme sociale. Le schéma traditionnel est plutôt celui de
l’exercice d’un mandat dans une filiale et d’un contrat de travail conclu avec la société-mère.
Toutefois, là encore, le directoire offre des possibilités intéressantes pour organiser les mandats
intra-groupe : ainsi le salarié d’une filiale peut-il être membre du directoire et mandataire de
l’une des sociétés du groupe ou de la société-mère ; il exerce ainsi à la fois un contrat de travail
et une fonction de direction dans une filiale. Les points de convergence entre le mandat social
et le contrat de travail existent : citons simplement les obligations de loyauté, de secret, de
transparence, de respect de l’intérêt du groupe et les obligations déontologiques.
Par conséquent, si le conseil de surveillance remplit effectivement ses fonctions, s’il n’est
pas instrumentalisé par le directoire et, inversement, si le conseil de surveillance ne dirige pas
effectivement la société se substituant au directoire, cette forme duale présente de nombreux
avantages. Le plan d’action adopté le 21 mai 2003 par la Commission européenne devrait à
moyen terme généraliser le système dual. En tout cas, les moyens existent qui consistent à
limiter les éventuels abus de cet organe. La collégialité tant du conseil de surveillance que du
directoire, jointe à une répartition des tâches, est un gage de bonne gouvernance ; en ce sens
la société anonyme duale institutionnalise la gouvernance d’entreprise avant même que ce
terme soit généralisé. De même qu’on ne parle pas des trains qui partent et arrivent à l’heure, la
société anonyme à directoire n’a point de contentieux abondant, point d’abus de pouvoir, de
dérives concernant des rémunérations excessives des dirigeants ; les contentieux se règlent