PROGRAMME Mardi 28 juillet 10h30-13h Hervé Le Treut, Université Pierre et Marie Curie, membre du GIEC Geneviève Azam, économiste altermondialiste Corinne Morel-Darleux, coordinatrice des Assises de l'écosocialisme au Parti de Gauche, Conseillère régionale en Rhône Alpes Le 30 novembre 2015, s’ouvrira à Paris la conférence internationale sur le changement climatique, la COP21. Le climat est un système complexe, les causes de son dérèglement sont multiples, humaines autant que naturelles, et, par conséquent les enjeux sont de tous ordres, environnementaux, mais aussi énergétiques, économiques, alimentaires et agricoles, et bien sûr sociaux et humains. Tous les rapports scientifiques le disent : le temps presse mais la tâche est énorme. Faut-il pour autant baisser les bras et attendre que la transition vienne des pouvoirs en place ? Certainement pas. Nous sommes tous responsables, individuellement et collectivement. Le Village Emmaüs Lescar-Pau, partenaire d’Alternatiba depuis le premier village des alternatives à Bayonne en 2013, se devait de faire entendre sa voix dans le débat. C’est pourquoi, le Village Emmaüs Lescar-Pau, fidèle à son engagement pour une autre société, t’invite à découvrir les alternatives aux pratiques destructrices pour l’environnement et pour l’Homme, avec des spécialistes d’horizons divers, acteurs du monde scientifique, économique, journalistique, politique, paysan et associatif. Le climat, une urgence, un engagement ! Avec le Village Emmaüs Lescar-Pau, mobilise-toi ! LE VILLAGE EMMAUS LESCAR-PAU VOUS INVITE Mardi 28 juillet, à partir de 14h Conférence gesticulée de Désiré Prunier Mercredi 29 juillet 10h30-13h Jon Palais, membre de BIZI ! et d’Alternatiba Bayonne Patrick de Kochko, Réseau Semences Paysannes Marie-Monique Robin, journaliste d’investigation, réalisatrice. Mercredi 29 juillet, 14h « Sacrée croissance », projection-débat en présence de réalisatrice Marie-Monique Robin. la CONFERENCES D E B AT S Accès handicapé — tri sélectif parking et camping gratuits — points d’eau buvette et restauration rapide VILLAGE EMMAUS LESCAR-PAU Chemin Salié 64230 LESCAR Téléphone : 05. 59. 81.17. 82 mail : [email protected] www.emmaus-lescar-pau.com LE CLIMAT : U N E U R G EN C E , U N EN G A G EM E N T ! Hervé LE TREUT—Enseignant-chercheur à l’université Pierre et Marie Curie—membre du GIEC Climatologue de premier rang, membre de l’Académie des Sciences et fondateur du GIEC Aquitaine, il a beaucoup contribué à l’explication de phénomènes intervenant dans l’évolution du climat : interaction atmosphère/océans, influence du cycle de l’eau, effets biochimiques. Il s’est aussi penché sur l’influence de l’activité humaine dans l’effet de serre. Pour lui, il est essentiel d'inscrire le changement climatique dans une logique interdisciplinaire d'impacts multiples, comme par exemple les impacts sur l'eau, le vivant, les sociétés, la mer, mais aussi de placer le réchauffement dans une logique territoriale, dans le but d'estimer les politiques d'adaptation à ces changements. Mû par son souhait d’alerter le grand public sur les questions climatiques, il investit une part de son temps à la diffusion de son savoir ; il participe ainsi à de nombreuses conférences, mais aussi à la rédaction d’ouvrages de vulgarisation. LES INTERVENANTS CONFERENCE GESTICULEE de Désiré PRUNIER - La sortie des fossiles (Post-histoire de la transition énergétique) «Retour vers le futur... Comment aurons-nous réussi à surmonter les crises de notre époque, les "années folles du pétrole"?... Comment aurons-nous mené cette grande transition, malgré les aveuglements, les oppositions, les indifférences, les résignations d'alors? Désiré Prunier vient témoigner de son expérience...» Marie-Monique ROBIN —Journaliste d’investigation et réalisatrice Réalisatrice de nombreux films et livres documentaires traduits dans une vingtaine de langues, Marie-Monique ROBIN est depuis 25 ans une analyste incontournable des dérives du néo-libéralisme et de la société d’hyperconsommation. Du « Monde selon Monsanto » à « Sacrée croissance », en passant par « notre Poison quotidien » mais aussi « les Moissons du futur », elle dénonce en particulier le « grand gâchis » auquel a conduit « l’intoxication de la croissance » : épuisement des énergies fossiles, crise alimentaire, financière et sociale, menace d’un krach écologique et d’une sixième extinction des espèces, directement liés au dérèglement climatique. Mais, convaincue que nous avons en main toutes les clés pour engager l’indispensable transition vers une société post-croissance, ce témoin privilégié de notre temps interroge aussi les « lanceurs d’avenir », tous ces experts et acteurs de terrain qui dessinent la voie vers une société durable et plus équitable. Jon PALAIS — Membre actif du mouvement BIZI ! Geneviève AZAM—Economiste altermondialiste Le réchauffement climatique n’est pas une fatalité. Le réchauffement climatique en cours tient à des causes anthropiques, liées à l’activité humaine. Les émissions de gaz à effet de serre, responsables de ce dérèglement, ont augmenté de manière significative depuis la fin du 18ème siècle, avec une accélération après 1945 et une autre depuis les années 1980. Ces dates en indiquent les causes essentielles : le choix d’un système énergétique fondé sur les énergies fossiles à partir de la révolution industrielle, l’accélération du productivisme dans tous les secteurs après 1945 et la confusion du bien-être et de la croissance, la globalisation économique et financière à partir des années 1980 avec les traités de libreéchange. Plus fondamentalement, le dérèglement du climat exprime la crise d’une civilisation qui, au nom du progrès, a voulu rompre les liens entre les sociétés et une nature réduite à un stock de ressources à extraire ou, désormais, à du «capital naturel» à valoriser. Corinne MOREL-DARLEUX—Conseillère régionale Rhône-Alpes et coordinatrice des Assises pour l’écosocialisme au Parti de Gauche L'écosocialisme prend le meilleur des traditions du socialisme et de l'écologie politique pour répondre à un besoin profond, celui d'une nouvelle synthèse politique faisant la jonction entre le social et l'environnement et ouvrant la possibilité d'une prospérité sans croissance. Ce projet en "positif" est indispensable pour mener la bataille culturelle et rendre crédible l'opposition au système capitaliste actuel. Depuis les Assises nationales initiées en 2012, qui ont abouti à l'élaboration collective d'un Manifeste en 18 thèses, des débats publics ont eu lieu dans une quinzaine de villes en France, réunissant des militants politiques, élus, syndicalistes, associations et citoyens. Ce Manifeste pour l'écosocialisme a également été traduit en 12 langues et présenté dans 13 pays. Le projet écosocialiste dispose aujourd'hui d'un programme, et nous savons le financer par la répartition des richesses. L'alternative existe, celle d'un projet désirable et possible du bien vivre, fédérateur et susceptible de gagner les cœurs et les esprits, pour que la colère ne bascule pas du côté de la haine. Depuis 2011, Jon Palais participe au lancement du premier Alternatiba à Bayonne en 2013. Il fait aujourd’hui partie de l’équipe d’animation d’Alternatiba qui compte plus de 70 groupes organisateurs de Villages des alternatives. Le dérèglement climatique s’aggrave, mettant à mal dès aujourd’hui les populations les plus pauvres et à moyen terme les conditions de vie civilisées sur terre. Pour lutter contre le déni du problème, le projet d’Alternatiba cherche à sensibiliser le public en se fondant sur 3 idées clefs : les alternatives au dérèglement climatique existent, elles construisent un monde plus juste, plus solidaire, plus agréable, plus humain, et chacun peut participer à cette dynamique, à son niveau, et dans son territoire, en multipliant, jusqu'à la COP21 fin 2015 à Paris, des actions qui mettent en avant ces alternatives au changement climatique et à la crise écologique et énergétique. Individuelles, collectives, territoriales, elles concernent tous les domaines et prouvent que l'écologie, c'est l'affaire de tous. Patrick de KOCHKO—Coordinateur du Réseau Semences Paysannes (RSP) La semence conditionne le type d'agriculture et donc, le mode d'alimentation. Les semences industrielles, hybrides ou OGM, ont besoin de beaucoup d'engrais chimiques pour pousser et de beaucoup de pesticides pour se maintenir en vie jusqu'à la récolte. Les semences paysannes sont cultivées et sélectionnées localement et sont donc adaptées aux différents terroirs et à l'évolution locale du climat, sans nécessiter d'intrants chimiques ou d'excès d'irrigation. L'agriculture étant l'un des contributeurs majeur au changement climatique, il est fondamental de permettre le retour dans les champs et les assiettes des plantes issues de semences paysannes, qui sont les semences de l'agroécologie et de la souveraineté alimentaire. Entre l'extension du travail de terrain qui conjugue conservation, sélection, expérimentation et valorisation et la défense des droits des paysans, notamment d'échanger leurs semences, les paysannes, paysans, jardinières et jardiniers du Réseau Semences Paysannes proposent des solutions concrètes et collectives, pour résister aux empires agro-alimentaires et aux brevets sur le vivant. PROJECTION « SACREE CROISSANCE » Alors que la crise (économique, financière, écologique) s’installe en Europe et dans le reste du monde, le « retour à la croissance » est systématiquement invoqué par les responsables politiques de droite comme de gauche, comme le sésame indispensable qui permettra de sortir du tunnel. Dans le public, cette incantation suscite toujours les mêmes questions : Qu’est-ce que la croissance ? Comment ce concept économique s’est-il progressivement imposé au point de devenir un dogme intangible ? Comment peut-on continuer de promouvoir une croissance illimitée, alors que nous savons aujourd’hui que les ressources naturelles de la planète sont limitées ? Y-a-t-il des alternatives théoriques et pratiques à la croissance ? Que peut-on faire localement pour inverser la tendance ? « Sacrée croissance ! » tentera de répondre à ces questions en retraçant l’histoire de ce « dogme », mais aussi en montrant des alternatives sur le terrain qui dessinent un autre mode de penser et d’agir ensemble. ENTREE LIBRE