Hervé LE TREUT—Enseignant-chercheur à l’université Pierre et
Marie Curie—membre du GIEC
Climatologue de premier rang, membre de l’Académie des Sciences et
fondateur du GIEC Aquitaine, il a beaucoup contribué à l’explication de
phénomènes intervenant dans l’évolution du climat : interaction
atmosphère/océans, influence du cycle de l’eau, effets biochimiques. Il s’est
aussi penché sur l’influence de l’activité humaine dans l’effet de serre. Pour
lui, il est essentiel d'inscrire le changement climatique dans une logique
interdisciplinaire d'impacts multiples, comme par exemple les impacts sur
l'eau, le vivant, les sociétés, la mer, mais aussi de placer le réchauffement
dans une logique territoriale, dans le but d'estimer les politiques
d'adaptation à ces changements. Mû par son souhait d’alerter le grand
public sur les questions climatiques, il investit une part de son temps à la
diffusion de son savoir ; il participe ainsi à de nombreuses conférences, mais
aussi à la rédaction d’ouvrages de vulgarisation.
Geneviève AZAM—Economiste altermondialiste
Le réchauffement climatique n’est pas une fatalité. Le réchauffement
climatique en cours tient à des causes anthropiques, liées à l’activité
humaine. Les émissions de gaz à effet de serre, responsables de ce
dérèglement, ont augmenté de manière significative depuis la fin du 18ème
siècle, avec une accélération après 1945 et une autre depuis les années
1980. Ces dates en indiquent les causes essentielles : le choix d’un système
énergétique fondé sur les énergies fossiles à partir de la révolution
industrielle, l’accélération du productivisme dans tous les secteurs après
1945 et la confusion du bien-être et de la croissance, la globalisation
économique et financière à partir des années 1980 avec les traités de libre-
échange.
Plus fondamentalement, le dérèglement du climat exprime la crise d’une
civilisation qui, au nom du progrès, a voulu rompre les liens entre les
sociétés et une nature réduite à un stock de ressources à extraire ou,
désormais, à du «capital naturel» à valoriser.
Corinne MOREL-DARLEUX—Conseillère régionale Rhône-Alpes et
coordinatrice des Assises pour l’écosocialisme au Parti de Gauche
L'écosocialisme prend le meilleur des traditions du socialisme et de
l'écologie politique pour répondre à un besoin profond, celui d'une nouvelle
synthèse politique faisant la jonction entre le social et l'environnement et
ouvrant la possibilité d'une prospérité sans croissance. Ce projet en "positif"
est indispensable pour mener la bataille culturelle et rendre crédible
l'opposition au système capitaliste actuel. Depuis les Assises nationales
initiées en 2012, qui ont abouti à l'élaboration collective d'un Manifeste en
18 thèses, des débats publics ont eu lieu dans une quinzaine de villes en
France, réunissant des militants politiques, élus, syndicalistes, associations et
citoyens. Ce Manifeste pour l'écosocialisme a également été traduit en 12
langues et présenté dans 13 pays. Le projet écosocialiste dispose aujourd'hui
d'un programme, et nous savons le financer par la répartition des richesses.
L'alternative existe, celle d'un projet désirable et possible du bien vivre,
fédérateur et susceptible de gagner les cœurs et les esprits, pour que la
colère ne bascule pas du côté de la haine.
CONFERENCE GESTICULEE de Désiré PRUNIER - La sortie des fossiles
(Post-histoire de la transition énergétique)
«Retour vers le futur... Comment aurons-nous réussi à surmonter les crises de
notre époque, les "années folles du pétrole"?... Comment aurons-nous mené
cette grande transition, malgré les aveuglements, les oppositions, les
indifférences, les résignations d'alors? Désiré Prunier vient témoigner de son
expérience...»
Jon PALAIS — Membre actif du mouvement BIZI !
Depuis 2011, Jon Palais participe au lancement du premier Alternatiba à
Bayonne en 2013. Il fait aujourd’hui partie de l’équipe d’animation
d’Alternatiba qui compte plus de 70 groupes organisateurs de Villages des
alternatives. Le dérèglement climatique s’aggrave, mettant à mal dès
aujourd’hui les populations les plus pauvres et à moyen terme les conditions
de vie civilisées sur terre. Pour lutter contre le déni du problème, le projet
d’Alternatiba cherche à sensibiliser le public en se fondant sur 3 idées clefs : les
alternatives au dérèglement climatique existent, elles construisent un monde
plus juste, plus solidaire, plus agréable, plus humain, et chacun peut participer
à cette dynamique, à son niveau, et dans son territoire, en multipliant, jusqu'à
la COP21 fin 2015 à Paris, des actions qui mettent en avant ces alternatives au
changement climatique et à la crise écologique et énergétique. Individuelles,
collectives, territoriales, elles concernent tous les domaines et prouvent que
l'écologie, c'est l'affaire de tous.
Patrick de KOCHKO—Coordinateur du Réseau Semences Paysannes
(RSP)
La semence conditionne le type d'agriculture et donc, le mode d'alimentation.
Les semences industrielles, hybrides ou OGM, ont besoin de beaucoup
d'engrais chimiques pour pousser et de beaucoup de pesticides pour se
maintenir en vie jusqu'à la récolte. Les semences paysannes sont cultivées et
sélectionnées localement et sont donc adaptées aux différents terroirs et à
l'évolution locale du climat, sans nécessiter d'intrants chimiques ou d'excès
d'irrigation.
L'agriculture étant l'un des contributeurs majeur au changement climatique, il
est fondamental de permettre le retour dans les champs et les assiettes des
plantes issues de semences paysannes, qui sont les semences de l'agro-
écologie et de la souveraineté alimentaire. Entre l'extension du travail de
terrain qui conjugue conservation, sélection, expérimentation et valorisation et
la défense des droits des paysans, notamment d'échanger leurs semences, les
paysannes, paysans, jardinières et jardiniers du Réseau Semences Paysannes
proposent des solutions concrètes et collectives, pour résister aux empires
agro-alimentaires et aux brevets sur le vivant.
Marie-Monique ROBIN —Journaliste d’investigation et réalisatrice
Réalisatrice de nombreux films et livres documentaires traduits dans une
vingtaine de langues, Marie-Monique ROBIN est depuis 25 ans une analyste
incontournable des dérives du néo-libéralisme et de la société
d’hyperconsommation. Du « Monde selon Monsanto » à « Sacrée
croissance », en passant par « notre Poison quotidien » mais aussi « les
Moissons du futur », elle dénonce en particulier le « grand gâchis » auquel a
conduit « l’intoxication de la croissance » : épuisement des énergies fossiles,
crise alimentaire, financière et sociale, menace d’un krach écologique et
d’une sixième extinction des espèces, directement liés au dérèglement
climatique. Mais, convaincue que nous avons en main toutes les clés pour
engager l’indispensable transition vers une société post-croissance, ce
témoin privilégié de notre temps interroge aussi les « lanceurs d’avenir »,
tous ces experts et acteurs de terrain qui dessinent la voie vers une société
durable et plus équitable.
PROJECTION « SACREE CROISSANCE »
Alors que la crise (économique, financière, écologique) s’installe en Europe
et dans le reste du monde, le « retour à la croissance » est
systématiquement invoqué par les responsables politiques de droite comme
de gauche, comme le sésame indispensable qui permettra de sortir du
tunnel.
Dans le public, cette incantation suscite toujours les mêmes questions :
Qu’est-ce que la croissance ?
Comment ce concept économique s’est-il progressivement imposé au point
de devenir un dogme intangible ?
Comment peut-on continuer de promouvoir une croissance illimitée, alors
que nous savons aujourd’hui que les ressources naturelles de la planète
sont limitées ?
Y-a-t-il des alternatives théoriques et pratiques à la croissance ?
Que peut-on faire localement pour inverser la tendance ?
« Sacrée croissance ! » tentera de répondre à ces questions en retraçant
l’histoire de ce « dogme », mais aussi en montrant des alternatives sur le
terrain qui dessinent un autre mode de penser et d’agir ensemble.
LES INTERVENANTS
ENTREE LIBRE