6. Institut Geològic de Catalunya.
7. Review of Historical Seismicity in Europe.
8. Olivera C., Redondo E., Lambert J., RieraMelis A., Roca A., 2006: Elsterratrèmolsdelssegles XIV i XV a Catalunya. Institut Cartogràfic de Catalunya,407 p.
9. Lambert J,Winter T., Dewez T., Sabourault P. : New hypotheses on the maximum damage area of the 1356 Basel earthquake (Switzerland), Quaterna-
ry Science Review, 24, (2005), 383–401.
10. Closener, F., 1362.Chronik.in:Hegel, C. (Ed.),Chroniken der deutschen Städtevom 14 bis in’s 16 Jahrhundert. t. VIII, Basel, 1870.
11.Von Nuwenburg, M.,1368.Chronik.In: Hofmeister,A. (Ed.),Monumenta Germaniae Historica, Scriptores Rerum Germanicarum.Nova series,Berlin, p.1924.
12. Müller, E., 1375. Jahrbuch. In: Ettmüller (Ed.), Mitteilungen der Antiquarischen Gesellschaft. Zürich, 1844.
13. Müller, C.A., 1956. Die Burgen in der Umgebung von Basel und das Erdbebenvon 1356. Historische Gesellschaft zu Basel, vol. 748.
en raison d’une succession de chroniques mal recopiées au
cours des temps. La généalogie des sources prouve sans
contestation possible qu’il s’agit du glissement de terrain
du Mont Granier (Savoie) en 1248,glissement qui fut effec-
tivement meurtrier.
Le séisme du 6 octobre 1711, autre exemple, est
symptomatique de la nécessité de rechercher les sources
documentaires originales.Ce séisme est simplement men-
tionné dans le catalogue d’Alexis Perrey de la manière
suivante : « ressenti à Paris et à 30 lieues autour ». À un
point d’observation quasi inexploitable tel quel,les travaux
du BRGM ont permis de recueillir plus de soixante points
d’observation (localités) décrits par une centaine de réfé-
rences bibliographiques originales dont de nombreux
registres paroissiaux manuscrits.Désormais,l’épicentre peut
être fixé avec une assez bonne exactitude au voisinage de
Loudun (Vienne) soit à plus de 250 kilomètres de Paris…
La sismicité historique a fait de notables progrès ces
dernières années,mettant en œuvre des études parfois très
poussées. Ainsi la crise sismique de 1427-1428 en Cata-
logne, crise ressentie en France, a-t-elle fait l’objet d’un
partenariat franco-catalan entre l’IGC6et le BRGM. Ini-
tiés entre 1993 et 1996 dans le cadre du programme euro-
péen RHISE7, ces travaux ont permis de retrouver et de
critiquer de très nombreuses sources documentaires
locales précisant la nature des dommages.Les épicentres
correspondants ont dû être revus à la lumière de ces nou-
veaux éléments. Une publication spécifique de plus de
400 pages y fait référence8.
À propos des séismes très anciens et jusqu’au Haut
Moyen Âge,il est permis de penser que les travaux actuels
recensent la grande majorité des séismes de quelque
importance, ce qui n’est pas le cas pour les plus petits
d’entre eux qui, la plupart du temps, n’ont pas été notés
par les observateurs.
Cependant, même à une époque plus récente
(à partir du XVesiècle), de nombreux séismes restent
encore insuffisamment connus pour établir avec une
bonne fiabilité leurs caractéristiques (épicentre et inten-
sité épicentrale). Un millier de séismes sur les 6 200 de
SisFrance ne sont décrits que par un unique point connu.
Un exemple majeur : l’analyse critique
des données relatives au tremblement
de terre de Bâle (1356)
À l’occasion du 500ème anniversaire du séisme
majeur de 1356, le Suisse Wackernagel, historien et
archiviste entreprit une recherche des sources originales
relatives à cet événement. Sa conclusion est la suivante :
« on écrirait à peine une demi-page sur ce séisme si l’on s’en
référait uniquement à l’existence de sources réellement
contemporaines de ce séisme ».C’est dire la difficulté d’ac-
céder à une documentation contemporaine des faits.
En 2005, le BRGM tenta de faire le point sur la
situation de cet événement dans l’aire des dommages
majeurs9: l’aire dite « des châteaux » comprenant le
Sundgau alsacien, le sud de la Forêt Noire en Allemagne
et un large secteur autour de Bâle (Suisse).Parmi les docu-
ments les plus contemporains, seules deux chroniques
subsistent de nos jours, l’une datant de 136210, l’autre de
136811 mais aucune d’elles, en dehors de Bâle (cathédrale
endommagée) ne mentionne de détails sur la destruction
des châteaux environnants.
Entre 1375 et 1580, sept chroniques, dont Müller
(1375)12,évoquent ces châteaux détruits.Mais toutes ne sont
pas d’accord sur le nombre d’édifices touchés :entre 14 et 60.
Dès lors,quelle valeur attribuer à ces documents ?
Depuis l’occurrence de cet événement, bien des
noms ont aujourd’hui disparu ou changé.Müller (1956)13,
fut un des premiers à tenter de relever l’appellation
des châteaux en 1356 et à déterminer leur position
géographique actuelle. Si ces châteaux sont affectés par
la secousse, il les note et complète dans le même temps
la localisation d’édifices contemporains français,
allemands et suisses n’ayant subi aucun dommage.
Cet ensemble d’informations conduit à admettre Bâle et
ses environs comme constituant l’aire des dommages
majeurs. Ce qui était prévisible.
L’étude du BRGM a consisté à analyser finement
ces chroniques sous l’angle historico-géographique et
notamment sur la recherche d’homonymie,le cas de châ-
teaux portant un même nom n’étant pas rare à cette
époque dans cette région.Pour ce faire,il lista les noms des
édifices annoncés comme détruits par les 7 chroniques
(1375 à 1580) qu’il subdivisa ensuite en trois critères de
réévaluation : 1) la logique géographique d’énoncé des
châteaux selon les divers auteurs (avec cartographie des
« itinéraires » correspondants),2) la filiation des change-
ments de noms ou d’orthographe attribués par ces mêmes
auteurs à ces châteaux depuis le XIVesiècle et 3) l’attes-
tation ou non de la présence d’anciens châteaux-fortifiés
ou au contraire de châteaux en plaine (Wasserschloss),
aujourd’hui méconnus mais dont l’histoire fait mention.
Les résultats obtenus montrent que 7 châteaux,
admis par d’autres comme se situant dans le Sundgau
approche par type de risque :
risque sismique
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