le risque sismique - Les services de l`État en Côtes d`Armor

CHAPITRE II : LES RISQUES NATURELS / Le risque sismique
LE RISQUE SISMIQUE
Dossier départemental des risques majeurs – Côtes-d’Armor – Arrêté préfectoral du 21 mai 2013 63
CHAPITRE II : LES RISQUES NATURELS / Le risque sismique
1 GENERALITES
1.1 Qu’est-ce qu’un séisme ?
Un séisme est une fracturation brutale des roches en profondeur, le long de
failles en profondeur, dans la croûte terrestre (rarement en surface). Le
séisme génère des vibrations importantes du sol qui sont ensuite transmises
aux fondations des bâtiments.
Les séismes sont, avec le volcanisme, l’une des manifestations de la
tectonique des plaques. L’activité sismique est concentrée le long de failles,
en général à proximi des frontières entre ces plaques. Lorsque les
frottements au niveau d’une de ces failles sont importants, le mouvement
entre les deux plaques est bloqué. De l’énergie est alors stockée le long de
la faille. La libération brutale de cette énergie stockée permet de rattraper
le retard du mouvement des plaques. Le déplacement instantané qui en
résulte est la cause des séismes. Après la secousse principale, il y a des
répliques, parfois meurtrières, qui correspondent à des réajustements des
blocs au voisinage de la faille.
1.2 Comment se manifeste-t-il ?
Un séisme est caractérisé par :
Son foyer (ou hypocentre) :
C’est la région de la faille commence la rupture, d’où partent les
premières ondes sismiques.
Son épicentre :
Point situé à la surface terrestre à la verticale du foyer, l’intensité
est la plus importante.
Sa magnitude :
Identique pour un même séisme, elle traduit l’énergie libérée par le
séisme. Elle est généralement mesurée par l’échelle ouverte de
Richter. Augmenter la magnitude d’un degré revient à multiplier
l’énergie libérée par 30.
Son intensité :
Mesure les effets et dommages du séisme en un lieu donné. Ce n’est
pas une mesure objective par des instruments, mais une appréciation
de la manière dont le séisme se traduit en surface et dont il est perçu
(dommages aux bâtiments notamment). On utilise habituellement
l’échelle EMS98, qui comporte douze degrés. Le premier degré
correspond à un séisme non perceptible, le douzième à un
changement total du paysage. L’intensité n’est donc pas,
contrairement à la magnitude, fonction uniquement du séisme, mais
également du lieu la mesure est prise (zone urbaine,
désertique…). D’autre part, les conditions topographiques ou
géologiques locales (particulièrement des terrains sédimentaires
reposant sur des roches plus dures) peuvent amplifier les
mouvements sismiques du sol (effets de site), donc générer plus de
dommages et ainsi augmenter l’intensité localement. Sans effets de
site, l’intensité d’un séisme est habituellement maximale à l’épicentre
et décroît quand on s’en éloigne.
La fréquence et la durée des vibrations :
Ces 2 paramètres ont une incidence fondamentale sur les effets en
surface.
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CHAPITRE II : LES RISQUES NATURELS / Le risque sismique
La faille provoquée (verticale ou inclinée) :
Elle peut se propager en surface. Un séisme peut se traduire à la
surface terrestre par la dégradation ou la ruine des timents, des
décalages de la surface du sol de part et d’autre des failles, mais
peut également provoquer des phénomènes annexes importants tels
que des glissements de terrain, des chutes de blocs, une liquéfaction
des sols meubles imbibés d’eau, des avalanches ou des raz-de-
marée (tsunamis : vague pouvant se propager à travers un océan
entier et frapper des côtes situées à des milliers de kilomètres de
l’épicentre de manière meurtrière et dévastatrice).
1.3 Les conséquences sur les personnes et les biens
D’une manière générale les séismes peuvent avoir des conséquences sur la
vie humaine, l’économie et l’environnement.
Les conséquences sur l’homme :
Le séisme est le risque naturel majeur le plus meurtrier, tant par ses
effets directs (chutes d’objets, effondrements de bâtiments) que par
les phénomènes qu’il peut engendrer (mouvements de terrain, raz-
de-marée, etc.). De plus, outre les victimes possibles, un très grand
nombre de personnes peuvent se retrouver blessées, déplacées ou
sans abri.
Les conséquences économiques :
Si les impacts sociaux, psychologiques et politiques d’une possible
catastrophe sismique en France sont difficiles à mesurer, les enjeux
économiques, locaux et nationaux peuvent, en revanche, être
appréhendés. Un séisme et ses éventuels phénomènes annexes
peuvent engendrer la destruction, la détérioration ou
l’endommagement des habitations, usines, ouvrages (ponts, routes,
voies ferrées, etc.), ainsi que la rupture des conduites de gaz qui
pouvant provoquer des incendies ou des explosions. Ce phénomène
est la plus grave des conséquences indirectes d’un séisme.
Les conséquences environnementales :
Un séisme peut se traduire en surface par des modifications du
paysage, généralement modérées mais qui peuvent dans les cas
extrêmes occasionner un changement total de paysage.
2 LE RISQUE SISMIQUE DANS LES COTES D'ARMOR
L’analyse de la sismici historique partir des témoignages et archives
depuis 1000 ans), de la sismicité instrumentale (mesurée par des appareils) et
l’identification des failles actives, permettent de définir l’aléa sismique d’une
commune, c’est-à-dire l’ampleur des mouvements sismiques attendus sur
une période de temps donnée (aléa probabiliste). Un zonage sismique de la
France selon cinq zones a ainsi été élaboré (article D 563-8-1 du code de
l’environnement). Ce classement est réalisé à l’échelle de la commune.
D’après le zonage sismique de la France, la totalité du département des tes
d’Armor est classée en zone 2, correspondant à une sismicité faible imposant des
prescriptions parasismiques particulières sur certains bâtiments (à compter du 1er mai
2011).
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2.1 Les séismes historiques du département
Séismes ressentis dans le département des Côtes-d’Armor, depuis 1950
Date Localisation épicentrale Région ou pays
de l'épicentre
Intensité à
l'épicentre
30 septembre 2002
1 décembre 1987
21 avril 1986
4 septembre 1981
13 janvier 1979
30 août 1975
4 mars 1965
22 mars 1959
2 janvier 1959
23 janvier 1951
17 novembre 1950
17 novembre 1950
VANNETAIS (HENNEBONT-BRANDERION)
MONTAGNES NOIRES (LANGONNET°
MONT-D'ARREE ( CORLAY)
MANCHE (N .ABER VRAC'H)
MONTS D'ARREE (BOURBRIAC)
TREGOR (BEGARD)
CRAONNAIS ET SEGREEN (LE LION-D'ANGERS)
ATLANTIQUES (S-W.ILE DE BELLE ILE)
CORNOUAILLE (MELGUEN)
TREGOR (GUINGAMP)
MANCHE (GOLFE DE ST-MALO)
PAYS DINANAIS (ST-JULIAC)
BRETAGNE
BRETAGNE
BRETAGNE
BRETAGNE
BRETAGNE
BRETAGNE
ANJOU
BRETAGNE
BRETAGNE
BRETAGNE
BRETAGNE
BRETAGNE
5,5
4
4
5
4
5,5
5,5
-
7
-
-
5
Données extraites de la base SISFRANCE au 01/10/2010
Le séisme du 30 septembre 2002 donc l’épicentre se situait dans le Morbihan
(magnitude 5,5 sur l’échelle de Richter) a été fortement ressenti dans les
Côtes-d’Armor. C’est le seul séisme pour lequel il a é demandé aux
exploitants de barrage de vérifier si les ouvrages n’avaient pas été
endommagés.
2.2 Les actions préventives dans le département
La connaissance du risque
Analyse de la sismicité historique (base SISFRANCE) avec zonage sismique
Enquêtes macrosismiques après séisme réalisées par le Bureau central de
la sismicité française (BCSF) avec collecte des données concernant la
perception par la population des secousses, les dégâts éventuels ; ces
enquêtes sont fondamentales pour une analyse statistique du risque
sismique et pour identifier les effets de site
Études locales (microzonages sismiques) dans le cadre de l’élaboration
d’un plan de prévention des risques sismiques
La surveillance et la prévision des phénomènes
La prévision à court terme
Il n’existe malheureusement à l'heure actuelle aucun moyen fiable de
prévoir où, quand et avec quelle puissance se produira un séisme.
En effet, les signes précurseurs d'un séisme ne sont pas, pour l’instant,
identifiables et interprétables. Des recherches mondiales sont cependant
entreprises depuis de nombreuses années afin de mieux comprendre les
séismes et de les prévoir.
La prévision à long terme
À défaut de prévision à court terme, la prévision des séismes se fonde sur
l’analyse probabiliste et statistique. Elle se base sur l’étude des événements
passés à partir desquels on calcule la probabilité d’occurrence d’un
phénomène donné (méthode probabiliste) sur une période de temps
donnée. En d’autres termes, le passé est la clé du futur.
La surveillance sismique
Le suivi de la sismicité en temps réel se fait à partir de stations sismologiques
réparties sur l’ensemble du territoire national, gérés par divers organismes
(Geoscope, Sismalp, CSEM). Les données collectées par les sismomètres sont
centralisées par le Laboratoire de Géophysique (LDG) du CEA, qui en assure
la diffusion. Ce suivi de la sismicité française permet d’améliorer la
connaissance de l’aléa régional, voire local en appréciant notamment les
effets de site.
Travaux pour réduire les risques
Parmi les mesures prises ou à prendre pour réduire la vulnérabilité des enjeux
(mitigation) on peut citer :
Les mesures collectives et individuelles
La réduction de la vulnérabilité des bâtiments et infrastructures existants :
Diagnostic puis renforcement parasismique, consolidation des structures,
réhabilitation ou démolition et reconstruction.
La construction parasismique : Le zonage sismique impose l'application de
règles parasismiques pour les constructions neuves et aux bâtiments
existants dans le cas de certains travaux d’extension notamment. Ces règles
sont définies dans les normes Eurocode 8, qui ont pour but d’assurer la
protection des personnes contre les effets des secousses sismiques. Elles
définissent les conditions auxquelles doivent satisfaire les constructions pour
atteindre ce but.
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