Préservons nos cours d`eau

publicité
Préservons
nos cours
d’eau
Communauté d’Agglomération Loire Forez
21, Place de l’Hôtel de Ville 42450 Sury-le-Comtal
www.loireforez.fr [email protected]
spécial environnement
L'eau,
un bien précieux
L
’eau est
un élément indispensable à la vie. Il s’agit d’un bien
précieux et rare, il est nécessaire
de mettre en œuvre les moyens de
préserver non seulement les
ressources, mais aussi la qualité de
l’eau.
L
L’eau est une richesse et une source
de vie pour notre planète. La plus
grande partie des ressources en eau
de la Terre (97%) est salée et donc
inexploitable. De plus, les différentes
régions du monde sont inégalement
fournies en eau douce. En France,
nous avons la chance d’avoir des
ressources raisonnables. Nous avons
le devoir de les préserver.
Le cycle
de l’eau
Le développement et le confort de
notre société sont liés à l’eau. Le
développement industriel a altéré la
qualité de l’eau et l’Homme ne fait pas
toujours un usage raisonné de ses
réserves.
L’eau
est un élément incontournable de notre quotidien. Nous
l’utilisons pour l’hygiène (lave-linge,
douche…), nos loisirs (piscines…) et
aussi pour nos activités économiques
(pour l’agriculture, la fabrication de
produits, la production d’énergie…).
Le développement d’un mode de vie
urbain et l’emploi de substances
chimiques (engrais, détergents, etc.)
dans les industries, dans l’agriculture
et chez les particuliers sont à l’origine
d’une menace pour l’eau. Les
pollutions industrielles, domestiques
et agricoles entraînent une dégradation de l’eau et de son milieu naturel.
Notre consommation toujours plus
abondante, et le rejet important d’eau
usée nous poussent à devenir de plus
en plus vigilants et attentifs à notre
relation avec l’eau.
L’eau devient rare et il est
aujourd’hui nécessaire de la
préserver. Pour notre santé, pour la
préservation des milieux aquatiques
et surtout pour les générations
futures.
sommaire
édito
L
L
e territoire Loire Forez possède un important réseau
hydrologique qui alimente le fleuve Loire.
Aujourd’hui, l’état des lieux de l’ensemble de nos rivières est
terminé. Nous constatons que, globalement, l’entretien de
nos cours d’eau est abandonné par les riverains depuis
plusieurs décennies. Les premiers travaux d’entretien vont
démarrer cet automne : nettoyage des berges, dégagement
d’obstacles, arbres couchés, seuils, etc.
Ce numéro spécial est l’occasion de faire le point sur le travail
L’eau, un bien précieux
2
Edito
3
Préserver l’eau
4
Qu’est-ce qu’un bassin versant ?
5
Les espèces rares
6
Lutter contre
les espèces envahissantes
7
réalisé par Loire Forez, concernant les cours d’eau. Je
souhaite que chacun d’entre nous prenne bien conscience de
La carte d’identité
la richesse que représente la ressource de l’eau sur notre
des cours d’eau de Loire Forez
territoire : l’eau est un élément essentiel et vital pour la vie
8-9
humaine, animale et végétale.
Mare et Bonson
10
Nous devons, chacun à notre niveau, contribuer à la
Une opération coordonnée
11
Des travaux ambitieux
12
préserver.
Claude CHAUT,
Vice-président
en charge de l’environnement.
rédaction : Yannick Piolet,
Caroline Marie Emilienne,
Lionel Farrouault.
Hors série
Spécial Environnement
Communauté d’Agglomération
Loire Forez
21, place de l’Hôtel de Ville
B.P. 36 - 42450 Sury-le-Comtal
Tél. 04 77 50 51 30
Fax 04 77 50 51 39
www.loireforez.fr
[email protected]
directrice de la publication :
Corinne Richard
remerciements :
David Lombardin, Yvan Falatas,
Eric Gentil, Damien Janand,
Nicolas Guillerme.
conception graphique :
Catherine Ornon
impression : Imprimerie Vasti
tirage : 32.000 exemplaires
crédit photos : Yannick Piolet,
Caroline Marie Emilienne, CPIE,
Lionel Farrouault, OT Loire forez,
SIMELET.
Rénovation et extension de
la station d’épuration du Porchon
13
La Loire et les étangs du Forez
14
Le Lignon du Forez
15
Une nouvelle usine de dépollution
15
spécial environnement
3
spécial environnement
Préserver l’eau
V
Vous pouvez participer activement à la préservation de l’eau et des ressources !
Comment faire ? Tout simplement en changeant quelques habitudes quotidiennes !
En effet, nous avons de nombreux usages de l’eau : il convient d’éviter tout gaspillage ou rejet
de produits dangereux. Quelques actions faciles vous permettront également de faire baisser
votre facture d’eau.
■ Vérifier que vous disposez d’une installation qui fonctionne bien : traquer les
fuites d’eau, entretenir joints et robinets…
■ Utiliser des réducteurs de débit, et des mitigeurs plutôt que des mélangeurs.
■ Choisir des appareils ménagers économes en eau (lave-linge et lave-vaisselle).
■ Prendre des douches (50 litres) plutôt que des bains (150 litres).
■ Utiliser l’eau de nettoyage des légumes pour arroser le jardin ; collecter aussi
les eaux de pluie et arroser les plantes le soir pour éviter toute évaporation.
■ Fermer les robinets pendants le lavage des dents, le rasage, etc.
Repères
La consommation d’eau
quotidienne atteint 425 litres
d’eau pour un américain,
200 litres pour un européen…
et nous pouvons
toujours mieux faire.
Le lavage
de voiture
environ
200 litres
d’eau
■ Utiliser des lessives sans phosphates et mettre des petites doses.
Un robinet
qui goutte
■ Utiliser des produits d’entretien biodégradables.
jusqu’à
■ Apporter à la déchèterie les solvants, huiles de vidange…
300 litres
d’eau par jour
Une chasse d’eau
qui fuit
Collecter
les eaux de pluie
Utiliser les eaux de pluie, c’est tout d’abord faire l’économie de l’eau potable
domestique. L’intérêt écologique est réel, l’eau de pluie pouvant être utilisée pour
différents usages : lessive, lavage de voiture, de sol extérieur, arrosage du jardin…
Des solutions techniques simples à mettre en œuvre existent
pour collecter les eaux de pluie.
Un texte de loi est en cours d’élaboration pour
inciter fiscalement les Français à faire
l’acquisition d’un collecteur.
4
jusqu’à
500 litres
d’eau par jour
Qu’est-ce
qu’un bassin versant ?
La rivière principale prend sa source
L’eau s’écoule toujours dans un même
sur les hauteurs avant de s’écouler
sens, d’un point haut à un point bas,
dans le fond de la vallée pour se jeter
de l’amont vers l’aval. En suivant le
dans un fleuve. Son parcours la
courant de la rivière, les affluents qui
conduit à recueillir de petits cours
apparaissent à notre droite sont les
d’eau : les affluents.
affluents de rive droite et ceux de
gauche sont les affluents de rive
Le saviez-vous ?
La pluie qui tombe sur notre territoire se jette
dans la Loire, puis dans l’océan Atlantique.
Loire Forez fait partie du bassin hydrographique Loire-Bretagne, géré par l’agence de
l’eau Loire-Bretagne.
Saint-Rambert
Saint-Cyprien
Bonson
Bonson
Malbief
Sury-le-Comtal
Mare
Curraize
gauche.
Ligne de partage des eaux
Monts
du Forez
Vizézy
Un bassin versant, en forme de vallée,
a des frontières naturelles, appelées
«lignes de partage des eaux». D’un
côté, les gouttes de pluie qui tombent
sur un versant de la montagne vont
rejoindre la rivière. De l’autre, les
gouttes de pluie qui tombent sur le
versant opposé vont alimenter une
rivière voisine. Les gouttes peuvent
parfois s’infiltrer dans la roche et
former des réservoirs appelés nappes
souterraines. Par conséquent, il existe
une circulation souterraine des eaux.
Des cours d’eau
L’écoulement de
affluents alimentent l’eau se fait de
la rivière
l’amont vers l’aval
Montbrison
Une zone
géographique
bien définie
spécial environnement
C’est un territoire où s’écoulent les gouttes de pluies. Elles se rejoignent à un même endroit pour
former une rivière. Cette dernière débouche ensuite sur un fleuve qui lui-même rejoint la mer.
Loire
C
5
spécial environnement
Les espèces rares
de Loire Forez
U
Découvrons au côté d’Yvan Falatas, technicien de l’environnement détaché au
Conseil Supérieur de la Pêche, les espèces rares qui peuplent nos rivières.
U
ne espèce peut être qualifiée
de «rare» lorsqu’elle n’a plus
de conditions de développement, qu’elle ne trouve plus son
équilibre dans son milieu. Des critères
juridiques s’inspirent de travaux
scientifiques pour répertorier les
espèces rares. La loi de 1976 prévoit la
protection de certaines espèces ou
non et la préservation de leurs
milieux. On comptabilise, à titre
d’exemple, quelques espèces rares
dans les cours d’eau de Loire Forez.
■ L'écrevisse à pattes blanches, est
l'espèce indigène de nos rivières. La
pollution des cours d'eau et des
travaux ayant modifié son habitat l'ont
mené au bord de l'extinction. Elle est
encore présente dans quatre
ruisseaux sur le bassin de la Mare et
dans un ruisseau sur le Bonson. Cette
espèce a été victime d’une maladie :
la peste des écrevisses. Des écrevisses
dites «du Pacifique» sont porteuses de
ce parasite et colonisent les cours
d’eau pour ensuite éradiquer l’écrevisse à pattes blanches. C’est une
réelle menace.
6
■ L'anguille est un poisson migrateur
qui se reproduit en mer et effectue sa
croissance en eau douce. Elle est en
régression sévère et a aujourd’hui
certainement disparue de nos cours
d’eau. Un plan de sauvegarde de
niveau national a été mis en place.
Dans le même groupe des poissons
migrateurs, le saumon a totalement
disparu des rivières de Loire Forez.
Ces deux espèces ont notamment été
victimes du barrage de Grangent et de
Villerest. L’homme l’a aussi fait
disparaître en pratiquant une pêche
accrue.
■ Le brochet est sans doute le
carnassier le plus connu des eaux
françaises mais il se raréfie dans nos
cours d’eau. Les barrages freinent son
cycle de reproduction qui a lieu à
l’occasion des inondations de fin
d’hiver.
■ Le Castor d'Europe occupait
autrefois tous les grands fleuves
d'Europe. A la suite des destructions
massives de l'espèce et de la modification de son milieu de vie, il avait
quasiment disparu de tout notre pays.
De nos jours, grâce à sa protection et
aux efforts de réintroduction, l'espèce
recolonise les sites qu'elle occupait
autrefois.
■ Une cinquième espèce, la truite
fario commence à devenir rare, peutêtre à cause du réchauffement de
l’eau et des sécheresses répétées. Ce
poisson sauvage, combatif et rusé,
symbole des eaux pures, limpides et
fraîches, se réfugie en altitude dans les
cours d’eau très ombragés.
Pour protéger les espèces rares, il faut
limiter ce qui peut perturber leur
milieu. Il est important de ne pas
détruire la morphologie des cours
d’eau pour leur laisser leur
dynamique naturelle.
P
La biodiversité et l’équilibre de nos cours d’eau sont menacés
par des plantes exotiques introduites par l’homme.
P
ar ses voyages, l’homme
transporte, à son insu ou de son
plein gré, des plantes de régions
en régions. Dans leur nouveau
territoire, ces plantes peuvent se
propager, se développer de manière
excessive et constituer alors une
menace pour les espèces locales, une
gêne pour les usagers. Ces plantes
sont «envahissantes». Elles sont
particulièrement résistantes et font
preuve d’une capacité d’adaptation
aux conditions naturelles.
Sur nos cours d’eau, certaines plantes
envahissantes menacent l’écosystème
par leur développement.
Les espèces
envahissantes
L’ambroisie a été introduite accidentellement en Europe. Cette plante
pose des problèmes pour la santé
publique car elle est fortement allergisante. Elle colonise rapidement les
sols laissés à nu. Les renouées sont
des plantes fourragères
originaires d’Extrême
Orient. Elles ont été
introduites comme
plantes ornementales avant de se
développer
rapidement. Il
s’agit
de
l’espèce qui
pose le plus de
problème sur
notre territoire.
Les renouées sont
particulièrement
vigoureuses. De croissance rapide,
elles sont très difficiles à éradiquer et
leur feuillage très dense, jusqu’à 4 m
de hauteur, empêche le développement des espèces locales.
On trouve des foyers de renouées au
bord des cours d’eau (notamment les
bords de Loire, le Lignon et le Vizézy)
et dans les fossés de bords de route.
D’autre plantes exotiques sont
présentes sur notre territoire : la
Basalmine de l’Himalaya et la Berce
du Caucase (toxique et urticante) sont
problématiques.
Les plantes envahissantes ont des
conséquences néfastes sur les milieux
naturels. Elles sont à l’origine de
nuisances sur les paysages, l’homme
et ses activités. Elles contribuent à la
baisse de la biodiversité car elles
empêchent les plantes autochtones de
se développer. Il est donc nécessaire
d’en limiter la prolifération.
du Japon - pho
to : C
Renouée
PI E
3 Questions à
Eric Gentil,
coordinateur du pôle
relais départemental
sur les plantes
envahissantes
Quelle est la stratégie de lutte
contre les plantes envahissante ?
Une stratégie de lutte départementale
a été proposée en 2005. Elle doit être
affinée en fonction des enjeux de
chaque bassin versant. La première
action à mettre en œuvre est l’information et la prise de conscience des
problèmes posés par les plantes
envahissantes. La participation active
de tous les acteurs (gestionnaires des
cours d’eau, aménageurs de l’espace,
propriétaires…) est recommandée.
Comment s’organise la lutte ?
Trois grands thèmes sont importants :
former les gestionnaires de milieux et
informer les citoyens ; mettre en place
des stratégies fines à l’échelle de
bassins versants ; intervenir de
l’amont vers l’aval sur les sites à
enjeux. Ces conditions devraient
permettre de gérer les plantes envahissantes et de les faire régresser.
Quels sont les principaux
conseils pour éviter la
propagation ?
Les techniques de gestion varient en
fonction des espèces et des stratégies.
Les particuliers ne doivent plus planter
d’espèces exotiques envahissantes
dans leurs jardins. Il est aussi
nécessaire d’arracher les jeunes
pousses (muni de gants pour
l’ambroisie et la berce) sans les laisser
dans le milieu afin d’éviter de
nouveaux foyers. Les entrepreneurs et
gestionnaires de cours d’eau doivent
veiller à la propreté des engins de
travaux pour ne pas propager le
développement des plantes
envahissantes à d’autres
secteurs…
7
spécial environnement
Lutter contre
les espèces envahissantes
9
Le Vizezy
Le Lignon
Source : Roche
Longueur : 38 km
Bassin versant : 220 km
Source : Chalmazel - Pierre-sur-Haute
Longueur : 58 km
Bassin versant : 710 km
2
2
La Loire
Source : Mont Gerbier de Joncs
Longueur : 1 012 km
Bassin versant : 117 000 km
Affluent(s) : l’Allier, le Cher, la Vienne,
2
l’Indre.
La Curraize
Source : Chazelles-sur-Lavieu
Longueur : 20 km
Bassin versant : 63,5 km
2
Le Furan
Le Vidresone
Source : Le Bessat
Longueur : 40 km
Bassin versant : 160 km
Source : Verrières-en-Forez
Longueur : 14 km
Bassin versant : 22,1 km
2
2
Traverse la commune de Saint-Just
La Mare
Saint-Rambert exclusivement,
sur notre territoire.
Source : Gumières
Longueur : 43 km
Bassin versant : 245 km
2
Le Bonsonnet
Le Bonson
Source : Luriecq
Longueur : 9,8 km
Bassin versant : 16 km
Source : Saint-Hilaire-Cusson-la-Valmitte
2
Longueur : 27 km
Bassin versant : 138 km
2
L’Ecolèze
Source : Rozier-Côte-d’Aurec
Longueur : 12 km
Bassin versant : 38,5 km
2
8
spécial environnement
spécial environnement
La carte d’identité des cours d’eau
de Loire Forez
Mare et Bonson
spécial environnement
La Mare et le Bonson sont les deux plus importants cours d’eau
qui traversent le territoire Loire Forez.
La Mare
et ses affluents
L
L
a Mare prend sa source à
1270 mètres d’altitude dans les
Monts du Forez, en limite des
départements de la Loire (commune
de Gumières) et du Puy-de-Dôme
(commune de Saint-Clément-deVallorgues). La Mare parcourt ainsi
43 km. La Mare se jette dans la Loire
sur la commune de Boisset-lesMontrond.
Son bassin versant couvre 254 km2.
C’est un bon cours d’eau à truites
accompagnées de vairons et goujons.
Son principal affluent, d’une longueur
de 20,5 km est la Curraize. Elle prend
également sa source dans les Monts
du Forez, sur la commune de
Chazelles-sur-Lavieu, pour rejoindre
la Mare en rive gauche au niveau de
Précieux. La Mare est sous l’égide de
quatre Associations Agrées pour la
Pêche et la Protection des Milieux
Aquatiques :
la
«Truite
de
10
Soleymieux», la «Gaule de la Mare», la
«Gaule Montbrisonnaise» et la «Gaule
Forezienne».
Le Bonson
et ses affluents
Il parcourt 27 km après avoir pris sa
source à 1040 m d’altitude, dans les
Monts du Forez, sur la commune de
Saint-Hilaire-Cusson-La-Valmitte. C’est
un joli cours d’eau de bonne qualité
mais dont la population de truites est
très moyenne. Le bassin versant du
Bonson couvre 138 km2. Comme la
Mare, il s’agit d’un affluent en rive
gauche de la Loire, qu’il rejoint sur la
commune de Saint-Cyprien. Son
principal affluent est l’Ecoleze (12 km
de long) qui prend aussi sa source
dans les Monts du Forez, sur la
commune de Rozier-Côte-d’Aurec. Il
rejoint le Bonson en rive droite
au niveau de Périgneux. Le
Bonson est sous l’égide
de deux Associations Agrées pour la
Pêche et la Protection des Milieux
Aquatiques : «Le Gardon Forezien»,
«La Nouvelle Truite Bonsonnaise».
Loire Forez a pour objectif premier la
protection des biens et personnes du
territoire. Elle assurera dès l’automne
2006 la restauration de ces deux cours
d’eau.
La
crue
centennale
A leur confluence avec la Loire, la
Mare et le Bonson ont une chance tous
les ans d’avoir un débit de 200 000 litres
(la Mare) ou de 120 000 litres (le Bonson)
d’eau par seconde lors d’une crue. C’est
ce que l’on nomme le débit de la
«crue centennale».
Une opération
coordonnée
Autrefois, les cours d'eau étaient régulièrement entretenus en
raison de la connaissance du risque et de l’intérêt économique :
énergie hydraulique, bois de chauffage, poissons pour l'alimentation… Au fil du temps, cet intérêt a disparu et nos cours d'eau
se sont retrouvés abandonnés.
A
A
la suite des inondations
catastrophiques de 1993 et
1994, l'État français a décidé
d'apporter un concours financier
spécifique pour la gestion et l'aménagement des rivières qui ne relèvent
pas de sa responsabilité.
Contrairement aux cours d’eau
domaniaux, comme par exemple le
Fleuve Loire, l'entretien et la protection des cours d'eau non domaniaux
sont à la charge des riverains. Souvent
mal conçues, les interventions localisées entreprises pour résoudre un
problème ponctuel aggravent la
situation d'innondabilité à l'amont ou
à l'aval. Les riverains privilégient
souvent des techniques de protections
contre les crues sans intégrer la
valeur écologique du patrimoine
naturel. En situation d'urgence, les
solutions apportées ne sont pas les
mieux adaptées,
car elles
traitent souvent les conséquences et
non pas les causes des problèmes.
Afin d’être efficaces, les opérations de
restauration et d'entretien doivent
être menées de façon coordonnée à
l'échelle d’un bassin versant.
C’est avec cet objectif en ligne de
mire, que Loire Forez a décidé de
prendre en charge techniquement et
financièrement les cours d’eau de son
territoire.
Pour tout
renseignement :
Lionel Farrouault,
technicien de rivière,
service environnement Loire Forez
04 77 50 91 56
Les travaux
de restauration
Les techniques dites «douces» de
restauration seront privilégiées pour
la mise en œuvre des travaux :
■ débroussaillage sélectif de la
végétation de berge,
■ élagage ou suppression des arbres
menaçant de déstabiliser la berge,
■ enlèvement des embâcles (obstacle
constitué d’arbres, de végétaux etc..)
faisant barrage dans le lit du cours
d’eau favorisant ainsi les érosions
latérales des berges,
■ gestion des atterrissements (dépôt
de sédiment situé dans le lit de la
rivière),
■ protection localisée de berges
utilisant des techniques avec des
éléments de type végétal (tressage,
fascinage, pieux en pied de berges…),
ou mixte (encrage en pied de berges
et techniques végétales),
■ plantations d’arbres et
arbustes destinées à recréer
une végétation sur les
berges (ripisylve).
spécial environnement
11
spécial environnement
Des travaux
ambitieux
D
Un programme a été mis en place en vue d’améliorer la situation
du Furan. Il s’agit du contrat de Rivière.
D
epuis 1999, la Communauté
d’Agglomération Loire Forez
s’est
associée
à
la
Communauté d’Agglomération SaintEtienne Métropole en vue de la
préparation du Contrat de Rivière sur
le Furan et affluents.
Différentes études portant sur les
aspects hydrauliques, l’entretien et
l’aménagement des berges ainsi que
sur la qualité des eaux ont permis
d’aboutir en 2002, à un important
programme de travaux.
Le contrat de rivière
comporte 3 volets :
■ l’assainissement des eaux :
rassembler les opérations liées à
l’amélioration des réseaux et des
outils d’épuration, inscrites au contrat
sous maîtrise d’ouvrage communale.
Annuellement, il est proposé que les
communes
transmettent
leurs
demandes de subventions aux
différents partenaires financiers du
contrat, en coordination avec la cellule
rivière.
12
■ l’aménagement des berges et la
gestion des crues : regrouper les
travaux de restauration-entretien de la
végétation des berges, l’aménagement des berges et du lit, les travaux
de gestion des crues, ainsi que les
aménagements paysagers et de mise
en valeur de la rivière.
■ l’animation, le suivi et l’évaluation du programme de travaux :
animer le comité de rivière et sensibiliser divers publics : scolaires,
services techniques, industriels,
agriculteurs, riverains… aux différents
thèmes du contrat.
Suite à la signature du contrat de
rivière en décembre 2005, la phase
opérationnelle pourra avoir lieu en
automne 2006.
Le Furan :
une rivière de caractère
Le Furan est un des nombreux
cours d’eau de Loire Forez. Sur
l’ensemble de son tracé, il
traverse 12 communes, sur un
parcours mi-urbain, mi-rural
de 36 km.
Le Furan, rivière de taille moyenne,
prend sa source dans le massif du Pilat,
sur la commune du Bessat à une
altitude de 1200 m. Il se jette 40 km à
l’aval, dans la Loire, sur la commune
d’Andrézieux-Bouthéon. Tout au long
de son parcours, le Furan collecte les
eaux de nombreux affluents dont les
plus importants sont le Furet, l’Onzon,
le Malval et le Reteux. Caractérisé par
une pente forte à l’amont de SaintEtienne, il est capable de provoquer
des crues violentes. Le barrage du
Gouffre d’Enfer, construit en 1866, a
pour vocation de réduire les inondations. La rivière parcourt 6 km sur le
territoire de Loire Forez en passant par
Saint-Just-Saint-Rambert. Le Furan est
en grande partie couvert dans la
traversée de Saint-Étienne (soit
environ 7 km) où il est le collecteur
principal des eaux usées de la ville. Il
ne reparaît à l’air libre qu’au nord de
Saint-Étienne dans le quartier de la
Terrasse. Un programme est mis en
place pour améliorer significativement la situation. Un nouveau
réseau de collecteurs des eaux
usées est en cours de construction, en parallèle au Furan. Il
limite déjà les rejets directs dans
la rivière. Ces eaux usées sont
ensuite traitées à la station "d'épuration" du Porchon, au sud
de la ville.
Visite guidée avec Damien Janand, responsable du service eau et assainissement à Saint Etienne,
pour faire le point sur les travaux de la station du Porchon, qui traite les eaux du Furan avant son
arrivée dans la plaine du Forez.
Le Furan recueille les eaux usées de la Ville de Saint-Etienne jusqu’à la station
d’épuration. La restructuration de celle-ci est donc vitale pour Loire Forez. Elle
permet une dépollution de la rivière.
U
U
ne station d’épuration a pour
rôle de «restituer au milieu
naturel des eaux dépolluées».
Sa durée de vie est d’environ trente
ans. La station du Porchon située à la
Fouillouse date de 1975. Une rénovation est donc nécessaire. En effet, les
«exigences en matière de traitement
des eaux ont évolué». La station
actuelle ne traite pas toutes les
pollutions. L’objectif est de mieux
traiter l’azote et le phosphore pour
contribuer à l’amélioration des eaux
du Furan. Aussi, il faut prendre en
compte les débits en période de pluies
et prévenir les périodes de crues.
Le calendrier d’exécution de la
restructuration de la station s’étend de
décembre 2005 à automne 2008. Le
site occupe 8 hectares et comprend
un grand espace libre pour aménager
la nouvelle station d’épuration. Ce
chantier colossal
permettra
d’améliorer nettement les performances de la station et de participer
ainsi à la dépollution du Furan et de la
Loire. La rivière reçoit directement les
eaux usées de la Ville de Saint-Etienne
et des communes avoisinantes.
Damien
Janand
explique :
«Actuellement, le Furan collecte 90%
des eaux usées avant d’être traité sur
la station d’épuration. Quant au
collecteur (ou canal) parallèle au
Furan, il collecte seulement 10% de la
pollution. L’objectif est d’inverser cette
situation : capter dans le collecteur
90% des effluents (résultats de la
pollution collectée) du bassin versant
du Furan».
Gazomètre
Digesteurs
Clarificateurs
Epaississeurs
existants
Pré-traitement
Bassins
d’aération
Traitement
des eaux pluviales
Station du Porchon
Le coût total des travaux de la station
d’épuration du Porchon s’élève à
62,3 millions d’euros.
Ces travaux permettront à terme
d’améliorer la qualité des eaux de
cette rivière sur les communes traversées en aval de la station, dont
Saint-Just-Saint-Rambert, et par là
même le fleuve Loire.
13
spécial environnement
Rénovation
et extension de la station
d’épuration du Porchon
spécial environnement
La Loire et
les étangs du Forez
L
L
oire Forez, c’est un territoire qui est caractérisé sur sa partie de plaine par le
fleuve Loire et de nombreux étangs remarquables. Ces espaces doivent être
protégés et mis en valeur.
Le fleuve Loire
Ce fleuve sauvage est le plus long de
France. Il traverse le territoire de Loire
Forez du barrage de Grangent à SaintJust-Saint-Rambert et Chambles
jusqu’à la commune de MagneuxHaute-Rive. La diversité des sites et
leur
intérêt
écologique
est
remarquable. Gorges de la Loire,
ancienne gravières de Rivas, boucle
de Veauchette… L’écosystème de ce
milieu est particulièrement riche. Il
existe aujourd’hui une réelle
volonté de mettre en
valeur les milieux
naturels associés
au fleuve. La
communauté
d ’ a g g l o m é ra tion porte en ce
sens un projet
de
sentier
pédestre et de
deux roues non
motorisées le long du
fleuve, afin de faire
découvrir la faune et la flore du
fleuve.
Les étangs de
la plaine du Forez
14
Les étangs ont été créés pour la
plupart à partir du XIIIè siècle. Ils
font partie aujourd’hui des grandes
zones
humides
françaises
d’intérêt européen. Les étangs
sont
particulièrement
intéressants à plusieurs
points de vue : en
premier lieu, les étangs
sont destinés à la pisciculture et à la
chasse.
Ces activités sont toujours pratiquées
par les propriétaires et les associations de pêche. Ensuite, ce sont des
milieux privés et préservés, composés
de biotopes diversifiés. Dans ces
espaces vivent des oiseaux d’eau
(hérons cendrés, mouettes rieuses,
canards, foulques…) et une flore
particulièrement riche (marsilée à
quatre feuilles, etc.). Des espèces
rares s’y développent, dont certaines
sont menacées. Par ces caractéristiques, les étangs les plus remarquables
sont classés Espaces Naturels
Sensibles par le Conseil général de la
Loire. Les étangs les plus représentatifs de ce patrimoine naturel sont
l’étang des Plantées à Saint-Marcellinen-Forez, l’étang de la Ronze à
Craintilleux ou encore l’étang David à
Saint-Just-Saint-Rambert, dont le
parcours d’observation permet de
découvrir un “espace naturel sensible”.
3 questions à
Nicolas Guillerme,
chargé de mission
“espace naturel sensible”
au Conseil général de la Loire
Le domaine
de l’étang David
à Saint-Just Saint-Rambert
Comment est géré l’Etang David ?
L’étang David est une copropriété entre
la commune de Saint-Just-SaintRambert et du Conseil général de la
Loire depuis 1994. Cette collaboration
nous permet de mettre en place des
projets. Des aménagements spécifiques
ont été réalisés pour les promeneurs
tout en préservant la nature. Le Conseil
général (140 000g) et la ville de SaintJust-Saint-Rambert (136 500g) ont pris
en charge ces investissements.
Quel sont ces aménagements ?
Un circuit fléché et pédagogique a été
mis en place. Il permet de suivre un
cheminement, avec des points d’observation sur l’étang, sans troubler la
tranquillité des oiseaux et sans dégrader
le milieu naturel. Des balises explicatives permettent de découvrir la richesse
de l’étang et de son biotope.
Qui peut accéder au site ?
Le circuit dure environ une heure et est
ouvert à tous : promeneurs, ornithologues, passionnés de botanique… Il
faut non seulement sauvegarder ce
type de site, mais aussi le mettre en
valeur et le rendre accessible à
tous les publics.
Pour plus d’information sur l’étang
David : 04 77 48 40 27
Le Lignon
du Forez
L
L
a superficie du bassin versant du
Lignon du Forez représente
710km2 pour une altitude allant
de 1643 m (Pierre-sur-Haute) à
320 m (confluence avec la Loire). Le
Lignon représente 812km de rivière
qui constituent un maillage dense sur
ce bassin versant qui peut être scindé
en deux grandes entités :
■ les monts du Forez, possèdent
la répartition la plus importante dans
le département de l’écrevisse à pattes
blanches, un cortège de truites fario et
de chabots. Ces espèces dénotent une
bonne qualité des milieux aquatiques ;
■ la plaine du Forez abrite des
truites fario et des ombres commun.
Le Lignon prend sa source à 1340 m
d’altitude près de Pierre-sur-Haute et
conflue avec la Loire après un
parcours de 58 km. Au fil de l’eau, il
reçoit les eaux de ses deux principaux
affluents : l’Anzon et le Vizézy, ce
dernier traversant Montbrison.
Le dénivelé important confère à cette
rivière et à ses affluents une diversité
de milieux qui leur procure une
richesse écologique remarquable et
reconnue qui a fait l’objet d’un classement des tourbières, des berges et
rivières au titre de Natura 2000.
Le Syndicat Mixte du
Bassin Versant du
Lignon, de l’Anzon
et du Vizézy
A la suite des crues de 1990, il est
apparu nécessaire de mener une
réflexion sur la gestion du bassin
versant. Cette réflexion s’est concrétisée en mai 1999 avec la création du
Syndicat Mixte du Bassin Versant du
15
Lignon, de l’Anzon et du Vizézy qui
regroupe les 55 communes du bassin
versant (dont 23 de la Communauté
d’Agglomération Loire Forez). Ce
syndicat permet d’avoir une gestion
globale du bassin versant et de gérer
le contrat de rivière Lignon du Forez.
Le contrat de rivière
Le contrat de rivière est un plan d’action technique et
financier.
Depuis décembre 2000 et jusqu’en décembre 2007,
de nombreuses réalisations ont vu le jour ou sont en cours
sur le territoire pour un montant global estimé de
22.74 millions d’euros.
Les objectifs
■ Assurer la satisfaction des différents usages en améliorant la qualité des eaux et en préservant les secteurs
sensibles contre les dégâts des crues.
■ Préserver ou restaurer l'important patrimoine naturel, à
l'échelle départementale, représenté par les rivières du
bassin versant.
■ Promouvoir un tourisme "doux" aux abords des rivières.
Une nouvelle usine de dépollution
Le Syndicat Intercommunal Montbrisonnais
pour l’Environnement les Loisirs et le
Tourisme (SIMELET) gère le transfert et le
traitement des eaux usées de 6 communes
(Montbrison, Savigneux, Essertines-enChâtelneuf, Ecotay-l’Olme, Bard et
Lézigneux). Dans le cadre de l’étude
diagnostic du réseau et de la station d’épuration, il a été préconisé la construction d’une
nouvelle usine de dépollution et une restructuration importante des réseaux.
très stricts vont permettre au Vizezy de
retrouver une qualité perdue depuis
plusieurs années en aval de la station
d’épuration.
SITÉPUR est la nouvelle usine de dépollution
du montbrisonnais. Elle se situe sur la
commune de Savigneux. Les travaux ont
démarrés en juillet 2005. La construction
devrait s’achever en fin d’année 2006 pour
une mise en eau au cours du premier
trimestre 2007.
SITÉPUR aura la particularité de stocker une
importante quantité d’eaux en période de
temps de pluie dans un bassin de 9000 m3
(l’équivalent de 4 piscines olympiques) mais
également de traiter ses sous produits et
notamment les boues par le procédé
héliantis qui est un séchage naturel des
boues. Ce procédé permet de faire évaporer
l’eau contenue dans les boues par l’action du
soleil sur les serres à l’intérieur desquelles
les boues sont placées.
Cet investissement représente 12,5 millions
d’d HT (usine de dépollution) et 8 millions
d’d HT (restructuration des réseaux). Sur le
plan environnemental, des niveaux de rejets
L’usine de dépollution fonctionnera pour la
partie eau sur le principe de l’épuration
biologique qui consiste à apporter de
l’oxygène à des bactéries qui consomment la
pollution des eaux usées afin de la rejeter
épurée dans le milieu naturel.
SITÉPUR en chiffres :
■ 300 m3 par heure d’eaux traitées en
période sèche et 700 m3 par heure d’eaux
traitées en période pluvieuse.
■ 36 000 m3 par jour d’eaux traitées par
temps de pluie.
■ 4 000 000 m3 d’eaux usés traitées par an.
■ 700 000 Kg de boues traitées par an.
■ 9 000 m3 de béton.
■ 400 tonnes d’acier.
Téléchargement