1. Introduction [Mode de compatibilité]

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25/01/2015
Objectif du cours
Culture financière générale pour tout étudiant en économie :
L2 : ce cours
L3 : Introduction à la finance
Découvrir les grandes institutions de la finance
Comprendre le fonctionnement des circuits de financement d’une
économie et l’organisation des marchés de capitaux
Comprendre le fonctionnement d’ensemble des banques et des
marchés financiers
Aperçu des enjeux réglementaires du secteur bancaire
Intermédiaires et Marchés Financiers
Licence Eco-Gestion 2ème année – A. Direr
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Plan du cours
Insertion dans le parcours Finance en L3 :
Marchés financiers
Analyse et diagnostic financier
Mathématiques pour la finance
Séminaire de finance
Pour la partie banque :
Macroéconomie monétaire (S3)
Politique monétaire (S3)
Leçon 1 : Les marchés financiers
Leçon 2 : Les marchés de capitaux
Leçon 3 : Les banques
Leçon 4 : A quoi servent les banques ?
Leçon 5 : La gestion des risques bancaires
Leçon 6 : La réglementation bancaire
Leçon 7 : Le marché monétaire
Leçon 7 : La monnaie
Leçon 8 : Le marché des actions
Leçon 9 : Le marché obligataire
Cours fondamentaux pour le master Finance d’Orléans …
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intro
banques
marchés
financiers
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Sites internet
Bibliographie succinte
Page du cours : http://www.jourdan.ens.fr/~adirer/teach.html
Mishkin, Monnaie, banque et marchés financiers 2013, Pearson
Lecarpentier-Moyal et Gaudron, Economie Monétaire et Financière, 6ème
éd. 2011, Economica
Couppey-Soubeyran (2010) Monnaie Banques Finance PUF
A. Rezaee La fin de la Bourse (2013) Fyp.
www.lafinancepourtous.com
objectif : développer les connaissances financières des Français en
matière d’épargne et de finance
Accueil ›› Décryptages ›› Dossiers ›› Banque
http://www.abe-infoservice.fr/
pour toutes les questions sur l’assurance, la banque, le crédit, la
bourse et l’épargne (site commun ACPR, BDF et AMF)
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A. Direr 2014
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Documentaire :
Inside Job (2010) analyse les causes de la crise financière mondiale
débutant en 2007
Leçon 1 : Les marchés financiers
Cours d’Intermédiation et Marchés Financiers / A. Direr
Université d’Orléans, Licence d’Economie Gestion 2ème année
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A. Direr 2014
A. L’approche comptable
Rôle des marchés financiers
Les marchés financiers ou marchés de capitaux représentent les lieux de
rencontre de l’épargne et de l’investissement.
Ils permettent :
aux ménages d’épargner, c’est-à-dire de repousser dans le temps la
consommation en préservant leur pouvoir d’achat,
aux entreprises d’investir et de se développer,
aux Etats de financer leurs dépenses et leurs investissements quand
les recettes fiscales sont insuffisantes,
aux économies de croître et ainsi d’assurer à leurs habitants un niveau
de vie croissant à long-terme.
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Les marchés financiers collectent les capitaux disponibles auprès des
agents économiques qui ont une capacité de financement (CF) pour les
mettre à la disposition des agents qui ont un besoin de financement (BF).
L’équilibre sur le marché financiers selon la comptabilité nationale : les
besoins de financement sont égaux aux capacités de financement au
niveau global.
Ou encore : la somme des besoins (-) et capacités (+) de financement des
secteurs institutionnels (ménages, entreprises, secteur public, extérieur)
est égale à 0.
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L’approche des marchés financiers par la comptabilité nationale
Pour réaliser un investissement ou financer une dépense, les agents
économiques peuvent utiliser leurs ressources propres, c’est-à-dire
s’autofinancer (financement interne) ou recourir aux marchés de capitaux
de l’économie (financement externe).
Dans une économie, il existe des agents économiques qui ont des
capacités de financement car leur épargne est supérieure à leurs propres
investissements,
et des agents économiques qui ont des besoins de financement car leur
épargne est inférieure à leurs investissements
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L’équilibre sur le marché financier
(S - Imé) + (A - Ie) + (T – G - Ip) + (M - X) = 0
Avec S : l’épargne des ménages, Imé l’investissement des ménages,
A l’autofinancement, Ie l’investissement des entreprises,
T les impôts, G les dépenses publiques, Ip les investissements publics,
M les importations et X les exportations.
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L’équilibre sur le marché financier
(S - Imé) + (A - Ie) + (T – G - Ip) + (M - X) = 0
S – Imé : capacité ou besoin de financement des ménages
A – Ie : capacité ou besoin de financement des entreprises
T – G – Ip : capacité ou besoin de financement du secteur public
M – X : capacité ou besoin de financement du secteur extérieur
S - Imé
A - Ie
T - G - Ip
M-X
Solde
2007
+ 65
- 67
- 51
+ 53
0
2013
+ 77
- 28
- 90
+ 41
0
Source : INSEE, en Mds d’euros
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Marché
financier
Ménages
Extérieur
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Entreprises
90
APU
41
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B. Fonctions économiques
Fonctions économiques des marchés financiers
La première fonction est d’allouer l’épargne vers les projets
d’investissement les plus rentables.
Problème de sélection et d’appariement entre l’offre et la demande
(matchmaking)
Faire correspondre la demande et l’offre de caractéristiques en termes de
durée, risque et liquidité.
Plus la sélection des investissements est efficace et plus un rendement
élevé et sûr peut être proposé aux épargnants.
Toutefois, l’objectif de sélection des meilleurs investissements n’est pas
simple à réaliser :
l’information sur les caractéristiques des projets est coûteuse à
collecter (coûts d’information),
l’information n’est pas partagée uniformément (asymétries
d’information). Certains agents exploitent leur information
privilégiée au dépens des non-informés,
le risque des projet doit être également considéré et pas seulement la
rentabilité espérée (arbitrage rendement-risque).
Une information imparfaite ou limitée peut conduire à des crises
financières et des faillites
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Exemple : la crise des subprimes de 2007 aux EU reflète en partie un
problème d’information sur la qualité des crédits.
La deuxième fonction des marchés financiers est de produire de
l’information sur les projets d’investissement, les entreprises, les actifs, les
agents qui les détiennent etc …
Il existe des agents ou sociétés spécialisés dans la production
d’informations et qui se font rémunérer en tant que tel.
« En 2000, les trois quarts des prêts américains immobiliers risqués (les subprimes)
étaient bien documentés. En 2006, la moitié seulement l'était. Car vérifier
l'information coûte cher »
Til Schuermann, Banque centrale (Federal Reserve) de New York.
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Un « producteur d’informations » peut être :
une banque,
une agence de notation
un analyste de marché produisant des recommandations de ventes
ou d’achats,
un magazine financier,
un gérant de portefeuille qui achète les titres et les revend aux
épargnants
La troisième fonction des marchés financiers est de réduire le risque par
la diversification.
(définition) La diversification des risques consiste à investir dans plusieurs
types d’actifs afin de réduire le risque moyen du portefeuille d’actifs.
Les bénéfices de la diversification financière reposent sur une imparfaite
corrélation des risques : quand le rendement d’un actif est bas, d’autres
actifs ont un rendement élevé, ce qui compense les pertes.
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Exemple. Soit deux projets d’investissement risqués, le projet 1 et le
projet 2 nécessitant un même investissement I.
Rendement espéré du projet 1 ou 2 :
[(1/2)×X+(1/2)×0]/I = [X/2]/I
Le projet 1 rapporte X dans l’état A et 0 dans l’état B.
Le projet 2 rapporte X dans l’état B et 0 dans l’état A.
Soit l’état A se réalise, avec une chance sur deux, soit l’état B.
Risque élevé : 50 % de chance d’une perte complète
Intérêt de panacher les actifs ?
Investissement de I/2 dans les deux projets plutôt que I dans un seul
Obtient X/2 en cas de succès d’un projet
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Rendement après mutualisation :
La quatrième fonction des marchés financiers est de (re)distribuer le
risque financier aux agents qui acceptent de le supporter.
(1/2)[0 + X/2]/I + (1/2)[X/2 + 0]/I = [X/2]/I
A. Direr 2014
Le risque peut être diversifié mais également transformé et (re)distribué
entre les agents
Même rendement que sans panachage
Le risque après mutualisation est nul car le rendement est certain :
Etat A : [X/2+0]/I = X/2I : rendement dans l’état B également
La diversification annule ici le risque !
Cas plus général d’une corrélation différente de – 1 : elle réduit le risque
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A. Direr 2014
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Le découpage des risques en tranches plus ou moins risquées
risque « productif »
Exemple. Le partage du risque entre les actionnaires et les créanciers
Soit un investissement nécessitant le montant I. Le projet est risqué : il
rapporte X si “réussite” et seulement X/2 si “échec”.
L’entreprise se finance par dette D (au taux d’intérêt r) et par émission
d’actions pour le montant I-D.
risque nul ou faible
risque moyen
risque élevé
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C. Les intermédiaires financiers
Supposons que (1+r)D < X/2 : la dette est sûre (bien qu’elle finance un
investissement risqué)
Les actionnaires supportent l’intégralité du risque : ils obtiennent X –
(1+r)D si réussite et X/2 – (1+r)D si échec.
Le risque de l’entreprise est redécoupé par la structure financière !
Remarque : plus la dette est faible et plus le risque pour les actionnaires
est faible et inversement.
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A. Direr 2014
Les deux principaux intermédiaires financiers
Les ménages n’ont en général pas (ou peu accès) aux marchés de
capitaux directement. Ils passent pas des intermédiaires comme les
établissements de crédits ou les OPCVM.
Avant d’investir dans des projets, il faut au préalable investir dans
l’information :
présence de coûts fixes importants (indépendants de la taille de
l’investissement)
nécessite une forte expertise
… ou déléguer cette fonction à un intermédiaire financier
une banque
un gérant de portefeuille, …
qui collecte l’épargne et sélectionne les investissements pour le compte
des épargnants.
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(définition) Les établissements de crédit (EC) composées principalement
des banques, sont des sociétés financières qui pratiquent des opérations
de banque à titre habituel, et qui octroient des crédits à d'autres
entreprises ou à des ménages.
Les opérations de banque comprennent la réception de fonds du
public, les opérations de crédit, ainsi que la mise à la disposition de la
clientèle ou la gestion de moyens de paiement.
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A. Direr 2014
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Les OPCVM (organismes de placement collectif en valeurs mobilières)
: la porte d’entrée de la Bourse.
(définition) Un OPCVM est une entité qui gère un portefeuille dont les
fonds investis sont placés en valeurs mobilières (actions et obligations).
On parle de mutual funds aux EU et de unit trusts en GB.
Les OPCVM permettent aux particuliers, entreprises et grands
investisseurs (fonds de pension, assureurs, etc.) d’investir sur les
marchés financiers en délégant à un gérant les choix de portefeuille.
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Il existe :
des OPCVM monétaires (investissant principalement sur le marché
monétaire)
des OPCVM actions (au moins 60 % d’actions)
des OPCVM obligations, …
Un OPCVM s’achète et se vend comme des actions individuelles ou des
obligations. Son prix, appelé valeur liquidative (VL), s’établit en divisant
la valeur globale de l'actif net de l'OPCVM par le nombre de parts ou
d'actions.
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A. Direr 2014
Les OPCVM englobent deux grandes familles de produits :
Les SICAV (Sociétés d’Investissement à Capital Variable). Sociétés
anonymes, avec un conseil d'administration, des assemblées
générales. L'investisseur en est actionnaire.
Les FCP (Fonds Communs de Placement). Pas de personnalité
morale. L'investisseur en achetant des parts devient membre d'une
copropriété de valeurs mobilières mais ne dispose d'aucun droit de
vote.
Un OPCVM peut distribuer les revenus financiers de ses placements
(dividendes, coupons) à ses détenteurs (OPCVM à distribution) ou les
réinvestir au sein du fonds (OPCVM à capitalisation).
Plus les choix de placement du gérant sont judicieux, plus l’actif net et
donc la VL vont croître, bénéficiant à ses clients.
Le gérant se rémunère en prélevant des frais sur l’actif net et les
versements.
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Un prospectus (« document d’information clé pour l’investisseur » ou
DICI) est établi à la création d'un OPCVM.
Il est soumis pour validation à l’Autorité des Marchés Financiers (AMF)
et est diffusé auprès des investisseurs
Il indique notamment :
la nature des instruments financiers dans lesquels l'OPCVM peut
être investi,
une indication sur le risque financier des investissements,
une présentation des frais prélevés par la société de gestion
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D. Un peu d’Histoire
Les marchés de capitaux : un peu d’Histoire
La France compte six bourses des valeurs régionales jusqu'en 1990 :
Bordeaux, Lille, Lyon (1540), Marseille, Nancy et Nantes. Création de la
bourse de Paris : 1724.
Au cours du XIXe siècle et du début du XXe, la Bourse finance la
révolution industrielle :
Les compagnies de chemin de fer (Paris-Orléans, 1843)
Les canaux (Suez 1859-69, Panama, 1882-1914)
Les complexes sidérurgiques
L’énergie
Les banques d’affaire
Les constructeurs automobiles
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Croissance et déclin de la Bourse
Essor 1860-1920 : jusqu’à 2,5 M de « petits porteurs »
Eclipse 1930-1970 :
dépressions
guerres
hyperinflations
financement de la reconstruction par crédit bancaire
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Renouveau des années 1980
Quatre raisons :
1) création de nouveaux segments
création du « second marché » (entreprises françaises de taille
moyenne)
(définition) Les investisseurs en capital risque (venture capital) apportent du
capital, ainsi que leurs réseaux et expériences à la création et aux
premières phases de développement d'entreprises innovantes ou de
technologies considérées comme à fort potentiel de développement et
de retour sur investissement.
1983 : ouverture aux PME (Nouveau Marché destiné aux jeunes
entreprises à fort potentiel de croissance)
1989 : création de deux marchés de produits dérivés : le MATIF
(marché à terme) et le MONEP (marché d’options)
1996 : ouverture au capital-risque
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2) boom des actions
Hausse des cours de 1980 à 1990 :
Tokyo 234 %
Paris 114 %
Francfort 138 %
New York 72 %
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3) Privatisations un peu partout dans le monde
En France (exemples) :
Saint-Gobain, 1986 1,2 mds d’euros
Paribas, 23 janvier 1987, 2 mds d’euros
TF1, 16 avril 1987, 0,7 mds d’euros
Société générale, 27 juin 1987, 2,6 mds d’euros
Suez, le 17 octobre, 2,3 mds d’euros
En 1987, la France compte 8,5 millions d’actionnaires individuels, trois
fois plus qu’en 1980.
Création du journal La Tribune en 1987.
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Fin 2004, 26 % des Français sont détenteurs de valeurs mobilières
(directement ou indirectement via des OPCVM),
17 % en 2011 (étude TNS Sofres)
2M de porteurs aujourd’hui. Plus de 5 millions si on tient compte des
détenteurs d’OPCVM.
4) Informatisation des bourses
Unification des bourses
régionales au cours des années
1990
Fin de la criée (« corbeille ») en
1988. Il n'existe plus de bourse
physique à Paris.
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Conclusion
La mise en correspondance de l’offre et de la demande de titres
financiers est une opération complexe :
Nécessite de produire beaucoup d’information sur la qualité des
investissements afin de les sélectionner et de trouver des épargnants
acceptant de les financer.
Rôle crucial des intermédiaires financiers qui produisent cette
information et la diffusent auprès des financeurs.
Plusieurs modèles économiques de « producteur d’informations » : les
banques qui se rémunèrent par des commissions ou des marges intérêt,
les gérants de portefeuille, les agences de notation par des commissions
etc.
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