NOTICE S.T.C. N° 82.) Août )982 MILIEU AQUATIQUE ET VOIES NAVIGABLES Impact de la navigation intérieure sur les écosystèmes aquatiques -=-=­ Auteurs de la Notice Dessins J.G. WASSON M. LARINIER J. ALLARDI A. MONNIER Laboratoire d'Hydroécologie du CEMAGREF Dans son avant propos à la notice S.T.C. nO 78.3 (Recommandations provisoires pour la préparation des études d'impact des voies navip,ab1es sur l'environnement), M. R. TENAUD, Inr-énieur Général des Ponts et Chaussées au Service Technique Central de~ Ports Maritimes et des Voies Navigables annonçait la parution de fiches techniques faisant le point des connaissances sur les différentes natures d'iplpact. ( 'est dans ce cadre que s'insére la nrésente notice, dont le texte a étf rédigé, à la du C.E.M.A.G.R.E.F. de~andf du S.T C. par le Laboratoire d'Hydro~co1ogie - 2 ­ . p. 4 . 5 2-1 - Le bHtope •.......•..•.... 5 - INTRODUC.'T 1ON 2 - L'ECOSYSTEME POTAMIQUE 2- 1-1 - Cal actères morphodynamicues ..........•••.••........ ' 5 2-1-2 - Paramètres physico-chinnques de l'eau ••............. 6 2-2 - La bù cénose •••..••.....•. 6 2-2-1 - Le benthos •••.•...•.... 6 (figure 1) •.••.••. 7 2-2-2 - Le plancton ..••........ 8 2-2-3 - Les poissons ......•.... 8 2-3 - Fonet] onnement de 1 'écosyst ème .....•...••..•••......... 10 (figure 3) •....... 11 2-4 - Les canaux ••.•••.......... 12 3 - LES PERTURBATIONS DE L'ECOSYSTt.ME POTAMIQUE •.....•......... 3- 1 - Les cause s de p er turb a t 13 ..•.............•.•......... 13 3-2 - La po.llution •..•.•..••.•....-...•.••.......•...•••....• 14 3-2-) - Définition .......................•.....•......... 14 3-2-2 - La pollution organique .................•......... 14 3-2-2- 1 - Les causes ...................•..........•.... 14 3- 2 - 2- 2 - Eut r ophie et poIlut ion . . • . . . . • • .. . . . . . . . . . . . . 16 3-2-2-3 - Phénomènes liés à la pollution organique ..•.. 16 3-2-3 - La pollution chimique ..........•..••.•..•••...... 17 3-2-4 - La pollut ion physique.............. . •........ , .. 19 3-2-4-1 - Pollution par les M.E.S ......••..••..•.....••. 19 3-2-4-,{ - Pollution thermique ..........•••............•. 19 3-2-5 - Conséquences écologiques de la pollution .•....•.. 20 ( t ab le au 1)................................... 21 3-2-6 - L' autoépuration .•.•.....•..•.•...........•..•... , 22 ion~ 3-3 - Pertlirbations liées à la navigation 3- 3- 1 - Les aménagement s ..... 0 .. ••••••••••••••••••••••••••••• 24 24 3-'3-2 - La navigation ...•..•.............•.•••............. 25 3-3-3 - L'entretien des voies navigables ......•............ 25 3-3-4 - Conséquences écologiques de la navigation .. 26 3-4 - Exemples d'écosystèmes perturbés o ••••••• 0' .. 26 (figure 4). .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. .. 27 (figures 1 - 6 - 7 - 8) ...............•....... 28 .(tab leau 2) •.................................. 29 - 3 ­ 4 - PROPOSITIOl\S EN VUE DE DIMINUER L'IMPACT DE LA NAVIGATION. . . . . .. . . .. 4-1 - Principes R~duirE- 4-2 g~n~raux pour la ~rotection 31 du poisson •.... _.. ...•...• 31 l'impact des am~nagE:·ments........•••••.••...• .•.. .••.... 32 4-2-1 - Le p rofi 1 en long et le t rac~. . . . . • . . • . . . • • .. • • . . . . • . • • • • . • • . 32 ..•........•.•.••.••.....•...•.•••.. 33 (figure 9)....................... .•••....•..••...•• •••• 34 4-2-3 - Les passes à poissons... •....•••.••..•...••••..•..•.•...••.• 34 Rôle et principe de fonctionnement........................ 35 4-2-2 - Le r rofil en travers.... diff~rents types ne passes à poissons................. 35 Le c ho i x d'un t yp e de pas se. . . • • • • . • • • • • • • • . • • . . • . • . . • • . • . 36 D~bit n~cessaire au fonctionnement d'une passe à poissons. 37 Choix de l'implantation de 1 'entr~e de la passe .• _. .. .•.. . 37 Mise au point d'une passe à poissons ••.•• " •. .. ...• .• •• .• . 38 Les E.tudes sur modèles Efficacit~ et r~cLuits................................ utilit~ Le franchissement des des passes •••••••••....••.••••••.• ~cluses de navigation par les poissons 39 39 40 4-3 - R~duire l'impact des op~rations d'entretien..... ••.••••• ..•••••• 41 4- 3- 1 - Le t aucardage. . • • . . • • . .• ..•......•••.••.•••.•..•..•.••••••.• 41 (figure 10)............................................ 42 4-3-2 - Curage et dragage......... .. .. . • .. .• • . . • •• • . •• •• •• •• . .• • • • • • • • 42 4-3-3 - La dêfense des berges.. •. .• .. .. •. •••. .• .. •• •• .. •. •. .• •••• .• ••• 43 4-4 - R~duire l'impact de la navigation elle-même....................... 44 5 - CONCLUSION.... • • • . .• • • • • • . • • . . • . • . •. . • • . . • . • • • • • . • .. . • . • • • • . .• • • . . • • • • 44 6 - REFEREN CES •.••.••••••••.•....•••.••...•.•..•.••.••.•.•••••••••••••••• 46 ANNEXE 48 - figure 2 ••••••..•.••.•..•..••..••.••.••.•••••••••••.•.••••••..• Les chiffres entre parenthèses dans le texte renvoient aux r~f~rences. Ce texte a b~n~fici~ et VERGON, ing~nieurs ing~nieurs du G.R.E.F., à la Divisiqn Qualit~ des Eaux Pêche et Pisciculture du C.E.M.A.G.R.E.F. des remarques et suggestions de M.M. BARBE, LAFONT, MOUTHON, hydrobiologistes, ainsi que de M.M. TROCHERIE et VERREL, - 4 ­ Un cOùrs d'eau est fondamer·talement un l'utilise pOUl un con~u canal~ écosystème~ même SI l'homme naviguer, produire ce l'€nergie ou €vacuer ses dêchets ; pour la navigation. constitue aussi un écosystème qUI, bl~ qu'artificlel. peut pr€senter un lT.térêt êcologique manIfeste. L"utlllsation des grandes rIvlères et des fleuves pour la navigatlon entraîne dans ces milleux des pertLrbations biologiques parfols importantes ; or, le respect de certaines règles pratiques pour l 'amênagement~ l'entretien et l'exploItation des voies navigables pourrait permettre de mlnimiser les altêrations d~s navIgu~s cours d'eau et de conserver dans les canaux un cer­ tain potentie' biologique. Le prÉsent document a pour but de proposer aux responsables de la gestion des V(·les navigables quelLues orientations pratiques susceptIbles de contribuer à am€liorer la qualIté de ces milieux. MalS au pr€alable Il est nécessaire, pour situer les problèmes~ de dêcrire brièvement les caractéristIques êcologiques et le fonctionnement des écosystèmes aquatiques concern€s~ afin de mettre en €vidence les alt€rations qU'lIs subIssent et en particulier celles qui sont li€es à la navigation. - ç - Les rIvières sont navigables dans leur cours inférieurs appelés potamoYl.f.>: (9) ce qui correspond à la 2ème catégorie pisc icole (Cyprinidés dominants) aux zones à Barbeau et à Brême, selon HUET (7) ou encore aux niveaux typologiques B7 à B9 de VERNEAUX (21). 2-1 - Le biotope Le b.-<..otope est constltué par l'ensemble des éléments non vivants de l'écosystème; dans ce cas, il s'agit du lit de la rivière, et de l'eau. 2-1-1 - ç~~~~~~~_~Q~e~Q~y~~q~~~ Un potamon est caractérisé par un lit en pente faible (moins de 1,5 %0) avec un chenal assez large (plus de 25 m) et profond (pouvant dépasser 3 m) . Le courant en basses eaux est lent, mais peut s'accélérer sur des hauts fonds. Ainsi le 6a~~6 lér~ique (zones calmes) est largement prépondérant sur le cours d'eau, mais localement des zones plus rapides constituent un 6acief.> lotique. Les berges sont généralement en pente douce (sauf à la rive concave des méandres) et recouvertes d/'une végétation arbustive ou herbacée. Le lit mineur est très sinueux, et les méandres évoluent en permanence il comporte de très nombreuses noues ou reculées, des bras morts en commun1­ cation plus ou moins permanente avec le chenal principal, et il est bordé le plus souvent de zones humides ou régulièrement inondables. Le fond de la rivière est formé d'un substrat gravelo-sableux relative­ ment stable, avec des blocs, cailloux, pierres ou galets dans les zones lotiques et localement de la vase dans les reculées et les anses rivulaires. Le régIme hydrologique est le plus souvent, en clImat tempéré, de type fluvial océanIque ou plus ou moins continental, avec des hautes eaux hivernales et printanières la montée des eaux lors des crues est assez lente. Dans un tel cours d'eau, les hab-<.:ta;tf.> aquauque.f.> caractérisés par Les aSSOclat lons différentes de substrats, vitesse de courant, hauteur d'eau et végétatIon (cf 27) sont bien diversifiés. Ils se modIfient progressivement au cours des différentes ohases du cycle hydrologique. Le long des berges, des arbres en déverse, des blocs, des troncs immergés fournissent de nombreuses caches pour les poissons. - 6 ­ 2-1-2 - P~~~~~~~_r~Y~~~~ ~~~q~~~_~~_~~~~ (cf. 17) La température, facteur écologique fondamental, dépasse généralement 20°C pendant l.llle période assez longue en été, et peut atteindre 23 à 25 Oc à 1 'étiage. La minéralisation est élevée et les teneurs en calcium sont fortes (50 à 100 mg/ ). L'oxygénation est bonne et l'amplitude des variations journalières qui peuvent s~ produire en été reste limitée. Des n;trates sont présents à faible dose, mais il n'y a pas d'ions azotés réduits (N02-, NH4+). Les phosphates restent à l'état de traces (moins de 0, 1 mg/ 1) . Enfin. le taux de matières en suspension minérales 'est faible en période de basses eaux. Un tel biotope, caractérisé par la diversité et la stabilité des habitats et 1 absence de facteur écologique fortement limitant permet l'installation d'une biocénose particulièrement riche et productive. 2-2 - La biocénose La b~lJc.éno-6e, par opposition au biotope, est formée de l'ensemble des êtres vivants; elle comprend des organismes p~oducteu~ (végétaux), des con,&omma.te.u.Jtf.. (animaux) et des décompO-6e.uM (bactéries, champignons). Dans un potamon coexistent deux communautés distinctes, l'une ptancto~que (en pleine eau), l'autre benthique (sur le fond) ; les poissons, qui font partle du necton (organismes nageurs), exploitent ces deux communautés. 2-2-1 - Le bentho-6 La communauté benthique (benthos)~présente toute l'année, est diversi­ fiée en fonction des habitats aquatiques ; on ne trouve pas les mêmes espèces dans la vase, les graviers ou la vegétation,en facies 1énitique ou 10tique. La végétation macroscopique (macrophytes) colonise les fonds jusqu'à environ 3 - 4 m de profondeur en facies 1énitique. La figure 1 décrit les différents types biologiques rencontrés parmi les végétaux de calme, et la gamme de profondeursqu'i1s occupent généralement. Divers types d'algues ou de mousses peuvent aussi s'installer dans des habitats favorables. - 7 ­ fiG. 1- DISTRIBUTION DES MACROPHYTES POTAMIQuE - TYPES BIOLOGIQuES­ végétau)( de émergés bordure semi- aquatiques _Typha Alisma (planlain) _ Pt\rag,,"te (roseau) Sagillaire _Seirpus (jonc) Menyanthes .Carel ,,.s . etc '" DANS végétau)( FI)(es à f~uilles Flottantes ou aFfleurantes _ Nuptial. Nymphea (nénuphars 1 : .Spargan1um • etc. ECOSYSTEME véqétau)( immergés _Myrlopl'lyllum _ Chara _ Elodea .Polamogelon notons 1 - POlamogeton densus 1 _p. enspus .Ceratophyllull'l ,etc TYPES UN ,1 l'le Vé9étaux libres flottants 1 Lemna ( lentilles) ' HydrocharlS Utrieularla BIOLOGIQUES ele l' r Hélophytes L- Pseudohydrophytes Pleustophytes HYDROPHYTES AMPHIPH'l'TES d'après J. BARBE (2) Les invertébrés benthiques se répartissent dans le sédiment (endobenthos), sur le substrat (épibenthos),et dans ~ végétation. La figure 2 (annexe, p. 48-50 ) représente quelques organismes carac­ téristiques de ces communautés. - l.'endobentho~ est composé de v~rs (Oligochètes), de larves d'insectes (Ephémères fouisseurs, Chironomes) de Mollusques lamellibranches (P~idlum, Sphae~um, Un~ol ; Oligochètes et Chironomes jouent un rôle important dans la transformation des sédiments. - L'ép~bentho~ comprend des crustacés (Gammares, Ecrevisses) des Gastéro­ podes, et de nombreuses larves d'insectes: Ephémères, Plécoptères, Trichoptères libres et à fourreau (phryganes), Odonates (Libellules) ... - 8 ­ - La 6aUYH phytoplUfe comprend des Oligochètes, de nombreux Mollusques gastéropodes, des larves d'Insectes (Ephémères, Agrions, petits Chironomes, Coléoptères), ~t également des orgffilismes nageurs (Crevettes, Corises, Coléoptères adultes) qui font partip du necton mais se tiennent préférentiel­ lement dans la végétation. Ces différentes communautés ont bien évidemment de nombreuses inter­ relations et s"adaptent aux modifications des habitats. 2-2-2 - l~_P~~~~E~ La communauté planctonique, constit'uée d'organismes de petite taille dont les possibilités de déplacement autonome sont limitées, ne se développe généralement qu'en période de basses eaux et lorsque la température dépasse IDoC; les organismes producteurs sont des algues unicellulaires (Phytoplancton), les consommateurs des Rotifères, des Protozoaires et des petits Crustacés (Zooplancton) et les décomposeurs des Bactéries et certaines algues hétérotrophes. 2-2-3 - ~~~_r~~~~~~ A la diversité des biotopes que l'on rencontre dans les milieux potami­ ques non dégradés, se superpose une grande diversité de la faune ichthyologique. En effet, la plupart des poissons d'eau douce peuvent vivre dans les potamons, à part quelques espèces inféodées aux eaux froides, comme le saumon de fontaine et la truite fario par exemple. De plus on constate que le nombre d'espèces de poissons présentes le long des cours d'eau augmente de l'amont vers l'aval. Les zones d'estuaires constituent des zones de transition (zone à flet) (7) fréquentées par des espèces tolérant de fortes variations de la salinité de l'eau. La reproduction des poissons requiert en général, pour sa réussite, la présence d'un substrat adéquat, dans Wle gamme de températureset de vitesses de courant propre à assurer une oxygénation correcte de la ponte. Les modifications saisonnières des habitats dans les potamons font que la plupart des espèces y trouvent, lors des phases successives du cycle hydrologique, des conditions favorables pour leur frai. Même les Salmonidés qui installent en général leur frayères dans les zones supérieures des cours d'eau, peuvent se reproduire dans les habitats lotiques des milieux potamiques. Pour leur alimentation, les poissons exploitent en fonction de leur comportement spécifique, de leur stade de développement et de l'abondance de la nourriture présente, l'une ou l'autre des communautés planctoniques et benthiques. - 9 ­ Ainsi, pour pouvoir se développer,chaque espèce de poisson doit trouver des zones de ponte, des zones de repos et d'abri et des zones de nourrissage la libre circulation entre ces différentes zones est donc indispensable au maintien de l'espèce. Ces différentes zones biologiques peuvent être très éloignées les unes des autres, voire même se situer dans des écosystèmes différents (fleuve-mer) les espèces qui effectuent des déplacements cycliques et orientés entre ces zones sont appelées migratrices. Parmi celles-ci, certaines se reproduisent en rivière et l'on parle d'espèces potamotoques (ex: saumon, alose, esturgeon, lamproi~ , d'autres se reproduisent en mer et sont appelées thalassotoques (ex: anguille). Si ces différentes zones blologiques sont très rapprochées et situées dans le même milieu, on parle d'espèces sédentaires, bien qu'elles puissent effectuer des déplacements plus ou moins importants à l'intérieur de l'écosys­ tème,pour se ~eproduire par exemple ( ex : barbeau, hotu, brochet ... ). Les conditions de reproduction constituent le point le plus sensible du maintien des espèces dans les écosystèmes potamiques. Il existe une étroite relation entre les conditions de l'environnement d'une part, et la nature et le modp de reproduction développé par chaque espèce d'autre part. Suivant la nature du substrat choisi pour la ponte, et le comportement des parents vis-à-vis de leur desct·ndance, nous pouvons regrouper les espèces de poissons de la façon suivante. A - Espèces qui ne protègent pas le nid Al - Substrat ouvert Al-l Phytophile : ponte dans les végétaux, ex : gardon, brochet, rotengle, tanche, brème, carassin, carpe, loche de rivière, loche d'étang, perche Al-2 Lithophile : ponte sur les pierres: chevaine, vairon, hotu, barbeau, spirlin, lotte, gremille, vandoise Al-3 Psammophile ponte dans le sable goujon, ablette Al-4 Pélagophile ponte en pleine eau alose finte A2 - Espèces qui cachent leur ponte A2-t Lithophile : ponte dans les cailloux-graviers: truite commune, truite arc-en-ciel, saumon de fontaine, ornbre, apron - 10 ­ ponte dans les mollusques bivalves (Unionidae) A2-2 ostracophile bouvière (cf. fig. 2, n03, annexe p. '48 ) B - Espèces qui protègent la ponte et qui construisent un nid Bl - Psammophile nid dans le sable: black bass, sandre. B2 - Speléophile nid dans des troncs, sous les pierres: chabot, poisson chat. B3 - Phytophile nid dans la végétation épinoche. Suivant les circonstances. une même espèce peut choisir des supports différents, mais d'une façon générale et inéluctable, la disparition des zones de pontes entraîne plus ou moins rapidement la disparition des espèces. Enfin, on peut constituer des groupes écologiques en fonction de la pé . t,Lode de JtepJtoduction (cf. fig. 10, p. 42 ); - eJr1l automne et en fuveJt : saumon, truite, saumon de fontaine, lotte - en hiveJt et au début du pJtin~emp6 : ombre, brochet, chabot, perche, apron au pJtin~emp~ et au début de l'été goujon, hotu, barbeau, vandoise, sandre - au dé.but de ,e' été chevaine, gardon, rotengle, tanche, carpe, poisson chat, black bass 2-3 - Fonctionnement de l'écosystème Le fonctionnement d'un écosystème est basé sur un tJtan~6eJtt d'é.neJtgie sous la forme de matière organique (M.O.) fabriquée par les producteurs, puis transmise vers des niveaux trophiques supérieurs de consommateurs primaires, secondaires ou terfiaires, au long des chaînes alimentaires. Toutefois, la production primaire n'est possible que si les végétaux trouvent dans le milieu les formes minérales du carbone, de l'azote et du phosphore indispensables à l'élaboration de la matière vivante. Une fraction importante de la biomasse végétale n'est cependant pas utilisée directement par les consommateurs; ainsi dans les écosystèmes d'eau courante, les végétaux macroscopiques (algues filamenteuses, mousses, plantes supérieures) ne sont consommés qu'après leur mort, sous la forme de matière organique particulaÏre ou de détritus attaqués par les décomposeurs. Ces - 11­ derniers jouent donc un rôle fondamental dans le recyclage de la matière organique à l'intérieur de excrè~ent l'écosystè~e. Enfin, tous les organismes vivants des sels minéraux qui sont réutilisés par les végétaux. La fi 5ure 3 visualise d'une façon simplifiée les relations énergétiques et trophiques dans un écosystème potamique. l Apports d" .cosysl"mC'\ "-rr.,'r., ECOSYSTEME 1 foucardog. POTAMIQUE 1 f.<:IOllon d.s !n'l'Cl.' -.-.. ~. ~ d.rev. dC's organ.,m., (plancton) 0 '0 '0 0 . .." t p"ch., pr.dotlon Do N O· :J : ~ c •.., ...i .. ;. .• ft o oc 3 3 o :! . ;, Figure 3 - Schéma simplifié d'un écosystème potamique non perturbé. h~: énergie lumineuse MO : matière organique ; SM : sels minéraux ; N : azote p : pho~phore respiration; Q : énergie métabolique dissipée (chaleur). ; C02+Q Toutes les flèches en trait plein représentent des transferts d'énergie. L'ent~ée de l'énergie dans l'écosystème se fait par: l'énergie lumineuse, utilisée par les végétaux selon l'équation C02 + Sels minéraux + Energie----, M.O. (biomasse végétale)+ 02)1 - les apports de M.O. provenant de La ~o~e l'~mont et des écosystèmes terrestres. de l'énergie se fait par l'énergIe métabolique dIssIpée par tous les organismes vivants sous forme de chaleur, en particulier à l'occasion des processus respiratoires, - - la perte de ~atière 12 ­ organique, entraînée vers l'aval (dérive des organismes et des détritus) ou exportée vers les écosystèmes terrestres (éclosion des insectes, prédat on, pêche, faucardage). Dans un écosystème potamique en équilibre, les entrées compensent les sorties sur un cvcle annuel, et la bi0masse vivante reste à peu près constante . d'une année à l' futre, avec des variations saisonnières; il n'y a pas non plus d'accumulation de détritus au niveau ju sédiment, les crues ayant un effet "nettoyant" lndi~pensable au bon fonctionnement du système. Enfin, l'importance de la communauté planctonique tend à s'accroître de l'amont vers l'aval à mesure que le caractère lénitique du système s'accentue. 2-4 - Les canaux Un canal est un biotope artificiel qui diffère sensiblement d'un potamon par ses :aractères morphodynamiques. Là pente, et par conséquent le courant, sont nuls ; les berges sont fréquemment abruptes, et le profil transversal trapézoidal ne permet l'implantation des végétaux que sur une bande très étroite. Le chenal est rectiligne, sans pro­ longements latéraux ; faute de courant, le substrat est généralement recouvert de limon ou de vase. Et surtout, le renouvellement de l'eau est très lent, le débit étant généralement minime .par rapport au volume d'eau d'un bief. L'habitat est très uniforme; au plus peut-on distinguer les zones de bordure (substrat grossier suumis au batillage) et le chenal central (envasé) . Un canal a donc les caractères d'un milieu stagnant et monotone. La biocénose est évidemment beaucoup moins riche. Les insectes qui vivent dans le courant (Plécoptères, certains Ephémères et Trlchoptères par exemple) sont eX(luS de la communauté benthique. Le nombre d'espèces de poissons capables de vivre et de se reproduire dans un canal est également assez restreint seules peuvent subsister les espèces adaptées au milieu stagnant, et encore l'absence de végétaux pour le frai en réduit souvent le nombre. Le fonctionnement de l'écosystème se déduit du schéma de la figure 3 en réduisant considérablement les flèches d'entrée par l'amont et de sortie par l'aval, le taux de renouvellement de l'eau étant très faible; on passe en fait d'un système lénitique ouvert à un système stagnant presque fermé. Parallèlement, l'augmentation du temps de séjour de l'eau permet un plus grand développement de la communauté planctonique, qui joue alors un rôle très important dans l'éco­ 13 ­ système au détriment de la communauté oenthique. Enfin, comme dans tous les milieux stagnants, il se produit une accumulation plus ou moins rapide de débris organiques au niv~au du sédiment. III - LES PERTURBATrONS DE L'ECOSYSTEME POTAMIQUE 3-1 - Les causes de perturbations Si après cette description rapide d'un écosystème potamique naturel en climat tempéré, on cherche dans la réalité un milieu qui puisse servir de référence, force est de constater qu'il n'existe olus en France, et sans doute en Europe, un grand cours d'eau qui ne soit plus ou moins gravement perturbé. Cetce dégradation générale des écosystèmes aquatiques est directement liée au développement économique né de la révolution industrielle. L'impact de l'homme sur le milieu naturel s'est alùrs accentué sans commune mesure avec le simple accroissement démographique. On peut schématiquement rapporter à trois types de causes l'origine des perturbations subies par les systèmes d'eau courante: 1) les interventions directes de 1 'homme sur le cours d'eau (aménagement s) 2) les rejets polluants ponctuels 3) les rejets diffus et les modifi cat ions de l'occupation des sols du bassin versant. * Des aménagements ponctuels des cours d'eau ont existé depuis le Moyen A ge (moulins ~ seu· ls), mais- les prem1È' res perturbations sérieuses des grandes rivières ont été ~ausées par l'endiguement. Ainsi, par exemple, en 186b, un Grenoblois se plaint que, à la suite des travaux destinés à prévenir les inonda­ tions "l'Isère, le Drac et la Romanche .... sont beaucoup moins poissonneux qu'ils l'étaient anciennement" (in réf. 24 ). Par la suite, les aménagements destinés à la navigation ou à la production d'électricité se sont multipliés, au point qu'un fleuve comme le Rhône n'emprunte plus, entre Lyon et la mer, un seul kilomètre de lit que l'on puisse qualifier de "naturel". * Les rejets polluants d'origine domestique ou industrielle se sont multipliés parallèlement à l'urbanisation et à l'installation du "tout à l'égout" mais c'est surtout au cours de la période d'industrialisation et de fotte croissance économique qui a suivi la dernière guerre que la pollution provoquée par ces rejets a pris une extension et une ampleur considérables. * Enfin, les rejets diffus et les perturbations du bassin versant sont devenus, au cours des vingt dernières années,une cause importante de dégradation des cours d'eau; ces phénomènes sont liés à l'urbanisation, mais surtout à la généralisation des pratiques de l'agriculture intensive. - L'imperméabilisation des 14 ­ sols urbains et le lessivage pat les pluies de ces surfaces entraînent en effet des perturbations hydrologiques et des apports polluants (hydrocarbures). Des transformations brutales du mode d'utilisation des sols agricoles peuvent aussi provoquer des perturbations sérieuses dans les rivières ; en particulier les nitrates provenant des épandages d'engrais sont maintenant reconnus comme étant un facteur parfois important de pollution. 3-2 - La pollution 3-2-1 - Q~6~~~~Q~ On entend par "pollution" : "l'altération d'un écosystème naturel ou non, ou d'une fraction d'écosystème, sous l'action d'un ou plusieurs agents polluants de nature variée, produits directement ou indirectement par l'homme ou à la suite de ses activités."(24). Mais cette notion d'altération reste elle-même subjective, et souvent anthropocentrique; ainsi les classes de qualité (lA, lB, II, et III) en usage dans l'administration sont elles définies en fonction des usages possibles de l'eau, et dans la pratique, appréciées essentiellement à partir des parwmètres physico-chimiques. Or il est impossible de définir l'altération d'un écosystème sur la base des seuls paramètres ,tbl0tiques, et en fonction des besoins de l'homme. C'est en fait uniquement sur la base de critères biologiques que la notion de pollution peut être objectivée; ces critères sùnt la nature, la variété, l'abondance, la productivité, la diversité des communautés vivantes (cf. 8 ). Ainsi l'état de pollution sera défini essentiellement ~ar rapport à la biocénose du cours d'eau. Cependant, en fonction de la nature de la charge polluante, on parlera de pollution organique, chimique ou physique. 3-2-2 - ~~_eQ~~~~nLQ~g~J1'i.ql:!g 3-2-2-1 - Les causes ---------- On parle de pollution organique pour décrire les effets d'un apport excédentaire de matière organique particulaire ou soluble, mais on peut aussi employer ce terme à propos des apports de sels minéraux nutritifs. Dans les deux cas, les conséquences biologiques sont comparables dans un premier temps, car celà correspond à une augmentation de l'entrée d'énergie dans l'écosystème (cf. § 2-3 et fig. 3). Dans les cas de rejets de matière organique, l'entrée d'énergie est directe. En effet, la matière organique est en elle-même un apport énergétique utilisable par les bactéries, certaines algues, des organismes détritivores · 15 ­ ou filtreurs ; ~econdairement, l'act vité bactérienne au sein de l'eau et des sédiments a pour conséquence la production de déchets métabolIques contenant des ions azotés et phosphorés. Les appllrts de sels minéraux provoquent indirectement une augmentation de l'entrée d'é 11ergie. En effet, les teneurs en nitrates et surtout en phosphates sont naturellement faibles dans les systèmes aquatiques, ce qui contribue à limiter le développement des végétaux; un apport de sels minéraux a donc un effet fertilisant qui stimule la production végétale. Cela entraine une meilleure utlli5ation du rayonnement solaire, et correspond bien à un apport énergétique sup1>lémentaire. Dans un premier temps, ce supplément d'énergie disponible pour l'écosystème va provoquer un accroissement de la biomasse deI 'ensemble de la biocénose avec pour corollaire une augmentation du métabolisme et donc de l'énergie dissipée. On peut donc considérer la pollution organique comme un phénomène tendant à s'autJentretenir selon le schéma suivant: charge polluante = meilleure utilisation ~e l'énergie solaire matière organique augmentation de l'entrée ~d'~ . cl ans l'~ecosysteme ~ energle ,,. Accroissement de la matière stimulation du développement des végétaux. organique assimilable t t prolifération et mort accroissement de la prOductiol œ déchets massive des organismes biomasse vivante et du accroissement des ~ métabolisme global de la biocénose l teneurs en sels minéraux .4~ augmentation de la sortie charge polluante d'énergie (énergie métabo­ = sels lique dissipée) = autoépuration minéraux - 16 ­ 3-2-2-2 - ~~!E~E~i~_~!_E~!!~!i~~ Si l'apport organique reste faible, il se peut que l'effet observé n'aille pas au jelà d'une simple augmentation générale de la biomasse vivante, les communautés restant stables et bien diversifiées. On pourra parler alors "d'eutrophisati0n" du milieu. Etymologiquement, "eutrophe" signifie "bien nourri". Dans un système eutrophe, toute l'énergie disponible est bien utilisée et recyclée: la productivité est forte, mais il n'y a pas d'accumulation de déchets. Ma1S des que les apports dépassent un seuil, correspondant à la capacité d'assimilation du système, certaines espèces se mettent à proliférer et l'équilibre de la biocénose est rompu; des "résidus" inutilisés apparaissent le cycle de l'énergie est perturbé. C'est le début de la pollution organique. Très schématiquement, on peut comparer l'écosystème eutnophe à un athlète et la pollution organique à l'obésité. Mais l'eutrophisation vraie est rare, et ce terme sert fréquemment à masquer d'un voile pudique des pollutions caractérisées. 3-L-2-3 - ~~~~~~~g~§_li~2_~_!~_E~1!~!!~g_~Eg~~!g~~ Quand le seuil de pollution ~st dépassé, l'accroissement de la biomasse vivante provoque une augmentation importante de la consommation d'oxygène. Pendant la journée, la photosynthèse peut parfois compenser ce phéno­ mène et la prollfération des végétaux provoquer des sursaturations spectacu­ laires; mais Id nuit, le taux d'oxYJ;ène s'abaisse jusqu'à des valeurs critiques. De plus, les organismes phytoplanctoniques qui prolifèrent ont des cycles vitaux courts, ce qui signifie qu'ils meurent rapidement et massivement, et leur décomposition par les bactéries accroit encore la demande en oxygène. Dans un système équilibré, toute la matière vivante est utilisée par des consommateurs et les déchets sont recyclés par les décomposeurs. Dans un système pollué, des résidus inexploités, conséquence des proliférations de (­ certaines espèces ou des apports organiques, s'accumulent au niveau du sédiment. Leur transformation en l'absence d'oxygène est assurée par des bactéries anaérobies qui excrètent des produits plus ou moins toxiques (NH4+, H2S). D'une manière générale, la présence dans l'eau d'ions incomplètement oxydés est un - 17 ­ signe manifeste de pollution. Général~ment, la pollution due à des apports de sels minéraux ne dépasse pas ce stade. Mais des rejets excessits de matière organique peuvent aboutir à des situationg beaucoup plus graves, où la biocénose se réduit à des organismes décomposeurs (b.-l.ctéries), les producteurs et les consommateurs étant quasiment éliminés sur des zones plus ou moins longues à l'aval des déversements. Enfin, dans les cas extrêmes, lorsque l'eau est totalement dépourvue d'oxygène au niveau du fond, la surface du sédiment devient réductrice; les changements de structure qui en résu ltent provoquent la mise en solution des ions contenus dans le sédiment, avec pour conséquence une nouvelle aggravation de la poIlu tion. 3-2-3 - ~~_e9~~~~_~~q~~ Une pollution chimique est la conséquence d'un apport de produits chimiques solubles, indésirables ou toxiques. La palette des molécules chimiques s~sceptibles de se retrouver dans les cours d'eau offre une variété insoupçonnée, meme dans les zones supposées indemnes. Pratiquement, tous les produits fabriqués ou utilisés par l'homme sont susceptibles de se retrouver dans les cours d'eau, qu'ils y parviennent par le lessivage des sols, les égouts, les jéversements accidentels ou "accideIilb.els" , les actes de négligence ou de malveillance. Les effets toxiques immédiats sur la biocénose dépendent à la fois - de la nature, de la dose et du temps de contact du produit, - des caractères physico-chimiques de l'eau, - de la nature, du stade de développement et de l'état physiologique des espèces présentes. La pollution toxique aigüe, qui provoque la mort, ou dans le meilleur des cas la fuite des espèces vivantes, est parfois spectaculaire et facile à détecter. Plus générale, plus insidieuse, souvent beaucoup plus grave est la pollution chimique chronique, qui résulte de la présence dans l'eau de produits plus ou moins toxiques, à des concentrations subléthales, parfois infimes. Les problèmes dans ce cas viennent du fait que l'eau est fréquemment au sein de l'écosystème le compartiment dans lequel des concentrations en produits toxiques sont les plus faibles; en effet, il est habituel que ces produits s'accumulent dans les sédiments, et soient concentrés par les organismes vivants. - 18 ­ L'accumulation dans les sédiments est due à l'adsorption des molécules sur les particu:es organiques et minerales au cours de la sédimentation. Ces toxiques peuvent ensuite être repris par les bactéries qui, le plus souvent, les dégradent, mais parfois les transforment en un dérivé plus nocif (cas du méthylmercure). Les processus de contamination des êtres vivants sont plus complexes. Il peut y avoir amplification des concentrations dans les niveaux trophiques supérieurs par "effet de chaîne alimentaire", mais ce phénomène est rarement prépondérant daus les écosystèmes aquatiques. En effet, quelque soit le mode d'entrée du toxJque dans l'organisTIle (alimentation, pénétration par les branchies ou à travers les téguments), c'est le rapport du taux d'entrée sur le taux de sortie qui détermine sa concentration finale. Or ce rapport dépend de nombreux facteurs, tels que par exemple (19) : - l'espèce, la taille, l'âge de l'individu, - le taux de lipides dans l'organisme, et la lipophilie du produit, - le mode de liaison, de dégradation, de transformation du produit à l'intérieur des cellules, - le taux d'échange de l'eau entre l'organisme et l'environnement ... En définissant le facteur de concentration (C.F.) comme le rapport de la concentration d'un produit dans une espèce vivante sur la concentration de ce produit dans l'eau, one constate que les C.F. peuvent prendre des valeurs comprises entre 1 et 10.000 quelque soit la position de l'espèce dans la cha!ne alimentaire. Enfin, si l'on précise que les différents toxiques peuvent avoir des effets sYnergiques, on aura une idée de la complexité des phénomènes de pollution chimique. Il est impossible de dresser ici un tableau complet des produits polluants rencontrés dans les eaux douces; la liste ci-dessous mentionne simplement les principales familles de composés chimiques parmi lesquelles se trouvent les molécules les plus toxiques - les métaux lourds sous forme ionisée (Hg, Cd, Ag, Cu, Pb, Zn, Mn, As ... ) - les organochlorés et organohalogénés (nombreux insecticides et herbicides, pnlychlorobiphényles, ... ) - les organophosphorés (insect icides, divers biocides) - les organom~talliques (rnéthyl-mercure, nombreux herbicides et fongi­ cides) - 19 ­ - les composés organiques soufrés, diverses molécules azotées (cyanides, carbamates, amides, nitrosamines ... et certains ions CN-, NH4+)' 3-2-4 - ~~_e~~~~~_e~y~~q~~_ Un~ pollution physique est causée par la modification d'une propriété physique de l'tau, comme la turbidité ou la température, mais aussi la radioactivité, la tension superficielle, etc ... 3-2-4-1 - ~~!!~!i~~_E~E_!~~_~~~i~!~~_~~_~~~E~~~i~~ (MES) Les N.E.S. inertes proviennent soit de travaux dans le lit de la rivière (dragages), soit du lavage de matériaux (extractions de graviers, car­ rières, mines), soit encore de modifications du tracé du cours d'eau ou de la couverture végétale du bassin versant ayant entraîné des reprises d'érosion rares sont les ~ours d'eau qui présentent naturellement une turbidité élevée en dehors des périodes de crues. Les M.E.S. minérales ou organiques provoquent en premier lieu une aug­ mentation de la turbidité de l'eau; il s'ensuit une inhibition de la photosyn­ thèse et donc de la production primaire dans l'écosystème, avec toutes les répercussions imaginables au niveau des consommateurs. Mais les M.E.S. exercent également une a~tion irritante sur les poissons, particulièrement au niveau des branchies, et gênent considérablement tous les invertébrés qui se nourrissent en filtrant l'eau. Enfin, la sédimentation de ces M.E. S. entraîne le colmatage des substrats, ce qui perturbe gravement le développement des invertébrés épibenthiques. Pour toutes ces raisons, la présence de matières en suspension dans les cours d'eau est très néfaste. 3-2-4-2 - ~~!!~!i~~_~È~E~ig~~ Les rejets d'eaux chaudes proviennent principalement des centrales thermiques et nucléaires. L'importance biologique et écologique du facteur température est telle qu'un réchauffement de l'ordre de 1°C peut avoir des effets sensibles sur certaines espèces ; un écart de 2°C sur la température maximale moyenne en période chaude est susceptible d'induire des changements notables dans la biocénose. Les rejets thermiques perturbent aussi le. comportement des poissons dont les peuplements peuvent être sérieusement affectés. - 20 ­ Mais les pollutions thermiques ne sont pas imputables uniquement aux rejets d'eau chaude. Les barrages importants,qui provoquent une stratification de la température de l'eau stockée, induisent des perturbations plus subtiles des cycles thermiques à l'aval. Les effets néfastes pour les populations d'insectes comme pour les poissons peuvent s'en faire sentir sur de longues distances. Ecologiquement parlant, des variations brutales de la température ou même une température constante, sont aussi peu souhaitables qu'un réchauffement général du cours d'eau. 3-2-5 - çq~~q~g.~S-g.~_~S-~~~g~ql!:g.~_gg._:f-q_e~~~q~ Très souvent les écosystèmes potamiques subissent simultanément,à des degrés divers, les trois types de pollution organique, chimique et physique. Leurs effets combinés sur les communautés vivantes aboutissent à des situations qui son t ré sumées dans le tab leau l (p. On assiste globalement à une 21 ). ~imp~6i~on de plus en plus marquée de la bio~éno~e avec dans un premier temps le remplacement d'espèces sensibles par d'autres plus résistantes, qui peuvent éventuellement proliférer. Au niveau des invertébrés benthiques on observe une polluo~~n~ibitité d<..66éJt~nti~lle d~ gJtoup~~ 6a.uvU.J.>tiqu~~ entiers, qui disparaissent dans un certain ordre: Plécoptères, Trichoptères à fourreau larvaire, Ephémèr.es ... , les organismes détritivores endobenthiques (Oligochètes, Chironomes) sont par contre globalement les plus résistants. -Enfin, il faut mettre l'accent sur la ~~n~ibiiité d<..66éJt~nte d~~ d<..v~~ ~yp~~ de ~y~tèm~~ aquatiqu~~ vis-à-vis d'une même charge polluante. Les écosystèmes lotiques, avec des eaux rapides et froides, assimilent assez peu les charges polluantes organiques qu'ils véhiculent souvent sur de longues distances. Par contre, les systèmes lénitiques sont plus rapidement perturbés et présentent une sensibilité particulière à la pollution. Quant aux systèmes stagnants, ils "piègent" les polluants et par suite la pollution y revêt un aspect cumulatif très grave ; ce sont les écosystèmes les plus sensib les. Cette différenèe de sensibilité est également perceptiDle à l'intérieur d'un même secteur, où les faciés lénitiques seront plus perturbés cela entraîne le déplacement de la faune vers les zones lotiques (changement imposé d'habitat). - 21 ­ SITUATI ONS ECOSYSTEHE NATURE DE LA CHARGE POLLUANTE 'NATl'REL" DE REFERENCE en équ libre énerg{>tique Com)-lOHt<OI1 (.uautatlv(: R~dl~~~C ~pél{1{Qul' (S) (V Abolldfulcr B.ÜtnaBC (B) V.(_vr'L~<t{· [Al } PHENOMENES OBSERVES de la biocénose optimales en fonction du degré de trophie de type OlIGOTROPHE ou EUTROPHE A et B fait Les ------' A et B élevées S et D élevées C:) S et D maximales IOH~ Hut~ te 1~ ou ma.t<.[''t~.~ J'l9ful{quC~ ~C'll11l'Htl'~ .(b(Q/.l Ou a~.~ {m-l.L LW te ~ t _-------t-~--a-p-p...."w 1"" bf" Soit (rare) J :::::: Soi' ~(1-;-plu~ ;;;;';;;e-;;-,)" ­ -P;1b':-t d;- f-;;- po~on Ap).ll''lO Cf] quallf"<-:tr C'l(J{ Hfu:tl' cxCt'dallt fa ca).'ac dl' d' aButl{ fat,{of] du Début de plolifération de certains produC'teurs, décomposeurs et consommatel;rs saprophiles • ~!JHl'm, rc'LLUTlON O'RG-\NIQ.UE B : croît, A : croît; S Appa't-<..U.on de Il !I.é~ÙÛ.L6" t.'l.OptuqUe.6 ! stable D : diminue PILodu.-<.:tb ch-im-Lqy.. C!.l nOt a.H-i.m-<'lable~ Ou toûquM 1> POL LUTI ON CHVH2UE .--- --­ 1 ~po~~ Disparition de certaines espèces pol1uosenslbles pouvant être remplacées par d'autres plus tolérantes (enfonction du niveau typologique: Concentratlon de la faune en facies lotique (Pollution organique et physique) Channement4 d' hab-ita.t6 Di spari t ion de nombreuses espèces sensibles ProlifératIon des espèces polluorésistantes (Pollution organique uniquement)  cl B + stables; S : d(.croît J) diminue S~p.t<.Mc.a.t.i.on de plu.4 ~n p~ ma'Lquée de la. 1 1 1 Ma..ü.è!l.C6 en + -<-nelLte6 POLLUTION ~u6pen~-<..Otl PHYSIQUE 1 t>: 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 --- -----t> --- --- --t> b-<'oc.éno~e Disparition de groupes taxonomiques entiers (dans l'ordre: Plécoptères, Trichoptères, Ephéméroptères) Peuplement de poisson gravement affecté B : décroît ; A : décroît ; D: réduit S : réduit 1u elques esp&ces de producteurs et de consommateurs subsistent en facies loti que Seuls des décomposeurs très résistants subsistent en faciés lénitique - - EHet de "baJlJL.ièILe de poUu.tion" --- --t> Biocénose reduite à des organism~s saprophytes (Bactéries, Champignons, parfois abondants) avec quelques décomposeur s (01 igoch~ tes, Ch ironomide s) Tlta.u!.l ~o!l.maüon totaRe de. ta. b-<'oc.éno~e Seuls subsistent quelques espèces de microorganismes (Protozoaires, Bactéries, Champignons. parfois abondants) Gradient de pollution CD '-- ------[> Ecosystème pouvant être totalement abiotique V.wpa!l.-<..tA..on de tou{e. v.ie. aquat-<.que Tableau 1 - Situations biologiques observées dans des écosyst~es d'eau çourante pollués (modifié d'après LAFONT. 1975 et VERNEAUX. 1980). - 22 ­ Ces trolS principaux phénomènes, simplification des communautés, sensi­ bilité différencielle des groupes faunistiques, sensibilité plus grande des faciés lénitiques, sont pris en compte par des méthodes biologiques d'apprécia­ tion de la quallté de l'eau telles que les indices biotiques (20 ) ; ces méthodes~et surtout les analyses biocénotiques plus complètes, constituent le moyen le plus s11r pour évaluer le aquat ique ( 21 y ( de~ré réel d'altération d'un système 26). 3-2-0 - h~~Q~e~~~~~ Si un système pollué retrouve après une certaine distance ou un certain temps un état c1lmparable à celui "d'avant" la poLlution pour tous ses paramètres.J on peut parler J'autoépuration. Ce phenomène est essentiellement biologique, bien que des processus purement physiques puissent intervenl r, comme la di lution, rarement suffisante, ou la décantatilln,qui ne fait que déplacer le problème de l'eau vers le sédiment. En cas de pollution chimique, ce sont le plus souvent des bactéries qui contribuent à l'épuration en dégradant certaines molécules toxiques. Dans les cours d'eau subissant une pollution organique, l'autoépuration est assez générale, bien que son importance soit alors très variable selon les situations. On aura noté que la pollutlon organique se traduit par un apport énergétique supplémentaire dans l' éc.)système (cf § 3-2-2-1). Dès lors il apparait tout naturellement que les processus autoépurateurs sont ceux qui permettront la sortie de cette énergie autrement que par un entraînement, vers l'aval de la matière organique (cf f 19. 3 p. 1 l ). Autrement dit, il s'agit d'exporter de l'énergie vers le milieu terres­ tre, sous forme de matière organique ou de chaleur (cf. § 2-3); en ce sens, c'est bien toute la biocénose qui participe à l'autoépuration et pas seulement certains organismes dits "épurateurs". En effE't, tous les êtres vivants respirent et donc dégagent de la matière organique en produisant de la chaleur, et les processus naturels exportant de la matière vivante (éclosions, prédation) ne sont pas à néglJger. Mais une fractIon importante de l'énergie se trouve sImplement stockée dans l'ëcosystème pollué sous la forme d'une biomasse d'organIsmes décomposeurs, et de végétaux qui profitent des sels mInéraux excrétés; or l'autoépuratlon n'est c.ompl~te que si cette bIomasse peut à son tour être aSSimIlée et recyclée - 23 ­ par des consommateurs, ce qui est rarement le cas. Le plus souvent, les bactéries, les algues planctoniques et benthiques et les végétaux qui prolifèrent à la belle saison meurent en masse et cons­ tituent alors une nouvelle charge polluante (on parle parfois de "pollution différée"). Dans les potamons par exemple, le zooplancton étant peu abondant, le phytoplan(ton n'est pas consommé et contribue autant à l'entretien du cycle de pollution (cf. §.3-2-2-1) qu'à l'autoépuration. On comprend dès lors que ce phénomène ait ses limites. La capacité réelle d'autoépruation d'un système dépend à la fois de sa capacité à assimi­ ler, utiliser et recycler l'énergie excédentaire, et de ses possibilités pour en exporter le surplus. Dans cette optique, il faut distinguer l'épuration de l'eau de l'autoépurat10n d'un écosystème; ces deux expressions ne sont pas équiva­ lentes. En effet, pour épurer de L'eau on demande à un système épurateur, souvent biologique, d'absorber et de concentrer les substances polluantes contenues dans l'eau; mais généralement, c'est l'homme qui se charge d'éli­ miner mécaniquement la biomasse produite lors de l'épuration. Par contre, pour s'autoépurer réellement, un écosystème doit par lui-même être capable de re­ cycler cette biomasse pour éviter l'accumulation de résidus. La différence, on le voit, est importante. De même, tous les écosyrstèmes n'auront pas des capacités d'autoépura­ tion identiques. Cette capacité est généralement faible dans les systèmes lotiques, qui se comportent plutôt en "vecteurs de pollution". Dans les eaux calmes, au contraire, la transformation de la matière organique est plus active, d'où une plus grande capacité d'autoépuration ; mais il faut distin­ guer ici les patamons et les milieux stagnants. Dans ces derniers, l'énergie excédentaire qui n'a pu être exportée vers les écosystèmes terrestres s'accumule inexorablement: celà explique la grande sensibilité de ces systèmes. Par contre, dans les potamons, les résidus so~t entraînés par le courant, en particulier à l'occasion des crues hivernales. En définitive, c'est souvent dans la mer que se termine l'autoépura­ tion,et déjà bien des estuaires, des zones côtières ou des mers fermées comme la Baltique ou l'Adriatique voient leur capacité d'assimilation dépassée et atteignent des seuils de pollution inquiétants. - 24 ­ De ces considérations, nous pouvons retenir quelques aspects pratiques. Tout d'abord, les activités humaines qui favorisent le transfert de matières organiques du milieu aquatique vers le milieu terrestre participent à l'épuration des écosystèmes: c'est le cas d'un faucardage bien conduit, d'une exploitation rationnelle de ta pêche et du curage (qui présente par ailleurs d'autres inconvénients). Par contre, tout ce qui gêne le développement d'une biocénose diver­ sifiée diminue les possibilités de recyclage de la matière organique et ré­ duit la capaclté d'autoépuration du milieu: c'est le cas des pollutions physiques et (~himiques, Enfin~ et de la pLupart des aménagements. d'une manière générale, dans un système potamique, plus le biotope est varié, c'est à dire pruche de son état naturel, plus la biocénose est diversifiée; en conséquence, l'uniformisation des habitats aquatiques restreint la capacité d'autoépuration de l'écosystème. 3-3 - Les perturbations engendrées par la navigation Ces_perturbations sont liées à l'aménagement des rivières pour la navigation, au passage des bateauxet aux opérations d'entretien des voies navigables. 3-3-1 - ~~_~~~~~g~~~~~~ L'utilisation d'une rivièr~ comme une voie navigable nécessite des modifications de son profil en long et en travers, et souvent de son tracé des barrages isolent des biefs qui sont rectifiés, endigués, recalibrés et dragués. Les effets sur le biotope sont multiples: le courant est ralenti, les habitats lotiques disparaissent, le substrat se modifie à cause d'une sédimentation accrue, la tendance au colmatage s'accentue. Le chenal approfondi et élargi ne permet plus l'installation de végétaux tandis que les communications avec les zones lénitiques peu profondes (bras morts, noues) et les zones humides rivulaires sont le plus souvent supprimées. L'augmenta­ tion du temps de séjour de l'eau provoque une modification du régime ther­ mique, (échauffement.estival plus accentué) et une baisse des teneurs en oxygène dissous que l'aération engendrée par les barrages ne compense que partiellement; dans les zones profondes, on assiste parfois à un début de - 25 ­ stratification de ces deux paramètres à l'étiage. Tous ces effets convergent vers une simplification et une uni6o~­ 6ation de6 habitat6 au détriment des zones lotiques et des zones calmes de faible profondeur, avec a~~entuation du ~~aetè~e 6tagnant du milieu: à l'étiag~, le biotope des rivières canalisées ressemble à celui des canaux (cf. §.2-4). 3-3-2 - ~~_~~~{g~~~ Le passage des bateaux à moteur provoque certes un brassage de l'eau qui favorise son oxygénation et son homogénéisation,compensant ainsi très partiellement l'absence de courant, mais le remous et le batillage entrainent une érosion des berges et la remise en suspension des M.E.S. déposées sur le fond et la risberme. Ce phénomène dont l'ampleur dépend de la nature du substrat, de l'état de la berge, du profil en travers de la voie navigable et de l'ampleur du remous et du batillage créé par chaque bateau, provoque une pollution Cette perturbation directement tue le plus ~ouvent très nette par les M.E.S. (cf. § 3-2-4-1). li~e à l'importance du trafic fluvial, consti­ un problème majeur. Le batillage a aussi un effet traumatisant pour la faune aquatique dans les zones de bordure ; les pontes des insectes ou le frai des poissons peuvent être endommagés et les alevins projetés sur la berge. Enfin, il faut évoquer la possibilité de pollution par les hydrocar­ bures qui, en formant un film à la surface de l'eau, ralentissent les échanges gazeux avec l'air et gênent l'éclosion des insectes. 3-3-3 - ~~~~~~~~_~~~_~q{~~_~~~{g~~~~~ Les opérations de curage, dragage, faucardage, peuvent évidemment causer des dommages importants dans les mi lieux aquatiques. Ces perturbations sont liées - à la destruction temporaire ou permanente d'un habitat aquatique (végétation, sédiment) et de la faune qui lui est associée,et à l'uniformisa­ tion du biotope consécutive à ces travaux à la mise 'n suspension de particules fines, entrainant une pollution par les MES très gel ~te ; - à la mise en suspension ou en solution de particules ou de molécules organiques incomplètement oxydées qui peuvent, en consommant brutalement - 26 ­ tout .l'oxygène dissous, provoquer la mort des poissons - à la mise en solution éventuelle de molécules toxiques accumulées dans le sédiment. Tous ces effets sont gravement accentués si les travaux nécessitent un chômage qui provoque une réduction irnpwrtante du volume d'eau, voi re la mise à sec d'une partie du bief. 3-3-4 - çe~~~q~~~~~~-~~q{Qg~q~~~_~~_~~_~~~~g~Q~ Globalement, la transformation d'un potamon en voie navigable se traduit par une dégradation de l'écosystème. La d1sparition des facies lotiques et la réduction des zones calmes de faible pr()fondeur colonisées par les végétaux, deux habitats très productifs et deux types de frayères recherchées, se combinent à l'effet de pollution par les M.E.S. pour entraîner une simplification de la biocénose, une transformation des peuplements, une réduction de la biomasse. La cdpacité d'autoépuration du milieu est réduite, tandis que l'accentuatidn du caractère stagnant induit une prédominance du métabolisme planctonique et une sensibilité accru~ à la pollution. Ces phénomènes sont particulièrement évid~nts au niveau des popula­ tions de poissons. Les espèces qui disparaissent les premières sont les espèces migra­ trices amphi biotiques, pour qui la canalisation et les constructions de bar­ rages constituent autant d'obstacles à la migration; mais les poissons non migrateurs sont également menacés. Les. espèces liées aux habitats lotiques (vandoise, spirlin, toxostome, barbeau, hotu) sont éliminées au profit d'espèces d'eau calme, polluorésistantes et capables de consommer du plancton (gardon, ablette, chevaine, brème). Même le brochet, espèce phytophile, peut être menacé du fait d'aménagements bloquant l'accès à ses frayères (herbiers, prairies inondées et zones humides rivulaires de plus en plus rares) . 3-4- Exemples d'écosystèmes perturbés On trouvera ci-dessous quelques exemples d'observations effectuées sur des canaux et des rivières naviguées, lors d'études réalisées par la Division Qualité des Eaux du C.E.M.A.G.R.E.F. La figure 4 permet de comparer l'évolution des teneurs en sels miné­ raux dans le Doubs avant sa confluence avec la Saône (station 5, non naviguée) - 27 ­ et dans la Saône entre Châlon et fournus. Le Doubs montre une évolution normale des teneurs pour un potamon moyennement pollué: les nitrates (N03-) sont fortement consommés par la végétation pendant les mois d'été. Dans la Saône, les teneurs plus élevées en phosphates et nitrates, et surtout en NH4+ pendant l'été montrent que les phénomènes biologiques sont fortement perturbés. Cette situation est due aux effets combinés d'une pollution orga..;. nique et d'une pollution par les M.E.S. imputable aux effets du batillage, aux dragages et à certains aménagements. FIG. 4- _\(ARIATION DES TENEURS EN SELS MINERAUX DANS LA SAONE ET DANS LE DOUBS 11 NOj mg" '0 01 02 03 04 05 06 01 Il NH4 mg/L ~ ,,/. - - " ..... '"'- - " .1/,:.... , l ~ ~~~./ .......I ..... ' 11 'l' "~'~,~__ " 0,8 ... ,../"\,\ " ~~~~--~I' 1 " ' ...... ........... O,t. 1978 ct' après WASSON, 1980 (25) 1979 1 'iL "\ '1 '.\ ,,_#1' 1 \l 1 OOUBs-SitSI - " ., 1 _/''', 12 1 .. .. 1 ....... 5 10 /, NO] 1·..... ~.~ " l "1 1 10 09 1 1 1 " 01' l,' ',', ......... 0,2 08 1SAONE -su.1 0,8 0,6 5 12 p 04--­ 1 • ---.NH, o,s - 28­ FIG.S _ RELATION CH LOROPHYLLE A ... NAVIGAT10N MOYENNE DES 3 MOIS D'ETE Nbntde Chi A 9 /1 /mois bateaux 3 15 20 10 10 5 a 0- 1 Bourgogne 1 ~ 1 1 Orchamps Mam<l Saone 1 1 voujeaucourt­ Cenl"re FIG. 6 _ RELATION CH LOROPHYLLE A NAVrGATION ENSEMBLE DES DONNEES Chi A 4g Il o o ./ / 1 À / -- ..... 0 1 Morne Saône o voujau court] Canal du  Orchamps Rhône au Rhin \ 0 00 0\ o \ \ 0 1 Bou r'90gncz At. \ 1 1 • \. 1 / Centre 1 1 10 1 1 À 1 , 1 \ \ 0 \ \ \ \ 0 \.  A 0 ,---",.. 1 o 0/ / ./ 0 200 D'après BARBE, 1982 (3) 250 Nb~ de bahtaux dans le mois -28 bis- FI G .. 1 _ CO MPARAISON DES MOYENNES DES TENEURS EN MES ET CHL A 100- moyenne MES m mg/I 40 MES 30 4-0- 20 20- 10 Bourgogne 1 Centre • 1 vouJoucour.. Orchamps 1 1". Morne Saone FIG 8 _VARIATION DES TENEURS EN CHLOROPHYLLE A POUR LES 5 CANAUX EN FONCTION DE LA TEMPERATURE Chi A (~9/1» 20 10 S 10 o 20 1S O2n tf"Wl Ci) D'après BARBE,1982 (3) Orchamps • Bourgogne 1::. At. Température ·C y= 3 .. 86 x + 4-3,19 o voujoucourt" @ Canaux 2S ® @ Mome Soôn(l ® y=11 .. 5 )( + 67.66 y = 6,4- x + 31,4-1 y =0,62 x + 19.. 00 y =0, 78 x + 11, S1 - 29 ­ Les figures 5 et 6 illustrent une relation entre les teneurs en chlo­ rophylle~, qui réflètent l'abondance du phytoplancton, et le trafic fluvial (nombre de bateaux/mois) pour des canaux peu fréquentés. La production primaire dim1nue fortement quand le trafic dépasse un certain seuil et la nature limoneuse du substrat intervient aussi très défavorablement pour le canal de Bourgogne. La figure 7 montre que cet effet inhibiteur de la navigation est lié à l'augmentation des taux de MES minérales. Enfin, la figure 8 mdntre que sur les 5 canaux étudiés, les plus navigués (4 et 5) sont les plus perturbés: en effet, l'absence de corrélation positive entre la teneur en chlorophylle et la température est un phénomène tout à fait anormal qU1 témoigne d'une inhibition de la photosYnthèse par les MES. Le tableau II indique la composition de la faune benthique dans deux stations naviguées de la Saône à l'aval de Châlon. Le peuplement est très~auvre et sa densité très faible: pour une station normale, avec les méthodes employées, le nombre de groupes faunistiques devrait être supérieur à 40 et la densité supérieure à 6.000 individus/m2 . On constate aussi une nette dominance des organismes endobenthiques (chironomes et oligochètes) "Stations Groupes faunistiques 13 km aval Chalon amont Tournus (%) (%) Chironomes 45,0 69,3 Oligochètes 46,3 12,5 Ganunares 5,7 9,8 Aselles 0,8 0,9 Ephémères CentILoptilum CaenL!> 3,4 0,5 Corises 0,5 l ,0 Nb total de G. F. Nb indi vidus/m2 18 envi ron 2.500 L4 environ 1.600 Tableau II - composition du benthos dans un cours d'eau navigué et pollué : la Saône (2-4 Juin 1980) Rapport CEMAGREF en préparation. (4) - 30 ­ et des détritivores (gammares, aselles) alors que les insectes épibenthiques (éphémères) sont rares. Une telle communauté est très symptomatique d'une pollution organique et d'une perturbation par les MES. Pour les végétaux aquatiques, dans ces deux stations, les observations sont aussi défavorables: les zones de bordure jusqu'à 80 cm de profondeur sont pratiquement dépourvues de végétation immergée à cause de la remise en suspension permanente des limons par l'effet du batillage. Pour les peuplements de poissons, la situation est généralement très mauvaise. Actuellement, des échantillonnages effectués avec la même technique dans des secteurs navigués ou canalisés et des secteurs à écoulement libre se traduisent par une très forte réduction de la diversité spécifique dans les secteurs aménagés. Ce phénomène s'accomplit pratiquement touj ours selon le même schéma disparition progressive des jeunes classes d'âges, vieillissement de la population puis extinction. Les espèces migratrices sont particulièrement menacées. Ainsi, sur le Rhône, avant la création du barrage de Donzère, la migration de l'alose était signalée jusqu'à Auxonne (bassin de la Saône) et jusqu'au canal de Savières(bassin du Rhône) ( 6). Actuellement, alors que l'aménagement du Rhône à l'aval de Lyon est terminé, la migration de l'alose est pratiquement bloquée au niveau du barrage de Beaucaire. Mais la situation de beaucoup d'espèces sédentaires n'est guère plus brillante; généralement, les peuplements se trouvent réduits à quelques espèces particulièrement peu exigeantes et résistantes aux phénomènes généraux de pollution (ex: gardon, brême, ablette, sandre, rotengle), mais pouvant alors atteindre de fortes densités. A titre d'exemple, dans la Saône, on recensait 30 espèces de poissons en 1948 en 1978 on n'en~ouvait plus que 21. Les espèces migratrices, mais aussi le vairon, le chabot, la loche, la suiffe et la lamproie de Planer ont disparu autant à cause de la pollution que des perturbations liées à la navigation sur la Saône et le Rhône ( 5). Sur les 21 espèces restantes, des échantillonnages effectués en été dans deux secteurs situés entre Chalon et Tournus montrent que le peuplement n'en compte plus alors que 7 ou 8, les plus polluorésistantes étant largement dominantes (gardon, ablette, chevaine). Aux diverses perturbations du milieu, viennent s'ajouter pour les - 31 ­ poissons les effets dramatiques d'une maladie parasitaire, la Bucéphalose larvaire le cycle de développement de ce parasite nécessite la présence simultanée de populations de moules d'eau douce et de sandre. Or le développe­ ment de la moule est favorisé par le ralentissement du courant, la présence d'un plancton abondant et de substrats stables (blocs, maçonneries) tandis que le sandre tend à supplanter la perche dans les eaux profondes et troubles. On voit que les perturbations liées à la navigation favorisent le développement de ces deux espèces et donc du parasite. En 1978, dans la Sanne à l'aval de Châlon, 80 % des poissons étaient atteints par cette maladie. Ces quelques exemples illustrent bien l'état de dégradation prononcée que peut atteindre un système potamique comme la Saône qui se rangeait naguère parmi les plus belles rivières de France ; pourtant la pollution organique reste modérée, et le trafic fluvial 500 bateaux par mois en Juillet-Aâut y est relativement modeste (environ 1979). Ces constatations ne portent pas précisément à l'optimisme en ce qui concerne l'évolution future de la qualité écologique des voies navigables. IV - PROPOSITONS EN VUE DE DIMINUER L'IMPACT DE LA NAVIGATION Les chapitres 2 et 3 ont été consacrés à la description du fonction­ nement et des perturbations des écosystèmes potamiques. Il convient maintenant de proposer des solutions concrètes pour diminuer l'impact de la navigation fluviale sur le milieu aquatique. Certains aspects particuliers des problèmes relatifs à la protection du poisson seront évoqués dans ce chapitre. Aussi est-il bon de rappeler quelques principes fondamentaux en la matière. 4-1 - Principes généraux pour la protection du poisson La vie embryonnaire et larvaire constitue pour les poissons la période critique durant laquelle se produisent les plus fortes mortalités celles-ci peuvent avoir des causes naturelles (prédation, crues) mais il est tout à fait exceptionnel qu'un évènement naturel entraîne la disparition d'une espèce dans une rivière. C'est donc bien contre les perturbations causées par l'homme qu'il convient de protéger les poissons. D'une manière générale, cette protection implique obligatoirement le respect, pour toutes les espèces, des zones biologiques de reproduction, d'abri et de nourrissage, ainsi que la libre communication entre ces zones. - 32 ­ Bien évidemment, il faut que l'écosystème lui-même soit biologiquement équi­ libré, ce qui suppose une "bonne qualité" de l'eau; mais cette bonne qualité ne peut suffire au maintien d'un peuplement normal de poissons si l'habitat est dégradé. La protection des poissons implique donc d'abord le maintien de la valeur écologique des systèmes qu'ils peuplent. 4-2 - Réduire l'impact des aménagements On peut résumer en une seule phrase le principe écologique fondamental que devraient respecter les projets d'aménagements: il faut conseryer, et si possible favoriser la diversité des habitats aquatiques. Ce principe devrait être appliqué à la conception du tracé, et du profil en long et en travers de la voie navigable (cf.23 ). 4-2-1 - ~~_e~Qn~_g~_{Q~g_~_{g_~~~~ A priori, il semble impossible de concilier les exigences de la navigation qU1 réclame des biefs rectilignes à niveau constant, avec l'optimum écologique des milieux potamiques qui demande la variété des habitats, c'est­ à-dire une alternance de zones rapides et calmes dans un lit S1nueux. Aussi la seule solution à préconiser est-elle la construction de voies navigables indépendantes des cours d'eau, en laissant évidemment en permanence dans le chenal naturel un débit suffisant pour assurer le maintien de conditions écologiques satisfaisantes. Les régimes et les volumes de ces débits réservés doivent être déterminés cas par cas. Ces canaux latéraux ne sont pas totalement dépourvus d'inconvénients dans la mesure où ils ,contribuent à alimenter en plancton la rivière qu'ils longent (c'est le cas du canal du Rhône au Rhin pour le Doubs, par exemple). Mais ces effets sont moins néfastes que l'utilisation directe de la rivière comme voie navigable. Si la solution du canal latéral n'est pas réalisable, il est alors souhaitable d'augmenter la longueur des biefs, ce qui rejoint l'une des préoccupations actuelles des services de navigation. Cependant, si celà doit conduire à remplacer des petits barrages aisément franchissables par des obstacles insurmontables pour les poissons, il est indispensable de prévoir dès la conception de nouveaux ouvrages la réalisation de passes à poissons efficaces. Mais par contre, on ne saurait trop recommander d'éviter les - 33 ­ rectifications poussées, comme les recoupements de méandres qui conduisent toujours à un appauvrissement du milieu. Il serait urgent de mettre à l'étude des convois déformables mieux adaptés à nos cours d'eau. Lorsque l'on envisage d'utiliser une rivière existante pour la transformer en voie navigable, une remarque qui devrait être de simple bon sens s'impose: celle de la nécessité de limiter la taille des bateaux en fonction de la dimension du cours d'eau, plutôt que d'adapter le cours d'eau aux dimensions des bateaux. Cette deuxième solution,. qui est actuellement le plus souvent retenue, conduit à détruire un cours d'eau en le transformant en canal, avec toutes les conséquences déjà signalées. On peut trouver dans d'autres domaines quelques exemples probants pour illustrer les graves conséquences d'un t~pe de raisonnement similaire. Ainsi a-t-on voulu dans certaines régions adapter le paysage agricole à la taille des plus grosses machines, en supprimant à l'occasion du remembrement la plupart des haies, talus, boqueteaux, etc ... qui en empêchaient l'utilisation. Les effets néga­ tifs de ces pratiques sur l'hydrologie de surface, la qualité des eaux, l'écologie des systèmes cultivés, et même les rendements et les coûts de l'agriculture, ont depuis été m1S en évidence, et les leçons ont été tirées. Il serait souhaitable que les responsables de l'aménagement des cours d'eau tiennent compte de telles expériences en les transposant dans leur domaine. Enfin, à côté de la voie navigable, il est toujours souhaitable de laisser des libres communications vers l'aval, et si possible vers l'amont, entre le chenal principal et les diverses reculées, noues ou bras morts, et également les zones humides rivulaires et tous les affluents, même de petite dimension. On peut conseiller également de conserver et même de créer des contre-fossés parallèles à la voie d'eau qui collectent sur d'assez longues distances des eaux de drainage ou de ruissellement très souvent polluées ; le rôle épurateur de ces fossés est généralement important, et ils. "soulagent" ainsi le système principal. 4-2-2 - ~~_e~Q6~~_~~_~~~~~~~ Le profil trapé"zoidal est biologiquement le plus défavorable. C'est pourquoi il est indispensable de laisser de chaque côté du chenal central des banquettes rivulaires peu profondes qui seront colonisées par une végé­ tation émergée et immergée. il est donc conseillé de limiter le creusement du chenal, tant en largeur qu'en profondeur, au minimum nécessaire à la sécurité - 34 ­ de la navigation. Il est regrettable que dans de nombreux canaux une largeur insuffisante ne permette pas l'installation des risbermes. Dans l'optique de l'aménagement écologiquement optimal d'une voie navigable, il serait excellent de ménager, entre la berge et le chenal, un haut-fond garni d'obstacles destinés à briser l'énergie des vagues créées par le passage des bateaux. Ces obstacles pourraient être une ceinture de phané­ rogames émergées (roseaux, joncs) éventuellement renforcée de blocs ou de pieux disposes en quinconce. Un profil en travers "écologique" pour une voie navigable pourITait donc ressembler au schéma de la fig. 9 ci-dessous. FIG. 9 _ PROFIL TRANSVERSAL ECOLOGI@UEMENT SOUHAITABLE POUR UNE VOrE NAVIGABLE vegetaux émergés arbustes ( Helophytes) 0-1-----.....---------------­ haut fond défense de berge brise vague· enrochement et plantations avec profondeur en m _ chene 1 na"I<.;I0 ble blocs ou pieu. A ._ zone berge littorale Le problème très complexe du franchissement des ouvrages par les poissons a fait l'objet de la part des spécialistes du études trèsdétaillées que les serv~ces CE~~GREF de plusieurs confrontés à ce problème pourront consulter avec profit (voir réf. 11,12,13,14,15). Un document de synthèse desti­ né aux utilisateurs potentiels est en préparation (16). * Rédigé par M. LARINIER - 35 ­ Rôle et~incipe de fonctionnement L'utLlisation toujours croissante des ressources en eau, que ce soit pour la production d'énergie électrique, la navigation,l'irrigation, l'alimen­ tation en eau des agglomérations ùu le tourisme,ont entraîné la construction tout au long des cours d'eau de nombreux barrages et prises d'eau. Or on ne peut conserver une certaine richesse halieutique dans un cours d'eau qu'en sauvegardant,tout au moins partiellement, la reproduction des espèces en milieu naturel. Lors de la présence d'obstacles sur un cours d'eau, il peut devenir nécessaire de procurer un passage aux géniteurs afin de leur permettre le libre accès aux zones de reproduction, qu'il s'agisse d'espèces migratrices (comme le saumon, la truite de mer, l'alose ou la lamproie) ou d'espèces généralement considérées comme sédentaires (comme le barbeau, le chevaine, le brochet, la truite), mais qui effectuent cependant des déplacements à la période du frai. On donne le nom de "passes", "d'échelles", ou plus généralement de "dispositifs de franchissement" aux systèmes permettant aux poissons de franchir ces obstacles. Leur principe consiste à atti~e~ les migrateurs en un point déterminé du cours d'eau à l'aval de l'obstacle et à les incite~, voire à les obliger à passer en amont en leur ouvrant une voie d'eau ou en les piégeant dans une cuve et en déversant celle-ci en amont. Les vitesses et les hauteurs de chute dans la passe doivent rester compatibles avec les capacités de nage et de saut de l'espèce concernée. Il convient aussi de prendre en considération d'autres paramètres, comme la turbulence, L'éclairement, le bruit, etc ... qui peuvent influer considérablement sur le comportement du poisson. Il est beaucoup plus délicat de concevoir des ouvrages de franchissement efficaces pour certaines espèces particulièrement exigeantes, comme l'alose, que pour d'autres, comme les salmonidés en général. Les différents types de passes à poissons Il existe dans le monde une très grande variété de types de passes qu'il est cependant possible de regrouper en quelques catégories. Le premier type de passe qui vient à l'esprit est la passe dite "rustique", qui consiste à re lier biefs amont et aval par un chenal creUG;§ dans l'une des rives, chenal à faible pente (quelques %) et dont le fond et les paroiG sont garnis de rugosités ou d'obstacles imitant en quelque sorte un ruisseau naturel. - 36 ­ Le type de passe qui a été le plus souvent utilisé est incontestable­ ment la passe à bassins successifs,dont le principe consiste à diviser ,la hauteur à franchir en plusieurs petites chutes formant une série de bassins communiquant entre eux par des déversoirs - minces ou épais - des ori~ices ou des fentes verticales. Les bassins jouent un double rôle: zones de repos éventuelles pour les poissons, ils assurent également une dissipation conve­ nable de l'énergie de l'eau transitant dans la passe. Il est donc important de dimensionner correctement les bassins ; la dénivellation entre deux bassins successifs est à déterminer en fonction des espèces migratrices considérées. Dans les échelles à ralentisseurs - ou "Deni 1" , du nom de leur inventeur - sont disposés sur le fond et/ou sur les parois d'un canal à forte pente (jusqu'à 25 %) des déflecteurs ou des ailettes destinées à réduire les vitesses moyennes de l'écoulement. Les études expérimentales menées par le CEMAGREF à la pisciculture de Pont Crouzet (Tarn) ont permis de sélectionner et déterminer les caracté­ ristiques hydrauliques d'un certain nombre de ralentisseurs de formes très simples susceptibles de s'adapter aux conditions rencontrées sur la plupart des obstacles. L'écluse à poissons (ou écluse "Borland") fonctionne suivant un principe voisin de celui d'une écluse de navigation: les migrateurs sont piégés dans un sas puis éclusés comme le serait un bateau. D'autres dispositifs consistent à piéger les migrateurs dans une cuve puis à les transporter à l'amont, soit par voie d'eau (s'il existe une écluse de navigation), soit par ascenseur ou funiculaire, soit encore tout simplement par camion. Le choix d'un type de passe Existe-t-il un type de passe plus efficace que les autres, ou bien une passe-type pour un obstacle de caractéristiques données? C'est la question que se pose tout aménageur confronté à ce problème. En fait, le nombre de facteurs (d'ordre hydrobiologique, hydrologique, topographique, hydraulique, voire sédimentologique) intervenant dans la conception d'un dispositif de franchissement est tel que rechercher toute forme de classification rigide est utopique, voire dangereuse car susceptible - 37 ­ d'entraîner de grossières erreurs. Il n'existe pas de type de passe plus efficace que tous les autres. L'expérience montre que de nombreuses passes à bassins, à ralentisseurs, de même que des ascenseurs ou des écluses Borland se sont également révélés efficaces - ou inefficaces. Le point le plus délicat dans la conception d'un dispositif de franchissement est en effet moins le choix du type de passe ­ il existera souvent plusieurs solutions susceptibles de donner satisfaction ­ que la nécessité d'attirer tous les migrateurs vers son entrée le plus rapi­ dement possible lorsqu'ils arrivent sur l'obstacle. L'attractivité est liée à la situation de l'entrée, et aux conditions hydrodynamiques (débits, vitesses, lignes de courants) au voisinage de cette entrée qui ne doit être masquée ni par des écoulements provenant des turbines ou des ouvrages évacuateurs, ni par des zones de recirculation. Débit nécessaire au fonctionnement d'une passe à poissons Le dispositif de franchissement doit être à l'échelle du cours d'eau. En particulier, le débit à l'entrée du ou des dispositifs de franchissement doit être à l'échelle des débits du cours d'eau en période de migration (de l'ordre de 1 à 5 %). Il est cependant possible de ne faire transiter qu'une partie du débit par la passe: le débit supplémentaire nécessaire à l'attraction est alors injecté à basse pression dans le tronçon aval de la passe ou à l'entrée même du dispositif. Cela présente un double avantage: outre un gén1e civil moins important, il devient possible de réduire sensible­ ment les pertes en eau ou en production électrique : ce débit complémentaire peut être fourni soit par pompage à partir du bief aval, soit par turbinage à partir du bief amont au travers de petites turbines auxiliaires spécialement installées. Choix de l'implantation de l'entrée de la passe De façon très schématique. il existe deux cas très différents - pour un barrage existant - ou un obstacle naturel comme un rapide - il est possible d'observer et de noter le comportement des migrateurs, c'est à dire leur route de migration, leurs zones de stabulation ou les points du barrage où s'effectuent les tentatives de franchissement. Ces indications - 38 ­ permettront de choisir la situation de l'entrée de la passe en toute connaissance. - Dans Le cas d'un ouvrage en projet, on ne peut faire que des hypothèses sur le comportement du poisson et seule l'expérience du projeteur rentre en ligne de compte: il faudra consentir des débits d'attraction plus importants que dans le cas précédent pour attirer le poisson vers l'entrée du dispositif, quitte à modifier la configuration de l'aménagement de façon à permettre un meilleur guidage des migrateurs. On pourra être amené à prévoir plusieurs entrées, voire plusieurs dispositifs de franchissements différents. Dans le cas d'un aménagement hydroélectrique, ou même d'une simple écluse, comportant un barrage de retenue équipé d'ouvrages évacuateurs et d'un canal de dériva­ tion court circuitant le cours d'eau et sur lequel est implanté l'écluse ou l'usine, le migrateur peut se présenter soit du côté du canal, au pied des turbines ou de l'écluse, soit du côté du barrage lorsque celui-ci déverse: il conviendr2 donc d'envisager deux dispositifs de franchissement botalement indépendants, chacun comportant éventuellement plusieurs entrées.­ Le comportement du migrateur n'est pas le seul facteur à considérer dans le choix de l'implantation de la passe: il convient de prendre en compte l'exposition de la passe aux crues, sa protection contre les corps flottants et son accessibilité de façon à assurer sa surveillance, son contrôle et son entretien. Une passe à poissons est un ouvrage hydraulique, au même titre qu'une prise d'eau, et il est nécessaire d'assurer son entretien, si fastidieux soit-il, faute de quoi elle ne pourra jouer convenablement son rôle. Mise au point d'une passe à pOIssons La mise au point d'un dispositif de franchissement efficace est souvent longue et dure généralement plusieurs années après sa construction. L'expérience a montré, en France autant qu'à l'étranger, qu'il était rare que le fonctionnement d'une passe soit jugé vraiment satisfaisant et non perfectible. La mise au point d'une passe peut durer plusieurs années, voire plusieurs dizaines d'années, après sa première mise en opération. Il est donc important de prévoir lors de la conception un système le plus souple possible qui permette un certain nombre de réglages ou de modifications. - 39 ­ Dans le coût global d'un dispositif de franchissement, il est également indispensable de prévoir, en plus des coûts de réalisation, d'entretien et de contrôle, des coûts correspondants à la mise au point du dispositif. Ces coûts peuvent représenter une fraction non négligeable de l'investissement initial. Etudes sur modèles rêduits Les essais sur modèles réduits sont fréquemment utilisés en hydraulique car ils permettent de résoudre des problèmes - dimensionnement ou disposition d'ouvrages - trop complexes pour pouvoir être approchés par voie théorique. Le domaine des passes à poissons ne fait pas exception et le recours aux essais sut 'modèles a beaucoup apporté à la technique des ouvrages de franchis semen t. Les modèles utilisés peuvent être classés en deux catégories - d'une part les modèles de passe proprement dits, destinés soit à mettre au point et à déterminer les caractéristiques hydrauliques d'un "tyne de passe particulier, soit à s'assurer qu'il n'existe pas de conditions hydro­ dynamiques trop sévères pour le poisson dans une passe particulière,dans toute ia plage de variation des niveaux amont et aval en période de migration. - d'autre part, les modèles utilisés pour l'optimisation des conditions d'attrait et d'entrée de la passe, incluant l'entrée de la passe ainsi qu'une partie du lit du cours d'eau à l'aval de l'obstacle. Efficacité et utilité des passes L'efficacité d'une passe est rarement totale: la multiplication des obstacles sur un même cours d'eau peut réduire notablement le nombre de migrateurs parvenant sur les frayères ou tout au moins peut entraîner des retards dommageables dans les migrations. L'implantation d'un barrage se traduisant par le rehaussement du niveau des eaux à l'amont et la modification du régime des eaux (réductions de débits sur certains biefs, fonctionnement par éclusées) altère l'habitat aquatique en diminuant la qualité et la superficie des frayères ou des zones de grossissements, en modifiant les conditions thermiques, voire chimiques des eaux. Outre le passage vers l'amont, il est nécessaire d'assurer le passage - 40 ­ des poissons vers l'aval (aussi bien des adultes que des jeunes pour les espèces potamotoques), ce qui ne se fait pas sans;; dommage lorsque les poissons sont entraînés par les turbines et certains ouvrages évacuateurs, ou se trouvent piégés dans les prises d'eau d'installation de pompage. La traversée des lacs de retenue peut entraîner aussi des retards critiques sur les migrations, que ce soit vers l'aval ou vers l'amont. Le maintien ou la restaurationd'une population équilibrée de migrateurs peut exiger d'autres mesures que la construction de dispositifs de franchissement, comme l'augmentation des débits réservés, la réduction des marnages provoqués par les éclusées des retenues hydroélectriques, l'aménagement de zones de frayères, le guidage des poissons au niveau des prises d'eau et des ouvrages de franchissement et le recours éventuel à des piscicultures de soutien. Le franchissement des écluses de navigation par les poissons Les écluses de navigation peuvent permettre le passage de poissons migrateurs. Il est évident que leur efficacité dépend dans une grande mesure, comme les dispositifs de franchissement plus classiques, de leur attractivité: l'expérience soviétique a montré qu'il était indispensable de créer un courant d'attrait dans le chenal d'approche aval de l'écluse, courant dont la vitesse doit être du même ordre de grandeur que celle existant dans le cours d'eau. Parallèlement, certaines écluses de navigation ­ en particulier sur le tiers aval du Rhône - semblent peu efficaces, en partie à cause de la faiblesse des vitesses et des débits d'attraction. Sauf dans le cas où l'écluse est bien située, atractive et modifiée de façon à faciliter le passage des poissons migrateurs (par exemple ~ar le maintien d'un courant d'attrait significatif par les vannes de remplissage, portes aval ouvertes) une écluse de navigation ne peut généralement se substituer à un dispositif de franchissement : elle sera susceptible d'assurer des passages de certains migrateurs, ma1S de façon plus que systématique. accidentelle - 41 ­ 4-3 - Réduire l'~rnpact des opérations d'entretien Ce problème est abordé dans le chapitre II, § 2-2 de la notice STC 79. J concernant l'enttetien des voies navigables et les problèmes d'environnement. Ce chapitre est fort bien traité et les conseils qui y sont donnés sont tout à fait judicieux. Aussi les paragraphes suivants ne sont là que pour apporter quelques commentaires et des compléments d'informations à cette notice (18). 4-3-J - ~g_6~~~~~g~ Un faucardage mécanique avec récupération des végétaux coupés, effectué à la fin de la période de végétation, peut être une opération tout à fait bénéfique, participant à l'épuration du milieu aquatique. Il est toutefois préférable, pour ne pas perturber les frayères et conserver le plus longtemps possible à la végétation son rôle important d'habitat aquatique, de ne pas commencer le faucardage avant le mois d'août et si possible d'attendre l'automne. Jusqu'à la fin du mois de juillet, il est souhaitable de ne couper que le minimum nécessaire aux besoins de la navigation (cf. fig. 10). Le rôle épurateur d'un faucardage bien conduit étant évident, il parait raisonnable de suggérer que son surcoût éventuel puisse être pris en charge au moins partiellement par des organismes financiers chargés de la protection de l'eau. Par contre, le faucardage chimique cumule tous les inconvénients possibles d'un point de vue écologique: destruction des végétaux sur toute la surface de la voie navigable, avec accumulation sur place des détritus et action toxique sur la faune aquatique, c'est-à-dire pollution organique et chimique avec risque de contamination des prédateurs terrestres et de l'homme. L'utilisation de telles méthodes à grande échelle est à déconseiller vivement. Même l'argument économique d'un moindre coût pourrait devenir caduc si l'on cherchait à valoriser la biomasse des végétaux aquatiques récupérés par faucardage mécanique (compost. méthanisation, ... ). Enfin, les risques mentionnés à propos du faucardage biologique sont bien réels, et l'interdiction qui frappe l'introduction d'espèces nouvelles dans des eaux non closes est tout à fait justifiée ; de nombreux exemples d'expériences malencontreuses sont là pour en témoigner. -42 ­ pel riode favorab le au)( opéra tions de Foucardoge " r- : période favorobh2 pour les drogagQs (potomon) " ) ... 1 ~oumon.t'Nih5 fario 1 1 ,Itore en ciel 1 1 1 1 1 III Il 1 1 ombre Icommun toncht,' carpe gordon,rotengle 1 brochet , chabot bl ack b~ss ,olo se: brime saumon Idl font:a;nt 1 l 1 1 ombre chevalier 1 Il chcVRsno)oche barbtou pere t'.'apron 1 1 1 Il va n doise ,'su iffe '1 1 j 90 u 0 n 1 1 1 1 1 1 Il 1 lotte 1 poisson-chat. pcrrche solril 1 1 hotu ablette 1 1 sandre , jsturgton grémi1lle 1 1 1 1 1 corégone '1 5 o N D IfmproÎe 1 J F M A M 1 J A J FlG.1Q _REPARTlTION ANNUELLE DE L'EPOÇi)UE DE REPRODUClïON DES DIFFERENTES ESPECES DE POISSONS D'après ARRIGNON:. 1970 (1) Le coût de ces interventions et les perturbations qu'elles entraînent sont tels que l'intérêt général, économique et écologique:. suggère de les espacer au maximum. Aussi toutes les solutions préventives qui contribuent à ralentir l'envasement sont-elles à favoriser c'est le cas du faucardage avec récupération des végétaux, d'une protection efficace des berges et de toute action visant à empêcher des déversements polluants et la production de M. E. S. Quand des travaux de curage ou dragage sont réellement indispensa­ bles, certaines précautions peuvent en minimiser l'impact; il faut par exemple - respecter le plus possible les zones rivulaires, les risbermes, en limitant l'intervention au chenal navigué et à l'extraction du volume minimal assurant la sêcurité de la navigation; - choisir la période la moins défavorable, c'est à dire grosso-modo du 15 septembre au 1er mars, afin de ne pas perturber le frai des poissons et le dêveloppement biologique optimal durant les mois d'été (cf. fig. 10); en outre, en milieu fluvial, on bénéficie de l'effet nettoyant des crues hivenla]es qui minimise l'impact de la pollution par les MES; - 43 ­ - si la lotte, qui fraye en décembre, est présente sur le secteur il faut éviter de perturber ses frayères à cette période~ " - en dehors de cette période automne-hiver, les interventions ne devraient être que très ponctuelles et de courte durée, autant à cause de l'effet destructeur direct des travaux que de l'impottante pollution par les M. E. S. qu' ils en traînent immanquab lement. Quant aux chômages, ils sont souvent l'occasion de mortalités importantes de poissons par suite du manque d'oxygène en fin de vidange du bief. ~lssi est-il très souhaitable de programmer, en liaison avec les fédérations locales, des pêches de sauveta.ge qui permettront de limiter ces mortalités. Il semble qu'après la remise en eau des biefs, la recolonisation par les poissons soit assez rapide. 4-3-3 - ~~_~~n~~~_g~~_Q~~g~~ L'érosion de la berge par le batillage est l'une des principales causes de pollution par les M.E. S. dans les voies navigables; aussi la protection des berges aura toujours des conséquences positives sur la qualité globale du système aquatique et ne peut être que très reconunandée. En milieU fluvial navigué, on peut, dans bien des cas, considérer cette défense des berges d'abord comme une action de lutte contre la pollution. Cette réalité devrait être largement prise en compte dans la colonne "bénéfice" du bilan financier de ces travaux. Parmi les différents systèmes de défense de berges, les palplanches métalliques constituent de loin le moins écologique, lement colonisée$ par les végétaux, et carel~ssont très diffici­ forment une barrière difficilement franchissable entre milieu aquatique et milieu terrestre. Leur aspect inesthé­ tique et leur rôle de piège mortel pour le gros gibier sont également bien connus. Pour toutes ces raisons, les palpJJanches ne peuvent être reconunand€es Par contre, la plupart des procédés présentés dans la notice STC 79-1 (18, p. 10-15) paraissent tout à fait valables. Toutefois, il faut donner la préférence à ceux qui permettent le développement de la végétation, et plus encore à ceux qui combinent enrochement et plantation. En effet, le développe­ ment d'une végétation arbustive sur la berge elle-même contribue à protéger le milieu aquatique d'une fréquentation trop importante, tout en fournissant des abris et des lieux de nidification pour tous les invertébrés, et surtout - 44 ­ les oiseaux, qui vivent à la frontière du milieu aquatique et du milieu terres­ tre. De plus, les branches qui déversent au-dessus de l'eau forment pour les poissons des abris et des caches fort appréciés. D'une manière générale, tant que celà ne représente pas un risque pour la navigation ni pour la stabilité de la berge, il est très souhaitable de laisser se développer une végétation buissonnante ou arbustive sur la berge elle-même, au moins partiellement. On peut, par exemple, ne débroussailler complètement qu'une des deux rives, ou bien faire alterner des zones dégagées et des zones couvertes de végétation; celles-ci devront alors être suffisam­ ment longues d'un seul tenant pour jouer efficacement leur rôle d'abri (une centaine de mètres au minimum). Rien n'empêche par la suite, pour éviter un développement trop important des arbustes, de permuter régulièrement les emplacements des zones dégagées et des zones buissonnantes. Ces considérations sont d'ailleurs également valables pour la bande comprise entre le chemin de service et la limite du domaine public. Des buissons, élagués de temps à autre. ne pourront que diversifier l'habitat et le paysage. 4-4 - Réduire l'impact de la navigation elle-même Il est sans doute techniquement possible de réduire les perturbations purement mécaniques (remous, batillage) provoquées par le passage des bateaux, et l'on peut espérer que la recherche du rendement énergétique optimal dans les transports fluviaux ira également dans ce sens. En attendant cette éché­ .e.a fLègie­ ance sans dout e loin taine, on peut déj à mentati..on c.onr.efU1a.nt fu vLte~~e. de).} ve~UefL au ~tJUc;t fLe~pec;t de embCVLc.ation~. Mais quoiqu'il en soit, la solution de ce problème passera toujours par la protection des berges. v - CONCLUSION La navigation apparait à l 'heure actuelle comme un facteur important parmi les causes de la dégradation biologique de certains grands cours d'eau celà est à imputer autant aux aménagements nécessaires qu'aux opérations d'entretien et aux perturbations engendrées par le passage des embarcations mo­ torisées. De même, les canaux, qui bien qu'artificiels peuvent présenter un réel intérêt écologique, ont souvent un fonctionnement biologique fortement - 45 ­ restreint ou perturbé du fait des mêmes causes. La prise de conscience de cet état de fait par les responsables à tous les niveaux de l'aménagement et de l'entretien des voies navigables constitue la première étape, indispensable, d'un processus visant à restaurer une certaine "valeur écologique" de ces mi lieux aquatiques : ce document devrait pOUVOl r y contribuer. L'étape suivante consistera en la mise en application progressive des quelques recommandations qui sont proposées; celles-ci sont très générales, et il est bien évident que chaque responsable concerné reste juge sur le terrain de la manière de les appliquer. Certaines mesures ne nécessitent aucun investissement financier, alors que d'autres supposent au contraire des aménagements budgétaires qui peuvent s'avérer contraignants. Mais dans ce cas, il est souhaitable de prendre en compte toute la Ifpl us ' value", diffi cilement quantifiable d'un point de vue économique, que représente à long terme le maintien ou la restauration de la qualité de ces écosystèmes aquatiques ; ces milieux sont des éléments essentiels de notre patrimoine naturel, et leur rôle social, en tant qu'espace récréatif, lra certainement croissant. Enfin, il faut souligner l'importance de la concertation nécessaire entre toutes les parties concernées par la qualité des milieux d'eau douce, qu'il s'agisse des utilisateurs ou de. ceux qui ont la charge de veiller à leur protection. Aussi est-il souhaitable que toutes les remarques, critiques et suggestions à propos de ce texte puissent être rassemblées afin de fournir la base de nouvelles propositions, et de recommandations progressivement mieux adaptées aux problèmes concrets. La Division Qualité des Eaux Pêche et Pisciculture du CEMAGREF reste dans cette optique disponible pour toute collaboration ultérieure. .. 4-6 ­ - Rt.FERENCES ­ ARRIGNON (J.).1970.- AménageIrlent p"~BcicoTe des eaux intériew"es. S.E.D.E.T.E.C. Sa Ed. Paris 644 p. 2 BARBE (J.). (à paraître, 1982).- Le:-- végétaux aquatiques - Ecologie et contrôle. BulZ. Fr. 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STREIT (B.) .1979.- Uptake, accumu1.:ltion and release of organic pesticides by benthic invertebrates. IlI.Distribution of 14C atrazine and 14C 1indane in an experimental 3 - sreps food chain microcosm. Arch. f. Hydrobiol. Suppl. Bd 55 (3-3) 20 373-400. TUFFERY (G.) et VERNEAUX (J.). 1967.- Méthode de détermination de la qualité biologique des eaux cour,vItes - Exploitation codifiée des inventaires de la faune du fond. Trav. Section Technique Pêche et Pisciculture du C.E.R.A.F.E.R. Paris. 23 p. 21 VERNEAUX (J.). 1973.- Cours d'eau de Franche-Comté (Massif du Jura) - Recherches écologiques sur le réseau hydrographique du Doubs - Essai de bioty­ pologie (thèse). Ann. Sei. Univ. Besançon. 22 ~ (9) : 1-260. VERNEAUX (J.). 1980.- Fondements biologiques et écologiques de l'étude de la qualité des eaux continentales. Principales méthodes biologiques in PESSON (P.). La pollution des eaux continentales. p. 289-345. 23 VERNEAUX (J.) - VERGON (J.P.) et LARINIER (M.). 1975.- Aspects écologiques des travaux d'aménagement des cours d'eau. Orientations et principes gén~raux. 24 La Houille Blanche. 2-3 : 127-132. WASSON (J.G.).1977.- Quelques aspects de l'écologie d'une rivière polluée: l'Isère dans la région grenobloise. Trav. Lab. Hydrobiol. Grenoble. 66-68 : 119-161. ====== 25 WASSON (J.G.). 1980.- Etude écologiqu~ de la Saône préalable à l'implantation d'wte Centrale électronucléaire sur le site de Sennecey-Boyer ­ Pré-rapport; état d'avancement de l'étude. Etude CTGREF Div. QuaI. Eaux Pêche et Pise. 14 p + annexes 26 WASSON (J.G.). 1981.- Méthodes biologiques d'appréciation de la qualité des eaux courantes. ~ Ecologie Appliquée - Indicateurs biologiqu?s et Tecrrniques d'Etudes. C.R. Journées d'Etudes de l'Assoc. Fr. Ing. Ecolog. Grenoble. Nov. 1980. p. 92-109. 27 WASSON (J.G.). - DUMONT (B.). - TROCHERIE (F.). et collaborateurs. 1981.­ Protocole de description des habitats aquatiques et de prélèvement des Invertébrés benthiques dans les cours d'eau. C.E.M.A.G.R.E.F. Div. QuaI. Eaux Pêche et Pise. Etude nOl. 18 p. + annexes. - 4-8 ­ AG 2_Ç>UELtpUES INVERTEBRES BENTHlpUES DES POTAMONS 2cm 5mm , J~ 1 [~ o ® 2 cm \