Zibeline : Après les dernières élections municipales
vous avez été nommé délégué aux affaires culturelles
et au Patrimoine de la Ville de Miramas et délégué
communautaire au sein du comité syndical de Ouest
Provence. Pourriez-vous nous expliquer votre
parcours ?
Gérard Gachon:De 1988 à 2007, j’ai exercé des
fonctions administratives au sein des services culturels
des communes de Miramas, puis de Grans où j’étais
directeur des affaires Culturelles, chargé, entre autres,
de la programmation des spectacles vivants. Et puis je
suis membre fondateur d’une compagnie de théâtre
amateur créée en 1964, association culture et loisirs,
Théâtre du Hasard.
Quelle phrase retiendriez-vous pour définir les buts de
votre fonction ?
Mener une politique culturelle c’est :
-permettre aux artistes de travailler dans les
meilleures conditions possibles
-faire entrer l’art et la littérature dans le quotidien de
tous les citoyens
-faire rayonner la ville, et montrer au monde sa
richesse créative
C’est avant tout permettre et encourager l’accès du
plus grand nombre dans tous les lieux où se manifeste
la culture (médiathèques, salles de spectacles et
d’expositions, musées, cinéma…), et notamment de
celles et ceux qui pensent que la culture est réservée
à une élite intellectuelle. Faire entrer l’art, sous toutes
ses formes, dans le quotidien du trop grand nombre de
gens qui n’ont jamais mis les pieds dans l’un ou l’autre
de ces lieux est une de mes ambitions. Pour les
enfants et les adolescents, nous pouvons nous
appuyer sur le système scolaire pour atteindre cet
objectif. Pour les autres, nous devrons imaginer des
actions qui les incitent à s’intéresser aux
manifestations culturelles.
Ceci dit, permettre aux artistes de travailler dans les
meilleures conditions possibles est aussi une de mes
préoccupations, d’autant que je souhaite favoriser le
contact et l’échange entre artistes et public en amont
et en aval de la manifestation elle-même. Quant au
rayonnement de la commune, c’est une ambition
légitime de tout élu.
Est-ce qu’il existe selon vous des différences entre une
politique culturelle de droite et de gauche ? Entre une
politique culturelle socialiste et communiste ?
Sur le plan national, il y a certainement des
différences d’orientations entre la politique culturelle
de droite et celle de gauche. Sur le plan local, je pense
que ces différences s’estompent, parce qu’elles sont
confrontées aux exigences du terrain. Quant aux
différences d’orientations entre communistes et
socialistes je n’en vois aucune qui soit fondamentale.
Est-ce que les politiques doivent décider, selon vous,
de la valeur des artistes et des projets ?
Si non, qui décide du montant des subventions ?
La mission du politique est de définir avec précision
les orientations de la politique culturelle qu’il entend
mener, orientations qui sont inscrites dans son
programme électoral. Pour mener à bien cette mission,
il dispose de la compétence de professionnels qui sont
les mieux placés pour apprécier la valeur des artistes,
des œuvres et des projets proposés au public. Il
convient donc d’accorder sa confiance à ces
professionnels dès lors que leurs propositions
respectent les orientations de la politique culturelle.
Cela étant, la politique culturelle est financée par les
deniers publics dont l’élu est le gestionnaire. Il lui
appartient de budgétiser les ressources nécessaires à
la mise en œuvre de sa politique culturelle et d’en
contrôler leur utilisation.
Est-ce que la politique culturelle d’une ville doit tenir
compte d’enjeux socio-économiques ?
Oui, cela me paraît évident.
Pourriez vous classer ces enjeux ? le désenclavement
d’un quartier, l’accès de tous aux œuvres de l’esprit,
l’attractivité touristique, la rentabilité d’un projet ?
J’écarte la notion de rentabilité (s’il s’agit de
rentabilité financière). Elle n’est pas compatible avec
l’action culturelle. Mais je conserve cependant
l’exigence d’une gestion rigoureuse.
Au risque de me répéter, l’accès du plus grand nombre,
et notamment du public jeune, à toute manifestation
culturelle demeure mon objectif principal, y compris
si pour l’atteindre on en vient à déplacer les artistes
et leurs œuvres des lieux traditionnels (théâtres,
cinéma, salles d’exposition …) vers les quartiers, la
rue, les appartements, les écoles, …
Donneriez-vous de l’argent pour accueillir Johnny
Hallyday, et pourquoi ?
Johnny Hallyday a déjà donné un concert dans notre
commune, il y a quelques années. C’est un excellent
artiste, mais il y en a d’aussi bons que lui et dont le
cachet s’accorde mieux avec notre budget.
Quelle est la part de son budget que votre ville
consacre à la culture ?
La culture est, en ce qui nous concerne, une
compétence intercommunale. Notre élection est très
récente et je ne dispose pas encore des informations
qui me permettraient de répondre à cette question.
Tiendrez vous un rôle dans le San Ouest Provence ?
Je suis candidat à la vice-présidence du San en tant
que membre de la Commission culture. Les
élections du Président et des vice-présidents auront
lieu le 25 avril.
04 POLITIQUE CULTURELLE MIRAMAS |AIX
En quête
Au lendemain des élections municipales, et même si peu de villes ont changé de couleur
politique dans la région, un certain nombre de nouveaux adjoints à la culture ont pris leurs
fonctions. Que ce soit parce que la majorité a changé comme à Miramas, ou parce que le même
maire a changé d’adjoint, comme à Aix. Nous avons décidé d’interroger ces quelques nouveaux
élus, à partir d’un questionnaire type, sur leur conception de la politique culturelle. Sur leurs
GÉRARD GACHON,
ÉLU CONSEILLER MUNICIPAL
À MIRAMAS (DIVERS GAUCHE),
ADJOINT À LA CULTURE
DEPUIS MARS
© C.G.