Nous étions en pleine époque du Principat, en l`an 280, le roi

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Nous étions en pleine époque du Principat, en l'an 280, le roi Probus régnait sur le territoire
Belge. De taille moyenne, au forme généreuse, un visage rosé au trait rieur, connu pour être un
passionné d'art dramatique, il aimait se rendre au théâtre de Lucrèce, où se produisaient les jeux
d'improvisations, et celui-ci se trouvait derrière l'immense forêt des Yvelines, fréquentés par les
druides. Cette végétation très dense et diversifiée, s'étendait jusqu'au porte de Lucrèce.
Le roi avait placé des Larrons sur tout le territoire et chaque année, à la veille des Calendes de
janvier, il conviait ses chroniqueurs à un banquet qui lui remettaient les comptes rendus annuels.
Ils avaient aussi la charge de s'assurer que l'instruction se répande bien partout même dans les
bourgs, et que l'ordre et la discipline soient bien respectés de tous. Sous l'autorité des magistrats, la
population devait remettre le vectical et les civitates et depuis quelques temps les caisses n'étaient
plus aussi remplies. L'amphithéâtre était moins fréquenté par les histrions, le public désertait les
bancs et en conséquence moins de recette. Le roi craignait pour son théâtre. Les improvisations
devenaient décolorées, muettes, insipides, sans saveur, lisses...
Pour cela il pris à part un de ses chroniqueurs et s'entretint longuement avec lui. Il s'appelait
Nouvellus, une personne très sociable, aimé de tous. Le peuple le surnommait le «voyageur de
vie». Il venait du village Captunacum.
La mission de Nouvellus, était de sauver le théâtre, et pour cela il devait d'abord trouver les raisons
pour lesquelles les comédiens n'arrivaient plus du tout à improviser.
De retour en ville,l'écrivain, au physique soigné, enveloppé dans un paenula cucullus et des
crépidae, arpentait la pièce de long en large, réfléchissait, s'arrêtait en plein milieu, faisait des
signes avec son bras, grattait sa chevelure brune, frottait son menton, parfois modelait son visage
pâle au trait très profond et repartait dans une danse militaire. Il était issu d'une famille littéraire,
son père tenait une imprimerie et sa mère écrivain de rue et vendait des livres que certains auteurs
leur laissait. Il était l'ainé de cinq enfants, et tous avait appris à lire et à écrire avec leur mère, les
livres étaient réservé qu'à une certaine élite mais cette famille ni pauvre, ni riche jouissait de cet
avantage. Nouvellus, à la mort de sa génitrice, avait repris la relève, et c'est de cette manière qu'il se
fit remarquer par Probus.
Sa demeure, située sous les combles, une seule ouverture dans le toit suffisant à faire rentrer les
rayons du soleil. Les murs étaient décorés de fresques et le sol orné de mosaïques. Dans cette
cubiculum, un mobilier simple. Une table en bois et une chaise placées au centre, juste au dessus de
la lucarne, à gauche une armoire, et à droite se trouvait un coffre contenant des objets personnels et
un lit.
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Ce dernier ne possédait pas de sommier ni de drap, il suffisait au dormeur de s'allonger entre deux
couvertures posées sur le matelas, sous ce lit était rangé les commodités, un simple pot de chambre.
Il faisait nuit et la pièce était éclairée par des lampes à huile à plusieurs becs et disposées sur des
candélabres. Des ombres ondulaient sur les murs et l'on distinguait celle d'un animal, plus
précisément Ellius, le chat. Il dormait paisiblement sur le lit. Nouvellus n'avait pas de famille et
n'avait que lui pour seul compagnon. Il s'en approcha et caressa sa robe couleur brown tabby, Ellius
en profita pour s'étirer et descendre. Il se mit devant la porte d'entrée et réclama à sortir. Son maître
lui ouvrit la porte en marmonnant : «pas de bêtise ce soir Ellius, je comprend que la maison puisse
avoir des allures de cage, mais à chaque fois que tu sorts j'ai des ennuis avec le voisinage». Pour
toute réponse, Ellius d'une démarche majestueuse quitta le gîte, sûrement pour retrouver ses
prolifiques épouses ! Et faire aussi des parties de chasses et quelques bêtises comme à son
habitude.
Nouvellus referma la porte et se dirigea vers l'armoire. Il ouvrit celle-ci, les étagères étaient
recouvertes de papyrus, de livres, et sur la dernière en partant du haut, se trouvait son matériel
d'écriture dont il en pris possession. Des tablettes en bois étaient reliés entre elles par une lanière et
en nombre de trois. Chacune était constitué d'une fine feuille de bois bon marché. Leur surface était
légèrement creuse et remplie d'une cire colorée.
L'écrivain s'orienta vers le centre, tira la chaise et s'installa en déposant sur la table son nécessaire.
Il avança vers lui un pot, et pris un stylet. l'extrémité pointue en bronze servait à écrire et l'autre
extrémité plate, à lisser la cire pour réécrire à nouveau. Il retroussa ses manches de couleur bleu.
Cette couleur était exclusivement réservé aux philosophes. Il devait s'appliquer car ensuite son
article allait être gravé dans du plomb.
Il posa les deux coudes sur la table, enveloppa sa tête de ses deux mains et réfléchissait. Il se
remémora son trajet du retour et aux différentes haltes. Les gens désertaient leur demeure pour
s'entasser dans des golétas ou des pergulaes, et surprenant toutes les classes sociales étaient
mélangées, pratiquement tous les corps de métier étaient représentés, de la maçonnerie, des tailleurs
de pierre, des allumeurs de torches, des porteurs d'eau ou denrée alimentaire, des poètes, des
histrions, des musiciens, etc...
L'hygiène manquait terriblement, la peste, la variole et bien d'autres, toutes baignaient entre elles,
à son passage la maladie tuait, enfant, femme, vieillard, et tous les marginaux du tailleur de pierre
aux poètes risquaient leur vie à chaque instant. Ils devaient faire face aussi aux persécutions contre
les chrétiens et surtout l'invasion des barbares qui devenaient imminente, et Probus qui ne pensait
qu'à son théâtre, en oubliait les risques qu'enccourait son peuple.
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Nouvellus avait du trier les bons grains, apprendre à lire dans le coeur des hommes, et il réussit à
relever un premier indice, qu'il nota scrupuleusement sur une de ses tablettes.
La nuit, les rues s'animaient et les plus riches sortaient accompagner d'esclaves porteurs de torches.
Les ruelles étaient sombres et bruyantes, la plupart boueuses. Quelques unes sont pavés, disposés
en double éventail, légèrement grises aux endroits humides. Dans les interstices, il y avait de
minuscule brin d'herbe, d'un vert de vessie, et dans l'une de ces ruelles, il avait aperçu, une jeune
femme à l'angle des ateliers bâtis de torchis, de pierre et de glaise, donnant sur les rues pavées. Sa
silhouette filiforme était recouverte d' une stola, un pagne de lin noué autour de la taille. La tunique
lui arrivait jusqu'au talon. Elle n'était pas dépourvu d'esprit encore moins une femme vulgaire,
brune, teint clair, de l'ocre pour se rougir les pommettes, les lèvres, des petits yeux de charbon, et
des mélanges de cendres et d'antimoine pour se noircir les paupières, sa beauté n'était pas restée
indifférent à notre observateur, posté à l'écart pour ne pas être remarqué. Sa vie était rythmée de la
façon suivante, en journée elle mendiait son pain, et le soir, devenait une histrion des rues, mimes,
improvisation et bien d'autres animations...Elle partageait ce bout de parcelle avec les chats des
rues.
Nouvellus redressa la tête, avança les tablettes vers lui et écrivit un bon moment, raclait celle-ci,
réécrivait mais l'inspiration lui manquait, il n'arrivait plus à détacher ses pensées et l'image de ce
doux visage lui revenait sans cesse.
Il soupira, se leva, se dirigea vers sa malle, il prit un étrange sac de toile de jute. Il le déposa sur la
table et en vida le contenu. Différentes bourses d'herbes, un piston à ponction, un cathéter, mis bout
à bout, notre médecin improvisé avait trouvé le moyen de créer un système d'injection. Il se
fournissait chez les druides, du céruse, de la myrrhe et du cardamome. Ce mélange obtenu, notre
cher chroniqueur, à l'aide de cette piqûre primitive, se passait cette mixture en intraveineuse. Cette
nourriture étrange, infiltrée dans ce canal rendait une visite inattendu à chaque synapse. Les
récepteurs de la peau répondirent à cet appel et donnèrent l'alerte au cerveau. Ce chef d'orchestre,
pour toute réponse, modifia quelques données au secteur rationnel. Le recours à la magie était
courant, et ces herbes avaient un pouvoir prophylactique. L'écrivain plaça tout autour de lui des
perles pêchées avant la pleine lune, car elles éloignaient les fausses imaginations de l'esprit et de la
cogitation. La main violacée tenant le stylet, se remettait en mouvement.
Il préféra donner une identité, à cette mystérieuse créature, et l'appela Jeanne. Il la revoyait tendre
son bras fin pour administrer quelques caresses aux chats. Ces prédateurs de la nuit qui n'avait
qu'elle comme ami, serviteur, se promenant à leur grès, et revenant vers elle dans une démarche
prudente et prêt à répondre à une action, une intonation de voix, un mot. Elle était pour la nuit, la
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protectrices de tous ses félins, et en poussant la réflexion un peu plus loin, il se demanda si elle
n'était pas une dresseuse de chat ?
Il s'injecta une nouvelle dose. Cette addiction lui permettait de mieux investir le corps et la pensée
de son sujet. Il avait les yeux fermé, Nouvellus immobile, essayait de capter toutes ces images qui
défilaient dans sa mémoire. Il imagina sa petite enfance, c'était sûr, Jeanne ne transportait pas une
vie banale, issus d'une famille nombreuse, mais se sentant le plus souvent très seule, différente. Son
regard, ses rides et leur trajectoire racontait une histoire, certaines lisses, d'autres tortueuses. On
avait dû voler son enfance, à coup d'agressions psychiques ou corporelles. Et pour se protéger,
s'était réfugiée dans le monde imaginaire, et à force de développer , ressortait une abondance
d'idée. D'une nature douce, d'aspect fragile, mais trompeur car une force venant de ses entrailles,
émergeait, et son entourage la voyait toujours rebondir. Son regard, elle savait voir plus loin que ses
yeux, de ses ouïes, elle écoutait chaque vibration. Les goûts des gents par leur odeur n'était plus un
secret. La nourriture était identique seule la personne en modifiait le contenant du parfum au contact
de leur propre sueur et sans regarder ni entendre reconnaissait l' individu.
Dans sa solitude, des chats lui tenait compagnie, et l'un d'entre eux s'avança vers Jeanne. Une patte
pelote touchait la joue de sa bienfaitrice et pour toute réponse le pris dans ses bras, il lui
chantonna quelques ronrons. La dresseuse montra à son matou un trou dans le mur de pierre. Le
minet s'approcha, et de sa patte tendu, introduisit une griffe et en sortit un insecte coincé dans la
toile d'araignée. L'insecte encore choqué mais vivant venait d'être sauver par un chat !
Un autre à la robe noire se manifesta. Jeanne se tourna, lui lança un trigon, alors il fit le dos rond et
le corps pivotant, le poils hérissé, les yeux grands ouvert dans l'obscurité rattrapa la balle de cuir. En
rebondissant sur le mur, elle avait fait fuir l'autre matou , qui lui répondit en poussant un sifflement
à cet incrusteur. Un second indice germait dans la tête de notre larron. Le chroniqueur transpirait,
devenait rouge et progressivement le film s'éloignait laissant place à un trou noir. L'amnésie.
«Non, se disait, pas tout de suite, vite mon second indice, je ne veux pas le perdre, et Jeanne ne
disparaît pas.»
Son cerveau ne fonctionnait plus, car ses veines assoiffées réclamaient ce petit monstre. Nouvellus
s'alimenta à nouveau.
Au bout d'un moment cette mixture fit son effet et Jeanne réapparut... assise, elle jouait avec un
rouquin cette fois-ci, à Miciato, la jeune femme montre un chiffre et l'animal doit disposer le
même nombre de sardines, s'il trouve il est autorisé à en déguster une mais, il fallait faire très vite
car non loin des chats de gouttière rodaient pour une éventuelle saisie de cette marchandise. Mais le
jeu préféré des chats, était celui de Capita aut Navia (pile ou face). Il permettait aux chats de gagner
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un mulot.
L'image devint de plus en plus flou, l'ondulation du stylet ralentissait et notre écrivain dans un
mouvement lent et régulier était tout simplement en train de s'affaisser, de s'assoupir.
Un bruit se fit entendre derrière la porte, comme un grattement, des miaulements suivirent, c'était
Ellius qui revenait. Le chat insistait, s'impatientait et Nouvellus mis beaucoup de temps à réaliser
que son chat avait fini de découcher. Il se leva, se traîna jusqu'à la porte. En l'ouvrant, il découvrit
une forme de poil plaqué de sang, le visage balafré et l'oreille coupé. Encore une nouvelle blessure
bien fraîche, qui allait rejoindre les autres cicatrices. Cette créature, à la démarche d'un alcoolique,
pénétra dans la pièce, il était imbibé d'odeur de poisson, comme si on avait déposé des denrée
alimentaire en putréfaction dans la chambre. Son maître n'était pas du tout content de ce spectacle,
il attrapa son chat par le cou et le posa sur la table en ayant pris soins de pousser les tablettes.
«à nous deux» lui dit-il.
Pour toute réponse Ellius lui répondit par un frrr, l'haleine chargée, Nouvellus recula, et le chat sans
gène, sauta sur les genoux de son maître.
Ellius se débarbouillait, sous une douce mélodie de ronron, parfois administrait un regard de
tendresse à son protecteur. Nouvellus, observait son chat, essayait de traduire les salissures, les
nouvelles blessures, mais qu'avait-il fait encore ? Des traces de mousse d'herbe coincé entre les
coussinets, lui rappelait étrangement les interstices des pavés, là où justement Jeanne vivait.
Le chroniqueur réfléchissait. Peut-être que son chat était un habitué des lieu et qu'il connaissait très
bien Jeanne. Ce fugueur ne laissait rien paraître, et dans une ferveur entreprit un méticuleux
nettoyage en profondeur, effaçait progressivement les traces de la nuit. Il fut trahi par une odeur
tenace, une note épicée, discrète mais identifiable. C'était la même que le vent avait transporté
jusqu'à ses narines, l'autre soir dans la rue.
«Patchouli!», s'exclama notre larron. Oui, Nouvellus avait reconnu le parfum de cette délicieuse
personne. Depuis qu'il l'avait croisé, il n'était plus du tout le même. Il avait changé, des nouvelles
sensations, encore inconnu s'était introduit dans son être. Physiquement , une pointe de coquetterie
avait pointé son bout du nez, il se coiffait différemment, se parfumait le corps aux pétales de rose.
Notre homme était sous le charme de la demoiselle et sans aucun doute tomber amoureux. Il pensa
alors qu'elle aussi possédait des émotions, des sensations, et qu'elle les utilisait sur les planches,
puisqu'elle était une histrion. Elle devait aussi être une personne très sensible, vibrer au moindre
mot, au moindre contact Jeanne jouait aussi avec son corps, elle le laissait libre de tout mouvement.
Il était impossible de savoir qui donnait le ton, l'esprit ou le corps. Ellius, léchait généreusement la
main de son maître, de sa langue rapeuse, pour l'aider à sortir progressivement de sa rêverie.
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Nouvellus retira sa main et fit partir le chat.
Il resta un moment, assis sur la chaise, puis se leva et parti à la rencontre de Jeanne, lui demander
sa main.
Le monde de la rue en fait, n'était pas si compliquer et les solutions dès fois, se trouvent là où on les
attends le moins. Si le public avait déserté les bancs, c'est à cause du prix de l'entrée trop élevé pour
nos citoyens. la faute incombait à Probus, la place coûtait deux sesterces, en sachant qu'un ouvrier
moyen gagne par jour un sesterce. Si le théâtre de Lucrèce périclitait, s'était aussi parce que les
ouvriers recevaient comme rémunération trois as, le prix moyen d'un pain étant de deux as et demi.
Un sesterce vaut quatre as. Entre les taxes, se nourrir, se vêtir, la vie était devenu trop dur, le
comble les comédiens et encadrants devaient payer aussi le droit d'entrée. Le roi ne pensait qu'à son
amusement personnel et à s'enrichir. Le groupe théâtrale s'était rebellé et vivait donc dans la rue
pour mieux s'en sortir et leur activité professionnel était devenu beaucoup plus fleurissante, malgré
les risques de maladie, de perte humaine. L'improvisation renaissait comme par enchantement.
Les barbares étaient aux portes de Lucrèce, prêt à envahir le théâtre, du reste l'invasion ne se fit pas
attendre bien longtemps, et le roi Probus en avait perdu la vie justement aux arènes de Lucrèce, car
c'était sa volonté, mourir l'épée à la main dans son amphithéâtre. Toutefois, son larron avait eu le
temps lui de remettre son article.
Dans sa chronique, Nouvellus avait tout expliqué en détail, car la question que Probus ne s'était
jamais posé était comment les histrions arrivaient - ils à affuter leurs corps et leurs esprits afin de
répondre à leur acolyte sur l'instant ? Cette absence fondamentale, lui coûta la vie mais pas celle
de sa passion. Il s'était bien gardé de parler de son amour pour Jeanne, en revanche c'était en partie
grâce à elle qu'il avait pu comprendre ce que c'était qu'une improvisation et à Ellius, quand il avait
réclamé à sortir, comme l'improvisation la sortir de cette emprisonnement .
Le théâtre avait pris une toute autre tournure, on ne le trouvait plus dans les arènes mais dans la rue
et cette fois ci dans un autre système plus fructifiant, reconnu et rémunéré librement, on l'appelait
le chapeau. L'improvisation se nourrissait de plusieurs manières. De par ses connaissances
culturels, la littérature d'auteurs étaient l'une des meilleurs sources intellectuelles, élargir sa culture
par la rencontre d'autres histrions, de regarder d'autres pièces se jouer. Il fallait avant tout savoir
rester soi-même, l'emprise d'une addiction était inutile, elle ne faisait que naître des hallucinations.
Le travail des comédiens étaient de beaucoup observer aussi, il fallait être capable de lâcher prise,
sans forcer. Développer la concentration par le jeu aussi était vital, les mots naissaient, l'imagination
grandissait et puis, certaines personnes, étaient doté de ce don, se pouvoir magique de rebondir
comme un chat à chaque mot, à chaque action. Aucun histrion ne se ressemblait tous unique, mais
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complémentaire de part ses valeurs, de son vécu personnel, de sa petite enfance, de ses émotions et
surtout de sa sensibilité, et de sa compréhension. Jeanne l'avait bien compris et tous les jours elle
enrichissait son cocktail de créativité.
La nuit s'achevait, et la lumière délicatement et silencieusement, remplissait progressivement la
pièce de bonne, située dans la ville de Chatou. Une jeune fille s'appelant Jeanne vivait seule avec
son chat et louait pour une poignet d' Euros cette pièce meublé d'une armoire, d'un coffre, d'une
table, d'une chaise et d'un lit. Les toilettes étaient placés sur les parties communes de cet ancien
immeuble. Elle était comédienne, le soir, et le jour travaillait pour s'offrir ses cours d'art
dramatique. Le regard tourné vers le monde, Jeanne se confondait aux multitudes teintes, aux
différents contacts, en se nourrissant de toutes ses saveurs, elle improvisait sa vie comme un
caméléon.
Le réveil retenti et Jeanne s'étira, Ella la chatte, en profita pour se glisser sous la couette et
cherchait le visage de sa maitresse pour recevoir ses premières caresses de la journée.
Jeanne s'exécuta, mais il ne fallait pas traîner, car elle devait présenter aujourd'hui, son premier
monologue.
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l'improvisation
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