Du 15/12/10 au 19/01/11 |un gratuit qui se lit
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Politique culturelle
Le Tâtre Liberté à Toulon 4, 5
Le Festival dAvignon 6
Culture pour chacun contre Culture pour tous 7
nat et entreprises 8, 9
Tâtre
Les Bancs publics, La Criée, Sète, Gap, Ouest Provence 10
Le Gyptis, La Minoterie 11
Le Merlan, le Gymnase 12
Le Lenche, le Centaure, Sirène et midi net 13
Jeu de Paume, Grasse, Châteauvallon, Gardanne,
Port-de-Bouc, Château-Arnoux 14
Arles, mes, Ouest Provence 16
Avignon, Cavaillon, Arles 17
Au programme 18 à 21
Danse
Martigues, Cavaillon, Arles, BNM 22, 23
Dansem, Cteauvallon 24
Au programme 26
Musique
Au programme 27, 28
Chants de Noël 29
Lyrique 30, 31
Chambre 32, 33
Contemporaine 34, 35
Monde, jazz 36, 37
Actuelle, Flamenco 38
Au programme 39
Jeunesse
Laterna Magica,
Prix des lyens et apprentis 40
Le Toursky, leJeunePublic 42
Cavaillon, Fos, Cornillon-Confoux, Berre l’Etang 43
Au programme 44, 45
Livres 46 à 49
Cinéma
Film, CMCA, Semaine asymétrique 50
L’Alhambra, les Rencontres d’Averrs,
La Seyne-sur-Mer 51
Le mois du doc, les rendez-vous d’Annie 52
Arts visuels
Au programme 53
MAC Marseille, MIAM à Sète 54
Toulon, La Valette, La Seyne-sur-Mer 55
Musée Granet, Festival Gamerz 56
Garanjoud/Asker, La Non Maison 57
Livres
Arts, litrature 58 à 66
Rencontres 67 à 70
Philosophie
Marx 71
Rencontres
Averrs, Echange et diffusion des savoirs 72, 73
Agenda 74
Histoire
Approches cultures et territoires 75
Sciences et techniques
La démographie 76, 77
Adhérents 78
Encore me direz-vous ! Pourquoi nous enjoindre, chaque année,
à diriger nos pas festifs vers les librairies ? Et pourquoi offrir cet
objet antique qui n’allumera pas dans les yeux de nos enfants la
frénétique flamme du désir numérique ? Ni dans ceux de nos
adolescents le soulagement d’être estampils par la marque
indispensable à l’inépuisable exigence de leurs stimuli vestimen-
taires ? Qui ne donnera pas l’illusion à ceux que nous aimons
d’exhaler un peu de cette fragrante sensuali qui devrait
s’échapper, tel un génie ensorcelant, de flacons de parfum trop
design pour être hontes ?
Parce que c’est sans doute la plus efficace des sistances au
formatage de nos vies : il faut affirmer que la valeur est , dans
les œuvres de l’esprit et non dans leur média, leur costume ; il
faut refuser de satisfaire le réflexe conditionné consumériste et
aller ensemble au tâtre, partager un roman quon a passion-
nément ai, une musique qui fait pleurer, un film bouleversant
qu’on regardera enlacés. Une œuvre, vraie, qu’on accrochera à
son mur pour qu’elle interroge chaque jour le regard.
Mais peuttre cela n’est-il qu’une illusion de plus. Un écran en-
core. Peut-être que la sistance est ailleurs, pas seulement dans
l’attitude citoyenne qui consiste à manger bio, économiser
lénergie, consommer responsable et culturel, mais dans la parti-
cipation active à la réflexion commune, et par là-même aux
décisions.
Le Ministre de la Culture prend des orientations inqutantes qui
évacuent lArt du champ culturel et font peser le souon sur la
nécessité des œuvres de l’esprit. La Communau du Pays d’Aix,
mécontente de la place minoritaire que lui réserve le nouveau
regroupement de l’Université de Provence, retire son adsion à
la Capitale Européenne de la Culture, qu’elle fragilise. Partout on
met en balance Culture et Lien social, Culture et Éducation, non
pas parce qu’ils seraient compmentaires, mais pour stigmatiser
les artistes, les rendre responsables du délitement social, et se
servir des projets culturels comme levier économique, comme
chantage politique.
A-t-on oubl quil faut financer les artistes ? Pas les stars dia-
tiques, ceux qui créent des œuvres et ont besoin de moyens pour
produire. Ce sont eux, et les intellectuels, qui élaborent la Culture :
la diffuser, la numériser, la conserver, la partager en la médiati-
sant, n’a de sens que si elle existe.
Les écrans portent bien leur nom, et nous emchent souvent
d’atteindre la chair vive de ce qui nous constitue. Offrez des
livres !
AGNÈS FRESCHEL
Offrez des livres !
POLITIQUE CULTURELLE LE THÉÂTRE LIBERTÉ À TOULON
04
Comme Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la communication, l’a
annon à Toulon le 31 juillet 2010, l’attribution d’un label de Scène nationale
associant Châteauvallon et le théâtre Liberté est en cours pour la constitution
d’une Scène nationale de territoire sur deux sites.
Il s’agit de corriger le ficit de l’offre théâtrale sur ce territoire en dotant Toulon
-10eaggloration française- d’une scène de qualité, en prenant en compte le
travail remarquable effect à Cteauvallon et son dynamisme.
L’objectif, conformément aux orientations du ministère de la Culture est de
mutualiser les deux équipements complémentaires en vue d’une coopération
croisée. À ce stade, un comité technique réunissant l’ensemble des collectivis
publiques et les directeurs des deux établissements est en place pour mener à
terme ce dispositif novateur.
Le règne du flou
La nomination à la direction du Tâtre
de la Criée n’est toujours pas offi-
ciellece qui paralyse d’autant plus la
vie de ce bâtiment miné par l’amiante
(ce n’est pas une coquetterie, un tech-
nicien vient de mourir du cancer de la
plèvre). Pendant ce temps-là à Toulon
un magnifique théâtre de trois salles se
construit, ce dont on ne peut que se
jouir, la ville manquant jusqu’alors
cruellement de scènes dramatiques. Mais
dire que les conditions de nomination,
de labellisation et de financement res-
tent floues est un euphémisme !
Les chiffres d’abord : en juillet M. Mit-
terrand annoait lors de sa visite de
presse que l’État donnerait 1.7 M par
an pour son fonctionnement, alors que
l’agglomération Toulon Provence di-
terranée nous confiait (voir Zib 33) que
l’État investirait 20% seulement des
subventions, soit, daprès le budget pré-
visionnel quon nous avait donné, environ
800 000 . Somme encore consira-
ble, près du double de celle alloe aux
autres scènes nationales de la gion.
La Direction Régionale des Affaires
Culturelles, aujourd’hui, annonce une
subvention de 160 000 seulement.
Qu’en sera-t-il ?
Et si le Conseil général 83 confirme
aujourdhui quil accordera 1 100 000
au double pôle Toulon Châteauvallon,
le Conseil gional ne s’engage pour
l’instant que sur 40 000 de subven-
tions de fonctionnement. TPM annonce
ainsi un budget de fonctionnement, pas
encore vo par les difrentes collecti-
vis, de 3.5 M , alors qu’en juillet il
était question de 5.3 M
Processus de nomination
Il n’est guère plus clair… Il est normal
que le maire de Toulon veuille équiper
sa ville d’un théâtre à sa mesure, et
choisisse le directeur qui lui convient.
Mais l’obtention d’un label de Scène
nationale se fait d’après un projet artis-
tique, et en respectant un processus de
nomination des directeurs, aps appel
d’offre, et en deux tours. Ainsi il n’est
plus question que la région Paca ac-
corde a priori le label de le gional,
que les tâtres obtiennent aps plu-
sieurs anes d’existence, lorsquils ont
montré leur respect d’un cahier des
charges précis au niveau de la création
et de la diffusion régionales, et du -
veloppement du territoire.
Les frères Berling, quelles que soient
leurs qualis (nous avons à plusieurs
reprises vandans ces colonnes les
vertus artistiques de leur travail, à la
fois fin et accessible), n’en sont pas
passés par ces processus. Avoir été le
compagnon officiel de Carla Bruni ou-
vre-t-il suffisamment grand les portes ?
On aimerait vraiment ne pas avoir à
poser ce genre de questions, et que les
nominations et financements des équi-
pements publics soient fons sur des
marches plus limpides
AGNÈS FRESCHEL
Communiq de la Direction Régionale des Affaires culturelles
Etat Région PACA CG 83 TPM Total Coût
Investissement
(construction)
CPER*
2,4 M
1,051 M +
CPER* : 1,2 M2,234 M3,171 M10,056 M11,400 M
Fonctionnement
(annuel) 160.000 40.000 1.100.000 ? ? 3.5 M
Patrick Mennucci,
vice-Président du CR PACA délégué à la Culture
Ricardo Vazquez,
directeur des affaires culturelles du CG 83
En termes de subventions, quel est l’investissement financier du CG 83 ?
Il s’agit d’une scène nationale de territoire qui comprendra deux équipements :
Châteauvallon, pour lequel est prévu une aide du CG83 de 500 000 euros, et le
tâtre Liberté qui aura 600 000 de fonctionnement du CG83. Le Conseil ral
est par ailleurs intervenu à hauteur de 30% du budget global d’investissement
(construction), investissement conforme aux modalis d’aides du partement en
direction de la communau d’aggloration TPM.
La construction de ce tâtre est-elle légitime ?
À l’origine il était pvu d’ouvrir un tâtre à La Seyne-sur-Mer, sans que cela ne
pose de problèmes à personne car la direction artistique devait être assue par
Châteauvallon. Toulon compte 180 000 habitants et la communau
d’agglomération 450 000, il était donc gitime de construire un tâtre : le seul
existant est le théâtre associatif Espace Comedia de 735 places. Les frères Berling
sont s à Toulon, ils en sont partis à plus de 20 ans. Ils connaissent la ville, ses
habitants. On leur fait un procès en parisianisme alors qu’ils sont toulonnais !
Pensez-vous attribuer le label de Pôlegional au nouvel équipement biphale
de TPM ?
Pour l’instant le probme n’est pas là, et il n’en est pas question dans l’immédiat.
Pensez-vous qu’un nouveau théâtre à Toulon soit utile dans le paysage culturel
gional ?
C’est évident. Toulon est sous-équi en théâtres. Mais il faut réussir à construire
des synergies et des coopérations avec les structures particulrement dynamiques
qui existent dans le territoire avoisinant. C’est indispensable.
Que pensez-vous de la nomination des frères Berling à la tête de cet équipement ?
Ce sont des personnes de grande quali. Mais leur nomination est un peu
précipie.
* CPER : Contrat de Projet État/Région, desti à financer les équipements structurants (2/3 État 1/3 Région)
Les chiffres sont ceux communiqués par les différentes collectivités, le coût total étant communiqpar TPM
Le fonctionnement est un pvisionnel 2011, les subventions 2010 n’étant pas significatives.
05
POLITIQUE CULTURELLE
Jean-Michel Gremillet,
directeur de la scène nationale de Cavaillon,
et membre du Conseil National du Syndeac
Que pensez-vous des conditions de nomination et de l’attribution du label de scène
nationale au futur Tâtre Liberté de Toulon ?
C’est le droit d’un maire de recruter qui il veut et comme il le veut, mais pour
obtenir un label national il doit entrer dans des procédures, qui sont aujourd’hui
fixées : les candidats doivent déposer un projet artistique sur lequel ils sont
retenus, ils doivent avoir l’exrience de gestion et de programmation d’un lieu. Il
est clair que les procédures habituelles de recrutement ne retiendraient pas les
frères Berling, même pour la short list (la liste des quelques candidats retenus
d’aps dossier, et qui psentent leur projet au cours du deuxme tour, lors d’un
entretien avec les tutelles ndrl). Ceci dit Charles et Philippe Berling semblent
investis dans une logique de relation au territoire, on les voit dans les réunions,
ils agissent en programmateursJe n’ai absolument rien contre leurs personnes,
mais il est clair que les procédures ne sont pas respectées.
Quel peut être l’impact, sur le plan gional, de leur arrivée dans le territoire ?
Il est complexe. Le ministère indique que «le rimètre global des scènes nationa-
les n’a pas vocation à évoluer.» C’est-à-dire quelles resteront 70, avec une enveloppe
budgétaire contrainte, qui stagne malg l’augmentation des coûts. Or le ministère
a 7 ou 8 projets de scènes nationales supplémentaires : à Toulon, à Grasse, en
Corse en particulier. Ce qui signifie clairement que certaines scènes nationales
existantes sont menacées. En août une circulaire fixait, pour une scène nationale,
un seuil budtaire de 2 millions d’euros minimum. À Cavaillon nous ne les avons
pas. Un autre seuil est celui de la participation de l’État, qui doit être de 500 000
minimum. En Paca seul le Merlan les a : ni Gap, ni Martigues, ni Cavaillon qui en
est loin. Est-ce à dire que nous allons voir nos subsides augmenter jusqu’à ce seuil ?
La seuleponse du ministère est que tout sera trai au cas pas cas.
ENQUÊTEALISÉE PAR AGNÈS FRESCHEL, DOMINIQUE MARÇON ET MARIE GODFRIN-GUIDICELLI
Alain Neddam, directeur adjoint du Théâtre
La Passerelle/Gap, scène nationale des Alpes du Sud
Que pensez-vous des conditions de nomination des frères Berling, et de l’attribution
du label de Sne nationale, au futur Tâtre Liberté de Toulon ?
Les conditions de nomination au Théâtre Liber sont dérogatoires par rapport à
des institutions culturelles de cette dimension (CDN ou Scènes nationales), où un
appel à candidatures doit être publié et le directeur est choisi par un jury
composé des différentes tutelles sur la base de son projet artistique. Il semblerait
d’ailleurs que le projet de Philippe et Charles Berling s’apparente plus à celui d’un
Centre Dramatique National (cations maison, coproductions théâtrales, accueil de
spectacles théâtraux) que d’une Sne nationale (programmation pluridisciplinaire,
directeur non-artiste assurant une programmation et choisissant des artistes
associés).
Que pensez-vous de son financement, et consirez-vous qu’il puisse ser les
scènes nationales de la région ?
Pour l’instant, hormis la tutelle principale (TPM) qui s’est engae en la personne
de son président Hubert Falco, rien ne semble vraiment fi à ma connaissance au
sujet des autres financements publics du Théâtre Liberté. Quant à savoir si la
subvention accordée à un théâtre se celui dont je m’occupe, ce n’est pas ma
vision des choses, nous essayons autant que possible de travailler avec d’autres
institutions de la gion dans un esprit de cooration et d’échanges (coproduc-
tions de nos artistes associés, ductions des coûts par l’organisation de toures
corentes sur notre territoire) plut qu’en termes de rivalité et de concurrence.
Peut-on protester lors de l’ouverture d’un théâtre en considérant que cette
institution nouvellement finane emche le veloppement des autres ?
Le seul chiffre que je retiendrais si je voulais établir une comparaison de budget,
est la disproportion de financement du ministère de la culture entre les 70 scènes
nationales, couvrant géographiquement tout le territoire national (66 M pour
plus de 2 millions dentrées sur une saison) et les établissements publics comme
l’Opéra national de Paris (104,6 M pour 800 000 entrées sur une saison).
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