Idiomécanic Théâtre 31 rue des Bourdonnais 75001 Paris
idiomecanictheatre@gmail.com tél. 06 17 14 00 16 idiomecanictheatre.blogspot.fr
chargée de production/diffusion Anne-Charlotte Lesquibe tél. 06 59 10 17 63 a[email protected]
attachée de presse Nicole Czarniak tél. 06 80 18 22 75 nicoleczarniak@lapasserelle.eu
LA SORCIÈRE
de Jules Michelet / adaptation Julie Timmerman
mise en scène et interprétation Julie Timmerman
collaboration artistique Philippe Risler
lumière Philippe Sazerat
production Idiomécanic Théâtre
avec le soutien de Fontenay en Scènes/Fontenay-sous-Bois, Gare au Théâtre et Confluences
remerciements à Dominique Rocher
A Paris, en avant-première du festival d’Avignon :
le dimanche 31 mai 2015 à 18h
à Confluences 190 bd de Charonne 75020 Paris/ M° Alexandre Dumas (ligne 2)
le jeudi 18 juin 2015 à 16h
à l’Atelier René Loyon 11 rue Saint-Luc 75018 Paris / entrée par la grille sur cour
M° Barbès ou La Chapelle (Lignes 2 et 4)
réservation auprès d’Anne-Charlotte Lesquibe, chargée de production/diffusion : 06 59 10 17 63
Avignon du 4 au 26 juillet 2015 tous les jours à 19h15 / Présence Pasteur
13 rue du Pont Trouca 84000 Avignon
durée 1h - lien vers le trailer : https://vimeo.com/127768088
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PRÉSENTATION
Les procès en sorcellerie sont encore nombreux à travers le monde : les Pussy Riot condamnées aux travaux
forcés pour blasphème, une femme brûlée vive en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour avoir jeté un sort à un
enfant malade, la cinéaste tunisienne Nadia El Fani sous le coup d’un procès en sorcellerie pour son
engagement en matière de laïcité… On a toujours cherché à anéantir ceux et celles qui s’élevaient contre un
certain ordre du monde. C’est ce qui a déclenché la chasse aux sorcières à la fin du moyen âge et allumé des
bûchers dans toute l’Europe : il fallait éliminer ou asservir les femmes, soit qu’elles prenaient la tête des révoltes
paysannes, soit qu’elles avaient une maîtrise du corps et une connaissance de la Nature (la médecine des
plantes, les techniques de contraception ou d’avortement, les filtres d’amour ou d’impuissance) qui effrayaient
le capitalisme naissant. Comme l’écrit Silvia Federici dans Caliban et la Sorcière*, l’accumulation primitive du
capital s’est faite sur le corps des esclaves et des femmes. Il fallait désenchanter le corps et le monde pour que la
masse laborieuse se plie aux exigences du capitalisme. Il fallait que les femmes soient réduites au petit monde
domestique, isolées, dépendantes, asservies à la seule fonction de reproduction de la force de travail, pour que
triomphe la grande machine.
C’est cette histoire d’asservissement et de résistance que conte la langue vivace de Michelet, l’historien des
petits, des sans-grades, de ceux qui n’ont pas eu d’Histoire. La jeune paysanne qui se marie un certain jour de
l’An Mille subit le viol du seigneur et de tout le château, la lâcheté de son mari, l’isolement dans le village, les
coups de fouet de l’Inquisition, la traque impitoyable, pour finalement se réfugier dans la forêt, nue et meurtrie,
et pactiser avec Satan. Mais ce qu’elle découvre alors, au moment où elle croit sceller son noir destin de haine et
de vengeance, c’est que Satan n’est pas le Diable dont l’Eglise se sert pour terrifier le peuple, mais un dieu
d’amour qui règne sur la Nature. Les arbres ont une langue, les herbes des champs s’offrent, l’ours vient en
ami… Satan ramasse tout ce que l’Eglise jette : Prince de la Nature, du rire, de la fête, de la decine, des
plaisirs sensuels, de la libre raison, il invite au grand Sabbat universel.
C’est à ce sabbat que je convie les spectateurs, celui d’une punkette qui vient faire le ménage dans des bureaux,
semble avoir eu lieu une orgie, et qui, au son de Patti Smith et de Nina Hagen, convoque la figure de cette
paysanne du moyen âge. Le sabbat de la sorcière, c’est aussi celui de la comédienne qui, comme l’historien,
rend visible ce qui n’est plus, et fait revivre les morts.
La Sorcière (Photo Bernard Poulain)
La Sorcière
résonne diaboliquement en ces temps de
néo-libéralisme tout-puissant qui voient
l’exacerbation des clivages sociaux, de la misogynie
et des fondamentalismes religieux. Ce spectacle se
veut une protestation enflammée contre
l’oppression, la barbarie, la sauvagerie du monde des
prédateurs, un réquisitoire contre la misère, un appel
à la résistance, un hymne à la Liberté.
Julie Timmerman, avril 2015.
* Caliban et la Sorcière, de Silvia Federici, publié chez Entremonde, a fait
l’objet d’un article de trois pages dans le Télérama du 12 avril 2015,
intitulé « Tous sorcières » et signé Weronika Zarachowicz.
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note du collaborateur artistique :
Afin de garder la plus grande liberté et la plus grande souplesse, j’ai fait appel à un personnage imaginaire,
fantasque, libre et imprévisible, et que nous avons prénommé Katia. Elle fait le ménage dans les buildings en
dehors des horaires de bureau, elle a choisi pour supporter son oppression la voix libératrice de la culture punk
et... la lecture de Michelet. Elle est une des sorcières du XXème siècle que Vladimir Poutine enverrait volontiers
en Sibérie, sans doute un peu Femen. Pendant la représentation, elle sera toujours dans le concret du temps
présent. En nettoyant, en époussetant, en passant la serpillère tout en se disant du Michelet, elle revit
l'humiliation permanente qu'a été la condition de femme depuis le moyen âge jusqu'à nos jours. Cette histoire
est pour elle comme un mantra, peut-être chaque jour se la redit-elle pour ne jamais oublier ce qu'elle est :
femme et libre. Et ce malgré l'assignation patriarcale et salariale d'une ploutocratie qui se cache derrière le nez
rouge d'une démocratie de pacotille.
EXTRAIT
Tu as cru que j’étais un Dieu de Vengeance. Au contraire, je suis né d’un éclat de rire. N’ai-je pas sujet d’être gai,
sur ma libre prairie ? Je vais, viens, me promène. A moi la forêt sans limite ! à moi la lande des lointains
horizons ! à moi toute la terre, dans la rondeur de sa riche ceinture ! On m’appelle Verdelet, Joli-bois, Vert-bois,
ce sont mes lieux favoris. Dès que j’ai vu un buisson, j’ai fait l’école buissonnière. Je m’agite, de la terre au ciel. Je
suis curieux, fouille, entre, sonde, et mets le nez partout. Je dis toujours « Plus loin ! » et « En avant ! » Du reste,
je ne suis pas difficile, je prends tous les rebuts. Ce que le ciel jette, je ramasse. L’Eglise a jeté la Nature, comme
impure et suspecte. Je m’en saisis, je m’en décore. Bien plus, je l’exploite et m’en sers, j’en fais jaillir des arts,
acceptant le grand nom dont on veut me flétrir, celui de Prince du Monde. Et puis, on a dit imprudemment
« Malheur à ceux qui rient ! » C’était me donner d’avance une trop belle part, le monopole du rire, et me
proclamer « amusant ». Autre petite chose rejetée de l’Eglise : la libre Raison. C’est la grande friandise dont
avidement je me saisis… Autre chose encore : l’Eglise ne voit dans la vie qu’une épreuve, se garde de la
prolonger. Sa médecine est la résignation, l’attente et l’espoir de la mort. Vaste champ pour Satan ! Me voilà
médecin, guérisseur des vivants. Bien plus, consolateur. J’ai la complaisance de vous montrer vos morts,
d’évoquer les ombres aimées.
La Sorcière (Photo Bernard Poulain)
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PARCOURS
Julie Timmerman
– comédienne,
adaptatrice, metteur en scène
Elle débute au cinéma avec Yves Robert dans Le château de ma mère et
Le bal des casse-pieds, puis au théâtre dans deux pièces de Nathalie
Sarraute mises en scène par François Timmerman. Elle joue ensuite
sous la direction de Jean-Claude Penchenat, Claudia Morin, Marion
Mirbeau, Jean-Marc Hoolbecq... Puis elle entre à l'ERAC (Ecole
Régionale d’Acteurs de Cannes), elle travaille avec Catherine
Marnas, Romeo Castellucci, Alain Françon, Georges Lavaudant,
Ludovic Lagarde... A sa sortie, elle tourne Touristes? Oh yes!, réalisé par
Jean-Pierre Mocky, et joue au théâtre sous la direction de Jean-Louis
Benoît, Gilles Bouillon, Alain Françon (L’Hôtel du libre-échange)...
Parallèlement à son parcours de comédienne, elle réalise en 2006 une
fiction radiophonique, Dînette, puis fonde la compagnie Idiomécanic
Théâtre avec laquelle elle met en scène Un Jeu d’enfants, de Martin
Walser (2008), Words are watching you, qu’elle écrit d’après 1984 de
G.Orwell (2009 à 2012), et Rosmersholm, d’Ibsen (2014). Elle joue
également dans les deux derniers spectacles cités. Par ailleurs, elle
intervient au Lycée de l’Essouriau aux Ulis (atelier théâtre option
facultative), mène un atelier pour adultes au Centre Culturel Aragon-
Triolet d’Orly et enseigne au Cours Florent.
Photo Bernard Poulain
Philippe Risler
– collaborateur artistique
Issu de l'ENSATT, il rencontre Stuart Seide et Jean-Christian
Grinevald, il retourne dans l’ouest et travaille avec entre autres Bernard
Lotti à Brest, Arlette Téphany au CDN de Limoges, et Patrick Pelloquet
au Centre Dramatique des Pays de Loire. Alternant textes classiques et
contemporains, il travaille parallèlement le clown, ce qui l’amène
progressivement au cabaret avec les Achille Tonic, et au jeu masqué
avec Mario Gonzalès. Enfin, il joue dans divers téléfilms dont plusieurs
de la série P.J. sous la direction de rard Vergez et Frédéric Krivine.
En tant que metteur en scène, il travaille avec la Compagnie de
l'Etincelle, pour qui il monte Les Sincères de Marivaux et participe à la
mise en scène de Mon dernier spectacle, joué à l'espace Collucci de
Montrouge en 2006 ainsi qu'au théâtre de l'Essaïon en 2010.
Photo Martine Pitou
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Philippe Sazerat
– lumière
Après une formation de comédien à la classe libre du cours Florent, il joue au théâtre pour J.L. Boutté,
P.Kerbrat, G. Lavelli, J. Le Poulain à la Comédie Française, R. Blin au théâtre de l’Odéon, R. Acquaviva, R.
Barré, M.C. Valène, B. Avron; et au cinéma pour E. Molinaro et P. Vinour. Dans le même temps, il crée les
lumières des spectacles du Déborah Alison Ballet, et travaille avec F. Gerbaulet, par lequel il rencontre C.
Dasté, qu’il suit dans l’aventure du Théâtre des Quartiers d’Ivry comme créateur-lumière et régisseur général
sur sept spectacles. Il y assure aussi la mise en scène de La Grammaire d’E. Labiche et Mère Fontaine de L.
Roth. Depuis 1985, il crée la lumière au théâtre avec des metteurs en scène comme D. Berlioux, J. Balasko, F.
Kergourlay, C. Merlin, Y. Collet, F. Andrei, M. Lopez, J.P. Malignon, H. Saint-Macary, N. Vadori, G. Malabat,
C. Morin, V. Bellegarde, L. Wurmser… En variété, il crée les lumières de B. Fontaine, Orlika…. Il réalise aussi
les éclairages de plusieurs expositions au Centre G. Pompidou, au Musée Rodin, au Musée des Invalides...
Depuis 1992, P.Prost, architecte, fait appel à lui pour la mise en lumière d’ouvrages historiques restaurés
comme la Citadelle de Belle-Ile-en-Mer, le Musée de la Marine de Loire de Châteauneuf… Il improvise depuis
1991 la lumière sur le spectacle Improvizafond.
La Sorcière (Photo Bernard Poulain)
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