1/ PREAMBULE : LES ELEMENTS DE CONTEXTE
1-1 : Une coopération marquée par le poids de l’histoire locale et qui reste à concrétiser.
L’idée du rapprochement entre le CH Emile Durkheim et le CH de Remiremont remonte à la mise en
œuvre de la Communauté Hospitalière de Territoire (CHT) initiée par la loi Hôpital Patient Santé Territoire
(HPST). Ce dispositif apparaissait adapté aux deux établissements pour mettre en commun des
compétences et des ressources, au service des besoins de la population locale dans un cadre collaboratif
d’évolution de leur organisation et offre de soins.
Dès 2010, les deux directions et les communautés médicales ont travaillé ensemble sous l’impulsion de
l’Agence Régionale de Santé, en vue de l’élaboration d’un projet médical commun. Si la convention cadre
de la Communauté Hospitalière de Territoire a été signée par les présidents de conseils de surveillance
des deux établissements le 13 juin 2013, la démarche n’a pas abouti à la définition d’une stratégie
médicale globale commune dépassant la juxtaposition d’activités dans la logique du « chacun sur son
territoire ».
Le poids du passé entre les deux hôpitaux laisse des marques dans les esprits de plusieurs acteurs,
générant une force d’inertie au sein des deux communautés médicales.
En dépit de ce contexte, des partenariats se sont progressivement construits, sous l’égide des directions et
des présidences de CME. Des conventions entre les deux établissements ont été conclues, actant de la
mise à disposition de praticiens de l’un ou l’autre des établissements : la consultation mémoire par
convention de juillet 2010 ; l’Unité Neuro Vasculaire (UNV) « bi sites » labellisée en septembre 2013, la
stérilisation commune… Autant d’exemples témoins des coopérations possibles et de l’engagement des
hommes et des femmes qui constituent des ressources prometteuses pour le territoire du centre vosges.
1-2 : Un climat passionné sur fond d’inquiétude quant au devenir de la maternité de Remiremont
Les conclusions d’un groupe d’experts missionnés par l’ARS en novembre 2015 sur la projection de l’offre
de soins en gynécologie-obstétrique, pédiatrie, néonatalogie et anesthésie ont attisé les passions locales
sur le devenir de la maternité de Remiremont ». En réaction, un comité de défense s’est créé et a élaboré
« le livre blanc pour la pérennité de la maternité de Remiremont : Il s’agit en l’espèce d’un contre-
argumentaire technique et structuré, visant à démontrer l’intérêt de la pérennité du maintien de cette
activité dans l’établissement, pour répondre aux besoins locaux et aux exigences de qualité et de sécurité.
Plusieurs manifestations, soutenues par les acteurs politiques et relayées par la presse locale, ont
passionné le débat, alors même que les acteurs médicaux et soignants définissaient leur projet de filière.
Concertation et pédagogie ont su dépasser ces légitimes passions, dans un dialogue constructif et
respectueux des arguments de chacun.
1-3 : Les enjeux de ce projet médical
Les deux établissements sont confrontés à des exigences fortes, dans un cadre réglementaire budgétaire
et financier qui ne cesse d’imposer des sujétions supplémentaires.
Tous deux présentent des points de fragilité pour faire face aux exigences de qualité et de pérennité de
l’offre de soins de demain : fragilité de la démographie médicale dans certaines spécialités, difficultés de
recrutement, situation financière dégradée.
Néanmoins tous deux ne manquent pas d’atouts, avec notamment des personnels médicaux et soignants
impliqués ; une dynamique médicale volontariste à Remiremont, la perspective d’un nouvel établissement
pour Epinal et des projets de part et d’autre.
Au regard de ces éléments, l’offre de soins de recours sur un bassin de population de près de 250 000
habitants nécessite d’être confortée :
C’est d’abord rendre les services et les compétences de nos hôpitaux publics plus visibles et
lisibles pour la population et les professionnels de santé de ville.