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La maladie grave par excellence,
et dont personne n’est à l’abri
Invités à citer les trois maladies
qu’ils jugent les plus graves, la quasi-
totalité des enquêtés mentionnent
spontanément le cancer, loin devant
le sida (49 %) et les maladies cardio-
vasculaires (30 %), et ce de manière
encore plus massive qu’en 2005.
En outre, presque tous les enquê-
tés (95 %) estiment que personne
n’est à l’abri du cancer. Les deux
tiers d’entre eux (66 %) jugent éga-
lement que le cancer n’est pas une
maladie comme les autres, cette opi-
nion ayant progressé depuis 2005.
Une maladie souvent perçue
comme héréditaire
Une majorité d’enquêtés (52 %), en
baisse par rapport à 2005, consi-
dère que le cancer est souvent
héréditaire. Cette opinion est plus
fréquente parmi les plus diplômés,
les femmes, et les personnes qui ont
eu un proche atteint d’un cancer.
Seuls 6 % des personnes interrogées
croient à la contagiosité de certains
cancers.
Comportements, environnement,
psychologie : beaucoup de
causes jugées possibles
S’agissant des facteurs pouvant
favoriser le cancer, comme en 2005,
deux comportements se détachent
nettement, le tabagisme et l’ex-
position au soleil sans protection :
respectivement 98 % et 97 % des
enquêtés jugent que ces comporte-
ments favorisent certainement ou
probablement le cancer, auxquels
s’ajoute en 2010 le fait de man-
ger des aliments traités avec des
produits chimiques (93 %), lequel
apparaissait nettement moins iden-
tifié en 2005 (8 points de moins).
Viennent ensuite des facteurs envi-
ronnementaux comme la pollution
de l’air (94 %), la proximité d’une
centrale nucléaire (79 %), mais
aussi des facteurs comportemen-
taux (avoir recours aux cabines
UV, boire plus de trois verres d’al-
cool par jour, fumer du cannabis)
et même psychologiques (subir
le stress de la vie moderne). On
retrouve ensuite des facteurs consi-
dérés comme des causes de cancer
par environ sept enquêtés sur dix :
avoir été fragilisé par des expé-
riences douloureuses ainsi que le
manque d’activité physique.
Enfin, deux autres facteurs étaient
envisagés comme des causes cer-
taines ou probables de cancer : être
aigri à cause de déceptions affec-
tives ou professionnelles et ne pas
arriver à exprimer ses émotions. Ces
deux facteurs sont moins souvent
considérés comme cancérigènes que
les autres mais sont tout de même
perçus comme tels par quatre per-
sonnes sur dix. Chacun de ces fac-
teurs apparaît soit stable, soit en
hausse par rapport à 2005, signe
d’une perception globale accrue des
facteurs de risque de cancer.
Quatre grands profils de
perception des causes de cancer
S’agissant des opinions relatives aux
causes présumées de cancer, quatre
profils de réponses se dégagent. Le
profil dominant (42 % des enquêtés)
est enclin à penser que tous les fac-
teurs proposés, qu’ils soient environ-
nementaux, comportementaux ou
psychologiques, sont cancérigènes.
Le second profil (30 %) incrimine
également les deux premiers types
de facteurs, mais ne croit pas à des
causes psychologiques. Un troisième
profil (24 %) se caractérise par des
risques perçus plus faibles et plus
incertains. Enfin, le dernier profil
ne regroupe que 4 % des enquêtés,
moins enclins à juger cancérigènes
les facteurs proposés, quels qu’ils
soient ; ce dernier profil se carac-
térise par un niveau d’études infé-
rieur au bac et le fait de pas avoir de
proche atteint d’un cancer.
Entre 2005 et 2010,
des opinions de plus en plus
socialement différenciées
De façon générale, les personnes les
moins diplômées, les moins aisées,
ainsi que celles qui se trouvent au
chômage sont plus enclines à adhé-
rer à des opinions qui dévalorisent les
personnes atteintes, et elles perçoi-
vent moins les effets cancérigènes du
tabac et de l’exposition non protégée
au soleil. Entre 2005 et 2010, la diffé-
renciation sociale des opinions rela-
tives au cancer s’est amplifiée.
Ce que les Français pensent du cancer
Opinions, risques perçus et causes présumées
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