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Proposition de COMMUNICATION
« LES PME/PMI EN ALGERIE : CONTRAINTES, SOUTIEN ETATIQUE ET IMPACT
SUR L’EMPLOI »
Nom et prénom : BOUZAR Chabha
Grade : Professeur
Etablissement : Faculté des sciences économiques, des sciences de gestion et sciences
commerciales
Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou
phone fixe : 00 213 26 41 08 10
Téléphone mobile : 00 213 5 56 25 54 75
Fax : 026 21 32 94
e-mail : chabha_bouzar@yahoo.fr
Intitulé de la communication :
« LES PME/PMI EN ALGERIE : CONTRAINTES, SOUTIEN ETATIQUE ET
IMPACT SUR L’EMPLOI »
Thème 6 : Emploi et entreprenariat dans les pays en transition
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« LES PME/PMI EN ALGERIE : CONTRAINTES, SOUTIEN ETATIQUE ET IMPACT
SUR L’EMPLOI »
Chabha BOUZAR1
RESUME
En Algérie, la nouvelle politique de développement se tourne vers la création de PME alors
que ce secteur a été largement marginalisé durant la période de gestion centralisée. L’intérêt
porté pour cette catégorie d’entreprises se justifie par les atouts qu’elles présentent. Cependant,
les initiateurs de projets sont souvent confrontés à une série de passages contraints dont
l’ampleur et l’intensité peuvent conduire à l’échec de leur projet. Les contraintes, auxquelles ils
font face s’avèrent de nature différente, elles peuvent néanmoins être regroues en deux
grandes catégories : les contraintes exogènes et les contraintes endogènes. Les premières sont
liées à l’environnement naturel et administratif dans lequel, naissent et évoluent les PME. Les
secondes revêtent un caracre économique dont les difficultés de financement, et d’ordre
technologique. Dans ce contexte, les Pouvoirs Publics tentent de mettre en place des dispositifs
et des mesures dappuis en vue de leur promotion et leur croissance. Ces soutiens ont é
renforcés depuis 2011 compte tenu des effets négatifs des différentes crises enregistrées tout au
long des dernières années. Néanmoins, malg les efforts déployés afin de repositionner la
création de PME/PMI dans le développement de l’économie, il reste clair : hormis le secteur des
hydrocarbures, les autres domaines de léconomie évoluent lentement et leur impact sur la
croissance st l’emploi demeure toujours mitigé.
Mots clés : PME, Algérie, secteur privé, territoire, industrie, emploi, croissance, soutien étatique.
1 Professeur, Faculté des Sciences Economiques, sciences de Gestion et Sciences Commerciales Université Mouloud
Mammeri Tizi Ouzou
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LES PME/PMI EN ALGERIE : CONTRAINTES, SOUTIEN ETATIQUE ET IMPACT
SUR L’EMPLOI
Chabha BOUZAR
FSEGC UMMTO*
INTRODUCTION
Constituant un enjeu économique et social fondamental particulrement dans le contexte
de crise et réformes que connaît l’économie nationale, les Pouvoirs Publics en Algérie ont depuis
les années 2000, opté pour une stratégie qui se tourne vers la création de micro-entreprises et de
P.M.E./P.M.I. alors que ce secteur était totalement marginalisé durant de longues années.
L’attrait pour ce type d’entreprises sexplique car d’une part, elles présentent beaucoup d’atouts
en matière d’organisation, de mode de gestion et de financement et dautre part, elles sont
considérées comme un vecteur de croissance, un générateur d’emplois et un moteur de progrès
socio-économique.
Cependant, pour créer leur entreprise, les initiateurs sont véritablement confrontés à une
série de passages contraints dont la typologie essentielle tourne autour de deux grandes
catégories que nous qualifions de contraintes exogènes et de contraintes endogènes. Cela se
traduit par la fragilité et la vulnérabilité du jeune secteur des PME/PMI qui peine à trouver
l’essor nécessaire. Par ailleurs, les expériences passées montrent que l’acte de création
d’entreprises, reste insignifiant et insuffisant si l’entreprise créée n’affiche pas une certaine
capacité de survie, de croissance et de pérennité. Or, le taux de survie des entreprises en Algérie
n’est que d’environ 40% cinq années après leur création. Cela montre que même pas la moitié
des entreprises nouvellement créées sont présentes après cinq années d’existence. Le processus
de leur croissance et développement apparaît donc à son tour problématique et ce, à cause des
obstacles le plus souvent rencontrés.
Pour encourager la création des PME et les aider à faire face aux contraintes qu’elles
connaissent, pour le besoin de leur survie et de la pérennité de quelques-unes, et pour contribuer à la
sorption du chômage, qui atteint des niveaux inacceptables, les Pouvoirs Publics, en tant que
régulateur de léconomie, ont entériné, tardivement certes, un ensemble de mesures en faveur de
leur promotion et de leur croissance. Outre un cadre juridique de plus en plus adéquat, on peut
noter les différents dispositifs d’appui mis en oeuvre : les structures d’animation locale
(pépinières d’entreprises, les centres de facilitations), des structures destinées au consentement
de garanties (CGCI-PME, FGAR) et des organismes d’appui à la création d’emplois (ANSEJ,
CNAC, ANGEM) et celui des investissements productifs ANDI. A cela s’ajoutent d’autres
mesures de soutien importantes (accès aux crédits, mise à niveau, rééchelonnements de dettes,
offre foncière…) prises en vue d’amortir les effets négatifs occasionnés par les crises successives
ou concomitantes revêtant un caractère multidimensionnel (alimentaire, économique et financier,
budgétaire, politique et social selon le cas), qui ont touché le bassin méditerranéen de manière
nérale et l’Algérie en particulier.
Le présent travail va tenter didentifier un ensemble de caracristiques significatives des
PME/PMI en Algérie que les Pouvoirs Publics essaient de repositionner dans l’économie du
pays dans un environnement qui demeure hostile au développement de l’industrie hors-
hydrocarbures.
Il s’agit en premier lieu de comprendre pourquoi se tourne –t-on vers la PME malgré les
faiblesses qu’elles présentent ?
* Professeur Faculté des Sciences Economiques, sciences de Gestion et sciences Commerciales Université Mouloud
Mammeri Tizi ouzou
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Deuxièmement, d’examiner sans être exhaustives certaines des contraintes qui ne lui
permettent pas d’être cée, de grandir et d’évoluer dans son domaine.
Troisièmement, de recenser quelques-unes des mesures d’appui institutionnel et financier
et autres soutiens apportés par l’Etat, depuis la fin des années 90 et depuis 2011.
Nous terminerons par tenter de nous rendre compte de manière très succincte de limpact
de la création des PME sur l’emploi dans une conjoncture difficile et fortement marquée par une
concurrence tous azimuts.
I/ Pourquoi se tourne-t-on vers les PME bien qu’elles présentent certaines faiblesses ?
De manière générale, l’engouement pour la création de micro entreprises et PME est
perceptible parce que celles-ci présentent des atouts certains mais en même temps beaucoup
d’entre elles enregistrent des défaillances qui les conduisent à une mort précoce.
1/ Les atouts et les faiblesses des PME-PMI
1.1/ Les PME-PMI flexibles et innovantes
La force incontestable que peuvent montrer les PME-PMI s'explique en premier lieu par
leur petite ou moyenne taille, qui leur permet d'adopter des modes de gestion beaucoup plus
actifs que les grandes entreprises. Les PME-PMI sont beaucoup plus flexibles que les autres
dans la mesure où d'une part, elles peuvent gagner des parts de marché dans certains secteurs en
voie de récession et d’autre part, certaines parviennent à néficier d'une notorié régionale
incontestable, ce qui favorise une évolution en harmonie avec les marchés sur lesquels elles se
placent.
Il faut noter qu’au cours de ces dernières années caracrisées par les impacts négatifs des
crises successives (alimentaire, financière internationale, crise des dettes souveraines, crise du
printemps arabe), les PME-PMI et surtout les plus petites ont réussi à amortir l’onde de choc de
la récession économique et ont particulièrement mieux réussi que les grandes entreprises à gérer
les emplois. Sur le plan quantitatif, elles parviennent à mieux ajuster les salaires et les effectifs
et, surtout, à mieux moduler l'emploi en fonction des variations de la demande. Leurs coûts
salariaux sont beaucoup moins élevés que dans les grandes entreprises.
Par ailleurs, les PME participent au commerce extérieur. Certes, beaucoup d'entres-elles
éprouvent des difficultés à maîtriser les réseaux de distribution mais la souplesse de leurs
structures de décision leur permet très souvent de saisir les meilleures opportunités, notamment
sur des marchés où le cycle de vie des produits est court.
En outre, les PME-PMI utilisent des thodes innovantes pour élaborer de nouvelles
idées, de nouveaux processus et de nouvelles technologies leur permettant de prospérer et de
croître si bien sûr l’environnement dans lequel elles opèrent autorise une telle évolution
1.2/ Les PME-PMI un secteur fragile
Les problèmes humains : habituellement, l'absence d'une authentique gestion de
ressources humaines (GRH) caractérise les PME. Les rapports sociaux sont parfois réduits à leur
simple expression et aucune véritable politique sociale et de l’emploi n’est forcément élaborée.
Alors que dans les grandes entreprises, les principes de management privilégient la
différentiation des ches, la spécialisation des salariés et les collaborations dans les fonctions
précises, organisées en services, en revanche, plus l'entreprise est de petite taille, plus les tâches
à effectuer sont imbriquées, interactives, et plus il est demandé aux individus une certaine
polyvalence ou s'ils sont experts dans un domaine, d'être capables de coopérer avec les autres
membres de l'organisation: c'est ce qui est appelé la "spécialisation flexible". De plus, le
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processus d’apprentissage est beaucoup plus long dans les PME-PMI que dans les grandes
entreprises.
Les relations entre les individus et les services sont peu formalisées (il y a par exemple, peu de
notes de services), sans doute plus conflictuelles, mais aussi plus vivantes car le personnel
ressent vivement l'interaction des tâches à accomplir.
Les faiblesses au niveau de la GRH expliquent en grande partie la mortalité très importante des
PME-PMI.
Sur le plan financier, les PME-PMI sont souvent handicapées par un manque de fonds
propres et par un manque de capacité d'autofinancement (ce qui alourdit leur endettement).
Beaucoup de PME-PMI connaissent des crises chroniques de trésorerie. L'instabilité de leurs
résultats ne leur permet pas de supporter les chocs conjoncturels. Il est également très difficile
pour les PME d'accéder aux sources de financement des grandes entreprises.
Les insuffisances notoires au niveau de leur management les conduisent à commettre
beaucoup d'erreurs commerciales. L'exacerbation de la concurrence accentue leurs handicaps et
ce, parce qu'elles parviennent mal àaliser des économies d'échelle suffisamment significatives,
pour soutenir la compétition.
Du point de vue structurel, les PME-PMI sont fréquemment en situation de sous-
traitance ou de franchise. Elles sont donc forcément frappées par les fluctuations de la demande.
Les grandes entreprises leur font finalement jouer un rôle « d'"amortisseur » à ce niveau dans la
mesure où la survie des sous-traitants ou des franchisés pend d'elles.
II/ Quels sont les freins à la création, la croissance et la pérennides PME en Algérie ?
Des informations2 recueillies auprès de certaines institutions publiques et privées ainsi
qu’auprès de quelques entrepreneurs sur la problématique de la création d’entreprises privées en
Algérie, quelle quen soit la forme juridique : SARL, SNC, EURL, et sa nature économique,
permettent de dire que le territoire algérien, en même temps, qu’il confère des opportunités pour
leur implantation présente également des forcespulsives dont la typologie se fixe autour de
deux grandes catégories de contraintes : exogènes et endogènes.
1 Les contraintes exogènes
Ce type de contraintes, dites exogènes, résulte de deux origines distinctes. Les premières
sont générées par la nature géographique de l’espace physique d’implantation des entreprises.
Les secondes, quant à elles, sont le résultat des actions administratives dont on note les mesures
prises par les Pouvoirs Publics en vue de la protection de l’environnement, lopacité de
l’information, la bureaucratie
1.1 Les contraintes géographiques
Celles-ci sont issues de la nature même du territoire. Elles représentent des obstacles
préliminaires que les promoteurs de projets industriels subissent avant d’entamer leurs
démarches pour la mise en œuvre de leur projet d’investissement. Les contraintes géographiques
peuvent être appréhendées à deux niveaux : le relief et létat du foncier.
1.1.1 Le relief
Pour ce qui est du relief, l’espace algérien se caractérise par un ensemble de montagnes et
quelques plaines au Nord tandis que le Sud est complètement désertique. Les autres éléments
2 Dans le cadre de notre projet de recherche CNEPRU M 1501 / 05 / 2005 : « La Contribution des banques dans le
financement des projets ANSEJ et ANDI : cas de la wilaya de Tizi-Ouzou ».
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