La vie spirituelle 1. La question spirituelle aujourd`hui ou la place de

Journée diocésaine des diacres - Vouillé - 30 avril 2016
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La vie spirituelle
Introduction
Aujourd'hui la vie spirituelle est à resituer bien plus largement que dans la seule sphère de la religion
chrétienne. Ce sera la première partie de mon intervention dont on brossera trop rapidement les
grands traits.
Dans la deuxième partie, j'essaierai de répondre à la question posée 'qu'est-ce que la vie spirituelle
chrétienne' en donnant quelques fondamentaux et de ce qui caractérise une vie selon l'Esprit et de
l'inscrire dans le temps. Avant de conclure en vous partageant une réflexion ou méditation plus
personnelle.
1. La question spirituelle aujourd'hui ou la place de la spirituali dans nos sociétés modernes
a) La définition de la spiritualité dans le Larousse,
1- c'est la qualité de ce qui est esprit, de ce qui est dégagé de toute matérialité ;
2 - ce qui concerne la doctrine ou la vie centrée sur Dieu et les choses spirituelles.
b) Principales évolutions dans l'histoire
Des connotations différentes selon les époques. Très longtemps, pendant plusieurs siècles, religion et
spiritualité ont é indissociables même si on sait que la spiritualité, en tant qu'expression
d'une aspiration est aussi ancienne que l'humanité et précède l'institution des religions.
C'est depuis la seconde moitdu XXe siècle qu'on a davantage commencé à penser la spiritualité sans
l'associer systématiquement aux religions, notamment avec le développement d'approches spirituelles
non religieuses : le New Age, l'intérêt de l'Occident pour les pratiques et spiritualités orientales,
souvent dissociées de la religion qui les contenait, et tout ce qu'on peut appeler les psycho-
spiritualités. Certains parlent de nouveaux mouvements religieux, d'autres d'une nébuleuse mystico-
ésotérique ou mystico-psycho-spirituelle. Avec deux tendances : soit une tendance autocentrée avec le
désir de se relier à soi, se connecter à son moi profond ; soit une tendance à se relier à l'extérieur de
soi ou à se rattacher à l'autre mais au sens large du terme, c'est-à-dire soit à Dieu, à la nature, à une
cause, aux morts, aux énergies... (donc pas forcément au sens chrétien tel que nous entendons la
relation à l'autre). Aujourd'hui, sorti du cadre des références religieuses, on qualifie certains actes de
spirituel alors que nous nous parlerions d'actes solidaires, humanitaires.
On parle aussi de spiritualité laïque qui conçoit l'existence d'une « intuition spirituelle qui fédère
l'humanité tout entière » capable de développer ce que certains appellent une « science spirituelle »
ou d'autres, une « spiritualité scientifique » . Ce courant philosophique parle de « spiritualité séculière
affranchie du contrôle religieux institutionnel» et qui donne les fondamentaux d'une spiritualité
humaine.
c) Une grande soif spirituelle
Concrètement, aujourd'hui, dans ce que certains appellent le retour de la spiritualité, force est de
constater la grande soif spirituelle chez nos contemporains, la recherche aussi d'une certaine forme de
sacré, une sagesse.
La spiritualité répond au besoin chez l'homme de donner sens à sa vie ; au besoin de relier sa vie à des
symboles, à quelque chose qui le dépasse, à Quelqu'un qui va lui permettre de construire sa vie sur
autre chose que sur des bases matérialistes. La religion (religare/relier, relegare/relire) elle, est
davantage une manière de vivre ensemble la spiritualité. le propre de la religion est bien de relier tant
les hommes entre eux qu’avec celui qu’ils reconnaissent comme Dieu.
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d) Un religieux recomposé sur fond d'individualisme et de relativisme
Or aujourd’hui, si la question du sens demeure, sa ponse n'est pas cherchée systématiquement du
côté de la religion qui est plus ou moins à l'origine de leurs croyances. De là fleurissent des spiritualités
sur mesure chacun se fait "sa religion", "son kit spirituel" dans le partage de rituels et de symboles
collectifs. Ce qui prime désormais, ce n'est pas l'adhésion à une foi confessionnelle et à une pratique
religieuse, mais le "vivre en cohérence" avec des valeurs librement choisies : le développement
personnel. Le modèle d'appartenance laisse place à un modèle d'identification. Autrement dit, il
devient plus important de s'assumer comme sujet à part entière que comme acteur performant pour
le bien de la société et de l'humanité.
Le religieux aujourd'hui est relégué à la sphère privée, mais il s'agit d'un religieux recomposé qui
s'organise à partir de l'individu répondant au seul critère de l'utilité. L'identité religieuse ne se définit
plus par rapport à une appartenance ou une adhésion institutionnelle mais par rapport à une
référence individuelle qui construit sa propre vision du monde, chacun puisant les ingrédients qui lui
conviennent. Le choix individuel fait loi et la foi ne se présente plus comme reçue, héritée mais comme
le fruit d'une quête personnelle. L'expérience personnelle devient première. Et la religion suscite
l'intérêt si elle devient un des moyens de ce développement personnel. les frontières entre religieux,
santé, bien-être psychologie deviennent poreuses et les catégories habituelles volent en éclat.
La religion a sa place au même titre que toutes les instances spirituelles. Tout se vaut. On perçoit une
certaine indifférence des choses de Dieu mais aussi de l'indécision, de l'attentisme, du papillonnage et
une certaine ignorance de l'héritage culturel et religieux de plus en plus méconnu. On assiste à une
nouvelle manière de vivre sa foi avec de nombreuses expériences et réalités qui mettent en avant ce
qui est ressenti, éprouvé, au détriment de la connaissance et de la réflexion. La quête spirituelle de
l'homme contemporain devient plus mystique qu'intellectuelle, plus individuelle que communautaire,
plus personnelle qu'institutionnelle.
e) Quelques constats
Dans ce contexte, l'individu est livré à lui-même, il est mis dans l'obligation de se situer à frais
nouveaux, de trouver ou d'inventer du sens personnel, de vivre et de créer une éthique singulière. Ce
qui peut être vite épuisant et insécurisant pour ceux qui sont plus fragiles et ne favorise pas la
structuration d'une personne adulte et responsable. Dans ce supermarché du spirituel et du religieux,
on peut craindre alors que la quête spirituelle devienne une stratégie d'évitement soit pour ne plus
rendre compte des critères de jugement et des valeurs auxquelles on se réfère, soit pour fuir un
monde devenu trop complexe, soit comme une protestation aux lois de l'économie de plus en plus
dominante. Positivement, la quête spirituelle de nos contemporains manifeste la recherche d'une
certaine unification de l’être humain et la recherche d'une forme de vie qui transcende les intérêts
matériels et immédiats. On peut y déceler aussi un souhait d'aller au-delà de la seule expérience
personnelle et d'engager la responsabilité humaine.
2. La vie spirituelle chrétienne
Pour un chrétien, la vie spirituelle n’est pas un domaine annexe de la vie humaine, ni de la vie de foi.
Elle s’inscrit d’une manière très essentielle dans toutes les dimensions de notre existence. Les
chrétiens voient là un échange de vie avec l’Esprit de Dieu qui anime l'homme dans tout son être. Dans
la foi chrétienne, la vie dans l'Esprit de Dieu, c'est la participation à la vie trinitaire fondée dans cette
relation entre le Père, le Fils et l'Esprit.
a) Quelques fondamentaux
La vie spirituelle, une vie incarnée, à la suite du Christ venu partager notre humanité
La vie spirituelle n'a pas d'autre terrain que notre humanité bien concrète, charnelle, ordinaire.
Notre vie humaine dans toutes ses dimensions : personnelles, familiales, associatives,
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professionnelles… Notre vie joies et épreuves se côtoient, "où la merveille et le drame sont
entremêlés" (F Varillon).
Tout notre être devient alors le lieu de la rencontre avec le Christ. Dieu le tout autre est venu se
faire l'un de nous, il s'est rendu proche en se faisant notre égal. Au cœur de notre complexité
humaine, le Christ nous rejoint aujourd'hui pour accompagner et transfigurer l'aventure de notre
vie.
Depuis que "le Verbe s'est fait chair et qu'il a habité parmi nous", nous sommes appelés à habiter
notre vie, notre monde : l'habiter et le rendre habitable. Nous sommes invités à accepter que la vie
spirituelle épouse les méandres de notre existence personnelle et collective. Il n'y a pas dans nos
vies de réalités à séparer : d'un côté, le matériel et de l'autre le spirituel, le corps et l'esprit.
La vie spirituelle, une vie selon l'Esprit
c'est reconnaître la présence du Ressuscité qui nous rejoint sur le chemin de notre vie.
On ne met pas Dieu dans nos vies, on reconnaît sa présence à nos côtés, on le reconnaît qui fait
route avec nous. On reconnaît l'Esprit du Ressuscité à l'œuvre en nous, qui nous arrache au pouvoir
de la mort, qui nous libère du péché et de tout mal. On le reconnaît et on le laisse entrer dans nos
vies.
c'est partager l'Esprit du Christ
qui se manifeste dans son regard sur les hommes : un regard d'étonnement et d'émerveillement, un
regard de confiance, un regard de compassion face à tout se qui peut abîmer l'homme.
qui se manifeste dans ses attitudes d'écoute, d'accueil, de présence particulièrement aux malades,
aux pécheurs, aux étrangers, aux femmes, aux exclus...
qui se manifeste dans ses paroles qui relèvent, pardonnent, appellent, redonnent confiance, paroles
de vérité...
b) La vie spirituelle, c'est participer à la vie trinitaire : la vie de relation entre le Père, le Fils et l'Esprit
Vivre selon l'Esprit comme Jésus
En cette année, au cours de laquelle, nous sommes invités à lire l'évangile selon St Luc en continu,
nous pouvons mieux saisir ce que signifie vivre selon l'Esprit comme Jésus. Chaque parole et chaque
geste de Jésus y sont révélation, action de l'Esprit.
D'abord, l'Esprit saint précède Jésus. Il est présent chez ceux qui sont encore dans l'attente du Messie :
En Elisabeth qui dit à Marie : "Tu es bénie entre toutes les femmes? Heureuse celle qui a cru à
l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. "
En Zacharie qui se met à prophétiser : "Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël" (Luc 1, 67).
Puis, en Syméon, à la vue de l'enfant dans le Temple et enfin Anne qui loue le Seigneur.
Mais au commencement de l'Evangile, c'est aussi l'Esprit promis aussi à Marie : L’Esprit Saint viendra
sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera
saint, il sera appelé Fils de Dieu. (Luc 1, 35).
Puis, Luc ne mentionne la présence de l'Esprit que sur Jésus seul. Au baptême de Jésus : "L'Esprit saint
descendit sur Jésus, sous une apparence corporelle, comme une colombe. Et du ciel une voix se fit
entendre : "C'est toi mon Fils : moi, aujourd'hui, je t'ai engendré" (Luc 3, 20-22). Puis Jésus, rempli de
l'Esprit saint, quitte les bords du Jourdain ; il est conduit par l'Esprit à travers le désert où, pendant
quarante jours, il est mis à l'épreuve par le démon (Luc 4, 1-2). Tout dans la vie de Jésus manifeste
cette présence de l'Esprit. Jésus l'annonce dans la synagogue à Nazareth quand il inaugure sa
prédication : " L'Esprit du Seigneur est sur moi. Il m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter la
Bonne Nouvelle aux pauvres…"
Puis, tout au long de sa vie publique, l'Esprit vient sur lui.
Autre insistance de Luc : l'importance de la prière dans la vie de Jésus. Il l'est au moment du choix de
ses disciples (Luc 6, 12-16). Et c'est en le voyant prier que ses disciples lui demandent de leur
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apprendre à prier. Il leur donne alors les paroles du Notre Père (Luc 11, 1-4). Et Jésus est encore en
prière au moment ultime : à Gethsémani (Luc 22, 39-46), et sur la croix, jusqu'à son dernier souffle :
« Père, entre tes mains je remets mon esprit. » (Luc 23, 46).
Jésus invite ses disciples à prier de même. Il le fait à deux reprises au jardin des Oliviers (Luc 22, 40 et
46). Il a aussi prié pour Pierre, et cette prière est fondatrice : « j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne
défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères. » (Luc 22, 31-34). Et Jésus promet à
celui qui prie le don de l'Esprit par le Père, qui donne de bonnes choses à ceux qui l'en prient : « Si
donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père
du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (Luc 11, 13).
Les Actes des Apôtres le confirmeront, montrant l’Église sans cesse en prière et traversée par l'Esprit.
Une invitation à nous inspirer de la manière de vivre de Jésus dans le souffle de l'Esprit.
Entrer dans l'intimité de Jésus avec son Père
C'est Jean dans son évangile qui nous fait le mieux entrer dans cette relation intime de Jésus avec Dieu
qu'il nomme "Père". A la fois, Jésus révèle son identité de Fils en même temps que le vrai nom de Dieu.
C'est pour révéler qui il est que Jésus se réfère au Père : " Mon Père", "Celui qui m'a envoyé". Il dit
aussi la relation qui les unit : "Le Père et moi, nous sommes un" (Jn 10, 30). Lors du dernier repas, dans
le « discours d'adieu », Jésus « sachant que l'heure est venue de passer de ce monde à son Père... » (Jn
13,1) confie son secret à ses disciples : « Je suis le chemin, la vérité et la vie; nul ne va au Père que par
moi » (Jn 14,6). À la demande de Philippe : « Montre-nous le Père, et cela nous suffit », il répond :
« Qui me voit, voit le Père » (Jn 14,8-10). Cette intimité profonde qui unit le re et son Fils est
proposée à ceux que Jésus appelle « mes amis » : « Comme le Père m'a aimé, moi aussi, je vous ai
aimés. Demeurez en mon amour » (Jn 15,9-10). C'est la grande prière finale de Jésus, avant la Passion :
« Père juste... ceux-ci ont reconnu que tu m'as envoyé. Je leur ai révélé ton nom et le leur révélerai,
pour que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux et moi en eux » (Jn 17,25-26)
c) La vie spirituelle chrétienne s'enracine dans le baptême
Nous sommes baptisés au nom du Père, du Fils et de l'Esprit.
Baptisés, nous devenons enfant de Dieu.
Baptisés, nous sommes plongés dans la Pâque du Christ qui a vaincu les forces de la mort et du mal.
En Jésus Christ mort et ressuscité, nous sommes sauvés. « Vous êtes ressuscités dans le Christ. » (1
Col 3, 1) Par le baptême, nous sommes délivrés du péché.
Baptisés, nous sommes régénérés : le baptême est une nouvelle naissance, nous entrons dans la
condition de l'homme nouveau, celui qui est créé selon le cœur de Dieu.
Baptisés, nous recevons le don de l'Esprit Saint et entrons dans la vie de l'Eglise, signe du Salut.
Baptisés, nous rejoignons une communauté chrétienne nous sommes invités à témoigner et à
vivre la fraternité.
Baptisés, nous sommes consacrés pour être envoyés à la suite du Christ. Dieu compte sur nous
pour annoncer la Bonne Nouvelle du salut pour tous.
Baptisés au nom du Père, du Fils et de l'Esprit, la vie spirituelle chrétienne est personnelle, mais ne
peut restée refermée sur chacune de nos personnes. La vie baptismale fondée dans la vie trinitaire
nous ouvre aux autres et au monde. Pour vivre en plein monde : ce monde, qui est le lieu de notre
rencontre avec Dieu. Il s'agit pour nous de reconnaître la présence de Dieu aujourd'hui au cœur du
monde où l'ivraie et le bon grain se mélangent, de découvrir Dieu à nos côtés, au milieu des frères.
Notre condition baptisés nous appelle à :
Rejoindre le Père dans son amour de la vie.
Rejoindre le Fils dans son combat pour la libération de l'homme.
Rejoindre l'Esprit qui unit dans la communion de l'amour, les différences respectées.
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d) La vie spirituelle s'inscrit dans le temps.
Avec des étapes
La vie spirituelle se fortifie dans le temps à partir des évènements personnels et collectifs qui ont des
retentissements pour nous. Dès le début du christianisme, les Pères de l’Église, commencèrent à
repérer, dans le cheminement de la vie intérieure, différentes étapes qu’ils s’attachèrent à classifier
afin d’aider les nouveaux croyants. Il s'agit de repérer et décrire comment la personne peu à peu,
aboutit à une union à Dieu telle Paul l'exprime : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi.
» (Ga 2, 20). La tradition de l'Eglise a utilisé plusieurs expressions pour marquer ces degrés et cette
croissance spirituelle : voie purgative-illuminative-unitive ou commençants-progressants-parfaits
(Augustin). La vie spirituelle comme la vie humaine n'est pas linéaire. Elle est marquée par des
périodes plus difficiles (crise, doute, nuit, acédie...) et cependant dans une dynamique, sur un chemin
de conversion, de croissance sur lequel nous avançons et nous sommes appelés à nous laisser
transformer, renouveler dans l'Esprit, appelés à grandir dans notre union avec Dieu telle que nous
atteignons une certaine maturité spirituelle et humaine qui peut aller jusqu'au dépassement de soi.
devenir adulte dans la vie et dans la foi, appelés à une certaine maturité spirituelle.
Epreuve du temps, étapes, degrés, croissance spirituelle : cela nous renvoie aux temps et étapes qui
structurent l'initiation chrétienne et le cheminement des catéchumènes et des néophytes. Cela nous
renvoie aussi à notre expérience de croissance dans la vie conjugale : les premiers temps après le
mariage, c'est la période de tous les possibles avec un certain engouement, chacun des jeunes
mariés est éperdument amoureux, passionné, puis c'est l'étape du quotidien il faut tenir dans la
durée, période de consolidation, avec patience et tempérance. Puis enfin, c'est l'étape l'amour
gagne en profondeur dans la fidélité, la sagesse allant jusqu'à l'abandon ou au dépassement de soi.
J'imagine qu'il y a quelque chose de cela aussi dans la vie d'un diacre : avec l'étape qui suit l'ordination
puis ce temps de consolidation et d'approfondissement du ministère jusqu'à tendre vers une certaine
plénitude.
Que ce soit dans la vie baptismale, conjugale ou diaconale, chaque étape est en effet à revivre tous les
jours, chaque pas franchi doit être réaffirmé, recommencé. La vie spirituelle n'est pas une course
d'obstacles qui compte sur nos seules forces. Elle est consentement à la vie de Dieu en nous qui ne
demande que notre amour, notre adhésion. Et enfin la croissance de notre vie spirituelle ne peut être
effective qu’en Église. Elle se nourrit de la vie sacramentelle et liturgique et trouve son
épanouissement dans cet amour réciproque qui est le commandement propre de Jésus de l'amour.
Le combat spirituel
Dans l’aventure de la vie du baptisé, le combat spirituel est un passage obligé. En effet, l’appel à suivre
le Christ en vérité et liberté conduit nécessairement au discernement des esprits et au combat spirituel.
En étant à l'écoute de ce que vivent les personnes, nous percevons ce désir de vivre, d’être aimé et de
créer qui sont au cœur du combat humain et spirituel. Entre l’injonction de la Genèse : « Le péché est
tapi à ta porte, il te désire. Mais toi, domine-le » et ce que Paul nous dit dans l’Epître à Timothée : «
Mon fils, continue le combat de la foi », il y a un abîme. Ce combat naît de la foi, en lien avec le Christ
de Pâques. Nous dépouiller du vieil homme pour nous laisser revêtir de l’homme nouveau est un
combat, le combat de toute une vie. Il pourra prendre des formes plus précises à certaines étapes de la
croissance de la vie humaine et de la vie dans l’Esprit, ou selon des événements, des solidarités à tenir
ou encore des décisions à prendre. Nous sommes traversés par des pensées, des sentiments, des
mouvements intérieurs divers. Tantôt nous faisons l'expérience de générosité, d'élan pour suivre le
Christ, tantôt le contraire. Pour progresser, pour avancer, il nous faut repérer ce combat intérieur, ce
qui se passe en nous et discerner d'où viennent ces alternances.
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