pour la première fois, les effets du drainage lymphatique

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COMMUNIQUE DE PRESSE
Bruxelles, le 30 novembre 2010
Cancers et lymphoedèmes : pour la première fois, les effets du
drainage lymphatique manuel démontrés et filmés
Pour la première fois, les effets fonctionnels du drainage lymphatique manuel
ont été démontrés et filmés chez des patientes grâce à une technique
d’imagerie dynamique non ionisante.
Cette approche originale issue d’une application de la fluorescence, exploitée en
ophtalmologie et angéologie, a permis aux chercheurs et cliniciens de l’ULB non
seulement de confirmer que le drainage lymphatique manuel accélère très
fortement la résorption et la circulation de la lymphe mais aussi de
cartographier le réseau lymphatique superficiel encore fonctionnel chez des
patientes souffrant d’un lymphœdème secondaire au traitement du cancer du
sein
Cette nouvelle technique d’imagerie fonctionnelle, simple et peu invasive,
enrichira les approches diagnostiques et thérapeutiques en oncologie et en
kinésithérapie. Elle donnera aux médecins, aux kinésithérapeutes et aux
chercheurs un outil supplémentaire pour l’exploration du système lymphatique
en leur apportant une visualisation claire des vaisseaux et des ganglions.
L’étude a été à été réalisée par JP. Belgrado, chercheur et assistant à l’ULB,
Faculté des sciences de la motricité –service de kinésithérapie et de
réadaptation, Dir. Pr JJ Moraine- en collaboration avec le Dr. G. Giacalone
chirurgien vasculaire de l’AZ Geel et le Pr. P. Bourgeois, chef de clinique du
Service de Médecine Nucléaire de l’Institut Bordet.
Les résultats de cette étude seront publiés en décembre dans la revue European
Journal of Lymphology and Related Problems
Les œdèmes lympho-veineux sont l’expression d’une stagnation de liquides complexes
dans des tissus comme le derme ou les espaces sous-cutanés. Ils sont généralement dus
à une réduction des capacités d’absorption ou de transport du réseau veineux et/ou du
réseau lymphatique. Les œdèmes lymphatiques secondaires font généralement suite aux
traitements du cancer lorsque le chirurgien a dû procéder à l’ablation de lymphonœuds.
La radiothérapie et la chimiothérapie viennent augmenter les risques de développement
de ces œdèmes. Ils apparaissent de manière différée chez environ 15% des patients.
Une fois le diagnostic de lymphœdème établit, les guides de bonnes pratiques
internationales préconisent une prise en charge par des soins de kinésithérapie
comprenant le drainage lymphatique manuel, de pose de bandages multicouches et du
port d’une contention élastique.
Ce traitement permet de réduire de façon parfois spectaculaire (voir photos) le volume
des membres œdémateux et redonne aux patients une image corporelle et une qualité de
vie appréciable sans l’intervention de médicament ou de chirurgie.
Toutefois, le drainage lymphatique manuel est aujourd’hui une forme de massage qui
selon les esprits et les expériences de chacun est considéré soit comme une supercherie
soit comme un véritable outil thérapeutique.
Les chercheurs médecins et kinésithérapeutes en lymphologie attendent depuis
longtemps un moyen simple, économiquement et éthiquement acceptable, pour étudier
les effets du drainage lymphatique manuel et des autres techniques instrumentales qui
participent à la réussite des traitements.
Aujourd’hui l’imagerie dynamique des vaisseaux lymphatiques et de leurs lymphonœuds
par fluorescence offre des perspectives intéressantes dans le domaine du diagnostic et
des traitements des pathologies lymphatiques.
Il s’agit d’une méthode d’imagerie où le médecin injecte sous la peau une solution de
vert d’Indocyanine (une substance très fluorescente) elle s’associe à l’albumine qui
cheminent quasi exclusivement par les vaisseaux lymphatiques après avoir quitté le site
d’injection et avoir rejoint le système lymphatique par un phénomène de résorption.
Une camera équipée de diode infrarouge excite la fluorescence et recueille l’image sur un
capteur sensibles aux UV. L’amplificateur, permet de voir en temps réel, la progression
du produit dans les vaisseaux lymphatiques situés sous la peau, jusqu’à une profondeur
de +/-1cm et plus, moyennant l’interposition d’une lentille spéciale.
Cette méthode a l’avantage d’être très peu invasive et surtout non ionisante (voir plus,
loin). Elle imprègne les vaisseaux lymphatiques et les lymphonœuds se dessinant sous
les yeux des examinateurs, au fur et à mesure de sa progression. Toute la topographie
du réseau lymphatique superficiel en lien avec la région anatomique injectée apparaît
comme une carte routière. Ces vaisseaux peuvent être directement dessinés sur la peau,
photographiés et ensuite communiqués au médecin et au kinésithérapeute pour cibler
son traitement (voir la vidéo).
Les aspects diagnostics ne sont pas à sous-évaluer, car la lympho-fluoroscopie peut aussi
apporter des informations précieuses lors d’interventions où le chirurgien est soucieux de
respecter les vaisseaux lymphatiques. Jusqu’à présent, il utilise généralement un colorant
bleu, mais qui a le désavantage de masquer parfois les structures anatomiques à l’œil du
chirurgien, ce que ne fait pas la « lympho-fluoroscopie ».
Actuellement la lymphoscintigraphie qui utilise des particules marquées par un isotope
radio-actif est l’examen de référence des pathologies lymphatiques. En cas de cancer,
elle permet notamment de repérer les lymphonœuds (ou ganglions) « sentinelles » qui
seront les premiers à être envahis par les éventuelles métastases. Si une fois repérés et
enlevés par le chirurgien, ces lymphonœuds ne sont envahis par des cellules
cancéreuses, les autres ganglions pourront être conservés évitant ainsi le risque de
développer des œdèmes des membres.
Même si les effets ionisants de ces examens lymphoscintigraphiques sont minimes pour
le patient et le médecin, cette approche « lympho-fluoroscopique » devrait permettre à
l’avenir d’éviter ou de limiter les indications d’injections de produits radioactifs
permettant de visualiser et d’étudier ces vaisseaux et nœuds lymphatiques
En conclusion, grâce à la « lympho-fluoroscopie », technique d’imagerie dynamique non
ionisante, les effets fonctionnels du drainage lymphatique manuel ont été démontrés et
filmés pour la première fois chez des patientes.
Cette étude a été à été réalisée par JP. Belgrado, chercheur et assistant à l’ULB, Faculté
des sciences de la motricité –service de kinésithérapie et de réadaptation, Dir. Pr JJ
Moraine-, en collaboration avec le Dr. G.Giacalone chirurgien vasculaire et lymphatique
AZ St. Dimpna, Geel. et le Pr. P. Bourgeois, chef de clinique dans le Service de Médecine
Nucléaire de l’Institut Bordet.
Il est certain que cette nouvelle technique est promise à un bel avenir pour tous ceux qui
s’intéressent au système lymphatique, qu’ils soient kinésithérapeutes ou oncologues.
Informations scientifiques :
J-P. Belgrado, Service de kinésithérapie et de réadaptation,
Faculté des Sciences de la Motricité, ULB :
02 555 38 89 ou 0475 63 34 34
P. Bourgeois, Service de Médecine Nucléaire,
Institut Jules Bordet, ULB
02 541 32 76 ou 0495 20 19 06
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