Les œdèmes lympho-veineux sont l’expression d’une stagnation de liquides complexes
dans des tissus comme le derme ou les espaces sous-cutanés. Ils sont généralement dus
à une réduction des capacités d’absorption ou de transport du réseau veineux et/ou du
réseau lymphatique. Les œdèmes lymphatiques secondaires font généralement suite aux
traitements du cancer lorsque le chirurgien a dû procéder à l’ablation de lymphonœuds.
La radiothérapie et la chimiothérapie viennent augmenter les risques de développement
de ces œdèmes. Ils apparaissent de manière différée chez environ 15% des patients.
Une fois le diagnostic de lymphœdème établit, les guides de bonnes pratiques
internationales préconisent une prise en charge par des soins de kinésithérapie
comprenant le drainage lymphatique manuel, de pose de bandages multicouches et du
port d’une contention élastique.
Ce traitement permet de réduire de façon parfois spectaculaire (voir photos) le volume
des membres œdémateux et redonne aux patients une image corporelle et une qualité de
vie appréciable sans l’intervention de médicament ou de chirurgie.
Toutefois, le drainage lymphatique manuel est aujourd’hui une forme de massage qui
selon les esprits et les expériences de chacun est considéré soit comme une supercherie
soit comme un véritable outil thérapeutique.
Les chercheurs médecins et kinésithérapeutes en lymphologie attendent depuis
longtemps un moyen simple, économiquement et éthiquement acceptable, pour étudier
les effets du drainage lymphatique manuel et des autres techniques instrumentales qui
participent à la réussite des traitements.
Aujourd’hui l’imagerie dynamique des vaisseaux lymphatiques et de leurs lymphonœuds
par fluorescence offre des perspectives intéressantes dans le domaine du diagnostic et
des traitements des pathologies lymphatiques.
Il s’agit d’une méthode d’imagerie où le médecin injecte sous la peau une solution de
vert d’Indocyanine (une substance très fluorescente) elle s’associe à l’albumine qui
cheminent quasi exclusivement par les vaisseaux lymphatiques après avoir quitté le site
d’injection et avoir rejoint le système lymphatique par un phénomène de résorption.
Une camera équipée de diode infrarouge excite la fluorescence et recueille l’image sur un
capteur sensibles aux UV. L’amplificateur, permet de voir en temps réel, la progression
du produit dans les vaisseaux lymphatiques situés sous la peau, jusqu’à une profondeur
de +/-1cm et plus, moyennant l’interposition d’une lentille spéciale.
Cette méthode a l’avantage d’être très peu invasive et surtout non ionisante (voir plus,
loin). Elle imprègne les vaisseaux lymphatiques et les lymphonœuds se dessinant sous
les yeux des examinateurs, au fur et à mesure de sa progression. Toute la topographie
du réseau lymphatique superficiel en lien avec la région anatomique injectée apparaît
comme une carte routière. Ces vaisseaux peuvent être directement dessinés sur la peau,
photographiés et ensuite communiqués au médecin et au kinésithérapeute pour cibler
son traitement (voir la vidéo).
Les aspects diagnostics ne sont pas à sous-évaluer, car la lympho-fluoroscopie peut aussi
apporter des informations précieuses lors d’interventions où le chirurgien est soucieux de
respecter les vaisseaux lymphatiques. Jusqu’à présent, il utilise généralement un colorant
bleu, mais qui a le désavantage de masquer parfois les structures anatomiques à l’œil du
chirurgien, ce que ne fait pas la « lympho-fluoroscopie ».
Actuellement la lymphoscintigraphie qui utilise des particules marquées par un isotope
radio-actif est l’examen de référence des pathologies lymphatiques. En cas de cancer,
elle permet notamment de repérer les lymphonœuds (ou ganglions) « sentinelles » qui