prospective - CCI de Toulouse

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les nouvelles des entreprises | n°11 - avril 2014
.14 prospective
Sortie de crise
ou monde nouveau ?
.18 stratégie
L’international,
un relais de croissance
multipolaire
actualité
agenda
07/04 Ouverture de la Semaine de l’industrie 12/04 Début de la 82 Foire
LE FIL / internationale
de Toulouse sur plus de 90 000 m² 16/06 Début d’un stage
« 5 jours pour entreprendre » à l’antenne CCI du Comminges. 25/06 Coup
e
d’envoi des 5 semaines de soldes d’été.
.17 avril
.5 & 6 juin
La CCI de Toulouse organise
son 3e Forum de l’industrie sur
le thème des marchés de demain :
« opportunités, stratégies
et pratiques industrielles ».
Les tables rondes seront
complétées par des présentations
flash de savoir-faire d’entreprises
et par des rencontres d’affaires.
8e édition du Forum Destination International à Toulouse,
au centre de congrès Pierre Baudis, sur le thème : « MidiPyrénées : exportons les savoir-faire de nos entreprises ».
L’objectif de ce rendez-vous annuel du commerce extérieur
régional est d’accompagner toutes les entreprises du
territoire qui souhaitent développer leur activité à l’export,
quel que soit leur degré de maturité à l’international.
.2 & 3 juillet
.30 juin/2 juillet
Le Toulouse Space Show (TSS)
2014 se tiendra du lundi 30 juin
au mercredi 2 juillet. Il associe
le Cnes, le Conseil régional,
Toulouse Métropole, la CCI
de Toulouse et le Sicoval.
Ce sera la 4e édition de cette
Semaine internationale des
applications spatiales, avec tables
rondes, exposition de 1 500 m²,
démonstrations, convention
d’affaires, évènements associés…
www.toulousespaceshow.eu
La CCI de Toulouse organisera
la première édition de Serviciz,
le salon de la communauté
des services, les mercredi 2
et jeudi 3 juillet à Diagora-Labège.
Au programme : expositions,
rendez-vous d’affaires, conférences
et ateliers.
.16 septembre
Forum économique de Toulouse, en ouverture de l’Innovation Connecting Show (ICS)
au parc des expositions de Toulouse. Thème choisi par la CCI de Toulouse pour
cette 4e édition : « Économie du futur : quelle mise à jour pour notre territoire ? ».
.21 / 23 octobre
C’est du mardi 21 au jeudi 23 octobre que
se tiendra le Siane 2014, au Parc des expositions
de Toulouse. Ce sera la 10e édition de ce salon
des partenaires de l’industrie du Grand Sud,
toujours avec le soutien et la forte participation
de la CCI de Toulouse. En 2013, le Siane a réuni
7 200 visiteurs (+ 20 % !), 14 000 m² d’exposition
(avec 500 entreprises et marques représentées)
et quelques 500 rendez-vous d’affaires.
.3/5 décembre
Aeromart Toulouse, la convention
d’affaires internationale des
industries aéronautiques et spatiales,
célèbrera sa 10e édition le mercredi
3 décembre au centre de congrès
Pierre Baudis (Aeromart Summit’)
et les jeudi 4 et vendredi 5 décembre
au parc des expositions (convention
d’affaires, ateliers, conférences
et accueil de délégations étrangères).
3 · avril 2014 - diccit
.sommaire
3200
.14
PROSPECTIVE
Sortie de crise
ou monde nouveau ?
Malgré des perspectives de croissance
qui demeurent faibles, y compris
à long terme, la sortie de crise
ne fait plus de doute pour
l’économie européenne.
3207
Dans quel monde
allons-nous alors entrer?
La réponse des économistes
Elie Cohen et Augustin Landier.
.18
STRATÉGIE
L’international,
un relais de croissance
multipolaire
diccit - avril 2014 · 4
.22
.30
Sur le terrain :
L’hyper-proximité
La CCI de Toulouse
Produits, services
et entreprises
à suivre
.28
.34
Interview :
Didier Suberbielle,
Nutrition & Santé
La cosmétique
végétale
de Jean-Christophe
.numéro 11 - avril 2014
.édito
.38
.34
.40
© David Bécus
Tendance’Herb :
une jeune pousse
du Crèce 2013
Le carnet de diccit
Les clubs d’entreprises
ont la parole
Alain Di Crescenzo,
.35
Croissance
certifiée
pour APP
En début d’année, l’annonce est tombée :
les investissements directs étrangers en France
auraient brutalement chuté de 77 % en 2013 selon
la Cnuced* ! Dans le même temps, l’Afii**, qui analyse
les projets d’investissement physique porteurs
d’emplois, recense 685 décisions d’investissements
étrangers en France en 2013, soit une baisse
de -1,2 % par rapport à 2012, permettant à terme
la création ou la sauvegarde de 29 631 emplois.
Si l’état des lieux varie d’un baromètre à l’autre,
tous s’accordent sur un moindre attrait de la France
pour les entreprises étrangères qui réclament avant
tout de la stabilité et de la simplicité. Plus près de
nous, Midi-Pyrénées confirme son attractivité :
elle se positionne parmi les 6 grandes régions
françaises où ont été localisés les deux tiers des
investissements étrangers en 2013. Elle s’est appuyée
pour cela sur le rayonnement de Toulouse
et sur le dynamisme de notre tissu économique.
En effet, quelle meilleure « terre d’accueil »
pour les entreprises étrangères qu’un département
qui a enregistré une progression du chiffre d’affaires
de +3,1 % en 2013, comme le rapporte notre enquête
de conjoncture auprès des entreprises de l’industrie,
des services et du commerce***. Premiers relais
d’attractivité, nos entreprises jouent un rôle majeur
dans la promotion du territoire et dans la captation
de nouvelles opportunités de développement,
continuons à leur apporter soutien et vitalité.
*Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement
**Agence française pour les investissements internationaux
***Enquête disponible sur www.toulouse.cci.fr
© Melania Avanzato
président de la CCI de Toulouse
.42
Parole d’expert :
Claudie Gallay
Trimestriel économique et d’information édité par la CCI de Toulouse - 2, rue d’AlsaceLorraine - BP 10202 - 31 002 Toulouse Cedex 6 - Tél. : 05 61 33 65 60 - Directeur de
la publication : Alain Di Crescenzo - Secrétaire générale de publication : Carole Shiff Rédacteur en chef : Christian Guillard, [email protected] - Conception graphique
et Direction artistique :
hima360 - Réalisation : Studio Urbain - Impression :
Imprimerie Delort - Ont collaboré à ce numéro : Josiane Gasquet, Bertrand Lamarque,
Anne Pujol - ISSN : 2119-260X - Commission paritaire : XXXX B 07176 - Dépôt légal :
Avril 2014 – Diffusion : 45 000 exemplaires. La rédaction de ce numéro a été achevée
le 25 février 2014 - Publicité : Régie RCM - Contact : Caroline Angibault, cangibault@
regiercm.com - Tél. : 05 61 11 19 96.
5 · avril 2014 - diccit
actualité
on en parle
TEXTOS > Corinne Cabanes & Associés (RH, Toulouse) a ouvert une agence à Bordeaux et signé des partenariats en Espagne,
en Angleterre et à Hambourg. > Synox Group (informatique, Toulouse) a remporté le 1er prix régional Sud-Ouest et le 3e prix national
du Deloitte In Extenso Technology Fast 50 2013. > Le groupe 3A Coop a rejoint Sodiaal Union. Après cette fusion-absorption, Sodiaal
Union est devenu le 4e acteur européen du secteur laitier. > Le Groupe Eurogiciel a ouvert des filiales au Canada (Montréal) et aux ÉtatsUnis (San Diego). Il était déjà présent en Angleterre, en Allemagne et en Espagne. > Les cabinets FidSud et CDBA (expertise comptable,
conseil et audit) se sont rapprochés au 1er janvier. Ils totalisent plus de 300 collaborateurs et 6 500 clients. > Valoris Développement
(franchiseur du réseau Temporis, Gagnac-sur-Garonne) a fêté en février l’ouverture de sa 100e agence d’emploi en franchise. > Le Groupe
des Chalets a fêté son 1 000e acquéreur dans l’accession sociale à la propriété en Midi-Pyrénées. > City One, groupe toulousain leader
dans les métiers de l’accueil, vise un CA de 140 M€ cette année, contre 117 M€ l’an dernier. > Actia a annoncé un CA 2013 de 303,7 M€,
en hausse de 5 %, avec une progression des ventes à l’international de 14,8 %.
Quelles perspectives pour 2014 ?
La CCI de Toulouse vient de mettre
en ligne sa nouvelle enquête de
conjoncture économique de la
Haute-Garonne, réalisée en partenariat avec la direction régionale
de la Banque de France. Cette étude
réalisée auprès de chefs d’entreprise de tous les secteurs d’activité
et de l’ensemble du département
comprend un volet Bilan 2013
et un volet Perspectives 2014.
Rappelons qu’à pareille époque l’an
dernier, cette enquête avait souligné le rôle moteur de l’industrie
et des services en Haute-Garonne
mais aussi la prudence des prévisions des chefs d’entreprise. Au niveau régional, selon la Banque de
France Midi-Pyrénées, 2013 a été
un peu plus favorable que prévu
avec notamment des chiffres d’affaires en croissance de 5,2 % dans
l’industrie (on a atteint les 10 %
dans l’aéronautique) et de 2,8 %
dans les services aux entreprises
et le transport-logistique. Par contre, le BTP a reculé de 0,5 %. Pour 2014, les
perspectives restent favorables pour l’industrie régionale avec une croissance de
5 % en chiffre d’affaires et de 7,7 % à l’export, selon l’analyse de Patrick Berger.
Mais le directeur régional de la Banque de France précise que « les chefs d’entreprise envisagent une légère baisse des effectifs, un recul des investissements et
des résultats d’exploitation toujours en demi-teinte en Midi-Pyrénées. Dans les
services aux entreprises, les dirigeants que nous avons interrogés envisagent une
progression de l’ordre de 3 %. Dans le BTP, le climat est toujours morose. Précisons
enfin que notre enquête a été réalisée fin décembre – début janvier, c’est-à-dire
avant les annonces concernant le pacte de responsabilité. »
L’enquête « Conjoncture économique des entreprises de la Haute-Garonne »
est à télécharger gratuitement sur www.toulouse.cci.fr
diccit - avril 2014 · 6
80 M€
C’est la capacité d’intervention directe
du groupe Irdi pour son exercice 20132014 à travers ses trois structures 
:
l’Irdi pour le capital de croissance, IrdiNov
pour l’amorçage et MPCroissance pour
le capital de proximité. Thierry Letailleur,
président du groupe, annonce un niveau
d’investissement jamais atteint depuis
une décennie.
Simplifier, c’est pour le logement, construire
davantage, plus vite et moins cher.
C’est répondre à un impératif à la fois
économique et social.
François Hollande, le 9 janvier à Toulouse.
Pour faciliter l’accès des TPE-PME aux
marchés publics de l’État, Midi-Pyrénées
a été choisi comme région pilote.
À la suite d’une démarche collaborative
menée notamment avec la CCI de Toulouse,
le Préfet Henri-Michel Comet a demandé aux
services placés sous son autorité de traduire
en actes le « choc de simplification » décidé
par le Président de la République : adaptation
des marchés aux capacités de proposition
des PME, assouplissement des exigences
sur leurs capacités financières, réduction
du nombre de documents à remplir et
de pièces à fournir (certaines doivent
simplement être tenues à disposition),
versement d’une avance de 20 % pour les
marchés inférieurs à 0,3 M€.
actualité
on en parle
Figurant dans le Top 10 mondial des
sociétés d’ingénierie, le groupe canadien
SNC-Lavalin emploie plus de 34 000 collaborateurs dans le monde et l’une de ses
multiples activités est la gestion d’aéroports. Après trois années de contrats précaires pour l’exploitation du site toulousain de Francazal, il vient d’obtenir une
concession pérenne (45 ans !) au titre
de la société Setfa, où il est majoritaire
aux côtés d’Aéroport Toulouse-Blagnac
(39 %) et de la CCI de Toulouse (10 %).
« Un nouveau partenariat pour un nouveau projet », résume Bertrand Bilger,
le président de cette SAS. Le comité de
surveillance est présidé par Jean-Michel
Vernhes, président du directoire d’Aéroport Toulouse-Blagnac. « Nous avons déjà
assuré la reconversion civile de Francazal
et développé des activités pour créer de
l’emploi. Nous allons à présent investir
10 M€ pour donner au site un formidable
nouvel élan. Cet aéroport constitue une
vraie opportunité pour notre territoire :
nous souhaitons faire de Francazal un
véritable outil de développement de Toulouse, de sa région et de son industrie
aéronautique, pour toujours plus d’attrac-
© Taillandier Architectes Associés
Le nouvel envol de Francazal
tivité », annonce Bertrand Bilger. « La vocation de Francazal est très claire : il n’est
pas question d’accueillir du trafic commercial, du fret, des vols d’entrainement.
Nos trois axes prioritaires sont l’aviation
d’affaires (en complément de ToulouseBlagnac), les activités pour la Défense et
l’industrie aéronautique dans toutes ses
composantes. Nous louons déjà plus de
33 000 m² à des sociétés comme Atlan-
tic Air Industrie (150 emplois), Sud Aéro
Formation, Harmony Aerospace, Intersud,
Aéro Sud Services, sans oublier Météo
France et le ministère de la Défense.
Nous proposons une offre très souple
de hangars, bureaux, salles de formation,
terrains constructibles. Et nous pouvons
réaliser des bâtiments « clé en main »
à la demande, de la conception du projet
jusqu’à sa réalisation et sa maintenance. »
La fusion de MPE et MPI, nos agences de développement et de l’innovation,
constituera le pivot d’un grand pôle économique régional.
© David Bécus
Martin Malvy, président du Conseil régional
C’est en novembre 2015 qu’Airbus Group prendra possession de son nouveau siège social désormais implanté
à Toulouse-Blagnac, tout à côté de l’aérogare d’affaires.
Le campus comprendra 3 bâtiments pour 1 500 salariés.
Il a été conçu par les architectes toulousains Calvo-Tran
Van et la première pierre a été posée le 14 janvier en
présence notamment de Tom Enders.
Le musée aéronautique Aeroscopia ouvrira ses portes cet automne
à Blagnac. « Il réunira tous les gènes de notre ADN aéronautique, tout
l’arbre généalogique d’Airbus », annonce Bernard Keller. Le maire
de Blagnac souligne qu’autour de l’exposition des avions, une véritable scénographie permettra aux visiteurs d’entrer de plain-pied
dans l’aventure aéronautique. Et le projet culturel porté par le gestionnaire (la société Manatour) ne vise pas qu’à faire découvrir l’histoire aéronautique et son ancrage local : il s’agit aussi de favoriser
la transmission des savoirs et savoir-faire, et de sensibiliser les jeunes
publics aux métiers aéronautiques.
+ 31 %
Le trafic aérien mondial devrait augmenter de
31 % d’ici 2017 selon les dernières estimations
de l’Association internationale du transport
aérien. Soit une progression annuelle de 5,4 %.
7 · avril 2014 - diccit
actualité
on en parle
ICS : Toulouse capitale
de l’innovation transversale
Un millier d’experts mondiaux de l’innovation et quelque 20 000 visiteurs professionnels sont annoncés pour l’Innovation
Connecting Show qui se déroulera du 16 au
18 septembre à Toulouse, au Parc des expositions avec, pour la journée d’ouverture,
la 4e édition du Forum économique de Toulouse. Thème choisi cette année par la CCI
de Toulouse : « Économie du futur : quelle
mise à jour pour notre territoire ? ». L’ICS est
placé sous le patronage du Président Hol-
lande et des ministres Fabius, Montebourg,
Pinel, Fioraso et Pellerin. Cette manifestation d’envergure bénéficie aussi du patronage de la Commission européenne. Sa marraine est Anne Lauvergeon, présidente de la
commission Innovation 2030. L’Innovation
Connecting Show s’inscrit dans la stratégie
de reconquête industrielle de la France et
de l’Europe, et il sera axé sur 5 thématiques
fondamentales : l’usine du futur, les technologies clés génériques, la biologie du futur,
les villes intelligentes, l’internet du futur.
Sous l’impulsion de la CCI de Toulouse, une
centaine de start-up seront regroupées au
sein d’un village innovant : « The Start-up
Place ». Avec ses 25 000 m² d’exposition
et sa centaine d’ateliers et conférences,
le forum vise à valoriser et faire la démonstration des technologies issues des besoins
et des usages, comme l’annonce Alain
Costes, membre élu de la CCI de Toulouse
et président du comité scientifique de l’ICS :
« Nous nous attacherons à identifier les
technologies qui auront avant tout valeur
d’application transversale. Dans les années
à venir, trois grands défis seront à l’origine
d’une révolution technologique, industrielle
et économique sans précédent : la périurbanisation, le vieillissement de la population
et la transition énergétique. C’est également
aujourd’hui que se pensent la biologie
et l’internet de demain. »
www.ics-show.com
TEXTOS
2013, année florissante
pour Tout-pour-IPhone
La start-up de Labège a frôlé
les 2 M€ de CA l’an dernier.
Elle a été créée en 2010
par Alexis du Puy de Goyne
alors qu’il était encore étudiant
à Toulouse Business School (TBS).
Novadys intègre
le groupe JVS
L’éditeur toulousain Novadys
(dématérialisation et gestion
de contenus) a rejoint le groupe
champenois JVS, spécialisé
dans les progiciels pour
les collectivités locales.
Le prix de la qualité
pour Continental
Continental Automotive Toulouse
a remporté le prestigieux prix
national Qualité Performance
2013 dans la catégorie Grandes
Entreprises. Continental
Automotive a fait appel
à la CCI de Toulouse pour
la préparation de sa certification
EN9100.
À Toulouse comme ailleurs,
l’immobilier d’entreprise constitue
une bombe à retardement pour ses
© SRCI Midi-Pyrénées.
propriétaires et ses utilisateurs :
il faudra plus d’un milliard d’euros
d’ici 2020 pour mettre aux normes
énergétiques les 3,6 millions de m²
de l’agglomération.
Philippe Rey, directeur régional d’Adyal.
Pierre Pélouzet, le médiateur national des
relations inter-entreprises, est venu à Toulouse
le 6 février pour rencontrer les chefs d’entreprise
et les acteurs socioprofessionnels de la région.
Il a présidé également la cérémonie de signature
de la « Charte Relations fournisseur responsables »
dans laquelle se sont engagées les entreprises
Rockwell Collins et Scopelec.
diccit - avril 2014 · 8
Pour revitaliser le site de Motorola
Toulouse, BPI group a signé un
partenariat avec le Crédit Agricole
Toulouse 31. Il s’agit d’offrir des
prêts bonifiés aux entreprises
créatrices d’emplois dans l’innovation, les télécoms, les TIC.
Des agences multicanal
pour le Crédit agricole
Le Crédit Agricole Toulouse
31 continue à développer ses
agences (plus de 140 à ce jour)
mais veut les transformer
en centres de relation multicanal
avec ses clients. Pour son
directeur général, Yvon Malard,
« la digitalisation est une
des mutations majeures
qui s’accélèrent, avec
le renforcement des
règlementations, les incertitudes
macroéconomiques
et la financiarisation du modèle
bancaire français. »
actualité
focus
Luchon attend les touristes
et le Tour de France
TEXTOS
© Jmemportes/OT.
La saison estivale se prépare à Luchon, avec
pour temps fort le passage du Tour de France
le mardi 22 juillet (en provenance de Carcassonne)
et mercredi 23 juillet (dans l’étape Saint-Gaudens
- Saint-Lary Soulan). La fréquentation de la «  reine
des Pyrénées » est trois fois plus importante l’été
que durant la saison de ski. La clientèle provient
principalement de Midi-Pyrénées, Aquitaine,
Bretagne et Ile-de-France et, pour l’international,
d’Espagne, Grande-Bretagne et Allemagne.
Luchon compte 2 
800 habitants permanents
mais totalise l’été près d’un million de nuitées
grâce à de multiples atouts : son cadre et son
climat, son établissement thermal et ses Espaces
Forme et Bien-être (avec vaporarium unique en
Europe), sa télécabine (Luchon – Superbagnères
en 8 minutes !), son choix d’activités culturelles,
sportives et de détente, son golf et ses 260 km de
circuits balisés pour les VTT…
27 M€ de rénovation pour
l’Holiday Inn Airport
L’Holiday Inn Toulouse Airport
(Blagnac) a fait peau neuve
avec 2,7 M€ d’investissement
pour rénover l’hôtel
(150 chambres, 600 m²
de salles de séminaire, piscine,
etc.) et pour le restaurant
« Black Angus » : un élégant
steakhouse dirigé par Yannick
Guillossou, un chef passé
par de grandes maisons
étoilées telles que Le Crillon
ou La Tour d’argent.
Ce restaurant de 52 couverts
vise un chiffre d’affaires
de 250 000 €.
Le prolongement de la ligne B du métro jusqu’à Labège est prévu
pour 2019. L’enquête publique va commencer dans quelques
semaines pour un lancement des travaux au début de l’an prochain.
C’est un investissement de 362 M€ pour un tracé de 5,36 km
avec 5 stations entre Ramonville et le terminus de La Cadène :
Parc technologique du Canal, INP, Innopole, Diagora et Labège.
© David Bécus
Le cluster DigitalPlace a créé un « advisory
board » pour renforcer le comité stratégique
de certains de ses adhérents TPE et PME.
Parmi les tout premiers à avoir mis à disposition
leur expertise et leurs réseaux, on trouve deux
conseillers techniques de la CCI de Toulouse :
Jack Barbieux, ancien président d’Aeroconseil
et de Rockwell Collins, et Henri-Paul Brochet,
ancien patron de Thales Alenia Space Toulouse.
Nous devons conjuguer nos
Agri Sud-Ouest Innovation et Aerospace
Valley ont décroché le label Gold « European
Cluster Excellence » décerné par la Commission
européenne. À la présidence des deux pôles de
compétitivité, Alain Chatillon et Agnès Paillard
espèrent que cette reconnaissance accroitra leur
visibilité à Bruxelles et à l’international.
diccit - avril 2014 · 10
efforts pour faire du tourisme
un des vecteurs du redressement
économique de la France.
Et Midi-Pyrénées a les atouts
pour participer à cet élan.
La ministre Sylvia Pinel,
lors des Assisses régionales du tourisme.
Inter Caoutchouc rejoint
le groupe Eynard Robin
Le groupe Inter Caoutchouc
(Toulouse, Bordeaux) avait été
repris en MBO en 2008 par
Jean-Michel Martineau avec
le fonds Multicroissance
et la holding Gefiroga (Roland
Garrigou). Après 6 ans
de collaboration et sur
les conseils de Novasens CF,
les actionnaires ont choisi
de céder Inter Caoutchouc
au groupe Eynard Robin
(découpe industrielle,
35 M€ de CA, soit 5 fois plus
qu’Inter Caoutchouc).
L’énergie positive de GA
GA va transférer d’ici la fin
de l’année son siège social
du parc de La Plaine :
ce nouveau bâtiment HQE
à énergie positive de 3 300 m²
sera une vitrine du savoir-faire
de l’entreprise toulousaine
spécialisée dans l’immobilier
d’entreprise.
actualité
focus
Le cluster Chimie verte
ouvre un nouvel horizon
privés de Toulouse et Midi-Pyrénées 
:
ils sont reconnus mondialement pour leur
expertise en matière de chimie verte.
Nous avons aussi des entreprises qui
excellent dans l’extraction et la valorisation
de molécules d’origine naturelle. Enfin,
en croisant nos savoir-faire avec les
compétences des autres filières, pôles,
clusters et structures de Midi-Pyrénées,
nous pourrons conquérir une part
significative des marchés qui émergent,
que ce soit au niveau local, national ou
mondial. » L’industrie chimique représente
près de 140 entreprises et plus de 5 000
emplois, en Midi-Pyrénées, principalement
en Haute-Garonne et dans le Tarn. La chimie
verte a représenté un chiffre d’affaires
mondial de 135 M$ en 2012. Ce volume
devrait doubler d’ici 2020.
© David Bécus.
Frappé de plein fouet par la catastrophe
d’AZF, le pôle chimique toulousain entend
se donner un nouvel horizon avec le
cluster Chimie verte. Ce cluster a été lancé
officiellement le 20 janvier après avoir été
initié par l’Union des industries chimiques
(UIC) de Midi-Pyrénées. Son président,
Cédric Cabanes, rappelle que l’objectif
de la chimie verte est de rendre la chimie
« moins polluante et plus sûre, tout en
renforçant l’efficacité de ses produits. »
« 
Notre objectif est de rapprocher les
entreprises pour faciliter les synergies,
et de les aider à générer de nouveaux
projets issus de l’innovation afin de
créer des richesses et des emplois sur
notre territoire. Notre cluster s’attachera
donc à favoriser les partenariats avec
les laboratoires de recherche publics et
11 · avril 2014 - diccit
actualité
tbs et aéroport
www.tbs-education.fr
Toulouse Business School
Think and Create
place
TBS
News
Aéroport
News
Aéroport Toulouse-Blagnac Depuis toujours un ciel d’avance
7 567 634
Le programme Bachelor de TBS est toujours aussi bien coté. Il a obtenu la deuxième place dans le classement publié fin
janvier par Le Figaro Étudiant.
TBS va élargir l’accès à la
première année de son
programme Grande école :
il ne sera plus réservé aux
étudiants de classes préparatoires mais ouvert à
des étudiants Bac + 2 de
formations très différentes.
Pour Isabelle Assassi, directrice du programme Grande
école, « il s’agit d’un choix stratégique en faveur d’une plus
grande diversité des profils pour Toulouse Busines School.
Avec ce nouveau concours, nous démocratisons l’excellence, et nous en sommes fiers ! »
Jean-Michel Vernhes, président du directoire d’Aéroport
Toulouse-Blagnac, prévoit une croissance du trafic passagers de 2 % cette année, après la pause marquée en 2013 :
+ 0,1 % pour un total de près de 7,6 millions de passagers.
Il faut dire que l’aéroport avait enregistré une progression
record de 20 % sur la période 2008-2012.
© David Bécus
2
e
www.toulouse.aeroport.fr
Grand Ciel : c’est le plan stratégique
2014-2018 de l’aéroport, avec trois
objectifs : renforcer la performance
du service aux clients, être un aéroport responsable et développer des
relais de croissance y compris dans
l’immobilier d’entreprise et l’hôtellerie.
Avec ses 700 hectares, la plateforme
aéroportuaire ne manque pas d’espace pour répondre
aux besoins du marché !
© David Bécus
© DR
Le nouveau management public sera le thème de la prochaine Journée internationale de la recherche de TBS,
le jeudi 17 avril, avec toute la problématique de la notion
de performance et de son évaluation dans le cadre du management public, des associations et du secteur « non-profit ».
Etihad à Toulouse-Blagnac ? Nous n’avons pas encore
de ligne Toulouse – Abu Dhabi mais le groupe Etihad arrive
à Blagnac via sa filiale Etihad Regional et l’ouverture d’une
ligne Toulouse-Genève en Saab 2000 de 50 sièges.
Au sein du groupe TBS, le CPA propose un entrainement
réalisé par des dirigeants pour des dirigeants. La dernière
promotion a reçu ses diplômes à l’occasion d’une soirée
dédiée à l’innovation managériale avec le philosophe
Emmanuel Toniutti et le sociologue Patrick Lemattre.
diccit - avril 2014 · 12
Rés@P1. Le parking P1 est désormais ouvert à la réservation
en ligne : stationnement garanti au plus près de l’aérogare
pour 4 € de plus.
enjeux
stratégie
13 · avril 2013 - diccit
enjeux
prospective
Sortie de crise
ou monde nouveau ?
Malgré des perspectives de croissance qui demeurent
faibles, y compris à long terme, la sortie de crise ne fait plus
de doute pour l’économie européenne.
Dans quel monde allons-nous alors entrer?
La réponse des économistes Elie Cohen et Augustin Landier.
5,5%
La croissance française
a été en moyenne de 5,3 %
entre 1949 et 1974,
de 2,2 % entre 1974 et 2007,
de 0,1 % entre 2007 et 2012.
La crise. Le mot finit par agacer l’économiste
Elie Cohen : « Depuis que je suis adulte,
nous sommes en crise. Cela ne veut plus rien
dire ! Il faut s’inscrire dans la durée pour
voir que c’est à partir de 1974 que notre
modèle économique a véritablement basculé. De la fin de la guerre jusqu’à 1974, nous
avons connu une période de rattrapage économique, avec une croissance accélérée, et
de rattrapage technologique, à partir de ce
que les Américains avaient développé avant
et pendant la guerre. Le modèle français,
l’appareil d’état étaient excellemment adaptés à cette stratégie de rattrapage autour
d’objectifs clairement définis. Ensuite, de
1974 à 1984, on ne s’est pas rendu compte
qu’on était en crise, on a continué à alourdir
considérablement les prélèvements publics,
les coûts de fonctionnement de la machine
France. Un seul exemple : un chômeur en
formation percevait une indemnisation
supérieure à son ancien salaire ! Dans ce
Nous sommes en train
de changer de modèle.
On est obligé d’inventer
autre chose.
© Fabien Thouvenin.
Elie Cohen
diccit - avril 2014 · 14
enjeux
prospective
La période de récession
qui s’est ouverte en 2009
a été d’une durée
et d’une intensité exceptionnelle.
INNOVATION ET
premier choc de compétitivité, on a véritablement perdu pied. En 1984, nouveau tournant majeur : le choix libéral européen. On
abandonne notre modèle colbertiste pour
le marché unique, la concurrence et la monnaie commune, qui nous interdit désormais
de recourir à l’inflation et à la dévaluation.
Mais on ne tire absolument pas les conséquences pratiques de ce choix. Le déficit
des finances publiques continue, s’accumule.
Et quand on essaye de le corriger, on fait
porter l’effort sur les entreprises et non sur
la consommation. Résultat, aujourd’hui, en
2014, la France aura pour la première fois
une croissance inférieure à la moyenne de
la zone euro. ». La période de récession qui
s’est ouverte en 2009 a été, il est vrai, d’une
durée et d’une intensité exceptionnelles.
C’est ce qu’observe Ronan Mahieu, chef
du département des comptes nationaux à
l’Insee. Dans son étude sur « L’économie
française de 1949 à 2012 », il note cependant que le rythme de croissance de l’économie française s’est nettement affaibli
dès le milieu des années 1970 : la croissance moyenne a été de 5,3 % par an entre
1949 et 1974 ; elle s’est réduite à 2,2 %
entre 1974 et 2007 ; elle a été proche de 0
(+ 0,1 %) entre 2007 et 2012. « La succession des chocs pétroliers de 1974 et 1979
a marqué une cassure et la fin des Trente
Glorieuses. L’inflexion de la croissance a eu
une incidence durable sur la consommation
et l’épargne des ménages, mais aussi sur les
déficits publics : les recettes sont devenues
moins dynamiques alors même que les dé-
INTERNATIONALISATION
Elie Cohen (www.elie-cohen.eu)
est directeur de recherche
au CNRS, professeur
à Sciences Po. Parmi ses
derniers ouvrages : « Crise
ou changement de modèle ? »
(La Documentation Française).
15 · avril 2014 - diccit
enjeux
prospective
penses croissaient plus rapidement, notamment en matière de santé et de protection
sociale. Le taux de marge des entreprises
comme le solde extérieur ont connu par
ailleurs des fluctuations fortes. La période
qui suit la récession de 2009, atypique par
son intensité, est caractérisée par un solde
extérieur des biens manufacturés dégradé
et par un retour très lent à la croissance.
Après la crise de 1975, nous avions retrouvé notre PIB d’avant-crise en seulement 6 trimestres ; après la récession de
1993, cela a pris 9 trimestres ; avec la récession de 2009, il en va tout autrement :
cinq ans après le début de cette récession,
au premier trimestre de 2013, notre PIB
était encore légèrement inférieur à celui
du premier trimestre 2009. »
Croissance positive
Aujourd’hui en tout cas, nous sommes bien en
sortie de crise, en France comme au niveau
européen, même s’il faut rester prudent
sur le niveau de la reprise. C’est l’analyse
d’Augustin Landier, de la Toulouse School
of Economics : « Les conséquences de la
crise ont été très amorties en France, notre
reprise ne sera donc pas très forte, mais
nous sommes bien en croissance positive
et le taux du chômage va commencer à
baisser. Au niveau européen, la croissance
La tertiarisation de l’économie
Évolution de la part des différents secteurs d’activité dans l’économie française (source : Insee).
va-t-elle s’accélérer pour rattraper le retard
pris au cours des cinq dernières années ?
Rien n’est moins sûr, du fait notamment
de la non-stabilisation des structures
européennes. Enfin, ne nous faisons pas
d’illusions sur le long terme : la croissance
en Europe sera plus proche de 1 et demi que
de 3 %. ». Pour la France, Augustin Landier
© David Bécus
Il est temps d’entrer dans l’ère
post-industrielle, dans une société
de services et une économie
dématérialisée.
Augustin Landier a obtenu son
doctorat en économie au Masachussets Institute of Technology. Il a enseigné à Chicago et
New-York, créé un hedge fund
et travaillé pour le FMI avant de
rejoindre la Toulouse School of
Economics en 2009. Son dernier
livre, avec David Thesmar :
« 10 idées qui coulent la France »
(Flammarion).
diccit - avril 2014 · 16
observe que le débat politique reste très
« autoréférentiel » : « On ne s’inquiète que
de notre modèle social et on continue de
croire qu’il a vocation à être adopté par
nos voisins et partenaires, alors qu’ils n’en
ont nullement l’intention et que nous n’en
avons plus les moyens. Ce modèle social a
été moulé pour la France des années 60,
quand la croissance était forte, quand le
chômage n’était pas un problème, quand
on pouvait promettre un niveau de retraite
élevé. Aujourd’hui, la concurrence fiscale
est une réalité. Les jeunes, les start-up, les
entrepreneurs n’hésitent plus à partir là où
ils trouvent un meilleur environnement :
moins de charges, moins d’incertitudes
règlementaires et fiscales, et pas de discours
« décliniste » décourageant. Quant à nos
grands groupes du CAC 40, pour la plupart,
ils n’ont plus en France la majorité de leurs
activités, ni de leurs salariés, ni de leurs
actionnaires. Prenons garde à ne pas perdre
leurs centres de décision. Quand on vient ou
quand on revient de l’étranger, on est frappé
par le manque de mobilité et même par la
peur de la mobilité de la plus grande partie
des Français. Il faut pourtant accepter que
nos parcours ne pourront plus se faire dans
la même ville, dans la même entreprise, ni
même dans le même métier. Il ne faut pas se
lamenter, il faut savoir saisir les opportunités.
Les jeunes s’adaptent à cette mobilité, à
ce nouvel équilibre du monde – ils n’ont
d’ailleurs pas le choix. Il faut recentrer nos
transferts sociaux vers les situations les plus
difficiles, et prendre garde aux inégalités
générationnelles qui deviennent très fortes.  »
L’économie de l’immatériel
Augustin Landier dénonce la « 
nouvelle
pensée unique » des responsables politiques
français, de droite comme de gauche,
avec leurs « idées qui coulent la France »,
enjeux
prospective
pour reprendre le titre du livre volontiers
provocateur qu’il vient d’écrire avec son
complice d’HEC David Thesmar : « Il faut
en finir avec le capitalisme de subvention
empoisonné par la nostalgie des Trente
Glorieuses. L’économie a basculé dans
l’immatériel. Il est temps d’entrer dans l’ère
post-industrielle, d’aller vers une société de
services et une économie dématérialisée.
C’est une tendance de fond, aussi forte,
et aussi décriée, que quand on est passé
d’une France agricole et rurale à une France
urbaine et industrielle. » Pour le professeur
à Toulouse 1 Capitole (et chercheur à l’IDEI),
on ne peut pas dupliquer dans tous les
secteurs industriels la réussite d’Airbus :
l’aéronautique est un cas très spécifique
avec le duopole mondial Boeing-Airbus. On
peut certes relocaliser des usines, mais en
les faisant tourner avec des robots, pas en
embauchant de la main d’œuvre : « C’est
dans les services que l’on créera de l’emploi,
c’est dans l’intelligence que l’on créera de la
valeur ajoutée. ». Elie Cohen note lui aussi
un problème spécifiquement français 
:
« Nous sommes le dernier pays à avoir tiré
les conséquences de nos erreurs dans une
économie de la connaissance mondialisée.
Il y a une sorte d’inaptitude collective à
infléchir notre politique. Depuis 1974, tous
nos gouvernants, toutes nos élites politicoadministratives ont fait la même erreur. On
a soutenu la demande et la consommation
avec un keynésianisme de bazar. Je dis
keynésianisme de bazar parce que je suis
keynésien et parce que Keynes n’a jamais
prôné des déficits publics sur la longue durée.
Or, depuis 1974, en permanence, quand
l’État a collecté 100, il a dépensé 110 ! ». Elie
Cohen dénonce aussi « l’activité législative
effrénée » et l’instabilité permanente de
l’environnement économique, social, fiscal,
financier, règlementaire. « On ne peut pas
changer les règles du jeu à l’infini. Fixons
le bon niveau de dépenses publiques et
permettons aux chefs d’entreprise de
faire leur métier dans un environnement
favorable et stabilisé. 
» En prend-on le
chemin ? « L’économie française commence
enfin à retrouver son niveau de 2007. Nous
sommes en train de changer de modèle mais
dans les soubresauts de crises fréquentes et
récurrentes », conclut Elie Cohen. Pour lui, la
France a un peu résisté à la crise grâce à la
diversification de son économie, grâce aussi à
son État-Providence. Mais « un nouvel ordre
économique a progressivement émergé et il
faut en prendre conscience : mondialisation,
avec la formidable ascension des pays
émergents et la fin de l’hyperpuissance
américaine ; financiarisation des économies,
avec la multiplication des crises financières ;
troisième révolution industrielle, avec
les technologies de l’information et de la
communication, des sciences du vivant et
des matériaux ; écologisation de l’économie,
2001 – 2011 : le bouleversement industriel
En dix ans, la part des États-Unis et du Japon dans le PIB mondial a reculé de plus de 30 %.
Celle de la Chine, de la Russie et du Brésil a plus que doublé. La France a reculé de 4,9 %,
nettement moins que le Royaume-Uni (- 21,4 %), l’Allemagne (- 12,8 %) ou l’Italie (- 10,3 %).
% de l’industrie (*) dans le PIB du pays
(*) Dont construction, eau et énergie. Années de référence : 2009 à 2011 selon les pays.
(Source : Banque Mondiale).
avec cette prise de conscience : nous vivons
dans un monde fini avec des ressources
naturelles épuisables ; il n’est simplement
pas possible matériellement d’envisager la
poursuite des tendances passées en termes
de croissance ou de consommation. On est
donc obligé d’inventer autre chose. ».
Innovation et internationalisation
Elie Cohen regrette ici le manque d’évolution stratégique des acteurs privés : « Avec
le niveau élevé et durablement élevé de nos
coûts salariaux, il fallait faire des efforts
intenses pour monter en gamme. Cela n’a
pas été fait et c’est une erreur stratégique
que l’on paye par exemple avec l’effondrement de notre industrie automobile. Nous
sommes pris dans le « sandwich hispanoallemand » : nos produits sont trop chers
par rapport aux pays du sud et n’ont pas
la qualité des pays du Nord. Nous avons
des coûts salariaux, fiscaux, sociaux d’un
pays du nord (et même supérieurs !) mais
nous avons une production de pays du sud.
Le rapport Gallois a permis d’officialiser
le diagnostic qui était déjà posé dans des
tonnes de livres et de rapports. Il ne faut
pas un choc de compétitivité ou un contrat
de compétitivité ; il faut les 2. Pour monter en gamme, il faut du temps, de la durée.
Donc un pacte de compétitivité. Mais il faut
aussi un choc de compétitivité immédiat
si on ne veut pas voir disparaitre encore
plus d’entreprises et continuer à perdre des
parts de marché à l’international. Nous
manquons d’entreprises, nous manquons
d’ETI et nous manquons aussi d’entreprises qui réussissent conjointement par
l’innovation et par l’internationalisation. »
17 · avril 2014 - diccit
enjeux
stratégie
l’international,
un relais de croissance multipolaire
L’amélioration de l’environnement
mondial et les espoirs de redressement
de notre compétitivité industrielle
devraient permettre à la France
de valoriser pleinement ses atouts
à l’international.
3200
3207
1200
diccit - avril 2014 · 18
La croissance devrait passer de 3 à 3,7 % cette année au
niveau mondial, de 0,2 à 0,9 % en France. Selon les dernières
prévisions du FMI, c’est donc bien à l’international qu’il faut
aller chercher la croissance et le business. La zone euro ne va
progresser que de 1 %. Les autres pays avancés vont avancer
beaucoup plus vite : 1,7 % au Japon, 2,4 % au RoyaumeUni, 2,8 % aux États-Unis. Les pays émergents, malgré
leur ralentissement, vont encore afficher des progressions
de 5,4 % en Inde, 6,1 % en Afrique sub-saharienne, 7,7 %
en Chine. Plus près de nous, l’Europe centrale et orientale
est donnée à + 2,8 % ; le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord
sont à + 3,3 %. « Il y a une véritable aubaine pour nos
exportateurs », analyse Alexandre Mirlicourtois, le directeur
de la conjoncture et de la prévision de Xerfi. « Le climat
des affaires s’est amélioré un peu partout fin 2013 et ce
mouvement se poursuit : sortie de récession de la zone
euro, poursuite de l’avancée japonaise, accélération de la
croissance américaine. Cette dynamique retrouvée des pays
avancés est un bon signal pour les exportations françaises,
d’autant que d’autres signaux permettent d’envisager un
léger redressement de la productivité et de la compétitivité
des entreprises. Nos entreprises ont besoin de refaire leurs
marges pour pouvoir investir, innover, embaucher et être
plus agressives à l’international. La production française est
globalement dans un niveau de gamme très sensible à la
concurrence étrangère. Il faut donc retrouver des marges et
des marges de manœuvre. »
enjeux
stratégie
Le taux de couverture de nos importations
par nos exportations s’est amélioré l’an
dernier pour la 3e année consécutive, mais
le déficit de notre commerce extérieur a
encore dépassé les 61 milliards d’euros.
Intégrer la notion
de chaîne de valeurs
C’est aussi ce sur quoi insiste l’économiste
Iana Dreyer. Spécialiste du commerce international, elle a réalisé pour l’Institut Montaigne un rapport appelant à « Refuser le
déclin » avec une série de propositions pour
renforcer notre présence dans les échanges
internationaux : « Malgré ses faibles performances à l’export – on le voit dans la
dégradation continue de notre balance
commerciale depuis une dizaine d’années –,
l’économie française est dotée de nombreux atouts dans l’industrie et les services.
La dynamique
retrouvée des pays
avancés est un
bon signal pour
les exportations
françaises.
Alexandre Mirlicourtois
© DR
87,7 %
ANALYSE
Alexandre Mirlicourtois est le directeur de la conjoncture et de la prévision du Groupe
Xerfi, leader indépendant des études économiques sectorielles (www.xerfi.com)
(Source : Douanes).
Reste à redonner de la compétitivité à
notre industrie, à définir une stratégie globale de projection dans l’économie européenne et mondiale, et à intégrer la notion
de chaîne de valeurs dans le commerce
international de biens et de services : le
commerce international aujourd’hui est
en grande partie un échange de biens et
de services intermédiaires dans un processus de production transnational. Pour
nos PME, il s’agit de s’y positionner de
manière favorable. Cette notion n’est pas
encore suffisamment perçue par les petites et moyennes entreprises, alors que
ce sont les entreprises les mieux insérées
dans ces chaînes de valeur européennes
et internationales qui non seulement
exportent le plus mais sont aussi les
plus productives, les plus innovantes et
les plus créatrices d’emplois qualifiés. ».
Et Iana Dreyer d’expliquer : « Il ne faut
pas en rester au seul réflexe mercantiliste de vendre nos produits et nos services à l’étranger. Pour exporter plus, il
faut savoir importer davantage – notam-
ment des composants et des biens et
services intermédiaires, pour se concentrer sur des compétences à forte valeur
ajoutée : la R&D, l’innovation, le design,
le marketing, certaines activités d’assemblage sensibles… Il n’y a pas d’autre façon
d’accroître sa compétitivité et d’attirer
des capitaux. La production industrielle
de masse qui est délocalisable à merci
n’a pas beaucoup d’avenir en France. Nos
grands groupes, pour la plupart, ont réussi à opérer cette mutation. Nos PME ont
un peu raté le coche, à la différence de
leurs homologues de l’Europe du Nord.
On en revient au problème de fond :
trouver l’environnement économique,
institutionnel, réglementaire, fiscal et
financier qui favorise le développement
des PME. Les réformes en cours vont
dans le bon sens, y compris la volonté
affichée d’approfondir la décentralisation
et de réduire le mille-feuille administratif, pour assurer une meilleure adéquation entre les politiques de développement territorial et les besoins des PME.
19 · avril 2014 - diccit
enjeux
stratégie
Reste à voir ce qui se concrétisera réellement
en pratique. Il est sûr que c’est au niveau
régional que des politiques mieux adaptées
aux PME pourront jouer un rôle majeur.
C’est ce que réussissent les pays moins
jacobins que la France, des états fédéraux
comme l’Allemagne. Prenez l’exemple des
clusters : en Grande-Bretagne, aux ÉtatsUnis, ils sont nés spontanément autour de
grandes universités. Il y a eu un processus
naturel d’agglomération de compétences et
d’actions dans un environnement facilitateur. En France, l’évaluation de fin 2011 a
pointé des problématiques assez typiques
de notre pays : l’aspect un peu trop politique
des subventions, le poids des interventions
venues « d’en haut », l’environnement règle-
mentaire compliqué qui freine le potentiel
de ces initiatives. Par contre, l’État a tout son
rôle à jouer en matière de diplomatie économique : faire connaitre nos produits et nos
savoir-faire, attirer des investisseurs étrangers. L’État a aussi son rôle à jouer dans
la diplomatie économique et commerciale
européenne : les PME françaises, allemandes,
anglaises, italiennes ont les mêmes défis
à relever quand elles exportent : par exemple
des droits de douane élevés auprès des
pays partenaires, des procédures complexes
de reconnaissance de standards techniques,
le respect des innovations ou l’ouverture
des marchés publics. Mieux vaudrait travailler ensemble à l’échelle du monde plutôt
que de se faire concurrence entre nous. »
Malgré ses faibles performances
à l’export, l’économie française
est dotée de nombreux atouts.
© DR
Iana Dreyer
diccit - avril 2014 · 20
Iana Dreyer est une économiste spécialiste du
commerce international (www.ianadreyer.net).
Elle est l’auteur du récent rapport de l’Institut
Montaigne « Refuser le déclin. Propositions pour
renforcer notre présence dans les échanges
internationaux »
Les pays européens :
clients ou concurrents ?
L’Europe reste notre principal débouché, et
c’est en Europe que la France a perdu le plus
de parts de marché. Pour Alexandre Mirlicourtois, « l’Europe est naturellement la zone
« à portée de tir » des PME françaises. Mais
l’Europe du Nord ne sera pas la zone la plus
dynamique à moyen terme. Quant à l’Europe
du Sud, il ne faut pas se laisser tromper par
les bonnes croissances annoncées, il ne faut
pas oublier l’ampleur de la crise que ces pays
ont traversée. La Grèce affiche des prévisions enviables, mais même avec une croissance soutenue, elle ne retrouvera pas avant
dix ans son niveau de 2007. Dans l’immédiat, l’Europe du Sud sera plus un concurrent
qu’un marché pour nos exportateurs. » C’est
aussi ce qu’observe Iana Dreyer : « La France
doit approfondir son mouvement de réforme
face à l’Allemagne mais aussi face aux pays
de l’Europe du Sud qui ont fait des réformes
importantes sous la pression de la crise et
qui attirent de nouveau les investisseurs. »
Du côté des pays émergents, la croissance
y ralentit mais des potentiels considérables demeurent : l’émergence d’une classe
moyenne à l’échelle de pays comme la Chine
ou le Brésil, ce n’est pas rien ! Mais ce sont
des marchés difficiles à pénétrer et les opportunités n’y sont pas sans risques. « Nous
sommes dans un monde de sables mouvants », pour reprendre l’image d’Alexandre
Mirlicourtois, qui souligne aussi que l’Afrique
mérite beaucoup d’attention. Il fait remarquer
« l’intérêt de la Chine pour ce continent, et
pas seulement pour ses matières premières :
coût de main d’œuvre très bas, marché en
croissance, amélioration progressive de la
stabilité politique. La France dispose d’atouts
évidents sur ce continent, avec tous les pays
où elle a laissé sa langue et sa culture administrative et juridique. Une partie des élites
africaines continue à se former dans nos
grandes écoles et universités. Former les
élites, c’est placer ses pions pour l’avenir.
Toute perte d’influence, notamment face aux
États-Unis, sera préjudiciable à terme. »
Un rêve américain
devenu réalité
Quant aux États-Unis, avec leur capacité de
rebond toujours étonnante, ils sont aussi à la
portée de certaines PME, comme le prouve
Pole Star, la société toulousaine spécialisée
dans la localisation indoor. « Nous sommes
sur le marché de la mobilité, un marché
structurellement trop petit en France. Pole
Star ne peut qu’être international », explique
son fondateur et dirigeant, Christian Carle.
« L’export a représenté le quart de nos revenus l’an dernier et ce sera au moins la moitié
l’an prochain. Nous nous sommes implantés aux États-Unis pour nous rapprocher de
notre écosystème naturel et pour développer
nos ventes. Avant de gagner des contrats, il
faut gagner la confiance, et cela ne se fait pas
à distance. Si le rêve américain est devenu
une réalité pour Pole Star, Christian Carle
reconnaît qu’il faut réunir quelques atouts
préalables : « Avoir quelques références
clefs dans son pays d’origine et miser sur les
réseaux pour gagner du temps en s’appuyant
sur l’expérience des autres. Cela suppose
d’accepter le partage, voire le regroupement,
d’autant que les Français sont très nombreux
ici et que la technologie française est reconnue. Je milite pour qu’un pont se mette en
place entre Toulouse et la « Bay Area » qui
va de San José à San Francisco, puis peutêtre avec Israël et pourquoi pas la Chine. Toulouse et sa région ont des atouts de niveau
international dans l’économie numérique. ».
Conclusion de Christian Carle : « Nous avons
les moyens et les compétences pour rayonner dans le monde. Il faut aussi en avoir l’ambition. Et il faut que les autorités nationales
et régionales poursuivent leur mutation
et qu’elles acceptent, comme l’a souhaité
le Président Hollande lors de son discours
© DR
enjeux
stratégie
Christian Carle est le PDG de la
société Pole Star, implantée à Toulouse et Paris, ainsi qu’à Palo Alto,
dans la Silicon Valley
devant les entrepreneurs français à San Francisco le 12 février dernier, qu’une entreprise
peut être française et créer des emplois
en France tout en ayant hors de France
une partie de sa production, de ses équipes
de conception voire son centre de décision
et ses partenaires financiers. »
21 · avril 2014 - diccit
synergies
sur le terrain
La CCI de Toulouse proche
de l’hyper-proximité
Une CCI encore plus présente sur le terrain,
dans toutes ses actions, sur tous ses évènements et dans tous ses secteurs d’accompagnement : c’est la stratégie annoncée par
le président Alain Di Crescenzo pour cette
année 2014. Une stratégie qui se résume en
un mot d’ordre : l’hyper-proximité. « C’est
là que réside notre valeur ajoutée. C’est
ler les dirigeants dans le développement
de leur entreprise et pour leur simplifier
la vie, tout particulièrement dans les relations entreprises-administrations-collectivités. » Pour marquer le lancement de cette
politique, la compagnie consulaire a choisi
Montesquieu-Volvestre pour la première
partie de ses traditionnels vœux à la presse,
là que nous attendent, au quotidien, les
chefs d’entreprise qui nous ont élus. C’est
le 23 janvier, dans les locaux de Volvestre
Foie Gras. L’entreprise familiale d’Elisabeth
Patignac a en effet accueilli la première des
Rencontres Entreprises et Territoire organisée par la Chambre : 90 minutes de dialogue entre élus de la CCI de Toulouse et une
cinquantaine de chefs d’entreprise du Volvestre. « On est tellement meilleur quand
on se parle, quand on travaille en réseau,
quand on chasse en meute », rappelle Alain
Di Crescenzo. La rencontre a été suivie non
seulement par les journalistes mais aussi
L’hyper-proximité doit être
un véritable levier d’efficacité
au service des entreprises.
là que nous pouvons faire jouer un véritable levier d’efficacité pour mieux épau-
diccit - avril 2014 · 22
synergies
sur le terrain
Les Rencontres
Entreprises et Territoire
Inaugurées le 23 janvier à Montesquieu-Volvestre, les Rencontres
Entreprises et Territoire ont été conçues par la CCI de Toulouse avec
un triple objectif :
. faire mieux connaître les services offerts par la Chambre ;
. être mieux à l’écoute des besoins des chefs d’entreprise ;
. rapprocher les chefs d’entreprise d’un même territoire : ils ont tout
à gagner à mieux se connaître, à échanger, à travailler ensemble.
Le principe de chaque rencontre est de réunir, sur le site d’une entreprise,
les dirigeants d’une zone géographique précise de la Haute-Garonne, avec
la participation d’élus et de collaborateurs de la CCI, en présence aussi
de responsables de clubs et réseaux d’entreprises du territoire concerné.
« Ce sont des rencontres que nous voulons 100 % pragmatiques,
opérationnelles, interactives », annonce le président Alain Di Crescenzo.
Zoom
sur les délégations
de la CCI de Toulouse
Qui n’a jamais entendu un chef d’entreprise dire
« J’ai des difficultés de trésorerie » ?
Dans le cycle de vie de toute entreprise,
les difficultés sont partie intégrante, et il faut
savoir s’y préparer ; l’expérience montre que
plus le diagnostic est précoce et plus les mesures
mises en œuvres seront efficaces. La trésorerie
est le révélateur le plus visible des difficultés.
Face aux difficultés, l’entrepreneur ne doit pas
rester seul. Pour ce faire, la CCI de Toulouse
a été chargée par le Préfet de la Haute-Garonne
de mettre en place une charte réunissant tous
les acteurs intervenant dans le soutien
aux entreprises en difficulté afin de coordonner
leurs actions autour d’un mémento et d’un site
internet. Ceux-ci développent une véritable
méthodologie de la prévention, donnant l’accès
direct à tous les dispositifs de soutien.
Le site offre un outil de dialogue avec la cellule
par les représentants des juniors
entreprises des grandes écoles et
universités toulousaines, les représentants de cette Génération E dont
on a tant besoin, notamment pour
reprendre les milliers d’entreprises
régionales dont les dirigeants ont
plus de 55 ans. « Les entreprises
ne vivent pas hors-sol », poursuit
le président de la CCI de Toulouse.
« Chaque territoire a ses spécificités
et la Haute-Garonne est riche de la
diversité de ses entreprises et de
ses territoires. Nous voulons donc
une chambre plus efficace, plus
lisible, plus influente, et aussi plus
présente sur le terrain afin d’apporter aux entreprises un accompagnement parfaitement ciblé, y compris
en matière de prospective et d’anticipation face à un monde qui va de
plus en plus face à une concurrence
de plus en plus mondiale. »
www.toulouse.cci.fr
de prévention du SGAR et de la CCI de Toulouse,
où le travail est animé par le vice-président
Gérard Trullen.
Ce site « www.tpe-pme-prevenir-31.com »
doit être connu de tous les chefs d’entreprise
qui se posent des questions sur le devenir
de leur entreprise. Le fonctionnement
de la charte est analysé lors des réunions
régulières sur l’économie qui se tiennent
à la préfecture.
23 · avril 2014 - diccit
synergies
sur le terrain
Les commissions
en action
La CCI de Toulouse va s’impliquer encore plus dans le Sud toulousain. La Chambre
a signé le 20 janvier une convention de partenariat avec le Syndicat mixte du pays
du Sud toulousain, à l’initiative notamment de deux vice-présidents de la CCI :
Thierry Dumas et Michel Roux. Le texte ratifié par les présidents Alain Di Crescenzo
et Gérard Roujas vise à partager une stratégie globale de développement qui
viendra compléter très naturellement le volet économique du schéma de cohérence
territoriale (Scot) du Sud toulousain. « Nous pourrons notamment décliner cette
stratégie sur la politique d’offre foncière, sur le développement des filières et sur
l’animation économique du territoire », annonce Alain Di Crescenzo. Le président
© David Bécus
L’inauguration des nouveaux locaux de
la Fnaim 31 a été l’occasion, pour Alain
Di Crescenzo, de saluer le dynamisme de sa
présidente Emmanuelle Lassalle-Michel et de
rappeler l’engagement de la CCI de Toulouse
en faveur de la profession immobilière,
notamment sous la conduite de deux de ses
élus, Bernard Farjounel et Patrick Lafforgue.
Bernard Farjounel préside le Club de veille
immobilier qui existe depuis 2002. Plus récent,
le Groupe de réflexion sur l’immobilier est
animé par Patrick Lafforgue et permet de
rassembler les acteurs de la filière, notamment
à l’occasion des Rencontres de l’immobilier.
de la CCI de Toulouse accorde aussi un caractère prioritaire à la requalification
et au développement du site de Boussens : « Ce site bénéficie de réels atouts :
une culture industrielle bien ancrée, un positionnement géographique favorable,
des axes de transport intéressants. À l’image de Boussens et, plus largement,
du Sud toulousain, les territoires un peu éloignés de la métropole représentent
des relais de croissance et donc d’emplois mais ils sont aujourd’hui trop peu
exploités. Nous devons renforcer leur attractivité et concrétiser leur potentiel
de développement économique. » Cette convention avec le Syndicat mixte du
Pays du Sud toulousain est aussi une nouvelle occasion de rappeler que la CCI
« de Toulouse » a compétence sur l’ensemble du département de la Haute-Garonne.
Des chefs d’entreprise acteurs de leurs
territoires : c’est ce que recherche la CCI de
Toulouse pour constituer son réseau de délégués
territoriaux. Il s’agit de consolider la proximité
et l’ancrage de la Chambre sur l’ensemble de
la Haute-Garonne, tant auprès des entreprises
que des collectivités territoriales en améliorant,
d’une part la veille économique et, d’autre part,
la circulation réciproque de l’information entre
la CCI et les territoires afin de renforcer la voix du
monde économique. À noter aussi que le réseau
des délégués territoriaux, choisis en priorité
dans les clubs d’entreprises, les associations de
commerçants et les autres réseaux économiques
locaux, constituera un vivier de candidats pour
les prochaines élections consulaires, avec le
souci d’une meilleure représentativité féminine
et géographique.
TEXTOS > Les élus du commerce ont profité de la période des vœux pour aller de nouveau à la rencontre des commerçants des
marchés toulousains, sous la conduite d’Alain Di Crescenzo, Michel Roux (vice-président Commerce) et Christine Le Galo (présidente
de la commission Commerce). > La 6e Nuit des réseaux a réuni quelque 800 participants à l’initiative de 45 clubs et réseaux
d’entreprises. Partenaire de l’évènement, la CCI de Toulouse y fut représentée par Patrick Igon, président de la commission Services.
Une bonne occasion pour présenter Ecobiz, la nouvelle plateforme internet de la Chambre. > La proximité de la CCI de Toulouse avec
les entrepreneurs passe aussi par TLT. Le magazine hebdomadaire « Point éco » permet en effet d’aborder l’actualité économique
en mettant en avant les entreprises de notre territoire. Cette émission est relayée sur le site internet et sur les réseaux sociaux
de la Chambre, ainsi que dans la newsletter de La Dépêche du Midi.
diccit - avril 2014 · 24
synergies
portraits d’entrepreneurs
AMDS développe son expertise
du traitement de surface
© David Bécus
Créée il y a tout juste quatre ans, la société
toulousaine AMDS va atteindre le million
d’euros dans les solutions de traitement de
surface (sablage, grenaillage, peinture et
tout leur environnement). Son fondateur,
Michel Devoitin, valorise ainsi sa double
expérience du métier, côté production
puis côté distribution, par exemple chez
Péchiney, auprès de centres de profit
Aéronautique, et au sein du groupe
Wheelabrator. Sa plus grande satisfaction,
outre la création d’emplois, est la
reconnaissance que lui accordent à la fois
ses clients et ses fournisseurs : « Nous
sommes un véritable partenaire des
entreprises industrielles et du bâtiment
du Sud-Ouest, de l’artisan à la très grande
société. Là où les fabricants et distributeurs
sont de moins en moins présents sur le
terrain, nous offrons expertise, proximité
et réactivité, avec un stock de pièces et
accessoires toujours disponibles dans
Betem amplifie sa stratégie Export
L’international est déjà bien présent
dans l’activité du groupe Betem :
Europe de l’Est, Qatar, Canada, Afrique
francophone, Maghreb... Mais le bureau
d’études toulousain a décidé de se doter
cette année d’une filiale totalement
dédiée à l’export pour bénéficier
davantage des opportunités offertes
dans ses métiers de l’ingénierie haut
de gamme (bâtiment, infrastructure,
environnement). Le groupe a été fondé
par Alain Bittard en 1967. Il y a 10 ans,
Midi-Pyrénées représentait encore 90 %
de son chiffre d’affaires. Aujourd’hui,
55 % de l’activité se fait hors région :
le groupe est présent sur 11 sites en
France (métropole et Guyane) avec 200
salariés et un CA de 17 M€. Sur les 10
ans à venir, Betem table sur un effectif
d’au-moins 500 personnes : le seuil
nécessaire pour profiter d’opportunités
haut-de-gamme à l’international.
www.betem.fr
diccit - avril 2014 · 26
notre show-room de Saint-Martin du
Touch. Nous savons analyser les besoins
propres à chaque client pour trouver
la réponse la plus performante, quitte
à concevoir nous-mêmes une solution
spécifique et économique, par exemple
un équipement automatisé... 
». AMDS
travaille à 50 % pour l’aéronautique, à
30 % pour les autres secteurs industriels
et à 20 % pour le BTP : « Les technologies
sont assez proches et évoluent sous les
mêmes contraintes. Ainsi, nous faisons
partie du consortium Solgreen, labellisé
par Aerospace Valley pour répondre
à la prochaine interdiction du chrome
hexavalent dans le traitement de surface.
Nous sommes aussi des fidèles du salon
Siane et du stand collectif que la CCI
de Toulouse y organise chaque année
pour dynamiser la croissance des TPEPME de la Haute-Garonne. »
www.amds-tds.com
Double-D communique
ses valeurs éthiques
Création graphique et PAO, création de sites internet,
communication rédactionnelle, gestion des relations
presse : l’agence de communication toulousaine
Double-D réunit ces quatre spécialités mais se distingue
d’abord par son engagement dans une démarche
durable, à la fois éco-responsable et solidaire.
Cet engagement se traduit notamment par une
action de mécénat de compétences au profit
de l’Unicef 31. C’est aussi une façon spécifique d’aborder
chaque client, chaque marché : « J’ai créé Double-D
en octobre 2010, après avoir été chargée de com’ dans un cabinet juridique parisien
puis pour une entreprise agroalimentaire de la région », rappelle Isabel Leon,
« et je peux dire aujourd’hui que mon agence fonctionne bien. Je suis fière de
pouvoir affirmer qu’il est possible d’associer économie et solidarité, de s’épanouir
professionnellement en donnant du sens à son travail, de réussir dans les affaires sur la
base de valeurs humaines et éthiques. Une communication intelligente peut réellement
avoir un impact environnemental (et un coût) très réduit sans rien perdre en efficacité. »
www.double-d-com.fr
synergies
portraits d’entrepreneurs
Nexio mise sur l’innovation,
l’international et les grands comptes
Leader français en compatibilité électromagnétique (CEM), la PME toulousaine
Nexio affiche une croissance moyenne
de 30 % l’an depuis sa création en 2003.
Elle est ainsi passée de 3,2 à 4,2 M€ de
chiffre d’affaires l’an dernier, dont près de
Au total, Nexio Group est présent dans 30
pays, jusqu’en Chine, avec ses propres
agences à Shanghai et Montréal. Et Nexio
vise une diversification pays qui ira de pair
avec une diversification produits, dans le
domaine des essais mais aussi dans la simu-
ondes électromagnétiques, que ce soit dans
l’aéronautique, le spatial, l’automobile ou
les autres secteurs industriels. » Nexio va
concrétiser cette année plusieurs projets
de partenariats avec des laboratoires de
recherche et va aussi mener une stratégie
30 % à l’export : « Nous avons doublé notre
activité à l’international, nous l’avons même
multipliée par 4 aux États-Unis. Quant à
l’Allemagne, c’est devenu notre premier
marché, devant la France ! », se félicite Frédéric Amoros-Routié, le fondateur de Nexio.
lation numérique HPC (Calcul Haute Performance). « L’innovation est au cœur de
notre activité », rappelle Frédéric AmorosRoutié. « C’est par l’innovation que nous
avons permis à nos clients de transformer
en valeur ajoutée les contraintes liées aux
© David Bécus
Nexio vise une diversification
pays en lien avec une
diversification produits.
plus offensive sur les grands comptes dans
les services. L’entreprise comptera une
soixantaine de salariés d’ici la fin de l’année.
Elle vise un chiffre d’affaires de 10 M€ à
l’horizon 2020.
www.nexiogroup.com
H&D lance une académie
de l’agilité et de l’excellence
Le cabinet conseil toulousain Hommes &
Développement vient de fêter ses 20 ans.
Spécialisé dans la performance de l’entreprise (stratégie, ressources humaines,
organisation), H&D est un « révélateur
d’excellence 
» comme l’explique son
fondateur, René Rouillé : « Nous accompagnons les dirigeants et leurs équipes
dans une démarche systémique d’excellence. Nous travaillons tant sur la stratégie de l’entreprise que sur l’efficience
des équipes et des processus. Seule l’as-
sociation des hommes, de l’organisation
et de la stratégie permet de produire un
ensemble cohérent et gagnant. » Pour
accompagner ses 20 ans, Hommes & Développement a annoncé une académie dédiée au coaching et au management agile,
l’Adac (Académie pour le déploiement de
l’agilité et de la confiance). L’Adac ouvrira
ses portes en septembre. Son objectif est
d’accompagner et d’aider les décideurs à
faire face aux changements induits par les
nouvelles formes de compétitivité émer-
gentes, en particulier pour les PME de la
filière aéronautique régionale. Une façon
de compléter le travail effectué pour
le pôle de compétitivité Aerospace Valley
sur ce thème de l’agilité et de la confiance.
Ancien sportif de haut niveau (deux fois
champion de France de karaté), René
Rouillé est membre associé de la CCI de
Toulouse et conseiller technique de la CCIR
Midi-Pyrénées où il est en charge des
relations économiques avec l’Asie.
www.hetd.fr
27 · avril 2014 - diccit
Didier Suberbielle
Président du directoire
de Nutrition & Santé
synergies
interview
La saine croissance
de Nutrition & Santé
Né à Toulouse d’un père vétérinaire et d’une mère pharmacienne, Didier Suberbielle
a co-fondé la première chaîne de parapharmacies (Parashop) avant de rejoindre LVMH
(et ses marques de champagne) puis les publications Condé Nast (Vogue, Glamour,
AD). C’est depuis 2006 que ce spécialiste du marketing dirige Nutrition & Santé.
Créé en 1972 à Revel par Alain
Chatillon, Nutrition & Santé est le
leader européen de l’alimentation
diététique et biologique. Le
groupe a réalisé l’an dernier
un CA de 332 M€ avec 1 100
collaborateurs, 6 sites de
production et 3 filiales en Europe.
Ses 26 marques sont distribuées
dans plus de 40 pays. Depuis
2009, Nutrition & Santé fait partie
du groupe japonais Otsuka
Pharmaceutical.
www.nutrition-et-sante.fr
Le groupe Nutrition & Santé estil toujours bien ancré dans son
Lauragais natal ?
Plus que jamais ! Où serait-on mieux
implanté que dans la BioVallée Lauragais et dans une région emblématique
en ce domaine ? Nous avons ici les agriculteurs qui nous approvisionnent en
soja, blé, colza… Revel est à la fois notre
centre de décision et notre plus important site de production. Il va encore
s’étendre en juillet avec les 20 M€ que
nous investissons dans une nouvelle
usine dédiée aux barres diététiques.
Revel concentre les deux tiers de notre
effectif français et la moitié de l’effectif total du groupe, avec des équipes
d’une extrême qualité : nous sommes
une entreprise leader dans une région
attractive.
Avec Otsuka, nous sommes également
sortis des frontières européennes pour
aborder le marché asiatique. Enfin,
travailler avec un leader japonais de
la pharmacie, c’est étendre sa culture
managériale, avoir une vision à plus
long terme.
L’innovation est vitale pour l’avenir ?
L’agroalimentaire est un secteur très
innovant et notre spécialisation dans
le diététique et le bio exige encore
plus d’innovation. Nous ne faisons
pas du produit de masse mais du surmesure adapté à chaque typologie
de consommateur, à chaque marché
national. La complexité, la flexibilité,
la productivité, le lancement de
nouveaux produits, le marketing qui
va avec, tout cela ne peut se faire
que par l’innovation. Et l’innovation
de rupture va jouer un rôle majeur
Que vous a apporté la prise de contrôle
avec l’engouement croissant pour les
par le groupe japonais Otsuka ?
protéines végétales face aux limites
D’abord du financement pour nos
de l’élevage productiviste. Nous avons
investissements
de
productivité 
:
donc encore de belles croissances en
la hausse constante des matières
premières nous impose des coûts de perspective. Notre CA a progressé de
production très ajustés. Cela nous a 5 % l’an dernier. Et notre rayonnage
dans les grandes surfaces françaises
aussi permis de la croissance externe
avec l’acquisition de trois sociétés. s’est allongé de 15 kilomètres !
29 · avril 2014 - diccit
synergies
à suivre
© David Bécus
Les débuts très prometteurs
de Ouaf Store
Lauréat d’un Trophée du commerce dans
la catégorie Création, Laurent Lebois s’est
inspiré d’un concept américain pour lancer Ouaf Store l’an dernier à Toulouse :
« Il s’agit d’abord d’un salon de toilettage
pour chiens et chats, et plus précisément
d’un salon de lavage en « libre-service ».
D’une part, ça coûte nettement moins
cher que chez un toiletteur puisque nos
tarifs vont de 10 à 22 € selon le gabarit
de l’animal. D’autre part, c’est nettement
plus simple que dans sa salle de bains :
nous proposons un équipement parfaitement adapté pour le lavage et le séchage
de sa « boule de poils » préférée. Pour
répondre à la demande de la clientèle,
nous avons étendu notre activité à des
prestations de toilettage traditionnel en
embauchant une toiletteuse professionnelles, et nous proposons une gamme de
Le drive fait Cocorico !
C’est à Toulouse que 3 jeunes Montalbanais ont choisi de créer
leur société Ambato et de lancer Cocorico : un drive alimentaire
qui propose « les bons produits du marché. Tous les jours. » Ils ont
référencé plus de 170 produits de terroir et ils entendent « redonner du sens à la consommation alimentaire, dans la confiance et la
transparence, et faciliter l’accès quotidien à des produits français et
de qualité ». Les fondateurs de Cocorico imaginent déjà ouvrir une
boutique « nouvelle génération » en centre-ville et développer tout
un réseau de drives dans les grandes métropoles. Pour l’instant, les
commandes passées sur internet peuvent être retirées soit sur leur
site du chemin Delbousquet (entre l’avenue de Fronton et l’avenue
des États-Unis), soit au camion Cocorico qui tourne tout au long de
la semaine dans la banlieue toulousaine.
www.cocorico-toulouse.fr
diccit - avril 2014 · 30
plus en plus large de croquettes et d’accessoires : coussins, laisses, colliers, produits
de soin… Nous offrons la qualité d’accueil
et de conseil propre au commerce de
proximité, avec des services que l’on ne
trouve pas sur internet ou en grande distribution ! » Le lavage représente plus de
la moitié du chiffre d’affaires, le CA progresse de 10 % chaque mois et la clientèle se révèle particulièrement fidèle avec
quelque 400 chiens (et une vingtaine de
chats) qui viennent régulièrement au 99
bis du boulevard de l’Embouchure, dans
le quartier des Ponts-Jumeaux. Fort de ce
succès toulousain, Laurent Lebois et son
épouse Isabelle préparent maintenant une
implantation à Paris puis une autre dans
une métropole du sud de la France « À
Toulouse, notre concept a été vite intégré
grâce à un bouche-à-oreille très important.
En validant notre modèle économique sur
différents bassins de population, nous
pourrons ensuite développer tout un réseau de franchise. Le marché de « l’humanisation de l’animal de compagnie » est un
marché très prometteur si l’on en juge par
son développement aux États-Unis. »
Karmaléon : yoga,
bien-être et performance
Et si, pour bien commencer la semaine et motiver
vos collaborateurs le lundi matin, vous commenciez
par 45 minutes de yoga et un petit-déjeuner bio et
bien équilibré ? C’est l’une des offres originales de
Karmaléon, un jeune cabinet toulousain créé par Isabelle Fourès-Guérin. Sur la base de sa double passion
(l’humain et le yoga), elle propose aux entreprises
« des solutions concrètes, bienveillantes et novatrices pour accompagner le changement, prévenir les
risques psycho-sociaux, retrouver des collaborateurs
motivés, agir sur la performance et la rentabilité de
l’entreprise, ne serait-ce que par la gestion du stress
et la révélation des potentiels et de l’enthousiasme
des collaborateurs ».
www.karmaleon.fr
synergies
à suivre
Michel Picariello a commencé sa carrière
d’ingénieur électronicien chez Intertechnique, Siemens et Schlumberger avant
de s’installer à Toulouse pour lancer et
conduire la direction régionale de l’opérateur Complétel pendant une décennie. C’est
en 2008 qu’il a quitté les grands groupes
pour créer sa propre entreprise : Geoled.
Son créneau : l’éclairage nocturne à énergie
solaire, sans-fil, interactif et 100 % autonome. Son produit-phare, pour les professionnels et les collectivités : la borne Alpha
qui permet de baliser un chemin ou une
piste cyclable, d’accueillir des visiteurs, de
décorer un site, d’animer un évènement
et ceci sans aucun raccordement. Explications de Michel Picariello  : « Nos bornes
fonctionnent avec l’énergie solaire, qui est
propre et gratuite, et on les contrôle avec
une simple télécommande. On peut paramétrer l’intensité et les horaires de l’éclairage, programmer la variation des cou-
leurs, créer ainsi
des
ambiances
lumineuses
et
des
séquences
colorées.
Enfin,
les bornes communiquent entre
elles par réseau
sans-fil : on peut
donc les installer
très rapidement
et
à
moindre
coût puisqu’il n’y
a aucun câble à
tirer. » Implanté à
Labège, Geoled est membre du pôle Aerospace Valley et fait partie des lauréats 2013
de Réseau Entreprendre Midi-Pyrénées.
La société de Michel Picariello vise un CA
de 300 k€ cette année avant d’atteindre
le million d’ici deux ans : « Nous allons
étendre notre zone de chalandise à la moi-
© DR
Geoled balise la nuit
avec le solaire
tié nord de la France ainsi qu’à l’Espagne
et l’Italie. Ensuite, l’an prochain, nous lancerons des produits dédiés cette fois aux
particuliers, mais toujours fabriqués en
France, et même en Midi-Pyrénées pour
l’électronique et pour l’assemblage. »
www.geoled.com
© David Bécus
Agoralys rayonne à 360°sur le web stratégique
Communication, marketing, audit, accompagnement de projet, coaching, transition
vers le cloud, les nouveaux usages et les
nouvelles technologiques… Agoralys développe ses prestations à 360°. « Nous allons
même parfois jusqu’à donner quelques
conseils vestimentaires 
», sourit KatiaMaëva Vilaplana. Avec Fabrice Ortiz, elle
anime cette société créée en 2003 à Amsterdam, implantée à Toulouse l’an dernier
et bientôt présente à Barcelone en attendant de mettre un pied en Californie. Juste
histoire d’être encore plus au cœur de l’innovation et de valoriser son maillage européen, sa créativité et sa « french touch ».
« En France, nous sommes un peu exotiques dans le paysage des agences web
et marketing, de par l’étendue de nos compétences et la diversité de nos clients »,
reconnaît Fabrice Ortiz. « 
Nous faisons
aussi bien du corporate pour de grandes
enseignes que de l’accompagnement de A
à Z pour des PME et TPE : c’est d’ailleurs
le plus passionnant et le plus gratifiant,
quand il y a tout à faire avec un petit budget. Les grands groupes, nous leur apportons d’abord un regard extérieur. Rien de
tel pour admettre ses faiblesses, sortir de
ses routines, oser des solutions nouvelles.
Nous n’avons jamais fait de publicité pour
nous-mêmes, c’est le bouche-à-oreille, qui
fonctionne, ainsi que certaines reconnaissances officielles : par exemple, nous avons
été retenus par les pouvoirs publics pour
dynamiser la transition numérique des entreprises via des conférences et vidéos en
ligne pour le réseau des CCI. »
www.agoralys.com
31 · avril 2014 - diccit
synergies
produit d’entreprise
La société toulousaine Sicre Cosmétique vient de fêter ses 20 ans. Sous la marque Jean-Christophe, elle développe
des produits de soin de beauté 100 % naturel. Son fondateur et dirigeant, Jean Sicre, est biochimiste pharmacologue
de formation. Pionnier des produits bio, il se présente aujourd’hui comme un artisan passionné de la cosmétique
végétale.
La cosmétique végétale
de Jean-Christophe
Crème hydro-protectrice, exfoliant, sérum-crème
anti-âge restructurant, sérum-lait visage et corps…
Tous les produits de la gamme Jean-Christophe ont
un point commun : le 100 % végétal. C’est le principe
de base élaboré par Jean Sicre dès la création de Sicre
Cosmétique, avec la conviction que des associations
judicieuses (des «  affinités réciproques ») permettent
de mettre en synergie et de renforcer l’action des
huiles essentielles, huiles végétales, extraits et
distillats. « La plus grande difficulté, la véritable
innovation technologique a été de transformer les
sérums naturels en crèmes et en laits agréables à
l’emploi. C’est un émulsionnant d’origine végétale
qui nous permet de le faire, sans utiliser des réactifs
chimiques ni des solvants organiques. »
100 % naturels
Aucun additif
chimique
Un émulsionnant
végétal
Non testé
sur animaux
Des actifs
La mise en harmonie
des composants naturels
permet de renforcer leur action.
Pionnier du bio (« À l’époque, certains me prenaient
pour un fou ! »), Jean Sicre ne fait guère confiance aux
normes et labels qui ont fleuri ces dernières années
dans la cosmétique : « Il suffit de 10 % de composants
naturels pour certifier son produit. Moi, c’est du 100 %,
de l’authentique HQN, Haute Qualité Naturelle… »
Expert et passionné, chef d’entreprise volontiers
atypique, Jean Sicre a renoncé en 2009 au travail à
façon pour se consacrer totalement à sa marque JeanChristophe. Il n’a pas les budgets de communication
des grands groupes (ni leurs obsessions de rentabilité
à 2 chiffres) mais il a pour lui le bouche-à-oreille,
le relais des réseaux sociaux, un réseau de distributeurs
convaincus et l’essor de la vente en ligne. Sans oublier
de très fortes perspectives à l’export sur le sud-est
asiatique, notamment en milieu clinique.
La Malaisie est la tête de pont de cette stratégie.
www.cosmetique-bio.com
Chiffre d’affaires en Ke
2009
2011
2013
2015
Arrêt du travail à façon
156
79
Stratégie
export
sur l’Asean
90
200
33 · avril 2014 - diccit
synergies
témoignages
Tendance’Herb donne
des couleurs à vos gazons
ACCOMPAGNEMENT
C’est un trophée du Crèce 2013
qui a convaincu Morgan Christoux
de concrétiser son projet
Tendance‘Herb. Le Concours régional
des étudiants créateurs d’entreprise
est organisé par la CCI de Toulouse.
Un gazon impeccablement vert et 60 %
d’économie d’eau : c’est ce que garantit Tendance’Herb avec sa solution importée des
États-Unis (en exclusivité pour la France) et
élaborée à partir de produits naturels. « Il
suffit de mélanger notre produit avec de
l’eau et de l’appliquer sur la pelouse avec
un pulvérisateur. La coloration dure deux
mois, même avec plusieurs tontes, et on
peut réduire l’arrosage de 60 % sans voir la
moindre trace de jaunissement », explique
Morgan Christoux.
Morgan Christoux, le créateur de la SAS
Tendance’Herb, a commencé par des
études d’informatique avant de suivre un
master management à l’IAE Toulouse. C’est
là, avec trois autres étudiants, qu’il a développé sa simulation d’entreprise d’après le
concept qu’il avait repéré aux États-Unis.
Le dossier a été primé au concours Crèce
2013 : « Cela m’a confirmé le bien-fondé
de mon projet, d’autant que j’ai ensuite
convaincu le jury des prêts d’honneur de la
plateforme Initiative Haute-Garonne. »
© David Bécus
La CCI de Toulouse m’a incité
à me lancer à travers le Crèce
puis elle m’a accompagné
pour obtenir un prêt d’honneur
d’Initiative Haute-Garonne.
Culot
Fils de chef d’entreprise,
Morgan Christoux a profité
d’un stage universitaire
aux USA pour obtenir
l’exclusivité pour
la France de son produit
de coloration de gazon.
Avant même la création
de sa société !
diccit - avril 2014 · 34
Tendance’Herb ne vise pas que le marché des particuliers : « Pour les agences
immobilières, une belle pelouse facilite la
vente d’une maison. Pour les collectivités
locales, les golfs, les clubs sportifs, nous
permettons des économies d’arrosage qui
sont loin d’être négligeables. Et comme
nous proposons de multiples couleurs et
des pochoirs de grande taille sur-mesure,
les organisateurs d’évènementiels peuvent
désormais utiliser les pelouses comme support de communication ! »
La coloration sur gazon, il en est convaincu,
offre de belles perspectives : « C’est une
nouvelle solution de décoration extérieure,
une solution économique et naturelle,
constituée d’extraits de plantes, donc respectueuse de l’environnement, sans danger
pour les enfants comme pour les animaux.
Quant à ses utilisations possibles, c’est
finalement à chacun de les imaginer, que
ce soit pour une fête entre amis ou pour le
lancement d’un nouveau produit… »
www.tendanceherb.fr
synergies
témoignages
APP : la certification EN9100
pour encore plus de croissance
© David Bécus
Avec une croissance de 50 % en 4 ans,
la société APP (Atelier Proto Production)
profite plutôt bien de la conjoncture favorable au secteur mécanique : cette PME
d’Aucamville vise cette année le cap des
2 M€ de chiffre d’affaires : 50 % dans
l’aéronautique, 20 
% dans la défense,
20 % dans l’automobile et 10 % dans la
recherche et les plateformes pétrolières.
Cette réussite n’empêche pas Olivier Geysels
de se remettre en question en permanence.
Formé au Cnam en production automatisée,
il a travaillé chez PSA et chez Liebherr Aerospace avant de reprendre APP en 2006.
Depuis, il a porté l’effectif de 4 à 22 salariés
et développé le savoir-faire de l’entreprise
dans l’usinage : « Nos atouts ? Réaliser des
pièces complexes dans des délais courts,
savoir accompagner nos clients dans la
phase de développement, faire des proto-
types et produire des petites et moyennes
séries, travailler tous les métaux, dont le
titane, ainsi que les matières réfractaires et
les plastiques techniques comme le Peek. »
Pour poursuivre sa croissance face à une
concurrence extra-régionale jugée de plus
en plus féroce, APP a engagé une démarche
qualité EN9100, en plus de son ISO 9000 :
« C’est une certification essentielle pour
encore mieux nous positionner auprès de
nos grands donneurs d’ordre, prendre des
contrats toujours plus techniques, appuyer
notre diversification commerciale. Nous
avons mené cette démarche avec le soutien de la CCI de Toulouse et avec l’accompagnement d’un consultant. Nous allons
d’ailleurs continuer à travailler avec lui
sur l’amélioration continue de notre management de la qualité. »
www.approduction.fr
Service
CCI
Certification EN9100 :
un accompagnement pour les PME et TPE
1
Votre entreprise :
2
. un rendez-vous personnalisé pour faire un état
de votre situation (marchés, activités,
certifications) ;
. est implantée en Midi-Pyrénées ;
. travaille avec des donneurs d’ordre
et des fournisseurs de l’aéronautique,
du spatial et de la défense ;
. des informations sur la procédure d’obtention
de l’EN9100 et les aides financières ;
. souhaite se positionner davantage
sur ces marchés porteurs ;
. a besoin d’obtenir la certification Qualité
EN9100 / EN9110 / EN9120 pour consolider
et développer son activité.
www.toulouse.cci.fr
Nous vous proposons :
. une mise en relation avec des acteurs
et partenaires privilégiés (consultants, auditeurs,
organismes certificateurs…) ;
. un suivi personnalisé tout au long
de votre démarche de certification.
0 810 36 37 38 (N° Azur)
Service Développement
durable - RSE
Eliane Pourtau, chargée de mission Qualité
35 · avril 2014 - diccit
magazine
pratique
Service
CCI
La CCI de Toulouse simplifie
vos formalités à l’international
Le service Formalités à l’international de la CCI de Toulouse est à la
disposition de toutes les entreprises de la Haute-Garonne pour les
informer sur la réglementation et pour leur faciliter les procédures
à l’export : délivrance des carnets ATA et des certificats d’origine
communautaire, visa et légalisation des documents commerciaux. Toutes
ces démarches peuvent être réalisées à Toulouse, au Point Accueil du
Palais consulaire (2, rue d’Alsace-Lorraine). Et désormais, elles peuvent
aussi être effectuées en ligne, avec paiement sécurisé, sur le site de
gestion électronique des formalités internationales.
www.formalites-export.com
Les stages pour créateurs
et repreneurs d’entreprise
La CCI de Toulouse organise des stages intitulés « 5 jours
pour entreprendre » et destinés à tous ceux qui veulent
créer ou reprendre une entreprise. Cette formation
de 35 heures coûte 150 €. Elle est complétée
par des entretiens individuels gratuits. Les prochaines
sessions débuteront le 12 mai et le 30 juin à Toulouse.
À Saint-Gaudens, elles se dérouleront du 16 au 20 juin
et du 17 au 21 novembre.
www.toulouse.cci.fr
Règlementation commerciale :
le point sur 51 idées reçues
Le Service juridique opérationnel de la CCI de Toulouse
a publié une nouvelle édition de sa brochure sur
la règlementation et la jurisprudence commerciales.
Ce document permet de faire le point de façon rapide
et pédagogique sur « 51 idées reçues battues en brèche »
à travers 4 rubriques : consommation, relations entre
professionnels, manifestations commerciales, moyens
de paiement et contrats.
0 810 36 37 38 (N° Azur)
Service
CCI
Services à la personne :
le Club SAP
La CCI de Toulouse a officiellement lancé son Club
Services à la personne (SAP) le 12 décembre via la
plateforme collaborative Ecobiz. Le Club a démarré avec
une cinquantaine de membres (l’inscription est gratuite)
et il fait suite à une enquête menée l’an dernier auprès
des chefs d’entreprise SAP de la Haute-Garonne : 78 %
d’entre eux s’étaient déclarés intéressés par la création
d’un tel club. Leurs principales attentes : faire évoluer
le secteur (réglementation, image…), mettre en place une
veille règlementaire, mutualiser les moyens (formation,
assurance, achats, recrutement…), échanger sur les
difficultés et sur les bonnes pratiques, élaborer des
actions communes de communication.
www.midipyrenees-ecobiz.fr
37 · avril 2014 - diccit
magazine
carnet
TEXTOS > Alain Di Crescenzo a été fait chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur en tant que président de la CCI de Toulouse,
lors de la promotion du Nouvel an. > Henri-Paul Brochet et Patrick Piedrafita, respectivement vice-président et membre élu de la CCI
de Toulouse, ont également été décorés de la Légion d’honneur, ainsi que Philippe Guérin, président du Comité régional de tourisme
(CRT Midi-Pyrénées). > Bertrand Monthubert, président de l’Université Paul Sabatier, a été nommé par la ministre Geneviève Fioraso
rapporteur général de la préparation de la stratégie nationale de l’enseignement supérieur. > Jean Tirole, président de TSE (Toulouse
School of Economics) a été nommé au Conseil stratégique de la recherche par la ministre Geneviève Fioraso. > Me Anne Fauré a été
élue bâtonnier désigné de l’Ordre des avocats du barreau de Toulouse. Elle succèdera à Me Frédéric Douchez le 1er janvier 2015.
> Nathalie Ducombeau, directrice Qualité Airbus, a été élue « Femme Manager de l’année » à l’occasion des trophées « La Tribune
Women’s Award ». > Franck Demay, ancien directeur général de TLT, a pris la direction de l’hebdomadaire Lien Social, basé à Labège
et destiné aux travailleurs sociaux.
> Carnet noir : André Népi-Pujol nous a quittés en janvier dernier. Il avait largement contribué à l’essor de Toulouse-Blagnac dans les
années 70 et 80, sous la conduite de la CCI de Toulouse. André Népi-Pujol fut le directeur de l’aéroport jusqu’en janvier 1992. Il fut aussi
conseiller municipal de Blagnac de 1971 à 1989 puis de Lherm à partir de 2001.
François Bertrand
à la tête de Space
Christine Courade
présidente du CMRH
Christine Courade, DRH d’Aéroport ToulouseBlagnac, est la nouvelle présidente du Club
Management & Ressources Humaines Grand
Sud-Ouest.
François Bertrand, après avoir dirigé le groupe Latécoère jusqu’à mai 2013,
a été nommé président de Space, l’association créée en juin 2007 par les
grands donneurs d’ordres de l’aéronautique européenne. Space a pour mission
de soutenir l’amélioration de la supply chain de la filière aéro. Dans le cadre
d’un contrat de 11,7 M€ avec le Gifas, Space vient d’être chargé d’un plan qui
va concerner 400 PME et TPE françaises et 65 donneurs d’ordre sur trois ans
(2014-2016). L’objectif est d’améliorer les performances de livraison des soustraitants afin que les donneurs d’ordre soient livrés en temps et en qualité
et puissent ainsi assurer leurs montées en cadence. Ce plan est doté au total
d’un budget de 22,9 M€ : 11,4 M€ des donneurs d’ordre et fournisseurs,
6 M€ de l’État (programme d’investissements d’avenir), 3,3 M€ du Gifas
et 2,2 M€ des conseils régionaux (dans le cadre de la formation).
© David Bécus
© David Bécus
A la CCI de Toulouse
François Bertrand se dit « fier de conduire Space à un moment stratégique
de son histoire. Nous avons un double défi devant nous. Nous lançons sous
l’égide du Gifas un grand projet d’amélioration de la performance industrielle
couvrant l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement française. En parallèle,
nous poursuivons le développement de nos activités en Allemagne et en
Espagne. Je suis convaincu que Space va décupler sa contribution au développement de la chaîne d’approvisionnement aéronautique européenne. »
diccit - avril 2014 · 38
Marie-Pascale Goudal a été élue au sein du
bureau de la CCI de Toulouse, en remplacement de Maurice Berkovic qui, tout en restant membre de la Chambre, ne souhaitait
faire qu’un demi-mandat au sein du bureau.
Marie-Pascale Goudal est expert-comptable.
Elle dirige son cabinet implanté à ToulouseMinimes. Elle a présidé pendant plus de 10 ans
la commission des Finances de la Chambre
et c’est cette expérience qu’elle entend
apporter au sein du bureau de la Chambre,
ainsi, ajoute-t-elle en souriant, « qu’un peu
de chromosomes XX ».
Martine Labadie a succédé à Marie-Pascale
Goudal à la présidence de la commission des
Finances, avec toujours Sylvain Basso pour
vice-président.
magazine
carnet
« Dans la France d’aujourd’hui, 9 millions de personnes vivent
peu ou prou en-dessous du seuil de pauvreté et consacrent au
logement jusqu’à 40 % de leurs ressources. C’est une véritable
injustice. » Né d’une mère catalane et d’un père basque, Max
Aïra a son franc-parler et c’est avec une fierté légitime que cet
autodidacte dresse son bilan à la tête de Promologis, le groupe
« créateur de bien-vivre ». Max Aïra est aussi membre élu de la
CCI de Toulouse, où il préside la commission consultative des
marchés de la compagnie consulaire. « Le logement social est
à la croisée du social et de l’économie : il améliore substantiellement les conditions de vie et génère une activité industrielle
qui nourrit le BTP et bien des secteurs périphériques. C’est un
produit de première nécessité et il faut atteindre le plus rapidement possible les 150 000 nouveaux logements sociaux par
an. » Promologis, dont les actionnaires de référence sont Ciléo
(Action Logement) et la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées, contribue notoirement à cette ambition nationale avec un patrimoine
de 23 000 appartements et encore 1 700 logements construits
l’an dernier (1 200 en locatif, 500 en accession). Avec Edenis, le
groupe propose aussi 18 résidences pour personnes âgées et
1 600 lits médicalisés. Au total, le groupe fait travailler directement ou indirectement 4 000 personnes en Midi-Pyrénées.
Le savoir-faire de Promologis et la performance de son modèle
économique ont été reconnus par la délivrance d’une compé-
© David Bécus
Max Aïra : Utilité sociale
et performance économique
tence nationale et le ministère de l’Égalité des territoires et du
Logement a décerné la Légion d’honneur à Max Aïra. C’est le préfet Henri-Michel Comet qui lui a remis les insignes de chevalier
le 28 novembre. Aux très nombreuses personnalités présentes,
Max Aïra a adressé ce message : « En ces temps difficiles pour
beaucoup de nos concitoyens, je vous propose de rêver tous
ensemble d’une France plus forte, plus juste et plus prospère. »
© David Bécus
Karim Rahhaoui : les consuls
se rapprochent des entreprises
Consul honoraire du Mali à Toulouse,
Karim Rahhaoui est désormais conseiller technique de la CCI de Toulouse : il
est chargé de représenter l’ensemble du
corps consulaire toulousain auprès de la
Chambre. 37 états ont une représentation
consulaire à Toulouse et Karim Rahhaoui
est persuadé que « les consuls en poste
à Toulouse peuvent être de bons interlocuteurs et de véritables partenaires pour
les entreprises de Midi-Pyrénées qui souhaitent se développer à l’international. »
Karim Rahhaoui est lui-même chef d’entreprise : avec un partenaire béninois, il
a créé la société Myos-Export Company,
qui assure la prescription et la promotion
de marques européennes sur les marchés
publics de l’Ouest africain. Nommé consul
du Mali en avril 2010, il a notamment
organisé les élections présidentielles
et législatives maliennes à Toulouse, en
plus de sa mission quotidienne d’interface entre les ressortissants maliens, le
consulat général du Mali et les autorités
françaises. Il est aussi très présent auprès
des touristes et des hommes d’affaires
qui veulent se rendre à Bamako. Sur le
plan économique, le jeune consul (il est
né à Toulouse en 1970) a déjà à son actif
des partenariats Midi-Pyrénées – Mali
dans le domaine du droit, de la finance,
de la formation.
39 · avril 2014 - diccit
© D avid Bécus
magazine
tribune
« Le Canal du Midi,
c’est notre Muraille de Chine »
René Bouscatel préside le Club des entreprises mécènes du Canal du Midi qui a été
lancé par Voies navigables de France (VNF)
pour soutenir la replantation des platanes
victimes du chancre coloré. Ses vice-présidents sont Alain Chatillon et Bernard
Keller : « C’est une cause qui doit mobiliser les entreprises du Sud-Ouest et tous
les acteurs économiques concernés par les
enjeux environnementaux et par le développement du territoire. Le Canal du Midi
fait partie de notre patrimoine et de notre
image, c’est une partie de nous-mêmes,
notre Muraille de Chine, mais ce n’est pas
un rempart, c’est une voie de communication et un symbole de douceur de vivre et
de sérénité. La replantation des arbres du
Canal est un travail de longue haleine qui
prendra plusieurs années et même plusieurs décennies. Mais nous nous devons
de sauvegarder l’œuvre des générations
passées pour la transmettre aux générations futures. »
www.replantonslecanaldumidi.fr
Les clubs d’entreprises
ont la parole
« Contribuer au succès
des femmes dans l’entreprise »
« Quand le vin et l’économie
fédèrent les décideurs »
Le réseau professionnel des Women in
Business (WIB) est une task-force du chapitre
régional de l’American Chamber of Commerce
in France. Son animatrice est Martine DuboisInisan : « Notre réseau est un think-tank
indépendant, mixte, ouvert à l’international.
Nous nous intéressons au capital humain de
l’entreprise, à la valorisation et à la promotion
des femmes dans l’entreprise, à l’harmonie
des compétences et à l’épanouissement
de chacune et de chacun dans le milieu
professionnel. Pour lutter contre les
stéréotypes et les freins au développement,
nous diffusons auprès des entreprises
partenaires des réflexions de société et des
valeurs telles que l’égalité, les droits des
femmes, la diversité et la responsabilité
sociétale des entreprises. »
www.amcham-midipyrenees.net
Fondé à Paris en 1991 par Alain Marty
(journaliste à BFM), le Wine & Business Club
est présent à Toulouse depuis 2008 sous
la présidence du juriste Jean-Paul Barès :
« Nos soirées mensuelles se déroulent aux
Jardins de l’Opéra, autour d’un dîner-dégustation élaboré par le chef étoilé Stéphane
Tournié et accompagné par un vigneron
sélectionné par le sommelier Benoit Félix et
interviewé par Muriel Nomura, présidente
du Club Œnologique d’Airbus. Nos invités
sont des économistes, scientifiques, acteurs
ou d’observateurs avisés et élus : Philippe
Chalmin, Bernard Belloc, Robert Panhard,
Augustin Landier, Alain Costes… Le W & B est
un club-réseau international qui réunit plus
de 2 500 dirigeants admis sur parrainage
dans 17 villes européennes. »
www.winebusinessclub.com
diccit - avril 2014 · 40
TEXTOS
Didier Vincent (Crowne Plaza
Toulouse) a été élu président
du Club hôtelier toulousain.
Le Club Galaxie a décerné ses prix
2013 sur le thème de la ville du
futur : « innovations et technologies
au service du citoyen et du
développement territorial ».
Les lauréats : la start-up Coovia
avec son système de covoiturage
dynamique couplé aux transports
publics ; la société Wattlet pour
ses modules de programmation
d’installations électriques ; le projet
Toulouse New Forum of Culture
(des tags permettant d’accéder
à des photos HD) ; la plateforme
de services connectés à l’automobile
MyCar Innovations.
Hélène Vié, présidente de
la délégation des Femmes chefs
d’entreprises (FCE) de la HauteGaronne), a reçu l’insigne de chevalier
de l’Ordre national du mérite.
Le Club Entreprises de la Table
ovale a débuté 2014 sur le thème
du crowfunding avec un déjeunerdébat animé par Thierry Merquiol.
Le fondateur de Wiseed (et ancien
directeur de l’Incubateur MidiPyrénées) a fait le point sur
les plateformes de finance
participative et, plus globalement,
sur la consommation collaborative.
Le Réseau Entreprendre MidiPyrénées réunit des chefs
d’entreprise prêts à accompagner
des créateurs et repreneurs à fort
potentiel de développement.
Entre 2001 et 2013, l’association
a soutenu 135 lauréats et contribué
à la création de 117 entreprises
et de 1 500 emplois.
1
© David Bécus
© David Bécus
1
2
1 - Le Salon de l’entreprise et la 10e édition de Midinvest se sont tenus fin novembre à Diagora-Labège avec comme chaque année une forte participation de la CCI de Toulouse. • 2 -Le 6 à 8 de la finance
de décembre dernier fut consacré à l’information
extra-financière liée à la RSE, avec une conférence
de Patrick d’Humières, président de l’Institut RSE
Management. • 3 - Les Instants Déclicc ont réuni
1 400 commerçants de toute la Haute-Garonne. Les
gagnants de cette grande animation commerciale
© David Bécus
de fin d’année ont reçu leurs lots le 27 janvier à la
CCI de Toulouse. • 4 - L’édition 2013 des Prix Lucien
3
Vanel a couronné La Table des Merville (CastanetTolosan). Le prix de l’accueil a été remis par la CCI
de Toulouse au restaurant Le Carthel (avenue de
Grande-Bretagne). • 5 - À l’occasion des rencontres
Midinnov 2014, le 30 janvier, la CCI de Toulouse a
renouvelé et renforcé son partenariat avec l’agence
MPI pour favoriser l’innovation dans les PME-PMI.
• 6 - La responsabilité du chef d’entreprise face
© David Bécus
© David Bécus
aux risques nouveaux ou en croissance : c’était le
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thème de la rencontre « Paroles d’experts » orga5
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Tribune et Axa. • 7 - La 3e Nuit de l’orientation a attiré plus de 3 000 collégiens, lycéens et étudiants
le 21 février au Palais consulaire. Elle a permis de
mettre un coup de projecteur sur les métiers en
tension dans l’industrie, le bâtiment et l’hôtellerierestauration.
© David Bécus
© David Bécus
évènements
nisée le 11 février par la CCI de Toulouse avec La
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41 · avril 2014 - diccit
synergies
parole d’expert
L’art contemporain,
une langue nouvelle
© Melania Avanzato
J’aime l’art qui m’émerveille, me bouscule,
me trouble, m’interroge et je me demande
souvent pourquoi certaines œuvres nous
émeuvent tant, quelle part sensible elles
vont toucher ? J’ai été nourri par Van
Gogh et Soutine, puis il y a eu Giacometti,
Garouste, Bacon, Combas, Soulages. Je me
suis lentement détournée de l’immédiate
compréhension et je suis arrivée à Opalka.
Ce fut un choc artistique. Une fascination
brutale. Le besoin d’écrire sur lui s’est imposé.
Claudie Gallay, Grand Prix des
lectrices de Elle en 2008 pour
« Les Déferlantes », est l’auteur de
nombreux romans dont « L’Amour
est une île » (2010) et « Une part
de ciel » (2013). Toujours chez
Actes Sud, elle vient de publier
« Détails d’Opalka », où elle dévoile
les « passerelles souterraines »
qui relient son œuvre littéraire
et la peinture de l’artiste d’origine
polonaise Roman Opalka.
De quoi est fait un artiste ? Qu’est-ce qui le
forme ? Opalka est une figure incontournable
de l’art contemporain, un artiste qui a
diccit - avril 2014 · 42
L’Art contemporain est compliqué à définir,
un sujet de discorde. Miroir d’une époque,
reflet d’un monde, on n’a pas de recul, on
est dedans. C’est un langage nouveau dont
on ne connaît que les balbutiements. Dans
ce domaine, certains excès agacent ou
indiffèrent, il faut faire du tri mais se garder
d’allumer trop vite un bûcher pour y jeter
tout ce que l’on ne comprend pas.
II faut se garder d’allumer trop vite
un bûcher pour y jeter
tout ce que l’on ne comprend pas.
consacré sa vie entière à représenter le
temps qui passe. Ce qu’il nous donne à voir
n’est pas seulement de la peinture, c’est une
pensée prise dans une toile. Souvent, dans
les musées, c’est immédiat, il suffit de jeter
un coup d’œil à un tableau pour savoir s’il
nous plaît ou pas.
Claudie Gallay est la présidente d’honneur
de la quinzième édition des Rencontres du livre
et du vin, organisée du 10 au 13 avril par la ville
de Balma sur le thème « Les écrivains francophones et la guerre ».
lui donne son énergie. Ce récit est le résultat
d’une multitude de choses, un mélange de
rencontres, de fascinations et de réflexions.
Voir une toile d’Opalka, c’est voir des
chiffres. Est-ce de l’Art ?
Avec Opalka, regarder ne suffit pas, il faut
comprendre, s’attarder. Des passerelles
souterraines relient son œuvre et la
mienne, nos trajectoires sont liées. J’ai écrit
« Détails d’Opalka » pour mettre en lumière
cette irrigation souterraine et donner à
comprendre tout ce qui forge un univers de
romancière, ce qui fait la sève de l’écriture,
Il y a les grands artistes et les suiveurs,
Opalka fait partie des grands, il a inventé ce
que personne n’avait inventé avant et que
personne ne peut poursuivre. Son œuvre
intelligente et logique me fascine depuis
plus de dix ans. Nulle séduction pourtant,
ici la notion de beau et de laid échappe.
En 2007, il a installé une pyramide dans la
station de métro de Toulouse pour établir
son lien avec la ville, ligne B, tous ceux
qui passent par la station Université PaulSabatier la connaissent, une construction de
chiffres lumineux projetés sur un mur.
magazine
after hour
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