www.toulouse.cc i . f r les nouvelles des entreprises | n°11 - avril 2014 .14 prospective Sortie de crise ou monde nouveau ? .18 stratégie L’international, un relais de croissance multipolaire actualité agenda 07/04 Ouverture de la Semaine de l’industrie 12/04 Début de la 82 Foire LE FIL / internationale de Toulouse sur plus de 90 000 m² 16/06 Début d’un stage « 5 jours pour entreprendre » à l’antenne CCI du Comminges. 25/06 Coup e d’envoi des 5 semaines de soldes d’été. .17 avril .5 & 6 juin La CCI de Toulouse organise son 3e Forum de l’industrie sur le thème des marchés de demain : « opportunités, stratégies et pratiques industrielles ». Les tables rondes seront complétées par des présentations flash de savoir-faire d’entreprises et par des rencontres d’affaires. 8e édition du Forum Destination International à Toulouse, au centre de congrès Pierre Baudis, sur le thème : « MidiPyrénées : exportons les savoir-faire de nos entreprises ». L’objectif de ce rendez-vous annuel du commerce extérieur régional est d’accompagner toutes les entreprises du territoire qui souhaitent développer leur activité à l’export, quel que soit leur degré de maturité à l’international. .2 & 3 juillet .30 juin/2 juillet Le Toulouse Space Show (TSS) 2014 se tiendra du lundi 30 juin au mercredi 2 juillet. Il associe le Cnes, le Conseil régional, Toulouse Métropole, la CCI de Toulouse et le Sicoval. Ce sera la 4e édition de cette Semaine internationale des applications spatiales, avec tables rondes, exposition de 1 500 m², démonstrations, convention d’affaires, évènements associés… www.toulousespaceshow.eu La CCI de Toulouse organisera la première édition de Serviciz, le salon de la communauté des services, les mercredi 2 et jeudi 3 juillet à Diagora-Labège. Au programme : expositions, rendez-vous d’affaires, conférences et ateliers. .16 septembre Forum économique de Toulouse, en ouverture de l’Innovation Connecting Show (ICS) au parc des expositions de Toulouse. Thème choisi par la CCI de Toulouse pour cette 4e édition : « Économie du futur : quelle mise à jour pour notre territoire ? ». .21 / 23 octobre C’est du mardi 21 au jeudi 23 octobre que se tiendra le Siane 2014, au Parc des expositions de Toulouse. Ce sera la 10e édition de ce salon des partenaires de l’industrie du Grand Sud, toujours avec le soutien et la forte participation de la CCI de Toulouse. En 2013, le Siane a réuni 7 200 visiteurs (+ 20 % !), 14 000 m² d’exposition (avec 500 entreprises et marques représentées) et quelques 500 rendez-vous d’affaires. .3/5 décembre Aeromart Toulouse, la convention d’affaires internationale des industries aéronautiques et spatiales, célèbrera sa 10e édition le mercredi 3 décembre au centre de congrès Pierre Baudis (Aeromart Summit’) et les jeudi 4 et vendredi 5 décembre au parc des expositions (convention d’affaires, ateliers, conférences et accueil de délégations étrangères). 3 · avril 2014 - diccit .sommaire 3200 .14 PROSPECTIVE Sortie de crise ou monde nouveau ? Malgré des perspectives de croissance qui demeurent faibles, y compris à long terme, la sortie de crise ne fait plus de doute pour l’économie européenne. 3207 Dans quel monde allons-nous alors entrer? La réponse des économistes Elie Cohen et Augustin Landier. .18 STRATÉGIE L’international, un relais de croissance multipolaire diccit - avril 2014 · 4 .22 .30 Sur le terrain : L’hyper-proximité La CCI de Toulouse Produits, services et entreprises à suivre .28 .34 Interview : Didier Suberbielle, Nutrition & Santé La cosmétique végétale de Jean-Christophe .numéro 11 - avril 2014 .édito .38 .34 .40 © David Bécus Tendance’Herb : une jeune pousse du Crèce 2013 Le carnet de diccit Les clubs d’entreprises ont la parole Alain Di Crescenzo, .35 Croissance certifiée pour APP En début d’année, l’annonce est tombée : les investissements directs étrangers en France auraient brutalement chuté de 77 % en 2013 selon la Cnuced* ! Dans le même temps, l’Afii**, qui analyse les projets d’investissement physique porteurs d’emplois, recense 685 décisions d’investissements étrangers en France en 2013, soit une baisse de -1,2 % par rapport à 2012, permettant à terme la création ou la sauvegarde de 29 631 emplois. Si l’état des lieux varie d’un baromètre à l’autre, tous s’accordent sur un moindre attrait de la France pour les entreprises étrangères qui réclament avant tout de la stabilité et de la simplicité. Plus près de nous, Midi-Pyrénées confirme son attractivité : elle se positionne parmi les 6 grandes régions françaises où ont été localisés les deux tiers des investissements étrangers en 2013. Elle s’est appuyée pour cela sur le rayonnement de Toulouse et sur le dynamisme de notre tissu économique. En effet, quelle meilleure « terre d’accueil » pour les entreprises étrangères qu’un département qui a enregistré une progression du chiffre d’affaires de +3,1 % en 2013, comme le rapporte notre enquête de conjoncture auprès des entreprises de l’industrie, des services et du commerce***. Premiers relais d’attractivité, nos entreprises jouent un rôle majeur dans la promotion du territoire et dans la captation de nouvelles opportunités de développement, continuons à leur apporter soutien et vitalité. *Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement **Agence française pour les investissements internationaux ***Enquête disponible sur www.toulouse.cci.fr © Melania Avanzato président de la CCI de Toulouse .42 Parole d’expert : Claudie Gallay Trimestriel économique et d’information édité par la CCI de Toulouse - 2, rue d’AlsaceLorraine - BP 10202 - 31 002 Toulouse Cedex 6 - Tél. : 05 61 33 65 60 - Directeur de la publication : Alain Di Crescenzo - Secrétaire générale de publication : Carole Shiff Rédacteur en chef : Christian Guillard, [email protected] - Conception graphique et Direction artistique : hima360 - Réalisation : Studio Urbain - Impression : Imprimerie Delort - Ont collaboré à ce numéro : Josiane Gasquet, Bertrand Lamarque, Anne Pujol - ISSN : 2119-260X - Commission paritaire : XXXX B 07176 - Dépôt légal : Avril 2014 – Diffusion : 45 000 exemplaires. La rédaction de ce numéro a été achevée le 25 février 2014 - Publicité : Régie RCM - Contact : Caroline Angibault, cangibault@ regiercm.com - Tél. : 05 61 11 19 96. 5 · avril 2014 - diccit actualité on en parle TEXTOS > Corinne Cabanes & Associés (RH, Toulouse) a ouvert une agence à Bordeaux et signé des partenariats en Espagne, en Angleterre et à Hambourg. > Synox Group (informatique, Toulouse) a remporté le 1er prix régional Sud-Ouest et le 3e prix national du Deloitte In Extenso Technology Fast 50 2013. > Le groupe 3A Coop a rejoint Sodiaal Union. Après cette fusion-absorption, Sodiaal Union est devenu le 4e acteur européen du secteur laitier. > Le Groupe Eurogiciel a ouvert des filiales au Canada (Montréal) et aux ÉtatsUnis (San Diego). Il était déjà présent en Angleterre, en Allemagne et en Espagne. > Les cabinets FidSud et CDBA (expertise comptable, conseil et audit) se sont rapprochés au 1er janvier. Ils totalisent plus de 300 collaborateurs et 6 500 clients. > Valoris Développement (franchiseur du réseau Temporis, Gagnac-sur-Garonne) a fêté en février l’ouverture de sa 100e agence d’emploi en franchise. > Le Groupe des Chalets a fêté son 1 000e acquéreur dans l’accession sociale à la propriété en Midi-Pyrénées. > City One, groupe toulousain leader dans les métiers de l’accueil, vise un CA de 140 M€ cette année, contre 117 M€ l’an dernier. > Actia a annoncé un CA 2013 de 303,7 M€, en hausse de 5 %, avec une progression des ventes à l’international de 14,8 %. Quelles perspectives pour 2014 ? La CCI de Toulouse vient de mettre en ligne sa nouvelle enquête de conjoncture économique de la Haute-Garonne, réalisée en partenariat avec la direction régionale de la Banque de France. Cette étude réalisée auprès de chefs d’entreprise de tous les secteurs d’activité et de l’ensemble du département comprend un volet Bilan 2013 et un volet Perspectives 2014. Rappelons qu’à pareille époque l’an dernier, cette enquête avait souligné le rôle moteur de l’industrie et des services en Haute-Garonne mais aussi la prudence des prévisions des chefs d’entreprise. Au niveau régional, selon la Banque de France Midi-Pyrénées, 2013 a été un peu plus favorable que prévu avec notamment des chiffres d’affaires en croissance de 5,2 % dans l’industrie (on a atteint les 10 % dans l’aéronautique) et de 2,8 % dans les services aux entreprises et le transport-logistique. Par contre, le BTP a reculé de 0,5 %. Pour 2014, les perspectives restent favorables pour l’industrie régionale avec une croissance de 5 % en chiffre d’affaires et de 7,7 % à l’export, selon l’analyse de Patrick Berger. Mais le directeur régional de la Banque de France précise que « les chefs d’entreprise envisagent une légère baisse des effectifs, un recul des investissements et des résultats d’exploitation toujours en demi-teinte en Midi-Pyrénées. Dans les services aux entreprises, les dirigeants que nous avons interrogés envisagent une progression de l’ordre de 3 %. Dans le BTP, le climat est toujours morose. Précisons enfin que notre enquête a été réalisée fin décembre – début janvier, c’est-à-dire avant les annonces concernant le pacte de responsabilité. » L’enquête « Conjoncture économique des entreprises de la Haute-Garonne » est à télécharger gratuitement sur www.toulouse.cci.fr diccit - avril 2014 · 6 80 M€ C’est la capacité d’intervention directe du groupe Irdi pour son exercice 20132014 à travers ses trois structures : l’Irdi pour le capital de croissance, IrdiNov pour l’amorçage et MPCroissance pour le capital de proximité. Thierry Letailleur, président du groupe, annonce un niveau d’investissement jamais atteint depuis une décennie. Simplifier, c’est pour le logement, construire davantage, plus vite et moins cher. C’est répondre à un impératif à la fois économique et social. François Hollande, le 9 janvier à Toulouse. Pour faciliter l’accès des TPE-PME aux marchés publics de l’État, Midi-Pyrénées a été choisi comme région pilote. À la suite d’une démarche collaborative menée notamment avec la CCI de Toulouse, le Préfet Henri-Michel Comet a demandé aux services placés sous son autorité de traduire en actes le « choc de simplification » décidé par le Président de la République : adaptation des marchés aux capacités de proposition des PME, assouplissement des exigences sur leurs capacités financières, réduction du nombre de documents à remplir et de pièces à fournir (certaines doivent simplement être tenues à disposition), versement d’une avance de 20 % pour les marchés inférieurs à 0,3 M€. actualité on en parle Figurant dans le Top 10 mondial des sociétés d’ingénierie, le groupe canadien SNC-Lavalin emploie plus de 34 000 collaborateurs dans le monde et l’une de ses multiples activités est la gestion d’aéroports. Après trois années de contrats précaires pour l’exploitation du site toulousain de Francazal, il vient d’obtenir une concession pérenne (45 ans !) au titre de la société Setfa, où il est majoritaire aux côtés d’Aéroport Toulouse-Blagnac (39 %) et de la CCI de Toulouse (10 %). « Un nouveau partenariat pour un nouveau projet », résume Bertrand Bilger, le président de cette SAS. Le comité de surveillance est présidé par Jean-Michel Vernhes, président du directoire d’Aéroport Toulouse-Blagnac. « Nous avons déjà assuré la reconversion civile de Francazal et développé des activités pour créer de l’emploi. Nous allons à présent investir 10 M€ pour donner au site un formidable nouvel élan. Cet aéroport constitue une vraie opportunité pour notre territoire : nous souhaitons faire de Francazal un véritable outil de développement de Toulouse, de sa région et de son industrie aéronautique, pour toujours plus d’attrac- © Taillandier Architectes Associés Le nouvel envol de Francazal tivité », annonce Bertrand Bilger. « La vocation de Francazal est très claire : il n’est pas question d’accueillir du trafic commercial, du fret, des vols d’entrainement. Nos trois axes prioritaires sont l’aviation d’affaires (en complément de ToulouseBlagnac), les activités pour la Défense et l’industrie aéronautique dans toutes ses composantes. Nous louons déjà plus de 33 000 m² à des sociétés comme Atlan- tic Air Industrie (150 emplois), Sud Aéro Formation, Harmony Aerospace, Intersud, Aéro Sud Services, sans oublier Météo France et le ministère de la Défense. Nous proposons une offre très souple de hangars, bureaux, salles de formation, terrains constructibles. Et nous pouvons réaliser des bâtiments « clé en main » à la demande, de la conception du projet jusqu’à sa réalisation et sa maintenance. » La fusion de MPE et MPI, nos agences de développement et de l’innovation, constituera le pivot d’un grand pôle économique régional. © David Bécus Martin Malvy, président du Conseil régional C’est en novembre 2015 qu’Airbus Group prendra possession de son nouveau siège social désormais implanté à Toulouse-Blagnac, tout à côté de l’aérogare d’affaires. Le campus comprendra 3 bâtiments pour 1 500 salariés. Il a été conçu par les architectes toulousains Calvo-Tran Van et la première pierre a été posée le 14 janvier en présence notamment de Tom Enders. Le musée aéronautique Aeroscopia ouvrira ses portes cet automne à Blagnac. « Il réunira tous les gènes de notre ADN aéronautique, tout l’arbre généalogique d’Airbus », annonce Bernard Keller. Le maire de Blagnac souligne qu’autour de l’exposition des avions, une véritable scénographie permettra aux visiteurs d’entrer de plain-pied dans l’aventure aéronautique. Et le projet culturel porté par le gestionnaire (la société Manatour) ne vise pas qu’à faire découvrir l’histoire aéronautique et son ancrage local : il s’agit aussi de favoriser la transmission des savoirs et savoir-faire, et de sensibiliser les jeunes publics aux métiers aéronautiques. + 31 % Le trafic aérien mondial devrait augmenter de 31 % d’ici 2017 selon les dernières estimations de l’Association internationale du transport aérien. Soit une progression annuelle de 5,4 %. 7 · avril 2014 - diccit actualité on en parle ICS : Toulouse capitale de l’innovation transversale Un millier d’experts mondiaux de l’innovation et quelque 20 000 visiteurs professionnels sont annoncés pour l’Innovation Connecting Show qui se déroulera du 16 au 18 septembre à Toulouse, au Parc des expositions avec, pour la journée d’ouverture, la 4e édition du Forum économique de Toulouse. Thème choisi cette année par la CCI de Toulouse : « Économie du futur : quelle mise à jour pour notre territoire ? ». L’ICS est placé sous le patronage du Président Hol- lande et des ministres Fabius, Montebourg, Pinel, Fioraso et Pellerin. Cette manifestation d’envergure bénéficie aussi du patronage de la Commission européenne. Sa marraine est Anne Lauvergeon, présidente de la commission Innovation 2030. L’Innovation Connecting Show s’inscrit dans la stratégie de reconquête industrielle de la France et de l’Europe, et il sera axé sur 5 thématiques fondamentales : l’usine du futur, les technologies clés génériques, la biologie du futur, les villes intelligentes, l’internet du futur. Sous l’impulsion de la CCI de Toulouse, une centaine de start-up seront regroupées au sein d’un village innovant : « The Start-up Place ». Avec ses 25 000 m² d’exposition et sa centaine d’ateliers et conférences, le forum vise à valoriser et faire la démonstration des technologies issues des besoins et des usages, comme l’annonce Alain Costes, membre élu de la CCI de Toulouse et président du comité scientifique de l’ICS : « Nous nous attacherons à identifier les technologies qui auront avant tout valeur d’application transversale. Dans les années à venir, trois grands défis seront à l’origine d’une révolution technologique, industrielle et économique sans précédent : la périurbanisation, le vieillissement de la population et la transition énergétique. C’est également aujourd’hui que se pensent la biologie et l’internet de demain. » www.ics-show.com TEXTOS 2013, année florissante pour Tout-pour-IPhone La start-up de Labège a frôlé les 2 M€ de CA l’an dernier. Elle a été créée en 2010 par Alexis du Puy de Goyne alors qu’il était encore étudiant à Toulouse Business School (TBS). Novadys intègre le groupe JVS L’éditeur toulousain Novadys (dématérialisation et gestion de contenus) a rejoint le groupe champenois JVS, spécialisé dans les progiciels pour les collectivités locales. Le prix de la qualité pour Continental Continental Automotive Toulouse a remporté le prestigieux prix national Qualité Performance 2013 dans la catégorie Grandes Entreprises. Continental Automotive a fait appel à la CCI de Toulouse pour la préparation de sa certification EN9100. À Toulouse comme ailleurs, l’immobilier d’entreprise constitue une bombe à retardement pour ses © SRCI Midi-Pyrénées. propriétaires et ses utilisateurs : il faudra plus d’un milliard d’euros d’ici 2020 pour mettre aux normes énergétiques les 3,6 millions de m² de l’agglomération. Philippe Rey, directeur régional d’Adyal. Pierre Pélouzet, le médiateur national des relations inter-entreprises, est venu à Toulouse le 6 février pour rencontrer les chefs d’entreprise et les acteurs socioprofessionnels de la région. Il a présidé également la cérémonie de signature de la « Charte Relations fournisseur responsables » dans laquelle se sont engagées les entreprises Rockwell Collins et Scopelec. diccit - avril 2014 · 8 Pour revitaliser le site de Motorola Toulouse, BPI group a signé un partenariat avec le Crédit Agricole Toulouse 31. Il s’agit d’offrir des prêts bonifiés aux entreprises créatrices d’emplois dans l’innovation, les télécoms, les TIC. Des agences multicanal pour le Crédit agricole Le Crédit Agricole Toulouse 31 continue à développer ses agences (plus de 140 à ce jour) mais veut les transformer en centres de relation multicanal avec ses clients. Pour son directeur général, Yvon Malard, « la digitalisation est une des mutations majeures qui s’accélèrent, avec le renforcement des règlementations, les incertitudes macroéconomiques et la financiarisation du modèle bancaire français. » actualité focus Luchon attend les touristes et le Tour de France TEXTOS © Jmemportes/OT. La saison estivale se prépare à Luchon, avec pour temps fort le passage du Tour de France le mardi 22 juillet (en provenance de Carcassonne) et mercredi 23 juillet (dans l’étape Saint-Gaudens - Saint-Lary Soulan). La fréquentation de la « reine des Pyrénées » est trois fois plus importante l’été que durant la saison de ski. La clientèle provient principalement de Midi-Pyrénées, Aquitaine, Bretagne et Ile-de-France et, pour l’international, d’Espagne, Grande-Bretagne et Allemagne. Luchon compte 2 800 habitants permanents mais totalise l’été près d’un million de nuitées grâce à de multiples atouts : son cadre et son climat, son établissement thermal et ses Espaces Forme et Bien-être (avec vaporarium unique en Europe), sa télécabine (Luchon – Superbagnères en 8 minutes !), son choix d’activités culturelles, sportives et de détente, son golf et ses 260 km de circuits balisés pour les VTT… 27 M€ de rénovation pour l’Holiday Inn Airport L’Holiday Inn Toulouse Airport (Blagnac) a fait peau neuve avec 2,7 M€ d’investissement pour rénover l’hôtel (150 chambres, 600 m² de salles de séminaire, piscine, etc.) et pour le restaurant « Black Angus » : un élégant steakhouse dirigé par Yannick Guillossou, un chef passé par de grandes maisons étoilées telles que Le Crillon ou La Tour d’argent. Ce restaurant de 52 couverts vise un chiffre d’affaires de 250 000 €. Le prolongement de la ligne B du métro jusqu’à Labège est prévu pour 2019. L’enquête publique va commencer dans quelques semaines pour un lancement des travaux au début de l’an prochain. C’est un investissement de 362 M€ pour un tracé de 5,36 km avec 5 stations entre Ramonville et le terminus de La Cadène : Parc technologique du Canal, INP, Innopole, Diagora et Labège. © David Bécus Le cluster DigitalPlace a créé un « advisory board » pour renforcer le comité stratégique de certains de ses adhérents TPE et PME. Parmi les tout premiers à avoir mis à disposition leur expertise et leurs réseaux, on trouve deux conseillers techniques de la CCI de Toulouse : Jack Barbieux, ancien président d’Aeroconseil et de Rockwell Collins, et Henri-Paul Brochet, ancien patron de Thales Alenia Space Toulouse. Nous devons conjuguer nos Agri Sud-Ouest Innovation et Aerospace Valley ont décroché le label Gold « European Cluster Excellence » décerné par la Commission européenne. À la présidence des deux pôles de compétitivité, Alain Chatillon et Agnès Paillard espèrent que cette reconnaissance accroitra leur visibilité à Bruxelles et à l’international. diccit - avril 2014 · 10 efforts pour faire du tourisme un des vecteurs du redressement économique de la France. Et Midi-Pyrénées a les atouts pour participer à cet élan. La ministre Sylvia Pinel, lors des Assisses régionales du tourisme. Inter Caoutchouc rejoint le groupe Eynard Robin Le groupe Inter Caoutchouc (Toulouse, Bordeaux) avait été repris en MBO en 2008 par Jean-Michel Martineau avec le fonds Multicroissance et la holding Gefiroga (Roland Garrigou). Après 6 ans de collaboration et sur les conseils de Novasens CF, les actionnaires ont choisi de céder Inter Caoutchouc au groupe Eynard Robin (découpe industrielle, 35 M€ de CA, soit 5 fois plus qu’Inter Caoutchouc). L’énergie positive de GA GA va transférer d’ici la fin de l’année son siège social du parc de La Plaine : ce nouveau bâtiment HQE à énergie positive de 3 300 m² sera une vitrine du savoir-faire de l’entreprise toulousaine spécialisée dans l’immobilier d’entreprise. actualité focus Le cluster Chimie verte ouvre un nouvel horizon privés de Toulouse et Midi-Pyrénées : ils sont reconnus mondialement pour leur expertise en matière de chimie verte. Nous avons aussi des entreprises qui excellent dans l’extraction et la valorisation de molécules d’origine naturelle. Enfin, en croisant nos savoir-faire avec les compétences des autres filières, pôles, clusters et structures de Midi-Pyrénées, nous pourrons conquérir une part significative des marchés qui émergent, que ce soit au niveau local, national ou mondial. » L’industrie chimique représente près de 140 entreprises et plus de 5 000 emplois, en Midi-Pyrénées, principalement en Haute-Garonne et dans le Tarn. La chimie verte a représenté un chiffre d’affaires mondial de 135 M$ en 2012. Ce volume devrait doubler d’ici 2020. © David Bécus. Frappé de plein fouet par la catastrophe d’AZF, le pôle chimique toulousain entend se donner un nouvel horizon avec le cluster Chimie verte. Ce cluster a été lancé officiellement le 20 janvier après avoir été initié par l’Union des industries chimiques (UIC) de Midi-Pyrénées. Son président, Cédric Cabanes, rappelle que l’objectif de la chimie verte est de rendre la chimie « moins polluante et plus sûre, tout en renforçant l’efficacité de ses produits. » « Notre objectif est de rapprocher les entreprises pour faciliter les synergies, et de les aider à générer de nouveaux projets issus de l’innovation afin de créer des richesses et des emplois sur notre territoire. Notre cluster s’attachera donc à favoriser les partenariats avec les laboratoires de recherche publics et 11 · avril 2014 - diccit actualité tbs et aéroport www.tbs-education.fr Toulouse Business School Think and Create place TBS News Aéroport News Aéroport Toulouse-Blagnac Depuis toujours un ciel d’avance 7 567 634 Le programme Bachelor de TBS est toujours aussi bien coté. Il a obtenu la deuxième place dans le classement publié fin janvier par Le Figaro Étudiant. TBS va élargir l’accès à la première année de son programme Grande école : il ne sera plus réservé aux étudiants de classes préparatoires mais ouvert à des étudiants Bac + 2 de formations très différentes. Pour Isabelle Assassi, directrice du programme Grande école, « il s’agit d’un choix stratégique en faveur d’une plus grande diversité des profils pour Toulouse Busines School. Avec ce nouveau concours, nous démocratisons l’excellence, et nous en sommes fiers ! » Jean-Michel Vernhes, président du directoire d’Aéroport Toulouse-Blagnac, prévoit une croissance du trafic passagers de 2 % cette année, après la pause marquée en 2013 : + 0,1 % pour un total de près de 7,6 millions de passagers. Il faut dire que l’aéroport avait enregistré une progression record de 20 % sur la période 2008-2012. © David Bécus 2 e www.toulouse.aeroport.fr Grand Ciel : c’est le plan stratégique 2014-2018 de l’aéroport, avec trois objectifs : renforcer la performance du service aux clients, être un aéroport responsable et développer des relais de croissance y compris dans l’immobilier d’entreprise et l’hôtellerie. Avec ses 700 hectares, la plateforme aéroportuaire ne manque pas d’espace pour répondre aux besoins du marché ! © David Bécus © DR Le nouveau management public sera le thème de la prochaine Journée internationale de la recherche de TBS, le jeudi 17 avril, avec toute la problématique de la notion de performance et de son évaluation dans le cadre du management public, des associations et du secteur « non-profit ». Etihad à Toulouse-Blagnac ? Nous n’avons pas encore de ligne Toulouse – Abu Dhabi mais le groupe Etihad arrive à Blagnac via sa filiale Etihad Regional et l’ouverture d’une ligne Toulouse-Genève en Saab 2000 de 50 sièges. Au sein du groupe TBS, le CPA propose un entrainement réalisé par des dirigeants pour des dirigeants. La dernière promotion a reçu ses diplômes à l’occasion d’une soirée dédiée à l’innovation managériale avec le philosophe Emmanuel Toniutti et le sociologue Patrick Lemattre. diccit - avril 2014 · 12 Rés@P1. Le parking P1 est désormais ouvert à la réservation en ligne : stationnement garanti au plus près de l’aérogare pour 4 € de plus. enjeux stratégie 13 · avril 2013 - diccit enjeux prospective Sortie de crise ou monde nouveau ? Malgré des perspectives de croissance qui demeurent faibles, y compris à long terme, la sortie de crise ne fait plus de doute pour l’économie européenne. Dans quel monde allons-nous alors entrer? La réponse des économistes Elie Cohen et Augustin Landier. 5,5% La croissance française a été en moyenne de 5,3 % entre 1949 et 1974, de 2,2 % entre 1974 et 2007, de 0,1 % entre 2007 et 2012. La crise. Le mot finit par agacer l’économiste Elie Cohen : « Depuis que je suis adulte, nous sommes en crise. Cela ne veut plus rien dire ! Il faut s’inscrire dans la durée pour voir que c’est à partir de 1974 que notre modèle économique a véritablement basculé. De la fin de la guerre jusqu’à 1974, nous avons connu une période de rattrapage économique, avec une croissance accélérée, et de rattrapage technologique, à partir de ce que les Américains avaient développé avant et pendant la guerre. Le modèle français, l’appareil d’état étaient excellemment adaptés à cette stratégie de rattrapage autour d’objectifs clairement définis. Ensuite, de 1974 à 1984, on ne s’est pas rendu compte qu’on était en crise, on a continué à alourdir considérablement les prélèvements publics, les coûts de fonctionnement de la machine France. Un seul exemple : un chômeur en formation percevait une indemnisation supérieure à son ancien salaire ! Dans ce Nous sommes en train de changer de modèle. On est obligé d’inventer autre chose. © Fabien Thouvenin. Elie Cohen diccit - avril 2014 · 14 enjeux prospective La période de récession qui s’est ouverte en 2009 a été d’une durée et d’une intensité exceptionnelle. INNOVATION ET premier choc de compétitivité, on a véritablement perdu pied. En 1984, nouveau tournant majeur : le choix libéral européen. On abandonne notre modèle colbertiste pour le marché unique, la concurrence et la monnaie commune, qui nous interdit désormais de recourir à l’inflation et à la dévaluation. Mais on ne tire absolument pas les conséquences pratiques de ce choix. Le déficit des finances publiques continue, s’accumule. Et quand on essaye de le corriger, on fait porter l’effort sur les entreprises et non sur la consommation. Résultat, aujourd’hui, en 2014, la France aura pour la première fois une croissance inférieure à la moyenne de la zone euro. ». La période de récession qui s’est ouverte en 2009 a été, il est vrai, d’une durée et d’une intensité exceptionnelles. C’est ce qu’observe Ronan Mahieu, chef du département des comptes nationaux à l’Insee. Dans son étude sur « L’économie française de 1949 à 2012 », il note cependant que le rythme de croissance de l’économie française s’est nettement affaibli dès le milieu des années 1970 : la croissance moyenne a été de 5,3 % par an entre 1949 et 1974 ; elle s’est réduite à 2,2 % entre 1974 et 2007 ; elle a été proche de 0 (+ 0,1 %) entre 2007 et 2012. « La succession des chocs pétroliers de 1974 et 1979 a marqué une cassure et la fin des Trente Glorieuses. L’inflexion de la croissance a eu une incidence durable sur la consommation et l’épargne des ménages, mais aussi sur les déficits publics : les recettes sont devenues moins dynamiques alors même que les dé- INTERNATIONALISATION Elie Cohen (www.elie-cohen.eu) est directeur de recherche au CNRS, professeur à Sciences Po. Parmi ses derniers ouvrages : « Crise ou changement de modèle ? » (La Documentation Française). 15 · avril 2014 - diccit enjeux prospective penses croissaient plus rapidement, notamment en matière de santé et de protection sociale. Le taux de marge des entreprises comme le solde extérieur ont connu par ailleurs des fluctuations fortes. La période qui suit la récession de 2009, atypique par son intensité, est caractérisée par un solde extérieur des biens manufacturés dégradé et par un retour très lent à la croissance. Après la crise de 1975, nous avions retrouvé notre PIB d’avant-crise en seulement 6 trimestres ; après la récession de 1993, cela a pris 9 trimestres ; avec la récession de 2009, il en va tout autrement : cinq ans après le début de cette récession, au premier trimestre de 2013, notre PIB était encore légèrement inférieur à celui du premier trimestre 2009. » Croissance positive Aujourd’hui en tout cas, nous sommes bien en sortie de crise, en France comme au niveau européen, même s’il faut rester prudent sur le niveau de la reprise. C’est l’analyse d’Augustin Landier, de la Toulouse School of Economics : « Les conséquences de la crise ont été très amorties en France, notre reprise ne sera donc pas très forte, mais nous sommes bien en croissance positive et le taux du chômage va commencer à baisser. Au niveau européen, la croissance La tertiarisation de l’économie Évolution de la part des différents secteurs d’activité dans l’économie française (source : Insee). va-t-elle s’accélérer pour rattraper le retard pris au cours des cinq dernières années ? Rien n’est moins sûr, du fait notamment de la non-stabilisation des structures européennes. Enfin, ne nous faisons pas d’illusions sur le long terme : la croissance en Europe sera plus proche de 1 et demi que de 3 %. ». Pour la France, Augustin Landier © David Bécus Il est temps d’entrer dans l’ère post-industrielle, dans une société de services et une économie dématérialisée. Augustin Landier a obtenu son doctorat en économie au Masachussets Institute of Technology. Il a enseigné à Chicago et New-York, créé un hedge fund et travaillé pour le FMI avant de rejoindre la Toulouse School of Economics en 2009. Son dernier livre, avec David Thesmar : « 10 idées qui coulent la France » (Flammarion). diccit - avril 2014 · 16 observe que le débat politique reste très « autoréférentiel » : « On ne s’inquiète que de notre modèle social et on continue de croire qu’il a vocation à être adopté par nos voisins et partenaires, alors qu’ils n’en ont nullement l’intention et que nous n’en avons plus les moyens. Ce modèle social a été moulé pour la France des années 60, quand la croissance était forte, quand le chômage n’était pas un problème, quand on pouvait promettre un niveau de retraite élevé. Aujourd’hui, la concurrence fiscale est une réalité. Les jeunes, les start-up, les entrepreneurs n’hésitent plus à partir là où ils trouvent un meilleur environnement : moins de charges, moins d’incertitudes règlementaires et fiscales, et pas de discours « décliniste » décourageant. Quant à nos grands groupes du CAC 40, pour la plupart, ils n’ont plus en France la majorité de leurs activités, ni de leurs salariés, ni de leurs actionnaires. Prenons garde à ne pas perdre leurs centres de décision. Quand on vient ou quand on revient de l’étranger, on est frappé par le manque de mobilité et même par la peur de la mobilité de la plus grande partie des Français. Il faut pourtant accepter que nos parcours ne pourront plus se faire dans la même ville, dans la même entreprise, ni même dans le même métier. Il ne faut pas se lamenter, il faut savoir saisir les opportunités. Les jeunes s’adaptent à cette mobilité, à ce nouvel équilibre du monde – ils n’ont d’ailleurs pas le choix. Il faut recentrer nos transferts sociaux vers les situations les plus difficiles, et prendre garde aux inégalités générationnelles qui deviennent très fortes. » L’économie de l’immatériel Augustin Landier dénonce la « nouvelle pensée unique » des responsables politiques français, de droite comme de gauche, avec leurs « idées qui coulent la France », enjeux prospective pour reprendre le titre du livre volontiers provocateur qu’il vient d’écrire avec son complice d’HEC David Thesmar : « Il faut en finir avec le capitalisme de subvention empoisonné par la nostalgie des Trente Glorieuses. L’économie a basculé dans l’immatériel. Il est temps d’entrer dans l’ère post-industrielle, d’aller vers une société de services et une économie dématérialisée. C’est une tendance de fond, aussi forte, et aussi décriée, que quand on est passé d’une France agricole et rurale à une France urbaine et industrielle. » Pour le professeur à Toulouse 1 Capitole (et chercheur à l’IDEI), on ne peut pas dupliquer dans tous les secteurs industriels la réussite d’Airbus : l’aéronautique est un cas très spécifique avec le duopole mondial Boeing-Airbus. On peut certes relocaliser des usines, mais en les faisant tourner avec des robots, pas en embauchant de la main d’œuvre : « C’est dans les services que l’on créera de l’emploi, c’est dans l’intelligence que l’on créera de la valeur ajoutée. ». Elie Cohen note lui aussi un problème spécifiquement français : « Nous sommes le dernier pays à avoir tiré les conséquences de nos erreurs dans une économie de la connaissance mondialisée. Il y a une sorte d’inaptitude collective à infléchir notre politique. Depuis 1974, tous nos gouvernants, toutes nos élites politicoadministratives ont fait la même erreur. On a soutenu la demande et la consommation avec un keynésianisme de bazar. Je dis keynésianisme de bazar parce que je suis keynésien et parce que Keynes n’a jamais prôné des déficits publics sur la longue durée. Or, depuis 1974, en permanence, quand l’État a collecté 100, il a dépensé 110 ! ». Elie Cohen dénonce aussi « l’activité législative effrénée » et l’instabilité permanente de l’environnement économique, social, fiscal, financier, règlementaire. « On ne peut pas changer les règles du jeu à l’infini. Fixons le bon niveau de dépenses publiques et permettons aux chefs d’entreprise de faire leur métier dans un environnement favorable et stabilisé. » En prend-on le chemin ? « L’économie française commence enfin à retrouver son niveau de 2007. Nous sommes en train de changer de modèle mais dans les soubresauts de crises fréquentes et récurrentes », conclut Elie Cohen. Pour lui, la France a un peu résisté à la crise grâce à la diversification de son économie, grâce aussi à son État-Providence. Mais « un nouvel ordre économique a progressivement émergé et il faut en prendre conscience : mondialisation, avec la formidable ascension des pays émergents et la fin de l’hyperpuissance américaine ; financiarisation des économies, avec la multiplication des crises financières ; troisième révolution industrielle, avec les technologies de l’information et de la communication, des sciences du vivant et des matériaux ; écologisation de l’économie, 2001 – 2011 : le bouleversement industriel En dix ans, la part des États-Unis et du Japon dans le PIB mondial a reculé de plus de 30 %. Celle de la Chine, de la Russie et du Brésil a plus que doublé. La France a reculé de 4,9 %, nettement moins que le Royaume-Uni (- 21,4 %), l’Allemagne (- 12,8 %) ou l’Italie (- 10,3 %). % de l’industrie (*) dans le PIB du pays (*) Dont construction, eau et énergie. Années de référence : 2009 à 2011 selon les pays. (Source : Banque Mondiale). avec cette prise de conscience : nous vivons dans un monde fini avec des ressources naturelles épuisables ; il n’est simplement pas possible matériellement d’envisager la poursuite des tendances passées en termes de croissance ou de consommation. On est donc obligé d’inventer autre chose. ». Innovation et internationalisation Elie Cohen regrette ici le manque d’évolution stratégique des acteurs privés : « Avec le niveau élevé et durablement élevé de nos coûts salariaux, il fallait faire des efforts intenses pour monter en gamme. Cela n’a pas été fait et c’est une erreur stratégique que l’on paye par exemple avec l’effondrement de notre industrie automobile. Nous sommes pris dans le « sandwich hispanoallemand » : nos produits sont trop chers par rapport aux pays du sud et n’ont pas la qualité des pays du Nord. Nous avons des coûts salariaux, fiscaux, sociaux d’un pays du nord (et même supérieurs !) mais nous avons une production de pays du sud. Le rapport Gallois a permis d’officialiser le diagnostic qui était déjà posé dans des tonnes de livres et de rapports. Il ne faut pas un choc de compétitivité ou un contrat de compétitivité ; il faut les 2. Pour monter en gamme, il faut du temps, de la durée. Donc un pacte de compétitivité. Mais il faut aussi un choc de compétitivité immédiat si on ne veut pas voir disparaitre encore plus d’entreprises et continuer à perdre des parts de marché à l’international. Nous manquons d’entreprises, nous manquons d’ETI et nous manquons aussi d’entreprises qui réussissent conjointement par l’innovation et par l’internationalisation. » 17 · avril 2014 - diccit enjeux stratégie l’international, un relais de croissance multipolaire L’amélioration de l’environnement mondial et les espoirs de redressement de notre compétitivité industrielle devraient permettre à la France de valoriser pleinement ses atouts à l’international. 3200 3207 1200 diccit - avril 2014 · 18 La croissance devrait passer de 3 à 3,7 % cette année au niveau mondial, de 0,2 à 0,9 % en France. Selon les dernières prévisions du FMI, c’est donc bien à l’international qu’il faut aller chercher la croissance et le business. La zone euro ne va progresser que de 1 %. Les autres pays avancés vont avancer beaucoup plus vite : 1,7 % au Japon, 2,4 % au RoyaumeUni, 2,8 % aux États-Unis. Les pays émergents, malgré leur ralentissement, vont encore afficher des progressions de 5,4 % en Inde, 6,1 % en Afrique sub-saharienne, 7,7 % en Chine. Plus près de nous, l’Europe centrale et orientale est donnée à + 2,8 % ; le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont à + 3,3 %. « Il y a une véritable aubaine pour nos exportateurs », analyse Alexandre Mirlicourtois, le directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi. « Le climat des affaires s’est amélioré un peu partout fin 2013 et ce mouvement se poursuit : sortie de récession de la zone euro, poursuite de l’avancée japonaise, accélération de la croissance américaine. Cette dynamique retrouvée des pays avancés est un bon signal pour les exportations françaises, d’autant que d’autres signaux permettent d’envisager un léger redressement de la productivité et de la compétitivité des entreprises. Nos entreprises ont besoin de refaire leurs marges pour pouvoir investir, innover, embaucher et être plus agressives à l’international. La production française est globalement dans un niveau de gamme très sensible à la concurrence étrangère. Il faut donc retrouver des marges et des marges de manœuvre. » enjeux stratégie Le taux de couverture de nos importations par nos exportations s’est amélioré l’an dernier pour la 3e année consécutive, mais le déficit de notre commerce extérieur a encore dépassé les 61 milliards d’euros. Intégrer la notion de chaîne de valeurs C’est aussi ce sur quoi insiste l’économiste Iana Dreyer. Spécialiste du commerce international, elle a réalisé pour l’Institut Montaigne un rapport appelant à « Refuser le déclin » avec une série de propositions pour renforcer notre présence dans les échanges internationaux : « Malgré ses faibles performances à l’export – on le voit dans la dégradation continue de notre balance commerciale depuis une dizaine d’années –, l’économie française est dotée de nombreux atouts dans l’industrie et les services. La dynamique retrouvée des pays avancés est un bon signal pour les exportations françaises. Alexandre Mirlicourtois © DR 87,7 % ANALYSE Alexandre Mirlicourtois est le directeur de la conjoncture et de la prévision du Groupe Xerfi, leader indépendant des études économiques sectorielles (www.xerfi.com) (Source : Douanes). Reste à redonner de la compétitivité à notre industrie, à définir une stratégie globale de projection dans l’économie européenne et mondiale, et à intégrer la notion de chaîne de valeurs dans le commerce international de biens et de services : le commerce international aujourd’hui est en grande partie un échange de biens et de services intermédiaires dans un processus de production transnational. Pour nos PME, il s’agit de s’y positionner de manière favorable. Cette notion n’est pas encore suffisamment perçue par les petites et moyennes entreprises, alors que ce sont les entreprises les mieux insérées dans ces chaînes de valeur européennes et internationales qui non seulement exportent le plus mais sont aussi les plus productives, les plus innovantes et les plus créatrices d’emplois qualifiés. ». Et Iana Dreyer d’expliquer : « Il ne faut pas en rester au seul réflexe mercantiliste de vendre nos produits et nos services à l’étranger. Pour exporter plus, il faut savoir importer davantage – notam- ment des composants et des biens et services intermédiaires, pour se concentrer sur des compétences à forte valeur ajoutée : la R&D, l’innovation, le design, le marketing, certaines activités d’assemblage sensibles… Il n’y a pas d’autre façon d’accroître sa compétitivité et d’attirer des capitaux. La production industrielle de masse qui est délocalisable à merci n’a pas beaucoup d’avenir en France. Nos grands groupes, pour la plupart, ont réussi à opérer cette mutation. Nos PME ont un peu raté le coche, à la différence de leurs homologues de l’Europe du Nord. On en revient au problème de fond : trouver l’environnement économique, institutionnel, réglementaire, fiscal et financier qui favorise le développement des PME. Les réformes en cours vont dans le bon sens, y compris la volonté affichée d’approfondir la décentralisation et de réduire le mille-feuille administratif, pour assurer une meilleure adéquation entre les politiques de développement territorial et les besoins des PME. 19 · avril 2014 - diccit enjeux stratégie Reste à voir ce qui se concrétisera réellement en pratique. Il est sûr que c’est au niveau régional que des politiques mieux adaptées aux PME pourront jouer un rôle majeur. C’est ce que réussissent les pays moins jacobins que la France, des états fédéraux comme l’Allemagne. Prenez l’exemple des clusters : en Grande-Bretagne, aux ÉtatsUnis, ils sont nés spontanément autour de grandes universités. Il y a eu un processus naturel d’agglomération de compétences et d’actions dans un environnement facilitateur. En France, l’évaluation de fin 2011 a pointé des problématiques assez typiques de notre pays : l’aspect un peu trop politique des subventions, le poids des interventions venues « d’en haut », l’environnement règle- mentaire compliqué qui freine le potentiel de ces initiatives. Par contre, l’État a tout son rôle à jouer en matière de diplomatie économique : faire connaitre nos produits et nos savoir-faire, attirer des investisseurs étrangers. L’État a aussi son rôle à jouer dans la diplomatie économique et commerciale européenne : les PME françaises, allemandes, anglaises, italiennes ont les mêmes défis à relever quand elles exportent : par exemple des droits de douane élevés auprès des pays partenaires, des procédures complexes de reconnaissance de standards techniques, le respect des innovations ou l’ouverture des marchés publics. Mieux vaudrait travailler ensemble à l’échelle du monde plutôt que de se faire concurrence entre nous. » Malgré ses faibles performances à l’export, l’économie française est dotée de nombreux atouts. © DR Iana Dreyer diccit - avril 2014 · 20 Iana Dreyer est une économiste spécialiste du commerce international (www.ianadreyer.net). Elle est l’auteur du récent rapport de l’Institut Montaigne « Refuser le déclin. Propositions pour renforcer notre présence dans les échanges internationaux » Les pays européens : clients ou concurrents ? L’Europe reste notre principal débouché, et c’est en Europe que la France a perdu le plus de parts de marché. Pour Alexandre Mirlicourtois, « l’Europe est naturellement la zone « à portée de tir » des PME françaises. Mais l’Europe du Nord ne sera pas la zone la plus dynamique à moyen terme. Quant à l’Europe du Sud, il ne faut pas se laisser tromper par les bonnes croissances annoncées, il ne faut pas oublier l’ampleur de la crise que ces pays ont traversée. La Grèce affiche des prévisions enviables, mais même avec une croissance soutenue, elle ne retrouvera pas avant dix ans son niveau de 2007. Dans l’immédiat, l’Europe du Sud sera plus un concurrent qu’un marché pour nos exportateurs. » C’est aussi ce qu’observe Iana Dreyer : « La France doit approfondir son mouvement de réforme face à l’Allemagne mais aussi face aux pays de l’Europe du Sud qui ont fait des réformes importantes sous la pression de la crise et qui attirent de nouveau les investisseurs. » Du côté des pays émergents, la croissance y ralentit mais des potentiels considérables demeurent : l’émergence d’une classe moyenne à l’échelle de pays comme la Chine ou le Brésil, ce n’est pas rien ! Mais ce sont des marchés difficiles à pénétrer et les opportunités n’y sont pas sans risques. « Nous sommes dans un monde de sables mouvants », pour reprendre l’image d’Alexandre Mirlicourtois, qui souligne aussi que l’Afrique mérite beaucoup d’attention. Il fait remarquer « l’intérêt de la Chine pour ce continent, et pas seulement pour ses matières premières : coût de main d’œuvre très bas, marché en croissance, amélioration progressive de la stabilité politique. La France dispose d’atouts évidents sur ce continent, avec tous les pays où elle a laissé sa langue et sa culture administrative et juridique. Une partie des élites africaines continue à se former dans nos grandes écoles et universités. Former les élites, c’est placer ses pions pour l’avenir. Toute perte d’influence, notamment face aux États-Unis, sera préjudiciable à terme. » Un rêve américain devenu réalité Quant aux États-Unis, avec leur capacité de rebond toujours étonnante, ils sont aussi à la portée de certaines PME, comme le prouve Pole Star, la société toulousaine spécialisée dans la localisation indoor. « Nous sommes sur le marché de la mobilité, un marché structurellement trop petit en France. Pole Star ne peut qu’être international », explique son fondateur et dirigeant, Christian Carle. « L’export a représenté le quart de nos revenus l’an dernier et ce sera au moins la moitié l’an prochain. Nous nous sommes implantés aux États-Unis pour nous rapprocher de notre écosystème naturel et pour développer nos ventes. Avant de gagner des contrats, il faut gagner la confiance, et cela ne se fait pas à distance. Si le rêve américain est devenu une réalité pour Pole Star, Christian Carle reconnaît qu’il faut réunir quelques atouts préalables : « Avoir quelques références clefs dans son pays d’origine et miser sur les réseaux pour gagner du temps en s’appuyant sur l’expérience des autres. Cela suppose d’accepter le partage, voire le regroupement, d’autant que les Français sont très nombreux ici et que la technologie française est reconnue. Je milite pour qu’un pont se mette en place entre Toulouse et la « Bay Area » qui va de San José à San Francisco, puis peutêtre avec Israël et pourquoi pas la Chine. Toulouse et sa région ont des atouts de niveau international dans l’économie numérique. ». Conclusion de Christian Carle : « Nous avons les moyens et les compétences pour rayonner dans le monde. Il faut aussi en avoir l’ambition. Et il faut que les autorités nationales et régionales poursuivent leur mutation et qu’elles acceptent, comme l’a souhaité le Président Hollande lors de son discours © DR enjeux stratégie Christian Carle est le PDG de la société Pole Star, implantée à Toulouse et Paris, ainsi qu’à Palo Alto, dans la Silicon Valley devant les entrepreneurs français à San Francisco le 12 février dernier, qu’une entreprise peut être française et créer des emplois en France tout en ayant hors de France une partie de sa production, de ses équipes de conception voire son centre de décision et ses partenaires financiers. » 21 · avril 2014 - diccit synergies sur le terrain La CCI de Toulouse proche de l’hyper-proximité Une CCI encore plus présente sur le terrain, dans toutes ses actions, sur tous ses évènements et dans tous ses secteurs d’accompagnement : c’est la stratégie annoncée par le président Alain Di Crescenzo pour cette année 2014. Une stratégie qui se résume en un mot d’ordre : l’hyper-proximité. « C’est là que réside notre valeur ajoutée. C’est ler les dirigeants dans le développement de leur entreprise et pour leur simplifier la vie, tout particulièrement dans les relations entreprises-administrations-collectivités. » Pour marquer le lancement de cette politique, la compagnie consulaire a choisi Montesquieu-Volvestre pour la première partie de ses traditionnels vœux à la presse, là que nous attendent, au quotidien, les chefs d’entreprise qui nous ont élus. C’est le 23 janvier, dans les locaux de Volvestre Foie Gras. L’entreprise familiale d’Elisabeth Patignac a en effet accueilli la première des Rencontres Entreprises et Territoire organisée par la Chambre : 90 minutes de dialogue entre élus de la CCI de Toulouse et une cinquantaine de chefs d’entreprise du Volvestre. « On est tellement meilleur quand on se parle, quand on travaille en réseau, quand on chasse en meute », rappelle Alain Di Crescenzo. La rencontre a été suivie non seulement par les journalistes mais aussi L’hyper-proximité doit être un véritable levier d’efficacité au service des entreprises. là que nous pouvons faire jouer un véritable levier d’efficacité pour mieux épau- diccit - avril 2014 · 22 synergies sur le terrain Les Rencontres Entreprises et Territoire Inaugurées le 23 janvier à Montesquieu-Volvestre, les Rencontres Entreprises et Territoire ont été conçues par la CCI de Toulouse avec un triple objectif : . faire mieux connaître les services offerts par la Chambre ; . être mieux à l’écoute des besoins des chefs d’entreprise ; . rapprocher les chefs d’entreprise d’un même territoire : ils ont tout à gagner à mieux se connaître, à échanger, à travailler ensemble. Le principe de chaque rencontre est de réunir, sur le site d’une entreprise, les dirigeants d’une zone géographique précise de la Haute-Garonne, avec la participation d’élus et de collaborateurs de la CCI, en présence aussi de responsables de clubs et réseaux d’entreprises du territoire concerné. « Ce sont des rencontres que nous voulons 100 % pragmatiques, opérationnelles, interactives », annonce le président Alain Di Crescenzo. Zoom sur les délégations de la CCI de Toulouse Qui n’a jamais entendu un chef d’entreprise dire « J’ai des difficultés de trésorerie » ? Dans le cycle de vie de toute entreprise, les difficultés sont partie intégrante, et il faut savoir s’y préparer ; l’expérience montre que plus le diagnostic est précoce et plus les mesures mises en œuvres seront efficaces. La trésorerie est le révélateur le plus visible des difficultés. Face aux difficultés, l’entrepreneur ne doit pas rester seul. Pour ce faire, la CCI de Toulouse a été chargée par le Préfet de la Haute-Garonne de mettre en place une charte réunissant tous les acteurs intervenant dans le soutien aux entreprises en difficulté afin de coordonner leurs actions autour d’un mémento et d’un site internet. Ceux-ci développent une véritable méthodologie de la prévention, donnant l’accès direct à tous les dispositifs de soutien. Le site offre un outil de dialogue avec la cellule par les représentants des juniors entreprises des grandes écoles et universités toulousaines, les représentants de cette Génération E dont on a tant besoin, notamment pour reprendre les milliers d’entreprises régionales dont les dirigeants ont plus de 55 ans. « Les entreprises ne vivent pas hors-sol », poursuit le président de la CCI de Toulouse. « Chaque territoire a ses spécificités et la Haute-Garonne est riche de la diversité de ses entreprises et de ses territoires. Nous voulons donc une chambre plus efficace, plus lisible, plus influente, et aussi plus présente sur le terrain afin d’apporter aux entreprises un accompagnement parfaitement ciblé, y compris en matière de prospective et d’anticipation face à un monde qui va de plus en plus face à une concurrence de plus en plus mondiale. » www.toulouse.cci.fr de prévention du SGAR et de la CCI de Toulouse, où le travail est animé par le vice-président Gérard Trullen. Ce site « www.tpe-pme-prevenir-31.com » doit être connu de tous les chefs d’entreprise qui se posent des questions sur le devenir de leur entreprise. Le fonctionnement de la charte est analysé lors des réunions régulières sur l’économie qui se tiennent à la préfecture. 23 · avril 2014 - diccit synergies sur le terrain Les commissions en action La CCI de Toulouse va s’impliquer encore plus dans le Sud toulousain. La Chambre a signé le 20 janvier une convention de partenariat avec le Syndicat mixte du pays du Sud toulousain, à l’initiative notamment de deux vice-présidents de la CCI : Thierry Dumas et Michel Roux. Le texte ratifié par les présidents Alain Di Crescenzo et Gérard Roujas vise à partager une stratégie globale de développement qui viendra compléter très naturellement le volet économique du schéma de cohérence territoriale (Scot) du Sud toulousain. « Nous pourrons notamment décliner cette stratégie sur la politique d’offre foncière, sur le développement des filières et sur l’animation économique du territoire », annonce Alain Di Crescenzo. Le président © David Bécus L’inauguration des nouveaux locaux de la Fnaim 31 a été l’occasion, pour Alain Di Crescenzo, de saluer le dynamisme de sa présidente Emmanuelle Lassalle-Michel et de rappeler l’engagement de la CCI de Toulouse en faveur de la profession immobilière, notamment sous la conduite de deux de ses élus, Bernard Farjounel et Patrick Lafforgue. Bernard Farjounel préside le Club de veille immobilier qui existe depuis 2002. Plus récent, le Groupe de réflexion sur l’immobilier est animé par Patrick Lafforgue et permet de rassembler les acteurs de la filière, notamment à l’occasion des Rencontres de l’immobilier. de la CCI de Toulouse accorde aussi un caractère prioritaire à la requalification et au développement du site de Boussens : « Ce site bénéficie de réels atouts : une culture industrielle bien ancrée, un positionnement géographique favorable, des axes de transport intéressants. À l’image de Boussens et, plus largement, du Sud toulousain, les territoires un peu éloignés de la métropole représentent des relais de croissance et donc d’emplois mais ils sont aujourd’hui trop peu exploités. Nous devons renforcer leur attractivité et concrétiser leur potentiel de développement économique. » Cette convention avec le Syndicat mixte du Pays du Sud toulousain est aussi une nouvelle occasion de rappeler que la CCI « de Toulouse » a compétence sur l’ensemble du département de la Haute-Garonne. Des chefs d’entreprise acteurs de leurs territoires : c’est ce que recherche la CCI de Toulouse pour constituer son réseau de délégués territoriaux. Il s’agit de consolider la proximité et l’ancrage de la Chambre sur l’ensemble de la Haute-Garonne, tant auprès des entreprises que des collectivités territoriales en améliorant, d’une part la veille économique et, d’autre part, la circulation réciproque de l’information entre la CCI et les territoires afin de renforcer la voix du monde économique. À noter aussi que le réseau des délégués territoriaux, choisis en priorité dans les clubs d’entreprises, les associations de commerçants et les autres réseaux économiques locaux, constituera un vivier de candidats pour les prochaines élections consulaires, avec le souci d’une meilleure représentativité féminine et géographique. TEXTOS > Les élus du commerce ont profité de la période des vœux pour aller de nouveau à la rencontre des commerçants des marchés toulousains, sous la conduite d’Alain Di Crescenzo, Michel Roux (vice-président Commerce) et Christine Le Galo (présidente de la commission Commerce). > La 6e Nuit des réseaux a réuni quelque 800 participants à l’initiative de 45 clubs et réseaux d’entreprises. Partenaire de l’évènement, la CCI de Toulouse y fut représentée par Patrick Igon, président de la commission Services. Une bonne occasion pour présenter Ecobiz, la nouvelle plateforme internet de la Chambre. > La proximité de la CCI de Toulouse avec les entrepreneurs passe aussi par TLT. Le magazine hebdomadaire « Point éco » permet en effet d’aborder l’actualité économique en mettant en avant les entreprises de notre territoire. Cette émission est relayée sur le site internet et sur les réseaux sociaux de la Chambre, ainsi que dans la newsletter de La Dépêche du Midi. diccit - avril 2014 · 24 synergies portraits d’entrepreneurs AMDS développe son expertise du traitement de surface © David Bécus Créée il y a tout juste quatre ans, la société toulousaine AMDS va atteindre le million d’euros dans les solutions de traitement de surface (sablage, grenaillage, peinture et tout leur environnement). Son fondateur, Michel Devoitin, valorise ainsi sa double expérience du métier, côté production puis côté distribution, par exemple chez Péchiney, auprès de centres de profit Aéronautique, et au sein du groupe Wheelabrator. Sa plus grande satisfaction, outre la création d’emplois, est la reconnaissance que lui accordent à la fois ses clients et ses fournisseurs : « Nous sommes un véritable partenaire des entreprises industrielles et du bâtiment du Sud-Ouest, de l’artisan à la très grande société. Là où les fabricants et distributeurs sont de moins en moins présents sur le terrain, nous offrons expertise, proximité et réactivité, avec un stock de pièces et accessoires toujours disponibles dans Betem amplifie sa stratégie Export L’international est déjà bien présent dans l’activité du groupe Betem : Europe de l’Est, Qatar, Canada, Afrique francophone, Maghreb... Mais le bureau d’études toulousain a décidé de se doter cette année d’une filiale totalement dédiée à l’export pour bénéficier davantage des opportunités offertes dans ses métiers de l’ingénierie haut de gamme (bâtiment, infrastructure, environnement). Le groupe a été fondé par Alain Bittard en 1967. Il y a 10 ans, Midi-Pyrénées représentait encore 90 % de son chiffre d’affaires. Aujourd’hui, 55 % de l’activité se fait hors région : le groupe est présent sur 11 sites en France (métropole et Guyane) avec 200 salariés et un CA de 17 M€. Sur les 10 ans à venir, Betem table sur un effectif d’au-moins 500 personnes : le seuil nécessaire pour profiter d’opportunités haut-de-gamme à l’international. www.betem.fr diccit - avril 2014 · 26 notre show-room de Saint-Martin du Touch. Nous savons analyser les besoins propres à chaque client pour trouver la réponse la plus performante, quitte à concevoir nous-mêmes une solution spécifique et économique, par exemple un équipement automatisé... ». AMDS travaille à 50 % pour l’aéronautique, à 30 % pour les autres secteurs industriels et à 20 % pour le BTP : « Les technologies sont assez proches et évoluent sous les mêmes contraintes. Ainsi, nous faisons partie du consortium Solgreen, labellisé par Aerospace Valley pour répondre à la prochaine interdiction du chrome hexavalent dans le traitement de surface. Nous sommes aussi des fidèles du salon Siane et du stand collectif que la CCI de Toulouse y organise chaque année pour dynamiser la croissance des TPEPME de la Haute-Garonne. » www.amds-tds.com Double-D communique ses valeurs éthiques Création graphique et PAO, création de sites internet, communication rédactionnelle, gestion des relations presse : l’agence de communication toulousaine Double-D réunit ces quatre spécialités mais se distingue d’abord par son engagement dans une démarche durable, à la fois éco-responsable et solidaire. Cet engagement se traduit notamment par une action de mécénat de compétences au profit de l’Unicef 31. C’est aussi une façon spécifique d’aborder chaque client, chaque marché : « J’ai créé Double-D en octobre 2010, après avoir été chargée de com’ dans un cabinet juridique parisien puis pour une entreprise agroalimentaire de la région », rappelle Isabel Leon, « et je peux dire aujourd’hui que mon agence fonctionne bien. Je suis fière de pouvoir affirmer qu’il est possible d’associer économie et solidarité, de s’épanouir professionnellement en donnant du sens à son travail, de réussir dans les affaires sur la base de valeurs humaines et éthiques. Une communication intelligente peut réellement avoir un impact environnemental (et un coût) très réduit sans rien perdre en efficacité. » www.double-d-com.fr synergies portraits d’entrepreneurs Nexio mise sur l’innovation, l’international et les grands comptes Leader français en compatibilité électromagnétique (CEM), la PME toulousaine Nexio affiche une croissance moyenne de 30 % l’an depuis sa création en 2003. Elle est ainsi passée de 3,2 à 4,2 M€ de chiffre d’affaires l’an dernier, dont près de Au total, Nexio Group est présent dans 30 pays, jusqu’en Chine, avec ses propres agences à Shanghai et Montréal. Et Nexio vise une diversification pays qui ira de pair avec une diversification produits, dans le domaine des essais mais aussi dans la simu- ondes électromagnétiques, que ce soit dans l’aéronautique, le spatial, l’automobile ou les autres secteurs industriels. » Nexio va concrétiser cette année plusieurs projets de partenariats avec des laboratoires de recherche et va aussi mener une stratégie 30 % à l’export : « Nous avons doublé notre activité à l’international, nous l’avons même multipliée par 4 aux États-Unis. Quant à l’Allemagne, c’est devenu notre premier marché, devant la France ! », se félicite Frédéric Amoros-Routié, le fondateur de Nexio. lation numérique HPC (Calcul Haute Performance). « L’innovation est au cœur de notre activité », rappelle Frédéric AmorosRoutié. « C’est par l’innovation que nous avons permis à nos clients de transformer en valeur ajoutée les contraintes liées aux © David Bécus Nexio vise une diversification pays en lien avec une diversification produits. plus offensive sur les grands comptes dans les services. L’entreprise comptera une soixantaine de salariés d’ici la fin de l’année. Elle vise un chiffre d’affaires de 10 M€ à l’horizon 2020. www.nexiogroup.com H&D lance une académie de l’agilité et de l’excellence Le cabinet conseil toulousain Hommes & Développement vient de fêter ses 20 ans. Spécialisé dans la performance de l’entreprise (stratégie, ressources humaines, organisation), H&D est un « révélateur d’excellence » comme l’explique son fondateur, René Rouillé : « Nous accompagnons les dirigeants et leurs équipes dans une démarche systémique d’excellence. Nous travaillons tant sur la stratégie de l’entreprise que sur l’efficience des équipes et des processus. Seule l’as- sociation des hommes, de l’organisation et de la stratégie permet de produire un ensemble cohérent et gagnant. » Pour accompagner ses 20 ans, Hommes & Développement a annoncé une académie dédiée au coaching et au management agile, l’Adac (Académie pour le déploiement de l’agilité et de la confiance). L’Adac ouvrira ses portes en septembre. Son objectif est d’accompagner et d’aider les décideurs à faire face aux changements induits par les nouvelles formes de compétitivité émer- gentes, en particulier pour les PME de la filière aéronautique régionale. Une façon de compléter le travail effectué pour le pôle de compétitivité Aerospace Valley sur ce thème de l’agilité et de la confiance. Ancien sportif de haut niveau (deux fois champion de France de karaté), René Rouillé est membre associé de la CCI de Toulouse et conseiller technique de la CCIR Midi-Pyrénées où il est en charge des relations économiques avec l’Asie. www.hetd.fr 27 · avril 2014 - diccit Didier Suberbielle Président du directoire de Nutrition & Santé synergies interview La saine croissance de Nutrition & Santé Né à Toulouse d’un père vétérinaire et d’une mère pharmacienne, Didier Suberbielle a co-fondé la première chaîne de parapharmacies (Parashop) avant de rejoindre LVMH (et ses marques de champagne) puis les publications Condé Nast (Vogue, Glamour, AD). C’est depuis 2006 que ce spécialiste du marketing dirige Nutrition & Santé. Créé en 1972 à Revel par Alain Chatillon, Nutrition & Santé est le leader européen de l’alimentation diététique et biologique. Le groupe a réalisé l’an dernier un CA de 332 M€ avec 1 100 collaborateurs, 6 sites de production et 3 filiales en Europe. Ses 26 marques sont distribuées dans plus de 40 pays. Depuis 2009, Nutrition & Santé fait partie du groupe japonais Otsuka Pharmaceutical. www.nutrition-et-sante.fr Le groupe Nutrition & Santé estil toujours bien ancré dans son Lauragais natal ? Plus que jamais ! Où serait-on mieux implanté que dans la BioVallée Lauragais et dans une région emblématique en ce domaine ? Nous avons ici les agriculteurs qui nous approvisionnent en soja, blé, colza… Revel est à la fois notre centre de décision et notre plus important site de production. Il va encore s’étendre en juillet avec les 20 M€ que nous investissons dans une nouvelle usine dédiée aux barres diététiques. Revel concentre les deux tiers de notre effectif français et la moitié de l’effectif total du groupe, avec des équipes d’une extrême qualité : nous sommes une entreprise leader dans une région attractive. Avec Otsuka, nous sommes également sortis des frontières européennes pour aborder le marché asiatique. Enfin, travailler avec un leader japonais de la pharmacie, c’est étendre sa culture managériale, avoir une vision à plus long terme. L’innovation est vitale pour l’avenir ? L’agroalimentaire est un secteur très innovant et notre spécialisation dans le diététique et le bio exige encore plus d’innovation. Nous ne faisons pas du produit de masse mais du surmesure adapté à chaque typologie de consommateur, à chaque marché national. La complexité, la flexibilité, la productivité, le lancement de nouveaux produits, le marketing qui va avec, tout cela ne peut se faire que par l’innovation. Et l’innovation de rupture va jouer un rôle majeur Que vous a apporté la prise de contrôle avec l’engouement croissant pour les par le groupe japonais Otsuka ? protéines végétales face aux limites D’abord du financement pour nos de l’élevage productiviste. Nous avons investissements de productivité : donc encore de belles croissances en la hausse constante des matières premières nous impose des coûts de perspective. Notre CA a progressé de production très ajustés. Cela nous a 5 % l’an dernier. Et notre rayonnage dans les grandes surfaces françaises aussi permis de la croissance externe avec l’acquisition de trois sociétés. s’est allongé de 15 kilomètres ! 29 · avril 2014 - diccit synergies à suivre © David Bécus Les débuts très prometteurs de Ouaf Store Lauréat d’un Trophée du commerce dans la catégorie Création, Laurent Lebois s’est inspiré d’un concept américain pour lancer Ouaf Store l’an dernier à Toulouse : « Il s’agit d’abord d’un salon de toilettage pour chiens et chats, et plus précisément d’un salon de lavage en « libre-service ». D’une part, ça coûte nettement moins cher que chez un toiletteur puisque nos tarifs vont de 10 à 22 € selon le gabarit de l’animal. D’autre part, c’est nettement plus simple que dans sa salle de bains : nous proposons un équipement parfaitement adapté pour le lavage et le séchage de sa « boule de poils » préférée. Pour répondre à la demande de la clientèle, nous avons étendu notre activité à des prestations de toilettage traditionnel en embauchant une toiletteuse professionnelles, et nous proposons une gamme de Le drive fait Cocorico ! C’est à Toulouse que 3 jeunes Montalbanais ont choisi de créer leur société Ambato et de lancer Cocorico : un drive alimentaire qui propose « les bons produits du marché. Tous les jours. » Ils ont référencé plus de 170 produits de terroir et ils entendent « redonner du sens à la consommation alimentaire, dans la confiance et la transparence, et faciliter l’accès quotidien à des produits français et de qualité ». Les fondateurs de Cocorico imaginent déjà ouvrir une boutique « nouvelle génération » en centre-ville et développer tout un réseau de drives dans les grandes métropoles. Pour l’instant, les commandes passées sur internet peuvent être retirées soit sur leur site du chemin Delbousquet (entre l’avenue de Fronton et l’avenue des États-Unis), soit au camion Cocorico qui tourne tout au long de la semaine dans la banlieue toulousaine. www.cocorico-toulouse.fr diccit - avril 2014 · 30 plus en plus large de croquettes et d’accessoires : coussins, laisses, colliers, produits de soin… Nous offrons la qualité d’accueil et de conseil propre au commerce de proximité, avec des services que l’on ne trouve pas sur internet ou en grande distribution ! » Le lavage représente plus de la moitié du chiffre d’affaires, le CA progresse de 10 % chaque mois et la clientèle se révèle particulièrement fidèle avec quelque 400 chiens (et une vingtaine de chats) qui viennent régulièrement au 99 bis du boulevard de l’Embouchure, dans le quartier des Ponts-Jumeaux. Fort de ce succès toulousain, Laurent Lebois et son épouse Isabelle préparent maintenant une implantation à Paris puis une autre dans une métropole du sud de la France « À Toulouse, notre concept a été vite intégré grâce à un bouche-à-oreille très important. En validant notre modèle économique sur différents bassins de population, nous pourrons ensuite développer tout un réseau de franchise. Le marché de « l’humanisation de l’animal de compagnie » est un marché très prometteur si l’on en juge par son développement aux États-Unis. » Karmaléon : yoga, bien-être et performance Et si, pour bien commencer la semaine et motiver vos collaborateurs le lundi matin, vous commenciez par 45 minutes de yoga et un petit-déjeuner bio et bien équilibré ? C’est l’une des offres originales de Karmaléon, un jeune cabinet toulousain créé par Isabelle Fourès-Guérin. Sur la base de sa double passion (l’humain et le yoga), elle propose aux entreprises « des solutions concrètes, bienveillantes et novatrices pour accompagner le changement, prévenir les risques psycho-sociaux, retrouver des collaborateurs motivés, agir sur la performance et la rentabilité de l’entreprise, ne serait-ce que par la gestion du stress et la révélation des potentiels et de l’enthousiasme des collaborateurs ». www.karmaleon.fr synergies à suivre Michel Picariello a commencé sa carrière d’ingénieur électronicien chez Intertechnique, Siemens et Schlumberger avant de s’installer à Toulouse pour lancer et conduire la direction régionale de l’opérateur Complétel pendant une décennie. C’est en 2008 qu’il a quitté les grands groupes pour créer sa propre entreprise : Geoled. Son créneau : l’éclairage nocturne à énergie solaire, sans-fil, interactif et 100 % autonome. Son produit-phare, pour les professionnels et les collectivités : la borne Alpha qui permet de baliser un chemin ou une piste cyclable, d’accueillir des visiteurs, de décorer un site, d’animer un évènement et ceci sans aucun raccordement. Explications de Michel Picariello : « Nos bornes fonctionnent avec l’énergie solaire, qui est propre et gratuite, et on les contrôle avec une simple télécommande. On peut paramétrer l’intensité et les horaires de l’éclairage, programmer la variation des cou- leurs, créer ainsi des ambiances lumineuses et des séquences colorées. Enfin, les bornes communiquent entre elles par réseau sans-fil : on peut donc les installer très rapidement et à moindre coût puisqu’il n’y a aucun câble à tirer. » Implanté à Labège, Geoled est membre du pôle Aerospace Valley et fait partie des lauréats 2013 de Réseau Entreprendre Midi-Pyrénées. La société de Michel Picariello vise un CA de 300 k€ cette année avant d’atteindre le million d’ici deux ans : « Nous allons étendre notre zone de chalandise à la moi- © DR Geoled balise la nuit avec le solaire tié nord de la France ainsi qu’à l’Espagne et l’Italie. Ensuite, l’an prochain, nous lancerons des produits dédiés cette fois aux particuliers, mais toujours fabriqués en France, et même en Midi-Pyrénées pour l’électronique et pour l’assemblage. » www.geoled.com © David Bécus Agoralys rayonne à 360°sur le web stratégique Communication, marketing, audit, accompagnement de projet, coaching, transition vers le cloud, les nouveaux usages et les nouvelles technologiques… Agoralys développe ses prestations à 360°. « Nous allons même parfois jusqu’à donner quelques conseils vestimentaires », sourit KatiaMaëva Vilaplana. Avec Fabrice Ortiz, elle anime cette société créée en 2003 à Amsterdam, implantée à Toulouse l’an dernier et bientôt présente à Barcelone en attendant de mettre un pied en Californie. Juste histoire d’être encore plus au cœur de l’innovation et de valoriser son maillage européen, sa créativité et sa « french touch ». « En France, nous sommes un peu exotiques dans le paysage des agences web et marketing, de par l’étendue de nos compétences et la diversité de nos clients », reconnaît Fabrice Ortiz. « Nous faisons aussi bien du corporate pour de grandes enseignes que de l’accompagnement de A à Z pour des PME et TPE : c’est d’ailleurs le plus passionnant et le plus gratifiant, quand il y a tout à faire avec un petit budget. Les grands groupes, nous leur apportons d’abord un regard extérieur. Rien de tel pour admettre ses faiblesses, sortir de ses routines, oser des solutions nouvelles. Nous n’avons jamais fait de publicité pour nous-mêmes, c’est le bouche-à-oreille, qui fonctionne, ainsi que certaines reconnaissances officielles : par exemple, nous avons été retenus par les pouvoirs publics pour dynamiser la transition numérique des entreprises via des conférences et vidéos en ligne pour le réseau des CCI. » www.agoralys.com 31 · avril 2014 - diccit synergies produit d’entreprise La société toulousaine Sicre Cosmétique vient de fêter ses 20 ans. Sous la marque Jean-Christophe, elle développe des produits de soin de beauté 100 % naturel. Son fondateur et dirigeant, Jean Sicre, est biochimiste pharmacologue de formation. Pionnier des produits bio, il se présente aujourd’hui comme un artisan passionné de la cosmétique végétale. La cosmétique végétale de Jean-Christophe Crème hydro-protectrice, exfoliant, sérum-crème anti-âge restructurant, sérum-lait visage et corps… Tous les produits de la gamme Jean-Christophe ont un point commun : le 100 % végétal. C’est le principe de base élaboré par Jean Sicre dès la création de Sicre Cosmétique, avec la conviction que des associations judicieuses (des « affinités réciproques ») permettent de mettre en synergie et de renforcer l’action des huiles essentielles, huiles végétales, extraits et distillats. « La plus grande difficulté, la véritable innovation technologique a été de transformer les sérums naturels en crèmes et en laits agréables à l’emploi. C’est un émulsionnant d’origine végétale qui nous permet de le faire, sans utiliser des réactifs chimiques ni des solvants organiques. » 100 % naturels Aucun additif chimique Un émulsionnant végétal Non testé sur animaux Des actifs La mise en harmonie des composants naturels permet de renforcer leur action. Pionnier du bio (« À l’époque, certains me prenaient pour un fou ! »), Jean Sicre ne fait guère confiance aux normes et labels qui ont fleuri ces dernières années dans la cosmétique : « Il suffit de 10 % de composants naturels pour certifier son produit. Moi, c’est du 100 %, de l’authentique HQN, Haute Qualité Naturelle… » Expert et passionné, chef d’entreprise volontiers atypique, Jean Sicre a renoncé en 2009 au travail à façon pour se consacrer totalement à sa marque JeanChristophe. Il n’a pas les budgets de communication des grands groupes (ni leurs obsessions de rentabilité à 2 chiffres) mais il a pour lui le bouche-à-oreille, le relais des réseaux sociaux, un réseau de distributeurs convaincus et l’essor de la vente en ligne. Sans oublier de très fortes perspectives à l’export sur le sud-est asiatique, notamment en milieu clinique. La Malaisie est la tête de pont de cette stratégie. www.cosmetique-bio.com Chiffre d’affaires en Ke 2009 2011 2013 2015 Arrêt du travail à façon 156 79 Stratégie export sur l’Asean 90 200 33 · avril 2014 - diccit synergies témoignages Tendance’Herb donne des couleurs à vos gazons ACCOMPAGNEMENT C’est un trophée du Crèce 2013 qui a convaincu Morgan Christoux de concrétiser son projet Tendance‘Herb. Le Concours régional des étudiants créateurs d’entreprise est organisé par la CCI de Toulouse. Un gazon impeccablement vert et 60 % d’économie d’eau : c’est ce que garantit Tendance’Herb avec sa solution importée des États-Unis (en exclusivité pour la France) et élaborée à partir de produits naturels. « Il suffit de mélanger notre produit avec de l’eau et de l’appliquer sur la pelouse avec un pulvérisateur. La coloration dure deux mois, même avec plusieurs tontes, et on peut réduire l’arrosage de 60 % sans voir la moindre trace de jaunissement », explique Morgan Christoux. Morgan Christoux, le créateur de la SAS Tendance’Herb, a commencé par des études d’informatique avant de suivre un master management à l’IAE Toulouse. C’est là, avec trois autres étudiants, qu’il a développé sa simulation d’entreprise d’après le concept qu’il avait repéré aux États-Unis. Le dossier a été primé au concours Crèce 2013 : « Cela m’a confirmé le bien-fondé de mon projet, d’autant que j’ai ensuite convaincu le jury des prêts d’honneur de la plateforme Initiative Haute-Garonne. » © David Bécus La CCI de Toulouse m’a incité à me lancer à travers le Crèce puis elle m’a accompagné pour obtenir un prêt d’honneur d’Initiative Haute-Garonne. Culot Fils de chef d’entreprise, Morgan Christoux a profité d’un stage universitaire aux USA pour obtenir l’exclusivité pour la France de son produit de coloration de gazon. Avant même la création de sa société ! diccit - avril 2014 · 34 Tendance’Herb ne vise pas que le marché des particuliers : « Pour les agences immobilières, une belle pelouse facilite la vente d’une maison. Pour les collectivités locales, les golfs, les clubs sportifs, nous permettons des économies d’arrosage qui sont loin d’être négligeables. Et comme nous proposons de multiples couleurs et des pochoirs de grande taille sur-mesure, les organisateurs d’évènementiels peuvent désormais utiliser les pelouses comme support de communication ! » La coloration sur gazon, il en est convaincu, offre de belles perspectives : « C’est une nouvelle solution de décoration extérieure, une solution économique et naturelle, constituée d’extraits de plantes, donc respectueuse de l’environnement, sans danger pour les enfants comme pour les animaux. Quant à ses utilisations possibles, c’est finalement à chacun de les imaginer, que ce soit pour une fête entre amis ou pour le lancement d’un nouveau produit… » www.tendanceherb.fr synergies témoignages APP : la certification EN9100 pour encore plus de croissance © David Bécus Avec une croissance de 50 % en 4 ans, la société APP (Atelier Proto Production) profite plutôt bien de la conjoncture favorable au secteur mécanique : cette PME d’Aucamville vise cette année le cap des 2 M€ de chiffre d’affaires : 50 % dans l’aéronautique, 20 % dans la défense, 20 % dans l’automobile et 10 % dans la recherche et les plateformes pétrolières. Cette réussite n’empêche pas Olivier Geysels de se remettre en question en permanence. Formé au Cnam en production automatisée, il a travaillé chez PSA et chez Liebherr Aerospace avant de reprendre APP en 2006. Depuis, il a porté l’effectif de 4 à 22 salariés et développé le savoir-faire de l’entreprise dans l’usinage : « Nos atouts ? Réaliser des pièces complexes dans des délais courts, savoir accompagner nos clients dans la phase de développement, faire des proto- types et produire des petites et moyennes séries, travailler tous les métaux, dont le titane, ainsi que les matières réfractaires et les plastiques techniques comme le Peek. » Pour poursuivre sa croissance face à une concurrence extra-régionale jugée de plus en plus féroce, APP a engagé une démarche qualité EN9100, en plus de son ISO 9000 : « C’est une certification essentielle pour encore mieux nous positionner auprès de nos grands donneurs d’ordre, prendre des contrats toujours plus techniques, appuyer notre diversification commerciale. Nous avons mené cette démarche avec le soutien de la CCI de Toulouse et avec l’accompagnement d’un consultant. Nous allons d’ailleurs continuer à travailler avec lui sur l’amélioration continue de notre management de la qualité. » www.approduction.fr Service CCI Certification EN9100 : un accompagnement pour les PME et TPE 1 Votre entreprise : 2 . un rendez-vous personnalisé pour faire un état de votre situation (marchés, activités, certifications) ; . est implantée en Midi-Pyrénées ; . travaille avec des donneurs d’ordre et des fournisseurs de l’aéronautique, du spatial et de la défense ; . des informations sur la procédure d’obtention de l’EN9100 et les aides financières ; . souhaite se positionner davantage sur ces marchés porteurs ; . a besoin d’obtenir la certification Qualité EN9100 / EN9110 / EN9120 pour consolider et développer son activité. www.toulouse.cci.fr Nous vous proposons : . une mise en relation avec des acteurs et partenaires privilégiés (consultants, auditeurs, organismes certificateurs…) ; . un suivi personnalisé tout au long de votre démarche de certification. 0 810 36 37 38 (N° Azur) Service Développement durable - RSE Eliane Pourtau, chargée de mission Qualité 35 · avril 2014 - diccit magazine pratique Service CCI La CCI de Toulouse simplifie vos formalités à l’international Le service Formalités à l’international de la CCI de Toulouse est à la disposition de toutes les entreprises de la Haute-Garonne pour les informer sur la réglementation et pour leur faciliter les procédures à l’export : délivrance des carnets ATA et des certificats d’origine communautaire, visa et légalisation des documents commerciaux. Toutes ces démarches peuvent être réalisées à Toulouse, au Point Accueil du Palais consulaire (2, rue d’Alsace-Lorraine). Et désormais, elles peuvent aussi être effectuées en ligne, avec paiement sécurisé, sur le site de gestion électronique des formalités internationales. www.formalites-export.com Les stages pour créateurs et repreneurs d’entreprise La CCI de Toulouse organise des stages intitulés « 5 jours pour entreprendre » et destinés à tous ceux qui veulent créer ou reprendre une entreprise. Cette formation de 35 heures coûte 150 €. Elle est complétée par des entretiens individuels gratuits. Les prochaines sessions débuteront le 12 mai et le 30 juin à Toulouse. À Saint-Gaudens, elles se dérouleront du 16 au 20 juin et du 17 au 21 novembre. www.toulouse.cci.fr Règlementation commerciale : le point sur 51 idées reçues Le Service juridique opérationnel de la CCI de Toulouse a publié une nouvelle édition de sa brochure sur la règlementation et la jurisprudence commerciales. Ce document permet de faire le point de façon rapide et pédagogique sur « 51 idées reçues battues en brèche » à travers 4 rubriques : consommation, relations entre professionnels, manifestations commerciales, moyens de paiement et contrats. 0 810 36 37 38 (N° Azur) Service CCI Services à la personne : le Club SAP La CCI de Toulouse a officiellement lancé son Club Services à la personne (SAP) le 12 décembre via la plateforme collaborative Ecobiz. Le Club a démarré avec une cinquantaine de membres (l’inscription est gratuite) et il fait suite à une enquête menée l’an dernier auprès des chefs d’entreprise SAP de la Haute-Garonne : 78 % d’entre eux s’étaient déclarés intéressés par la création d’un tel club. Leurs principales attentes : faire évoluer le secteur (réglementation, image…), mettre en place une veille règlementaire, mutualiser les moyens (formation, assurance, achats, recrutement…), échanger sur les difficultés et sur les bonnes pratiques, élaborer des actions communes de communication. www.midipyrenees-ecobiz.fr 37 · avril 2014 - diccit magazine carnet TEXTOS > Alain Di Crescenzo a été fait chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur en tant que président de la CCI de Toulouse, lors de la promotion du Nouvel an. > Henri-Paul Brochet et Patrick Piedrafita, respectivement vice-président et membre élu de la CCI de Toulouse, ont également été décorés de la Légion d’honneur, ainsi que Philippe Guérin, président du Comité régional de tourisme (CRT Midi-Pyrénées). > Bertrand Monthubert, président de l’Université Paul Sabatier, a été nommé par la ministre Geneviève Fioraso rapporteur général de la préparation de la stratégie nationale de l’enseignement supérieur. > Jean Tirole, président de TSE (Toulouse School of Economics) a été nommé au Conseil stratégique de la recherche par la ministre Geneviève Fioraso. > Me Anne Fauré a été élue bâtonnier désigné de l’Ordre des avocats du barreau de Toulouse. Elle succèdera à Me Frédéric Douchez le 1er janvier 2015. > Nathalie Ducombeau, directrice Qualité Airbus, a été élue « Femme Manager de l’année » à l’occasion des trophées « La Tribune Women’s Award ». > Franck Demay, ancien directeur général de TLT, a pris la direction de l’hebdomadaire Lien Social, basé à Labège et destiné aux travailleurs sociaux. > Carnet noir : André Népi-Pujol nous a quittés en janvier dernier. Il avait largement contribué à l’essor de Toulouse-Blagnac dans les années 70 et 80, sous la conduite de la CCI de Toulouse. André Népi-Pujol fut le directeur de l’aéroport jusqu’en janvier 1992. Il fut aussi conseiller municipal de Blagnac de 1971 à 1989 puis de Lherm à partir de 2001. François Bertrand à la tête de Space Christine Courade présidente du CMRH Christine Courade, DRH d’Aéroport ToulouseBlagnac, est la nouvelle présidente du Club Management & Ressources Humaines Grand Sud-Ouest. François Bertrand, après avoir dirigé le groupe Latécoère jusqu’à mai 2013, a été nommé président de Space, l’association créée en juin 2007 par les grands donneurs d’ordres de l’aéronautique européenne. Space a pour mission de soutenir l’amélioration de la supply chain de la filière aéro. Dans le cadre d’un contrat de 11,7 M€ avec le Gifas, Space vient d’être chargé d’un plan qui va concerner 400 PME et TPE françaises et 65 donneurs d’ordre sur trois ans (2014-2016). L’objectif est d’améliorer les performances de livraison des soustraitants afin que les donneurs d’ordre soient livrés en temps et en qualité et puissent ainsi assurer leurs montées en cadence. Ce plan est doté au total d’un budget de 22,9 M€ : 11,4 M€ des donneurs d’ordre et fournisseurs, 6 M€ de l’État (programme d’investissements d’avenir), 3,3 M€ du Gifas et 2,2 M€ des conseils régionaux (dans le cadre de la formation). © David Bécus © David Bécus A la CCI de Toulouse François Bertrand se dit « fier de conduire Space à un moment stratégique de son histoire. Nous avons un double défi devant nous. Nous lançons sous l’égide du Gifas un grand projet d’amélioration de la performance industrielle couvrant l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement française. En parallèle, nous poursuivons le développement de nos activités en Allemagne et en Espagne. Je suis convaincu que Space va décupler sa contribution au développement de la chaîne d’approvisionnement aéronautique européenne. » diccit - avril 2014 · 38 Marie-Pascale Goudal a été élue au sein du bureau de la CCI de Toulouse, en remplacement de Maurice Berkovic qui, tout en restant membre de la Chambre, ne souhaitait faire qu’un demi-mandat au sein du bureau. Marie-Pascale Goudal est expert-comptable. Elle dirige son cabinet implanté à ToulouseMinimes. Elle a présidé pendant plus de 10 ans la commission des Finances de la Chambre et c’est cette expérience qu’elle entend apporter au sein du bureau de la Chambre, ainsi, ajoute-t-elle en souriant, « qu’un peu de chromosomes XX ». Martine Labadie a succédé à Marie-Pascale Goudal à la présidence de la commission des Finances, avec toujours Sylvain Basso pour vice-président. magazine carnet « Dans la France d’aujourd’hui, 9 millions de personnes vivent peu ou prou en-dessous du seuil de pauvreté et consacrent au logement jusqu’à 40 % de leurs ressources. C’est une véritable injustice. » Né d’une mère catalane et d’un père basque, Max Aïra a son franc-parler et c’est avec une fierté légitime que cet autodidacte dresse son bilan à la tête de Promologis, le groupe « créateur de bien-vivre ». Max Aïra est aussi membre élu de la CCI de Toulouse, où il préside la commission consultative des marchés de la compagnie consulaire. « Le logement social est à la croisée du social et de l’économie : il améliore substantiellement les conditions de vie et génère une activité industrielle qui nourrit le BTP et bien des secteurs périphériques. C’est un produit de première nécessité et il faut atteindre le plus rapidement possible les 150 000 nouveaux logements sociaux par an. » Promologis, dont les actionnaires de référence sont Ciléo (Action Logement) et la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées, contribue notoirement à cette ambition nationale avec un patrimoine de 23 000 appartements et encore 1 700 logements construits l’an dernier (1 200 en locatif, 500 en accession). Avec Edenis, le groupe propose aussi 18 résidences pour personnes âgées et 1 600 lits médicalisés. Au total, le groupe fait travailler directement ou indirectement 4 000 personnes en Midi-Pyrénées. Le savoir-faire de Promologis et la performance de son modèle économique ont été reconnus par la délivrance d’une compé- © David Bécus Max Aïra : Utilité sociale et performance économique tence nationale et le ministère de l’Égalité des territoires et du Logement a décerné la Légion d’honneur à Max Aïra. C’est le préfet Henri-Michel Comet qui lui a remis les insignes de chevalier le 28 novembre. Aux très nombreuses personnalités présentes, Max Aïra a adressé ce message : « En ces temps difficiles pour beaucoup de nos concitoyens, je vous propose de rêver tous ensemble d’une France plus forte, plus juste et plus prospère. » © David Bécus Karim Rahhaoui : les consuls se rapprochent des entreprises Consul honoraire du Mali à Toulouse, Karim Rahhaoui est désormais conseiller technique de la CCI de Toulouse : il est chargé de représenter l’ensemble du corps consulaire toulousain auprès de la Chambre. 37 états ont une représentation consulaire à Toulouse et Karim Rahhaoui est persuadé que « les consuls en poste à Toulouse peuvent être de bons interlocuteurs et de véritables partenaires pour les entreprises de Midi-Pyrénées qui souhaitent se développer à l’international. » Karim Rahhaoui est lui-même chef d’entreprise : avec un partenaire béninois, il a créé la société Myos-Export Company, qui assure la prescription et la promotion de marques européennes sur les marchés publics de l’Ouest africain. Nommé consul du Mali en avril 2010, il a notamment organisé les élections présidentielles et législatives maliennes à Toulouse, en plus de sa mission quotidienne d’interface entre les ressortissants maliens, le consulat général du Mali et les autorités françaises. Il est aussi très présent auprès des touristes et des hommes d’affaires qui veulent se rendre à Bamako. Sur le plan économique, le jeune consul (il est né à Toulouse en 1970) a déjà à son actif des partenariats Midi-Pyrénées – Mali dans le domaine du droit, de la finance, de la formation. 39 · avril 2014 - diccit © D avid Bécus magazine tribune « Le Canal du Midi, c’est notre Muraille de Chine » René Bouscatel préside le Club des entreprises mécènes du Canal du Midi qui a été lancé par Voies navigables de France (VNF) pour soutenir la replantation des platanes victimes du chancre coloré. Ses vice-présidents sont Alain Chatillon et Bernard Keller : « C’est une cause qui doit mobiliser les entreprises du Sud-Ouest et tous les acteurs économiques concernés par les enjeux environnementaux et par le développement du territoire. Le Canal du Midi fait partie de notre patrimoine et de notre image, c’est une partie de nous-mêmes, notre Muraille de Chine, mais ce n’est pas un rempart, c’est une voie de communication et un symbole de douceur de vivre et de sérénité. La replantation des arbres du Canal est un travail de longue haleine qui prendra plusieurs années et même plusieurs décennies. Mais nous nous devons de sauvegarder l’œuvre des générations passées pour la transmettre aux générations futures. » www.replantonslecanaldumidi.fr Les clubs d’entreprises ont la parole « Contribuer au succès des femmes dans l’entreprise » « Quand le vin et l’économie fédèrent les décideurs » Le réseau professionnel des Women in Business (WIB) est une task-force du chapitre régional de l’American Chamber of Commerce in France. Son animatrice est Martine DuboisInisan : « Notre réseau est un think-tank indépendant, mixte, ouvert à l’international. Nous nous intéressons au capital humain de l’entreprise, à la valorisation et à la promotion des femmes dans l’entreprise, à l’harmonie des compétences et à l’épanouissement de chacune et de chacun dans le milieu professionnel. Pour lutter contre les stéréotypes et les freins au développement, nous diffusons auprès des entreprises partenaires des réflexions de société et des valeurs telles que l’égalité, les droits des femmes, la diversité et la responsabilité sociétale des entreprises. » www.amcham-midipyrenees.net Fondé à Paris en 1991 par Alain Marty (journaliste à BFM), le Wine & Business Club est présent à Toulouse depuis 2008 sous la présidence du juriste Jean-Paul Barès : « Nos soirées mensuelles se déroulent aux Jardins de l’Opéra, autour d’un dîner-dégustation élaboré par le chef étoilé Stéphane Tournié et accompagné par un vigneron sélectionné par le sommelier Benoit Félix et interviewé par Muriel Nomura, présidente du Club Œnologique d’Airbus. Nos invités sont des économistes, scientifiques, acteurs ou d’observateurs avisés et élus : Philippe Chalmin, Bernard Belloc, Robert Panhard, Augustin Landier, Alain Costes… Le W & B est un club-réseau international qui réunit plus de 2 500 dirigeants admis sur parrainage dans 17 villes européennes. » www.winebusinessclub.com diccit - avril 2014 · 40 TEXTOS Didier Vincent (Crowne Plaza Toulouse) a été élu président du Club hôtelier toulousain. Le Club Galaxie a décerné ses prix 2013 sur le thème de la ville du futur : « innovations et technologies au service du citoyen et du développement territorial ». Les lauréats : la start-up Coovia avec son système de covoiturage dynamique couplé aux transports publics ; la société Wattlet pour ses modules de programmation d’installations électriques ; le projet Toulouse New Forum of Culture (des tags permettant d’accéder à des photos HD) ; la plateforme de services connectés à l’automobile MyCar Innovations. Hélène Vié, présidente de la délégation des Femmes chefs d’entreprises (FCE) de la HauteGaronne), a reçu l’insigne de chevalier de l’Ordre national du mérite. Le Club Entreprises de la Table ovale a débuté 2014 sur le thème du crowfunding avec un déjeunerdébat animé par Thierry Merquiol. Le fondateur de Wiseed (et ancien directeur de l’Incubateur MidiPyrénées) a fait le point sur les plateformes de finance participative et, plus globalement, sur la consommation collaborative. Le Réseau Entreprendre MidiPyrénées réunit des chefs d’entreprise prêts à accompagner des créateurs et repreneurs à fort potentiel de développement. Entre 2001 et 2013, l’association a soutenu 135 lauréats et contribué à la création de 117 entreprises et de 1 500 emplois. 1 © David Bécus © David Bécus 1 2 1 - Le Salon de l’entreprise et la 10e édition de Midinvest se sont tenus fin novembre à Diagora-Labège avec comme chaque année une forte participation de la CCI de Toulouse. • 2 -Le 6 à 8 de la finance de décembre dernier fut consacré à l’information extra-financière liée à la RSE, avec une conférence de Patrick d’Humières, président de l’Institut RSE Management. • 3 - Les Instants Déclicc ont réuni 1 400 commerçants de toute la Haute-Garonne. Les gagnants de cette grande animation commerciale © David Bécus de fin d’année ont reçu leurs lots le 27 janvier à la CCI de Toulouse. • 4 - L’édition 2013 des Prix Lucien 3 Vanel a couronné La Table des Merville (CastanetTolosan). Le prix de l’accueil a été remis par la CCI de Toulouse au restaurant Le Carthel (avenue de Grande-Bretagne). • 5 - À l’occasion des rencontres Midinnov 2014, le 30 janvier, la CCI de Toulouse a renouvelé et renforcé son partenariat avec l’agence MPI pour favoriser l’innovation dans les PME-PMI. • 6 - La responsabilité du chef d’entreprise face © David Bécus © David Bécus aux risques nouveaux ou en croissance : c’était le 4 thème de la rencontre « Paroles d’experts » orga5 6 Tribune et Axa. • 7 - La 3e Nuit de l’orientation a attiré plus de 3 000 collégiens, lycéens et étudiants le 21 février au Palais consulaire. Elle a permis de mettre un coup de projecteur sur les métiers en tension dans l’industrie, le bâtiment et l’hôtellerierestauration. © David Bécus © David Bécus évènements nisée le 11 février par la CCI de Toulouse avec La 7 41 · avril 2014 - diccit synergies parole d’expert L’art contemporain, une langue nouvelle © Melania Avanzato J’aime l’art qui m’émerveille, me bouscule, me trouble, m’interroge et je me demande souvent pourquoi certaines œuvres nous émeuvent tant, quelle part sensible elles vont toucher ? J’ai été nourri par Van Gogh et Soutine, puis il y a eu Giacometti, Garouste, Bacon, Combas, Soulages. Je me suis lentement détournée de l’immédiate compréhension et je suis arrivée à Opalka. Ce fut un choc artistique. Une fascination brutale. Le besoin d’écrire sur lui s’est imposé. Claudie Gallay, Grand Prix des lectrices de Elle en 2008 pour « Les Déferlantes », est l’auteur de nombreux romans dont « L’Amour est une île » (2010) et « Une part de ciel » (2013). Toujours chez Actes Sud, elle vient de publier « Détails d’Opalka », où elle dévoile les « passerelles souterraines » qui relient son œuvre littéraire et la peinture de l’artiste d’origine polonaise Roman Opalka. De quoi est fait un artiste ? Qu’est-ce qui le forme ? Opalka est une figure incontournable de l’art contemporain, un artiste qui a diccit - avril 2014 · 42 L’Art contemporain est compliqué à définir, un sujet de discorde. Miroir d’une époque, reflet d’un monde, on n’a pas de recul, on est dedans. C’est un langage nouveau dont on ne connaît que les balbutiements. Dans ce domaine, certains excès agacent ou indiffèrent, il faut faire du tri mais se garder d’allumer trop vite un bûcher pour y jeter tout ce que l’on ne comprend pas. II faut se garder d’allumer trop vite un bûcher pour y jeter tout ce que l’on ne comprend pas. consacré sa vie entière à représenter le temps qui passe. Ce qu’il nous donne à voir n’est pas seulement de la peinture, c’est une pensée prise dans une toile. Souvent, dans les musées, c’est immédiat, il suffit de jeter un coup d’œil à un tableau pour savoir s’il nous plaît ou pas. Claudie Gallay est la présidente d’honneur de la quinzième édition des Rencontres du livre et du vin, organisée du 10 au 13 avril par la ville de Balma sur le thème « Les écrivains francophones et la guerre ». lui donne son énergie. Ce récit est le résultat d’une multitude de choses, un mélange de rencontres, de fascinations et de réflexions. Voir une toile d’Opalka, c’est voir des chiffres. Est-ce de l’Art ? Avec Opalka, regarder ne suffit pas, il faut comprendre, s’attarder. Des passerelles souterraines relient son œuvre et la mienne, nos trajectoires sont liées. J’ai écrit « Détails d’Opalka » pour mettre en lumière cette irrigation souterraine et donner à comprendre tout ce qui forge un univers de romancière, ce qui fait la sève de l’écriture, Il y a les grands artistes et les suiveurs, Opalka fait partie des grands, il a inventé ce que personne n’avait inventé avant et que personne ne peut poursuivre. Son œuvre intelligente et logique me fascine depuis plus de dix ans. Nulle séduction pourtant, ici la notion de beau et de laid échappe. En 2007, il a installé une pyramide dans la station de métro de Toulouse pour établir son lien avec la ville, ligne B, tous ceux qui passent par la station Université PaulSabatier la connaissent, une construction de chiffres lumineux projetés sur un mur. magazine after hour