Blancheneige - Province Sud

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Blancheneige
DOSSIER
PEDAGOGIQUE
La compagnie théâtrale Les pêcheurs de Lune a pour objet de permettre la création, la diffusion, la production de spectacles et
d’événements dans les domaines culturels et artistiques.
La comédienne et metteur en scène Charlotte COLLOMB a suivi une formation d’art dramatique au COURS FLORENT et a joué
dans de nombreux spectacles en Nouvelle Calédonie :
Blancheneige (écoles maternelles, Festival Femmes Funk,)
Lecture Henri Michaux au Théâtre de l’Ile
Soudain le dérèglement au Centre d’Art
L'origine orale et populaire des contes en faisait des récits souvent émaillés d'actions brutales, de descriptions réalistes et parfois
même d'allusions érotiques.
Cependant, leurs diverses transcriptions écrites eurent pour conséquence de les « lisser » progressivement afin de les adapter
dans le même temps aux règles de la stylistique et à l'évolution de leur lectorat.
Les contes de Grimm échappent d'autant moins à cette convention que leur éditeur souhaita dès le début les destiner aussi au
public enfantin. Les frères Grimm s'attachèrent donc à les expurger de ce qui ne convenait pas plus aux enfants qu'à leur
puritanisme protestant. Ils n'y introduisirent pas pour autant d'évocations religieuses mais développèrent leur caractère illustratif, en
y ajoutant de discrètes réflexions morales ou encore des sentences. Néanmoins, les frères Grimm avaient pour principe et volonté
de rester fidèles le plus possible aux récits qu'ils avaient recueillis. Ils en conservèrent la majeure partie, y compris leur côté naïf
mais aussi les scènes les plus violentes.
Jacob (1785-1863) et Wilhem (1786-1859) Grimm.
Ecrivains et philologues allemands, Jacob et Wilhem sont nés à Hanau, dans une famille de neuf enfants. L'aîné s'attache très tôt à
son cadet qui sera toujours d'une constitution fragile. Leur père, issu d'une famille de prédicateurs réformés, est juriste et à la mort
prématurée de ce dernier (1796), leur mère les confie à une de leur tante, à Kassel, pour y faire leurs études secondaires. Ils
s'inscrivent ensuite à l'université de Marbourg.
Jacob y poursuivra des études juridiques tandis que Wilhem s'intéressera davantage à la littérature.
Dès 1806, encore très jeunes, Jacob et Wilhem s'intéressent au Moyen Age et commencent à rassembler des contes, des
légendes, des chants populaires.
Dès le début, ils s'efforcent de regrouper les textes selon des critères rigoureux car le public qu'ils recherchent est avant tout
scientifique.
Leurs sources sont principalement orales et leurs informateurs sont souvent des jeunes gens et des jeunes filles issus de la
bourgeoisie de Kassel qu'ils reçoivent chez eux.
Blancheneige des frères Grimm
Blancheneige, appelée ainsi parce qu’elle a « le teint blanc comme la neige, les lèvres rouges comme le sang et les cheveux noirs
comme le bois d´ébène » perd sa mère à sa naissance.
Le roi prend une nouvelle épouse, belle mais méchante, et surtout jalouse de Blancheneige.
Son miroir magique lui répète qu'elle était la plus belle femme du royaume, jusqu'au jour où il doit reconnaître que Blancheneige est
devenue plus belle qu’elle. La reine demande alors à un chasseur de tuer l'enfant, mais l'homme, pris de pitié, l'abandonne dans les
bois.
Blancheneige entre se reposer dans une petite maison qui est la demeure des sept nains. Ils acceptent de la cacher en échange
d’un peu de ménage.
La méchante reine, apprenant, grâce au miroir, que Blancheneige est toujours vivante, tente par trois fois de la faire mourir. La
troisième fois, déguisée en paysanne, elle réussit à lui faire croquer une pomme empoisonnée. Blancheneige tombe inanimée. Les
nains lui construisent un cercueil de cristal qu'ils déposent sur une colline afin que toutes les créatures puissent venir l´admirer. Un
prince en tombe amoureux. Il emporte le cercueil. En route un porteur trébuche, délogeant le morceau de pomme coincé dans la
gorge de la jeune fille, qui se réveille. Le prince lui demande sa main. Invitée au mariage, la méchante reine est condamnée à
chausser des escarpins de fer rougis au feu et à danser jusqu´à ce que mort s'ensuive.
L'adaptation d'un texte narratif pour le théâtre, sa théâtralisation, impose de lui donner une tension analogue à celle d'un drame.
Les personnages étant donnés à voir, ils y sont définis à plus gros traits que dans les contes et leurs actions étant mises en scène
deviennent forcément plus spectaculaires, au sens propre du terme. Cette « obligation » qui contraint l'auteur à rendre les
caractères des personnages plus lisibles occasionne quelques décalages dans certains cas.
Une pièce de théâtre est constituée par une histoire qui n'est pas racontée comme dans un récit narratif tel que le conte mais
reproduite à travers les paroles directes des personnages et elle est destinée à être mise en espace sur une scène. Cependant,
comme dans un récit, l'histoire est une suite d'événements et d'actions accomplies par les personnages en vue d'un objectif donné.
L'échange verbal entre les personnages a une double fonction : ils dialoguent entre eux mais leurs paroles s'adressent aussi au
public. C'est ce qu'on appelle la double énonciation du texte théâtral.
L’adaptation théâtrale du conte populaire de Grimm, Blancheneige, fait intervenir différents personnages :
La reine, Blancheneige, Le chasseur, Le prince et La forêt qui reprend à son compte les caractéristiques des sept nains, d’aide
et de protection tout en y ajoutant une dimension supplémentaire, celle de l’omniprésence de la nature, de sa fonction de matrice
nourricière.
Un dernier élément du conte, Le miroir dans lequel La reine vient contempler son image afin de s’assurer qu’elle demeure la plus
belle femme du royaume, joue un rôle essentiel dans la trame narrative. Elément récurrent, il permet de faire avancer l’intrigue,
mais aussi par sa fonction (regarder à travers le miroir), il incite le spectateur à porter un regard personnel sur le déroulement de
l’histoire.
Afin de mettre en perspective le thème central du conte, la représentation de la beauté, le personnage de Blancheneige sera
traité de façon particulière, jamais incarné contrairement aux autres personnages, il se dévoilera progressivement à travers le
regard, les relations qu’entretiennent les autres personnages avec lui. A l’image du procédé photographique, le personnage de
Blancheneige se révèlera par touches successives.
La mise en scène des personnages secondaires, se fera par l’intermédiaire d’un jeu théâtral direct (incarnation des personnages)
dans l’optique de mettre en évidence Un bestiaire humain qui consiste en une typologie nettement marquée des caractères des
personnages (La reine symbole de la jalousie, Le chasseur symbole de la force, La forêt symbole de la sagesse et Le
prince symbole du courage).
Afin de permettre une meilleure lisibilité du jeu théâtral, en terme de passage de relais entre les différents personnages, chacun
d’entre eux est représenté par un objet qui lui est propre. (La reine, un foulard, La forêt, un arbre peint, Le chasseur, un arc, Le
prince, une épée).
Le dispositif scénographique est constitué d’un décor évolutif qui aboutit à une perception fractionnée du personnage de
Blancheneige.
Blancheneige
Blancheneige, appelée ainsi parce qu’elle a « le teint blanc comme la neige, les lèvres rouges comme le sang et les cheveux noirs
comme le bois d´ébène » perd sa mère à sa naissance.
Le roi prend une nouvelle épouse, belle mais méchante, et surtout jalouse de Blancheneige.
Son miroir magique lui répète qu'elle était la plus belle femme du royaume, jusqu'au jour où il doit reconnaître que Blancheneige est
devenue plus belle qu’elle. La reine demande alors à un chasseur de tuer l'enfant, mais l'homme, pris de pitié, l'abandonne dans les
bois.
Blancheneige trouve refuge dans une clairière enchantée, à l’ombre d’un arbre magique.
La méchante reine, apprenant, grâce au miroir, que Blancheneige est toujours vivante, tente par trois fois de la faire mourir. La
troisième fois, elle réussit à lui faire croquer une pomme empoisonnée. Blancheneige tombe inanimée sur un tapis de feuilles. Un
prince qui chevauche par là en tombe amoureux. Il l’a soulève délicatement de terre et trébuche contre une des racines de l’arbre
magique, délogeant ainsi le morceau de pomme coincé dans la gorge de la jeune fille, qui se réveille. Le prince lui demande sa
main. Invitée au mariage, la méchante reine est condamnée à chausser des escarpins de fer rougis au feu et à danser jusqu´à ce
que mort s'ensuive.
Avant la représentation
Faire lire l’histoire de Blancheneige écrite par Grimm et par Perrault aux élèves et retrouver ce qui caractérise et définit
leur appartenance à ce genre littéraire spécifique et universel.
Chaque groupe aura un rapporteur qui racontera à l’ensemble de la classe le conte qui aura été lu. On fera réaliser aux
plus petits un dessin sur le conte qu’ils auront choisi. Pour les plus grands, un résumé pourra être réalisé sur une fiche
qui servira ensuite de navette pour l’ensemble des activités autour du spectacle. On pourra faire illustrer ce résumé par
les enfants.on
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La définition du conte est identique sur tous les continents :
- le conte décrit un passage, c'est un récit de formation. Il raconte le plus souvent le passage de l'enfance à l'âge adulte et s'inscrit
dans un roman familial
- pour passer d'un état à un autre le héros du conte doit subir plusieurs séries d'épreuves, parfois même des métamorphoses
douloureuses
- la fin d'un conte est toujours heureuse et enseigne quelque chose
Le conte enseigne donc quelque chose en traduisant toujours une expérience humaine sous forme voilée. Cette forme voilée se
caractérise de plusieurs façons :
- dans l'anonymat des lieux et des personnages ;
- dans l'absence de datation précise;
- dans la présence d'une symbolique riche.
Cette symbolique est perceptible sur deux niveaux de lecture : à la fois au plan culturel, lorsqu'elle reprend des images et des
thèmes universels, mais aussi au plan affectif au moment où le lecteur élabore sa propre interprétation du texte. Dans le cadre d'un
travail avec de jeunes élèves, il peut être intéressant de partir de leur interprétation et de leurs propres représentations en les
interrogeant sur le sens caché des textes, avant de leur livrer quelques clés plus formelles. On remarquera que les mots
représentation et interprétation sont également des termes du vocabulaire théâtral.
De fait, en allant assister à une représentation au théâtre, on va écouter une interprétation d'un texte : celle des comédiens et de
leur metteur en scène.
Après la représentation
Donner un temps de paroles et d'échanges aux élèves pour leur permettre d'exprimer sentiments, opinions, réactions,
voire émotions face au(x) spectacle(s) qu'ils ont vu(s).
Utiliser ces moments pour relever les éléments cités et organiser une discussion sur le spectacle et approfondir la réflexion. lai
Faire énumérer aux élèves les principaux accessoires de jeu de la comédienne
Faire une représentation graphique des éléments du décor (la scénographie)
Réaliser une fiche d’identité des personnages en prélevant des indices dans le spectacle
Travaux à partir d’un extrait du spectacle Blancheneige
La reine
Le narrateur
« Petit miroir, petit miroir chéri,
Quelle est la plus belle de tout le pays »? Et le miroir répondait :
« Madame la reine vous êtes la plus belle de tout le pays ».
Alors elle était tranquille, car elle savait que le miroir disait vrai.
Cependant Blancheneige grandissait et embellissait de plus en plus ; quand elle eut sept ans, elle était aussi belle que la lumière
du jour et plus belle que la reine elle-même.
« Petit miroir, petit miroir chéri,
Quelle est la plus belle de tout le pays » ? Le petit miroir répondit :
« Madame la reine, vous êtes la plus belle ici,
Mais Blancheneige est mille fois plus jolie ».
« A la seule vue de Blancheneige, mon cœur se retourne dans ma poitrine tant je hais cette enfant. Je suis jaune et verte
de jalousie et cette jalousie ne cesse de croître comme une mauvaise herbe de sorte que je n’ai de repos ni le jour ni la
nuit.
Chasseur ».
La reine
Le chasseur
« Emmène cette enfant dans la forêt, je ne veux plus l’avoir sous les yeux. Tu la tueras et tu me rapporteras son foie et ses
poumons comme preuve. »
« Je vous obéirai ma reine, j’emmènerai l’enfant dans la forêt et avec l’aide de mon arc je lui transpercerai le cœur ».
Faire lire aux élèves, silencieusement et à haute voix, cet extrait.
Leur faire repérer ce qui est du domaine du dialogue et ce qui ne l’est pas
(Repérer la présentation du texte de théâtre par rapport au texte narratif)
Faire lire à plusieurs voix l’extrait et faire « interpréter » les personnages
Expression corporelle / Atelier théâtre : Mener un atelier théâtre pour sensibiliser les élèves à la mise en voix et la mise en
espace ; travailler la gestuelle et la voix pour interpréter un texte ; articuler et mettre le ton en respectant la ponctuation
Écriture : Réaliser collectivement une adaptation théâtrale d’un autre conte traditionnel en maniant les outils de l’écriture
dramatique.
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