ÉCOLE NATIONALE VÉTÉRINAIRE D’ALFORT Année 2012 ANATOMIE CLINIQUE DU FURET : RÉALISATION D’UN ATLAS PHOTOGRAPHIQUE THÈSE Pour le DOCTORAT VÉTÉRINAIRE Présentée et soutenue publiquement devant LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE CRÉTEIL le…………… par Sophie, Francine SCHEIDECKER Née le 3 juin 1984 aux Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) JURY Président : Pr. Professeur à la Faculté de Médecine de CRÉTEIL Membres Directeur : Dr Céline ROBERT Maître de conférences à l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort Assesseur : Dr Pascal ARNÉ Maître de conférences à l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT Directeur : M. le Professeur MIALOT Jean-Paul Directeurs honoraires : MM. les Professeurs MORAILLON Robert, PARODI André-Laurent, PILET Charles, TOMA Bernard Professeurs honoraires: MM. et Mme : BRUGERE Henri, BRUGERE-PICOUX Jeanne, BUSSIERAS Jean, CERF Olivier, CLERC Bernard, CRESPEAU François, DEPUTTE Bertrand, MOUTHON Gilbert, MILHAUD Guy, POUCHELON Jean-Louis, ROZIER Jacques DEPARTEMENT D’ELEVAGE ET DE PATHOLOGIE DES EQUIDES ET DES CARNIVORES (DEPEC) Chef du département : M. POLACK Bruno, Maître de conférences - Adjoint : M. BLOT Stéphane, Professeur - UNITE DE CARDIOLOGIE - UNITE DE PARASITOLOGIE ET MALADIES PARASITAIRES Mme CHETBOUL Valérie, Professeur * M. CHERMETTE René, Professeur * Melle GKOUNI Vassiliki, Praticien hospitalier M. POLACK Bruno, Maître de conférences M. GUILLOT Jacques, Professeur - UNITE DE CLINIQUE EQUINE Mme MARIGNAC Geneviève, Maître de conférences Mme GIRAUDET Aude, Praticien hospitalier * M. HUBERT Blaise, Praticien hospitalier M. AUDIGIE Fabrice, Professeur M. BLAGA Radu Gheorghe, Maître de conférences (rattaché au DPASP) M. DENOIX Jean-Marie, Professeur Mme CHRISTMANN Undine, Maître de conférences - UNITE DE PATHOLOGIE CHIRURGICALE Mme MESPOULHES-RIVIERE Céline, Maître de conférences contractuel M. MOISSONNIER Pierre, Professeur* Mme PRADIER Sophie, Maître de conférences M. FAYOLLE Pascal, Professeur Melle DUPAYS Anne-Gaëlle, Assistant d’enseignement et de recherche M. MAILHAC Jean-Marie, Maître de conférences contractuel M. NIEBAUER Gert, Professeur contractuel Mme VIATEAU-DUVAL Véronique, Maître de conférences - UNITE D’IMAGERIE MEDICALE Mme RAVARY-PLUMIOEN Bérangère, Maître de conférences (rattachée au Mme BEDU-LEPERLIER Anne-Sophie, Maître de conférences contractuel DPASP) Mme STAMBOULI Fouzia, Praticien hospitalier M. ZILBERSTEIN Luca, Maître de conférences - UNITE DE MEDECINE M. BLOT Stéphane, Professeur* M. ROSENBERG Charles, Maître de conférences Mme MAUREY-GUENEC Christelle, Maître de conférences Mme BENCHEKROUN Ghita, Maître de conférences contractuel - UNITE DE MEDECINE DE L’ELEVAGE ET DU SPORT M. GRANDJEAN Dominique, Professeur * Mme YAGUIYAN-COLLIARD Laurence, Maître de conférences contractuel - DISCIPLINE : NUTRITION-ALIMENTATION M. PARAGON Bernard, Professeur - DISCIPLINE : OPHTALMOLOGIE Mme CHAHORY Sabine, Maître de conférences * - UNITE DE REPRODUCTION ANIMALE M. REMY Dominique, Maître de conférences (rattaché au DPASP)* M. FONTBONNE Alain, Maître de conférences M. NUDELMANN Nicolas, Maître de conférences M. DESBOIS Christophe, Maître de conférences Mme CONSTANT Fabienne, Maître de conférences (rattachée au DPASP) Mme MASSE-MOREL Gaëlle, Maître de conférences contractuel (rattachée au DPASP) M. MAUFFRE Vincent, Assistant d’enseignement et de recherche contractuel, (rattaché au DPASP) - DISCIPLINE : URGENCE SOINS INTENSIFS Mme ROUX Françoise, Maître de conférences DEPARTEMENT DES PRODUCTIONS ANIMALES ET DE LA SANTE PUBLIQUE (DPASP) Chef du département : M. MILLEMANN Yves, Maître de conférences - Adjoint : Mme DUFOUR Barbara, Professeur - DISCIPLINE : BIOSTATISTIQUES - UNITE DE PATHOLOGIE MEDICALE DU BETAIL ET DES ANIMAUX M. DESQUILBET Loïc, Maître de conférences DE BASSE-COUR M. ADJOU Karim, Maître de conférences * - UNITE D’HYGIENE ET INDUSTRIE DES ALIMENTS D’ORIGINE M. MILLEMANN Yves, Maître de conférences ANIMALE M. BELBIS Guillaume, Assistant d’enseignement et de recherche contractuel, M. BOLNOT François, Maître de conférences * M. HESKIA Bernard, Professeur contractuel M. CARLIER Vincent, Professeur Mme COLMIN Catherine, Maître de conférences - UNITE DE ZOOTECHNIE, ECONOMIE RURALE M. AUGUSTIN Jean-Christophe, Maître de conférences M. ARNE Pascal, Maître de conférences* Mme GRIMARD-BALLIF Bénédicte, Professeur - UNITE DES MALADIES CONTAGIEUSES M. COURREAU Jean-François, Professeur Mme DUFOUR Barbara, Professeur* M. BOSSE Philippe, Professeur M. BENET Jean-Jacques, Professeur Mme LEROY-BARASSIN Isabelle, Maître de conférences Mme HADDAD/HOANG-XUAN Nadia, Professeur M. PONTER Andrew, Professeur Melle PRAUD Anne, Assistant d’enseignement et de recherche contractuel, DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PHARMACEUTIQUES (DSBP) Chef du département : Mme COMBRISSON Hélène, Professeur - Adjoint : Mme LE PODER Sophie, Maître de conférences - UNITE D’ANATOMIE DES ANIMAUX DOMESTIQUES - UNITE DE PATHOLOGIE GENERALE MICROBIOLOGIE, M. CHATEAU Henry, Maître de conférences* IMMUNOLOGIE Mme CREVIER-DENOIX Nathalie, Professeur Mme QUINTIN-COLONNA Françoise, Professeur* M. DEGUEURCE Christophe, Professeur M. BOULOUIS Henri-Jean, Professeur Mme ROBERT Céline, Maître de conférences M. MAGNE Laurent, Maître de conférences contractuel - DISCIPLINE : ANGLAIS Mme CONAN Muriel, Professeur certifié - UNITE DE BIOCHIMIE M. BELLIER Sylvain, Maître de conférences* M. MICHAUX Jean-Michel, Maître de conférences - DISCIPLINE : EDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE M. PHILIPS, Professeur certifié - UNITE DE GENETIQUE MEDICALE ET MOLECULAIRE M. PANTHIER Jean-Jacques, Professeur* Mme ABITBOL Marie, Maître de conférences -UNITE D’HISTOLOGIE, ANATOMIE PATHOLOGIQUE Mme CORDONNIER-LEFORT Nathalie, Maître de conférences* M. FONTAINE Jean-Jacques, Professeur Mme LALOY Eve, Maître de conférences contractuel M. REYES GOMEZ Edouard, Assistant d’enseignement et de recherche contractuel, - UNITE DE PHARMACIE ET TOXICOLOGIE M. TISSIER Renaud, Maître de conférences* Mme ENRIQUEZ Brigitte, Professeur M. PERROT Sébastien, Maître de conférences - UNITE DE PHYSIOLOGIE ET THERAPEUTIQUE M. TIRET Laurent, Maître de conférences* Mme COMBRISSON Hélène, Professeur M. TIRET Laurent, Maître de conférences Mme PILOT-STORCK Fanny, Maître de conférences - UNITE DE VIROLOGIE Mme LE PODER Sophie, Maître de conférences * M. ELOIT Marc, Professeur - DISCIPLINE : ETHOLOGIE Mme GILBERT Caroline, Maître de conférences * responsable d’unité REMERCIEMENTS Au professeur de la Faculté de Médecine de Créteil, qui nous fait l’honneur de présider le jury de cette thèse. Mes hommages respectueux. Au docteur Céline ROBERT, pour ses précieux conseils, son investissement et sa disponibilité, Au docteur Pascal ARNÉ, pour avoir accepté d’être mon assesseur, A M. Bruno ALLOUCHE, pour m’avoir guidé dans la réalisation du site internet, Au docteur Charly PIGNON, pour avoir contribué à cette thèse en me prêtant quelques photographies, A ma famille, pour m’avoir toujours soutenu dans mes choix. C’est grâce à vous si j’en suis là ! A Xavier qui me supporte depuis 6 ans déjà, A mes amis non vétos Nanou, Esther, Lili, Cédric, Martin, Cyril et Max. Vous êtes des amis précieux ! Et mes amis vétos Audru, Linou, Jejette, Glennou, Cyrillus… Vive le groupe 3 ! TABLE DES MATIERES INTRODUCTION .................................................................................................................... 7 I. ANATOMIE DU FURET : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE .................................... 9 1. Classification et histoire du furet [3, 12, 13] .................................................................. 9 2. Anatomie externe [5, 12, 13] ............................................................................................ 9 3. Anatomie interne ............................................................................................................ 11 3.1. Appareil squelettique [5, 13, 18] ............................................................................... 11 3.1.1. Squelette axial [5, 12]......................................................................................... 12 3.1.1.1. Le crâne et l’appareil hyoïde ....................................................................... 12 3.1.1.2. Colonne vertébrale ...................................................................................... 13 3.1.2. Squelette appendiculaire .................................................................................... 14 3.1.2.1. Membre thoracique...................................................................................... 14 3.1.2.2. Membre pelvien ........................................................................................... 16 3.2. Muscles...................................................................................................................... 17 3.2.1. Particularités des muscles du furet [5] ............................................................... 17 3.2.2. Muscles masticateurs [5, 13] .............................................................................. 19 3.3. Appareil digestif et glandes annexes ......................................................................... 20 3.3.1. Appareil digestif ................................................................................................. 20 3.3.1.1. Cavité buccale [5, 7, 13].............................................................................. 20 3.3.1.2. Œsophage [5, 13]......................................................................................... 21 3.3.1.3. Estomac [5, 13]............................................................................................ 22 3.3.1.4. Intestin grêle [5, 13] .................................................................................... 23 3.3.1.5. Côlon et rectum [5, 13]................................................................................ 24 3.3.2. Glandes annexes ................................................................................................. 26 3.3.2.1. Glandes salivaires [5, 13] ............................................................................ 26 3.3.2.2. Foie et voies biliaires [5, 13] ....................................................................... 27 3.3.2.3. Pancréas [4, 5, 13] ....................................................................................... 29 3.4. Appareil respiratoire [5, 6, 9, 13] .............................................................................. 30 3.4.1. Cavités nasales et sinus ...................................................................................... 30 3.4.2. Pharynx ............................................................................................................... 30 3.4.3. Larynx ................................................................................................................ 31 3.4.4. Trachée ............................................................................................................... 31 3.4.5. Poumons ............................................................................................................. 31 3.5. Appareil cardio-vasculaire ........................................................................................ 32 3.5.1. Cœur [5, 13, 21] ................................................................................................. 32 3.5.2. Vaisseaux [5, 13, 17, 20 ..................................................................................... 33 3.6. Le système lymphatique ............................................................................................ 35 3.6.1. Les nœuds lymphatiques [16, 17] ...................................................................... 35 3.6.2. Les organes lymphoïdes ..................................................................................... 35 3.6.2.1. Le thymus [12] ............................................................................................ 35 3.6.2.2. La moelle osseuse [17] ................................................................................ 36 3.6.2.3. La rate [5, 13] .............................................................................................. 36 3.6.2.4. Les tonsilles palatines [5, 13] ...................................................................... 37 3.7. Appareil urinaire ....................................................................................................... 37 3.7.1. Reins [5, 13] ....................................................................................................... 37 3.7.2. Uretères .............................................................................................................. 38 3.7.3. Vessie [5, 13]...................................................................................................... 38 3.7.4. Urètre [5, 13] ...................................................................................................... 39 3.8. Appareil génital [3, 5, 13] ......................................................................................... 40 3.8.1. Appareil génital mâle ......................................................................................... 40 3.8.1.1. Testicules [5, 13, 15] ................................................................................... 40 3.8.1.2. Pénis et voies génitales [5, 13, 15] .............................................................. 41 3.8.1.3. Glande annexe : la prostate [5, 13] .............................................................. 42 3.9.1. Appareil génital femelle [5, 12, 13, 15] ............................................................. 42 3.9.1.1. Ovaires......................................................................................................... 42 3.9.1.2. Utérus .......................................................................................................... 42 3.9.1.3. Vagin et vulve ............................................................................................. 43 3.9.1.4. Mamelles ..................................................................................................... 43 3.10. Système endocrine................................................................................................... 44 3.10.1. Thyroïde [5, 12]................................................................................................ 44 3.10.2. Glandes parathyroïdes [5] ................................................................................ 44 3.10.3. Glandes surrénales [5, 13] ................................................................................ 44 3.10.4. Pancréas ............................................................................................................ 45 3.11. Système nerveux [5, 10, 12, 13] .............................................................................. 45 3.11.1. Système nerveux central ................................................................................... 46 2 3.11.2. Organes des sens .............................................................................................. 48 3.11.2.1. Audition [5, 13] ......................................................................................... 48 3.11.2.2. Vision [5, 13, 14]....................................................................................... 48 3.11.2.3. Olfaction [5, 13] ........................................................................................ 49 II. REALISATION D'UN ATLAS D'ANATOMIE DU FURET ....................................... 51 1. Matériels et méthode ...................................................................................................... 51 1.1. Animaux .................................................................................................................... 51 1.2. Dissection .................................................................................................................. 51 2. Création de l’atlas photographique .............................................................................. 54 2.1. Traitement des images ............................................................................................... 54 2.2. Création et présentation du site internet .................................................................... 56 CONCLUSION ....................................................................................................................... 59 3 4 TABLE DES ILLUSTRATIONS Figures : Figure 1. Squelette du furet d’après [5].................................................................................... 12 Figure 2. Muscles du tronc et de la ceinture thoracique d’après [5] ........................................ 18 Figure 4. Muscles superficiels de la cuisse : vue latérale d’après [5] ..................................... 19 Figure 5. Cavité abdominale : vue ventrale d’après [5] ........................................................... 26 Figure 6. Vue rostrale du crâne d’après [5] .............................................................................. 30 Figure 7. Traitement d’une photographie sous Photoshop Elements 4.0 (capture d’écran) .... 55 Figure 8. Extrait de la page d’accueil du site (capture d’écran) ............................................... 56 Figure 9. Vignettes (capture d’écran) ....................................................................................... 57 Figure 10. Ouverture de la photographie en pleine page (capture d’écran) ............................. 58 Photographies : Photographie 1. Furet albinos d’après [12] ............................................................................. 10 Photographie 2. Furet zibeline (S.Scheidecker) ...................................................................... 10 Photographie 3. Furet champagne (S. Scheidecker) ............................................................... 10 Photographie 4. Encéphale de furet, vue dorsale d’après [12] ................................................ 46 Photographie 5. Encéphale de furet, vue ventrale d’après [12]............................................... 47 5 6 INTRODUCTION Le furet (Mustela putorius furo) est aujourd’hui le troisième animal de compagnie en France, derrière le chat et le chien. On en dénombre presqu'un million avec un effectif en constante augmentation (Source : Etude 2008 TNS Sofres-Facco [22]). Autrefois utilisé pour chasser les lapins, il est aujourd’hui un animal de compagnie très apprécié. Les vétérinaires reçoivent de plus en plus de furets en consultation. Bien que l’anatomie et la physiologie du furet soient proches de celles du chien et du chat, il présente quelques particularités anatomiques et physiologiques qu’il est nécessaire de connaître pour l’examiner et le soigner dans les meilleures conditions. La première partie de ce travail est une synthèse bibliographique consacrée à l’anatomie du furet, qui décrit en particulier les différences anatomiques entre le furet d’une part, le chien et le chat d’autre part, lesquels représentent les deux carnivores domestiques les plus rencontrés en clientèle. La deuxième partie propose un atlas photographique détaillé de l’anatomie clinique du furet. 7 8 I. ANATOMIE DU FURET : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE 1. Classification et histoire du furet [3, 12, 13] Le furet (Mustela putorius furo) appartient à la classe des Mammifères, à l’ordre des Carnivores et à la famille des Mustelidae. Cette famille comprend 24 genres et 55 espèces et est divisé en 5 sous-familles : • Les Mustelinae : 9 genres dont le genre Mustela qui regroupe les furets, belettes, putois, hermines et visons ; • Les Mephitinae : moufettes ; • Les Lutrinae : loutres ; • Les Melinae : blaireaux ; • Les Mellivorinae : ratels. Les Mustélidés sont caractérisés par un corps allongé et des pattes courtes. Ils possèdent deux glandes anales bien développées et de nombreuses glandes sébacées, ce qui leur confère cette odeur de musc caractéristique. Le putois européen (Mustela putorius putorius) est probablement l’ancêtre du furet. Les furets domestiques sont utilisés depuis l’époque romaine pour chasser les lapins en « furetant » ; cette activité se poursuit aujourd’hui en Europe et en Australie. Les furets sont aussi utilisés comme modèle animal pour la recherche médicale, notamment pour l’étude de la grippe et des maladies du tractus gastro-intestinal (en particulier l’infection à Helicobacter) chez l’homme. 2. Anatomie externe [5, 12, 13] Le furet a une tête de forme triangulaire vue de dessus, environ deux fois plus longue que large. Les yeux sont petits et le nez est rosé, tacheté de marron. De longues vibrisses sont présentes sur la lèvre supérieure. Les oreilles sont courtes, en forme de demi-lune et orientées vers l’avant. Un écran de poils fins autour du bord antérieur protège le conduit auditif. Le cou est long et cylindrique, le thorax et l’abdomen sont minces et allongés. Les furets ont un pelage épais avec de longs poils de garde et un sous-poil court et doux. Leur queue est 9 également recouverte de poils. Il existe différentes couleurs de robes chez le furet : albinos (photographie 1), zibeline ou putoisé (photographie 2) et champagne (photographie 3) sont les plus fréquentes, mais on trouve également d’autres couleurs plus anecdotiques comme chocolat, cannelle, black, silver, blanc aux yeux noirs… Photographie 1. Furet albinos d’après [12] Photographie 2. Furet zibeline (S.Scheidecker) Photographie 3. Furet champagne (S. Scheidecker) Le furet a un corps allongé et des membres courts. Il est plantigrade : le poids du corps est supporté par les os du carpe et du tarse et par les cinq doigts de chaque membre. Il possède des griffes non rétractiles et des coussinets plantaires semblables à ceux du chat. 10 Les furets vivent entre 6 à 10 ans ; ils atteignent leur maturité sexuelle entre 6 et 9 mois. Le mâle est plus grand que la femelle. La longueur du corps du nez au bout de la queue est d’environ 38 cm chez le mâle et 35 cm chez la femelle. Le mâle pèse de 1.000 à 2.000 g et la femelle de 600 à 900 g. Le poids des furets varie en fonction des saisons : ils perdent du poids en été et le regagnent en hiver car ils font des réserves de graisse. Chez les furets non castrés, les variations de poids peuvent aller jusqu’à 40 %. Les furets muent au printemps et en automne. L’intensité de la mue varie d’un furet à l’autre. La longueur et la couleur du pelage peuvent aussi différer en fonction des saisons : il est plus court et plus clair en été, plus long et plus foncé en automne. La peau du furet est très épaisse, surtout au niveau du cou et des épaules. Elle contient un grand nombre de glandes sébacées. Ces glandes produisent des sécrétions qui donnent au furet cette odeur naturelle de musc. La stérilisation permet de diminuer l’odeur car les glandes sébacées sont sous dépendance hormonale. Les furets n’ont pas de glandes sudoripares, de plus ils ont un pelage épais ce qui les rend plus sensibles à la chaleur. Les ectoparasites les plus souvent rencontrés sont les puces et les otodectes. Les dermatophytoses sont rares. Les tumeurs cutanées sont fréquentes et se classent en 3ème position des tumeurs rencontrées chez le furet. Les plus fréquentes sont les mastocytomes souvent bénins chez le furet, les tumeurs des cellules basales et les adénomes sébacés [8]. 3. Anatomie interne 3.1. Appareil squelettique [5, 13, 18] Le squelette regroupe le squelette axial et le squelette appendiculaire ainsi que les os hétérotopiques qui ne sont associés avec aucun des deux squelettes. Chez le furet ce sont la patella (située dans le tendon d’insertion du muscle quadriceps fémoral), la fabelle latérale (localisée dans le tendon d’origine du muscle gastrocnémien latéral) et l’os pénien chez le mâle. 11 Figure 1. Squelette du furet d’après [5] 3.1.1. Squelette axial [5, 12] Le squelette axial comprend le crâne, l’appareil hyoïde, les vertèbres, les côtes et les sternèbres (figure 1). 3.1.1.1. Le crâne et l’appareil hyoïde Le tiers rostral de la tête représente la région faciale et les deux tiers caudaux forment le crâne. La surface dorsale du crâne est assez plate. Il est impossible d’en différencier les os individuellement. Sur la ligne médiane, une crête sagittale s’étend de l’occiput aux orbites. Caudalement, une crête nucale s’étend transversalement d’une bulle tympanique à l’autre. La portion la plus large du crâne est située entre les arcades zygomatiques. Chaque arcade est assez mince et s’étend de l’os maxillaire à l’os temporal pour délimiter une grande cavité de chaque côté. Cette cavité est occupée rostralement par l’œil et caudalement par les muscles masticateurs. L’os zygomatique est ouvert sur l’orbite mais un ligament orbitaire est présent. Les bulles tympaniques se trouvent en région caudo-ventrale. Sur leur face latérale se trouve le méat acoustique externe où est attachée l’oreille externe. Le furet possède des mâchoires courtes. Le condyle articulaire de l’os mandibulaire s’articule avec une fosse pourvue d’un processus rétroarticulaire qui prévient la dislocation en cas d’ouverture importante de la mâchoire. Les arcades dentaires sont de même longueur mais 12 l’arcade mandibulaire est plus étroite que l’arcade maxillaire (mâchoires anisognatiques). Ceci permet une action de cisaillement lors de la mastication. L’os stylohyoïde de l’appareil hyoïde est attaché sur toute la longueur de la bulle tympanique sous le méat acoustique externe. L’appareil hyoïde comprend une paire d’os stylohyoïdes, épihyoïdes, keratohyoïdes, thyrohyoïdes et un os basihyoïde dans le plan médian. 3.1.1.2. Colonne vertébrale La colonne vertébrale est longue et flexible : le furet peut se retourner à 180°. Les vertèbres sont de grande taille par rapport au corps du furet. Formule vertébrale : C7, T14-15, L5 à 7, S3, Cd18 C = cervicales, T = thoraciques, L = lombaires, S = sacrées, Cd = caudales La région cervicale : Le cou est long et les 7 vertèbres cervicales sont plus massives que les thoraciques, soulignant une musculature cervicale bien développée. L’atlas est grand avec des ailes proéminentes et l’axis a une dent saillante. La région thoracique : Le furet a 14 ou 15 paires de côtes : les 10 premières sont rattachées au sternum et les 4 ou 5 dernières forment l’arc costal. Chaque côte présente une partie osseuse et une partie cartilagineuse. Les premières côtes sont petites d’où l’espace réduit à l’entrée de la poitrine pour le passage de la trachée, de l’œsophage et des gros vaisseaux. Caudalement, les côtes sont longues et le thorax s’élargit considérablement pour entourer les viscères abdominaux. La région lombaire : Le plus souvent il y a 6 vertèbres lombaires dont la taille augmente de la première à la dernière. Les processus articulaires crâniaux et caudaux s’articulent pour permettre une extension et une flexion dorso-ventrales avec des mouvements latéraux limités. Les grands processus transverses signent une musculature tronculaire bien développée. 13 La région sacrée : Les 3 vertèbres sacrées sont fusionnées mais on distingue les 3 processus épineux. La région caudale : Il y a 18 vertèbres caudales dans la queue qui est sept fois plus longue que le sacrum. La première vertèbre caudale est située au niveau de l’acétabulum et les trois premières forment le toit du canal pelvien. Le sternum : Le sternum est composé de 8 sternèbres et d’un processus xiphoïde cartilagineux caudalement. La première sternèbre ou manubrium est fusionnée avec la deuxième pour former une unité plus longue que les autres. Les huit sternèbres sont jointes par du cartilage sur lequel s’attachent les dix premières paires de côtes. 3.1.2. Squelette appendiculaire Le squelette appendiculaire est fin, léger, avec des os longs (figure 1). 3.1.2.1. Membre thoracique La scapula : La scapula est triangulaire, avec une fosse supra-épineuse deux fois plus large que la fosse infra-épineuse. La clavicule : La clavicule est une petite tige aplatie qui se trouve dans le muscle brachiocéphalique. Elle est reliée à la scapula et au sternum par des muscles et un fascia. A la radiographie, la clavicule se situe crânio-médialement à l’épaule. L’humérus : L’humérus est plus long que la scapula et est élargi à ses extrémités. La tête humérale en partie proximale est large et hémisphérique. Une tubérosité deltoïdienne est visible. Le 14 condyle en partie distale est élargi transversalement et l’épicondyle médial porte un foramen supra-trochléaire. La fosse olécrânienne est profonde. Le radius : Le radius est élargi et aplati distalement. Il est légèrement incliné médialement en région mediodiaphysaire. A l’extrémité proximale, la fosse capitulaire est adjacente au processus coronoïde médial de l’ulna et forme une profonde encoche trochléaire. L’ulna : L’ulna est également légèrement incliné et est élargi à ses deux extrémités. A l’extrémité proximale se trouvent l’olécrâne, volumineux, et un processus anconé proéminent. Ce dernier se loge dans la fosse olécrânienne de l’humérus quand le coude est en extension. Le carpe : Le carpe est formé de sept os organisés en deux rangées. Dans la rangée proximale, on trouve l’os intermédioradial du carpe (volumineux), l’os ulnaire du carpe (plus petit) et l’os accessoire du carpe en région palmaire. Dans la rangée distale on trouve les os carpaux I, II, III et IV (le plus volumineux). Le métacarpe : Le métacarpe est formé de cinq os métacarpiens ; les troisième et quatrième sont les plus longs. Il y a deux os sésamoïdes proximaux sur la face palmaire de chaque articulation métacarpo-phalangienne. Quatre coussinets métacarpiens sont présents sur la face palmaire de la main en regard de chaque articulation métacarpo-phalangienne. Les doigts : Le furet possède cinq doigts munis de griffes non rétractiles. Le premier est le plus petit et les troisième et quatrièmes sont les plus longs. Le doigt I possède seulement deux phalanges alors que les autres doigts en ont trois. Il y a un coussinet palmaire sous la phalange proximale. Le furet est plantigrade et marche sur la surface palmaire du carpe, du métacarpe et des doigts. 15 3.1.2.2. Membre pelvien Le membre pelvien est attaché au bassin au niveau de l’articulation coxo-fémorale et au squelette axial par l’articulation sacro-iliaque. Le bassin : Le bassin est composé de deux os coxaux réunis qui forment la symphyse pelvienne ventralement. Chaque os coxal correspond à l’union de l’ilium, de l’ischium et du pubis. L’ilium est le plus crânial et son aile s’articule avec le sacrum. Le pubis forme le bord crânial du foramen obturé tandis que l’ischium délimite le bord caudal. La filière pelvienne représente l'espace entre le sacrum et le bassin. A l’entrée du bassin, le pubis forme le plancher et les « parois » alors que le sacrum forme le « toit ». A la sortie du bassin, l’ischium constitue le plancher et les « parois » alors que les trois premières vertèbres caudales forment le « toit ». Le fémur : Le fémur est relativement long et droit. Il possède une tête large que prolonge un col légèrement incliné et un grand trochanter volumineux sur lequel s’insèrent les muscles de la hanche. L’extrémité distale porte des condyles médial et latéral volumineux. Caudodorsalement au condyle latéral se trouve un os sésamoïde, la fabelle latérale, localisé dans le tendon d’origine du muscle gastrocnémien latéral. Il n’y a pas de fabelle médiale. Le grasset : L’articulation du grasset se situe entre le fémur et le tibia. A la surface crâniale du grasset se trouve la patella, un os ovoïde dans le tendon d’insertion du muscle quadriceps, qui glisse dans la trochlée de l’extrémité distale du fémur. Au sein de l’articulation se trouve un ménisque entre chaque condyle fémoral et tibial. Ces ménisques sont plus épais en périphérie et sont attachés au fémur, au tibia et entre eux par des ligaments. Au sein de l’articulation figurent les ligaments croisés crânial et caudal. Quelques rares cas de rupture du ligament croisé crânial ont été décrits chez le furet [18]. 16 Le tibia : Le tibia est l’os le plus long du membre pelvien. A l’extrémité proximale se trouvent les condyles médial et latéral séparés par l’aire intercondylaire. A l’extrémité distale, la cochlée s'articule avec la trochlée du talus. La fibula : La fibula est un os mince presque aussi long que le tibia. Sa tête s’articule proximalement avec le condyle tibial latéral. Son extrémité distale forme la malléole latérale qui s’articule avec l'extrémité distale du tibia et le talus. Le tarse : Le tarse est composé de sept os : deux os proximaux volumineux, le talus et le calcaneus, un os central du tarse et quatre os tarsaux distaux. Le métatarse : Le métatarse est formé de cinq os métatarsiens, comme pour le métarcarpe. Il y a deux os sésamoïdes proximaux sur la face plantaire de chaque articulation métatarsophalangienne. Les doigts : Le furet possède cinq doigts munis de griffes non rétractiles. Le premier est le plus petit et les troisième et quatrièmes sont les plus longs. Le doigt I a seulement deux phalanges alors que les autres doigts en ont trois. Il y a un coussinet plantaire sous la phalange proximale. Le furet est plantigrade et marche sur la surface plantaire du tarse, du métatarse et des doigts. 3.2. Muscles 3.2.1. Particularités des muscles du furet [5] La musculature du furet est similaire à celle du chien et du chat, avec quelques différences mineures : - le muscle triceps brachial présente quatre chefs : un chef long, un chef latéral, un chef médial et un chef angulaire situé latéralement (figure 2). 17 - le muscle rhomboïde situé sous le muscle trapèze possède quatre chefs : un chef principal, un chef cervical, un chef thoracique et un chef supplémentaire dénommé chef profond (figure 3). - le membre pelvien présente un muscle caudofémoral (figure 4) qui s’insère sur le sacrum, longe crânialement le glutéobiceps et se fixe sur la face caudale du fémur. Ce muscle est absent chez le chien. Figure 2. Muscles du tronc et de la ceinture thoracique d’après [5] Figure 3. Muscles profonds de l’encolure et du tronc d’après [5] 18 Figure 4. Muscles superficiels de la cuisse : vue latérale d’après [5] 3.2.2. Muscles masticateurs [5, 13] Les muscles masticateurs sont bien développés chez le furet. Ce sont les muscles masséters, temporaux, ptérygoïdiens médial et latéral et digastriques. Les muscles masséters et temporaux sont les plus développés. - Le muscle masséter a pour origine l’arcade zygomatique, formant un renflement derrière la joue. Il s’insère sur la fosse massétérique, la crête condyloïde et le processus angulaire de la mandibule. C’est un muscle adducteur puissant de la mandibule. - Le muscle temporal a pour origine la crête nucale et l’aire frontopariétale de la calvaria (voûte crânienne). Il s’insère sur le processus coronoïde de la mandibule. C’est le muscle adducteur majeur de la mandibule, bien développé chez le mâle. - Le muscle digastrique a pour origine le processus jugulaire et la bulle tympanique ; il passe ventralement à la partie caudale de la mandibule et a pour action d’ouvrir les mâchoires. - Les muscles ptérygoïdiens latéral et médial sont des muscles profonds qui ont pour origine la crête ptérygoïde et la fosse ptérygo-palatine au niveau des choanes. Ils s’insèrent sur le bord ventral de la mandibule et sur la partie médiale du processus 19 angulaire. Ils assistent les muscles masséters et temporaux dans les mouvements de broyage, de mâchonnement et de fermeture de la mâchoire. 3.3. Appareil digestif et glandes annexes 3.3.1. Appareil digestif 3.3.1.1. Cavité buccale [5, 7, 13] Le plafond de la cavité buccale est formé du palais dur rostralement et du palais mou caudalement. Son plancher est formé de la langue. Langue : elle est longue, mobile, et peut être tirée vers l’avant pour procéder à l’intubation endo-trachéale. La surface ventrale est lisse alors que la surface dorsale est rugueuse et porte de nombreuses papilles et glandes linguales. Palais : le palais mou prolonge caudalement le palais dur au-delà des dernières molaires supérieures. Il mesure 1,5 cm de long, 0,7 cm de large et 0,1 cm d’épaisseur. De chaque côté, un mince repli elliptique forme la paroi de la fosse tonsillaire. Caudalement, le bord libre du palais mou est recouvert par l’épiglotte. Un sillon est présent sur la surface ventrale du palais mou. Dentition : elle est typique de celle des carnivores. Dents déciduales : I 3-4/3, C 1/1, P 3/3, M 0/0 soit 28 à 30 dents déciduales Dents adultes : I 3/3, C 1/1, P 3/3, M 1/2 soit 34 dents adultes permanentes L’apparition des dents déciduales se fait à 3-4 semaines et celle des dents permanentes à 7 semaines. Les 6 incisives (I) supérieures sont un peu plus longues que les 6 incisives inférieures. Les incisives inférieures sont en recul par rapport aux incisives supérieures. Les incisives ont une seule racine. Les canines (C) sont grandes et légèrement incurvées. Les canines supérieures sont plus grandes que les canines inférieures. Elles ont une seule racine qui est plus longue que la couronne. 20 Les carnivores ont habituellement 4 pré-molaires (PM) supérieures mais chez le furet la PM1 a régressé au cours du développement phylogénétique. Subsistent donc PM2, PM3 et PM4. Les PM2 et PM3 supérieures, comme les PM2, PM3 et PM4 inférieures ont 2 racines. La PM4 supérieure est une carnassière avec 3 racines. La molaire (M) 1 supérieure, plus large que longue, présente 3 racines et 3 cuspides. La M1 inférieure est une carnassière avec 2 racines (il y a parfois une mince racine centrale). La M2 inférieure est une petite dent avec une seule racine. La M2 peut manquer. Le muscle orbiculaire des lèvres est moyennement développé. Les tissus parodontal et gingival ont la même structure que chez les autres carnivores. Il est important d’examiner la cavité buccale. Prendre le furet par la peau du cou le fait bailler et permet l’examen de la cavité buccale : couleur des muqueuses, recherche d’ulcères buccaux, de maladie dentaire… Les affections dentaires telles que le tartre, les gengivites ou les maladies parodontales sont communes chez le furet et apparaissent en général aux environs de 3 ans. Les abcès de la racine dentaire sont peu fréquents et peuvent survenir à n’importe quel âge [7, 17]. 3.3.1.2. Œsophage [5, 13] L’œsophage s’étend de la démarcation pharyngo-oesophagienne (au-dessus du cartilage cricoïde) au cardia. Situé dorsalement et à gauche de la trachée, il mesure 17 à 19 cm de long. La musculature de l’œsophage est peu développée et la mobilité est réduite. L’œsophage comporte trois parties : - une partie cervicale d’environ 6,5 cm de long ; - une partie thoracique d’environ 11 cm de long ; - une partie abdominale d’environ 1,5 cm de long, derrière le diaphragme. L’œsophage présente trois rétrécissements : à son origine, à son croisement avec la bronche gauche et juste avant de traverser le diaphragme. Les affections de l’œsophage sont rares chez le furet. Des cas de mégaoesophage acquis et de corps étranger oesophagien ont été rapportés [ ???]. 21 3.3.1.3. Estomac [5, 13] Conformation : Le furet présente un estomac simple similaire à celui des autres carnivores (figure 5). Il comporte trois parties : le cardia, le corps et le pylore. Sa capacité de stockage est importante et 80 % du repas est stocké dans l’estomac proximal. Il est grossièrement en forme de J ; on distingue deux courbures : la grande courbure et la petite courbure de l’estomac. Topographie : L’estomac est situé en région abdominale crâniale gauche. Quand il est vide il se trouve entre T11 et L1. Crânialement, l’estomac est en rapport avec le foie et le diaphragme, caudalement il touche la rate à gauche et les intestins (côlon descendant essentiellement). La surface viscérale est en contact avec le lobe gauche du pancréas qui est inclus dans le feuillet viscéral du grand omentum. Le long de la grande courbure, le ligament gastro-splénique qui contient vaisseaux et nerfs, joint l’estomac à la rate. Vascularisation : La vascularisation est importante : les artères gastriques gauche et droite dans la petite courbure et les artères gastroépiploïques gauche et droite dans la grande courbure irriguent l’estomac. Le drainage veineux s’effectue par des veines satellites des artères puis ces veines rejoignent la veine porte qui ramène le sang au foie. Innervation : L’innervation parasympathique est assurée par le nerf vague et l'innervation sympathique par le plexus cœliaco-mésentérique. Les affections de l’estomac sont essentiellement l’ingestion de corps étrangers (gomme, éponge, trichobézoard…) très fréquente chez le furet. On observe également des gastrites d’origines toxique, infectieuse (Helicobacter mustelae), médicamenteuse, néoplasique, urémique ou encore liées à un corps étranger. Les ballonnements gastriques sont rares et probablement dus à une prolifération de Clostridium perfringens [11]. 22 3.3.1.4. Intestin grêle [5, 13] Conformation : L’intestin grêle s’étend du pylore à la jonction colique. Il est constitué du duodénum et du jéjuno-iléon (figure 5). - Le duodénum : il fait 10 cm de long et est formé de trois parties. La partie crâniale est courte (2 cm de long) et se termine au niveau de la courbure crâniale, là où le duodénum s’infléchit en direction caudale. La partie descendante mesure environ 5 cm de long et se poursuit caudalement à droite du plan médian jusqu’à la courbure caudale. La partie ascendante mesure environ 3 cm de long et se situe dans le plan médian. Elle se dirige crânialement et se termine au niveau de la courbure duodénojéjunale localisée juste crânialement à la racine mésentérique. Les canaux biliaires et pancréatiques s’abouchent à la papille duodénale majeure, localisée à environ 3 cm du pylore. La papille duodénale mineure peut être absente. - Le jéjuno-iléon : il n’y a pas de démarcation apparente entre le jéjunum et l’iléon : on parle alors de « jéjuno-iléon ». Sa longueur est d’environ 140 cm. Il commence à la courbure duodéno-jéjunale et se termine au côlon ascendant. Le mésentère relie le péritoine pariétal de la région sous-lombaire au bord mésentérique du jéjuno-iléon. Les anses intestinales sont recouvertes par le grand omentum. Topographie : - Le duodénum : ventralement, la partie crâniale est séparée de l’estomac par le grand omentum. Dorsalement et latéralement, elle est en rapport avec le foie et médialement elle est en rapport avec le corps du pancréas. Elle se projette au niveau de la 13ème et 14ème côte. La partie descendante est en rapport, dorsalement, avec le lobe droit du pancréas et le rein droit. Médialement, elle est en contact avec le côlon ascendant (à travers le grand omentum). La partie ascendante est en rapport latéralement avec le côlon descendant et ventralement avec les anses intestinales. - Le « jéjuno-iléon » : dorsalement il est en rapport avec le duodénum, la rate, le foie, le côlon, le pancréas et les reins. Caudalement il touche les organes uro-génitaux. Vascularisation : Le duodénum et le jéjuno-iléon sont irrigués par l’artère mésentérique crâniale. Le drainage veineux s’effectue par la veine mésentérique crâniale puis par la veine porte. 23 Les vaisseaux lymphatiques drainent la lymphe vers les nœuds lymphatiques mésentériques qui sont proéminents chez le furet. Innervation : L’intestin grêle est innervé par le nerf vague et les troncs sympathiques qui proviennent des plexus cœliaque et mésentérique crânial. La pathologie intestinale la plus fréquente est l’obstruction par corps étranger (gomme, caoutchouc). Les corps étrangers linéaires sont rares chez le furet contrairement à ce que l’on constate chez le chat. Le parasitisme intestinal est peu fréquent ; chez les jeunes on peut retrouver des coccidies, des Giardia ou des cryptosporidies et plus rarement des nématodes. On peut observer des entérites et des diarrhées à Mycobactéries ou à Campylobacter, en revanche les salmonelloses sont très rares. Les diarrhées virales sont dues à des Rotavirus chez le jeune, à la maladie de Carré, le virus Influenza ou l’entérite catarrhale enzootique. Les maladies inflammatoires intestinales sont relativement fréquentes [11]. 3.3.1.5. Côlon et rectum [5, 13] Conformation : - Le côlon : il commence à la jonction iléo-colique et se termine au rectum. Il est suspendu à la paroi abdominale par un court mésocôlon. Il mesure 7 cm de long et 0,6 cm de diamètre. Il n’y a pas de valve iléo-caecale ni de caecum. Le côlon est composé de 3 parties : côlons ascendant, transverse et descendant. Le côlon ascendant est situé à droite du plan médian et se termine au niveau de la courbure droite. Le côlon transverse passe de la partie droite à la partie gauche de la cavité abdominale et se termine au niveau de la courbure gauche. Le côlon descendant chemine à gauche du plan médian et se dirige caudalement en direction du bassin. - Le rectum : c’est la partie du gros intestin placé dans la cavité pelvienne. Il mesure 2 cm de long et se termine par un canal anal. L’anus a deux sphincters : interne et externe. Le sphincter interne est un muscle lisse qui est un épaississement de la paroi musculaire du canal anal. Le sphincter externe est un muscle strié qui comprend une 24 paire de glandes anales dont la taille varie de 5 à 10 mm. Elles débouchent à la jonction ano-rectale à 4 et 8 h. Elles sécrètent une substance très odorante. L’ablation chirurgicale des glandes anales pour des raisons de convenance est interdite d’après le décret du 11 mai 2004 [3]. Topographie : Le côlon : le côlon ascendant est en rapport latéralement avec le mésoduodénum et le lobe droit du pancréas et dorsalement avec le rein droit. Le côlon transverse est en rapport ventrocrânialement avec l’estomac, dorso-crânialement avec le lobe gauche du pancréas et ventrocaudalement avec les anses iléo-jéjunales. Le côlon descendant est en rapport avec la surface ventrale du rein gauche. L’utérus et la vessie sont situés ventralement à la partie terminale du côlon descendant. Le rectum : placé dans la cavité pelvienne il est en rapport dorsalement avec le sacrum et ventralement avec les formations uro-génitales. Vascularisation : Le côlon ascendant et le côlon transverse sont irrigués par l’artère mésentérique crâniale tandis que le côlon descendant et le rectum sont irrigués par l’artère mésentérique caudale. Le drainage veineux s’effectue par les veines mésentériques crâniale et caudale qui fusionnent pour former la veine porte. 25 Figure 5. Cavité abdominale : vue ventrale d’après [5] 1-foie, 2-estomac, 3-duodénum descendant, 4-lobe droit du pancréas, 5-veine porte, 6-rate, 7-lobe gauche du pancréas, 8-rein gauche, 9-ovaire gauche, 10-côlon transverse, 11-côlon descendant, 12-corne utérine gauche, 13-corne utérine droite, 14-jéjuno-iléon, 15-uretère droit, 16-uretère gauche, 17-vessie 3.3.2. Glandes annexes 3.3.2.1. Glandes salivaires [5, 13] Le furet possède cinq paires de glandes salivaires : parotides, mandibulaires, sublinguales, molaires et zygomatiques. - La glande parotide : elle mesure environ 2,7 cm au niveau de sa base, 1,6 cm de la base à l’apex et 0,65 cm d’épaisseur. Elle a une forme pyramidale, une couleur chamois pâle et est lobulée. Elle est située sous le cartilage auriculaire. Le conduit parotidien passe à la surface du muscle masséter. Son ouverture se fait au niveau des PM4 supérieures. - La glande mandibulaire : elle est ovoïde, mesure environ 1,8 cm de diamètre et 0,6 cm d’épaisseur et est de couleur grise. Elle est située caudo-ventralement à la glande parotide. Le conduit mandibulaire suit la face latérale du muscle styloglosse. Sa partie 26 terminale reçoit de multiples canalicules de la glande sublinguale et s’abouche à une papille sublinguale, à la base du frein de la langue. - La glande sublinguale : elle est plus petite que la glande mandibulaire. Elle est quadrangulaire et plate, mesure environ 0,75 cm de long et 0,5 cm de large. Elle est de couleur rosé et se situe sous le nœud lymphatique mandibulaire. Le conduit sublingual rejoint le conduit mandibulaire. - La glande molaire : elle est irrégulière et pyramidale. Elle mesure environ 0,8 cm de long et 0,7 cm de large et est de couleur pâle. Elle est située dans une dépression localisée sur le bord rostral du muscle masséter. Le conduit de la glande molaire s’abouche dans la cavité orale juste en face des molaires inférieures. - La glande zygomatique : elle est pyramidale et a la même taille que la glande molaire. Elle et lobulée et grise et est située caudo-ventralement à l’orbite. La glande zygomatique a de nombreux conduits s’ouvrant en face des dents jugales supérieures. Les mucocèles sont rares chez le furet [3]. 3.3.2.2. Foie et voies biliaires [5, 13] Conformation : Le foie, organe relativement volumineux comparé au poids du furet présente une face diaphragmatique et une face viscérale. La face diaphragmatique est moulée contre le diaphragme ; la face viscérale est irrégulière, comportant les impressions du duodénum, de l’estomac, du pancréas et du rein droit. Le foie est constitué de six lobes : latéral droit, médial droit, carré, médial gauche, latéral gauche et caudé. Le lobe latéral gauche est le plus volumineux, suivi par le lobe médial droit. Le lobe latéral droit est plus petit que le lobe médial gauche. Le lobe caudé est bien développé et possède un processus caudé et un processus papillaire. La surface viscérale du lobe caudé possède une cavité profonde dans laquelle vient se mouler le pôle crânial du rein droit et la partie proximale du duodénum descendant. Les lobes latéral droit et caudé forment une fissure pour la veine porte et la voie biliaire principale. La vésicule biliaire est piriforme, son volume varie de 0,5 à 1 ml et elle mesure environ 2 cm de longueur pour 1 cm de largeur. Elle est située dans une fosse formée par les lobes carré et médial droit. Elle se prolonge par le conduit cystique qui est rejoint par trois conduits 27 hépatiques (droit, gauche et central) pour former le conduit cholédoque. Ce dernier s’abouche à la papille duodénale majeure, tout comme le canal pancréatique. Topographie : Le lobe latéral droit est en rapport avec le diaphragme et le lobe médial droit. Sa surface pariétale est en contact avec le duodénum descendant, une partie du jéjuno-iléon et le processus caudé du lobe éponyme. Il est attaché au diaphragme par le ligament triangulaire droit. La surface pariétale du lobe médial droit est en rapport avec la vésicule biliaire, le lobe carré, le conduit cholédoque, le lobe latéral gauche, la partie crâniale du duodénum et le lobe latéral droit. Il est attaché au diaphragme par le ligament triangulaire droit. Le lobe carré est médial au lobe médial gauche. Il est situé presque entièrement à droite du plan médian et est en rapport avec le lobe médial droit. Il est attaché au diaphragme par le ligament coronaire. Le lobe médial gauche est situé presque entièrement à gauche du plan médian. Il est attaché au diaphragme par le ligament falciforme qui se poursuit jusqu’à l’ombilic. La surface viscérale du lobe latéral gauche est en rapport avec la surface pariétale de l’estomac et une partie du processus caudé du lobe caudé. Il est attaché au diaphragme par le ligament triangulaire gauche. Le lobe caudé possède deux processus : caudé et papillaire. Le processus papillaire est situé le long de la moitié crâniale de la petite courbure de l’estomac et est en rapport avec l’œsophage et le cardia de l’estomac. Ce processus est recouvert du petit omentum et est situé entièrement à gauche du plan médian. Le processus caudé possède une cavité qui reçoit le pôle crânial du rein droit et la partie crâniale du duodénum descendant. Il s’attache à la paroi abdominale par le prolongement du ligament triangulaire gauche et s’attache au rein droit par le ligament hépatorénal. Vascularisation : Le foie est irrigué par les artères hépatiques. Les lobules hépatiques sont drainés par les veines centrales qui fusionnent pour donner les veines interlobulaires lesquelles s’unissent et forment les veines hépatiques qui se déversent dans la veine cave caudale. La veine porte draine le sang de l’estomac, des intestins, du pancréas et de la rate qu’elle ramène au foie. 28 Innervation : L’innervation du foie est assurée par le plexus cœliaque. Les hépatopathies sont rares chez le furet. On peut observer des cholangio-hépatites ou une lipidose en cas de jeûne prolongé. Les shunts porto-systémiques ne sont pas rapportés chez le furet. La tumeur hépatique la plus fréquente est le lymphome [11]. 3.3.2.3. Pancréas [4, 5, 13] Conformation : Le pancréas est allongé, formé de 2 lobes en V inversé, et est de couleur rose clair à beige. Le lobe gauche est plus petit que le lobe droit. Chez la plupart des furets un canal draine chaque lobe pancréatique. Les 2 canaux fusionnent puis rejoignent ensuite le canal biliaire pour se déverser dans le duodénum au niveau de la papille duodénale majeure située à environ 3 cm du pylore. Topographie : Le lobe gauche du pancréas est situé dans le grand omentum, entre la grande courbure de l’estomac et la rate. Dorsalement il est en rapport avec la veine porte et le rein gauche et ventralement avec le côlon transverse et le jéjuno-iléon. Le lobe droit s’étend sur plusieurs centimètres dorsomédialement le long du duodénum descendant. Dorsalement, il est en contact avec la veine cave caudale, l’aorte, le rein droit et le lobe caudé du foie, et ventralement avec les intestins. Les 2 lobes se rejoignent au niveau du pylore. Vascularisation : Le lobe droit est irrigué par les vaisseaux pancréatico-duodénaux crâniaux et caudaux ; le lobe gauche est irrigué par la branche pancréatique de l’artère splénique. L’insulinome est très fréquent chez le furet d’âge moyen à avancé. Le diabète sucré spontané est très rare, la plupart des diabètes fait suite à une pancréatectomie [4]. 29 3.4. Appareil respiratoire [5, 6, 9, 13] La fréquence respiratoire du furet est d’environ 33 à 36 mouvements par minute. 3.4.1. Cavités nasales et sinus Les cavités nasales s’étendent des narines jusqu’aux choanes et sont séparées par un septum nasal. Elles renferment des cornets nasaux dorsaux et ventraux constitués de multiples replis qui permettent d’augmenter la surface épithéliale (figure 6). Leur plancher est formé par le palais dur et le palais mou et leur paroi latérale est formée par les cornets nasaux et les méats délimités par ces cornets nasaux. Les furets, comme beaucoup de mammifères, respirent obligatoirement par le nez en raison du contact étroit entre l’épiglotte et le palais mou. Les sinus ont la même conformation que ceux du chien et du chat. La mise en place d’une sonde naso-oesophagienne est possible chez le furet et se réalise sous anesthésie. Néanmoins les sondes d’oesophagostomie et de gastrostomie ont plus d’avantages : leur diamètre est plus important et on peut les laisser en place plus longtemps. Figure 6. Vue rostrale du crâne d’après [5] 3.4.2. Pharynx C’est le carrefour des voies aériennes et digestives. Il est divisé en trois parties : le nasopharynx, l’oropharynx et le laryngopharynx. Sa conformation est similaire à celle d’un chien dolichocéphale. Le muscle styloïde du pharynx n’existe pas chez le furet. 30 3.4.3. Larynx Le larynx est constitué d’un ensemble complexe de cartilages articulés entre eux. Sa conformation est similaire à celle des chiens et chats. Le palais mou se situe sous l’ouverture du larynx et est recouvert par l’épiglotte. Le larynx est innervé par les nerfs laryngés crânial et caudal issus du nerf vague. Chez le furet l’intubation oro-trachéale est aisée, elle se réalise de la même manière que sur un petit chat [9]. 3.4.4. Trachée La trachée est un long tube flexible qui s’étend du larynx à la bifurcation trachéobronchique en T5-T6, dorsalement au cœur. Sa longueur est d’environ 9 cm et son diamètre de 0,5 cm. Elle est proportionnellement deux à trois fois plus longue que celle du chien et du chat, le risque d’intubation sélective est donc réduit chez le furet. La trachée est formée de 60 à 70 anneaux trachéaux cartilagineux en forme de « C », ouverts dorsalement. L’espace dorsal est fermé par des muscles lisses trachéaux. La trachée, contrairement au chat, possède des anneaux calcifiés visibles à la radiographie. La muqueuse trachéale est composée de cellules ciliées ou non, avec des glandes muqueuses. Des glandes sousmuqueuses sont présentes, en nombre équivalent à ce que l’on observe chez l’homme. 3.4.5. Poumons Conformation : Chaque poumon présente une face costale, une face médiastinale et une face diaphragmatique, un bord dorsal, un bord ventral et un bord caudal, une base et un sommet (ou apex). Le poumon gauche est composé de 2 lobes, crânial et caudal, séparés par une scissure oblique. Le lobe crânial est comprimé transversalement et son tiers distal est en contact avec le cœur. Le lobe caudal a grossièrement une forme pyramidale. Le poumon droit est composé de 4 lobes, crânial, moyen, caudal et accessoire, séparés par des scissures interlobaires. Le lobe crânial est similaire au gauche mais plus petit. Son bord ventral forme une incisure cardiaque, en association avec le lobe moyen qui a une forme 31 pyramidale. Le lobe caudal est similaire au gauche mais plus petit. Le lobe accessoire se moule sur le diaphragme et se recourbe autour de la veine cave caudale ; il forme une encoche pour ce vaisseau et le nerf phrénique droit. La trachée fournit à chaque poumon une bronche principale qui se divise en bronches lobaires puis en bronches segmentaires. Topographie : Les poumons du furet sont longs et situés dans un espace tubulaire. Ils entourent le cœur latéralement et dorsalement. Les poumons s’étendent du 1er ou 2ème espace inter-costal (EIC) au 10ème ou 11ème EIC. La face médiastinale du lobe crânial gauche est en rapport avec le thymus, l’œsophage et la trachée et sa partie caudale est en contact avec le cœur. Le lobe caudal gauche s’étend du 6 ou 7ème EIC au 10 ou 11ème EIC et sa base se moule sur le diaphragme. Le bord dorsal du lobe crânial droit est en rapport avec la veine cave crâniale, la veine azygos et la trachée. Le lobe moyen est en rapport avec le cœur. La base du lobe caudal droit se moule sur le diaphragme et sa face médiale est en rapport avec la veine cave caudale. Le lobe accessoire est en rapport avec le diaphragme et la veine cave caudale. Vascularisation : Les artères pulmonaires amènent le sang veineux du ventricule droit vers les poumons et les veines pulmonaires acheminent le sang oxygéné des poumons vers l’atrium gauche. La maladie de Carré est à suspecter chez tout furet non vacciné présentant des troubles respiratoires. Les furets sont sensibles au virus Influenza humain. Les pneumonies bactériennes et les mycoses pulmonaires sont peu fréquentes. Des pneumothorax ou hernies diaphragmatiques sont possibles après un traumatisme sévère (chute…) [9]. 3.5. Appareil cardio-vasculaire 3.5.1. Cœur [5, 13, 21] Chez le furet, la fréquence cardiaque varie de 180 à 250 battements par minute. 32 Conformation : Le cœur est de forme globuleuse avec un contact sternal très augmenté et un apex arrondi rappelant celui d’un chat cardiaque. Comme chez le chien et le chat, le cœur du furet est constitué de trois tuniques : l’endocarde qui tapisse les cavités cardiaques et les valves, le myocarde qui est le muscle strié du cœur et le péricarde qui enveloppe le cœur. Le cœur est divisé en quatre cavités : atrium et ventricule droits et atrium et ventricule gauches. Un ligament graisseux joint le péricarde au sternum, le bord ventral du cœur peut donc apparaître décollé du sternum à la radiographie sur la vue de profil. Un cœur en contact direct avec le sternum est un signe précoce de cardiomégalie. Topographie : Le cœur se situe entre la 6ème et la 8ème côte ; il a donc une position plus caudale que celui du chat (4ème – 6ème EIC). Il est placé obliquement dans la cavité thoracique avec l’apex à gauche du plan médian. Le cœur s’incline crânialement sur le sternum : le grand axe du cœur forme avec le sternum un angle moyen de 26° chez le furet (40° chez le chien et 25 à 30° chez le chat). Vascularisation : La vascularisation est assurée par les artères et veines coronaires. L’artère coronaire gauche prédomine alors que l’artère coronaire droite est parfois absente. Les veines coronaires suivent les artères. Les affections cardiaques les plus fréquemment rencontrées chez le furet sont la cardiomyopathie dilatée (80 % de la pathologie cardiaque), la cardiomyopathie hypertrophique et la maladie valvulaire mitrale ou tricuspidienne. 3.5.2. Vaisseaux [5, 13, 17, 20] 3.5.2.1. Artères L’anatomie des principales collatérales de l’aorte en direction de la tête est inhabituelle. Le furet possède une artère centrale, le tronc brachiocéphalique, issu de l’arc aortique proximalement à l’artère sous-clavière gauche. A l’entrée de la poitrine, le tronc brachiocéphalique se divise en artère carotide commune gauche, artère carotide commune 33 droite et artère sous-clavière droite. Ce volumineux tronc brachiocéphalique (1,5 à 2 mm de diamètre) permet de maintenir un flux sanguin cérébral suffisant même lorsque la tête est tournée à 180°. Les autres collatérales de l’aorte sont semblables à celles du chien et du chat. 3.5.2.2. Veines Il n’existe pas de particularité anatomique du réseau veineux du furet par rapport au chien et au chat. Ponctions veineuses : Elles se réalisent au niveau de la veine jugulaire externe, de la veine cave crâniale, de la veine céphalique ou de la veine saphène externe, si possible sans anesthésie générale car cela affecte les valeurs hématologiques (diminution de l’hématocrite). Le volume sanguin représente environ 6 % du poids vif, soit 40 mL chez une femelle de 750 g et 60 mL chez un mâle de 1 kg. On peut prélever en une fois jusqu’à 10 % du volume sanguin. - Ponction de la veine jugulaire : la technique est la même que chez le chien et le chat. On utilise une aiguille de 25 G ou 22 G chez les gros mâles avec une seringue de 1 ou 2 mL. Il est recommandé de tondre le site pour une meilleure visibilité. La veine jugulaire externe est plus latérale que chez le chien et le chat. - Ponction de la veine cave crâniale (ou une branche qui se jette dans la veine cave crâniale comme la veine sous-clavière) : il faut placer le furet en décubitus dorsal, les membres thoraciques tirés caudalement, le cou et la tête en extension. On utilise une aiguille de 25 G avec une seringue de 1 ou 2 mL. Il faut introduire l’aiguille dans la cavité thoracique entre la 1ère côte et le manubrium sternal avec un angle de 45° par rapport au corps (plan frontal), en direction du membre pelvien opposé. - Ponction de la veine saphène externe ou la veine céphalique : seulement pour des petites quantités de sang. On utilise une aiguille de 27 ou 28 G et une seringue de 1 mL. 34 Pose de cathéter : Les sites les plus utilisés sont la veine céphalique et la veine saphène externe, exceptionnellement la veine jugulaire externe. La pose du cathéter se réalise sous anesthésie générale. Il est recommandé de scarifier la peau avec une aiguille de 20 ou 22 G en prenant soin d’éviter la veine. Selon la taille du furet on peut poser un cathéter de 22, 24 ou 26 G. 3.6. Le système lymphatique 3.6.1. Les nœuds lymphatiques [16, 17] Lors de l’examen clinique il est important de palper les nœuds lymphatiques car le lymphome est une néoplasie fréquente chez le furet. Les nœuds lymphatiques accessibles à l’examen clinique sont les sous-mandibulaires, les axillaires, les inguinaux et les poplités. Les furets accumulent de la graisse sous-cutanée en région cervicale, axillaire, et poplitée ; il est donc important de bien distinguer les nœuds lymphatiques de la graisse. Chez le furet, le nœud lymphatique mésentérique est très développé. Il se situe à la jonction des veines mésentériques crâniales et caudales, à la racine du mésentère, et est encastré dans la graisse. Sa longueur est de 12,4 +/- 2,4 mm et sa largeur de 6,9 +/- 2,0 mm. Il existe quelques petits nœuds lymphatiques additionnels (maximum 3 mm) dans la graisse mésentérique. 3.6.2. Les organes lymphoïdes 3.6.2.1. Le thymus [12] La taille du thymus varie en fonction de l’âge de l’animal ; il peut être assez proéminent chez le jeune puis régresse progressivement avec l’âge et est remplacé par de la graisse. Il est situé dans le médiastin crânial juste à l’entrée du thorax. Le thymus est un site fréquent de néoplasie chez le jeune de moins d’un an. 35 3.6.2.2. La moelle osseuse [17] La moelle osseuse est le site de l’hématopoïèse. Les ponctions de moelle osseuse peuvent aider à caractériser les anémies, les thrombopénies, les pancytopénies, les anomalies prolifératives et les tumeurs hématopoïétiques. Elles se réalisent sous anesthésie générale. Le site le plus utilisé est le fémur proximal, mais la crête iliaque ou l’humérus peuvent aussi être ponctionnés. Le furet est placé en décubitus latéral, la zone de ponction est tondue et aseptisée. Pour une ponction au niveau du fémur proximal, faire une petite incision en regard du grand trochanter avec une lame de bistouri n°15. Il faut ensuite tenir et stabiliser d’une main le fémur et insérer de l’autre main une aiguille à ponction médullaire de 20 G, 1,5 inch, dans l’os, médialement au grand trochanter, en effectuant des pressions et des mouvements de rotation pour avancer l’aiguille dans la cavité médullaire. Une fois dans la cavité médullaire, retirer le mandrin et monter une seringue de 5 ou 10 ml sur l’aiguille. La moelle osseuse peut maintenant être aspirée dans la seringue. Il faut stopper l’aspiration dès que la moelle osseuse est visible afin d’éviter les contaminations sanguines. 3.6.2.3. La rate [5, 13] Conformation : De couleur brun-gris, elle est en forme de croissant. Elle mesure environ 5,1 cm de long, 1,8 cm de large et 0,8 cm d’épaisseur. Sa taille est variable : une splénomégalie peut être observée chez l’adulte sain ou dans le cas de néoplasie. Topographie : La rate est située dans l’aire hypogastrique gauche, quasiment parallèle à la grande courbure de l’estomac La localisation de la rate dépend de la taille et de la position de l’estomac. La surface viscérale de la rate est en rapport avec la grande courbure de l’estomac, le lobe gauche du pancréas et le côlon. Son bord caudal est en contact avec le rein gauche et l’ovaire gauche chez la femelle. Le bord caudal de la rate peut s’étendre du pôle crânial du rein gauche au pôle caudal du rein droit selon sa taille. 36 Vascularisation : La rate est irriguée par l’artère splénique issue de l’artère cœliaque. La veine splénique draine le sang dans la veine gastrosplénique puis dans la veine porte. Innervation : L’innervation de la rate est assurée par le plexus cœliaque. 3.6.2.4. Les tonsilles palatines [5, 13] Les tonsilles palatines sont des structures plates et ovoïdes mesurant environ 0,65 cm de long et 0,25 cm de large, proéminentes chez le furet. Elles sont situées dans la fosse tonsillaire latéralement au sillon ventral du palais mou. Les vaisseaux lymphatiques des tonsilles palatines drainent le nœud lymphatique rétropharyngien. 3.7. Appareil urinaire 3.7.1. Reins [5, 13] Conformation : Les reins ont une taille moyenne de 2,4 à 3 cm de long, 1,2 à 1,35 cm de large et 1,1 à 1,35 cm d’épaisseur. Ils sont en forme de haricot, de couleur marron et sont entourés d’une capsule fibreuse. Ils possèdent un bord latéral convexe et un bord médial concave qui présente une dépression en son milieu, le hile du rein, lequel donne accès au sinus rénal. Ce dernier contient l’artère et la veine rénale, les nerfs et le bassinet qui recueille l’urine élaborée par le rein. Le parenchyme rénal comprend le cortex de couleur brun-rougeâtre et la médulla. Comme chez le chien et le chat, la lobation n’est pas visible en conformation extérieure et intérieure. Topographie : Les reins sont rétropéritonéaux et se trouvent dans l’espace sous lombaire. Leur face dorsale est en contact avec les muscles sous lombaires et leur face ventrale est recouverte de péritoine. Le pôle crânial du rein droit est situé au niveau de T14-T15 et est moulé dans le processus caudé du lobe caudé du foie. Le pôle crânial du rein gauche est situé environ 0,2 cm caudalement à L1. La taille des reins est estimée à environ la longueur de 2 vertèbres. 37 Vascularisation : Le rein est un organe très vascularisé. Il est irrigué par l’artère rénale issue de l’aorte. Le sang repart par la veine rénale qui se jette dans la veine cave caudale. Innervation : Les nerfs forment un plexus dense autour des vaisseaux sanguins rénaux. Les kystes rénaux sont présents chez 10 à 15 % des furets à l’autopsie, mais sont souvent asymptomatiques. L’insuffisance rénale chronique et les tumeurs rénales sont peu fréquentes. Les urolithiases sont des causes fréquentes de strangurie, néanmoins cette pathologie est de plus en plus rare du fait de l’amélioration de la nourriture industrielle pour furet. Parmi les urolithiases, les calculs de struvite sont les plus fréquents [1, 15]. 3.7.2. Uretères Les uretères droit et gauche conduisent l’urine du bassinet à la vessie. Chaque uretère débute au niveau du bassinet et chemine en direction caudale le long de la face ventrale du muscle psoas. Il passe dorsalement à l’artère ovarique chez la femelle et à l’artère spermatique interne chez le mâle. A l’entrée du bassin les uretères croisent la face ventrale des vaisseaux iliaques et s’infléchissent ventro-caudalement en direction de la face dorsale de la vessie. Ils débouchent à la face dorso-latérale de la vessie, crânialement au col vésical. Les uretères sont irrigués par une branche des artères rénales et par des petites branches des artères prostatique (chez le mâle) ou vaginale (chez la femelle). Les veines qui drainent les uretères sont satellites des artères. Les uretères sont innervés par les plexus cœliaque et pelvien. 3.7.3. Vessie [5, 13] Conformation : La vessie stocke l’urine qui est évacuée par l’urètre. Elle varie en forme et en taille et sa position crâniale dépend de la quantité d’urine qu’elle contient. Quand elle est vide, la vessie mesure environ 1 cm de diamètre pour 2 cm de long. La paroi vésicale est très fine et une 38 sédation est parfois nécessaire pour réaliser une cystocentèse car les risques de lacération sont élevés. Topographie : La vessie repose sur le plancher de l’abdomen, crânialement à l’entrée du bassin. Dorsalement elle est en rapport avec le jéjuno-iléon, le côlon descendant, les cornes utérines chez la femelle et les conduits déférents chez le mâle. Elle est suspendue dans l’abdomen par les ligaments latéraux droit et gauche ainsi que par le ligament médian de la vessie. Vascularisation : La vessie est irriguée par l’artère vésicale crâniale (une branche de l’artère ombilicale) qui s’anastomose avec l’artère vésicale caudale qui provient de l’artère prostatique chez le mâle et de l’artère vaginale chez la femelle. Le sang est drainé par la veine honteuse interne dans la veine iliaque commune. Les vaisseaux lymphatiques drainent la lymphe vers les nœuds lymphatiques ilio-pelviens et lombo-aortiques. Innervation : Chez le furet, la stimulation du nerf hypogastrique (système sympathique) ou du nerf rectal caudal (système parasympathique) entraîne la contraction de la vessie. Les cystites sont généralement associées à des urolithiases ou une prostatomégalie (responsable d’une stase urinaire donc d’un risque d’infection vésicale). Les tumeurs vésicales sont rares et sont le plus souvent des carcinomes des cellules transitionnelles [1]. 3.7.4. Urètre [5, 13] L’urètre est le conduit qui évacue l’urine de la vessie. Chez le mâle, l’urètre reçoit l’abouchement des conduits déférents, il est donc uro-génital. L’ostium externe de l'urètre forme une fente sur la face ventrale du pénis, à environ 2-4 mm de son extrémité. Il est entouré de corps spongieux tout le long de son trajet. 39 Chez la femelle, l’urètre est exclusivement urinaire. Il rejoint le tractus génital au niveau de la jonction vagino-vestibulaire. Sa paroi dorsale est en contact étroit avec la paroi ventrale du vagin. L’ostium externe de l’urètre se trouve à environ 1-1,5 cm crânialement à la fosse clitoridienne sur le plancher ventral du vestibule du vagin. 3.8. Appareil génital [3, 5, 13] Il est aisé de sexer les furets. Les mâles ont un orifice préputial situé sur le ventre, juste en arrière de l’ombilic, avec un os pénien palpable (comme les chiens mâles). Chez les femelles, l’ouverture uro-génitale est située en région périnéale, ventralement à l’anus. Les furets atteignent leur maturité sexuelle entre 6 et 9 mois. La gestation dure 42 jours et le poids de naissance est d’environ 10 g. Le cycle de la furette est polyoestrien saisonnier avec une ovulation induite par le coït. La furette entre en chaleur au printemps quand les jours rallongent. Si elle n’est pas fécondée, elle est sous stimulation hormonale ce qui entraîne un hyperoestrogénisme (alopécie, anémie par aplasie médullaire). 3.8.1. Appareil génital mâle 3.8.1.1. Testicules [5, 13, 15] Les testicules sont en position périnéale haute, ventraux à l’anus (comme chez le chat) et sont contenus dans le scrotum. L’épididyme court le long du testicule ; il est composé d’une grande quantité de conduits spermatiques tortueux et est divisé en 3 parties : tête, corps et queue. La partie qui reçoit les canalicules efférents quand ils quittent le testicule est appelée la tête, suivie par une masse plus importante de conduits tortueux appelée le corps, dorsal au testicule. Puis vient la queue qui est un simple conduit en continuité avec le conduit déférent et qui passe à travers le canal inguinal pour rejoindre l’urètre. Le conduit déférent est accompagné de l’artère et de la veine déférentes ainsi que de l’artère et de la veine testiculaires qui forment le cordon spermatique avec les nerfs et les vaisseaux lymphatiques. Le conduit déférent passe par l’espace inguinal, se sépare des artères et veines testiculaires puis opère une boucle au-dessus des uretères avant de rejoindre l’urètre au niveau de la prostate. 40 Le testicule, les vaisseaux sanguins, les nerfs, les vaisseaux lymphatiques et la partie extraabdominale du conduit déférent sont enveloppés dans une poche de péritoine appelée la vaginale. Le crémaster, qui est un muscle issu de l’oblique interne, recouvre la vaginale. Ce sac s’étend par le canal inguinal pendant le développement avant la descente testiculaire. A l’âge de 6 mois les anneaux inguinaux se ferment. Chez le furet, la castration se réalise à testicule découvert comme chez le chat : le scrotum et la vaginale sont incisés en regard de chaque testicule puis le cordon spermatique est ligaturé (on peut aussi faire des nœuds avec le cordon vasculaire et le canal déférent). La vaginale n’est pas recousue dès lors que les anneaux inguinaux sont fermés. Des tumeurs testiculaires sont décrites chez le furet mais sont peu fréquentes [15]. 3.8.1.2. Pénis et voies génitales [5, 13, 15] Le pénis est situé au niveau de l’abdomen caudo-ventral, comme chez le chien. Il est formé de trois parties : la racine qui est fixe, le corps et le gland. Il est anatomiquement semblable à celui du chien. Les deux piliers du pénis partent de la tubérosité ischiatique et s’adossent de part et d’autre du septum pour former les corps caverneux. Chaque corps caverneux est recouvert par un muscle ischio-caverneux en forme de fuseau. Les deux corps caverneux fusionnent quand ils s’infléchissent crânialement et constituent le corps du pénis. Au sein de chaque corps se trouve un sinus caverneux irrigué par l’artère profonde du pénis. Le gland représente les deux tiers de la longueur du pénis. Au sein du gland se trouve un os pénien dorsalement à l’urètre pénien. La partie distale de l’os pénien s’incurve dorsalement, formant un J. L’urètre décrit un virage serré ventralement quand il quitte le canal pelvien ; il parcourt ensuite la longueur du pénis, ventralement à l’os pénien. L’ostium externe de l'urètre forme une fente sur la face ventrale du pénis, située à environ 2-4 mm de son extrémité. Le prépuce (ou fourreau) est un repli cutané qui recouvre le gland. Ce repli est recouvert de poils sur sa surface externe. 41 3.8.1.3. Glande annexe : la prostate [5, 13] La prostate est la seule glande reproductrice chez le furet qui ne possède pas de glandes bulbo-urétrales ni de vésicules séminales. La prostate entoure l’urètre proximal à la base de la vessie. Le tissu prostatique est peu différencié chez le jeune ou chez le mâle castré. C’est une petite glande fusiforme (11 mm de long et 6 mm de large). Les sécrétions prostatiques sont libérées dans l’urètre par le biais de multiples petits conduits ou tubules (et non par de longs conduits prostatiques comme chez les autres espèces). Des kystes prostatiques peuvent se développer secondairement à une maladie surrénalienne et entraîner une obstruction urétrale. Les maladies prostatiques non reliées à une maladie surrénalienne sont rares. Les signes de prostatomégalie à la radiographie sur la vue de profil sont une masse ronde dorsale au col vésical [15]. 3.9.1. Appareil génital femelle [5, 12, 13, 15] 3.9.1.1. Ovaires Les ovaires sont situés juste caudalement aux reins, soit en L4 à gauche et en L3 à droite. Chacun est relié à la paroi abdominale par un ligament suspenseur au niveau de la dernière côte. Ils sont ovoïdes et mesurent 0,45 à 0,55 cm de long et 0,21 cm d’épaisseur. Ils sont enveloppés dans une bourse graisseuse fermée, comme chez la chienne. Le pédicule ovarien est plus court que chez la chatte ; néanmoins les ovaires sont facilement extériorisables. Les oviductes sont courts (0,10 à 0,15 cm) et de petit diamètre. L’ovaire est attaché à l’oviducte par le ligament propre de l’ovaire qui est très court. Les tumeurs ovariennes sont peu fréquentes chez les femelles non stérilisées [15]. 3.9.1.2. Utérus L’utérus est de type bipartite, avec 2 longues cornes effilées (4,3 cm de long et 0,22 cm de diamètre) et un petit corps (1,7 cm de long et 0,25 cm de diamètre). Le col mesure 1,7 cm de long et 0,36 cm de diamètre. Les ovaires, les oviductes et l’utérus sont irrigués par les artères 42 et veines ovariques et utérines. Les artères ovariques dériventt directement de l’aorte et sont intégrées dans le ligament large. L’artère utérine est une branche principale de l’artère vaginale. Chez le furet, la placentation est de type endochoriale. En chirurgie de convenance, on pratique une ovario-hystérectomie pour prévenir l’apparition de tumeurs utérines, de pyomètre ainsi que la sécrétion d’œstrogènes par l’utérus. L’incision débute 2 cm caudalement à l’ombilic et s’étend sur environ 5 cm. Des tumeurs utérines sont décrites chez la furette (léiomyome et léiomyosarcome le plus souvent). 3.9.1.3. Vagin et vulve Le vagin de la furette est très élastique. Il s’étend du col de l’utérus jusqu’à la vulve. Il mesure environ 1,5 à 1,8 cm de long et 0,36 cm de diamètre. La vulve est délimitée par les lèvres droite et gauche réunies par des commissures ventrale et dorsale. Au sein de la commissure ventrale se trouve le clitoris, bien développé chez la furette. Pendant l’œstrus la vulve augmente fortement de volume. Les vaginites chez les femelles stérilisées sont dues à un hyperoestrogénisme associé à une rémanence ovarienne ou une maladie surrénalienne. 3.9.1.4. Mamelles La furette possède quatre paires de mamelles, comme la chatte : - une paire de mamelles pectorales ; - deux paires de mamelles abdominales ; - une paire de mamelles inguinales. Cependant il peut exister des variations comme chez la chienne et la chatte. En tétant, les furetons peuvent blesser les mamelles avec leurs dents très pointues et causer une mammite. Les tumeurs mammaires sont très rares chez la furette. 43 3.10. Système endocrine 3.10.1. Thyroïde [5, 12] La thyroïde est bilobée, les 2 lobes étant réunis par un isthme ventral à la trachée. Sa taille moyenne est de 1,3 cm de long, 0,3 cm de large et 0,1 cm d’épaisseur. Elle pèse environ 0,6 g et est de couleur marron. Chaque lobe est situé latéralement à la trachée et médialement à la veine jugulaire externe et à l’artère carotide commune. La thyroïde s’étend du troisième au onzième anneau trachéal. Elle n’est pas palpable chez un animal sain. L’hyperthyroïdie et l’hypothyoïdie ne sont pas encore décrits chez le furet [12]. 3.10.2. Glandes parathyroïdes [5] Les glandes parathyroïdes sont de petits disques roses situés médialement à l’extrémité crâniale de la thyroïde. Elles sont en contact avec la trachée au niveau du quatrième ou cinquième anneau trachéal. 3.10.3. Glandes surrénales [5, 13] Conformation : Les surrénales sont de couleur rosâtre. Elles sont recouvertes d’un mince péritoine et souvent enrobées dans la graisse. Le cortex est composé des zones glomérulée, fasciculée et réticulée et d’une zone intermédiaire et juxtamédullaire. La surrénale droite, qui mesure 8 à 11 mm de long, est plus large et plus allongée que la gauche qui mesure 6 à 8 mm de long et 2 à 3 mm de large. Les surrénales peuvent augmenter de volume pendant la fin du pro-œstrus et pendant l’œstrus chez la femelle. Topographie : Elles sont situées crânio-médialement à chaque rein. La surrénale gauche est localisée à gauche de l’aorte abdominale et caudalement à l’artère mésentérique crâniale. La surrénale droite se trouve ventralement à la veine cave caudale sous le lobe caudé du foie. Elle peut se courber vers la droite autour de la veine cave caudale et peut même englober la face dorsale du vaisseau. Elle peut aussi adhérer à la veine cave caudale par son fascia. Les 44 surrénalectomies sont possibles chez le furet, néanmoins la surrénale droite est plus délicate à retirer en raison de son étroite proximité avec la veine cave caudale. Vascularisation : Une branche de l’aorte irrigue le pôle crânial de chaque glande, des branches de l’artère rénale irriguent le pôle caudal de chaque glande et une branche additionnelle de l’aorte irrigue la surrénale gauche. Cependant il peut exister des variations individuelles. La maladie surrénalienne est fréquente chez le furet d’âge moyen à avancé, et touche surtout les furets stérilisés. Les glandes surrénales possèdent des récepteurs à LH (Hormone Lutéinisante) et FSH (Hormone Folliculo-Stimulante) et leur stimulation provoque une hyperplasie voire une tumorisation de ces glandes. Pour prévenir cette maladie, il est recommandé de stériliser les furets avec un implant de GnRH (Gonadolibérine) [19]. 3.10.4. Pancréas Le pancréas a été développé dans la partie 3.3.2.3. 3.11. Système nerveux [5, 10, 12, 13] La structure générale et l’organisation fonctionnelle du système nerveux du furet ressemblent à celles des autres carnivores domestiques, en particulier le chat. Les techniques pour l’examen neurologique du chien et du chat sont applicables au furet, et leur interprétation est identique à quelques différences près : la plupart des furets n’ont pas de réflexe de clignement à la menace et les furets ayant un désordre métabolique ou une maladie systémique peuvent présenter une parésie postérieure, donnant la fausse impression d’une myélopathie. Les affections neurologiques sont les mêmes que chez les carnivores domestiques, néanmoins quelques troubles pathologiques ont une prévalence particulière chez le furet : maladie aléoutienne, chordome. Les moyens diagnostiques sont les mêmes que chez les carnivores domestiques : radiographie, myélographie, IRM (Imagerie par Résonance Magnétique), scanner, ponction de liquide cérébro-spinal (LCS). La ponction de LCS se fait sous anesthésie générale, généralement par 45 voie haute (cisternale). La technique est identique à celle utilisée chez les carnivores domestiques. On utilise une aiguille hypodermique de 25 G et de 16 mm de long. 3.11.1. Système nerveux central Le cerveau du furet mesure 36 mm de long et 24 mm de large et a la même structure que celle des autres carnivores domestiques. Le prosencéphale est gyrencéphalique ; il chevauche le cervelet (photographies 4 et 5). Photographie 1. Encéphale de furet, vue dorsale d’après [12] Gyrus sigmoïde antérieur Fissure longitudinale Gyrus latéral Sulcus latéral Cervelet (J. MAYER) 46 Photographie 2. Encéphale de furet, vue ventrale d’après [12] Tubercule olfactif Nerf optique Chiasma optique Infundibulum Pont (J. MAYER) La moelle épinière se termine juste avant l’extrémité caudale de la dernière vertèbre lombaire. Chez le furet, les ponctions de liquide cérébrospinal (LCS) se réalisent plus facilement au niveau de la citerne cérébello-médullaire (voie haute) mais elles peuvent aussi se faire en région lombaire (voie basse), entre l’avant dernière et la dernière vertèbre lombaire (rappelons que chez le furet le nombre de vertères lombaires varie entre 5 et 7). Elles se réalisent sous anesthésie générale. Il faut d’abord tondre la peau en région atlanto-occipitale (voie haute), puis aseptiser la zone. Le furet est placé en décubitus latéral, la tête fléchie à 90° par rapport à la colonne. Une aiguille de 25 G, 1,6 cm de long, est introduite au centre du triangle formé par la protubérance occipitale et les ailes de l’axis. On récolterera ensuite les gouttes de LCS dans un tube. Plusieurs cas de hernie discale thoraco-lombaire ont été rapportés chez le furet. Les néoplasies affectant le système nerveux central sont rares chez le furet. Les principales sont le lymphome et le chordome pour la moelle épinière, l’astrocytome et le méningiome pour l’encéphale [12]. 47 3.11.2. Organes des sens 3.11.2.1. Audition [5, 13] Le système auditif du furet est physiologiquement similaire à celui du chat. L’oreille externe est constituée d’un pavillon et d’un conduit auditif externe. Le pavillon est proche de la tête et en forme de demi-lune ; il mesure environ 2 cm de large et pointe vers l’avant car le furet requiert une excellente ouïe pour chasser. Il n’y a pas de conduit auriculaire tubulaire distinct comme chez le chien et le chat. Le bord latéral du conduit auditif a un récessus plus prononcé, qui est plus en forme de tube et mesure environ 5 mm de long. Cela donne l’impression d’une petite résection auriculaire. A l’opposé et médialement, on trouve l’ouverture du canal horizontal qui chemine rostro-médialement à la membrane tympanique. Le canal horizontal est peu profond prévenant ainsi l'entrée de matériel dans le canal quand le furet creuse. L’oreille moyenne et interne peut-être comparée à celle du chien et du chat. 3.11.2.2. Vision [5, 13, 14] La vue du furet est médiocre en comparaison de son odorat et de son ouïe. On ne sait pas quelles couleurs il distingue. La troisième paupière est bien développée ; le recouvrement par la membrane nictitante est donc possible. La cornée est relativement étendue comparée à la taille de l’œil ; le cristallin est presque sphérique et placé à l’arrière de la chambre postérieure. La pupille est une fente horizontale et elliptique (chez le chat : fente verticale) et protège efficacement l’œil contre les rayonnements solaires importants. La forme et la vascularisation de la rétine du furet sont similaires à celles du chien. Le tapis est bien défini et le disque optique, myélinisé, est relativement petit. Le tapetum lucidum est identique chez les furets pigmentés et les sujets albinos. La proportion cônes/bâtonnets est de 50-60/1 : le furet est donc bien adapté à la vision nocturne. Chez le furet, la vision est impliquée, par l’intermédiaire de l’épiphyse, dans la reproduction. En effet, le cycle œstral est en relation avec la photopériode. Le cycle débute avec l’allongement de la photopériode au printemps. L’allongement de la photopériode stimule le mâle qui devient actif sexuellement. 48 3.11.2.3. Olfaction [5, 13] L’olfaction est très développée chez le furet. Il possède des cornets nasaux très développés, comme le chien et le chat. Le nez est effilé. La cavité nasale est formée par les os maxillaire et nasal dorsalement et latéralement ainsi que par les os maxillaire et palatin ventralement. L’ouverture nasale est constituée de deux moitiés symétriques. 49 50 II. REALISATION D'UN ATLAS D'ANATOMIE DU FURET 1. Matériels et méthode 1.1. Animaux Pour la réalisation de cet atlas photographique, nous aurions souhaité disposer d’au minimum 2 cadavres de furets, un mâle et une femelle. Dans les délais qui nous étaient impartis pour effectuer ce travail, nous n’avons pu récupérer qu’un mâle castré âgé et splénectomisé. Celuici a été disséqué selon un plan pré-établi ; la majorité des photographies illustrant la myologie et la splanchnologie sont issues de cet animal. Après dissection, le cadavre de ce furet a été préparé pour en isoler le squelette ; ce dernier a été utilisé pour les clichés d’ostéologie. L’anatomie de la femelle est illustrée à l’aide de photographies gracieusement fournies par le Docteur PIGNON, chargé de consultation au Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire d’Alfort (CHUVA). Des photographies prises lors d’une castration permettent d’illustrer l’anatomie de l’appareil génital mâle. Les photographies de rate ont été gracieusement fournies par le Docteur PIGNON. Ces photographies ont été prises lors d’une splénectomie : la rate n’a donc pas un aspect normal ; elle est hypertrophiée et bosselée. Les clichés d’anatomie externe ont été réalisés sur deux furets vivants, un mâle et une femelle. 1.2. Dissection Plan de dissection : Animal en décubitus latéral : • Plan superficiel Incision sur la ligne médiane ventrale et la face médiale des membres superficiels, retrait total de la peau. - Tête : muscles masticateurs (masséter et digastrique), glandes salivaires (parotide et mandibulaire), nœuds lymphatiques mandibulaires ; 51 - Encolure : muscles cervicaux dorsaux (muscles omo-transversaire, trapèze) et ventraux (muscles sterno-céphalique, brachio-céphalique, sterno-hyoïdien, mylohyoïdien), veine jugulaire externe ; - Thorax : muscles de la ceinture thoracique (muscles grand dorsal, pectoraux) et muscles intercostaux ; - Abdomen : muscle oblique externe ; - Membre thoracique : veine céphalique, muscles superficiels de l’épaule (muscles deltoïde) et du bras (muscles triceps brachial, biceps brachial) ; - Membre pelvien : veine saphène externe, muscles de la croupe (muscles tenseur du fascia lata, fessier superficiel, caudo-fémoral), de la cuisse (muscles quadriceps fémoral, biceps fémoral, sartorius, gracile, pectiné, adducteur, semi-membraneux et semi-tendineux) et de la jambe (muscle gastrocnémien). • Plan moyen Section des muscles sterno-céphalique, brachio-céphalique et omo-transversaire, abouts réclinés. Visualisation du sillon jugulaire. Membre pelvien en abduction et mise en évidence de la région inguinale. - Encolure : noeuds lymphatiques cervicaux superficiels caudaux, artère carotide commune, tronc vago-sympatique, thyroïde ; - Thorax : muscles de la ceinture thoracique, intercostaux ; - Abdomen : muscle oblique externe ; - Membre thoracique : plexus brachial ; - Membre pelvien : nerf saphène. • Plan profond Désinsertion des côtes au niveau des articulations costo-vertébrales, volet costal rabattu ventralement. - Organes thoraciques en place Isolement du poumon superficiel - Organes médiastinaux en place Isolement du cœur et ses vaisseaux et du poumon profond – conservation de l’intégrité de l’œsophage - Poumons isolés : vue costale et médiastinale ; 52 - Cœur isolé : vue droite, gauche et dorsale (base). Incision le long de l’arc costal, sur la ligne blanche et le long des muscles juxtavertébraux - Organes abdominaux en place ; - Organes abdominaux en place, grand omentum récliné crânialement ; - Jéjunoiléon extériorisé. Animal en décubitus dorsal : • Plan superficiel Incision sur la ligne médiane ventrale et la face médiale des 4 membres. - Tête : glandes salivaires et nœuds lymphatiques mandibulaires ; - Encolure : muscles cervicaux ventraux (muscles sterno-céphalique, brachiocéphalique, sterno-hyoïdien, sterno-thyroïdien et mylo-hyoïdien), veine jugulaire externe ; - Thorax : muscles pectoraux ; - Abdomen : muscle droit de l’abdomen ; - Membre thoracique : veine céphalique, muscles superficiels de l’épaule et du bras ; Membre pelvien : artère, veine et nerf fémoral. • Plan moyen Section de la commissure des lèvres et des muscles masséter le long de l’arcade zygomatique pour ouvrir la bouche. Section des muscles sterno-céphalique, sterno-hyoïdien et sterno-thyroïdien, abouts réclinés. Section des muscles pectoraux, abouts réclinés. Mise en évidence de l‘artère axillaire, des muscles biceps et triceps brachiaux. - Tête : cavité orale vue dorsale et ventrale ; - Encolure : trachée, thyroïdes ; - Thorax : muscles pectoraux ; - Abdomen : muscle droit de l’abdomen ; - Membre thoracique : artère axillaire, plexus brachial, muscles profonds ; - Membre pelvien : muscles quadriceps fémoral et fémoraux caudaux. Artère et veine fémorales. 53 • Plan profond Section des muscles masséter le long de l’arcade zygomatique, désinsertion des muscles digastriques et mylo-hyoïdien, luxation des articulations temporo-mandibulaires et isolement de la mandibule. Ouverture sur la ligne blanche puis incision le long de l’arc costal. - Organes en place ; - Organes en place, grand omentum récliné crânialement ; - Jéjunuiléon récliné à gauche, puis récliné à droite, veine porte. Pose de 2 ligatures au niveau de la courbure duodéno-jéjunale et de la terminaison de l’iléon - Jéjunoiléon isolé ; - Cadres duodénal et colique. Isolement des organes post-diaphragmatiques et du gros intestin - Organes post-diaphragmatiques vue crâniale et caudale ; - Foie : face diaphragmatique et viscérale ; - Estomac : conformation externe et conformation interne ; - Appareil uro-génital en place. Isolement des reins - Reins : conformation externe et conformation interne après coupe sagittale et transversale. Isolement de l’appareil uro-génital - Prostate ; - Pénis. Le squelette du furet a ensuite été isolé. Cette étape a été réalisée par Guillaume GERARD, le préparateur de l’Unité d’Anatomie. Le squelette a été utilisé pour illustrer l’ostéologie du furet. 2. Création de l’atlas photographique 2.1. Traitement des images Les photographies ont été prises avec deux appareils photographiques : un appareil Panasonic LUMIX DMC-FZ18 et un appareil Panasonic LUMIX DMC-FS5. 54 Les images ont été traitées à l’aide du logiciel Photoshop Elements 4.0. Elles ont d’abord été recadrées, puis la luminosité a été retravaillée. Les images ont ensuite été légendées ; afin de ne pas surcharger les images, elles ont été légendées avec des chiffres et numéros. Les muscles ont été colorés pour permettre une meilleure visualisation de leur contour. Une fois les photographies retouchées et légendées, elles ont été redimensionnées (figure 7) : - résolution : 72 pixels/pouce ; - largeur : 800 pixels pour les formats « paysage » ; - hauteur : 800 pixels pour les formats « portrait ». Pour les vignettes nécessaires à la création du site internet et permettant de donner un aperçu des photographies, les dimensions sont les suivantes : - résolution : 72 pixels/pouce ; - largeur : 150 pixels. Figure 7. Traitement d’une photographie sous Photoshop Elements 4.0 (capture d’écran) 55 2.2. Création et présentation du site internet Nous avons choisi de présenter l’atlas photographique sous forme de site internet afin que cet atlas soit accessible au plus grand nombre. Le site a été créé sur la plate-forme EVE (portail de l’Enseignement et de la Vie Etudiante de l’ENVA) à l’aide du logiciel Moodle. Avant de commencer la création du site, toutes les photographies et radiographies ont été intégrées dans une base de données. La page d’accueil (figure 8) comporte différents cadres appelés « thèmes », chaque thème correspond à une rubrique. La page d’accueil comporte différentes rubriques : 1. titre de la thèse et texte d’introduction ; 2. anatomie externe ; 3. anatomie interne ; 4. ostéologie ; 5. anatomie radiographique ; 6. bibliographie : contient les références des différents supports consultés pour légender les photographies et radiographies. Figure 8. Extrait de la page d’accueil du site (capture d’écran) 56 Dans chaque rubrique, des vignettes (figure 9) permettent de donner un aperçu des photographies présentées. Figure 9. Vignettes (capture d’écran) Quand on clique sur une vignette, la photographie correspondante ainsi que son titre et ses légendes, s’affichent dans une nouvelle fenêtre (figure 10). 57 Figure 10. Ouverture de la photographie en pleine page (capture d’écran) 58 CONCLUSION Le furet est un carnivore strict proche anatomiquement et physiologiquement des deux carnivores domestiques les plus rencontrés en consultation : le chien et le chat. Le nombre de furets en France augmente régulièrement et les praticiens vétérinaires le rencontrent logiquement de plus en plus fréquemment en consultation. Pour exercer la médecine et la chirurgie du furet, il est nécessaire de connaître ses particularités anatomiques. Ce travail présente l’anatomie clinique du furet sous forme théorique et sous forme d’un atlas photographique. L’anatomie externe a été illustrée à l’aide de photographies prises sur des furets vigiles. Un travail minutieux de dissection a permis d’illustrer au mieux l’anatomie interne du furet. Nous nous sommes surtout attardés sur les éléments important à connaître en clinique et n’avons pas étudié en détail les nerfs, la myologie et la splanchnologie. L’isolement du squelette a permis d’étudier l’ostéologie du furet. Enfin, l’anatomie radiographique a été illustrée grâce à des radiographies prises au Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire d’Alfort. La réalisation de l’atlas photographique sous forme de site internet accessible librement sur le portail de l’Enseignement et de la Vie Etudiante permet une large diffusion de ce travail. 59 60 BIBLIOGRAPHIE 1. ANTINOFF N. Urinary disorders in ferrets. Seminars in Avian and Exotic Pet Medicine, 1998, 7(2), 89-92 2. BARTLETT LW. Ferret soft tissue surgery. Seminars in Avian and Exotic Pet Medicine, 2002, 11(4), 221-230 3. BOUSSARIE D. 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Cette thèse regroupe une synthèse bibliographique de l’anatomie du furet et un atlas photographique qui illustre l’anatomie externe et interne, l’ostéologie ainsi que l’anatomie radiographique chez le furet sain. Cet atlas comporte de nombreuses photographies légendées et est présenté sous forme de site internet afin d’être consultable par le plus grand nombre. L’anatomie du furet étant peu étudiée dans les écoles vétérinaires, cette thèse intéressera les passionnés de Nouveaux Animaux de Compagnie désireux d’approfondir leurs connaissances en anatomie. Mots clés : ANATOMIE, ANATOMIE CLINIQUE, ATLAS PHOTOGRAPHIQUE, DISSECTION, OSTÉOLOGIE, RADIOGRAPHIE, SITE INTERNET, NAC, CARNIVORE, FURET Jury : Président : Pr. Directeur : Dr Céline ROBERT Assesseur : Dr Pascal ARNÉ CLINICAL ANATOMY OF THE FERRET: CREATION OF A PHOTOGRAPHIC ATLAS SURNAME: SCHEIDECKER Given name: Sophie Summary: Clinical anatomy of the ferret is similar to that of dogs and cats but some minor differences are to be considered. The present thesis includes a literature review of the anatomy of the ferret and a photographic atlas illustrating both external and internal anatomy, osteology and radiographic anatomy in healthy ferret. This atlas contains many photographs and is presented as a website to be consulted to the greatest number. The anatomy of the ferret is little studied in veterinary schools and this thesis will interest fans of exotic animals who want to enlarge their knowledge in anatomy. Keywords: ANATOMY, CLINICAL ANATOMY, PHOTOGRAPHIC ATLAS, DISSECTION, OSTEOLOGY, X-RAY, WEB SITE, EXOTIC PETS, SMALL ANIMAL, FERRET Jury: President: Pr. Director: Dr Céline ROBERT Assessor: Dr Pascal ARNÉ