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Dossier : Qu’est-ce qu’un camp de concentration ?
L’exemple du KL Natzweiler
Source : www.struthof.fr
Dossier réalisé par l’équipe d’Histoire-ographie du collège de Bastberg
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PLAN DU SITE DU STRUTHOF
PLAN-GUIDE DU SITE
Source : www.struthof.fr
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Introduction
Le KL-Natzweiler (appelé aussi « le Struthof ») est un camp de concentration qui appartient à la
nébuleuse concentrationnaire nazie. Ses spécificités et son histoire en font un camp à part.
Contexte historique :
Le KL-Natzweiler est un des instruments du système totalitaire nazi. Primo Levi, dans son livre les
Naufragés et les Rescapés, donne une définition claire de l’idéologie totalitaire :
« La pression qu’un État totalitaire peut exercer sur un individu est effrayante. Ses armes principales
sont au nombre de trois : la propagande, directe ou camouflée par l’éducation, par l’enseignement, par
la culture populaire ; le barrage opposé au pluralisme des informations ; la terreur. »
L’histoire de l’Allemagne, de 1933 jusqu’à 1945 montre comment le pouvoir nazi met en œuvre ces
trois armes. Chez les nazis, la terreur est théorisée et exécutée d’une manière implacable. Elle possède
ses lieux – les camps de concentration – et ses victimes.
L’histoire du système concentrationnaire nazi distingue deux périodes. Dans un premier temps, les
camps constituent des instruments de répression instruments aux mains du seul RSHA
(Reichssicherheitshauptamt : Office central de la sécurité du Reich qui regroupe toutes les polices du
Reich et qui est contrôlé par la Schutzstaffel, « échelons de protection » : la SS). Dès les années 1937-
1938, et surtout en 1942, à la fonction répressive des camps s’ajoute une fonction économique, au
service non seulement de la SS, mais de l’ensemble de l’économie allemande. Le SS-WVHA
(Wirtschaftsverwaltungshauptamt : Office central de l’administration économique de la SS) l’emporte sur
le RSHA. Le SS-WVH est créé début 1942 pour regrouper la branche administrativo-économique
de la SS : les branches chargées des questions de construction et d’approvisionnement, les entreprises
économiques de la SS, et l’inspection des camps de concentration, l’IKL. Cet organisme est dirigé par,
Oswald Pohl, l’éminence grise économique d’Himmler (chef des SS, nommé Reichsführer-SS, « chef
suprême », le 6 janvier 1929 par A. Hitler)
Ainsi, le camp du Struthof, comme les autres camps de concentration du IIIè Reich, sont, en 1942, placés
au cœur d’un projet plus vaste, d’ordre économique, qui met en jeu l’ensemble des acteurs de
l’économie allemande (État et grandes entreprises) tout en conservant leur raison d’exister : la répression.
Les camps de concentration sont replacés dans le cadre d’un pays et de son économie, entièrement
tournées vers la guerre totale et dont les coordinateurs ne sont plus seulement Heinrich Himmler et
Oswald Pohl, mais aussi Albert Speer (architecte en titre du IIIè Reich, nommé en 1942 ministre des
armements et de la production de guerre). Enfin, précisons que l’économie du IIIè Reich n’a pas pu
fonctionner sans l’apport des travailleurs forcés, composés de prisonniers de guerre, de travailleurs
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d’Europe de l’Est, des ouvriers du STO (Service du travail obligatoire) et des détenus des camps de
concentration.
Spécificités du camp :
Dans la nébuleuse concentrationnaire nazie, le KL (Konzentrationlager : « camp de concentration »)
de Natzweiler présente plusieurs spécificités. Situé en Alsace, annexée de fait entre 1940 et 1945, il
présente la particularité d’être le seul camp de concentration nazi implanté sur le territoire
français actuel. Il est ouvert en 1941, plus tardivement que les autres grands KL, créés pour la plupart
entre 1933 et 1939.
Le KL-Natzweiler développe dès 1943, après les années de création et d’installation (1941-1942), deux
fonctions qui ne sont pas communes à l’ensemble des camps : la déportation NN (Nacht und Nebel :
Nuit et Brouillard) et les expérimentations médicales, faites en liaison avec la Reichsuniversität de
Strasbourg.
Si la déportation NN, en particulier, lui permet de conserver sa fonction politico-répressive jusqu’en 1944,
le passage à la fonction économique s’impose ici définitivement plus rapidement qu’ailleurs. Enfin, au
mois de septembre 1944, le KL-Natzweiler est le premier camp de concentration nazi évacué de son
site principal, sans toutefois cesser d’exister, ce qui lui confère une autre originalité.
La chronologie impose donc que l’on distingue la période « classique » d’un camp qui développe des
fonctions économiques à partir de différents kommandos extérieurs, et celle, inédite, d’un KL qui n’a
plus de camp souche, mais continue néanmoins de recevoir des détenus et de grandir en créant des
kommandos, jusqu’au mois d’avril 1945.
Qualifié de « petit camp » par l’un de ses commandants, Josef Kramer, il compte tout de même 70
kommandos extérieurs et ses conditions de vie sont très difficiles. En effet, le KL-Natzweiler est un
des plus meurtriers des camps du système concentrationnaire nazi.
Le complexe du Struthof voit défiler près de 52 000 détenus, issus des quatre coins de l’Europe. Ces
détenus sont des « préventifs », des politiques (NN), des Tziganes et des Juifs transformés en cobayes
humains, et des « Juifs-au-travail » arrachés aux ghettos de Pologne, évacués des grands camps de l’Est.
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Le site du Struthof
Source : Google earth
Itinéraire des déportés de la gare de Rothau au Struthof
Arrivée des déportés à
la gare de Rothau
KL-Struthof Natzweiler
Les déportés montent à pied au camp
sur 8 km environ
Source : Google Earth
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