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Le Vocabulaire de Montesquieu, Paris, Ellipses, 2001.
La révolution méthodologique de Montesquieu se traduit dans l’originalité de ses concepts.
Afin de déjouer les possibles contresens, le Vocabulaire de Montesquieu présente donc, à
l’usage des étudiants, les principaux concepts de sa philosophie : Causes, Climat,
Commerce, Conquête, Corruption, Crainte, Despotisme, Distribution des pouvoirs, Droit
naturel, Education, Esclavage civil, Esprit, Esprit général, Etat de nature, Goût, Honneur,
Liberté, Lois, Luxe, Modération, Mœurs-Manières, Monarchie, Peines, Politesse-Civilité,
Polygamie, Principe, Religion, République, Sauvages-Barbares, Vertu politique.
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Lectures de « L’Esprit des lois », T. Hoquet et C. Spector éd., Bordeaux, Presses
universitaires de Bordeaux, 2004 (avec en introduction : « Comment lire Montesquieu ? »).
S’engager dans L’Esprit des lois constitue une gageure pour le lecteur contemporain.
L’érudition prodigieuse de son auteur, qui sollicite des connaissances historiques et
juridiques rarement possédées aujourd’hui, déconcerte ; l’écriture fragmentaire, souvent
ambiguë, presque toujours elliptique, désoriente ; la composition de l’ouvrage est parfois
difficile à cerner. De ce fait, les interprétations les plus contradictoires de l’œuvre ont été
proposées – et l’on a invoqué, au gré de l’histoire, un Montesquieu monarchiste ou
républicain, archaïque ou novateur, féodal ou libéral, révolutionnaire ou « composant avec
le préjugé »... Ce recueil entend donc restituer l’originalité d’une philosophie en mettant à la
disposition des lecteurs une sélection d’articles.
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Montesquieu. Pouvoirs, richesses et sociétés, Paris, P.U.F., « Fondements de la politique »,
2004, 302 p.
L’étude des rapports entre richesses, pouvoirs et sociétés dans L’Esprit des lois a souvent
conduit à faire de Montesquieu l’un des pères fondateurs, avec Locke, du libéralisme
politique. Ce livre propose une autre interprétation des figures possibles, chez les
modernes, d’un ordre sans vertu. En explorant les voies plurielles tracées par Montesquieu
face au « mal politique » incarné dans le despotisme, cette étude invite à approfondir la
réflexion consacrée, depuis deux siècles, au concept de société civile. Entre l’uniformité du
despotisme où la distinction du politique, du familial et du social reste peu développée, et
la cohésion républicaine qui absorbe l’espace domestique et civil au sein de l’espace
civique, Montesquieu dégage, dans les monarchies modernes, l’espace d’une société civile
que le pouvoir souverain n’informe pas. Afin que la loi ne puisse se réduire, selon le
schème absolutiste, au commandement du souverain, il est nécessaire d’ancrer la légalité
dans une structure semi-autonome et dans la cohérence propre des mœurs, susceptibles de
faire obstacle à la volonté immédiate du prince. La distribution des pouvoirs et son
enracinement, surtout, dans des forces sociales dotées d’un statut protégé est à cet égard
cruciale. D’une part, les « corps intermédiaires » politiques et sociaux distinguent l’espace
monarchique du désert sans aspérités du despotisme. De l’autre, la distribution des
fonctions législative et exécutive et la formation d’une opposition au sein du système
représentatif à l’anglaise permet de contrer les abus de pouvoir. Parler de société civile
revient en ce sens à prendre la mesure du rôle des médiations nécessaires entre le social et le
politique, en l’absence d’une authentique morale publique : à chaque fois, les passions
libres de prendre leur essor confortent la structure institutionnelle, ancrant l’Etat de droit
dans des pratiques sociales.