Coup de foudre de la presse Prix d`interprétation

publicité
Coup de foudre de la presse
Prix d'interprétation
Festival d'Huy 2011
L’équipe
Texte et mise en scène : Félicie Artaud et Aurélie Namur
Interprétation :
Félicie Artaud / Estelle Franco (en alternance)
Aurélie Namur/ Marie Delhaye (en alternance)
Collaboration à la mise en scène : Leyla-Claire Rabih
Création lumière : Nathalie Lerat
Création sonore : Antoine Blanquart
Marionnette et costumes : Claire Farah
Décor : Dominique Doré
Illustration affiche : Antoine Blanquart
Diffusion : My-Linh Bui
En coproduction avec le Théâtre de Villeneuve lès Maguelone / La GrandOurse Scène
Conventionnée pour les Jeunes Publics en Languedoc-Roussillon, le Théâtre de l'Envol (ViryChâtillon) et le centre Culturel Pablo Picasso ( Scène Conventionnée Jeunes Publics de
Homecourt).
Un spectacle réalisé avec l’aide du Ministère de la Communauté Française de Belgique
(CTEJ).
Avec l’aide à la production de l’ARCADI et l’aide à la résidence du département de l’Hérault.
Avec les soutiens de la DRAC (Région Languedoc Roussillon) et de la Région Languedoc
Roussillon. En partenariat avec l'ABC de Dijon, le théâtre de la Galafronie (Bruxelles), La
Roseraie (Bruxelles). En co-réalisation avec le Théâtre Dunois (Paris).
Le spectacle Mon Géant a reçu un Coup de Foudre de la presse et un prix d'interprétation pour
Aurélie Namur dans le rôle de Jeanne aux Rencontres de Huy 2011.
L’histoire
Jeanne a trente ans et nous raconte les mois passés à l’hôpital, suite à un accident, lorsqu’elle
avait sept ans. Elle redevient alors cette petite fille qui découvre avec étonnement l’hôpital,
ses bruits ouatés, son extravagante infirmière Madame Isis, et surtout « Géant », un grand
bonhomme de tissu. Petit à petit, il devient son compagnon de jeu...
« Ils disent que c’est pas juste, ils disent qu’ils ont pas de chance, ils disent qu’ils veulent
revenir comme avant, il disent pourquoi c’est à moi que ça arrive ? » (Scène 11)
Le public visé
Comment donner sens aux tragédies qui nous adviennent ? Mon Géant, bien que résolument
théâtral, laisse un champ important aux images, à la marionnette et au travail sonore, donnant
ainsi une légèreté à un thème apparemment grave. Le spectacle s’adresse à un public d’adultes
et d’enfants à partit de 7 ans. La durée du spectacle est de 55 minutes. En parallèle des
représentations, la compagnie propose des ateliers pédagogiques.
Compagnies
Aurélie Namur et Félicie Artaud se sont rencontrées en 2006, en travaillant avec le metteur en
scène italien Pippo Delbono. Suite à cette expérience, elles fondent chacune leur compagnie et
créent un premier spectacle, Et blanche aussi. Avec Mon Géant, elles initient une
collaboration à long terme, qui vise à créer des spectacles tous publics et jeunes publics dont
la préoccupation est de croiser un langage visuel avec la construction d’une narration qui soit
proprement théâtrale.
Fiche technique
Jauge 150
Son
Montage : 6 heures (pas de pré-montage)
Démontage : 1h30
1 technicien lumières, 1 régisseur lumière, 1 régisseur son du lieu
Ouverture 6m minimum
Profondeur 5m minimum
1 table de mixage minimum 2 circuits stéréo
2 platines CD auto pause
Diffusion de façade
2 HP en retours (1 à cour, 1 à jardin) cachés du public
un câble son XLR de 20m sans raccord
Lumière
1 Jeu d'orgue 24 circuits de 2KW
Les régies son et lumière doivent être installées à proximité car elles
sont faites par une même personne.
7
4
11
2
10
Dispositif plateau
Tapis de danse noir.
Pendrillons à l'italienne
En fond de scène, pendrillon avec ouverture au centre. Celui-ci doit être
à distance du mur du fond d'un mètre minimum. Prévoir éclairage bleu
en coulisse.
découpes 614 Juliat
découpes 613 Juliat
Par CP62
Par CP61
PC 1000W
5 platines
2 pieds de projecteurs
13 Gélatines 195 Lee Filter Format Par
Eclairage public graduable depuis la régie
Loges
Pour deux comédiennes. Proches du plateau, avec un point d'eau , un
miroir et un fer à repasser.
Prix du spectacle
France
1500 euros /1350 euros en série
Défraiements pour 3 personnes
Contacts
Contact diffusion :
My-Linh Bui : 0032 (0) 473 594 325 ( Belgique)
0033 (0) 6 88 18 72 32 (France)
[email protected]
assistée de
Julie Levavasseur : 0033 (0) 6 11 05 79 37
[email protected]
Curriculum Vitae
Aurélie Namur
Après des études de Lettres Supérieures à Montpellier et en parallèle, le conservatoire d’art dramatique
de Montpellier, elle interrompt, à 21 ans, sa maîtrise de Lettres Modernes à la Sorbonne, virevolte, et
rencontre le théâtre. Elle entre au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris
(CNSAD) en 2004, puis travaille comme actrice pour le cinéma, la radio, et le théâtre.
Au théâtre, elle joue régulièrement sous la direction de Christian Benedetti (La Trilogie de Belgrade de
B. Srbjanovitch en 2004 à Alfortville et à Milan, et Stop the tempo de G. Carbunariu en 2005 en tournée
en Roumanie, en Bulgarie et en France), et de Leyla Rabih (Vineta de F. Kater en 2006, Les voisins de
M. Vinaver en 2007 et Zéphira. Les pieds dans la poussière de V. Thirion en 2008 et prochainement
dans Casimir et Caroline de Odon Von Horvath ).
Elle a également joué sous la direction de Guillaume Vincent en 2005 dans Je crois que je ne pourrai
jamais (création), et en 2008 dans Laisse tomber les filles (création), de Julien Fisera dans Face au mur
(M. Crimp) en 2006 et 2007 et dans Ceci est une chaise (K. Churchill) en 2008 au Théâtre de la Colline
(Paris). Au cinéma, elle travaille avec Jean-Paul Civeyrac, Christian Vincent dans Les enfants (2004),
Philippe Garel dans Les amants réguliers (2004) et La frontière de l’aube (2007) Benoît Cohen dans
Fragrant délit grâce auquel elle est nommée « Talents Cannes Adami 2005 ».
La rencontre avec Pippo Delbono en 2006 lors de l’Ecole des Maîtres agit comme un déclencheur ; elle
acquiert de nouveaux « outils » grâce auxquels elle envisage une route plus personnelle. En 2007, elle
écrit son premier texte Et blanche aussi. Viennent ensuite Invisible Body, une commande de la
compagnie brésilienne Laso (création en Avril 2008 au Théâtre Curum del Salvador, chorégraphie de
Carlos Laerte), et Entre les rives, un récit initiatique retenu par le comité de lecture de Grasset. En 2009,
elle écrit avec Félicie Artaud Mon Géant une pièce à destination du Jeune public. Le Voyage égaré et
On se suivra de près ses derniers textes forment le diptyque Partir. Ils sont tous les deux publiés aux
éditions Lansman.
Félicie Artaud
Après des études d’Histoire de l’Art et de Lettres Modernes (Hypokhâgne, Khâgne, Licence) en France,
elle intègre la section de mise en scène de l’Institut National Supérieur des Arts du Spectacle de Bruxelles
(INSAS).
Metteur-en-scène et comédienne, elle prend part depuis 2002 aux créations de la compagnie de Théâtre
Jeune Public « Le Théâtre de Galafronie » comme metteur en scène et dramaturge, puis comme
comédienne et co-auteur. Elle fonde en 2008 sa propre compagnie, la compagnie Agnello Crotche. Elle
travaille aussi régulièrement en tant que metteur en scène et comédienne pour d’autres compagnies.
Elle met en scène Amazone et Le piano de Nanette de Jean Debefve (théâtre de Galafronie) en 2002 et
2003, La reine 27 (compagnie « Le Luxe ») en 2005, Faut y aller (Théâtre Pépite) en 2008, Et blanche
aussi (compagnie Agnello Crotche) en 2008.
En tant qu’assistante à la mise-en-scène, elle travaille avec Maurice Sévenant et Monique Fluzin sur Oh
les beaux Jours de Samuel Beckett en 2004 et 2005.
Elle co-écrit et joue Le cabinet de curiosités du dernier des belges en 2005 et La fabuleuse nuit de
Botrange en 2007 avec Jean Debefve (Théâtre de Galafronie), Mon Géant avec Aurélie Namur
(Compagnie Agnello Crotche) en 2009.
Passionnée de pédagogie, elle intervient pendant deux ans en psychiatrie auprès d’enfants et
d’adolescents (2001 2003), et anime des ateliers autour de Shakespeare dans des athénées depuis 2008.
Lors des tournées des spectacles de sa compagnie, elle mène des ateliers et des stages auprès d’enfants,
d’adultes et d’adolescents.
En 2010, elle crée avec Jean Debefve la lecture spectacle Le chat requin (Théâtre de Galafronie). Elle
met en scène Le voyage égaré une pièce d'Aurélie Namur (compagnie Agnello Crotche et Les Nuits
Claires) ainsi que deux créations jeune public « Sur un nuage » avec la compagnie Violala, et
« Carmen » avec la compagnie Karyatiades. « Mon Géant » et « Carmen » remportent 4 prix au
Rencontres Jeune Public de Huy 2011. En 2011, elle mettra en scène On se suivra de près et L'autre
voyage égaré (compagnies Agnello Crotche et Les Nuits Claires)
Antoine Blanquart
Outre ses fonctions de régisseur son et lumières, Antoine Blanquart a des compétences en des domaines
variés. Graveur, illustrateur et graphiste il fait de nombreuses affiches et visuels pour des compagnies
de théâtre (Gare Centrale, Théâtre de Galafronie, Sac à dos, Tool 61, Violala, Karyatides), et réalise
toute la communication visuelle des compagnies Agnello Crotche Et Les Nuits Claires. Il réalise les
films d’animations du spectacle The Wild Thing (Compagnie Sac à dos).
Créateur sonore pour Le Piano de Nanette (Théâtre de Galafronie) en 2003, il réalise le décor sonore
des spectacles Et blanche aussi (2008) et de Mon Géant (2009), Le Voyage égaré(2010), On se suivra
de près (2011) La femme vautour (2012) (cies Agnello Crotche et Les Nuits Claires). Il fait les lumières
et le décor sonore de En trois lettres(2011) (Cie Tool 61).
Leyla-Claire Rabih
Assistante de Ostermyer, elle a vécu et travaillé en tant que metteuse en scène, plus de dix ans en
Allemagne. Depuis trois ans, elle dirige la compagnie Grenier-neuf, compagnie conventionnée
implantée à Dijon, qui se destine à monter des textes contemporains.
Nathalie Lerat
Depuis plus de quinze ans, Nathalie Lerat est créatrice lumière. Elle fait partie de la Compagnie “Les
Acharnés” de Mohamed Rouabih, a collaboré à tous ses spectacles, qui se jouèrent notamment au
théâtre du Rond Point à Paris, à la Villette, mais aussi en tournée dans toute la France, l’Europe et
l’Amérique Latine. Elle travaille également avec d’autres metteurs en scène (Hélène Mathon, Cécile
Guillemot, Mylène Wagram), avec des chorégraphes (Didier Théron, Rita Cioffi), ou des figures du
mouvements Hip-Hop (“D’de Kabale”, “Les enfants perdus”).
En 2009, elle fait la création lumière de Mon géant.
Claire Farah
Scénographe et costumière pour le théâtre adulte et jeune public, elle travaille notamment avec le
Théâtre de la Galafronie, la compagnie Ad Hominem, avec 6-65 Compagnie. Elle enseigne par ailleurs
le dessin à l’école Saint Luc (Bruxelles).
Dominique Doré
Scénographe, décorateur et sculpteur cinétique, Dominique Doré expose ses œuvres au festival des arts
du vents à Montluçon et en Corse. Il est membre fondateur de la Grande Barge, et d’avis de chantiers .
Il a imaginé les scénographies de nombreux festival ( Festival jazz à Metz, Printemps des comédiens),
de théâtres (Domaine d’O, sortie Ouest à Béziers). En parallèle il enseigne sa pratique dans les prisons,
les lycées professionnels, les écoles.
La presse
MOTS POUR MAUX dès 6 ans.
Formidables Félicie Artaud et Aurélie Namur, qui associent leurs deux compagnies
pour livrer un propos sur le corps d'une implacable vérité. Mon Géant est une
histoire triste - une petite fille renversée par une voiture qui rêvait d'être
danseuse - et pourtant joyeuse et poétique, grâce à une infirmière volubile et un
grand bonhomme en tissu, facteur de résilience.
Valérie Sasportas, Le Figaro / 17 février 2010.
Comment repartir dans la vie, quand on est une petite fille de sept ans, qu'on
voudrait devenir danseuse étoile, et qu'on se retrouve, un moche jour, sur un lit
d'hôpital, un genou définitivement fichu, à cause d'une voiture qui passait au
mauvais endroit, au mauvais moment?
En faisant marcher à fond son imaginaire, répondent Aurélie Namur et Félicie
Artaud. En se racontant des histoires, non pas pour prendre la fuite, mais pour
trouver des repères, reconstruire des passerelles avec la vie réelle et le désir.
Entre alors dans la vie de Jeanne, sous l'œil complice de l'infirmière, Madame
Isis, une gigantesque poupée de chiffons, douce et disloquée, comme elle,
disponible à chaque instant pour partager, pour rire et, aussi, pour souffrir. C'est
le Géant. Il habite l'hôpital. Grâce à lui, Jeanne finit par trouver son chemin vers
la guérison.
Comme dans leur pièce précédente, Namur et Artaud assument tout à la fois
l'écriture, la mise en scène et le jeu, cette fois dans un esprit plus grave, moins
déjanté que la réjouissante "Et blanche aussi". Ici, il est question de
traumatisme, d'isolement, de résilience, sans, toutefois, que la pièce ne tourne à
la "leçon de vie". "Mon géant" fait, pourtant, de très gros clins d'œil à la
psychanalyse. Mais la qualité de l'échange entre Jeanne et Madame Isis ancre
résolument la pièce du coté du sensible, où l'on explore tout en finesse la gamme
d'une relation adulte - enfant en train de se construire, avec, de part et d'autre,
ses questionnements, ses impasses, ses réussites, et, au bout du compte, son
dépassement, représenté par l'adieu de Jeanne à Isis et au Géant, et son départ
vers une nouvelle vie.
François Fogel pour Théâtre-enfants.com
Malgré la gravité du sujet (les souffrances d'une petite fille à l'hôpital à la suite d'un
accident ), le public dès 6 ans, passe un moment plein de charme et de délicatesse
grâce à deux comédiennes magnifiques, Aurélie Namur et Félicie Artaud.
MCH pour l'Art Vues Magazine culturel de la région Hérault
du 10 au 16 mars 2010-04-05
par Françoise Sabatier Morel
Un remède géant aux petits maux
Félicie Artaud, la Belge et Aurélie Namur, l’Héraultaise, abordent un thème grave celui
de l’accident et de ses séquelles dans « Mon géant ». Ce très joli spectacle, sur un mode
ludique sans pathos qui n’exclut pas la réflexion, séduira un large public dès 7 ans.
Aurélie Namur et Félicie Artaud se sont rencontrées en travaillant avec Pippo Delbono. À la
suite de cette expérience qui les a profondément marquées, les deux artistes ont décidé de
travailler main dans la main. Après Et blanche aussi, elles viennent de créer Mon géant. C’est
l’histoire de Jeanne, qui a aujourd’hui 30 ans. Elle se souvient de ce jour où sa vie a basculé.
De cette voiture qui l’a renversée et de son réveil après l’accident dans ce lit d’hôpital où
règne un silence ouaté. Mme Isis, une infirmière extravagante, a pour mission de lui rendre
son séjour plus supportable et, au fil des jours, de lui faire admettre la terrible nouvelle :
Jeanne va conserver des séquelles, elle va boiter toute sa vie, elle ne pourra pas réaliser son
rêve de devenir danseuse. C’est ce lent cheminement vers l’acceptation qui va faire grandir la
jeune blessée, avec l’aide d’un copain inattendu, un géant de chiffon, témoin muet de ses
angoisses, son confident, son compagnon de jeu. C’est sur lui que l’enfant passe ses nerfs,
c’est à lui qu’elle arrache bras et jambes. Son leitmotiv ? « C’est pas juste, pourquoi c’est à
moi que ça arrive ? »
Le point de départ de cette intrigue – les rapports entre un enfant hospitalisé et une adulte –
rappelle Oscar et la Dame rose d’Éric-Emmanuel Schmitt. Le rapprochement s’arrête là, car
la souffrance des deux malades n’est pas du même niveau. Oscar n’a que quelques jours à
vivre, Jeanne a toute la vie devant elle. Cependant Mme Isis et Mme Rose font preuve d’une
même attention tendre pour leur patient. Aurélie Namur et Félicie Artaud se sont tricoté un
texte sur mesure, avec des mots simples, des dialogues qui font mouche, sur le ton du conte
mais adapté à la narration théâtrale. Des répliques imparables, pleines d’humour, accessibles
aux plus jeunes comme aux adultes. Lancées avec vivacité, elles en jouent avec un égal
bonheur.
Les deux comédiennes se sont entourées d’artistes de premier plan. Dominique Doré, un
plasticien renommé, a réalisé un décor minimaliste dont on apprécie la justesse efficace. Un
lit, une chaise, des marques blanches au sol pour délimiter les couloirs suffisent à suggérer
l’ambiance austère de l’hôpital. On allait oublier l’accessoire indispensable : la voiture
miniature, symbole « de la vilaine auto » par qui l’accident est arrivé. Claire Farah a créé des
costumes remarquablement ingénieux dans leur apparente simplicité. L’infirmière évolue
vêtue de blanc : perruque, chaussures et cape enveloppante à mi-mollets. Lorsque celle-ci
déploie ses bras, elle devient pélican prêt à s’envoler, créant ainsi une image onirique très
séduisante. Pour Jeanne, la costumière a choisi de miser sur les contrastes. La gabardine noire
satinée d’Aurélie Namur cache un bermuda et un haut rouges. Il suffit à la comédienne
d’enlever son manteau et ses escarpins, de relever ses cheveux en queue de cheval pour
qu’elle devienne la gamine de sept ans, celle d’avant le choc. Une astuce lumineuse. Le talent
de Claire Farah s’illustre encore dans l’art de la marionnette. C’est à elle que l’on doit ce
merveilleux géant de chiffon, tellement expressif, tellement compréhensif. Là encore, c’est
une prouesse de mettre autant de vie dans une poupée. Sur tous les fronts, malgré la gravité du
propos, les comédiennes ont imaginé un spectacle plein d’énergie, follement gai, plein de
grâce. Un excellent remède aux petits maux. ¶
Marie-Christine Harant Les Trois Coups www.lestroiscoups.com
Huy - Rencontres du Théâtre jeune Public
La solitude des chambres d’hôpitaux
Publié le 19 août 2011
À 7 ans, Jeanne, victime d’un accident de voiture, se retrouve dans
un lit d’hôpital. Sa jambe est plâtrée. Elle en a pour des semaines
avant de sortir de là. Il lui faudra affronter la solitude des malades,
la peur des piqûres, l’angoisse de savoir si elle remarchera ou
redansera plus tard.
Voilà un spectacle véritablement théâtral. Le texte est présent sans
être envahissant. Les silences, nombreux, sont porteurs de sens.
Les comédiennes et leurs metteuses en scène ont choisi la
sobriété, même dans l’aspect caricatural de l’infirmière. La
marionnette géante, qui donne son titre à l’œuvre, jouit d’une
présence expressive exceptionnelle. L’espace scénique comprend
des lieux qui permettent d’être alternativement dans le réel et dans
l’imaginaire des cauchemars de la blessée ou dans les fantasmes
de la garde-malade.
De son côté, le décor comprend juste assez d’éléments pour
rendre crédible la chambre clinique. Les objets eux-mêmes, telle
une petite auto rouge, servent à décoder des comportements plus
qu’à être ornementaux. Quant à l’éclairage, il joue ses rôles de
circonscrire des lieux, de créer des ambiances, de rendre
compréhensibles les passages vers le domaine mental des
personnages.
Un travail (de) révélateur
L’ensemble évoque des situations dramatiques sans pathos. Il est
parsemé de moments rigolos susceptibles d’alléger les tensions. Il
se réfère à des circonstances vécues par toutes les familles si pas
par tous les enfants. Sans s’attarder au seul aspect psychologique
des protagonistes, il donne des indices clairs de leur évolution. Par
exemple l’infirmière qui passe du discours infantilisant coutumier
au milieu médical à un véritable échange humain avec sa patiente.
Par exemple encore, la manière dont la jeune Jeanne est amenée à
accepter que sa vie ne sera plus jamais comme autrefois.
La représentation s’impose par conséquent comme une évidence.
Elle aborde fermement mais de manière allusive ces thématiques
essentielles que sont la solitude, la souffrance physique, la
blessure morale, la compassion, l’impuissance face à une certaine
forme de destin. Même la marionnette devient un personnage
admis en tant que partenaire à part entière. Quelques astuces
intelligentes finissent par lui donner une vie autonome.
Son poids symbolique met en lumière une fonction cathartique pas
seulement propre à l’art dramatique, quoique liée à lui parce
qu’insérée dans le ludique. Il ajoute à la dimension plurielle de
cette réalisation une reconnaissance évidente du pouvoir de l’art
sur nos comportements.
Michel VOITURIER, envoyé spécial à Huy
Source : www.ruedutheatre.eu
La Libre Belgique
Duos de choc à Huy
De la légèreté et de l’humour, nous en avons retrouvé dans le ô combien délicat "Mon géant"
de la Compagnie Agnello Crotche. Il y est question de Jeanne, fillette de 7 ans - Aurélie
Namur en petit bout très attachant - qu’une "méchante voiture" a envoyé à l’hôpital pour
plusieurs mois. Du réconfort, la petite en trouvera des tonnes dans les plis d’un grand
bonhomme en tissu, son "Géant", malmené parfois sous le joug de la colère, serré tendrement
sous celui du chagrin, trituré comme compagnon de jeu pour continuer à vivre. Alors que, tel
un ange gardien, Madame Isis, adorable infirmière - impeccable Estelle Franco - la borde
d’une infinie bienveillance, pimentée d’une dose certaine d’imaginaire. Interprétation, texte et
mise en scène épurée (d’Aurélie Namur et Félicie Artaud) : tout est juste de bout en bout.
Devant une approche artistique d’une telle sensibilité - loin de toute sensiblerie facile - on
s’incline
Sarah Colasse (20 Août 2011)
LE SOIR
Festin d’histoires à feu (tout) doux
Une gamine qui rêvait d’être danseuse se retrouve à l’hôpital, le genou foutu. Face à elle, une
infirmière pas si fofolle qu’elle veut le faire croire. Et un géant tout couturé, indispensable
compagnon d’un long séjour forcé. Une émouvante leçon de vie teintée de poésie burlesque
par la compagnie Agnello Crotche.
Jean-Marie Wynants (20 Août 2011)
Représentations n°5 octobre 2011
Une marionnette entre deux mondes
«( …) Une marionnette à taille humaine manipulée avec brio et précision par la comédienne
qui incarne Jeanne, Aurélie Namur. Camper une enfant n'est jamais facile, camper une enfant
avec justesse et donner dans le même temps une vie autonome à une marionnette aussi grande
relève de la performance. On peut parler de performance aussi pour parler de la manière dont
la créatrice Nathalie Lerat a sobrement traduit l'atmosphère singulière qui règne à l'hôpital.
Les lumières dessinent sur le sol un couloir qui mène à la chambre de Jeanne, corridor
lumineux qui sera arpenté tout au long du spectacle par un troisième personnage, l'infirmière.
Blouse blanche cintrée, perruque blonde, bouche rougie : la première apparition de celle-ci
inquiète le spectateur lassé des clichés servis sur un plateau. Mais on comprend vite qu'il y a
deux Isis en une, l'infirmière réelle et celle dont Jeanne rêve. Plus qu'un cliché, l'oiseau de nuit
bienveillant est à prendre comme une silhouette ou comme une ombre qui traverse les murs.
Le tèhme du séjour à l'hôpital aurait pu faire sombrer le spectacle dans une mare de pathos
dont on se passe volontiers au théâtre, mais l'écueil est largement évité par la compagnie
Agnello Crotche parce qu'elle nous invite à voir l'hôpital avec les yeux de Jeanne, sept ans, un
personnage qui ne nous épargne ni sa violence- pour ne pas dire sa rage- ni son humour
grinçant. Cathartique la marionnette de mousse sera tour à tour serrée, démembrée, contredite,
à la fois porte-parole et décharge du sentiment d'impuissance quel la petite fille est confrontée.
Une marionnette bien pensée qui donne un relief saisissant au spectacle. Une marionnetteécran, tampon entre deux mondes, celui dont on rêve et celui dans lequel on évolue. Le
premier celui qu'on fantasme au centre de ce spectacle, est présenté non comme une issue
mais comme un appui salutaire pour grandi et regarder en face le handicap. »
Laurence Winant
Téléchargement