la lettre des recruteurs des jeunes diplomés Numéro 25 - Novembre 2007 L’emploi dans l’économie sociale Avez-vous envisagé de travailler dans le secteur de l’économie sociale ? 2007 22 % 11 % 3 %4% 9% 52 % Des JD dans le secteur associatif Beaucoup de jeunes sont tentés par un emploi dans le secteur non marchand. L’économie sociale est, tous employeurs, confondus (associations, mutuelles, coopératives, fondations, etc.) un secteur économique 1important. Les seules associations comptent 2plus de 176 000 employeurs et plus de 1,9 millions de salariés. 3 4 5 6 Dans une association Dans une mutuelle Dans une fondation Dans une coopérative besoin de renseignements non Entre 2006 et 2007, de plus en plus de jeunes diplômés souhaitent travailler dans une association (+ 4 points) ou une mutuelle (+ 1 point). Ceux ne souhaitant pas vouloir travailler dans le secteur de l’économie sociale sont moins nombreux (- 5 points). L’identification de ce secteur par les jeunes diplômés issus de l’enseignement supérieur s’est considérablement améliorée, avec seulement 33 % de personnes en demande de renseignements ou non intéressées, contre 47 % en 2003. Source : sondage AFIJ réalisé en juillet 2007, sur 667 réponses. www.afij.org Les sondages confirment cet intérêt sachant que les jeunes sont surtout sensibles au secteur associatif. Leur curiosité et leur demande sont réelles. Mais leur vision de la réalité est parfois trouble : certains tendent à confondre le rapport qu’ils ont avec les associations : bénéficiaires, bénévoles, volontaires, salariés... Il est vrai que nombre d’associations tournent sans salariéspermanents. Les Rencontres ou les Journées organisées par l’AFIJ sur les emplois dans le secteur associatif, sur tout le territoire depuis 2006, font le plein. La seconde édition du « Forum national de l’Emploi dans l’Economie Sociale et Solidaire » (qui s’est tenu à Saint Denis les 3 et 4 octobre 2007) a connu une grande affluence avec la visite de milliers de jeunes (et des moins jeunes). De toutes les formations supérieures des jeunes diplômés se destinent à ce secteur ; de plus des formations spécialisées se sont multipliées au cours de ces dernières années (principalement sur la gestion et le management de l’économie sociale). Les politiques publiques offrant à ce secteur l’opportunité de contrats spéciaux (tel que le CAE) ont encouragé l’accès de nombreux jeunes à un premier emploi dans l’économie sociale. Ce flux ne fidélise pas forcément les jeunes à leur association. Nous constatons, chaque jour, que les mouvements entre le secteur marchand et non marchand sont fréquents : tel jeune employé dans une association rejoint une entreprise après avoir acquis deux années d’expérience ; inversement tel autre préfère intégrer une association après une période en entreprise. 1 Parallèlement, dans le champ de la création d’entreprise, l’« entreprenariat social » est 2 en train de conquérir sa place avec des initiatives 1 comme celles de l’Avise qui touche toute sorte 3 de secteurs. 14 21 Mais la lisibilité du secteur associatif reste encore imparfaite auprès des étudiants et des jeunes 2 diplômés ; il reste beaucoup d’effort à mener 2 pour favoriser l’identification de ces emplois : 5 3 donner des témoignages, insister sur leur spé3 cificité, etc. 36 4 Un effort inverse est à 1 développer auprès des re- 4 cruteurs. Beaucoup d’entre eux ne connaissent pas suffisamment le vivier 2 des jeunes diplômés (en partie en raison de la mauvaise lisibilité 4 des 1 5 diplômes) dont ils auraient le plus grand besoin. D’autres persistent sur3des habitudes de recrutement2 propre à leur milieu sans aucune publi6 cation d’offres d’emploi : les bénéficiaires ou les bénévoles de l’association 4 constituent de fait le vivier du3 recrutement de salariés. Les mécanismes de recrutement marché ca4 souvent5des effetsen indirects ché produisent en matière de discrimination à l’embauche. 6 5 sont également Des progrès nécessaires dans le domaine du recours aux contrats d’alternance, très faible 6 dans certains secteurs, alors même que la tendance générale est au renforcement de l’apprentissage. Coté recrutés comme côté recruteurs, l’articulation entre l’offre et la demande a vocation à être renforcée dans le secteur associatif. Daniel Lamar Directeur général de l’AFIJ [email protected] Entretien avec... Gérard Sarracanie ■ Gérard Sarracanie est Directeur de la vie associative, de l’emploi et des formations depuis janvier 2006. Il a été Délégué interministériel à l’innovation sociale et à l’économie sociale, de novembre 2002 à janvier 2006, et il est actuellement adjoint au maire du 15e arrondissement de Paris, chargé de la santé et de la famille. Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative 95, avenue de France 75650 Paris Cedex 13 Tél. : 01 40 45 90 00 Site : www.jeunessesports.gouv.fr Présentez-nous la Direction de la vie associative, de l’emploi et de la formation ? La direction de la vie associative, de l’emploi et des formations a vu le jour en janvier 2006. Cette création concrétisait la volonté du gouvernement de disposer des moyens d’assurer pleinement ses attributions transversales en matière de vie associative. Concrètement organisée en deux sous-directions chargées respectivement de la vie associative et de l’emploi et des formations, la Direction assure deux missions : une mission administrative et financière et une mission d’étude, d’observation et de données statistiques. En matière de vie associative d’abord, la Direction élabore, coordonne et évalue les politiques en faveur de la vie associative. Dans ce cadre, elle promeut le développement des différentes formes d‘engagement associatif, anime et coordonne l’activité des services déconcentrés de l’Etat pour ce qui concerne la vie associative, exerce une fonction d’expertise de la vie associative auprès des autres administrations et coordonne l’activité interministérielle dans le domaine. Enfin, elle assure, en concertation avec le milieu associatif, le suivi et la gestion du dispositif du Conseil du développement de la vie associative qui finance la formation des bénévoles, les études et les actions expérimentales menées par les associations. En matière d’emploi et de formation ensuite, la direction a la responsabilité des politiques dans le domaine de l’animation, du sport et de la vie associative qui concourent à la promotion des filières économiques, à l’aménagement du territoire et au développement durable dans une logique de développement de l’emploi : animation et coordination de l’action des services déconcentrés et des établissements publics sous tutelle, analyse des compétences et qualifications dans le champ de l’animation et du sport, définition des orientations nationales applicables, définition de la réglementation relative aux diplômes et aux formations et à la validation des acquis (…) De manière générale enfin, la direction, recueille et exploite l’information et les données statistiques et mène les études nécessaires à la détermination des politiques dans les domaines précités. Que pensez-vous de l’action d’information de l’AFIJ sur la vie associative? Avec le soutien du ministère, l’AFIJ réalise des actions performantes de communication et d’information sur l’emploi associatif et le volontariat associatif. Ces opérations permettent aux jeunes étudiants de connaître les différentes possibilités d’engagement associatif : - un engagement citoyen à court terme par la réalisation d’une mission d’intérêt général dans le cadre du volontariat associatif ; - un engagement à long terme en devenant salarié d’une association. Parmi ces différentes formes d’engagement associatif sur lesquelles communique auprès des jeunes diplômés et des étudiants l’AFIJ, quel avenir a, selon vous, le récent dispositif du Service civil volontaire (SCV) ? Le service civil des jeunes notamment dans le cadre du volontariat associatif a un avenir très florissant. En moins d’un an, ce nouveau dispositif a séduit près de 900 associations qui ont reçu l’agrément du ministère et peuvent accueillir plus de 6.000 volontaires sur tout le territoire français ou leur proposer des missions dans l’Union européenne. Les perspectives sont encourageantes car on peut prévoir 10 000 volontaires associatifs en 2008 et 12 000 en 2009. L’Etat encourage fortement cet engagement solidaire des jeunes qui allie au surplus un accompagnement continu sous la forme de tutorat et la recherche d’un emploi ou d’une formation qualifiante. Enfin, au fur et à mesure, l’administration simplifie les démarches des associations et des jeunes. Portrait Acteur de l’économie sociale ■ La Fédération Nationale Léo Lagrange est née en novembre 1950, fondée entre autres par Pierre Mauroy, avec pour mission de mettre en oeuvre ce que Léo Lagrange, figure importante du Front populaire, souhaitait en son temps : « étendre la culture et organiser les loisirs des jeunes, particulièrement par la création des clubs de loisirs ». La Fédération bénéficie de différents agréments publics : Jeunesse et Sports, agrément Environnement, habilitation générale pour la formation des cadres de Centres de Vacances et de Loisirs, organisme de formation, agrément tourisme et Éducation Nationale... Fédération Léo Lagrange 153, avenue Jean Lolive 93695 Pantin cedex Tél. : 01 48 10 65 65 Site : www.leolagrange-fnll.org Réseau d’associations d’éducation populaire, la Fédération Léo Lagrange s’engage à proposer des loisirs et des activités pour « permettre à chacun de rendre utile son temps libre et de le mettre au service du progrès social ». Depuis sa création en 1950, elle s’inscrit avec force dans l’économie sociale et solidaire. mation pour les publics fragilisés, en difficulté d’insertion sociale ou professionnelle. Plus de 400 collectivités locales sont partenaires de la FNLL, qui peuvent ainsi déléguer la gestion d’un équipement ou d’un dispositif, monter une action ponctuelle, offrir des formules de vacances... Elle dispose, ainsi que son réseau, de différents agréments publics. Des métiers diversifiés pour une implication multiple Les filières d’activités de la FNLL sont essentiellement liées à trois domaines : l’animation, la formation et l’administration. Ce sont plus de 40 métiers différents qui sont ainsi représentés au sein du réseau : psychologues, agents d’animation, DRH, comptables... Assurant la formation et l’accompagnement des acteurs éducatifs, elle est aussi opérateur national de la prévention et de l’insertion sociale et professionnelle, au travers des formations publiques. Employeur conséquent de l’économie sociale, avec près de 2 000 salariés permanents et environ 5 000 temporaires chaque année, la Fédération nationale Léo Lagrange (FNLL) voit dans l’économie sociale « un modèle alternatif permettant à l’économie d’être au service de l’homme et de son environnement, où le résultat du travail est au bénéfice de l’entreprise et de ses salariés, dans le respect du développement durable. » Au-delà de ses actions de terrain, la fédération s’engage dans une réflexion sur certaines problématiques telles que l’insertion professionnelle des jeunes. Elle vient par exemple de rendre publique une enquête sur les discriminations dans l’accès au stage, dans le cadre du projet Transfert qu’elle anime, financé par le Fonds Social Européen, en partenariat notamment avec le CJDES. L’enquête, menée auprès de 4 000 jeunes, révèle « un réel sentiment de discrimination illustré par des difficultés particulières à trouver un stage chez les enfants de parents nés hors de France métropolitaine ». Un modèle qui fait sens, chez Léo Lagrange, tant dans l’objet de la structure et de sa philosophie que dans son organisation même. Ainsi, la fédération appuie son développement sur l’idée fondatrice de « donner du sens à l’action ». « Travailler à Léo Lagrange, c’est en plus de développer ses compétences au quotidien, porter des valeurs et prôner une certaine forme d’engagement pour que le monde progresse », explique Vincent Séguéla, délégué régional de l’Ouest. Ensuite, point de vue organisation, la Fédération s’est dotée en 2003 de statuts régis par un contrat fédéral permettant aux 400 associations affiliées, aux adhérents, aux salariés ainsi qu’aux partenaires de bénéficier d’une meilleure représentativité. Enfin, des engagements en matière de développement durable ont été pris à travers la signature d’une charte. Une initiative qui n’est pas sans rappeler les différentes études déjà menées par l’AFIJ sur le sujet et qui trouve un bel écho dans la mise en place par celle-ci d’une nouvelle action « SOS stage » visant précisément à favoriser l’accès aux stages de cursus de jeunes étudiants susceptibles d’être exposés à des risques de discrimination. L’impact des diverses réflexions menées par l’ensemble des acteurs de la vie associative et des nombreux dispositifs qu’ils mettent en place sur le terrain montre bien l’importance sans cesse croissante de leurs actions, complémentaires ou conjointes, à tous les niveaux de la société. C’est donc en toute logique que la FNLL a souhaité s’associer au deuxième forum de l’emploi dans l’économie solidaire, organisé par l’AFIJ les 4 et 5 octobre derniers, pour « affirmer, aux côtés des initiateurs et des autres exposants, la richesse et la force » de ce secteur (voir page 4). Elle fut ainsi le premier mouvement d’éducation populaire à y participer. Pour M. Séguéla, « le monde associatif est l’un des piliers de la République ». A l’image de la Fédération nationale Léo Lagrange, il constitue, comme l’ensemble des acteurs de l’économie sociale et solidaire, « une alternative économique crédible au ‘tout-public’ et au ‘tout-privé’ : nous remplissons une mission de service public », conclue-t-il. La force d’une action ancrée dans le territoire Association de loi 1901, la Fédération Léo Lagrange intervient concrètement en proposant à tous les publics des loisirs et des activités « pour permettre à chacun de contribuer au progrès social ». Le réseau s’articule autour de 12 structures régionales, comprenant 9 instituts qui développent des programmes de for- Initiative Le salon de l’économie sociale ■ En ouverture du deuxième Forum national de l’emploi dans l’économie sociale et sociale et solidaire, un petit-déjeuner à destination des responsables RH a été organisé sur la manière de lutter contre les discriminations à l’embauche. Naouel AMAR, directrice déléguée de l’AFIJ est ainsi venue présenter le travail de réflexion approfondie que mène l’association depuis 1997 auprès des publics susceptibles d’être victimes de discrimination. L’association a ainsi établi une série d’études, d’enquêtes et de « diagnostics », visant à identifier les caractéristiques de ces jeunes et les problématiques définissant leur situation. L’AFIJ consacre justement une partie de son site à destination des recruteurs à la question de la diversité dans les recrutements. En plus de la présentation des actions de l’association, les actes d’un colloque sur l’accès à l’emploi des jeunes diplômés issus de l’immigration, organisé en février 2007 au Ministère de la santé, ainsi qu’une synthèse de l’ensemble des travaux réalisés par l’AFIJ sont téléchargeables gratuitement. Site : www.jd-recruteurs.info/diversification/ Après le succès de la première édition, l’AFIJ et le CJDES ont organisé à Saint-Denis les 4 et 5 octobre, le deuxième Forum national de l’emploi dans l’économie sociale et solidaire. Alors qu’une édition régionale aura lieu le 24 novembre à Marseille, ce rendez-vous a déjà permis de renseigner plus de 3 800 visiteurs. La deuxième édition du forum national de l’emploi dans l’économie sociale et solidaire, a débuté le jeudi 4 octobre par un petit-déjeuner consacré à la diversité. En compagnie de représentants de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé), de l’AFIJ, du Conseil des entreprises, employeurs et groupements de l’économie sociale (Ceges) et de la Macif, des échanges avec la salle auront permis de balayer différentes politiques de diversité mises en oeuvre dans les recrutements. Les participants de la réunion, qui ont tous souligné que la plupart des employeurs avaient désormais intégré dans leurs process la notion d’égalité des chances, ont pointé le besoin émergent d’outils d’évaluation (voir ci-contre). Les visiteurs, dont la plupart venaient d’’Ilede-France, ont pu découvrir les quatre espaces à leur disposition : un espace-emploi (dédié aux structures qui souhaitaient recruter), un espace-création d’entreprises (proposé par l’Avise, Agence de valorisation des initiatives économiques), un espace-information (regroupant différentes organisations et structures, ainsi que des universités proposant des cursus dans ce secteur) et un espace-échanges. Dans ce dernier, plusieurs conférences se sont tenues. Il y fut notamment question de faire carrière dans l’économie sociale, des différences existantes avec le secteur économique traditionnel et de la place des cadres. Au-delà du rendez-vous qu’il constitue pour les jeunes qui souhaitent travailler dans ce secteur, ce « forum tend à montrer la volonté des structures de l’économie sociale et solidaire de se fédérer, de se structurer et de se faire connaître, explique l’un des responsables de la Fédération Léo Lagrange, présente sur le salon. Nous devons nous donner une plus grande visibilité, être un peu plus reconnus, notamment au niveau de l’emploi : notre poids économique est important, plus que celui de l’agriculture par exemple ». En deux jours, ce sont près de 3 800 visiteurs qui se sont rendus à la manifestation. Tous ont eu accès à plus de 3 000 offres d’emploi proposées pour l’occasion. « Ce forum constitue le premier rendez-vous régulier de l’économie sociale », comme l’a souligné Christian Charpy, directeur général de l’ANPE, selon qui, ce secteur représenterait aujourd’hui près de 10 % des emplois en France. Martin Hirsch, Haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté s’y est rendu afin de saluer un secteur au « potentiel gigantesque, à l’évidence sous-exploité » qui permet de « combiner solidarité et travail, activité économique et soutien ». Le secteur de l’économie sociale et solidaire est en effet, aujourd’hui, en France, le premier secteur en termes de création d’emplois. Il représente près de 15 % du PIB. Il est pourtant encore très mal connu du grand public et des jeunes diplômés. Consciente de la nécessité de communiquer de manière optimum et continue sur ce secteur, l’AFIJ a mis en place un site qui lui est entièrement dédié : www.jd-economiesociale.info. Focus ■ Afin de mieux faire connaître l’économie sociale et solidaire, le CJDES propose tout au long de l’année des formations et des conférences de sensibilisation à ce secteur. Il rejoint ainsi la volonté de l’AFIJ qui à travers son site www.jdeconomiesociale.info, présente aux jeunes qui souhaitent se familiariser avec ce secteur, des portraits d’acteurs importants de l’économie sociale, impliqués dans différents domaines : humanitaire, assurances, aide à la personne, éducation populaire... Centre des Jeunes Dirigeants de l’Economie Sociale 24, rue du Rocher 75008 Paris Tél. : 01 42 93 55 65 Site : www.cjdes.org Mutualiser les compétences et les expériences de l’économie sociale Le Centre des jeunes dirigeants de l’économie sociale est une association regroupant principalement les acteurs et les jeunes créateurs de l’économie sociale. Réseau de compétences et d’accompagnement, il constitue un lieu ouvert et transversal de réflexion collective. plus qu’au capital dans la distribution des revenus. Les entreprises de l’économie sociale peuvent ainsi se définir comme des « organisations au sein desquelles se pensent de façon équitable le partage du pouvoir et le partage de la valeur ajoutée ». Dispositif de promotion Le CJDES s’est également fixé comme mission de promouvoir ce secteur économique, plus particulièrement auprès des jeunes. C’est ainsi, en toute logique, qu’il s’est associé à l’AFIJ pour mettre en place le forum national de l’emploi dans l’économie sociale et solidaire (ESS) ; un succès qui « conforte le CJDES dans sa démarche d’émergence de projets » au sein du secteur. Souhaitant y favoriser l’insertion professionnelle des jeunes, le CJDES propose sur son site Web une rubrique consacrée aux offres d’emplois, assortie d’une candidathèque. Au travers des différents partenariats noués avec les principaux acteurs de l’économie sociale et grâce aux formations qu’il propose, le CJDES forme un réseau permanent d’échange et de réflexion pour tous les membres de ce secteur. Il constitue en outre une précieuse structure d’accompagnement et de parrainage des jeunes créateurs d’entreprises et des porteurs de projets. Pour mieux connaître et comprendre les contours et les enjeux de l’économie sociale, le CJDES met en oeuvre, à Paris et en régions, des modules de sensibilisation notamment destinés à ceux qui intègrent une entreprise du secteur mutualiste, associatif ou coopératif. Il organise aussi chaque année une université de réflexion, à laquelle sont conviées des personnalités de la vie publique et entrepreneuriale, pour témoigner de leur expérience, imaginer et bâtir des projets innovants. Outils d’évaluation Le CJDES se positionne aussi en qualité d’observateur de la responsabilité sociale des entreprises. Depuis 1996, le Centre a structuré une démarche globale, le « Bilan sociétal », pour permettre aux sociétés d’évaluer à la fois leur performance économique, leur efficacité sociale et leur impact sur l’environnement. Il s’agit concrètement d’une évaluation composée d’une première partie faite de 450 questions par grands thèmes (déclinables en fonction du secteur d’activité) et d’une analyse globale de l’entreprise. Cet outil a été mis au point après des tests menés dans une centaine d’entreprises européennes dont une soixantaine en France. Plus récemment, un outil permettant une auto-évaluation des pratiques en matière de discriminations a été mis au point. La dernière université annuelle du CJDES s’est tenue à Rouen, les 25 et 26 octobre, sur le thème de « l’économie sociale au coeur du nouveau contrat social ». Il y fut entre autres question de la gouvernance au sein des structures de l’ESS, mais aussi de leur représentativité. « Réseau militant, parfois urticant et provocant de l’économie sociale, le CJDES, comme il se définit lui-même, a pour ambition de faire émerger les projets qui feront avancer l’économie sociale de demain» . Lieu de ressources Véritable plate-forme d’échanges, le CJDES met en ligne des documents pour se familiariser avec l’économie sociale. D’après l’association, les structures de l’économie sociale se définissent selon trois critères : l’autonomie administrative, un processus de décision démocratique (gestion démocratique) et la priorité donnée aux personnes et au travail Entretien avec... Travailler dans l’économie sociale ■ Delphine, 26 ans, travaille depuis plusieurs mois comme psychologue, dans une association en Ardèche, après avoir été suivie par l’AFIJ en 2006. Cette association propose des services d’écoute et de soins aux toxicomanes ainsi qu’aux adolescents et jeunes adultes en difficulté d’insertion. Ce témoignage est extrait du site de l’AFIJ destiné aux jeunes qui souhaitent travailler dans l’emploi associatif ou mieux connaître ce secteur : www. jd-emploiassociatif. info. Le site propose des renseignements sur le statut des personnes au sein des associations, des témoignages retraçant plusieurs parcours, ainsi que des informations précises sur le service civil volontaire et le volontariat associatif, en vigueur depuis septembre 2006. Site : www.jd-emploiassociatif.info Comment en êtes-vous venue à travailler dans une association. Etait-ce, dès le départ, un projet professionnel pour vous ? Pas directement. Je ne cherchais pas absolument à travailler dans une association. C’est plutôt un public que je cherchais et une démarche tournée vers l’aide aux personnes. Lorsque j’étais au collège, je savais déjà que je voulais être psychologue. Mais on m’a plutôt conseillé de me rabattre sur une formation où les débouchés étaient plus nombreux. Je me suis donc orientée vers un bac Sciences Médico-Sociales. J’envisageais de devenir infirmière. Comme j’étais trop jeune pour passer les concours d’entrée en école à la sortie de mon bac - j’avais 17 ans -, je suis revenue à mes premières amours et j’ai entamé un cursus de psychologie à l’université. Cela se passait très bien, j’ai donc été jusqu’au DESS, un DESS de psychologie clinique et pathologique plus exactement. Ce qui me plaisait là-dedans, et c’est aussi ce qui m’avait attirée dans la formation d’infirmière, c’était le fait de travailler avec les personnes, le lien aux autres (…). Après ma maîtrise, je n’ai pas pu enchaîner directement sur mon DESS. Durant cette période, j’ai commencé à chercher. Finalement, j’ai pu travailler un mois à la Ligue contre le cancer. Même si le poste ne répondait pas vraiment à mes attentes, l’association en elle-même et le travail associatif m’avaient beaucoup plu. En fait, le poste ne me convenait pas car ce n’était pas un poste de psychologue et c’est plutôt ce que je souhaitais. Je me suis décidée à reprendre un DESS. Suite au DESS, j’ai présenté un projet à une association de psychologues dans laquelle je me suis impliquée en tant que bénévole, tout en cherchant du travail. La vocation de cette association était de permettre aux gens ayant de faibles revenus d’accéder à un psychologue. C’est vrai qu’au cours de ces deux expériences, j’avais trouvé vraiment intéressant le côté humain du milieu associatif, le sens de l’aide aux personnes, le rapport aux autres, à une idée au-dessus de soi, à une problématique qui nous dépasse (…). 10 mois après la fin de mon DESS, j’ai trouvé un poste qui correspondait parfaitement à mes attentes en association. Pendant les deux ans où j’ai dû chercher du travail, le soutien de l’AFIJ a été très important. L’aide logistique et morale qu’elle m’a apportée m’a permis de réaffirmer mon projet professionnel, de garder mon cap (…). Qu’est-ce qui vous plaît aujourd’hui dans cette forme de travail ? Qu’ y avez-vous trouvé ? La polyvalence et une dynamique perpétuelle. Aujourd’hui, je travaille dans une association couvrant plusieurs volets. J’interviens dans un centre de toxicomanes, j’accueille au sein d’un relais des adolescents et des jeunes adultes de 12 à 25 ans, j’accompagne des jeunes arrêtés pour la première fois pour détention de stupéfiants ou pour acte de violence pour tenter avec eux d’éviter l’escalade, je reçois aussi des jeunes en difficulté d’insertion professionnelle (dépendants de la mission locale), j’interviens enfin dans les collèges et les lycées, notamment dans le cadre de violences, pour la prise en charge psychologique d’un état de crise (ex : suite à une agression au couteau…). L’ensemble de ces missions m’amène à travailler avec des institutions et des interlocuteurs très variés : thérapeute familial, ministère de la justice, mission locale etc. (…) C’est ce qui me semble aussi particulièrement intéressant dans le travail en milieu associatif. Il requière, en permanence, énergie et polyvalence. On ne cesse de se renouveler. On est constamment obligé de faire évoluer son poste et sa pratique, de s’adapter aux publics, aux nouveaux interlocuteurs mais aussi et surtout aux contextes, le contexte dans lequel se fait la mission, mais aussi le contexte défini par la situation de chaque personne auprès de laquelle on intervient. On ne peut jamais s’endormir sur ses acquis. C’est un milieu de travail très motivant, bien que stressant puisqu’on ne sait jamais si l’on va pouvoir maintenir son cap : on est dépendant des ouvertures, mais cette remise en cause, justement, et ce dynamisme sont extrêmement stimulants, extrêmement « moteurs ». Agenda la lettre des recruteurs des jeunes diplomés www.potentiel.info Directeur de la publication: Daniel Lamar [email protected] Rédaction : Mathias Bocabeille : 06 83 56 92 04 François Perrin : 06 89 89 03 63 [email protected] Edition : Sarl PCC 5/7, rue de Savies 75020 Paris : 0 879 253 239 [email protected] Création artistique : [email protected] Remerciements : Gérard Sarracanie, Gérard Séguéla (FLL) et Agnès Mercier (AFIJ). Crédits photos : D.R. Rencontre emploi dans l’Economie Sociale et Solidaire Après le succès des deux éditions franciliennes du forum pour l’emploi dans l’économie sociale et solidaire, une rencontre régionale se tiendra à Marseille le 24 novembre prochain. La rencontre vers l’emploi dans l’économie sociale et solidaire en région PACA est co-organisée par l’AFIJ et le CJDES, en partenariat avec la CRESS PACA et le CRIJ Provence Alpes. La question de l’emploi dans l’économie sociale et solidaire est paradoxale : si le secteur offre de nombreuses opportunités d’emploi au sein de structures professionnelles et porteuses de sens, il n’est pas pour autant perçu par l’ensemble des personnes en recherche d’emploi comme un secteur attractif. Dans bien des cas, on ignore jusqu’à l’existence d’un véritable emploi salarié dans ce secteur, alors qu’il est porteur de plus de 12 % de l’emploi en PACA. L’organisation de cette manifestation a pour vocation de combler une partie de ce déficit d’image et d’améliorer la visibilité de l’ensemble des organisations, associations, coopératives, mutuelles, fondations … qui portent cette façon différente d’entreprendre. La manifestation se déroulera le samedi 24 novembre de 13h30 à 17h30, au CRIJ Provence Alpes, autour de deux principaux ateliers (« Du projet à l’emploi » et « créer son activité dans l’économie sociale et solidaire ») et de trois espaces (information, emploi et création). Si vous souhaitez participer à cette Rencontre en tant que structure ressource, recruteur, témoin d’une expérience dans l’ESS, vous pouvez contacter Christelle Lebrun par téléphone, au 04 91 13 20 50 ou par mail à lebrun@afij. org. Rencontrer les jeunes diplômés Association loi de 1901 disposant de conventions nationales de partenariat avec: le Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, du Ministère de l’Emploi, du Travail et de la Cohésion Sociale, de l’ANPE, de l’APEC, de l’APECITA, du CNML, du FASILD, du CIDJ, de l’ONISEP... 10 impasse Robiquet 75006 Paris : 01 53 63 83 10 [email protected] www.afij.org www.jd-recruteurs.info ■ « Rencontres improbables ». Ces rencontres visent à organiser des premiers entretiens entre recruteurs et jeunes diplômés résidents des zones urbaines sensibles, suivis par ailleurs par l’AFIJ dans le cadre d’un accompagnement vers l’emploi. Le principe consiste à présenter aux recruteurs présents des candidats correspondant à des offres de recrutement transmises à l’AFIJ. Rendez-vous en novembre, le 26 à Paris, le 30 à Lille et le 18 décembre à Amiens. ■ « Journée Emploi/Stage Etudiants et Jeunes diplômés Handicapés ». Ces journées servent à informer et mobiliser les étudiants et les jeunes diplômés handicapés sur les solutions d’accès à l’emploi, en les mettant en contact avec des recruteurs et des partenaires de l’emploi des Travailleurs Handicapés. En 2007 l’AFIJ organisera des Journées Emploi/Stage handicap à Nancy le 22 novembre, à Marseille le 4 décembre et Besançon le 11 décembre. ■ Fête de l’Emploi. Ces journées, de forme particulière, ont pour but d’allier une manifestation emploi classique et un événement d’ordre artistique, sportif ou culturel servant de cadre privilégié à l’échange et au dialogue entre jeunes et recruteurs. Rendez-vous le 28 novem- bre à Rodez et le 29 à Metz. Les recruteurs intéressés peuvent prendre contact avec Agnès Mercier, responsable des Relations avec les entreprises, par téléphone au 01 53 63 83 20, par mail à mercier@afij. org ou consulter le site de l’association www.afij.org. Information Un site pour les recruteurs ■ Depuis sa création en 1994, l’AFIJ intensifie chaque année son activité de relations avec les recruteurs. En 2006, des contacts ont été menés avec environ 15 000 recruteurs. Plus de 26 000 offres d’emploi ont été collectées en 2006. Ces offres sont consultables sur le site Internet de l’association www.afij.org. Le site www.jd-recruteurs.info joue un rôle croissant dans les relations de l’association avec les recruteurs. Depuis près deux ans, l’AFIJ propose un site à destination des recruteurs afin de faire connaître leurs métiers au monde étudiant et aux jeunes diplômés. Un outil innovant dans le recrutement en ligne, puisque plus de 88 % des offres déposées ont été pourvues par l’intermédiaire de l’association. l’AFIJ : plus de 275, en 2006, sur l’ensemble du territoire, impliquant plus de 1 600 professionnels, recruteurs principalement, qui ont rencontré plus de 12 000 jeunes. L’AFIJ travaille avec plus d’une centaine de grandes entreprises dont la liste est accessible sur le site. www.jd-recruteurs.info offre aux recruteurs la possibilité de déposer eux-mêmes une annonce et de suivre son évolution : en 2006, les offres diffusées concernaient majoritairement des postes stables, avec 58 % de contrats à durée indéterminée et 31 % de contrats à durée déterminée. Le site www.jd-recruteurs.info privilégie la simplicité et l’efficacité, en donnant à chaque recruteur la possibilité de gérer lui-même le dépôt, le suivi et la gestion de leurs offres d’emplois, grâce à un accès permanent au site. Ce service, entièrement gratuit, offre une grande visibilité aux annonces déposées. Une fois l’annonce en ligne, elle est diffusée pendant deux mois sur le site de l’AFIJ, www.afij. org, qui a recensé plus de 1,7 millions de visite en 2006. L’annonce est également affichée ou consultable dans tous les relais de l’AFIJ, sur tous les stands de l’association au cours des manifestations qu’elle organise ou auxquelles elle participe (plus de 500 événements en 2006). L’annonce est également transmise aux établissements d’enseignement en fonction de la demande et des profils requis. La partie « diversification de vos recrutements » présente l’organisation d’entretiens de pré-recrutement que peut assurer l’AFIJ, la campagne de communication en faveur de l’accès aux droits des étudiants handicapés que l’association mène et l’ensemble des actions et des travaux de l’AFIJ sur la question des discriminations : une série d’études, d’enquêtes et de «diagnostics» sont ainsi téléchargeables. Au-delà du fait de constituer un outil innovant pour les recrutements, le site www. jd-recruteurs.info permet aux recruteurs de jeunes diplômés de se tenir informés de l’actualité de ces derniers. Ils peuvent télécharger Potentiel, suivre les nouvelles actions développées par l’AFIJ, y participer (notamment rejoindre le réseau d’experts) et mieux connaître le public suivi par l’association. Les recruteurs intéressés peuvent également y faire référencer leur site. Régulièrement mis à jour par les personnels de l’AFIJ, le site www. jd-recruteurs.info enregistre une fréquentation de plus en plus soutenue. Véritable outil de recrutement et d’information, il constitue un lien privilégié entre recruteurs, étudiants et jeunes diplômés. Les recruteurs intéressés peuvent ainsi connaître précisément le profil des jeunes suivis par l’AFIJ. Ils peuvent immédiatement voir par exemple qu’en 2006, le public suivi par l’association était composé à 40 % d’étudiants d’établissements d’enseignement supérieur et à 60 % de jeunes diplômés de niveau Bac+1 au Doctorat, se répartissant entre 64 % de femmes et 36 % d’hommes. 46 % de ces jeunes ont suivi une formation en Sciences sociales et 25 % en Sciences exactes et technologies. L’onglet « interfaces »présente les différentes manifestations et rencontres organisées par