LA JOUBARBE DES TOITS Sempervivum tectorum L.

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Zoé GOURNAY
Licence 3 Environnementaliste
LA JOUBARBE DES TOITS
Sempervivum tectorum L.
Madame C. Bourel
Année scolaire 2008/2009
I) Classification
La joubarbe des toits a pour nom latin Sempervivum tectorum L.. Sempervivum, du latin
semper : toujours et vivus : vivant, signifie « toujours vivant » en raison de la résistance de ces
plantes à la sécheresse. Tectorum signifie, en latin, « des toits » du fait de son milieu de
développement (murs, toits, rochers…). Elle est aussi connue sous le nom de Grande Joubarbe,
Artichaut sauvage, Herbes aux cors, Barbe-de-Jupiter ou encore Herbe du tonnerre.
Cette espèce fait partie de la famille des Crassulaceae, qui est une famille de plantes herbacées
ou sous-ligneuses, à feuilles généralement charnues, sans stipules, simples et entières. Cette famille
se divise en 40 genres, eux-mêmes divisés en 1500 espèces. Ce sont généralement des plantes
succulentes, recouvertes de cire afin d’éviter l’évapotranspiration. L'aire de répartition des
Crassulaceae s'étend sur toute la planète. On la retrouve aussi bien en milieu aride qu'en milieu
tempéré avec nombre d'espèces supportant des températures négatives.
1) La classification classique
Règne
Plantae
Sous-règne
Tracheobionta
Division
Magnoliophyta
Classe
Magnoliopsida
Sous-classe
Rosidae
Ordre
Rosales
Famille
Crassulaceae
Genre
Sempervivum
Espèce
tectorum
2) La classification phylogénétique
Règne
Plantae
Phylium
Spermaphyte
Classe
Magnoliopsida
Ordre
Saxifragale
Famille
Crassulaceae
Genre
Sempervivum
Espèce
tectorum
II) Description de la plante
1) Description générale
Sempervivum tectorum est une plante vivace pouvant atteindre de 20 à 50 cm, 5 à 8 cm de
diamètre pour les rosettes et 30 cm de haut pour les tiges portant les fleurs. La floraison a lieu de
juillet à août.
La joubarbe des toits, comme toutes les joubarbes, est une plante à port en rosette, c’est à dire
que les entrenœuds de sa tige principale sont virtuels au stade végétatif. Les feuilles sont
nombreuses, contiguës et réparties de manière hélicoïdale sur la courte tige.
La floraison survient au bout de plusieurs années (3 à 4 ans en moyenne), la tige principale
s'allonge alors pour produire une tige feuillée, érigée, couronnée d'une inflorescence à plusieurs
rameaux. L'ensemble de la rosette fleurie meurt après la fructification mais la
plante survie par les rejets latéraux qu'elle avait produits les années précédant
la montée à fleurs.
De plus on note que les rosettes développent assez facilement des
fasciations de leur point végétatif terminal.
2) Le système végétatif
a. Le système racinaire
Le système racinaire de Sempervivum tectorum s’étale peu mais atteint une
grande profondeur par rapport à la taille, plutôt modeste, de la plante. C’est un
système de type fasciculé, c'est-à-dire que l’on ne peut, au départ, y reconnaître
qu’une racine principale en pivot nettement individualisé. Toutefois, quelques
racines s’individualisent par la suite, en prenant une plus grande ampleur,
s’allongent verticalement et s’épaississent considérablement, alors que les racines
secondaires qui en sont issues restent fibreuses, ramifiées, plus horizontales et
assez courtes. Cette morphologie du système racinaire montre une adaptation aux
biotopes les plus habituels de cette plante : les fissures de rocher et les sols
rocailleux.
Le système racinaire est garni de mycorhizes (organe mixte d'association réciproque entre un
champignon et une plante supérieure). Le champignon bénéficie des sucres synthétisés par la plante
et la plante bénéficie d'une part de la capacité du champignon à minéraliser la matière organique et
d'autre part de l'énorme surface d'absorption de l'eau et des sels minéraux représentée par les
filaments de son mycélium; ils sont en symbiose.
b. Description foliaire
La feuille chez Sempervivum tectorum est non composée, non pétiolée, non nervurée et à
marges unies. Du fait de sa nature succulente, la feuille présente toujours, en section transversale,
un dos convexe avec une carène parfois bien marquée. La face supérieure est plane ou convexe,
sans carène marquée. La feuille de la joubarbe des toits est obovales-oblongues, peu rétrécies à la
base, à faces glabres, non glanduleuses. De plus, elle est caulinaire oblongue et submucronée.
c. La tige florale
La tige florale, normalement non ramifiée en dessous de l'inflorescence, est toujours feuillée. La
tige est dite florale car c’est elle qui va portée les fleurs.
3) L’appareil reproducteur
a. La structure de l’inflorescence
En plein épanouissement, les rameaux de l'inflorescence de Sempervivum tectorum présentent
un aspect typique de cyme scorpioïde. C'est une cyme car les fleurs sont terminales sur l'axe qui
achève ainsi sa croissance. De plus, c'est une cyme unipare car il n'y a qu'une seule ramification
axillaire développée sous chaque fleur, ce qui donne à cette succession d'axes définis l'aspect d'un
axe unique. Enfin, c'est une cyme unipare scorpioïde car cette ramification se produit toujours du
même côté ce qui donne au rameau une forme recourbée en queue de scorpion.
Schéma structural théorique d'une inflorescence de
Sempervivum tectorum à 3 rameaux scorpioïdes.
b. La structure florale
Les fleurs de Sempervivum tectorum sont d’un rose pâle, elles mesurent entre 2 à 3 cm, sont
pédicellées ou subsessiles, en panicule thyrsoïde ou corymbiforme et hypogynes. Les pétales sont
étalés, lancéolés-linéaires, pubescents, et deux fois plus longues que le calice. Les carpelles sont
oblongs-acuminés
•
Le calice : les sépales sont épais et nettement soudés à leur base.
•
L’androcée : composé de deux cycles staminaux superposé, les bases du cycle
externe sont soudés à la corolle. La déhiscence des anthères est successive et débute
par le cycle staminal interne. Ces dernières sont plus ou moins mucronées à leur
extrémité. Le filet staminal est effilé sur sa longueur.
•
Les écailles hypogynes : organe typique des Crassulaceae, elles sont de très petites
tailles mais très épaisses, chez la Joubarbe des toits.
•
Le gynécée : organe de type apocarpe et verticillé. Les styles sont différenciés des
ovaires et les stigmates sont simples.
Structure florale en coupe sagittale
c. Les graines
Elles sont oblongues, de très petites tailles et très légères ce qui leur permet une dispersion
facile par le vent.
Planche botanique de Sempervivum tectorum L.
4) Aire de répartition
Aire de répartition de Sempervivum tectorum L. en France
Au-delà de la France ; Sempervivum tectorum L. se situe en Europe centrale, et méridionale.
Elle vit sur les vieux murs, les ruines, les rochers et jusqu’à 2800 m d’altitude.
III) Usage en pharmacopée
Cette plante médicinale a des propriétés antispasmodique, astringente, émolliente, et vulnéraire.
Elle est appréciée pour le suc contenu dans ses feuilles. C’est avec ce dernier que l’on peut soigner :
les brûlures, les cors aux pieds, les piqûres d’insecte, les gerçures, les plaies, ou encore les
hémorroïdes. Mais aussi utilisé pour un usage interne, contre la diarrhée ou également la fièvre.
Les constituants du suc sont :
Le tanin : C76H52O46
Le mucilage : constitué de polysaccharides dont la formule générale
est [Cx(H2O)y)]n
L’acide malique : HOOC-CH2-CHOH-COOH
L’acide formique : HCOOH
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