Dossier Red Rubber Balls - Cie Théâtre Manuscrit

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Compagnie Théâtre Manuscrit
RED RUBBER BALLS
Etude d’un corps suspendu
PETER VERHELST
Mise en Scène - Yves Bombay
Compagnie Théâtre Manuscrit
RED RUBBER BALLS
Etude d’un corps suspendu
PETER VERHELST
Tout public à partir de 15 ans
Durée - 1h30
Contact : Yves Bombay - 06 13 06 62 16 - [email protected]
L’HISTOIRE DE ROMEO & JULIETTE
APRES LEUR MORT...
Le titre Red Rubber Balls est une énigme, un code secret. Mais il s’agit bel et bien de l’histoire
de Roméo et Juliette après leur mort. L’écrivain flamand Peter Verhelst nous propose de revisiter
aujourd’hui cette éternellement jeune histoire d’amour.
Et si, après la mort, tout recommençait ? Si la mort n’était qu’une deuxième chance pour ceux qui
pendant leur vie se sont vraiment profondément aimés ? Il n’y aurait plus d’obstacles, plus de peurs,
plus de fausse pudeur. On se retrouverait alors comme deux jumeaux, deux âmes soeurs ; comme
deux corps unis pour toujours dans une infinie tendresse, et une vitalité sans bornes.
LA MISE EN SCENE
Yves Bombay
Les textes de Peter Verhelst (1962 - romancier, poète et homme de théâtre flamand),
qu’ils prennent la forme de romans, de
poèmes ou de pièces de théâtre, sont toujours denses, hautement poétiques, et pétris d’une dynamique qu’on ne peut appeler que « corporelle ». La parole plonge
littéralement sous la peau du lecteur, et
cherche à rendre tactile tout ce qui est
normalement en dessous : les plis et replis
de la chair, la texture glissante des veines,
les tissus humides des muqueuses…
Ce sont des textes qui appellent l’incarnation (c’est le
cas de le dire) par des acteurs, par de vrais corps qui bougent, respirent, parlent, vibrent… et qui posent le défi
impossible d’une sorte de transfusion immédiate de ce
qui se passe sur la scène dans les corps des spectateurs
qui eux aussi bougent, respirent, vibrent… Quand j’ai
découvert Red Rubber Balls (qui raconte l’histoire, les
mots, les corps, les vibrations de Roméo et Juliette après
leur mort), je me suis dit qu’idéalement je voudrais en
faire un spectacle pour un seul spectateur, entièrement
nu, les yeux bandés, qui se fait dorloter, caresser par
les acteurs qui lui chuchotent les mots à l’oreille. Idéal
impossible, j’en conviens. Quelques années plus tard,
Peter Verhelst lui-même a écrit et dirigé un spectacle,
Le bordel des contes de fées, pendant lequel les acteurs
massaient les spectateurs (qui gardaient leurs habits tout
de même), en leur racontant des contes. Idéal pas si impossible ?
Comment faire en sorte, au théâtre, que la parole devienne chair ? Comment rendre l’espace scénique physiquement palpable ? Comment la beauté d’une écriture
peut-elle agir dans les corps des spectateurs ? Et cela en
restant dans les frontières du théâtre, c’est-à-dire sans
que le spectacle devienne une performance d’artistes
avec « participation active » du public ?
Les mots de Red Rubber Balls m’ont donné envie d’essayer, avec la complicité de deux actrices (comme le préfère
l’auteur, qui n’est pas du genre à imposer quoi que ce soit
dans ce type de décisions), dans un espace de lumière et de
reflets, d’eau et de sable, d’ombres aussi, et avec des objets
scintillants qui coupent, qui tranchent, qui dissèquent…
Et puis, c’est tout simplement une très belle histoire: celle
de deux héros morts d’amour, et immortels d’amour. Celle
d’une deuxième chance, où l’on peut vivre (!) son amour
vraiment jusqu’au fin fond de ses entrailles, jusqu’à la toute
dernière goutte de moelle, dans la plus pure radicalité des
choix, dans le plus enivrant courage des actes.
QUELQUES MOTS SUR
PETER VERHELST
« Een verlangen dat me bij mijn nekvel greep en dat vel zo hard
vastklemde dat mijn gezicht ervan vervomde. Ik kreeg de ogen van
een wolf.»
Red Rubber Balls
Peter Verhelst est né en 1962, à Bruges en Belgique. Dès son
premier recueil de poèmes Obsidiaan (1987), il attire l’attention de la critique. Son œuvre, souvent primée, consiste
en des recueils de poésies (dont OTTO, Verhemelte, Alaska,
ou Nieuwe sterrenbeelden), des romans (comme Vloeibaar
harnas, Het spierenalfabet, Tongkat, Mémoires van een
luipaard ou Zwerm) et des pièces de théâtre – même si luimême ne fait pas vraiment la distinction entre les genres littéraires.
Ses pièces de théâtre sont souvent des réécritures très personnelles des grands classiques : Marie Salomé (mis en scène
par Jan Ritsema en 1997), Roméo en Julia, Studie van een
verdrinkend lichaam (mis en scène par Ivo Van Hove en
1998), AARS ! (mis en scène par Luk Perceval en 2000),
Richard III (mis en scène par Johan Simons en 2005), Julius
Caesar (mis en scène par l’auteur en 2010).
Peter Verhelst est également metteur en scène, notamment
au Théâtre Néerlandophone de Gand (Belgique).
En France, Ludovic Lagarde a mis en scène son adaptation
de Richard III (2007).
« Un désir qui m’a pris par la peau du cou et qui tenait cette peau si
fermement que mon visage s’en déformait.
J’en attrapais des yeux de loup.»
Red Rubber Balls
Le texte français de Red Rubber Balls est édité chez International Theatre & Film Books / Amsterdam, 1999
DISTRIBUTION
Auteur - Peter Verhelst
Traduction - Hans Theys
Mise en Scène et Scénographie - Yves Bombay
Collaboration Artistique - Aude Guérit
Lumière - Elsa Jabrin
Construction Décor - Hubert Arnaud
Jeu - Pauline Laidet ( Juliette)
Clémentine Desgranges (Roméo)
Production - Théâtre Manuscrit
en coproduction avec le Théâtre Le Verso
(Saint-Etienne)
Administration - Bureau Ephémère (Lyon)
Graphisme - Aude Guérit
- Création le 20 Novembre 2012 au Théâtre Le Verso -
BIOGRAPHIES
YVES BOMBAY
Yves Bombay est né en Belgique (Flandres). Après des études universitaires à Louvain (une maîtrise en Philologie Slave et
une spécialisation en Sciences Théâtrales), il suit une formation d’acteur à l’Institut Supérieur d’Art Dramatique Studio
Herman Teirlinck à Anvers.
Il commence son parcours artistique en tant qu’acteur et collaborateur à la mise en scène, en Belgique et aux Pays-Bas. Ses
rôles les plus importants sont Achilles dans Penthésilée de Von Kleist, Rosencrantz et Fortinbras dans Hamlet de Shakespeare, Happy dans Mort d’un commis-voyageur d’Arthur Miller, et Oswald dans Les Revenants d’Ibsen. Pendant quatre
étés, il est assistant personnel de Frank Dunlop, directeur du Festival International d’Edimbourg en Ecosse.
De plus en plus la mise en scène prend le dessus. Pendant 6 ans, au Théâtre Royal Flamand de Bruxelles, il est metteur
en scène et assistant principal du directeur artistique Franz Marijnen. Il met en scène (entre autres) Mademoiselle Julie
de Strindberg, Leatherface d’Helmut Krausser, Anéantis de Sarah Kane, L’Horloge la plus rapide de l’univers de Philip
Ridley et L’Inquisitoire de Robert Pinget. Parallèlement, il enseigne le jeu théâtral dans plusieurs écoles de théâtre ; il
monte Tragédie de Maïakovski au Conservatoire d’Anvers. Plusieurs de ses traductions théâtrales - Gogol, Tolstoï…- sont
publiées (en Néerlandais).
En France, il partage l’aventure du Théâtre du Peuple avec Jean-Claude Berutti en tant qu’assistant et animateur de nombreux ateliers (amateurs, enseignants, collégiens, lycéens et universitaires). Il travaille sur des textes de Shakespeare, Karl
Valentin (spectacle Duos de tous les côtés) et Koffi Kwahulé (mise en espace d’El Mona).
De 2002 à 2009 il est responsable pédagogique de L’Ecole Nationale Supérieure d’Art Dramatique de La Comédie de
Saint-Etienne, sous la direction de Jean-Claude Berutti et François Rancillac. Il met en scène La Fondation de Venise de
Goldoni, Chaque pas que fait le soleil de Maïssa Bey, et de nombreuses courtes pièces d’auteurs comme Paul Emond,
Koffi Kwahulé, Jean-Marie Piemme, Wajdi Mouawad, René Zahnd et Anja Hilling. De 2009 à 2011, il est dramaturge,
chef de troupe et metteur en scène à La Comédie de Saint-Etienne. Parmi ses mises en scène : La Cène d’ Howard Barker
(mise en espace), Plus marrant que le bowling de Steven Dietz et Ashes to Ashes de Harold Pinter.
En 2011 il fonde sa propre compagnie, Théâtre Manuscrit, avec l’auteur de théâtre Aude Guérit. Il crée Vindicta d’Aude
Guérit (mars 2012), Red Rubber Balls de Peter Verhelst (novembre 2012) et Bestiaire, USA d’Anne Sexton (novembre
2015). Plusieurs projets sont en cours d’élaboration : Fosca d’Aude Guérit d’après le roman d’Iginio Ugo Tarchetti et une
série de petites formes pour La Communauté de Communes Aunis Sud. Il enseigne régulièrement à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre (Lyon), au département Arts du Spectacle de l’Université Lumière Lyon 2 et à
l’Ecole Supérieure de Comédiens par l’Alternance-Studio d’Asnières. Il continue également à travailler avec des amateurs
(La Bonne âme du Se-Tchouan de Bertolt Brecht) et en milieu scolaire (Antigone à Kourou d’après Sophocle).
PAULINE LAIDET / JULIETTE
Pauline Laidet joue pendant un an et demi dans Embouteillage, mis en scène par Anne-Laure Liégeois, avant d’entrer en
2003 à l’Ecole Nationale Supérieure d’Art Dramatique de La
Comédie de St-Etienne/CDN, pour une formation de 3 ans
durant laquelle elle rencontre les metteurs en scène François
Rancillac, J.C Berutti, Yves Bombay, Jean-Yves Ruf, Benoît
Lambert, Philippe Vincent, et les chorégraphes Denis Plassard, Thierry Niang et Maguy Marin.
A sa sortie de l’école, elle joue sous la direction d’Eric Massé et Angélique Clairand, et est engagée comme
comédienne associée à La Comédie de Saint-Etienne jusqu’en 2008. Dans ce cadre, elle travaille notamment
avec François Rancillac, Jean-Claude Berutti et Louis Bonnet.
Parallèlement, elle crée avec d’autres comédiens le collectif «Quincaillerie Moderne» et joue dans diverses
créations mises en scène par Pio Marmaï, Benjamin Villemagne et Charlotte Duran. Elle met également en
scène Jackie d’ Elfriede Jelinek.
Depuis 2008, elle travaille comme comédienne et danseuse avec les metteurs en scène Laurent Brethome,
Grégoire Blanchon, Mathieu Loiseau, Cédric Veschambre, Emilie Leroux, Félix Pruvost, Vladimir Steyaert,
à Lyon, Saint-Etienne, Grenoble et Paris, François Rancillac et avec les chorégraphes Denis Plassard et Mathieu Heyraud. En 2011, elle tourne un film sous la direction de Damien Vildrac.
Titulaire du Diplôme d’Etat, elle intervient aussi pour différentes classes et ateliers de théâtre et de danse.
CLEMENTINE DESGRANGES / ROMEO
Après avoir découvert le théâtre au Conservatoire de Cognac et
poursuivi une formation en théâtre et en danse au Conservatoire Jacques Thibaud de Bordeaux, Clémentine Desgranges intègre l’Ecole
Nationale Supérieure d’Art Dramatique de La Comédie de SaintEtienne en 2009. Elle y travaille avec, entre autres, Valérie Bezançon,
Antoine Caubet, Magali Léris, Anne Monfort, Michel Raskine, Elsa
Rooke, Jos Verbist, Jean-Marie Villégier, Olivier Py et Bruno Meyssat. Elle sort de l’Ecole en juin 2012.
Elle joue dans Introspection de Peter Handke, mis en scène par
Gwenaël Morin (2010), dans Don Juan revient de guerre d’Odön
von Horvath, mis en scène par Michel Raskine (2011), dans Red Rubber Balls de Peter Verhelst (2012) et Bestiaire, USA d’Anne Sexton
(2015), mis en scène par Yves Bombay.
Elle travaille actuellement au sein du Collectif X dont elle est cofondatrice et avec lequel elle a traversé l’épopée du Soulier de Satin
de Claudel, mis en scène par Kathleen Dol, au Théâtre Le Point du
Jour à Lyon de janvier à avril 2015, après avoir joué Manque de Sarah
Kane dans la mise en scène d’Arthur Fourcade (2014).
FICHE TECHNIQUE
PLATEAU
- 7 mètres d’ouverture par 8 mètres de profondeur minimum
- Hauteur sous perches : 4,5m minimum
- Pendrillonnage : fond noir, plateau nu sur les côtés (suivant l’état des murs)
- Tapis de danse noir sur tout le plateau
- Une sous-perche de 1,50m, diamètre 30mm (voir plan)
Le sol doit être assez lisse pour permettre les déplacements des miroirs. Ils sont manipulés en jeu.
LUMIERE
Matériel demandé :
- 13 PC 1000w
- 4 PC 500w
- 8 PAR 64 cp62
- 2 PAR 64 cp61
- 2 PAR 64 cp95
- 6 PAR 16
- 4 découpes 614 ou 613 suivant hauteur sous perches
- 6 platines de sol noires
- 30 cellules 2 kw
- Gélatines :
L119 x 1 PC 1000w
L136 x 1 PC 1000w
La régie doit être placée au centre de la salle, ni derrière une vitre, ni dans une pièce séparée.
SON
- un système de diffusion adapté à la salle
- deux retours de scène placés derrière le rideau de fond
- une petite console son avec une entrée stéréo, un départ d’auxiliaire
- un lecteur CD
Les régies doivent IMPÉRATIVEMENT être placées l’une à côté de l’autre.
DECOR
Matériel compagnie :
- 2 miroirs sur roulettes (Dim :170 x 80 x 60)
- 12 vasques en plastique
- 3 cintres pour costumes (sur la sous-perche)
PERSONNEL ACCUEIL TECHNIQUE
– 1 régisseur lumière
– 1 régisseur son / plateau
– 1 service montage
– 1 service réglages
– 1 service filage / raccords (si besoin)
CONTACTS
Régisseur lumière : Elsa JABRIN 06.76.66.57.17
Metteur en scène : Yves BOMBAY 06.13.06.62.16
[email protected]
[email protected]
CONDITIONS FINANCIERES
PRIX DU SPECTACLE
1500 Euros TTC
Possibilités de représentations scolaires (prix à négocier)
DEFRAIEMENTS
Hébergement, repas et transport pour 4 personnes
Transport décor
CONTACT
Yves BOMBAY 06.13.06.62.16
[email protected]
QUELQUES MOTS SUR
RED RUBBER BALLS
Thierry Smits et Hans Theys
Le premier metteur en scène à avoir monté RED RUBBER BALLS, en 1999, était un chorégraphe, Thierry Smits.
Dans sa logique très personnelle, il avait fait le choix de couper tout le texte. Seules de vagues bribes enregistrées
restaient, comme un paysage sonore pour ses danseurs. C’était un spectacle magnifique, très sensible, et très fidèle
à Peter Verhelst. Voici quelques citations de la belle note d’intention (écrite avec Hans Theys, qui a traduit la pièce
en français)…
(…) Le spectacle débute dans le noir. Nous entendons un
monologue qui commence par les premières phrases de la
pièce : « Une femme debout dans une chambre… dévisse
les ampoules une à une. La chambre se remplit de velours
noir. » Dans le texte de Peter Verhelst, une chambre rendue
noire et étanche forme le départ du rituel. Les personnages
coïncident avec le noir. Ils sont avalés par le noir. Ils sont la
chambre. Ils veulent habiter l’un dans l’autre.
Lentement nous discernons un grand écran vidéo qui devient de plus en plus rouge. C’est la lune rouge qui habite à
l’intérieur de nous.
Red Rubber Balls est une chorégraphie qui parle d’un amour
qui ne veut pas dire son nom et d’autres amours que nous ne
connaissons pas.
Le texte de Peter Verhelst a l’air d’être injouable. Red Rubber Balls est une pièce de petits bruits : le ruissellement de
l’humidité invisible, le crépitement de cheveux ou le bruit
d’une paire de ciseau qui coupe un poisson. Le metteur en
scène se demande où il fait placer les spectateurs. Il faudrait être si près des deux personnages que leurs visages se
décomposent. Peut-être les spectateurs doivent-ils coller
dans les cheveux des personnages, comme des poux ? Cette
proximité semble indispensable. On a l’impression que les
personnages se chuchotent à l’oreille. Parfois nous croyons
même qu’il n’y a pas deux personnages, mais seulement une
personne qui prépare son suicide en se parlant devant un miroir. Deux phrases plus tard nous comprenons que le miroir
tiède, c’est aussi l’amant.
Peut-être les personnages habitent-ils à l’intérieur d’un
corps et sont-ils en train de marchander avec des organes
sourds-muets ? Entre-temps nous entendons l’humidité
s’accumuler dans les murs.
Nous avons l’impression que Red Rubber Balls imite nos pensées, sans que nous les reconnaissions vraiment.
(…)
Red Rubber Balls utilise un langage disséqueur, très concret,
parfois médico-anatomique, au travers duquel les personnages
semblent se désamorcer en différentes parties de corps qui, par
leur identité persistante, empêchent une fusion complète. Le
corps est en même temps le but et l’obstacle.
Le texte décrit un rituel, un code de comportement détaillé et
strict. Le ton évoque l’isolement. Le monde extérieur n’existe
plus, fût-ce comme mémoire ou comme symbole. Des arbres
et des fruits sont devenus des images pour le corps robuste et
irrigué de sang, et pour certaines parties du corps destinées à
être élaguées ou disséquées. La lune reflète l’humeur des protagonistes, comme dans la pièce « Salomé » d’Oscar Wilde.
Pour les spécialistes de l’amour
Article publié le Jeudi 18 octobre 2012 par Grégory Bonnefont Petit Bulletin n°9
Red Rubber Balls est la seconde pièce de la Compagnie Théâtre Manuscrit. Yves Bombay
s’attaque au passionnant duo de Roméo et Juliette découvrant la possibilité de l’amour
après la mort. L’occasion pour le public stéphanois de découvrir l’écriture de l’auteur
flamand Peter Verhelst. Grégory Bonnefont
• Red Rubber Balls • Compagnie Théâtre Manuscrit •
L’amour perd son «u» dans la mort. Pourtant l’écho
érotique de la lettre semble plus que jamais perdurer au-delà de l’existence dans la pièce de Peter Verhelst. Quoi de plus symbolique et d’attirant que de
retrouver l’éternel couple shakespearien dans une
rencontre amoureuse après la mort. Roméo et Juliette, incarnés sur scène par deux femmes, respectivement Clémentine Desgranges et Pauline Laidet,
sont transcendés dans ce théâtre permettant à un
chant des possibles de résonner. Le postulat poétique est précis, fantastique et ambitieux: la mort offrirait la seconde chance que les amoureux déchus
ne purent connaître du temps de leur vivant. On
pressent l’univers charnel qui peut s’offrir dès lors
au public. On pourrait parler de miracle, de magie et pourtant c’est bien de corporalité parfaitement incarnée et de champ du réel dont il est question. Si le titre, certes énigmatique, apparaît comme «un code secret», il laisse place à l’imaginaire des deux comédiennes proposant un
duo scénique sensuel et rendant grâce à la parole. Il y a eu cette recherche du plaisir dans le
plaisir de la recherche favorisée par Yves Bombay.
«C’est très sérieux et en même temps débile»
Le metteur en scène réalise son envie de monter cette pièce de l’auteur flamand Peter Verhelst
malheureusement méconnu en France. Pourtant la réception de ses textes est l’occasion de
découvrir une écriture très charnelle et bouleversant les codes de la sensualité. Les sens deviennent intercheangeables pour laisser place à un style très concret favorisant directement
l’imaginaire. Red Rubber Balls, qui est la seconde entreprise artistique du duo formé de Yves
Bombay et Aude Guérit, fut monté au travers de performances utilisant des dispositifs scéniques complexes. Dès lors le défi fut de redécouvrir une simplicité théâtrale délivrant l’essence
même du théâtre: la parole mise en chair. Le choix des comédiennes garantit le résultat. Un
espace clairement dessiné autour de deux miroirs, célébrant l’image de l’amant, s’ajoute à
une inspiration puisée dans «L’érotisme» de Georges Bataille. Red Rubber Balls c’est la réconciliation de Eros et Thanatos, c’est la mort qui n’en est plus une, c’est la mort qui revêt son
costume d’entremetteuse.
Red Rubber Balls, Compagnie Théâtre Manuscrit, du 20 au 23 novembre à 20h30, théâtre
Le Verso / Saint-Etienne.
CIE THEATRE MANUSCRIT
12 Rue Antoine de Saint-Exupéry
17700 Surgères
06 13 06 62 16
[email protected]
[email protected]
cietheatremanuscrit.theatre-contemporain.net
Licences 2-1044996 / 3-1044997
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