Un décennie d’alcoologie Alain Dervaux* La consommation d'alcool diminue régulièrement en France depuis le début des années 1960, notamment en raison de la baisse de la consommation de vin (1). Néanmoins, notre pays reste un de ceux où l'on consomme le plus d'alcool au monde (1, 2). L’impact de la consommation excessive d’alcool reste élevé, en termes de mortalité, de morbidité et de dommages sociaux (2). Les données épidémiologiques En France en 2005, d’après le Baromètre santé de l’Institut national de prévention et d’éducation à la santé (INPES), 350 000 hommes et 40 000 femmes de 18 à 75 ans avaient un problème d’alcool, évalué à l’aide du test de dépistage Audit-C (1). Dans cette enquête, 5,5 % des sujets âgés de 18 à 75 ans et 26 % des sujets de 17 ans ont déclaré avoir présenté au moins trois ivresses dans l’année écoulée. D’après l’enquête ESCAPAD chez les jeunes lors de la journée de préparation à la défense, 9,6 % des jeunes âgés de 17 ans ont déclaré avoir eu au moins 10 ivresses dans l’année précédant l’enquête (1). L’augmentation récente du binge-drinking resterait toutefois à des niveaux très inférieurs à ceux rencontrés dans les pays anglo-saxons. Les questionnaires CAGE et Audit-C sont les tests de dépistage les plus spécifiques, les plus sensibles et les plus utilisés pour évaluer l’alcoolodépendance, en particulier dans des populations non cliniques (3, 4). La file active des sujets consultants dans des centres spécialisés pour un problème lié à la consommation d’alcool était de 132 000 en 2005 (1). Alcool et troubles psychiatriques Aux États-Unis, le National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism (NIAAA) a mené au début des années 2000, une étude épidémiologique de grande ampleur pour évaluer la fréquence des troubles liés à l’alcool et aux drogues et les comorbidités psychiatriques associées, la National Epidemiologic Survey on Alcohol and Related Conditions (NESARC). Cette étude a été menée sur plus de 43 000 sujets en population générale avec une méthodologie rigoureuse, utilisant notamment des entretiens structurés générant des diagnostics DSM-IV. * Service d’addictologie (X. Laqueille), centre hospitalier Sainte-Anne, 1, rue Cabanis, 75014 Paris. Dans cette étude, la prévalence de la dépendance à l’alcool était de 12,5 % sur la vie entière et de 3,8 % dans les 12 mois précédant l’étude (5). Parmi ces sujets, 13 % présentaient également un abus ou dépendance aux drogues. L’étude NESARC a permis d’évaluer précisément les relations épidémiologiques entre abus et/ou dépendance à l’alcool et les pathologies psychiatriques : 28 % des sujets alcoolodépendants ont présenté un trouble de l’humeur, dépression caractérisée ou dysthymie, dans les 12 mois précédant l’étude (6) ; 11 % des sujets présentant une dépression caractérisée une alcoolodépendance dans les 12 mois précédant l’étude (6) ; 23,5 % des sujets alcoolodépendants un trouble anxieux dans les 12 mois précédant l’étude (trouble panique : 6,5 %, phobie sociale : 6 %, trouble anxieux généralisé : 6 %) [6] ; 8 % des sujets présentant un trouble anxieux une alcoolodépendance dans les 12 mois précédant l’étude (6) ; 8 % des sujets alcoolodépendants ont présenté un trouble maniaque, 5 % un trouble hypomaniaque dans les 12 mois précédant l’étude (6). La fréquence de la dépendance à l’alcool chez les patients bipolaires de type 1 était de 41 % sur la vie entière et de 18 % dans les 12 mois précédant l’étude (7) ; 17,5 % des sujets présentant un épisode maniaque et 16 % une hypomanie ont présenté une alcoolodépendance dans les 12 mois précédant l’étude (7). La violence Une étude épidémiologique et de psychologie sociale, l’étude "Violence Alcool Multi-Méthodes" (VAMM) sur 2019 sujets âgés de 18 à 65 ans en population générale française, a été menée suite à un appel d’offre de la Direction générale de la Santé en 2005. Les premiers résultats sont en cours de publication. Cette étude a souligné que l’alcool était la substance psychoactive la plus fréquemment associée aux violences : 40 % des sujets ayant participé à une bagarre dans un lieu public ont consommé de l’alcool dans les deux heures qui précédaient (8). La quantité d’alcool consommée était le facteur le plus important de la participation à Le Courrier des addictions (11) –­ n ° 2 – avril-mai-juin 2009 Addict juin0910 ans.indd 14 des bagarres. Le rôle de l’alcool s’exercerait à plusieurs niveaux, en particulier par des altérations du fonctionnement cérébral (myopie alcoolique), par les significations agressives implicitement associées aux boissons alcoolisées et par l’atténuation (le déni ?) de la perception du sentiment de responsabilité des auteurs de violence dans le cas d’agressions graves (8). Les pathologies toujours très fréquentes Malgré une diminution régulière de la mortalité liée à l’alcool, la consommation de boissons alcoolisées reste la deuxième cause de mortalité évitable, après le tabac, avec 43 000 à 45 000 décès annuels (1, 9). Ces décès sont dus aux cancers (10 000 décès par an), aux cirrhoses (6 900 décès par an), aux psychoses et dépendances alcooliques (3 000 décès par an), aux accidents de la route (2 200 par an, soit un tiers des accidents mortels), etc. (1). D’après les statistiques hospitalières, 1,3 millions de séjours hospitaliers en 2003 étaient liés à des pathologies en rapport avec la consommation excessive d’alcool (cancers, cirrhoses, accidents vasculaires cérébraux, traumatismes consécutifs aux accidents de la circulation en état d’ivresse, etc.) [1]. Les cancers Un rapport récent a souligné l’implication de l’alcool dans de nombreux cancers (9). Cette relation fait l’objet d’un consensus international pour les cancers de la bouche, du pharynx, du larynx, de l’œsophage, du foie, du sein et du cancer colorectal. 14 24/06/09 9:33:31 L’augmentation du risque de cancer des voies aérodigestives supérieures (VADS) liés à la consommation d’alcool est clairement démontrée. Par exemple, le risque le cancer du sein augmente de 10 % lorsque la consommation moyenne d’alcool par jour augmente de 10 g (9). Pour ces cancers, l’alcool et le tabac ont des effets synergiques, leur combinaison se traduisant par une multiplication des risques. Certains mécanismes de la relation entre consommation d’alcool et risques de cancer sont communs aux différents types de cancers, en particulier les carences nutritionnelles induites par la consommation d’alcool et la transformation de l’alcool dans l’organisme en acétaldéhyde, substance cancérigène. D’autres mécanismes sont plus spécifiques : irritation des muqueuses dans les cancers des VADS, rôle de solvant des substances cancérigènes du tabac dans ceux du larynx, réactions inflammatoires dans ceux du foie, interférence avec le métabolisme des folates dans ceux du côlon (9). L’impact cérébral de la consommation excessive d’alcool L’impact cérébral de la consommation excessive d’alcool a été étudié de façon plus précise avec les avancées techniques en matière d’imagerie. Il est maintenant clairement démontré que l’alcoolisation excessive entraîne une perte de volume cérébral au niveau des cortex frontaux et temporaux, de l’insula, du thalamus et du cervelet (10). Ces anomalies surviennent précocement, avant l’apparition de problèmes psychosociaux chez des sujets alcoolodépendants (Chanraud). Les techniques d’IRM par tenseur de diffusion permettent également de mettre en évidence des anomalies de la substance blanche (10). Ces anomalies structurales sont liées aux déficits moteurs, cognitifs, aux troubles des fonctions exécutives, aux anomalies visuospatiales et à l’ataxie rencontrés chez les patients alcoolodépendants (10, 11). Les troubles de la mémoire Les troubles de la mémoire induits par la consommation d’alcool ont été longtemps sous-estimés, cantonnés au seul syndrome de Korsakoff, trouble le plus sévère et le plus invalidant. Les travaux de l’unité Inserm "Neuropsychologie cognitive et neuroanatomie fonctionnelle de la mémoire humaine", à Caen, ont montré que les patients alcoolodépendants avaient tous des troubles de la mémoire significatifs, plus ou moins graves, à différents degrés, en particulier de la mémoire épisodique et de la mémoire de travail (12, 13). Cette progression régulière des atteintes mnésiques des patients alcooliques serait influencée par une susceptibilité individuelle aux effets de l’alcool sur le cerveau, peut-être déterminée génétiquement (12, 13). Syndrome d’alcoolisation fœtale : "Zéro alcool pendant la grossesse" D’après l’Expertise collective de l’Inserm de 2001 "Alcool, effets sur la santé", malgré une diminution régulière de la consommation d’alcool chez les femmes enceintes, 700 à 3 000 enfants sur les 750 000 naissances annuelles, seraient touchés en France par le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF). L’exposition prénatale à l’alcool favorise des lésions cérébrales, en particulier des anomalies de la plasticité cérébrale entraînant dans l’enfance des problèmes de retard mental, des altérations des capacités d’apprentissage et de mémorisation, des troubles exécutifs et des tâches motrices fines, du caractère, des déficits de l’attention avec hyperactivité et une vulnérabilité aux addictions (14). C’est une des raisons à l’origine des recommandations officielles "Zéro alcool pendant la grossesse", largement diffusées depuis la loi du 9 août 2004 (http://mildt.systalium.org/). De fait, une enquête récente en région parisienne indique que 4,5 % des femmes enceintes ont consommé de l’alcool pendant la grossesse, en baisse par rapport aux enquêtes antérieures (15). Greffe de foie pour cirrhose alcoolique et rechute La rechute a un effet défavorable sur le pronostic de la greffe de foie chez les sujets alcoolodépendants. D’où l’intérêt d’identifier les facteurs favorisant les rechutes : d’après une étude sur 387 patients, une durée d’abstinence inférieure à six mois, la présence de comorbidités psychiatriques et un score à l’échelle "High Risk Alcoholim Relapse" (HRAR) supérieur à 3, seraient les facteurs prédictifs de survenue de rechutes (16). Alcool et hépatite C Plusieurs études ont montré qu’il n’y a pas de seuil en dessous duquel la consommation d’alcool est inoffensive chez les patients porteurs de l’hépatite C. L’alcool diminue aussi la réponse thérapeutique en diminuant l’observance au traitement par interféron pégylé et ribavirine. Aux urgences Les intoxications éthyliques aiguës (IEA) sont très fréquemment rencontrées dans les services d’urgence des hôpitaux et sous-diagnostiquées. Les sujets admis aux urgences avec une IEA sont généralement alcoolodépendants : Reynaud et al. ont montré que dans cette population, les sujets admis avec une alcoolémie supérieure à 0,80 g/l (en moyenne 2,41g/l), seuls 10 % n’avaient pas de signes d’alcoolodépendance : test CAGE négatif, taux de gamma 15 Addict juin0910 ans.indd 15 GT et de CDT sanguins normaux (17). En revanche, 42 % des patients avaient des taux de gamma GT supérieurs à 65 mg/l, 66 % des taux de CDT supérieurs à 60 mg/l, indiquant une consommation d’alcool importante et régulière (17). D’où l’intérêt de l’étude de Wright et al. qui ont montré une amélioration des conduites d’alcoolisation chez 65 % des patients après une intervention brève, systématique et personnalisée par des infirmiers formés en alcoologie, avec notamment une orientation des patients vers les structures de soins addictologiques les plus proches (18). Facteurs de vulnérabilité D’après les études d’épidémiologie génétique (études familiales, études de jumeaux et études d’adoption), l’héritabilité de l’alcoolodépendance serait de 40 à 60 % (4, 19). Il existe une interaction entre vulnérabilité génétique et facteurs environnementaux, en particulier la précocité de la consommation d’alcool. Dans l’étude NESARC, celle-ci est prédictive de l’alcoolodépendance ultérieure : chez les sujets ayant commencé à boire avant l’âge de 14 ans, 47 % sont devenus alcoolodépendants contre 9 % de ceux qui ont débuté après l’âge de 21 ans (20). La présence de comorbidités psychiatriques augmente aussi le risque de conduites addictives. Sur le plan de la génétique moléculaire, les recherches les plus probantes concernent les gènes codants pour les récepteurs dopaminergiques, en particulier les récepteurs D2, significativement associé à l’alcoolodépendance dans les méta-analyses (21). Des recherches ont suggéré l’influence de gènes codants les récepteurs gabaergiques (GABRA2), acétylcholinergiques (CHRM2), sérotoninergiques, du BDNF, de la COMT, enzyme de dégradation de la dopamine et de la DAT, protéine de transport de la dopamine (4). L’influence d’autres gènes a également été suggérée chez les sujets qui ont une faible sensibilité à l’alcool : certains gènes codants les récepteurs gabaergiques (GABRA6), glutamatergiques (GRM3), du transporteur de la sérotonine (SLC6A4), entre autres (4). L’importance de la chronobiologie dans l’alcoolodépendance a aussi été soulignée, en particulier les variations chronobiologiques du métabolisme de l’alcool et de la sensibilité des récepteurs cibles aux effets de l’alcool (22). Les avancées thérapeutiques Peu de nouveautés concernant les traitements pharmacologiques dans l’alcoolodépendance ces dernières années. Les médicaments de l’envie de boire restent l’acamprosate, la naltrexone, antagoniste morphinique et le di- Le Courrier des addictions (11) ­– n ° 2 – avril-mai-juin 2009 24/06/09 9:33:31 sulfiram, médicament antabuse (23). L’étude "Combining Medications and Behavioral Intervention for Alcoholism" (COMBINE) a été menée au début des années 2000, sur 1 383 sujets alcoolodépendants, pour comparer l’efficacité des différents traitements médicamenteux, les thérapies comportementales et l’association médicaments/thérapies comportementales. Il y a eu une réduction significative de la consommation d’alcool après un an dans tous les groupes traités, les meilleurs résultats étant retrouvés dans les groupes de patients traités par naltrexone (100 mg/j) avec ou sans thérapie comportementale (24). Le fait que les sujets porteurs de certains allèles du gène du récepteur opiacé mu (OPRM1, sur le chromosome 6) répondent mieux au traitement par naltrexone (nombre de jours d’abstinence plus élevé) laisse envisager dans le futur un rôle plus important de la pharmacogénétique (23). Le topiramate Le topiramate pourrait être prometteur, mais il n’a pas actuellement d’AMM dans cette indication. Dans une étude en double aveugle contre placebo, ce traitement a montré une efficacité dans l’alcoolodépendance, en particulier par une réduction de la consommation d’alcool et une augmentation des jours d’abstinence (25). Le topiramate, agoniste des récepteurs gabaergiques et antagoniste des récepteurs glutamatergiques, pourrait atténuer l’augmentation de la transmission dopaminergique induite par la consommation d’alcool au niveau du nucleus accumbens. Les effets indésirables sont marqués par des sensations de vertige, une somnolence, des difficultés de concentration et une perte de poids. Le baclofène Des observations préliminaires ont suggéré que le baclofène, médicament myorelaxant utilisé dans certaines affections neurologiques, réduisait l’envie d’alcool (craving) chez certains sujets alcoolodépendants. Une étude chez 84 sujets alcoolodépendants et cirrhotiques, évaluant le baclofène contre placebo, est encourageante (26). La médiatisation de son utilisation à la suite de la publication d’un livre dont l’auteur, O. Ameisen, relate son auto-expérimentation du baclofène à fortes doses auquel il attribue la guérison de son alcoolodépendance, a conduit la Fédération française d’addictologie, la Société française d’alcoologie (SFA) et l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) a souligner que les données scientifiques actuelles ne justifiaient pas aujourd’hui sa prescription à ces doses et dans le traitement de l’alcoolodépendance. Elles ont rappelé qu'elles ne pouvaient valider ce traitement, tant que les indications formulées par l’AMM (Autorisation de mise sur le mar- ché) ne comportaient pas celle d’alcoolodépendance. Des études cliniques randomisées contre placebo sur de grands nombres de patients sont donc nécessaires pour évaluer l’efficacité et la tolérance de ce médicament. Les prises en charge psychosociales Ces dernières années, le champ de l’alcoologie a vu se développer les prises en charge d’inspiration cognitivo-comportementale (27, 28). Les entretiens motivationnels et de prévention de la rechute peuvent être adaptés spécifiquement à l’alcool. Les techniques d’amélioration des compétences sociales et de gestion du stress (coping) ne sont pas spécifiques. Les recommandations Parmi les principales recommandations élaborées et diffusées en alcoologie ces dernières années, citons : 4 La conférence de consensus sur le "Sevrage du patient alcoolodépendant" organisée en 1999 par la Société française d’alcoologie (SFA) et l’Agence nationale d’accréditation d’évaluation en santé (Anaes) [34], disponible sur le site de la Haute Autorité de santé (HAS) : http://www.has-sante.fr 4 La conférence de consensus "Modalités de l’accompagnement du sujet alcoolodépendant après un sevrage" organisée en 2001 par la SFA et l’Anaes (35), disponible sur le site de l’HAS http://www.has-sante.fr 4 Les recommandations de la SFA en 2003 sur "Les conduites d’alcoolisation. Lecture critique des classifications et définitions. Quel objectif thérapeutique ? Pour quel patient ? Sur quels critères ?" (36), disponibles sur leur site : http://www.sfalcoologie.asso.fr/ 4 Les recommandations de la SFA en 2003 sur : "Les conduites d’alcoolisation au cours de la grossesse" (37), disponibles sur leur site : http://www.sfalcoologie.asso.fr/ 4 Les recommandations de la SFA en 2003 sur : "Les mésusages d’alcool en dehors de la dépendance. Usage à risque – Usage nocif" (38), disponibles sur leur site : http://www.sfalcoologie.asso.fr/ 4 Les recommandations de l’HAS en 2007 sur : "Prise en charge des patients à risque de cirrhose : amélioration de l’évaluation de la fibrose hépatique et du diagnostic de la cirrhose non compliquée", disponibles sur le site de l’HAS : http://www.has-sante.fr 4 L’audition publique organisée par l’HAS en 2007 sur : "Abus, dépendances et polyconsommations : stratégies de soins", disponible sur le site de l’HAS : http://www.has-sante.fr 4 Les recommandations de l’American Psychiatric association (APA) en 2007 sur les traitements de l’alcoolodépendance, dans le cadre plus général des troubles liés à l’abus de substances (2e édition), disponibles sur le site de l’Ame- Le Courrier des addictions (11) –­ n ° 2 – avril-mai-juin 2009 Addict juin0910 ans.indd 16 rican Journal of Psychiatry, rubrique "Practice Guidelines" (39) : http://ajp.psychiatryonline. org/misc/practice_guidelines.dtl 4 Les recommandations en 2008 de la World Federation of Societies of Biological Psychiatry (WFSBP) "Guidelines for Biological Treatment of Substance Use and Related Disorders, Part 1: Alcoholism" (40), disponibles en français sur le site de l’Association française de psychiatrie biologique (AFPB) : http://www.afpb.asso.fr Les revues Cochrane en alcoologie Elles sont moins nombreuses qu’en tabacologie ou que dans les approches thérapeutiques des dépendances opiacées. Celle de Kaner et al., en 2007, a conclu que les interventions brèves en médecine générale étaient suivies d’une réduction de la consommation d’alcool lors de l’évaluation un an après l’intervention (41). La revue de Ntais et al., en 2005, a conclu que les benzodiazépines étaient plus efficaces que le placebo dans le traitement pharmacologique du sevrage alcoolique, en particulier sur le risque de crises convulsives (42). Celle de Polycarpou et al., en 2005, a conclu que les études des anticonvulsivants dans le sevrage alcoolique étaient trop disparates pour en tirer des conclusions sur leur intérêt dans cette indication (43). La revue de Srisurapanont et al., en 2005, a conclu que la naltrexone était efficace, notamment en raison d’une diminution de 36 % du risque de rechutes, mais qu’il manquait d’études à long terme (44). La revue de Dinh-Zarr et al., en 2004, sur les interventions visant à réduire la consommation des sujets en difficulté avec l’alcool, a conclu qu’elles réduisaient la mortalité par accidents (domestiques, de la circulation, etc.) ou par suicide (45). D’autres revues Cochrane ont été publiées, notamment sur la prise en charge psychosociale des patientes alcoolodépendantes pendant la grossesse (2008), la prise en charge des patients alcoolodépendants avec des troubles psychiatriques sévères (2008), les programmes des associations d’anciens buveurs (2006). Les sites Internet Comme en tabacologie, Internet est devenu en alcoologie un outil incontournable de diffusion des connaissances. Les sites portant sur la dépendance à l’alcool sont d’une qualité très variable : insuffisante sur au moins 50 % des sites, d’après une étude sur la qualité des sites trouvés sur Google, Yahoo et Msn (46). De plus, des informations parfois erronées sont diffusées, l’interactivité est peu développée et les premiers liens proposés par les moteurs de recherche ne sont pas ceux qui proposent des informations de qualité (46). 16 24/06/09 9:33:32 Les rapports Sites professionnels francophones 4 Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) : http:// www.anpaa.asso.fr 4 Fédération française d’addictologie, qui rassemble 18 associations travaillant dans le champ de l’alcoologie et de l’addictologie : http://www.addictologie.org 4 Fédération des acteurs de l’alcoologie et de l’addictologie (F3A) http://www.alcoologie. org 4 Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) : www.inpes.sante.fr 4 Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) : http:// www.drogues.gouv.fr 4 Ministère de la Santé : http://www.santejeunesse-sports.gouv.fr/ 4 Société française d’alcoologie : http:// www.sfalcoologie.asso.fr/ 4 Toxibase. Réseau national d’information et de documentation : http://www.toxibase.org/ Sites anglophones 4 International society for biomedical research on alcoholism (ISBRA) : http://www. isbra.com 4 National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism (NIAAA) : http://www.niaaa.nih. gov/ Les politiques publiques Les Centres de cure ambulatoire en alcoologie (CCAA), financés par l’assurance maladie depuis 1999, prennent en charge 100 000 personnes par an. La loi du 2 janvier 2002 et le décret du 14 mai 2007 prévoient que les structures d’alcoologie, en particulier les 230 CCAA et les 270 Centres spécialisés de soins aux toxicomanes (CSST) deviennent d’ici fin 2009 des Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), dans la perspective d’une approche globale des conduites addictives, et non plus centrées sur les produits. Le Plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les toxicomanies 2008-2011, comme son nom ne l’indique pas, comprend un "volet alcool". Il expose les actions en cours ou à développer concernant la prévention, l’application des lois sur un versant répressif, les actions d’amélioration des soins, de formation et de recherche. Sur le plan sanitaire, il propose entre autres, de mettre en place des consultations spécialisées et des équipes de liaison en addictologie dans tous les hôpitaux dotés de services d’urgences, d’identifier au moins un service d’addictologie de recours pour 500 000 habitants, de créer un pôle d’addictologie dans chaque CHU. Il implique d’augmenter les capacités d’accueil, notamment avec hébergement, d’améliorer les pratiques en matière de Plusieurs rapports ont marqué ces dix dernières années, citons en particulier : 4 Le rapport de mission de M. Reynaud et P.J. Parquet sur "Les personnes en difficulté avec l’alcool", publié en 1999 (29). Ce rapport a souligné la nécessité de la prévention de l’usage nocif d’alcool qui précède de plusieurs années l’alcoolodépendance et l’optimisation de la prise en charge de la dépendance, en particulier au sein des hôpitaux généraux. Un certain nombre d’actions ont été proposées, comme modifier l’état d’esprit à l’égard des personnes en difficulté avec l’alcool, former au diagnostic et à la prise en charge alcoologique les personnels soignants, dépister systématiquement le risque alcool, améliorer le traitement des complications médicales, psychiatriques et sociales, notamment par des protocoles de diagnostic et de soins et le travail en réseau, améliorer la réponse des services d’urgence, notamment par des locaux adaptés et un suivi médical des ivresses, créer une équipe d’alcoologie de liaison ou d’addictologie de liaison par hôpital et un service d’alcoologie par hôpital de moyenne ou de forte importance. 4 Le rapport de mission de P.J. Parquet, M. Reynaud et G. Lagrue, en 2000, sur "Les pratiques addictives. Usage, usage nocif et dépendance aux substances psychoactives" publié en 2000 (30). Ce rapport a souligné l’intérêt du concept de pratiques addictives qui inclut la totalité des conduites addictives, la totalité des comportements de consommation, y compris l’usage, pour dépasser la dimension strictement médicale. Ce concept fédérateur permet de dépasser l’approche exclusive par produit et permet un abord commun, plus objectif et comparatif, des troubles liés à l’abus et à la dépendance, sans nier les spécificités. Un certain nombre d’actions ont été proposées pour mieux coordonner les actions de prévention et améliorer la formation et le système de soins, en particulier en impliquant les médecins généralistes. 4L’expertise collective de l’Inserm "Alcool, effets sur la santé", publiée en 2001 (31) et disponible sur leur site : http://ist.inserm.fr/basisrapports/rapport.html Cette expertise collective a abordé plus spécifiquement les effets de l’alcool sur le système nerveux central et périphérique, le foie, le système cardiovasculaire, le développement de cancers et l’implication de différents facteurs individuels dans les maladies liées à la consommation d’alcool. 4 Le rapport de M. Reynaud au ministre de la Santé "Usages nocifs de substances psychoactives : identification des usages à risque, outils de repérage, conduites à tenir", publié en 2002 (32). Ce rapport définit l’usage nocif de substances, présente les outils permettant un repérage précoce et expose les stratégies validées pour des interventions d’aide, de soins et de prévention. Des recommandations sont proposées pour former les professionnels de santé au repérage et à l’aide précoce de l’usage nocif, pour adapter les dispositifs d’aide et de prise en charge et pour favoriser la recherche. 4 L’expertise collective de l’Inserm "Alcool – Dommages sociaux – Abus et dépendance", publiée en 2003 (33) et disponible sur leur site : http://ist.inserm.fr/basisrapports/alcooldom.html Ce rapport établi à la demande de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), de la Caisse d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) et de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) fait suite à celui de 2001. Il retrace les tendances principales de consommation en France et en Europe. Sont également exposés les dommages sociaux associés à la consommation excessive d’alcool en termes d’accidentologie et de violence, les mécanismes de l’installation de la dépendance et les réponses sanitaires pour les patients alcoolodépendants. 4 Le rapport "Alcool et risque de cancers : état des lieux des données scientifiques et recommandations de santé publique", publié en 2007 (9) et disponible sur le site de l’Institut national des cancers (INCa) : http://www.e-cancer.fr Ce rapport fait le point sur tous les cancers liés à l’alcool : augmentation du risque de cancers par l’alcool, facteurs de risque, en particulier génétiques, relations dose-effet, influence des modalités de consommation et mécanismes étiopathogéniques. Il expose les enjeux de santé publique et propose des recommandations pour la population générale, les professionnels de santé et la recherche. réduction des risques, d’organiser les réseaux en addictologie, d’établir des schémas régionaux d’addictologie. Sans oublier la nécessité de développer en médecine de ville la prévention de l’usage à risque de l’alcool, de valoriser et renforcer le maillage associatif, promouvoir l’enseignement en addictologie et constituer un réseau national de recherche clinique. Le plan souligne la nécessité d’une réponse thérapeutique au plus près de la population (territoire de santé/bassin de vie), en particu- 17 Addict juin0910 ans.indd 17 lier pour les populations carcérales, les jeunes, les femmes enceintes, etc., du repérage précoce et, enfin, la mise en place de l’évaluation du fonctionnement du dispositif. La circulaire du 16 mai 2007 relative à l’organisation de la prise en charge et des soins en addictologie organise, conformément aux orientations du Plan 2007-2011, le dispositif addictologique pour la prise en charge et la prévention des addictions de manière pérenne, avec notamment un dispositif hospitalier en Le Courrier des addictions (11) ­– n ° 2 – avril-mai-juin 2009 24/06/09 9:33:33 trois niveaux : niveau 1 de proximité, niveau 2 de recours pour les soins plus complexes, niveau 3, centre d’addictologie universitaire régional de référence dans chaque CHU, assurant la coordination de l’enseignement, de la formation et de la recherche. La circulaire du 28 février 2008 relative à la mise en place des centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie et à celle des schémas régionaux médico-sociaux d’addictologie détaille les modalités et de transformation des CSST et des CCAA en CSAPA et leurs missions. Ce dispositif devrait être organisé sur la base de schémas régionaux d’addictologie. La circulaire du 26 septembre 2008 relative à la filière hospitalière de soins en addictologie détaille les rôles et articulations de chaque volet du dispositif sanitaire. Parmi les autres mesures, on peut retenir la diffusion nationale du repérage précoce et de l’intervention brève en alcoologie auprès des médecins généralistes initiée par la Direction générale de la Santé en 2006, la loi de prévention de la délinquance du 5 mars 2007 qui prévoit l’aggravation des peines encourues lorsque certaines infractions sont commises dans un état d’ivresse manifeste et l’abrogation en 2003 de la loi du 15 avril 1954 sur les alcooliques dangereux. Conclusion Le repérage et le traitement le plus précoce possible de l’usage nocif d’alcool a été et reste un enjeu majeur de l’alcoologie de ces dernières années. L’inscription de l’alcoologie dans le champ plus vaste de l’addictologie est l’autre tournant majeur, notamment en raison de caractéristiques cliniques, de facteurs de vulnérabilité et de voies neurobiologiques communes entre alcoolodépendance et autres addictions. L’alcoologie garde cependant quelques spécificités, notamment l’impact cérébral plus précoce, bien avant les complications psychosociales de l’alcoolodépendance, les complications somatiques de la consommation excessive d’alcool ainsi que l’inscription culturelle de l’alcool qui marque profondément les pays européens, et la France en particulier. Ce dernier aspect fait que l’alcool a dans la société française un statut très différent des drogues illicites, notamment en v tant que facilitateur des liens sociaux. Références bibliographiques 1. Costes JM. Drogues, chiffres clés 2007. Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies (OFDT). www. ofdt.fr 2. Houssin D. 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