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A son tour cette pauvreté, faute d‟alternative, entraîne des modes d‟exploitation non durables
tels que la pêche de juvéniles, la capture de raies et de requins pour leurs ailerons ou encore
l‟usage d‟engins ayant un fort impact négatif sur l‟environnement marin tels que les filets
monofilaments.
L‟Aire Marine Protégée de Saint-Louis (AMP-SL), terrain de cette présente étude, est située
au cœur du littoral nord sénégalais et constitue à bien des égards un cas intéressant en matière
de conservation de la biodiversité marine et côtière dans un contexte marqué par un risque de
péjoration des conditions climatiques et une rareté des ressources halieutiques, qui a fini
d‟instaurer une situation de crise dans le secteur de la pêche qui est le principal levier de
développement des communautés locales.
Créée par décret 2004-1408 du 04 novembre 2004, au même titre que quatre autres AMP
situées dans les localités de Abbéné (Casamance), Bamboung (Delta du Saloum), Joal (Petite
côte), Kayar (grande côte) ; l‟AMP de Saint-Louis a pour vocation de contribuer à la
conservation de la biodiversité marine et côtière dans une perspective de développement local.
Cet option s‟est clairement exprimée dans le rapport de présentation du décret de création des
AMP qui précise que « la promotion des aires marines protégées constitue un avantage
certain pour la conservation de la structure, du fonctionnement et de la diversité des
écosystèmes ; de leur reconstitution en cas de dégradation ; l’amélioration du rendement de
la pêche et des retombées sociales et économiques pour les communautés locales.».
Ainsi, pour préserver les capacités de la zone côtière en termes de potentiel de développement
au bénéfice des populations, l‟Etat du Sénégal a entrepris la mise en place des AMP qui visent
à renforcer le régime de gestion intégrée de ses zones marines et côtières.
Dans un tel contexte, l‟AMP de Saint-Louis est appelée à jouer un rôle important dans
le lien nécessaire et presque admis entre conservation de la biodiversité et développement
local. En effet, l‟expérience a montré que même si le statut de protection dont bénéficient ces
espaces protégés s‟est avéré essentiel pour le maintien de leurs valeurs économiques, sociales
et culturelles, les communautés locales vivant à la périphérie de ces aires protégées, par leur
connaissance des milieux et des ressources et par leur présence sur le territoire, peuvent
contribuer directement et de manière durable à la gestion de ces AMP et à leur surveillance.
En retour, l‟existence de ces milieux, où diversité naturelle et culturelle se renforcent
mutuellement, doit fournir des opportunités en matière de développement local.