Procès-verbal du Conseil de la Faculté des Sciences historiques

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Procès-verbal du Conseil de la Faculté des Sciences historiques
du 22 octobre 2014
Approuvé par le Conseil de Faculté du 2 décembre 2014
Présents : Mmes-MM Alkofer, Boehringer, Brunner, Buchholzer, Doucet, Husser, Jacquemin,
Laboulais, Lenfant, Marc, Maurer, Quenet, Schurr, Schwien, Vanderheyde, Wirbelauer, Kuentzler,
Kessler, Zahir, Rusque, Krempp, Schweitzer
Excusés :Mmes- MM Leromain - Basarslan – Edel
Procurations : Mme Propeck à Mme Laboulais – Mme Kichelewski à Mme Maurer – Mme Bravo
Morales à M. Kuentzler – Mme Remy à Mme Krempp - M. Schurr à M. Doucet – Mme Jacquemin
à M. Marc –– M. Schwien à Mme Boehringer
Invités : Mme Marin – M. Colin – M. Coulon
Secrétaires de séance : Sandra Boehringer – Christine Favier
La séance est ouverte à 14h
1. Approbation du procès-verbal du conseil du 29 septembre 2014
Le PV est approuvé à l’unanimité
2. Réflexion sur les postes d’enseignants-chercheurs
Une réflexion sur la stratégie de gestion des postes des enseignants-chercheurs est engagée.
Cinq postes vacants ou susceptibles d’être vacants sont concernés :
- PR en archéologie et histoire de l’Orient ancien
- PR en archéologie grecque
- PR en histoire économique et sociale
- PR en histoire médiévale
- MCFen histoire médiévale
Un argumentaire est présenté par les représentants des unités de recherche, instituts ou
formations auxquels les postes sont rattachés.
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POSTE DE PROFESSEUR EN ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE DE L’ORIENT ANCIEN
Argumentaire de F. Colin, au nom de l’UMR 7044 et de l’Institut d’Archéologie et historie de
l’Orient ancien :
1) Une discipline peu représentée en France :
En tout, 7 postes d’archéologie orientale dans l’université française (5 PR, 2 MCF), répartis
entre 6 universités et 5 villes. 2 enseignants dans toutes les universités, sauf à Paris (4).
La perte du poste de PR à Strasbourg signifierait également la perte d’un débouché sur les
sept que propose l’université française dans la discipline. Cette perte placerait aussi l'Archéo
orientale à Strasbourg dans une position de faiblesse flagrante (perte évidente d'attractivité).
2) Complémentarité disciplinaire dans les secteurs enseignement/recherche, poste aussi
indispensable pour les autres orientaux, européens (Grecs) et africains (Égyptiens)
Complémentarité géographique à l’échelle de la Méditerranée orientale : Proche-Orient
s'intercale entre Égypte et Grèce.
Complémentarité chronologique : concourt au continuum historique entre Préhistoire et
Grèce - Rome - Byzance.
Complémentarité linguistique en langues anciennes : sumérien + akkadien dispensés sous
les auspices de l’Institut.
3) Effectifs étudiants :
Doctorants : 8 doctorants sous la direction de D. Beyer ; 3 sous la direction de Ph. Quenet
(tous en contrat doctoral : IdEX, ED 519 et Collège Doctoral Trinational); 1 en codirection.
Total : 12.
Masters : 3 en cours.
 Le CDT FISA, cf. www.fisa-miag.eu, représente une structure unique en France (et en
Allemagne) sur le plan des Sciences de l'Antiquité. Outre les aides à la mobilité et les indemnités
d'expatriation il a permis l'acquisition de 4 contrats doctoraux supplémentaires dès 2011, dont
ont profité les deux équipes de recherches (Franziska Reich, Histoire romaine, Néhémie Strupler,
Proche Orient, Marie Trommer, Histoire médiévale, Catherine Higel, Proche Orient). Cette
structure perdrait beaucoup de visibilité et de crédibilité si la Faculté supprimait l'un des deux
postes en Archéologie ; le dossier de reconduction à présenter en automne 2015 serait
considérablement fragilisé.
En outre, globalement, la perte d'un poste en Archéo rendrait encore plus difficile, sinon
impossible, le maintien de la maquette actuelle.
4) Programmes scientifiques/de valorisation en cours :
Ana ziqquratim - Sur la piste de la Tour de Babel : organisation d’une exposition grand
public à l’horizon 2016 (sur subventions IdEX entre autres) couplée à des séminaires de recherche
sur la restitution architecturale en partenariat avec l’ENSAS (École architecture), l'ASPOA
(Association (Association Strasbourgeoise pour le PO ancien) et plusieurs spécialistes français et
étrangers.
Le temple d’Ishtar de Mari : Exposition à la MISHA des panneaux et de la maquette hérités
de l’exposition qui s'est tenue récemment à l’Institut du Monde Arabe (Paris).
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Fouilles en Turquie : Porsuk
Kemaliye (horizon printemps 2016).
Programmes passés : Trésor de Tôd (subvention Conseil Scientifique UdS)
Khirbet Malhat, Syrie (ANR Badiyah)
5) Dynamisme des étudiants de l'Institut :
ASPOA : Association strasbourgeoise pour le Proche-Orient ancien, créée en 2012,
présidée par S. Dermech, doctorante : manifestations en relation avec le PO ancien (conférences,
visites, etc.) à destination d’un public aussi bien averti que généraliste.
APSA : Association pour la protection de l’archéologie syrienne, créée en 2011, présidée
par Ch. Ali, post-doctorant : collecte d’informations sur les dommages perpétrés au patrimoine
archéologique et historique de la Syrie ; actions de prévention et de préservation sur le terrain en
Syrie même ; sources de financement internationales.
POSTE DE PROFESSEUR D’ARCHEOLOGIE GRECQUE
Argumentaire de Frédéric Colin, directeur de l’UMR 7044
1) Une discipline fondamentale dans le cadre de la préparation des étudiants en archéologie,
histoire de l’art et histoire ; elle donne aux étudiants les bases de l’archéologie et de l’histoire de
l’art classique (styles architecturaux, développement de la sculpture, productions céramiques
etc.) qu’on retrouve à maintes reprises tout au long du développement de l’histoire de l’art
européenne. Mais l’archéologie grecque à Strasbourg comporte aussi des enseignements comme
celui de Protohistoire égéenne, très rare en France (on ne le retrouve que dans les Universités de
Paris Ouest Nanterre et Paris I), qui permet d’explorer les origines de l’art grec en soulignant
l’importance de l’apport de Mycéniens au développement de la civilisation grecque, tradition qui
remonte à Strasbourg à l’activité de Pierre Demargne, professeur d’archéologie à partir de 1937.
Il s’agit donc d’un enseignement d’excellence qui continue d’attirer de nouveaux étudiants à
Strasbourg, notamment en Master et en Doctorat.
2) L’archéologie grecque joue un rôle central en ce qui concerne la complémentarité disciplinaire
au sein de la Faculté des Sciences Historiques et de l’UMR 7044, en relation étroite avec l’histoire
grecque, l’épigraphie grecque, l’archéologie romaine, sans compter la collaboration avec la
Faculté des Lettres, notamment pour le développement de l’étude du Grec ancien auprès des
étudiants. Ce poste est donc indispensable pour le bon fonctionnement de ce secteur d’études.
3) Effectifs étudiants : plus d’une dizaine de doctorants inscrits en archéologie classique, dont
déjà 4 en archéologie grecque.
En licence les effectifs sont très importants, avec près de 200 étudiants pour les cours d’Histoire
de l’art grec et romain et d’Archéologie grecque et romaine en 1e année, plus de 100 en
Archéologie grecque, romaine et byzantine en 2e année ; les cours de 3e année attirent environ
une vingtaine d’étudiants.
En terme d’heures d’enseignement, ce poste est fondamental au bon fonctionnement de la
maquette actuelle et à la préparation des étudiants, non seulement en archéologie mais aussi en
Histoire et en Histoire de l’art.
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Les enseignants de l’Institut aident d’ailleurs à l’occasion à la préparation des concours de
l’enseignement secondaire.
4) Programmes scientifiques en cours :
L’Institut d’Archéologie classique, dont le poste d’archéologie grecque fait partie intégrante,
organise et gère trois chantiers de fouille dont deux en Grèce : celui de Thasos (Grèce
septentrionale – J. –Y. Marc) et celui de Dréros (Crète – D. Lefèvre-Novaro) sous l’égide de l’Ecole
Française d’Athènes. Chaque année des dizaines d’étudiants de l’Université de Strasbourg ont
ainsi la possibilité de fouiller et étudier le mobilier dans ces deux sites qui sont parmi les plus
importants dans le cadre de la recherche archéologique actuelle en Grèce.
En outre l’Institut d’Archéologie classique a récemment dirigé deux programmes ANR dont l’un
(DIKIDA, De la Chaîne du Diktè aux pentes du mont Ida. Territoire et formes d’organisations
communautaires en Crète du XIVe au VIe s. av. J.-C.) a été coordonné par D. Lefèvre-Novaro.
5) Patrimoine de l’Université
L’institut d’archéologie classique gère également d’importantes collections patrimoniales
(moulages et photographies, essentiellement), en lien avec l’archéologie grecque, dont
l’exploitation impose absolument le recrutement d’un professeur
6) Dynamisme des étudiants de l’Institut :
Parmi les dernières initiatives, on peut mentionner l’exposition VIA LA GRECE, qui s’est déroulée
en avril 2014 dans l’Aula du Palais Universitaire. Entièrement organisée par les étudiants de
l’AESH, elle a donné l’occasion d’exposer au public 20 moulages de sculptures classiques
habituellement entreposés dans le Musée des Moulages, au sous-sol du Palais Universitaire.
POSTES DE PROFESSEUR ET DE MAITRE DE CONFERENCES EN HISTOIRE DU MOYEN ÂGE
Argumentaire de Damien Coulon, directeur de l’Institut d’histoire du Moyen Âge
Des arguments de nature principalement pédagogique peuvent être avancés, pour justifier le
renouvellement des postes de PR et de MCF en histoire du Moyen Âge, dont sont titulaires
respectivement M. Georges Bischoff et Mme Catherine Otten, tous deux ayant fait valoir leurs
droits à la retraite à compter de la rentrée 2015.
- En termes d’heures d’enseignement, ces deux postes sont indispensables, non seulement
pour assurer les cours en histoire du Moyen Âge, mais aussi pour le bon fonctionnement
du département d’histoire lui-même. Si l’un des deux n’était pas reconduit, certains cours
ne pourraient plus être assurés, en particulier le cours « généraliste » de critique
historique – qui représente un volume de 110h par an – jusqu’à présent dispensé par un
médiéviste, et les quatre cours transpériodes auxquels des médiévistes participent ; des
enseignants d’autres périodes devraient dans ce cas les assurer et cette situation poserait
à l’échelle du département d’histoire un réel problème d’encadrement.
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-
L’histoire du Moyen Âge est l’une des grandes périodes résultant des découpages
chronologiques traditionnels et qui donne lieu chaque année à une question spécifique
aux concours nationaux de l’enseignement public français, le Capes et l’agrégation
d’histoire. Elle fait également l’objet d’un enseignement de plusieurs heures par an en
collège (une vingtaine d’heures) ; un peu moins en lycée, où elle reste cependant
présente et indispensable à la compréhension de nombreuses questions.
-
L’histoire du Moyen Âge correspond à l’une des quatre grandes périodes historiques qui
structure la licence d’histoire à la Faculté des Sciences Historiques. Cette période est donc
indispensable non seulement aux études d’histoire, mais également aux études
d’archéologie et d’histoire de l’art. Les nombreuses collaborations scientifiques et
pédagogiques entretenues par les médiévistes de la Faculté avec leurs collègues d’histoire
de l’art et d’archéologie médiévales, le confirment bien, de même que l’important
contingent d’étudiants de ces disciplines qui choisit chaque année de suivre les cours en
histoire du Moyen Âge.
L’histoire du Moyen Âge est enfin la seule discipline impactée pour deux postes parmi les
renouvellements demandés par la Faculté des Sciences Historiques. Mais la diversité des
domaines qui caractérisent cette période et sa longueur justifient l’existence des deux
postes, dont les titulaires actuels ont de fait des profils très différents. Cette diversité est
en effet manifeste à la fois sur le plan des sous-ensembles régionaux et sur celui des ères
chrono-culturelles, qui segmentent l’histoire du Moyen Âge. Chacun d’entre eux est ainsi
caractérisé par des spécificités qui requièrent des enseignants spécialisés différents.
Il serait par conséquent dans l’intérêt de la faculté et de l’Université de Strasbourg ellemême, de continuer à faire vivre cette diversité synonyme de richesse et d’équilibre des
enseignements.
-
Argumentaire de M. Nicolas Bourguinat, directeur de l’EA3400 ARCHE
La reconduction du poste de professeur d'histoire du Moyen Âge me paraît indispensable. Pour
des raisons qui tiennent à l'équilibre de l'Institut concerné, tout d'abord, qui ne peut se retrouver
réduit à un seul professeur vu la diversité et le volume des enseignements à assurer (du Haut
Moyen Âge au XVe siècle, des concours aux enseignements fondamentaux, des sources de
l'histoire à la paléographie, etc). Pour ce qui concerne la recherche, je n'ai pas besoin de rappeler
que Georges Bischoff a dirigé l'EA 3400 entre 2006 et 2008 et a initié une mutation de nos
structures et de nos méthodes de travail qui s'est poursuivie depuis avec succès. C'est également
lui qui a conçu et porté le projet du Dictionnaire historique de la Liberté, dont la parution est
prévue pour 2015, et qui est le projet structurant numéro 1 de l'actuel quinquennal, projet
auquel se sont associés d'ailleurs plusieurs collègues des sciences de l'Antiquité. Son successeur
aura donc un rôle capital à jouer dans le renouvellement de notre recherche collective et dans
son ouverture internationale, avec un champ de spécialités qui lui permette d'être actif de
manière équilibrée sur les trois axes de l'équipe, « Sources et méthodes », « Espaces, identités
frontières », et « Liberté, Contrainte, Autorité ».
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POSTE DE PROFESSEUR D’HISTOIRE ECONOMIQUE ET SOCIALE
Argumentaire de S. Marin, directrice de l’institut d’histoire économique et sociale
Le conseil de faculté réuni pour discuter le classement des 5 postes à renouveler en histoire et
en archéologie a finalement dû constater, après la présentation des argumentaires de chaque
poste, la nécessité de les sauvegarder tous afin de ne pas porter atteinte à la cohérence des
différents diplômes proposés par la faculté. Ce résultat était loin d’être acquis, dans la mesure où
chacun était conscient de la nécessité de décider au sein de la faculté du poste à sacrifier. Nul
doute que, si la demande officielle de suppression d’un poste devait être faite, chacun
reviendrait à ses priorités.
Or, sur les 5 postes, 4 paraissent devoir être défendus au-delà même des représentants
immédiats de leur discipline : les antiquisants font bloc autour de l’archéologie, et la plupart des
historiens sont convaincus de l’importance de l’histoire médiévale, au-delà des arguments précis
qui peuvent être donnés pour les postes en jeu. L’argument d’une sous-représentation en
particulier devrait faire mouche.
Reste donc l’histoire économique et sociale : elle est représentée par un petit institut mais
comme elle est rattachée, par la chronologie de ses thématiques, plutôt à l’histoire
contemporaine, elle subit le préjugé qui considère cette période comme bien pourvue en postes.
Or malgré cela, il faut souligner que les collègues n’ont pas voulu se donner la facilité de trancher
la question en votant en défaveur du poste lors du conseil du 22 octobre. Outre la qualité de la
recherche, sans doute a joué l’importance que représente l’histoire économique dans la réflexion
menée sur les débouchés professionnels des étudiants. A l’heure où les concours de
l’enseignement primaire et secondaire ne constituent plus la voie unique, c’est notre rôle
d’insister sur le caractère profondément interdisciplinaire de l’histoire, qui doit offrir aux
étudiants titulaires d’une licence ou d’un master la possibilité de s’engager dans des voies très
diverses. Or ils ne pourront le faire dans de bonnes conditions que s’ils font preuve de leur
maîtrise des différents outils utilisés par l’histoire politique, sociale, culturelle, religieuse ou…
économique et c’est dans cet ensemble que l’histoire économique doit avoir et garder toute sa
place.
***
L’originalité et l’avantage de l’histoire économique est qu’elle peut trouver d’importants
arguments à l’extérieur de la faculté: l’importance du poste tient en effet en grande partie à sa
capacité à pratiquer des collaborations fructueuses entre composantes. Il s’agit en premier lieu
de l’Ecole de Management. Contrairement à la plupart des Business Schools rattachées à des
universités (que ce soit dans l’espace germanique – la Business School de Vienne vient ainsi de
recruter un professeur d’histoire économique tourné vers la question de la mondialisation ou
anglophone –ou l’importance considérable de la Business History au sein de la Harvard Business
School), celle-ci ne possède aucun enseignement lié à l’histoire des entreprises ni à l’histoire de la
mondialisation. Cette lacune a été d’ailleurs relevée par la directrice, Isabelle Barth, qui s’est
montrée très intéressée par des cours ouverts aux étudiants de l’EM. De la même façon, le
département d’économie ne possède pas de poste d’histoire, ce qui va là encore contre les
logiques actuelles des grandes universités internationales –un exemple le montre, celui du poste
d’histoire économique que met au concours en ce moment même l’université d’Oxford, dont
l’intitulé précise que le titulaire, évidemment historien, devra aussi travailler avec le département
d’économie.
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Ainsi, au lieu d’envisager la suppression du poste d’histoire économique pour des raisons
budgétaires, il paraît préférable que l’université s’emploie à en tirer le meilleur profit en
demandant l’ouverture systématique de ses enseignements aux composantes tournées vers
l’économie. Ce serait favoriser une circulation des étudiants entre les composantes et contribuer
ainsi à donner corps à la notion, souvent abstraite, d’interdisciplinarité.
***
Rappel :
1) présence de l’histoire économique à Strasbourg – seulement au Beta, histoire de la
pensée économique
2) Michel Hau pourrait être cité, ayant laissé de bons souvenirs dans l’université.
Argumentaire de C. Maurer, directrice de l’institut d’histoire contemporaine
Le point de départ : la mutation de Jean-Pierre Dormois à l’Institut d’études politiques de
Bordeaux à partir du 1er septembre 2014.
Pour l’année universitaire 2014-2015, on a tenté de compenser partiellement et provisoirement
ce départ par la demande d’heures complémentaires.
Cette demande a été en grande partie satisfaite, ce qui montre l’intérêt de la faculté et des
services centraux de l’université pour tous les enseignements entrant dans le cadre de l’histoire
économique et sociale.
Après cette année de transition, il faut défendre le poste de professeur d’histoire économique et
sociale pour plusieurs raisons :
-D’abord des raisons institutionnelles : l’université de Strasbourg est la seule université française,
avec l’université Paris I, qui possède un institut d’histoire économique et sociale.
Cet institut a notamment été illustré par l’enseignement et la recherche de Michel Hau, ayant fait
valoir ses droits à la retraite en 2011.
Lorsque Michel Hau en était le directeur, 22 thèses notamment ont été soutenues sous sa
direction dont 9 ont été publiées.
Or, la suppression du poste de professeur signifierait qu’aucune thèse dans la discipline ne
pourrait plus être soutenue à l’université de Strasbourg.
Elle signifierait aussi la perte d’un service complet de 192 heures comprenant des enseignements
aussi spécifiques que l’histoire économique et sociale comme option spécialisée en seconde et en
troisième année de licence, la méthodologie de l’histoire quantitative (obligatoire en troisième
année de licence), l’histoire économique et sociale dans la recherche et les relations
mouvementées entre histoire et économie, ces deux enseignements faisant partie intégrante du
master.
A terme, elle pourrait signifier la fin de l’institut en question :
actuellement, celui-ci n’a même plus un membre à part entière puisque le poste de Séverine
Marin est partagé entre l’institut d’histoire économique et sociale et l’institut d’histoire
contemporaine.
La disparition de l’institut remettrait gravement en cause la discipline au sein de notre faculté.
Cela serait très dommageable à l’heure où celle-ci a toujours le vent en poupe à l’étranger :
On peut ainsi évoquer le recrutement récent d’un professeur d’Economic and social history (sic)
dans l’une des universités de Vienne en Autriche.
Sans même parler de notre récent prix Nobel en économie !
-Il y a ensuite des logiques propres à l’université de Strasbourg :
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-c’est l’existence de l’institut d’histoire économique et sociale qui permet un dialogue
privilégié avec d’autres composantes, comme par exemple l’Ecole de Management, avec laquelle
un cycle de cours sur le modèle de celui qui a été monté en partenariat avec les philosophes est
en voie de création ;
-c’est l’existence de l’institut d’histoire économique et sociale qui permet le dialogue avec
des partenaires extérieurs à l’université de Strasbourg, comme l’université de Haute-Alsace, dans
une optique de rapprochement.
Le département d’histoire et l’équipe de recherche qui rassemble les historiens non antiquisants
de l’UHA, le CRESAT, ont été les chevilles ouvrières du master « Histoire des économies et des
sociétés industrielles » qui associe les enseignants de quatre universités : l’université de HauteAlsace, l’université technologique de Belfort-Montbéliard, l’université de Neuchâtel et, depuis
cette année universitaire, l’université de Strasbourg.
Il est évident que la présence d’un professeur d’histoire économique et sociale ne peut que
renforcer la dynamique d’un tel master qui est un master recherche, mais qui est aussi ouvert à
des étudiants venus de différents horizons et, pour certains, en reprise d’étude après une
carrière en entreprise.
Cette question est directement liée au dernier point que nous voudrions évoquer ici :
-Il faut défendre le poste d’histoire économique et sociale dans l’intérêt de nos étudiants et de
leurs débouchés professionnels.
A l’heure où les concours de l’enseignement primaire et secondaire ne constituent plus la voie
unique, c’est notre rôle d’insister sur le caractère profondément interdisciplinaire de l’histoire,
qui doit offrir aux étudiants titulaires d’une licence ou d’un master la possibilité de s’engager
dans des voies très diverses.
Or ils ne pourront le faire dans de bonnes conditions que s’ils font preuve de leur maîtrise des
différents outils utilisés par l’histoire politique, sociale, culturelle, religieuse ou… économique et
c’est dans cet ensemble que l’histoire économique doit avoir et garder toute sa place.
Elle fait partie à part entière de la « boîte à outils » de l’historien.
Argumentaire de M. Nicolas Bourguinat, directeur de l’EA3400 ARCHE
Je crois également indispensable la reconduction du poste de professeur d'histoire économique
et sociale. Ce n'est un secret pour personne que ce poste a été mal défendu par son dernier
titulaire. En dix ans, J.-P. Dormois n'a dirigé aucune thèse et n'a organisé aucun événement
scientifique à Strasbourg, alors même qu'il a été membre de l'IUF et qu'il disposait de ressources
substantielles. Néanmoins, il faut le souligner, il a contribué au rayonnement de l'Institut et à la
réputation d'excellence de notre recherche par des publications d'histoire économique dont la
réputation internationale est établie : par exemple l'ouvrage qu'il a codirigé avec Pedro Lains,
Classical Protectionism (New York, Routledge, 2006) ou bien son livre de 2008 aux PUPS, La
défense du travail national. L'incidence du protectionnisme sur l'industrie en Europe 1870-1914,
qui s'est ajouté à l'importante thèse de Séverine Marin éditée par Peter Lang sous le titre
L'apprentissage de la mondialisation. Les milieux économiques allemands face à la réussite
américaine (1876-1914) en 2012. De toute façon, il ne faut pas s'arrêter à cette intégration
manquée de notre ancien collègue, mais réfléchir au passé et à l'avenir :
• ce poste de professeur et de directeur de l'Institut d'histoire économique et sociale a joué un
rôle très important dans notre Faculté et il a un bilan très significatif. Pendant la période où il a
été dirigé par Michel Hau, une vingtaine de thèses y ont été soutenues, et des directions de
recherche pionnières y ont été encouragées : je pense notamment à l'histoire anthropométrique,
fondée sur l'exploitation des masses de données sur la stature physique des conscrits issues des
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archives militaires. C'est un élève de M. Hau, Laurent Heyberger, actuellement maître de
conférences à l'Université Technologique de Belfort-Montbéliard, qui est actuellement le
meilleur représentant de ce courant de recherche en France. La présence de l'EA ARCHE et de la
recherche strasbourgeoise dans les grands congrès mondiaux d'histoire économique a été
assurée (Madrid 1998, ou Buenos Aires 2002, et encore Helsinki 2006), L'étude de
l'industrialisation régionale, à laquelle M. Hau avait consacré sa thèse de doctorat d'Etat, s'est
également continuée comme une direction de recherche fructueuse : c'est elle a donné une
grande partie de leur identité et de leur originalité aux axes qu'à développés notre collègue
Nicolas Stoskopf, autre élève de M. Hau, dans le cadre de l'équipe mulhousienne du CRESAT, qui
est désormais voisine de notre EA ARCHE dans le cadre de l'Ecole Doctorale des SHS-Perspectives
européennes.
• dans le cadre de la recherche collective, le poste de professeur d'histoire économique et sociale
et de directeur de l'Institut du même nom a été et doit encore être appelé à jouer un grand rôle
pour positionner l'EA ARCHE dans un cadre interdisciplinaire et innovant. Il consistera, par
exemple, à développer les contacts noués par M. Hau avec l'équipe d'économie mathématique
de Claude Diebolt (l'UMR 7522 BETA – Bureau d'Economie Théorique et Appliquée, qui est
présent à la fois à l'UdS et à l'Université de Lorraine) et avec l'importante revue d'histoire
économique quantitative, Cliometrica, que celui-ci a créée et qui est hébergée par l'éditeur
Springer. Dans le cadre des recherches collectives à venir, le titulaire du poste doit s'insérer dans
les axes 2 et 3 de l'EA, à travers une réflexion sur les clivages traversant l'espace européen, d'une
part (pour l'axe 2, « Espaces, identités, frontières »), et sur les hiérarchies sociales et leurs
mutations d'autre part (pour l'axe 3, « Liberté, Contrainte, Autorité ») et créer des synergies avec
les travaux déjà entamés sur les réseaux marchands et les réseaux savants. De manière évidente,
il aura un grand rôle pour faciliter le rapprochement institutionnel que nous sommes nombreux à
juger inévitable et à appeler de nos voeux avec le CRESAT, dont l'objet est précisément « les
économies, les sociétés, les arts et les techniques », alors même que le renouvellement des
postes de PR des deux principaux animateurs de ce centre, Pierre Fluck et Nicolas Stoskopf, de
l'aveu même des intéressés, n'est pas assuré. Il y va donc de la survie de l'histoire économique
dans la France de l'Est en général.
• c'est également une direction d'avenir, me semble-t-il, que le développement d'un partenariat
entre notre Faculté, l'UHA, l'UTBM, et l'Université de Neuchâtel qui s'esquisse cette année à
travers la participation de l'Institut d'Histoire économique et sociale au master « Entreprise et
histoire ». Ce master est le seul de ce type en France à l'heure actuelle, il faut le souligner. En plus
d'associer plusieurs disciplines (histoire, économie, géographie, histoire de l'art, communication),
il attire un public issu des cursus universitaires mais aussi de nombreux ingénieurs et
professionnels en reprise d'études. Par rapport à cette année 2014-2015, où nous avons ouvert
un séminaire de master rattaché à cette formation et accessible aux étudiants de nos masters «
Histoire et Civilisation de l'Europe », notre participation à ces enseignements doit augmenter dès
lors qu'on va évoluer, pour 2015-2016, vers la co-habilitation du diplôme avec les trois
universités partenaires. Je me suis investi personnellement dans la mise en route de cette
collaboration et j'ai accepté d'y faire quelques heures cette année, mais il est évident qu'à
l'avenir cette responsabilité devra appartenir au professeur d'histoire économique et sociale, à
côté de Séverine Marin, qui est rattachée pour moitié à l'IEHS.
Pour toutes ces raisons, chers collègues, je crois indispensable que d'une part le poste de
professeur d'histoire du Moyen Âge soit maintenu, et que d'autre part le poste de professeur
d'histoire économique et sociale soit conservé, avec son profilage original. C'est un enjeu capital,
à la fois pour le développement de l'offre d'enseignement notre Faculté et pour le rayonnement
de notre recherche collective.
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Suite à ces présentations, le Conseil vote à l’unanimité la motion suivante :
« Le conseil de faculté après avoir entendu la présentation de chacun des postes vacants ou
susceptibles d’être vacants considère que tous ces postes sont également essentiels à
l’enseignement et à la recherche au sein de la faculté. »
3. Budget 2015
La dotation 2015 s’élève à 84 469 €, dont 1500€ réservés à l’investissement.
Le solde est réparti ainsi : 16 940 € pour le pilotage et logistique de la faculté, 23 890 € pour les
formations, 22 000 € pour les vacations, 16 465 € pour les licences (dotation des Instituts) et
3 674 € pour les masters.
La proposition de budget ci-jointe est adoptée à l’unanimité.
4. Référentiel enseignants-chercheurs
La dotation est en baisse cette année. Par ailleurs de nouvelles responsabilités seront prises en
compte par le référentiel :
- Responsable des équivalences des licences d’histoire et d’histoire de l ‘art
- Responsable pédagogique de la Licence professionnelle Guide conférencier
- Responsable pédagogique du Master Meef (en complément de la dotation ESPE)
M. Tock prévoit un déficit d’une centaine d’heures et souhaite l’arbitrage du Conseil pour la
répartition des heures.
Après discussion, le Conseil adopte la solution suivante : suppression de la rémunération des
mémoires de Master, non provision supplémentaire pour les Correspondants Relations
internationales, baisse d’une heure par poste hormis les directions d’Instituts.
Mme Lenfant souhaite que la dotation pour le suivi des CPGE soit revue à la hausse. M. Tock est
d’accord pour revoir cette ligne.
Moyennant cette réserve, le tableau de répartition des heures « Réferentiel » ci-joint est adopté
à l’unanimité.
5. Pas de point Divers
Le prochain Conseil se réunira le lundi 10 novembre à 10 h.
La séance est levée à 17h
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