Tableau récapitulatif des 396 sites géologiques présélectionnés pour l’inventaire du Patrimoine Géologique de la région des Pays-de-la-Loire
La mine d'étain d'Abbaretz
Ce site est aménagé et des sentiers pédestres permettent d’y
circuler, d’observer les vestiges de l'exploitation, notamment la fosse
d'extraction (aujourd'hui ennoyée), ainsi que les déblais. Ces
derniers forment la principale curiosité géologique du site : le terril.
Haut de 70 m, le terril d'Abbaretz est l'un des points culminants de la
Loire-Atlantique ; dominant le paysage avoisinant, il constitue un
point de vue incontournable sur le site de l'ancienne mine et plus
largement sur la campagne environnante. Les "Schistes d'Abbaretz"
constituent l'encaissant des nombreux filons de quartz stannifère.
Ces schistes, à débit ardoisier ou sub-ardoisier, sont des méta-
argilites plus ou moins silteuses, associées, ponctuellement, à des
niveaux gréseux ; localement, ils sont, de plus, affectés par un
métamorphisme de contact à andalousite, généré par l'intrusion du
granite de Nozay. Appartenant au Domaine varisque ligéro-sénan,
les "Schistes d'Abbaretz" sont rattachés au Groupe de Saint-Perreux
et leur âge, incertain, est probablement ordovicien supérieur-silurien
inférieur. Le champ filonien de quartz stannifère est, lui aussi,
associé au granite de Nozay mis en place au Carbonifère. La
cassitérite se présente en amas pluricentimétriques au sein du
quartz laiteux massif, mais elle est parfois aussi associée à de la
muscovite. Enfin, l'hydrothermalisme, à l'origine de cette
minéralisation stannifère et de tourmalinites, a favorisé aussi la
kaolinisation du granite de Nozay.
Les Grandes Pierre
Mesliere
Le piton rocheux de la Pierre Meslière qui domine la vallée de la
Loire, est composé de grès-quartzites très durs, en lentilles dans un
encaissant schisto-gréseux d'âge ordovicien, relativement tendre, ce
qui a favorisé une érosion différentielle qui a dégagé la lentille de
quartzite de sa "gangue" schisteuse. Bien que massifs ces grès-
quartzites sont bien stratifiés en bancs pluridécimétriques ; ils sont
recoupées par des veinules de quartz très probablement associées
aux épisodes de déformation de la roche qui, en la fracturant, ont
favorisé la circulation de fluides siliceux. Ces épisodes de
déformation sont illustrés aussi par les surfaces listriques à stries
bien visibles, correspondant à des miroirs de faille.
La carrière de la Margerie
Ressources naturelles,
Magmatisme
La carrière de la Margerie est toujours en activité. Elle est située le
long de la bordure nord de la D59, au lieu-dit « Le Chardon », sur le
territoire de la commune de Gorges. Ce site est à proximité immédiat
de la carrière et de l’ancienne mine d’uranium du Chardon.
Du point de vue géologique, cette carrière est située au sein des
gabbros du Pallet et de Montfaucon (faciès doléritique de Tillières).
Les éclogites à grenat et disthène
de la Compointrie
SAINT-PHILBERT-
DE-GRAND-LIEU
Appartenant au Domaine varisque sud-armoricain et à l'Unité haute-
pression des Essarts, les éclogites à disthène de la Compointrie
forment l'une des nombreuses lentilles de roches basiques étirées et
boudinées suivant un axe NW-SE au sein de gneiss leptynitiques qui
constituent la majeure partie de cette unité. Elles sont souvent
associées à des amphibolites à grenat qui résultent d'une évolution
rétromorphique du faciès éclogite. Les éclogites de la Compointrie,
roches denses et compactes, ont une paragénèse comprenant
essentiellement un pyroxène sodique (omphacite), responsable de
leur teinte vert-clair, du disthène bleu à blanchâtre et de nombreux
cristaux centimétriques roses de grenat ; elle comprend aussi, dans
une moindre mesure, de la zoïsite et de la hornblende magnésienne.
Ces éclogites dérivent d'anciennes roches gabbroïques et
basaltiques, aux caractéristiques chimiques comparables à celle
d'une ancienne croûte océanique, soumises à des conditions de
haute pression (P > 14kb) et température moyenne (T = 650-750°).
Par la suite, ces éclogites ont elles-mêmes subi de nombreuses
transformations statiques, plus ou moins complètes, qui ont
déstabilisé certains minéraux éclogitiques et induit la cristallisation
d'amphibole et de plagioclase, traduisant ainsi une évolution
métamorphique rétrograde. Ainsi, l'omphacite a été partiellement
remplacée par une symplectite crypto- ou micro-cristalline de
clinopyroxène et oligoclase. Le grenat est systématiquement entouré
d'une couronne sombre d'amphibole secondaire (kélyphitisation)
développée à l'interface avec l'omphacite ; le disthène est
partiellement remplacé ou entouré d'une couronne à micas sodiques
peu usuels (preiswerkite et margarite). Cette rétromorphose
correspond à une baisse de température et à une importante chute
de pression, accompagnées d'une réhydratation de la roche,
conséquence d'une évolution géodynamique qui l'amène à migrer
vers la surface.