Histoire Terminales STMG 1 Chapitre I : Les relations internationales Chapitre I : Les relations internationales I – Le jeu des puissances de 1945 à nos jours A – Le monde bipolaire de la guerre froide 1 – 1945 - 1947 : la rupture de la Grande Alliance a) Une apparente unité en 1945 b) Un « rideau de fer » sur l’Europe c) La réponse américaine : une digue de dollars contre le communisme d) La riposte soviétique : la doctrine Jdanov 2 – La formation des blocs a) Politiques b) économiques c) Militaires d) Culturels 3 - Les affrontements a) En Europe : b) En Asie c) En Amérique Conclusion B – La fin de la bipolarisation du monde 1 - La chute des « démocraties populaires (1989 – 1990) 2 - La fin de l’URSS (1991) Conclusion C - De nouveaux rapports de force 1 – Les Etats – Unis : gendarmes du monde (les années 90) a) La guerre du Golfe de 1991 b) Multiplication des foyers de tensions 2 - Le tournant du 11 septembre 2001 a) Développement de l’Islamisme b) La tentation unilatérale 3 – Un monde multipolaire a) De nouvelles puissances b) De nouvelles formes de conflits Conclusion Histoire Terminales STMG 2 Définitions Guerre froide : période d’affrontement idéologique, économique et diplomatique entre 2 camps appelés des « blocs », l’un est le camp occidental (ouest), sous la direction des Etats-Unis et l’autre est communiste (est), sous la direction de l’URSS, entre 1947 et 1989-91. Il n’y aura pas de guerre ouverte (le terme anglais « cold war » est l’invention d’un journaliste américain). Monde bipolaire/multipolaire : désigne la division du monde, lors de la guerre froide, en 2 blocs idéologiques sous la tutelle des 2 superpuissances (bipolaire). Par opposition, après la guerre froide le monde semble partagé entre plusieurs pôles de puissance (multipolaire). Terrorisme : désigne au 1er sens du mot l’emploi de la terreur à des fins politiques. Actuellement l’usage de ce terme est très vaste, mais on peut dire qu’il s’agit d’utiliser la violence dans un cadre non démocratique. Nationalités : désigne des communautés de personnes sur un territoire qui partagent des caractéristiques socioculturelles communes (langues, traditions, etc.) et qui ont un fort sentiment d’appartenance à cette communauté. Parfois les nationalités forment des états… parfois ces nationalités n’existent pas en tant qu’état, ce qui peut mener à des revendications qui s’expriment avec plus ou moins de force. Armée rouge : nom donné à l’armée soviétique (URSS). Axe du mal : terme (2002) par lequel le président Bush désigne les états considérés comme dangereux (Corée du Nord, Iran, Irak…). Démocraties populaires : terme désignant les pays de l’Europe de l’est pendant la guerre froide dont le régime est fondé sur le communisme. Epuration ethnique : expulsion ou élimination, dans un pays ou un territoire, de groupes ethniques minoritaires. S’il y a volonté d’élimination complète ou peut employer le terme de génocide. Equilibre de la terreur : situation de la guerre froide où les arsenaux nucléaires américains et russes sont si puissants qu’aucun des 2 ne peut attaquer l’autre sans être à son tour attaqué. Hyperpuissance : situation actuelle des Etats-Unis, n°1 dans tous les domaines et sans rivaux. Islamisme: courant le plus radical de l’Islam qui veut une application stricte de la loi islamique (la Charia) et vise à la mise en place d’états islamistes. Ce courant souhaite étendre cet Islam intégriste à travers le monde. Nouvel ordre mondial : expression du président Bush de 1991 pour désigner la situation internationale après la guerre du Golfe. Pérestroïka / Glasnost : réformes lancées par M. Gorbatchev pour relever l’URSS : la Pérestroïka (« réforme ») veut libéraliser l’économie et la Glasnsot (« transparence ») veut démocratiser le régime. Plan Marshall : plan d’aide massive à l’Europe lancé en juin 1947 par les EtatsUnis (Georges Marshall est le « secrétaire d’état » en charge de la diplomatie Histoire Terminales STMG 3 américaine). Il sera refusé par les pays dépendants de l’URSS : ce sera le début de la guerre froide Rideau de fer : expression lancée par W. Churchill dans un discours, en 1946, pour désigner la frontière devenue hermétique entre les pays de l’est et de l’ouest de l’Europe. Unilatéralisme : politique menée par une puissance qui recherche avant tout la préservation de ses propres intérêts. S’oppose au multilatéralisme dans lequel est privilégiée la discussion entre partenaires. Les repères chronologiques à connaitre : 1945 : Conférences de Yalta et de Potsdam 1946 : Discours de Fulton sur le rideau de fer par Churchill Mars 1947 : Doctrine Truman et annonce du plan Marshall 30 septembre 1947 : Doctrine Jdanov Juin 1948 – mai 1949 : Blocus de Berlin 1949 : Création de la RFA et de la RDA 1er octobre 1949 : naissance de la République populaire de Chine dirigée par Mao Tsé Toung 1950 : Création de l’OTAN Juin 1950 – juillet 1953 : Guerre de Corée 5 mars 1953 : Mort de Staline. Khrouchtchev lui succède. Novembre 1956 : Crise de Budapest Aout 1961 : Construction du mur de Berlin Octobre 1962 : Crise de Cuba 1964 : Brejnev remplace Khrouchtchev 1965 – 1973 : Guerre du Vietnam 1968 : Répression du « Printemps de Prague » par les troupes du Pacte de Varsovie 1985 : Gorbatchev président de l’URSS 9 novembre 1989 : Chute du mur de Berlin Octobre 1990 : réunification de l’Allemagne 25 décembre 1991 : Fin officielle de l’URSS Histoire Terminales STMG 4 I – Le jeu des puissances de 1945 à nos jours Les conséquences de la guerre sont responsables d’un nouvel état du monde. 1947, marque le début d’un affrontement, sans conflit militaire direct entre le bloc dominé par les Etats-Unis américain à l’Ouest et le bloc soviétique à l’Est. Dans le même temps les Etats du Sud obtiennent peu à peu leur indépendance. Depuis la chute de l’URSS, en 1991, on est passé d’un monde bipolaire à un monde multipolaire. De nouveaux Etats sont apparus, d’autres ont disparu, tandis que les événements du 11 septembre 2001 révèlent un nouveau type de conflit fondé sur le terrorisme. A – Le monde bipolaire de la guerre froide 1 – 1945 - 1947 : la rupture de la Grande Alliance a) Une apparente unité en 1945 A Yalta en février 1945, Staline (URSS), Churchill (GB) et Roosevelt (USA) s’entendent pour travailler ensemble à la reconstruction de l’Europe, et posent les principes de la future ONU. Churchill Roosevelt et Staline à Yalta A Potsdam en juillet, Truman (USA : Roosevelt est décédé) , Attlee (GB : Churchill a perdu les élections de 1945) et Staline (URSS) se répartissent des zones d’occupation en Europe et en Allemagne. Attlee, Truman et Staline à Potsdam Histoire Terminales STMG 5 L’URSS obtient tous les pays de l’Est mais s’engage à les libérer après la reconstruction de ceux-ci. L’Allemagne est divisée en quatre zones : françaises, américaine et britannique à l’Ouest, soviétique à l’Est. La ville de Berlin située en plein cœur de l’espace confié à l’Urss est elle aussi divisée en quatre zones. b) Un « rideau de fer » sur l’Europe Churchill, dès le 15 mai 1945, soit une semaine après la fin de la guerre en Europe adresse un télégramme au président Truman, où il évoque un « rideau de fer » tombé sur l’Europe. Il renouvelle cette formule lors d’un discours à Fulton, dans le Massachussetts (USA), en 1946 (il n’est alors plus Premier ministre) : on ne sait rien de ce qui se passe à l’Est, comme si un rideau opaque était tombé sur l’Europe. En effet, pour prévenir tout risque d’attaque depuis l’Ouest, Staline compte se servir des pays de l’Est comme d’un rempart devant l’URSS. Il doit pour cela y imposer des gouvernements communistes. c) La réponse américaine : une digue de dollars contre le communisme Les Etats-Unis, par la voix de leur Président annoncent en mars 1947, leur intention de réagir à cet expansionnisme en prenant la tête du camp de la liberté contre les « tentatives d’asservissement » : « endiguer » le communisme, Truman propose d’aider les pays qui en feront la demande par un soutien économique et financier. Ce sera l’aide Marshall qui aura comme effet de souder les pays occidentaux derrière les Etats Unis et de permettre la reconstruction d’une Europe en ruine. d) La riposte soviétique : la doctrine Jdanov L’URSS ne peut utiliser l’arme économique et pour cause, le pays est ravagé. En revanche, elle use de l’arme idéologique : Andreï Jdanov, lors d’une réunion des délégués des partis communistes européens (dont ceux de la France et de l’Italie), le 30 septembre 1947, dénonce le fascisme américain et de ses alliés : un seul camp est possible, celui de l’URSS. Il faut choisir son camp : « être avec nous ou contre nous ». Aucune alternative n’est possible. La conséquence est la création de deux blocs antagonistes. 2 – La formation des blocs Chacun essaye alors de souder ses alliés derrière lui dans tous les domaines : a) Politiques : A l’Est, le Kominform est un organisme qui impose la même vision politique aux alliés de l’URSS. A l’Ouest c’est la démocratie libérale qui est valorisée. b) économiques : à l’aide Marshall à l’Est, s’oppose le CAEM (Conseil d’Aide Economique Mutuelle), chargé de coordonner les économies de tous les pays de l’Est avec Moscou. c) Militaires : Les Etats Unis signent avec leurs alliés occidentaux l’Alliance Atlantique en 1949 qui devient l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord), sous commandement américain. En 1955, l’URSS répond en fondant le Pacte de Varsovie, une alliance militaire du même ordre dirigée par depuis Moscou. Histoire Terminales STMG 6 d) Culturels : c’est l’heure de la propagande anti ou pro communiste : films, revues, romans etc…Les Etats Unis glorifient l’ « American way of life », appellent les occidentaux à défendre leurs valeurs contre le danger communiste et à se méfier des « ennemis de l’intérieur ». 3 - Les affrontements a) En Europe : Staline cherche à récupérer Berlin Ouest, occupée par les Anglais, les Américains et les Français, îlot occidental en plein cœur du monde communiste. Pour cela, il organise un blocus en 1948 : toutes les voies terrestres, passant par le territoire qu’il contrôle sont bloquées. Mais les Américains réagissent en organisant un pont aérien. L’URSS renonce à tirer sur les avions, pour ne pas déclencher une guerre (les USA ont la bombe atomique que Staline n’aura qu’un an plus tard). Le blocus est levé au bout d’un an. En 1949, l’Allemagne est alors divisée en deux États : la R.F.A. (République fédérale allemande – capitale : Bonn) à l’Ouest, et la R.D.A. (République démocratique allemande – capitale : Berlin-Est) à l’Est. Les deux modèles sont face à face : en RFA, les Etats-Unis apportent leur aide pour l’aider à se reconstruire et y favoriser une société de consommation. En RDA, un parti unique, le SED aidé par la Stasi (police politique) imposent un Etat totalitaire. En 1961, pour éviter les départs massifs de l’Est vers l’Ouest par Berlin, la RDA encercle Berlin Ouest d’un mur. b) En Asie En Chine : Le communiste Mao remporte la victoire en 1949, contre les nationalistes soutenus par les Etats Unis En Corée de 1950 à 1953, les USA interviennent contre l’invasion de la Corée du Nord soutenue par l’URSS Au Vietnam les américains soutiennent le Sud contre le Nord communiste aidé par l’URSS c) En Amérique Fidel Castro obtient le soutien soviétique à Cuba, tandis que les américains aident les opposants. En 1962 lorsque les soviétiques installent une base de missiles à Cuba, on manque d’aboutir à une guerre mondiale. L’URSS recule finalement. Histoire Terminales STMG 7 Conclusion Raymond Aron, résume la guerre froide par une expression : «paix impossible, guerre improbable ». En effet, la paix est impossible car chaque bloc est idéologiquement incompatible : démocratie libérale et capitalisme à l’ouest contre communisme avec parti unique et économie d’état à l’est. Chaque modèle idéologique doit prouver sa puissance dans tous les domaines : le sport, la science, la conquête de l’espace… Mais la guerre est improbable car les 2 géants évitent de s’affronter directement mais surtout chacun possède l’arme nucléaire et ne peut attaquer l’autre sans être également détruit (équilibre de la terreur) B – La fin de la bipolarisation du monde 1 - La chute des « démocraties populaires (1989 – 1990) A partir de 1985 le nouveau chef de l’URSS Mikhail Gorbatchev accélère les réformes (Perestroïka) et la démocratisation (Glasnost). Il ne fait rien pour entraver la libéralisation des pays de l’Est. En effet, tout mouvement de contestation y avait été jusque là sévèrement réprimé : à Budapest en 1956, à Prague en 1968, en Pologne en 1980. A partir de 1989 toutes les dictatures communistes d’Europe de l’Est s’effondrent les unes après les autres. Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin, rendu inutile après l’ouverture de la frontière entre les deux Allemagne, est détruit par la foule. La chute du « mur de la honte » symbolise la fin de la guerre froide. En octobre 1990 l’Allemagne est réunifiée (Berlin redeviendra sa capitale). 2 - La fin de l’URSS (1991) Ruinée par la course aux armements, par une guerre coûteuse en Afghanistan, discréditée par l’explosion de la centrale de Tchernobyl en 1986, Histoire Terminales STMG 8 en proie à des contestations nationalistes, l’URSS elle-même se disloque. Les 15 républiques qui la composaient proclament leur indépendance et Gorbatchev démissionne le 25 décembre 1991. L’URSS était composée de la Russie et de 14 autres républiques Conclusion La chute du mur de Berlin, l’accès à la démocratie des pays de l’Est, puis l’effondrement de l’URSS en 1991, entraînent la fin de la guerre froide. Mais, dans le même temps, on est passé d’un monde bipolaire à un monde unipolaire, dominé par les seuls Etats-Unis, où les foyers de tension et d’affrontement se multiplient. On passe progressivement d’un monde bipolaire à un monde multipolaire. C - De nouveaux rapports de force 1 – Les Etats – Unis gendarmes du monde (les années 90) a) La guerre du Golfe de 1991 En 1991 la communauté internationale, menée par les Etats-Unis, oblige l’Irak à quitter le Koweit qu’elle a envahie, C’est l’opération « tempête du désert ». Cela semble être le début d’un Nouvel Ordre Mondial, reposant sur la liberté et les droits de l’homme, sur un rôle primordial pour l’ONU et sur l’engagement des Etats - Unis à mettre leur puissance au service de la paix dans le monde. Histoire Terminales STMG 9 Ainsi les Etats - Unis sont apparus comme les gendarmes du monde du fait de leur « Hyperpuissance » (militaire, économique, technologique, culturelle). b) Le réveil des nationalités européennes Parallèlement de nouveaux foyers de tension apparaissent : en Europe, on assiste à une multiplication de nouveaux Etats : la Tchécoslovaquie se divise, et surtout l’éclatement de la Yougoslavie entraîne un conflit ouvert fortement nationaliste. Après plusieurs années de guerre, et de purifications ethniques, les Etats-Unis parviennent à faire signer les accords de Dayton en 1995 entre la Bosnie, la Croatie et la Serbie. 2 - Le tournant du 11 septembre 2001 a) Développement de l’Islamisme Le 11 septembre 2001 les attentats menés par Al-Qaïda révèlent la puissance d’un mouvement politique très radical, l’Islamisme. Les Etats -Unis ont changé leur attitude en déclarant une guerre sans merci aux terroristes et aux états jugés dangereux par leur soutien au terrorisme et par leur volonté de posséder des « Armes de destruction massive » (le président Bush les qualifie d’Axe du Mal). b) La tentation unilatérale Si l’attaque contre l’Afghanistan (2001) a été soutenue par la communauté internationale, l’invasion de l’Irak en 2003 a été menée unilatéralement par les USA, contre l’avis de l’ONU. La présidence d’Obama depuis 2008 a permis un retour à la légalité internationale. 3 – Un monde multipolaire a) De nouvelles puissances On assiste à l’émergence de la Chine, sur le plan international tandis que d’autres Etats deviennent des puissances régionales : le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Inde. Quant à la Russie, Poutine souhaite lui redonner une place importante sur l’échiquier international. L’Union européenne est la première puissance commerciale du monde, et incarne de nombreuses valeurs (démocratie, droits de l’Homme) elle a cependant du mal à s’affirmer sur le plan diplomatique en raison de la diversité de ses membres. b) De nouvelles formes de conflits L’incapacité d’une puissance seule à juguler les risques de guerres et les difficultés à obtenir un consensus au Conseil de Sécurité de l’ONU, entrainent une multiplication des conflits localisés : le Proche et le Moyen Orient sont particulièrement touchés (Irak, Syrie, Afghanistan, Israël et Palestine…), mais le continent africain n’est pas épargné (guerre civile au Soudan, en Somalie, en Centrafrique, AQMI au Mali). Quant à l’Europe, le problème ukrainien démontre qu’elle n’est pas à l’abri d’une guerre. Histoire Terminales STMG 10 Conclusion Les débuts du XXIe siècle sont marqués par de nouveaux types de conflits : terrorisme, guerres civiles, guerres asymétriques caractérisées par une inégalité des forces en présence (Syrie, Lybie, Israël et Palestine….). L’ONU peine à mettre fin aux affrontements, même si le tribunal pénal international parvient à juger et à condamner un certain nombre de criminels. Histoire Terminales STMG 11 Etude de cas : le Moyen Orient et le pétrole A – Une ressource vitale pour les nations industrielles 1 – La domination des puissances extérieures 2 – Une émancipation impossible de la région a) Une tentative : l’OPEP b) Maintien des interventions extérieures B - La malédiction du pétrole ? 1 – L’instabilité de la région 2 – Un développement économique faible Conclusion Vocabulaire : Rente pétrolière : Situation d’un pays où la majorité des revenus viennent du pétrole Pétrodollars : Revenus liés aux exportations de pétrole et de gaz Hydrocarbures : Gaz et pétrole Choc pétrolier : augmentation brutale des prix du étrole déclanchant une crise économique. Les 2 plus célèbres eurent lieu en 1973 et en 1979. OPEP : Organisation des pays exportateurs de pétrole. Née en 1960. Transition énergétique : passage progressif d’un usage massif d’énergies non renouvelables vers des énergies renouvelables. Dates importantes : 1945 : accord entre les Etats - Unis et l’Arabie Saoudite sur le pétrole et l’assistance militaire 1948 : naissance de l’état d’Israël (David Ben Gourion) et 1 ère guerre Israélo Arabe. 1953 : coup d’état soutenu par les Américains contre le dirigeant iranien Mossadegh qui avait nuit aux intérêts pétroliers occidentaux en Iran. 1973 : 4° guerre Israélo -arabe («guerre du Kippour») suivie du 1er choc pétrolier. 1979 : l’Iran devient une république Islamique. 2nd choc pétrolier 1991 : guerre du Golfe Histoire Terminales STMG 12 Etude de cas : le Moyen Orient et le pétrole A – Une ressource vitale pour les nations industrielles 1 – La domination des puissances extérieures Le pétrole rend la région stratégique pour les pays occidentaux. Jusqu’en 1945, la France et la Grande Bretagne sont particulièrement présentes au Proche et Moyen Orient via leur colonies ou les territoires récupérés en 1919 à l’Empire Ottoman. Quant aux Etats – Unis ils signent un accord avec l’Arabie saoudite en 1945, puis avec l’Iran. A cela s’ajoute le poids des compagnies privées, les « majors » qui contrôlent le marché du brut. Au contrôle de la ressource pétrolière s’ajoute le besoin de protéger les voie d’approvisionnement (canal de Suez, détroit d’Ormuz…) 2 – Une émancipation impossible de la région a) Une tentative : l’OPEP Les pays exportateurs parviennent cependant à se regrouper au sein de l’OPEP. En 1973, après la guerre du Kippour, leur décision d’augmenter les prix de l’or noir déclenche la première crise pétrolière tandis qu’en 1979, l’Iran devenue anti-occidentale, à la suite de la révolution islamique, en limitant ses exportations, entraine une seconde crise. b) Maintien des interventions extérieures Les tentatives d’indépendance des Etats échouent face aux moyens de pression de l’Occident dont les Etats - Unis qui entendent défendre leurs intérêts vitaux. Mossadegh Premier ministre de l’Iran qui voulait nationaliser la production pétrolière est renversé en 1953 avec le concours américain. De même, après l’invasion du Koweit par l’Irak de Saddam Hussein en août 1990, les américains déploient des forces militaires pour protéger l’Arabie Saoudite puis, avec un mandat de l’ONU, attaquent début 1991 (avec de nombreux alliés) l’Irak : le pétrole est l’une des raisons de cette politique. B - La malédiction du pétrole ? 1 – L’instabilité de la région Le Proche et le Moyen Orient sont fortement divisés sur le plan politique (républiques, monarchies…), sur le plan religieux (Chiites, sunnites) ou ethniques (Kurdes, Arabes, Perses). Les guerres civiles, les conflits entre Etats pour un nouveau tracé des frontières sont de plus en plus nombreux. Ce fut le cas entre l’Iran et l’Irak dans les années 1980, de l’invasion du Koweït par l’Irak en 1990… 2 – Un développement économique faible La plupart des Etats pétroliers ne profitent pas de la manne financière pour opérer un véritable développement. Une minorité immensément riche contrôle ces Etats tandis que la majorité de la population vit pauvrement ou profite d’une main d’œuvre étrangère sous payée. Histoire Terminales STMG 13 Conclusion Le pétrole reste aujourd’hui une ressource vitale même si le poids des occidentaux tend à diminuer. En effet, de nouvelles puissances émergent et souhaitent elles-aussi bénéficier des hydrocarbures de la région : la Chine et l’Inde notamment, qui multiplient les accords avec les Etats de la zone. Histoire Terminales STMG 14 Chapitre II – La décolonisation et la naissance du Tiers monde I – L’émancipation des peuples colonisés A – Les causes de la décolonisation 1 - Le rôle de la 2e GM a) L’affaiblissement de l’Europe b) Les valeurs démocratiques c) Le soutien des nouvelles puissances aux nationalistes d) Le rôle de l’ONU 2 - . Les métropoles face aux revendications indépendantistes B – Deux phases de décolonisation 1 - L’Asie amorce le mouvement (1945 – 1954) a) Dans l'empire britannique : le cas de l’Inde b) Les empires français et néerlandais 2 – La décolonisation de l’Afrique (1955 – 1975) a) Une décolonisation pacifique b) Le cas de l’Algérie 3 - Les colonies portugaises et belges d’Afrique II – L’unité impossible du Tiers Monde A – Naissance et éclatement du Tiers monde 1 - Les conférences de Bandoeng (1955) et de Belgrade (1961) 2 - L'éclatement du tiers-monde a) Divergences politiques b) Perturbations économiques B – L’évolution des pays du Sud depuis l’indépendance 1 – Les difficultés politiques a) Des conflits nombreux b) Les tentations autoritaires 2 - La fragilité économique a) Un fort retard b) Les stratégies de développement La recherche de l’autosuffisance Les économies extraverties c) Une nouvelle dépendance La dette La dégradation des termes de l’échange d) Pour un nouvel ordre économique international Conclusion III - Etude de cas : La guerre d’Algérie 1 – Les causes de la guerre Histoire Terminales STMG 15 2 – L’Algérie de 1954 à 1962 a) Echec de la « pacification » b) Les conséquences des accords d’Evian (1962) Conclusion Anticolonialisme : doctrine et attitude qui dénoncent la colonisation. En Asie et en Afrique des mouvements et des organisations mènent la lutte anticoloniale. Après les indépendances l’anticolonialisme s’est souvent transformé en « Tiersmondisme » en dénonçant la domination économique des pays riches sur les pays pauvres. Décolonisation : processus qui amène progressivement ou brutalement les colonies à leur indépendance. Le principal moment de la décolonisation se déroula entre 1945 et 1960. Développement : au sens économique cela désigne les progrès (démographiques, économiques, sanitaires, culturels, sociaux, etc.) qui affecte de façon positive une zone géographique ou une population. Cela entraine l’enrichissement de la population et l'amélioration des conditions de vie. Attention : la croissance économique n’est qu’un élément du développement. Impérialisme : désigne tout rapport de domination établi par une nation ou pays sur un ou plusieurs autres pays. Cette domination peut être direct (colonisation) ou bien culturelle, économique ou encore politique. Non-alignement : politique lancée lors de la conférence de Bandung (1955) et confirmée à Belgrade (1961) défendant l’indépendance des pays du Tiers-monde face aux 2 grands blocs idéologiques. Elle n’a jamais pleinement réussi. Tiers-monde / Sud : expression créée par le démographe français Alfred Sauvy en 1952 pour désigner les états qui ne se revendiquent ni de l’Est ni de l’Ouest. L’expression a rapidement recouvert l’ensemble des PVD. Aujourd’hui on parle plutôt des Tiers-mondes ou encore des Sud car ces pays ont connu des évolutions différentes les uns des autres. Autonomie : situation d’une colonie qui s’administre elle-même tout en restant sous la tutelle de sa métropole. Commonwealth : organisation créée en 1931 qui maintient des liens entre le Royaume-Uni et ses anciennes colonies. CNUCED : Conférence des Nations Unies pour la Coopération et le développement, créée en 1964 par l’ONU pour établir le dialogue entre les pays du Nord et ceux du Sud. Etat-nation : état indépendant dont les habitants, quel qu’ils soient se reconnaissent comme appartenant à une même nation. Génocide : extermination systématique d’un peuple. Métropole : désigne le pays colonisateur. Néocolonialisme : domination indirect (économique et culturelle le plus souvent) exercée par les pays industriels développés du Nord sur les pays en développement du sud. Histoire Terminales STMG 16 NOEI : Nouvel Ordre Economique International, l’expression est née en 1973 pour exprimer la revendication des pays du Tiers-monde pour que les pays industriels les respectent et tiennent compte de leurs intérêts. Voie de développement : stratégies suivies par les pays du tiers-monde pour se sortir du sous-développement : on distingue une voie socialiste autocentrée fondée sur les ressources du pays et une voie extravertie fondée sur l’ouverture du pays à l’extérieur. Chronologie 1944 : de Gaulle dans un discours à Brazzaville (Congo) avait promis aux colonies françaises plus d’autonomie à la fin de la guerre. 1947 : indépendance de l’Inde et du Pakistan (colonies britanniques 1945-1955 : phase asiatique de la décolonisation. 1946-1954 : guerre d’Indochine : après la défaite française à Dien Bien Phu et les accords de Genève le Vietnam est indépendant mais coupé en 2. 1947-1949 : combats puis indépendance de l’Indonésie. 1955 : conférence de Bandung. 1955-1975 : phase africaine de la décolonisation. 1956 : indépendance du Maroc et de la Tunisie (France). 1960 : indépendance des colonies françaises d’Afrique Noire et du Congo belge 1961 : conférence des non-alignés à Belgrade. 1964 : création de la CNUCED. 1967-1970 : guerre du Biafra. 1973 : à la conférence d’Alger le Tiers-monde revendique un NOEI. 1975 : indépendances du Mozambique et de l’Angola (Portugal). 1994 : génocide du Rwanda. Histoire Terminales STMG 17 Chapitre II – La décolonisation et la naissance du Tiers monde La décolonisation est le processus d’accession à l’indépendance, c’est-àdire à la souveraineté nationale, des territoires appartenant autrefois à des puissances étrangères. Le temps fort de la décolonisation se situe entre 1945 et les années 1960. A – Les causes de la décolonisation 1 - Le rôle de la 2e GM a) L’affaiblissement de l’Europe En 1945 après la Seconde guerre mondiale l’Europe est très affaiblie et les colonies en profitent pour réclamer leur indépendance. b) Les valeurs démocratiques Les peuples colonisés ont souvent participé à la lutte contre les Japonais (Indochine) ou les Allemands (Tunisie, Algérie…), au non du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ils renvoient aux métropoles, leurs propres valeurs. c) Le soutien des nouvelles puissances aux nationalistes Elles sont soutenues par les deux Grandes puissances, Etats-Unis et URSS, favorables à ce processus de décolonisation. La première parce que c’est elle-même une ancienne colonie, la seconde, parce que la décolonisation fait partie des principes de Lénine, et que tout ce qui peut affaiblir l’Occident est bon à prendre. d) Le rôle de l’ONU L’ONU est elle aussi favorable à l’indépendance, position qu’elle renforce à mesure que d’anciens pays colonisés y adhèrent. 2 - . Les métropoles face aux revendications indépendantistes En 1945, la France, mais aussi la Belgique et les Pays-Bas se cramponnent à leur empire, dernier symbole de leur ancienne puissance. Le Royaume-Uni pour sa part n'éprouve pas le même «complexe d'abandon». Il a en outre créé en 1932 une structure, le Commonwealth accueillant ses anciennes colonies et conservant ainsi des relations fortes avec elles. B – Deux phases de décolonisation 1 - L’Asie amorce le mouvement (1945 – 1954) a) Dans l'empire britannique : le cas de l’Inde Il existe, en Inde un parti indépendantiste déjà ancien, le Parti du Congrès. Il est mené par Nehru et Gandhi. En 1942, il lance le "Quit India", ordonnant aux britanniques de quitter le pays. Ceux-ci promettent l’indépendance pour l’après guerre. Elle est accordée en 1947, alors qu’une guerre civile ravage le pays, les musulmans refusant la domination hindouiste. On aboutit à la partition du pays : l'Union indienne, hindoue et le Pakistan, musulman. b) Les empires français et néerlandais L’Indochine française comprend le Laos, le Cambodge et le Vietnam. Le communiste Hô Chi Minh proclame l'indépendance du Vietnam en 1945. Histoire Terminales STMG 18 La France refuse et la guerre commence en 1946 contre le Viet – Minh (parti communiste vietnamien). En 1954, l’armée française subit une lourde défaite à Diên Bien Phu et et reconnaît l'indépendance de toute l'Indochine lors de la conférence internationale de Genève. Le Vietnam est divisé en deux : le Nord sous contrôle du Viet Minh, le sud soutenu par la France puis par les Etats-Unis. Ces derniers ne pourront empêcher la conquête du Sud par le Nord. Le Vietnam est réunifié en 1975. L’Indonésie néerlandaise obtient aussi son indépendance par la guerre en 1949. 2 – La décolonisation de l’Afrique (1955 – 1975) a) Une décolonisation pacifique La Tunisie et le Maroc obtiennent leur indépendance sans violence en 1954 et 1956. En Afrique Noire, les négociations aboutissent progressivement à l’indépendance des colonies britanniques et françaises. Celle-ci est achevé eau début des années 1960. b) Le cas de l’Algérie L’Algérie est un cas particulier dans les possessions françaises. En effet, divisée en trois départements, elle est considérée comme faisant partie du territoire. C’est, en outre la seule possession où les Français sont nombreux (10 % de la population). Fondé en 1954, le FLN (Front de libération algérien) se bat contre les forces françaises, jusqu’à l’indépendance accordée par les accords d’Evian en 1962. 3 - Les colonies portugaises et belges d’Afrique Le Congo belge accède à l’indépendance en 1960 mais le pays tombe immédiatement dans une guerre civile dans laquelle les puissances occidentales soutiennent les différents partis. Le territoire est en effet très riche en matières premières. Les territoires portugais, après des années de répression sanglante des indépendantistes, accèdent à l’indépendance à la suite de la révolution des œillets de 1975 qui démocratise le Portugal. II – L’unité impossible du Tiers Monde A – Naissance et éclatement du Tiers monde 1 - Les conférences de Bandoeng (1955) et de Belgrade (1961) L'Indien Nehru, l'Indonésien Soekarno et l'Égyptien Nasser organisent une conférence qui se tient sur l'île de Java en 1955 et accueille des représentants de 23 États asiatiques et de 6 États africains. La conférence défend le principe d'une coopération mondiale contre la misère et pour le développement, condamne le colonialisme. Elle refuse la logique des blocs, milite pour le neutralisme et le désarmement. Pourtant, s’ils affirment pour la première fois leur existence et leur indépendance face aux deux Blocs, les pays du Tiers Monde accusent pour la plupart de forts retards de développement. Loin d’avoir obtenu une stabilité Histoire Terminales STMG 19 politique et sociale, ils sont le théâtre de nombreux conflits ethniques et religieux, notamment dans les pays africains. En 1961, lors de la conférence de Belgrade, on fait le choix de désigner les pays refusant l’hégémonie Est-Ouest par le terme de « pays non-alignés ». 2 - L'éclatement du tiers-monde a) Divergences politiques Le mouvement des non alignés né à Belgrade se disloque dans les années 1970 : la plupart de ses membres se sont en effet rapproché de l’un des deux blocs. Et la lutte menée contre l’impérialisme américain, notamment par Che Guevara dans les années 1960 échoue partout. Le rêve d'unité politique du tiersmonde est mort. b) Perturbations économiques Les crises économiques des années 1970 mettent à mal l'unité économique du tiers-monde. Elles creusent les écarts entre les pays pétroliers et les autres, entre certains pays asiatiques, les NPI, en pleine croissance économique, et les pays africains les plus déshérités, les PMA. B – L’évolution des pays du Sud depuis l’indépendance 1– Les difficultés politiques a) Des conflits nombreux Les frontières Tracées au temps de la colonisation de manière artificielle, les frontières englobent souvent, particulièrement en Afrique noire, des ethnies différentes alors que les membres d'une même ethnie peuvent se trouver séparés entre plusieurs pays voisins. À la diversité ethnique s'ajoute la diversité religieuse. Rassemblées un temps dans un front uni contre le colonisateur, les différentes composantes de la population ont ensuite du mal à former un État-Nation. Les guerres civiles Les anciennes colonies sont ainsi souvent déchirées par des explosions de violences civiles. De 1975 à 1979, au Cambodge, les Khmers rouges, des révolutionnaires communistes, exterminent deux millions de personnes. En 1994, au Rwanda, les Hutus perpètrent un génocide contre les Tutsis causant plus de 500 000 morts. La place des puissances : Les puissances occidentales mais aussi l’URSS font et défont des dictatures ou soutiennent des groupes armés en fonction de leurs intérêts. Le Biafra, région du Nigéria possédant 2/3 du pétrole du pays est soutenu pour faire sécession par la France et l’Angleterre entre 1967 et 1970. C’est un échec mais le bilan humain est très lourd. b) Les tentations autoritaires L’inexpérience démocratique Histoire Terminales STMG 20 Les pays nouvellement indépendants, manquent de cadres administratifs et politiques capables. De plus, les oppositions entre dirigeants, factions ou ethnies rendent difficile la mise en place de régimes démocratiques stables et durables. À quelques rares exceptions, comme l'Inde, presque tous les nouveaux États adoptent des régimes autoritaires où le pouvoir est confisqué soit par un dictateur, soit par un parti unique, soit par l'armée. Révolutions et coups d’Etat Les rivalités politiques et les enjeux économiques sont facteurs d'instabilité. Les coups d'État deviennent une maladie chronique du continent africain. Au milieu des années 1970, la mise en place de dictatures communistes dans l’ex Indochine entraîne l'exode de centaines de milliers de Vietnamiens, de Cambodgiens et de Laotiens. Si, depuis les années 1990, le multipartisme et les processus d'élections libres progressent en Afrique et en Asie, la garantie des libertés fondamentales et l'indépendance de la justice sont loin d'être respectées partout. 2 - La fragilité économique a) Un fort retard Les jeunes États sont effectivement confrontés à des problèmes économiques et sociaux cumulant la pauvreté de la grande majorité de la population, avec une croissance démographique rapide et non contrôlée, un fort taux d'analphabétisme, et une dépendance financière, alimentaire et commerciale. b) Les stratégies de développement La recherche de l’autosuffisance Pour sortir du sous-développement certains États, comme l'Inde, adoptent une stratégie de développement autocentrée, inspirée du modèle socialiste: la priorité est donnée au marché intérieur et à la valorisation sur place des ressources nationales, au détriment des relations commerciales avec l'extérieur. Les économies extraverties D'autres États adoptent une stratégie de développement extravertie, comme l'Algérie et la Côte d'Ivoire. Cela passe par l'ouverture commerciale en direction du marché mondial où sont vendues ressources minières, énergétiques et agricoles afin de financer le développement du pays. Mais cette voie crée une forte dépendance vis-à-vis de la demande étrangère. c) Une nouvelle dépendance Elle est économique et dénoncée comme un néocolonialisme. La dette Il peut s'agir de l'endettement d'États vis-à-vis des grandes banques occidentales ou de la présence sur le territoire de compagnies étrangères exploitant les richesses naturelles. La dégradation des termes de l’échange D'une manière générale, les pays du tiers-monde sont pénalisés par l'échange inégal avec les pays développés. Histoire Terminales STMG 21 d) Pour un nouvel ordre économique international Si ce nouvel ordre économique international est une expression de 1974, les pays du Sud ont déja milité une meilleure prise en compte de leurs intérêts. En 1964, ils obtiennent de l'ONU, où ils sont devenus majoritaires, la création de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED) destinée à favoriser une répartition plus équitable de la richesse mondiale. Les accords de Lomé de 1975 entre Europe et Afrique, permettent aussi d’améliorer l’import export entre les deux continents. Mais le prix des produits qu'ils vendent sur le marché mondial (matières premières et denrées agricoles) diminue ou augmente moins vite que celui des équipements et des produits manufacturés importés des pays industrialisés. Conclusion La décolonisation est l’accession à l’indépendance des peuples colonisés. Elle débute en 1945, et s’achève vers 1962. Mais la plupart des pays ne parviennent pas à s’émanciper politiquement et surtout économiquement des grandes puissances. Histoire Terminales STMG 22 III - Etude de cas : La guerre d’Algérie 1 – Les causes de la guerre Conquise dès 1830, l’Algérie est divisée depuis 1945 en trois départements français. La part de population européenne est importante (10 %). Les inégalités sociales sont très fortes. De plus toute revendication des Algériens est ignorée par la métropole, les « pieds noirs » (européens d’Algérie) faisant pression sur le gouvernement français. En 1954 le FLN (Front de Libération Nationale)est fondé. Sa branche armée (ALN) multiplie les attentats. C’est le début de la guerre. 2 – L’Algérie de 1954 à 1962 a) Echec de la « pacification » Les membres du FLN sont considérés comme des terroristes mais la « pacification » orchestrée par l’armée de métier échoue. C’est l’escalade. En 1956, on envoie le contingent (jeunes qui font leur service militaire), et des deux cotés les massacres se multiplient. Des centaines de personnes sont torturées. En France, cette incapacité à résoudre la crise entraine la chute de la IVe République, le retour de De Gaulle en 1958 et la création de la Ve République. Mais la guerre dure encore quatre ans. b) Les conséquences des accords d’Evian (1962) Lorsque l’indépendance de l’Algérie est accordée (Accords d’Evian en 1962), de nombreux Pieds Noirs se regroupent dans une organisation terroriste, l’OAS (Organisation armée secrète) qui a pour effet, par des attentats et une « politique de terre brûlée » de creuser le fossé entre Européens et Algériens. Les pieds noirs doivent se réfugier en France avec les quelques harkis (soldats algériens entrés dans l’armée français) ayant échappé au massacre. La guerre a causé 25 000 morts français et 250 000 morts algériens. Conclusion Après l’indépendance le pouvoir est aux mains Du FLN. L’absence de démocratisation entraîne la montée de l’Islamisme dans les années 1980 – 1990, et malgré la manne pétrolière le pays a du mal à sortir de la crise. Les relations avec la France se sont toutefois améliorées et l’Algérie est en passe de devenir un pays moteur en Afrique par ses investissements économiques et diplomatiques. Histoire Terminales STMG 23 Chapitre III Naissance et fonctionnement de la V° République I – Naissance de la Ve République .A – La fin de la IVe République 1 - Un régime fragile 2 - 1958, le retour de De Gaulle au pouvoir. B – Un régime nouveau 1. La Constitution de septembre 1958 a) Le pouvoir exécutif : b) Le pouvoir législatif : II – L’évolution du régime 1 - La souveraineté populaire 2 – Le paysage politique 3 – Alternances et cohabitation a) L’alternance depuis 1981 b) Les cohabitations 4 – La décentralisation Conclusion III - Etude de cas : L’élection présidentielle 1. Le président, clef de voute des institutions 2. La présidentielle, une élection majeure 3. Un exemple, l’élection de 2012 Définitions : Alternance : changement de majorité à la tête de l'état ou du gouvernement après une élection nationale (présidentielle ou législatives). Cohabitation : situation politique dans laquelle le président dirige le pays en ayant un premier ministre (et un gouvernement) et une assemblée nationale d'un bord politique différent. Cela se produit après une élection dont le résultat a été défavorable au pouvoir en place : le président F. Mitterrand cohabitât avec J. Chirac entre 1986 et 1988 et avec E. Balladur entre 1993 et 1995 ; J. Chirac cohabita avec L. Jospin entre 1997 et 12002. Depuis 2007 les élections présidentielles et législatives se déroulent au même moment (depuis le quinquennat) ce qui devrait réduire ou supprimer ces cas de cohabitation. Constitution : ensemble des textes fondamentaux qui définissent un régime politique : types de pouvoirs et rapports entre eux. C'est une série d'articles organisés en parties et précédé d'un préambule général. Droite/gauche : division politique et idéologique qui remonte à la Révolution française. Historiquement la droite se réclame de l'ordre, de la nation, de la propriété et de la liberté. Historiquement la gauche se réclame de la justice Histoire Terminales STMG 24 sociale, de l'égalité, de la fraternité. Mais ces valeurs ne sont pas exclusives et chacune des 2 tendances n'est pas du tout homogène : la droite peut être ultranationaliste, libérale, modernisatrice, etc. et la gauche anticapitaliste ou réformiste. Parti politique : groupe de personnes qui partagent les mêmes opinions et qui s'organisent dans le but d'exercer ou influencer le pouvoir en mettant en œuvre un projet ou un programme. L'objectif de gouverner distingue les partis politiques d'autres organisations comme les syndicats.. Abstention : fait de ne pas se déplacer pour aller voter. Ballotage : se dit lorsqu’un candidat n’a pas été élu au 1er tour des élections et doit aller au 2nd tour. Bipolarisation : Tendance au regroupement des forces politiques d’un pays en 2 camps, la majorité et l’opposition. En France ces camps sont le plus souvent la gauche et la droite. Dissolution : pouvoir, détenu par le président, de faire procéder à de nouvelles élections législatives. Motion de censure : possibilité pour les députés de voter contre le gouvernement et donc, en cas de succès, de le renverser. Navette : procédé qui fait qu’une loi est examinée successivement par les députés puis les sénateurs avec retour enfin vers les députés qui ont le dernier mot. Parité : équilibre recherché ou imposé entre 2 ensembles : exemple, la parité homme/femme est obligatoire sur les listes électorales des municipales. Présidentialisation : renforcement du poids du Président de la République dans les institutions et dans la vie politique. Quinquennat : mandat présidentiel de 5 ans qui a fait suite au septennat (7 ans) Référendum : consultation des citoyens sur une question posée par le président de la République à laquelle ils doivent répondre par oui ou non. Régime parlementaire : système dans lequel le gouvernement est responsable devant une assemblée élue qui peut le renverser. Scrutin : mode d’élection. En France, pour les législatives il est majoritaire uninominal à 2 tours (le vainqueur d’une circonscription occupe le siège) ; certains voudraient qu’il soit proportionnel c'est-à-dire que les sièges soient attribués en fonction des résultats obtenus par une liste de candidats. Chronologie : 1946 – 1958 : la IV° République. 1957 : traité de Rome : naissance de l’Europe (la CEE). 1958 : après la crise en Algérie du 13 mai de Gaulle est rappelé au pouvoir 1er juin ; la constitution nouvelle est approuvée par le référendum du 28 septembre. De Gaulle est le premier président de la République en décembre. 1958 – 1969 : présidences de De Gaulle (démissionne en avril 1969). Histoire Terminales STMG 25 1962 : fin de la guerre d’Algérie (18 mars, accords d’Evian). Modification de la Constitution : le président élu au suffrage universel direct. 1965 : 1ères élections présidentielles au suffrage universel direct (de Gaulle élu au 2nd tour). 1968 : Crise de mai 1969 – 1974 : présidence de Georges Pompidou. 1974 – 1981 : septennat de Valéry Giscard d’Estaing. 1974 : majorité abaissée à 18 ans. 1981 – 1995 : les 2 septennats de François Mitterrand (10 mai 1981 à 1988 puis 1988 à 1995). 1981 : abolition de la peine de mort. 1986 – 1988 : 1ère cohabitation entre François Mitterrand et Jacques Chirac. 1993 – 1995 : 2nde cohabitation entre François Mitterrand et Edouard Balladur. 19995 – 2007 : présidences de Jacques Chirac (septennat 1995-2002 et quinquennat 2002-2007). 1997 – 2002 : 3ème cohabitation entre Jacques Chirac et Lionel Jospin. 2002 21 avril, la gauche est éliminée du 1er tour de la présidentielles, J Chirac affrontera JM Le Pen. 2007 - 2012 : présidentielles, Nicolas Sarkozy 6° président de la république. 2012 : présidentielles, François Hollande, 7° président de la république. Histoire Terminales STMG 26 Chapitre II Naissance et fonctionnement de la V° République I – Naissance de la Ve République A – La fin de la IVe République 1. Un régime fragile En 1946, une nouvelle constitution est adoptée : celle de la IVe République. Dans ce système, le Président de la République n’a quasiment aucun pouvoir. Le Président du Conseil (Premier Ministre), doit obtenir le soutien de la majorité des députés. Or, le système électoral (proportionnel), ne permet pas à un parti de disposer de la majorité absolue. Des alliances sont nécessaires. La moindre loi repoussée par l’une des composantes de l’alliance conduit à la démission du gouvernement. Entre 1945 et 1958, la France a eu 28 gouvernements successifs dont la durée a varié de 1 jour à 13 mois. En 1958, un problème majeur empoisonne la vie politique et fait peser sur le pays la menace d’une guerre civile : la question algérienne. 2. 1958, le retour de De Gaulle au pouvoir. Le 13 mai 1958, à Alger, les Pieds noirs manifestent, ayant le sentiment d’être abandonnés par la France. Les militaires forment un Comité de Salut Public qui appelle De Gaulle au pouvoir. Sous la menace d’un coup d’Etat militaire en métropole, le président Coty accepte. Les 1er et 2 juin : de Gaulle est investi et reçoit les pleins pouvoirs pour mettre en place une nouvelle Constitution. B – Un régime nouveau 2. La Constitution de septembre 1958 Préparée pendant l'été elle est approuvée par référendum le 28 septembre 1958. c) Le pouvoir exécutif : Le Président de la république et le gouvernement : Les pouvoirs présidentiels sont renforcés, le Président de la République a un rôle actif voire prédominant. On parle de présidentialisation du régime. Le Président oriente la politique du Gouvernement dont il nomme le Premier Ministre, avec qui il partage le pouvoir exécutif. Il dispose du pouvoir de dissoudre l’Assemblée Nationale mais doit organiser des élections dans le mois qui suit. Histoire Terminales STMG 27 Le Président peut organiser un référendum. Il est le chef de l’état et des armées. A ce titre, il représente la République lors des sommets et a donc un rôle diplomatique majeur. En 1958, la Constitution prévoit qu’il soit élu par un collège de 80 000 grands électeurs. Mais en 1962 de Gaulle propose l’élection au suffrage universel qu’il obtient contre l’avis des partis, par référendum. d) Le pouvoir législatif : Le Parlement est composé de deux chambres qui toutes les deux doivent voter une loi pour que celle-ci entre en application. L’Assemblée nationale (577 députés) représente le peuple français (élection au suffrage direct) et possède davantage de pouvoir que le Sénat (343 sénateurs), qui lui, représente les collectivités (suffrage indirect). Le 1er Ministre et son gouvernement doivent obtenir le soutien d’une majorité à l’Assemblée nationale pour pouvoir exercer ses fonctions. Lors du vote d’une motion de censure, s’il est mis en minorité, il doit démissionner. Mais ceci est très rare en raison de la bipolarisation du système : le scrutin majoritaire permet de dégager une majorité forte et unie. Le Conseil Constitutionnel : formé de 9 membres nommés pour 9 ans, il est le garant de la Constitution et peut annuler un texte de loi qui ne respecterait pas les droits fondamentaux des citoyens et les principes de notre République II – L’évolution du régime 1 - La souveraineté populaire Le peuple français s’exprime par - les élections de représentants, de l’échelle locale (commune, département, région) jusqu’à l’échelon national (et européen). La France compte 497 000 élus communaux, 4037 Conseillers Généraux et 1880 conseillers régionaux. En 1974, la majorité est passée de 21 ans à 18 ans. - referendum, le Pst de la République peut consulter les Français par referendum pour toute loi ou traité internationaux conduisant à une modification de la Constitution (référendum : vote direct appelant une réponse par oui ou non à une proposition de modification de la Constitution). 2 – Le paysage politique : Histoire Terminales STMG 28 La plupart des élus en France appartiennent aux grands partis : l’UMP à droite et le Parti Socialiste à gauche. Ce sont eux qui sont la base de tous les gouvernements. Cette alternance entre de grands mouvements est qualifiée de bipolarisation. La droite se présente comme un mouvement libéral (favorable au modèle capitaliste classique et à une intervention modérée de l’état : Privatisations) alors que la Gauche est plus favorable à une intervention de l’Etat sur le plan social et économique. Mais pour beaucoup de Français la division traditionnelle entre droite et gauche est de moins en moins pertinente et l’incapacité des gouvernements de gauche comme de droite à résoudre les grands problèmes économiques et sociaux entraîne la montée de l’extrémisme. 3 – Alternances et cohabitation a) L’alternance depuis 1981 Jusqu’en 1981, le président de la République et le Parlement sont dominés par la droite : de Gaulle puis Pompidou et Giscard d’Estaing se succèdent. 19981 marque un tournant : le socialiste François Mitterrand est élu b) Les cohabitations On parle de cohabitation lorsque le président de la République et l’Assemblée nationale sont de bords politiques opposés. Ainsi, en 1985, lors des élections législatives, la droite est majoritaire. Mitterrand doit choisir un Premier ministre de droite (Chirac). Le président conserve son rôle diplomatique mais la politique est menée par le Premier Ministre. Pour éviter ce type de situations, la réforme de 2000 a réduit le mandat présidentiel de 7 à 5 ans. 4 – La décentralisation Depuis mars 1982, les régions, les départements et les communes sont dotées de pouvoirs beaucoup plus importants : il n’y a plus un centre unique de décision. Les collectivités territoriales ont un budget et collaborent avec l’Etat par des contrats de plan. Conclusion La Ve République a prouvé son efficacité, en survivant aux alternances, aux cohabitations et en permettant à la France de jouer un rôle important dans le monde. Cependant, de nouveaux défis sont apparus : l’incapacité à gérer les crises économiques et sociales suscite aujourd’hui une colère populaire qui se traduit par la montée des votes extrêmes ou de l’abstention. Histoire Terminales STMG 29 III - Etude de cas : L’élection présidentielle 1. Le président, clef de voute des institutions Le président de la république est, en France, le personnage clef de la vie politique : - Parce que la Constitution lui donne d’importants pouvoirs - Parce qu’il est, depuis 1962, élu au suffrage universel direct De ce fait son élection (tous les 5 ans depuis 2000 : quinquennat) est un moment important de la vie politique 2. La présidentielle, une élection majeure Les candidats sont soutenus par un parti politique qui se met à son service pour de longs mois de campagne électorale. Après un 1er tour ouvert restent en face à face les 2 candidats ayant obtenus le plus de suffrage pour le 2nd tour. Le vote des citoyens se fait sur les programmes proposés. En général on trouve : - L’affrontement traditionnel entre la gauche et la droite - Le rôle important joué par les extrêmes (gauche ou droite) - La nécessité pour les partis de conclure des alliances électorales Mais l’image des candidats construite auprès de l’opinion par les média et la communication joue un grand rôle. Cette médiatisation repose encore beaucoup sur la télévision, la radio et la presse mais Internet progresse de plus en plus. 3. Un exemple, l’élection de 2012 En 2012 dix candidats se sont affrontés lors du 1er tour, le 21 avril. Ces candidats ont été désignés par leur parti respectif, selon des modalités variées, avec, en particulier une primaire qui désigna le candidat du parti socialiste. A l’issue du 1er tour sont resté en lice F. Hollande (candidat du PS) et N. Sarkozy (président sortant,, candidat de l’UMP). M. Le Pen est arrivée 3° en devançant le candidat du Parti de Gauche, JL Mélenchon et celui du Modem, F. Bayrou. La plupart des candidats battus appellent à voter pour F. Hollande ou à battre N. Sarkozy. Après 15 jours de campagne et un important débat télévisé entre les 2 candidats (18 millions de téléspectateurs) le 2nd tour consacre la victoire de F. Hollande (52% de votes). Mais différents sondages montrent qu’une bonne partie des électeurs reste pessimiste sur l’évolution de la France après cette élection. Histoire Terminales STMG 30 Géographie Terminales STMG 1 I – L’organisation de l’espace mondial I – Trois grandes aires de puissance A – Les puissances de la triade 1 - L’Amérique du Nord a) La puissance économique b) Une puissance politique et militaire c) Une puissance culturelle 2 - L’Europe occidentale a) Le premier pôle de commerce mondial b) Une intégration inachevée 3 - L’Asie orientale a) Une aire en plein essor b) De fortes inégalités de richesse et de développement c) La première façade maritime du monde II – Des centres de commandement A – Le poids des métropoles et des mégalopoles 1 – Les métropoles a) Des lieux de commandement b) Les villes mondiales 2 – Les mégalopoles a) Trois grandes mégalopoles b) L’archipel mégalopolitain mondial B – Le rayonnement des mégalopoles 1 – Les mégalopoles américaines a) Le Nord - Est b) La côte Ouest 2 – La mégalopole européenne a) Une dorsale de Londres à Milan b) De nombreuses métropoles c) Importance de la « Northern range » 3 – Les mégalopoles asiatiques a) La mégalopole japonaise b) Emergence de nouvelles mégalopoles III - Centres et périphéries A - L’inégale intégration des périphéries à la mondialisation 1 - Des périphéries intégrées… 2 – Des espaces en marge B – Les pays émergents Géographie Terminales STMG 2 1 – Les pays en développement a) Des croissances économiques rapides b) Maintien des inégalités 2 – Les puissances régionales a) Les BRICS b) Des puissances incomplètes IV – Etude de cas : Londres : ville mondiale 1 – Une ville cosmopolite 2 – Un rayonnement national 3 – Un rayonnement européen 4 – Un rayonnement mondial Définitions Aire de puissance : espace géographique constitué d’un ou plusieurs Etats et qui par son poids économique, politique et culturel exerce une influence prépondérante dans le monde. Centre d’impulsion : espace ou lieu jouant un rôle moteur dans la mondialisation. On peut distinguer des centres d’impulsion à plusieurs échelles : une mégalopole, une ville mondiale ou le quartier des affaires d’une ville mondiale par exemple. Interface : désigne une zone de contact entre deux espaces mettant en relation deux ensembles géographiques distincts. Intégration / Marginalisation : espaces bien reliés et connectés au reste du monde (intégration) et espaces isolés, peu ou pas connectés au reste du monde (marginalisation) Mégalopole : vaste ensemble régional très peuplé, urbanisé et riche constitué de plusieurs métropoles assez proches les unes des autres et liées entre elles par un réseau de communication dense. A ne pas confondre avec mégapole. Triade : terme désignant les trois pôles de richesse qui dominent l’économie mondiale : Etats-Unis, Union Européenne et Japon. Désormais, l’Asie Orientale dans son ensemble (incluant la Chine et la Corée du Sud) est considérée comme le troisième pôle de la triade. Façade maritime : long espace littoral composé de plusieurs grands ports connectés les uns aux autres et jouant le rôle d’interface maritime entre un territoire et le reste du monde. Par exemple, la Northern Range est la principale façade maritime de l’UE. Libre - échange :principe libéral selon lequel aucune taxe douanière ne doit être imposée aux frontières sur les marchandises et capitaux. ALENA : Association de libre-échange Nord-Américain, zone de libre-échange créée en 1994 et réunissant le Mexique, les Etats-Unis et le Canada. Entre ces pays, les frontières sont ouvertes aux marchandises et aux capitaux mais restent très fermées aux flux migratoires. Géographie Terminales STMG 3 NPIA : Nouveaux Pays Industrialisés d’Asie ou « dragons d’Asie ». Il s’agit de la Corée du Sud, Taiwan, Singapour et Hong Kong qui ont connu un développement économique très rapide à partir des années 1960 et qui aujourd’hui sont considérés comme des pays développés du « Nord ». ASEAN : Association of South-East Asian Nations, zone de libre-échange créée en 1967 regroupant plusieurs Etats d’Asie du Sud-Est. Elle compte aujourd’hui 10 pays-membres. Métropole : (en grec « ville-mère ») grande ville exerçant une influence sur un territoire plus ou moins vaste par les fonctions de commandement qu’elle concentre. Une métropole attire et rayonne. Fonctions de commandement : fonctions politiques, économiques ou culturelles localisées dans une métropole et commandant un territoire beaucoup plus vaste. Par exemple, une bourse de valeurs ou le siège social d’une grande entreprise, généralement situé dans un centre d’affaires d’une grande métropole, constituent une fonction de commandement économique. Ville mondiale (ou ville monde) : grande métropole multiethnique et multiculturelle concentrant des fonctions de commandement de niveau international et exerçant de ce fait une influence à l’échelle mondiale dans les domaines politique, économique et culturel (voir les études sur Londres et Shanghai) Mégapole : très grande métropole de plus de 8 millions d’habitants AMM : Archipel Mégalopolitain Mondial, réseau des grandes métropoles de la planète ou villes mondiales qui sont les centres d’impulsion de la mondialisation Northern range : nom anglais désignant la façade maritime de l’UE qui s’étend du Havre à Hambourg et qui est dominée par les ports de Rotterdam et Anvers. PMA : Pays les Moins Avancés : pays les plus pauvres et les moins développés de la planète. Pays émergent : pays qui connaît une forte croissance économique liée à son intégration croissante à l’économie mondialisée. Cette expansion économique ne s’accompagne pas nécessairement d’un développement humain aussi rapide. BRICS : (Brazil, Russia, India, China & South Africa), sigle servant à désigner ces cinq puissances régionales qui concurrencent de plus en plus les puissances de la triade. G20 : forum économique réunissant régulièrement les gouvernements des 20 pays les plus puissants économiquement pour traiter des questions financières internationales. FMN / FTN : Firme multinationale (FMN) ou firme transnationale (FTN), entreprise qui à partir d’une base nationale effectue une part importante de ses activités et de ses bénéfices à l’étranger par l’intermédiaire de ses filiales. Par exemple Renault est une FTN française implantée dans de nombreux pays sur tous les continents. Cosmopolite : multiculturel, multiethnique. Géographie Terminales STMG 4 PUB : Produit urbain brut : somme des richesses produites en une année par les entreprises installées à l’intérieur d’une ville. C’est la même chose que le PIB, mais à l’échelle d’une ville et non d’un pays tout entier. Le PUB se mesure en unité monétaire (dollar, euros ou livre sterling) et permet d’évaluer la puissance économique d’une ville. PIB : Produit intérieur brut somme des richesses produites en une année par les entreprises installées à l’intérieur d’un pays. Le PIB se mesure en unité monétaire (dollar, euros ou livre sterling), il permet d’évaluer la puissance économique d’un Etat. Régénération urbaine : politique de rénovation et de d’aménagement d’une ville destinée à dynamiser des quartiers en difficulté. Mégalopole européenne (ou dorsale européenne): ensemble régional très peuplé, urbanisé et riche d’Europe qui s’étend du Sud-Est de l’Angleterre au Nord de l’Italie et qui compte plusieurs grandes métropoles fortement connectées les unes aux autres (Londres, Bruxelles, Amsterdam, Francfort, Milan…). La mégalopole européenne constitue un des centres d’impulsion de la mondialisation. Hub : terme anglais utilisé pour désigner un grand aéroport international servant de plate-forme de correspondances pour une grande compagnie aérienne. Un hub concentre les vols moyen-courriers et redistribue les vols long-courriers de la même compagnie. L’aéroport d’Heathrow à Londres est le hub de British Airways et c’est le plus grand aéroport européen. Géographie Terminales STMG 5 I – Trois grandes aires de puissance L’organisation de l’espace mondial est dominée par l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale et l’Asie orientale. Ces trois grandes aires de puissance forment la triade et concentrent 60% de la richesse mondiale pour 15% de la population. Elles entretiennent des échanges intenses. A – Les puissances de la triade 1. L’Amérique du Nord a) La puissance économique Les Etats-Unis demeurent la première puissance économique mondiale (28% du PIB) : cette puissance repose surtout sur une industrie de plus en plus tournée vers les hautes technologies et l’innovation. Ils possèdent deux des plus grandes places boursières : Wall Street et la bourse de Chicago qui fixe les cours des produits agricoles de la planète. Avec le Canada et le Mexique, les Etats-Unis forment l’ALENA, vaste espace de libre-échange qui rassemble 450 millions d’habitants. b) Une puissance politique et militaire La puissance des Etats-Unis est aussi politique et militaire, les Etats-Unis disposant de la plus grande force militaire au monde et d’une influence décisive à l’ONU et à l’OTAN. c) Une puissance culturelle Enfin, la puissance américaine s’exerce dans le domaine culturel par l’influence majeure exercée dans le monde via les media, le cinéma, les modes de vie (American way of life), etc. 2. L’Europe occidentale a) Le premier pôle de commerce mondial L’Europe Occidentale est une aire de puissance également très forte sur le plan économique. L’Europe Occidentale constitue le premier pôle du commerce mondial. L’Union Européenne qui compte 28 Etats-membres concentre près de 30% du PIB mondial et constitue la plus grande zone de libre-échange de la planète avec plus de 500 millions d’habitants. b) Une intégration inachevée Néanmoins l’intégration de l’Europe occidentale est inachevée : l’UE ne constitue pas encore une puissance politique, culturelle ou diplomatique forte face aux autres grandes puissances. Chaque Etat-membre conserve une large part d’indépendance en matière économique, politique et militaire. L’Euro n’a été adopté que par 15 Etats-membres, et l’Europe peine à parler d’une seule voix sur les grands problèmes internationaux. 3. L’Asie orientale a) Une aire en plein essor L’Asie orientale est la troisième grande aire de puissance de la planète. C’est une aire de puissance en plein essor, dominée par la Chine et le Japon Géographie Terminales STMG 6 (respectivement 2e et 3e puissances économiques mondiales). Le Japon est une puissance économique et industrielle déjà ancienne mais des Etats comme la Corée du Sud, Taiwan, Singapour et Hong Kong ont rattrapé le haut niveau de développement du Japon et sont qualifiés de NPIA ou « dragons d’Asie ». b) De fortes inégalités de richesse et de développement Presque tous les autres pays de cet espace régional se développent très rapidement : le Vietnam, la Thaïlande ou l’Indonésie, mais ces pays connaissent aussi de profondes inégalités de richesse et de développement. c) La première façade maritime du monde L’expansion de cette aire de puissance s’explique avant tout par son poids démographique, par son industrialisation rapide et par l’essor du commerce : l’Asie orientale constitue en effet la première façade maritime et industrielle de la planète et au Sud, plusieurs Etats se sont associés dans une zone de libreéchange : l’ASEAN. Géographie Terminales STMG 7 II – Des centres de commandement Si l’espace mondial est organisé autour de trois grandes aires de puissance, on constate à plus grande échelle que ce sont les très grandes villes de ces trois aires qui sont au cœur de la mondialisation. A – Le poids des métropoles et des mégalopoles 1 – Les métropoles a) Des lieux de commandement C’est dans les très grandes villes que se concentrent les lieux de pouvoir ou fonctions de commandement tant économiques (sièges de firmes Géographie Terminales STMG 8 multinationales, sièges de banques, assurances, places boursières), politiques que culturelles (musées, grandes universités…). b) Les villes mondiales Parmi ces grandes métropoles, certaines peuvent être qualifiées de villes mondiales (ou villes-monde). Les 4 principales villes mondiales sont New York, Londres, Paris et Tokyo. Les centres d’affaires de ces grandes métropoles constituent les centres d’impulsion de l’économie mondiale (Manhattan à New York, la City à Londres par exemple). Mais d’autres villes mondiales émergent comme Shanghai, Beijing, Mumbai ou Sao Paolo. 2 – Les mégalopoles a) Trois grandes mégalopoles Quand plusieurs grandes métropoles sont géographiquement proches et qu’elles sont bien connectées entre elles, on dit qu’elles forment une mégalopole. Trois mégalopoles constituent les centres d’impulsion des grandes aires de puissance et donc les centres de commandement de la mondialisation : la mégalopole du Nord-Est des Etats-Unis, la mégalopole européenne et la mégalopole japonaise. Chacune d’entre elles compte au moins une ville mondiale. b) L’archipel mégalopolitain mondial Entre les grandes métropoles de la planète, les relations sont intenses : elles fonctionnent en réseau formant un archipel mégalopolitain mondial (AMM) qui domine l’organisation de l’espace mondial. B – Le rayonnement des mégalopoles 1 – Les mégalopoles américaines a) Le Nord - Est L’aire de puissance nord-américaine est dominée par la mégalopole de la côte Est des Etats-Unis. Cette mégalopole s’étend sur 800 km de Washington à Boston. Elle est dominée par New York, ville mondiale qui est le principal centre décisionnel de la planète. La mégalopole de la côte Est et la région des grands lacs (Chicago, Détroit) forment l’espace le plus industrialisé, le plus riche et le plus peuplé d’Amérique du Nord. Géographie Terminales STMG 9 b) La côte Ouest La mégalopole de la côte Ouest (San Francisco, Los Angeles, San Diego), tournée vers le Pacifique et les industries innovantes (Silicon Valley) est en pleine expansion. 2 – La mégalopole européenne a) Une dorsale de Londres à Milan L’aire de puissance de l’Europe occidentale est organisée autour de la mégalopole européenne parfois appelée « dorsale européenne » car elle en constitue la colonne vertébrale. Ce vaste ensemble régional très peuplé et urbanisé s’étend de l’Angleterre au Nord de l’Italie en englobant l’Europe Géographie Terminales STMG 10 rhénane. C’est l’espace le plus riche, le plus urbanisé et le plus industrialisé d’Europe. b) De nombreuses métropoles Cet ensemble compte de nombreuses métropoles parmi lesquelles deux villes mondiales (Londres et Paris) et concentre d’importantes fonctions décisionnelles comme les bourses de Londres (la City), Francfort et Milan. c) Importance de la « Northern range » La mégalopole européenne bénéficie d’une façade maritime majeure, la Northern Range, avec des ports de niveau mondial (Rotterdam, Anvers) bien connectés à leur arrière-pays (hinterland) par voie fluviale (Rhin, Meuse). Géographie Terminales STMG 11 3 – Les mégalopoles asiatiques L’Asie orientale s’organise autour de nombreuses grandes métropoles littorales qui sont les centres d’impulsion de son expansion. a) La mégalopole japonaise Elle s’étend sur plus de 1000 km autour de trois grandes métropoles : Tokyo, Osaka-Kobé et Nagoya. C’est un espace très industrialisé et très densément peuplé. Géographie Terminales STMG 12 b) Emergence de nouvelles mégalopoles On constate l’émergence d’une nouvelle mégalopole constituée des grandes métropoles chinoises (Hong Kong, Shanghai, Pékin, Tianjin) auxquelles viennent s’ajouter les métropoles sud-coréennes (Séoul et Pusan), taiwanaises (Taipei) et Singapour. Ces villes bien qu’assez espacées les unes des autres sont de plus en plus liées entre elles. Ainsi les métropoles d’Asie orientale de Tokyo à Singapour forment ce qu’on appelle l’archipel mégalopolitain asiatique. Géographie Terminales STMG 13 III - Centres et périphéries Le processus de la mondialisation affecte différemment les territoires de la planète. En dehors des grandes aires de puissance et de leurs centres d’impulsion, les autres territoires de la planète sont des périphéries plus ou moins intégrées aux échanges mondialisés. A - L’inégale intégration des périphéries à la mondialisation 1 - Des périphéries intégrées… Dans les pays développés, il s’agit des territoires situés en dehors des aires de puissance mais très liés à celles-ci ; par exemple, les pays d’Europe de l’Est récemment intégrés dans l’UE, ou l’Australie et la Nouvelle-Zélande peuvent être considérés comme des périphéries intégrées. On peut aussi y classer certains , en particulier les pays exportateurs d’hydrocarbures (Emirats Arabes Unis, Qatar…). 2 – Des espaces en marge A l’opposé, certains territoires restent à l’écart des grands flux d’échanges mondiaux. Leur faible intégration peut s’expliquer par leur éloignement des grandes aires de puissance, leur enclavement et l’absence d’accès à la mer, ou par des infrastructures de transport insuffisamment développées. Ces pays sont souvent peu industrialisés, exportent peu et sont dépendants des importations. Ces territoires en marge sont des PMA principalement situés en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Les 48 PMA La marginalisation des territoires peut aussi s’expliquer par des motifs politiques (Corée du Nord, Cuba) ou des situations de conflit (Afghanistan, Syrie). B – Les pays émergents 1 – Les pays en développement Géographie Terminales STMG 14 a) Des croissances économiques rapides Avec la mondialisation, certains pays du Sud connaissent une croissance économique rapide. Par exemple, la Turquie émerge grâce à l’intensification de ses échanges avec l’UE. C’est la même chose pour le Mexique, membre de l’ALENA, qui intensifie ses échanges avec son voisin du Nord. En Asie orientale, les « pays-ateliers » comme l’Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande ou les Philippines connaissent eux aussi une croissance rapide liée à l’essor de leur industrie d’exportation et à leur proximité de l’archipel mégalopolitain asiatique. b) Maintien des inégalités Néanmoins, le croissance économique rapide ne génère pas toujours un développement humain aussi rapide et on constate souvent une aggravation des inégalités de richesse et de développement à l’intérieur de ces Etats. 2 – Les puissances régionales a) Les BRICS L’émergence de nouvelles puissances régionales vient concurrencer les trois grandes aires de puissance de la planète. Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qualifiés aussi de puissances émergentes sont de grandes puissances territoriales et démographiques qui jouent un rôle de plus en plus affirmé dans le monde. b) Des puissances incomplètes Ces puissances régionales représentées au G20 contribuent à réduire la prédominance de la triade. De nombreuses grandes firmes multinationales en proviennent (par exemple Lenovo en Chine ou Mittal en Inde) et concurrencent les grands groupes des pays du Nord. Les grandes métropoles de ces pays s’imposent aussi comme de nouvelles villes mondiales (Shanghai, Mumbai, Sao Paolo). Néanmoins, ces pays sont des puissances incomplètes et, à l’exception de la Chine, leur rayonnement reste essentiellement régional. Géographie Terminales STMG 15 Géographie Terminales STMG 16 Géographie Terminales STMG 17 IV – Etude de cas : Londres : ville mondiale 1 – Une ville cosmopolite Ancienne capitale de l’Empire britannique, Londres est la ville du monde qui compte le plus grand nombre de communautés ethniques et nationales. C’est donc une métropole multiculturelle et multiethnique, ville cosmopolite par excellence. C’est une des raisons qui font d’elle une ville mondiale. 2 – Un rayonnement national Avec ses 12 millions d’habitants, Londres représente à elle seule 12,5% de la population britannique, aucune autre ville du Royaume-Uni ne dépassant les 2 millions d’habitants. C’est aussi un pôle de richesse considérable : le PUB de Londres dépasse le PIB de la Suisse. Mais c’est paradoxalement aussi à Londres que l’on trouve le plus de grande pauvreté au Royaume-Uni, notamment dans les quartiers de l’East End, à l’Est de Londres. La ville tente de lutter contre ces problèmes sociaux par une politique de régénération urbaine. 3 – Un rayonnement européen Londres est la métropole la plus peuplée et la plus riche de la mégalopole européenne (ou dorsale européenne). Londres est aussi très bien connectée au continent par le TGV (ou Eurostar) qui emprunte le tunnel sous la Manche. Londres est ainsi à 2 heures de Paris et de Bruxelles. Par ailleurs, Londres est dotée de plusieurs grands aéroports internationaux (Heathrow, Gatwick…) qui font d’elle le premier hub en Europe, donc la plus importante porte d’entrée et de sortie aérienne du continent européen devant Paris (Roissy) et Francfort. 4 – Un rayonnement mondial Londres exerce une très large influence par ses fonctions de commandement politiques, économiques et culturelles. Dans le domaine économique, la City de Londres avec ses extensions de long de la Tamise (les docklands) constitue un des coeurs de la finance mondiale par la concentration unique au monde de sièges des plus grandes compagnies d’assurance et de grandes banques internationales ainsi que de la bourse de Londres (une des plus importantes de la planète). La City est ainsi un centre d’impulsion de la finance mondiale tout aussi puissant que Wall Street à New York. Géographie Terminales STMG 18 Géographie Terminales STMG 19 Géographie Terminales STMG 20 Géographie Terminales STMG 21 Géographie Terminales STMG 22 Géographie Terminales STMG 23 Chapitre II – Acteurs, flux et réseaux dans la mondialisation I - Des flux et des réseaux mondialisés A - L’accroissement des flux 1 – Une accélération depuis 1990 2 - Les facteurs de cet accroissement a) Le rôle des Etats b) La place des ONG c) Les progrès techniques d) Le développement économique de nouveaux pays 3 - Des réseaux et des flux polarisés et déséquilibrés B – Le rôle croissant des FTN 1 – Un acteur essentiel 2 - La place des FTN dans la division internationale du travail a) A l’origine des IDE b) Une division de l’espace productif 3 - Les FTN en procès II – Etude de cas : les migrations internationales A – Croissance et diversité des flux migratoires dans le monde 1 – Une montée en puissance a) croissance accélérée b) Des destinations de plus en plus éloignées 2 – Migration forcée / migration choisie a) Les migrations forcées b) Les migrations choisies B – La place des migrants dans la mondialisation 1 – Les transferts financiers 2 – Un brassage des cultures 3 – Un facteur d’accroissement des inégalités C - Des réseaux et des flux polarisés et déséquilibrés 1 – La fermeture des frontières 2 – Une immigration choisie 3 – Une ouverture inéluctable Mots importants : Acteurs spatiaux : organismes, entreprises ou Etats jouant un rôle important dans l’aménagement des territoires ou les choix d’implantation d’activités économiques. Firmes transnationales : grande entreprise qui à partir d’une base nationale réalise l’essentiel de ses activités et de son chiffre d’affaires dans au moins cinq pays différents. Une FTN est constituée d’une société-mère qui a son siège social dans un Etat, et de filiales implantées dans d’autres Etats mais demeurant sous le contrôle de la société-mère. Division internationale du travail (DIT) : processus de division du système productif entre pays développés et pays en développement en fonction du coût et de la qualification de la main d’oeuvre. Les pays développés conservent les activités de conception et de commandement tandis que les PED attirent de plus en plus les fonctions de production (usines d’assemblage). Géographie Terminales STMG 24 Flux : déplacement d’informations, de marchandises ou de personnes d’un lieu vers un autre par voie aérienne, terrestre, maritime ou numérique. On peut parler de flux d’informations, de flux migratoires, de flux touristiques, de flux financiers, de flux commerciaux, etc. Mondialisation : processus d’accroissement des échanges et des mobilités mettant en relation des territoires très éloignés de plus en plus interdépendants. Réseaux : système de flux interconnectés au niveau de noeuds ou carrefours de communication. Mobilité : terme utilisé pour parler des flux de personnes ou flux humains tels que flux migratoires, flux touristiques, flux domicile-travail, etc. Dérèglementation (ou dérégulation) : suppression des taxes ou contraintes qui entravent la libre circulation de biens, services ou capitaux. Nœud ou carrefour : lieu d’interconnexion entre différents moyens de transport importants où se rejoignent différents flux importants (ex : l’aéroport de Roissy est un noeud aérien majeur). Pays atelier : pays en développement dans lesquels on trouve de nombreux sites de production (usines) car la main d’oeuvre y est bon marché. Exemples : l’Indonésie, le Bangladesh... IDE (Investissement direct à l’étranger) : capitaux investis par une entreprise à l’étranger (pour la construction d’une nouvelle usine par exemple). Migrant international : personne quittant son pays d’origine pour s’établir durablement (plus de 3 mois) dans un pays étranger. Un migrant est à la fois un émigré pour son pays d’origine et un immigré dans son pays d’accueil. Diaspora : ensemble des membres d’un même peuple dispersés à travers le monde mais entretenant leur culture d’origine et restant en relation entre eux (ex : la diaspora chinoise, la diaspora libanaise, la diaspora palestinienne, etc.). Xénophobie : rejet de l’étranger. Le racisme est une forme de xénophobie. Fuite des cerveaux (Brain drain) : expression utilisée pour parler des flux de travailleurs qualifiés qui partent à l’étranger pour y trouver de meilleurs salaires ou de meilleures possibilités de carrière que dans leur pays d’origine.. Réfugié : migrant ayant fui son pays d’origine pour échapper à un conflit armé ou à un régime d’oppression le mettant en danger. Transfert financier (ou remise) : somme d’argent qu’un migrant transfert à sa famille restée dans son pays d’origine. Immigration choisie : expression utilisée pour désigner une politique migratoire limitant l’ouverture de la frontière à certains types de travailleurs qualifiés dont le pays d’accueil a besoin. L’immigration choisie s’oppose à l’immigration subie.). Immigration subie : expression utilisée pour parler d’une forte immigration de travailleurs pauvres et peu qualifiés pour lesquels l’Etat ne garantit ni emploi, ni bonnes conditions d’accueil. Migrations choisies: ensemble des migrations qui ne sont pas forcées. Généralement la motivation d’une migration choisie est économique ou familiale. Géographie Terminales STMG 25 I - Des flux et des réseaux mondialisés La mondialisation est un processus d’accroissement des échanges et des mobilités mettant en relation des territoires très éloignés en les rendant de plus en plus interdépendants. Ce processus se traduit par l’accroissement des flux formant des réseaux de plus en plus denses à l’échelle de la planète. A - L’accroissement des flux 1 – Une accélération depuis 1990 Si l’internationalisation a commencé dès le XVIe (commerce triangulaire), son accroissement des échanges de marchandises, services, capitaux et informations est continu depuis le XIXe siècle. Mais depuis les années 1990, le rythme de cet accroissement a considérablement accéléré. Ainsi, les échanges de matières premières (ressources énergétiques, minerais, matériaux, etc.) et de produits manufacturés ont presque doublé en 10 ans et représentent 80 % des échanges. De même, le volume des flux de capitaux et d’informations a explosé depuis 2000. Il y a 5 milliards de mobiles en circulation contre 750 millions il y a quinze ans. Les mobilités, c’est-à-dire des flux humains, ont aussi beaucoup augmenté qu’il s’agisse des flux migratoires ou des flux touristiques (1 milliard de touristes chaque année). 2. Les facteurs de cet accroissement a. Le rôle des Etats Depuis la fin de la seconde GM, les Etats tentent de favoriser les échanges. L’abaissement des barrières douanières, l’OMC, le G8 et le G20 sont des plateformes de négociation importantes. Ainsi, la déréglementation des marchés favorise le libre-échange et la libre circulation des capitaux. A cela s’ajoutent les organisations régionales (UE, ALENA…). b. La place des ONG Si beaucoup d’entre elles sont critiques face à la mondialisation (les altermondialistes d’ATTAC par ex), elles participent elles aussi à la mondialisation, souvent en tentant d’en limiter les excès (Greenpeace, Max Havelaar….) c) Les progrès techniques - les progrès des moyens de transport terrestres, maritimes et aériens permettent la massification des échanges de marchandises et des mobilités. Ainsi, la conteneurisation et la modernisation des ports expliquent l’essor des flux de marchandises. - l’essor des réseaux numériques et des télécommunications (ou NTIC) permet l’instantanéité des échanges d’informations et de capitaux. d) Le développement économique de nouveaux pays Géographie Terminales STMG 26 Le développement économique des PED, et en particulier des puissances émergentes, stimule le commerce car ce sont de nouveaux marchés en plein essor en même temps que des pays exportateurs. 3. Des réseaux et des flux polarisés et déséquilibrés Tous les territoires de la planète ne sont pas affectés de la même façon par l’essor massif des flux de toutes natures. a) Une concentration des flux - Les pays développés de la Triade et les puissances émergentes polarisent la grande majorité des flux commerciaux et financiers. On y trouve les grandes façades maritimes ainsi que les grandes métropoles qui sont de grands nœuds de transport et de communication. L’accroissement des échanges rend ces territoires de plus en plus interdépendants. b) Des échanges asymétriques - Les pays du Sud exportateurs de matières premières ainsi que les pays-ateliers entretiennent des échanges asymétriques avec les pays du Nord et les puissances émergentes car ils exportent beaucoup mais importent peu. c) Des espaces en marge - Enfin certains pays du Sud, en particulier les PMA, sont en marge des échanges et des flux mondialisés. B – Le rôle croissant des FTN 1 – Un acteur essentiel La mondialisation implique de nombreux acteurs spatiaux: Etats, organisations internationales (ONU, OCDE, FMI, etc.), entreprises, ONG… Parmi tous ces acteurs, les firmes transnationales (FTN), avec 65 % du commerce mondial jouent un rôle essentiel. Les FTN sont apparues à la fin du XIXe siècle mais leur nombre a considérablement augmenté ces 30 dernières années et les FTN s’implantent dans un nombre toujours croissant de pays. Il y en a 82 000 Les FTN ont un poids considérable dans l’économie mondiale. Elles sont à l’origine : - de la majorité des flux financiers par leurs IDE, - des deux tiers des échanges commerciaux de la planète, - du tiers de la production industrielle, - et du quart du PIB mondial. Les plus grandes FTN appartiennent pour la plupart à des pays de la Triade mais de plus en plus de FTN sont originaires des puissances émergentes. 2 - La place des FTN dans la division internationale du travail a) A l’origine des IDE Les FTN ont la capacité d’investir beaucoup de capitaux à l’étranger. Elles sont donc à l’origine de l’essentiel des investissements directs à l’étranger (IDE), donc de la croissance des flux financiers. Géographie Terminales STMG 27 b) Une division de l’espace productif De plus, les FTN ont des stratégies territoriales de développement mondialisées. Les FTN divisent leur système productif en de nombreux sites d’implantation recherchant des avantages comparatifs afin d’être toujours plus compétitives et présentes sur les nouveaux marchés : c’est ce que l’on appelle la Division Internationale du Travail (DIT) : - les activités de commandement et de conception (Recherchedéveloppement) des FTN restent implantées dans les pays développés, - les activités de production (usines) sont de plus en plus implantées dans les pays en développement (« pays-ateliers »), mais les pays développés conservent de nombreux sites de production malgré les délocalisations. - enfin des activités de commercialisation sont implantées dans tous les pays où une part suffisante de la population a les moyens d’acheter les biens ou services produits par la FTN. 3 - Les FTN en procès Les FTN sont souvent accusées d’être responsables des dérives de la mondialisation. On leur reproche de détruire des emplois dans les pays développés en délocalisant dans les pays du Sud. Des ONG dénoncent les FTN qui recherchent toujours plus de profits en maintenant des salaires faibles et des conditions de travail pénibles dans les « pays-ateliers ». Ces critiques, si elles sont souvent fondées, incitent toutefois les FTN à s’adapter et à mettre fin aux excès car les mouvements d’opinion peuvent avoir un impact négatif sur les ventes. Cependant, elles sont aussi accusées de détruire l’environnement par une surexploitation des ressources et par la polution (industries, transports) Les FTN sont aussi souvent tenues responsables de l’uniformisation des modes de consommation dans le monde. Cette critique est à nuancer, les FTN devant souvent adapter leurs gammes de produits aux goûts et aux attentes des consommateurs des pays où elles s’implantent. Géographie Terminales STMG 28 II – Etude de cas : les migrations internationales A – Croissance et diversité des flux migratoires dans le monde 1 – Une montée en puissance a) Une croissance accélérée Dans le contexte actuel de la mondialisation, les flux migratoires s’accroissent à un rythme élevé. Aujourd’hui on estime à plus de 220 millions le nombre de migrants internationaux dans le monde contre 150 millions environ en 2000. b) Des destinations de plus en plus éloignées Même si les migrants vont encore en majorité dans des pays proches de leur pays d’origine, on constate que les flux migratoires sont de plus en plus lointains. Les principales régions d’accueil des migrants internationaux sont les régions les plus développées (l’Amérique du Nord, l’Océanie et l’Europe occidentale) ainsi que certains pays émergents comme les Etats du Golfe (Emirats Arabes Unis, Arabie Saoudite, Qatar…). 2 – Migration forcée / migration choisie a) Les migrations forcées Les migrations forcées correspondent aux flux de réfugiés politiques fuyant les zones de conflits (les Syriens par exemple) ou l’oppression politique (les Tibétains par exemple) et les réfugiés climatiques de plus en plus nombreux en raison des catastrophes provoquées par le réchauffement climatique global. b) Les migrations choisies Elles répondent généralement à des motivations économiques mais sont toutefois très diverses : espoir de meilleures conditions de vie et d’existence pour les populations pauvres des PMA, recherche de carrières ou de salaires plus intéressants pour les travailleurs diplômés et qualifiés des pays du Nord ou des PED, mobilité pour étudier à l’étranger ou tout simplement volonté de découvrir un autre pays. B – La place des migrants dans la mondialisation 1 – Les transferts financiers Les migrants jouent un rôle dans la mondialisation pour différentes raisons. Les migrants contribuent à l’augmentation des flux financiers et dans une certaine mesure au développement des PED par les transferts financiers vers leur pays d’origine. Les travailleurs qualifiés migrent pour répondre aux besoins de main d’oeuvre des FTN qui s’implantent sur tous les continents et trouver des salaires plus attractifs. 2 – Un brassage des cultures Les diasporas jouent aussi un rôle majeur dans le brassage des cultures (notamment dans les grandes métropoles mondiales comme Londres ou New York) et dans l’entretien de relations intenses entre leur pays d’origine et les pays d’accueil. Géographie Terminales STMG 29 3 – Un facteur d’accroissement des inégalités Mais les migrations contribuent aussi parfois à accroître les inégalités entre le Nord et le Sud, notamment par la « fuite des cerveaux » (médecins, ingénieurs, etc.) qui handicape fortement les PMA en les privant d’une main d’œuvre qualifiée nécessaire à leur développement, alors qu’elle avantage les pays du Nord ou les pays émergents qui l’accueillent à meilleur marché. C - Des réseaux et des flux polarisés et déséquilibrés 1 – La fermeture des frontières Les pays développés du Nord ferment de plus en plus leurs frontières aux migrants pauvres et peu qualifiés en provenance des pays du Sud ou de l’Est de l’Europe ce qui donne lieux à l’apparition et à la multiplication depuis une vingtaine d’années de « frontières blindées » ou murs pour empêcher le passage des migrants clandestins. C’est le cas notamment de la frontière Etats-Unis – Mexique et des frontières extérieures de l’Union Européenne en Méditerranée. 2 – Une immigration choisie Mais les pays développés du Nord ainsi que certains pays émergents du Sud sont aussi confrontés au manque de main-d’oeuvre qualifiée dans certains secteurs d’activité et ouvrent donc leurs frontières aux travailleurs diplômés (médecins, ingénieurs, …) : c’est le principe de l’immigration choisie. 3 – Une ouverture inéluctable Les politiques migratoires restrictives des Etats développés sont souvent dictées par des motifs économiques mais aussi par le poids de l’opinion publique et une tendance certaine à la xénophobie. Toutefois, en raison du vieillissement de la population que connaissent tous les pays du Nord, une ouverture plus large des frontières aux migrants en provenance des pays du Sud est inéluctable. Géographie Terminales STMG 30 Chapitre III La présence de la France dans le monde I – Les territoires d’Outre mer A - Une présence héritage de l’histoire 1. Les « poussières d’empire » 2. Des statuts divers B – Un avantage stratégique 1 - Des territoires dépendants 2 - De nombreux atouts II – Un rayonnement mondial A - L’économie française dans la mondialisation 1 – Une puissance mondiale 2 – Une économie très bien intégrée dans la mondialisation 3 – Des limites B - L’influence géostratégique française et ses limites a) Trois grands atouts géostratégiques b) Une forte présente militaire c) Des limites C - Le soft power français et ses limites 1 - Une large influence culturelle 2- Une influence en recul III – Etude de cas : les engagements militaire, diplomatique et humanitaire de la France A- Les engagements militaires et diplomatiques de la France et leurs limites 1 - Une implication importante 2 - Une multiplication des interventions 3 – Atouts et limites de la diplomatie française a. Présence dans les grandes organisations internationales b. Une influence pourtant limitée B - Les engagements humanitaires de la France et leurs limites 1 – De nombreux acteurs a) Les acteurs publics b) Les acteurs privés 2 - Deux types d’interventions 3 – Les limites Géographie Terminales STMG 31 Mots importants : Géostratégie : orientation des choix militaires d’un Etat ou d’un groupe d’Etats, fondée sur une approche historique, géographique et politique des relations internationales. Puissance : capacité d’un Etat ou d’un groupe d’Etats à exercer une influence forte dans le monde aussi bien dans les domaines économique, politique et militaire (hard power) que dans le domaine culturel (soft power). Francophonie : ensemble des pays utilisant le français comme langue officielle, mais aussi les pays où l’influence culturelle de la France se diffuse par l’i=usage de la langue française (ex : le Liban ou le Qatar) ZEE (Zone économique exclusive) : Espace maritime des « eaux territoriales » s’étendant sur 200 milles nautiques de la côte (370 km environ) et dans lequel l’Etat dispose de droits souverains pour l’exploitation et la gestion des ressources de la mer et du sous-sol marin.. DROM (Départements et régions d’outre mer) : Territoires français d’outremer à la fois région et département. Il y en a cinq : La Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, la Réunion et Mayotte COM (Collectivités d’ Outre mer) : Les territoires français d’outre-mer ayant un statut administratif particulier dans la République leur accordant une plus grande autonomie institutionnelle (exemple : la Nouvelle Calédonie, la Polynésie Française…) Handicaps structurels : terme désignant les contraintes géographiques (insularité, éloignement, accessibilité) et économiques (coût de la main d’oeuvre, coût de la vie) freinant le développement économique d’un territoire. Dépendance économique : situation d’un territoire entretenant des liens économiques (commerciaux, financiers) quasi exclusifs avec un seul autre territoire éloigné, généralement sa métropole. Géographie Terminales STMG 32 Chapitre III La présence de la France dans le monde I – Les territoires d’Outre mer A - Une présence héritage de l’histoire La France est présente dans le monde sous différentes formes. Sa longue histoire coloniale explique en grande partie cette présence. 1. Les « poussières d’empire » La France a été, entre le XVI° siècle et le début du XX° siècle une grande puissance coloniale. On peut considérer que les territoires d’outre-mer sont les traces de cet empire. Cela explique également l’importance de la langue et de la culture française dans un grand nombre de pays d’Asie et surtout d’Afrique. 2. Des statuts divers 5 Départements et Régions d’outre-mer (les DROM : Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion et Mayotte) assez autonomes. Des Collectivités d’outre-mer comme la Polynésie ou la NouvelleCalédonie, très autonomes. (COM) D’autres territoires au statut plus diversifié. B – Un avantage stratégique 3 - Des territoires dépendants Ces territoires, dépendants économiquement et socialement de la métropole mais aussi de l’Union Européenne (régions ultrapériphériques RUP). Les inégalités sociales sont importantes et le chômage élevé. Ces territoires sont cependant attractifs car leur richesse (PIB) et leur développement (IDH), mêmes plus bas qu’en métropole sont souvent plus élevés que ceux de leurs voisins : cela crée des flux migratoires souvent mal contrôlés (des Comores vers Mayotte ou vers la Réunion par ex). 4 - De nombreux atouts De plus en plus associés ou en coopération avec leurs voisins proches (par exemple Martinique, Guadeloupe et Guyane sont intégrés à l’association des états de la Caraïbe. Ils permettent à la France de posséder la seconde ZEE derrière les USA. Celle-ci possède de nombreuses ressources naturelles. Le tourisme peut y être une bonne source de revenus. En outre elles ont un avantage sur le plan militaire ou scientifique (Kourou en Guyane). Géographie Terminales STMG 33 Géographie Terminales STMG 34 II – Un rayonnement mondial Par le passé, la France a été une grande puissance industrielle, militaire et coloniale. De ce passé, la France a hérité d’une influence importante dans le monde et peut donc encore être qualifiée de puissance. Mais la mondialisation et l’émergence de nouvelles puissances (les BRICS) viennent remettre en cause son rayonnement international. A - L’économie française dans la mondialisation 1 – Une puissance mondiale La France est encore une puissance économique de rang mondial 6e PIB mondial, 1er pôle touristique mondial (en nombre de touristes étrangers). l’un des pays les plus riches et développés, avec un haut niveau de protection sociale 2 – Une économie très bien intégrée dans la mondialisation Dans son ensemble, l’économie française est très bien intégrée dans la mondialisation : la France est le 3e pays d’accueil des IDE et le 2e investisseur mondial. Paris, ville mondiale, concentre de nombreux sièges de FTN figurant aux premiers rangs mondiaux comme Orange, Areva et Total (énergie), LVMH (luxe), L’Oréal (cosmétiques), Carrefour (grande distribution), etc. 3 – Des limites Mais les entreprises françaises ne résistent pas toutes bien aux effets de la mondialisation. Seules les entreprises les plus innovantes ou les plus spécialisées parviennent à rester compétitives. La perte de compétitivité affecte de nombreuses PME ainsi que des FTN du secteur industriel comme PSA ou Alstom. De plus, depuis 2003, la balance commerciale de la France est déficitaire. B - L’influence géostratégique française et ses limites a) Trois grands atouts géostratégiques La France dispose de trois grands atouts dans les relations internationales : - elle est un des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU avec droit de veto. - elle dispose de l’arme nucléaire - elle dispose du 2e réseau diplomatique mondial. b) Une forte présente militaire La présence militaire française dans le monde est importante : La France dispose de plusieurs bases militaires permanentes à l’étranger (ex : Djibouti) L’armée française intervient dans de nombreux territoires, notamment en Afrique. Géographie Terminales STMG 35 La marine française assure le contrôle de la ZEE française (la 2e la plus vaste au monde) ainsi que la surveillance de points de passage maritimes stratégiques. c) Des limites Cependant le rôle joué par la France a ses limites : La capacité d’intervention militaire de la France est très inférieure à celle des Etats-Unis et les difficultés financières conduisent l’Etat à réduire les dépenses militaires. Par ailleurs, le poids de la France au Conseil de Sécurité de l’ONU est de plus en plus contesté par certaines puissances émergentes (Brésil, Inde). C - Le soft power français et ses limites 1 - Une large influence culturelle La France exerce encore une large influence culturelle dans le monde pour plusieurs raisons : L’excellente réputation de sa gastronomie, de la mode, des produits de luxe… Paris, ville mondiale complète, exerce une forte influence culturelle dans le monde (nombreux musées, grandes universités, siège de l’UNESCO…) La Francophonie permet à la France d’avoir une influence culturelle sur tous les continents, en particulier en Afrique. Des instituts culturels et écoles françaises à l’étranger, diffusent la culture française 2 - Une influence en recul Néanmoins, l’influence culturelle française recule peu à peu. La mondialisation valorise d’autres modèles culturels concurrents, en particuliers ceux venus des pays émergents (culture chinoise, indienne, brésilienne…), - la pratique du français recule peu à peu face à l’anglais, d’autres villes mondiales concurrencent Paris dans le domaine artistique et culturel (New York, Londres, Shanghai…). III – Etude de cas : les engagements militaire, diplomatique et humanitaire de la France A- Les engagements militaires et diplomatiques de la France et leurs limites 1 - Une implication importante Les engagements militaires, diplomatiques et humanitaires sont des éléments contribuant au rayonnement et à l’influence de la France dans le monde. La France, comme le Royaume Uni, est en effet beaucoup plus impliquée que la plupart des pays développés européens dans les questions diplomatiques et militaires. Géographie Terminales STMG 36 Par ailleurs divers acteurs français, publics et privés (ONG, associations, entreprises…), interviennent dans l’aide humanitaire à l’étranger. 3 - Une multiplication des interventions Dans un monde de plus en plus instable, la France conduit des interventions à caractère diplomatique et militaire. Ces interventions se sont même multipliées depuis le début des années 2000, notamment en Afrique (exemples : opération Serval au Mali et opération Sangaris en République Centrafricaine en 2013). Les objectifs de ces interventions sont divers : lutte contre le terrorisme international et la piraterie, protection des civils, défense d’intérêts économiques ou stratégiques, etc. L’armée française intervient dans le cadre d’accords internationaux ou d’accords de défense dans le respect du droit international, c’est-à-dire avec l’autorisation du conseil de sécurité de l’ONU. 3 – Atouts et limites de la diplomatie française a) Présence dans les grandes organisations internationales Dans le domaine diplomatique, la France dispose de deux atouts : - sa présence au Conseil de Sécurité de l’ONU dont elle est membre permanent avec droit de veto, - sa présence au G8 et au G20. b) Une influence pourtant limitée Mais son influence demeure limitée dans le domaine de la diplomatie et de la géostratégie : elle n’est ainsi par parvenue à convaincre la Russie et la Chine de mener une intervention militaire contre le régime syrien de Bachar El Assad (2013). De même, elle n’a que peu de poids dans la résolution de la crise ukrainienne (2014). Et ses interventions militaires lui coûtent cher. Ces limites sont un signe de la perte de puissance de la France. B - Les engagements humanitaires de la France et leurs limites 1 – De nombreux acteurs a) Les acteurs publics l’armée française qui remplit aussi des missions humanitaires d’urgence dans le cadre de ses interventions armées (ex au Mali), la protection civile qui intervient pour secourir les rescapés d’une catastrophe naturelle, l’Etat qui accorde une aide publique au développement à de nombreux pays du Sud, les collectivités territoriales (par exemple par le jumelage d’une commune française avec une commune d’un pays en développement). b) Les acteurs privés des organisations non gouvernementales (ex : Action contre la Faim, Médecins sans frontières, la Croix rouge française, etc.), Géographie Terminales STMG 37 des fondations privées qui dépendent généralement du mécénat d’entreprises (ex : la Fondation de France). 2 - Deux types d’interventions - les actions humanitaires d’urgence en cas de catastrophe (exemples : secours aux victimes du séisme en Haïti en 2010, du typhon aux Philippines en 2013), - les actions humanitaires pour le développement qui s’inscrivent dans la longue durée (alphabétisation, lutte contre les maladies infectieuses, lutte contre la malnutrition, etc.). 3 – Les limites Les Français jouent un rôle important dans cette aide humanitaire mais celle-ci présente des limites - L’Etat français est le 4e contributeur mondial pour l’aide publique au développement, mais il réduit ses dépenses qui s’élèvent à moins de 0,5% du RNB en 2013, - Les ONG voient leurs subventions baisser, et doivent de plus en plus faire appel aux dons de particuliers pour maintenir ou développer leur capacité d’intervention. 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