2013 : une économie mondiale en
manque de dynamisme
ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL
BILAN ÉCONOMIQUE ET SOCIAL 2013 Comité d’expansion économique de Maine-et-Loire
3
en % Moyenne
1995-2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013*
Monde 3,6 4,7 5,2 5,3 2,7 -0,4 5,2 3,9 3,2 3,0
Pays avancés 2,8 2,8 3,0 2,7 0,1 -3,4 3,0 1,7 1,5 1,2
Zone euro 2,2 1,7 3,2 3,0 0,4 -4,4 2,0 1,5 -0,6 -0,4
Pays émergents 4,9 7,3 8,3 8,7 5,8 3,1 7,5 6,2 4,9 4,5
Source : FMI. *2013 Projections.
EN 2013, LA CROISSANCE MONDIALE EST
RESTÉE FAIBLE : le PIB, hors évolution de
linfl ation, a progressé de 3 %. Entre 1995
et 2007, la hausse était plutôt de lordre
de 4,7 % par an.
L’économie mondiale semble désormais
dans une phase de transition : si les
pays en développement réalisent
encore la majeure partie de la
croissance mondiale, la tendance est
au ralentissement chez de nombreux
émergents (Chine, Inde, Pologne, Russie,
Mexique).
En Chine, basculer vers un modèle de
croissance plus équilibré et surtout plus
durable semble désormais impératif :
une économie reposant un peu moins
sur linvestissement public ou étranger et
un peu plus sur la consommation privée.
De leurs côtés, l’Inde, le Brésil et la Russie
sou rent d’un ralentissement structurel
de leur croissance qui s’explique par un
abaissement très fort de linvestissement.
Ces pays manquent de main-dœuvre
quali ée, leurs infrastructures sont
insu santes et le climat des a aires
y est dégradé (corruption, mauvaise
protection du droit de la propriété).
Ces éléments limitent les volontés des
investisseurs.
A lopposé, dans les pays avancés, si les
niveaux de croissance demeurent trop
faibles, la conjoncture s’améliore depuis
la fi n de lannée 2013 : Canada, Etats-
Unis, Royaume-Uni... Aux États-Unis, la
croissance du PIB a atteint un rythme
annuel de 4,1 % au troisième trimestre
contre 2,5 % au deuxième trimestre et
seulement 1,1 % au premier.
En 2013, la Zone euro reste la lanterne
rouge de léconomie mondiale avec
une économie une fois encore en
récession (-0,4 %).
Ainsi, en 2013, la reprise se poursuit mais
le rythme est très lent et les di cultés de
léconomie mondiale continuent davoir
un impact sur la situation de l’emploi :
en 2013, le chômage a progressé de
5 millions de personnes. Aujourdhui,
près de 202 millions de personnes sont à
la recherche dun emploi dans le monde.
plus de 6%
de 2,9% à 6%
de 1,2% à 2,9%
de 0 à 1,2%
récession
Croissance du PIB entre 2012 et 2013, hors inflation
N
0 3 000 km1 500
En 2013, seuls 14 pays ont été
en récession dans le monde.
Ces derniers se localisent
principalement en Europe:
10pays dont la Grèce, l’Italie,
le Portugal, les Pays-Bas,
l’Espagne...
En 2013, les zones de forte
croissance se trouvent
principalement en Asie. A
l’inverse, la quasi-totalité des
pays européens a chent une
croissance plus faible que celle
de la moyenne des pays avancés
(1,2%).
CROISSANCE DU PIB DANS LE MONDE en 2013
ÉVOLUTION DU PIB DANS LE MONDE depuis 1995
Comité d’expansion économique de Maine-et-Loire BILAN ÉCONOMIQUE ET SOCIAL 2013
4
En 2013, le PIB progresse de 0,3 % en
France...
L’investissement des entreprises et des
ménages orienté à la baisse.
DEPUIS TROIS ANS MAINTENANT,
LE PIB DE LÉCONOMIE FRANÇAISE
CONNAÎT UNE ÉVOLUTION EN
DENTS DE SCIE. Sans basculer
dans la récession, le rythme
de croissance du PIB n’arrive
pas à maintenir une tendance
clairement orientée à la hausse.
Au fi nal, pour 2013, la
croissance française atteint
0,3 %, à peine moins que
notre voisin d’outre-Rhin
(0,4 %).
Pour autant, en 2013, la
reprise reste bien atypique
car elle est incomplète : sans
consommation des ménages
et sans investissement
logement, il devient di cile
denclencher un cercle
vertueux de croissance. Dès
lors, cette dernière pourrait
encore rester inférieure ou
proche de 1 % en 2014 et
limiter le potentiel de création
demplois dans notre pays.
ÉVOLUTION DU PIB EN FRANCE par rapport au
trimestre précédent
2011_T1
2011_T2
2011_T3
2011_T4
2012_T1
2012_T2
2012_T3
2012_T4
2013_T1
2013_T2
2013_T3
2013_T4
données cvs-cjo, en %
Source : Insee.
1,1
-0,1
0,3
0,1
0
-0,3
0,2
-0,2
0
0,6
0
0,3
ÉVOLUTION DES PRINCIPALES COMPOSANTES
du PIB en France
Consommation des ménages
Consommation des
administrations publiques
Investissement des entreprises
Investissement des ménages
Importations
Exportations
Évolution 2012-2013, données cvs-cjo.
Source : Insee.
en %
+0,6
+0,8
-3,8
-2,3
+1,7
+0,4
En 2013, linvestissement a
nettement reculé, pour les
entreprises comme pour
les ménages, en particulier
dans le logement. La
consommation des ménages
et des administrations
publiques en biens et
services et les exportations
nous ont tout juste permis
déviter encore une année de
stagnation.
Au-delà des chi res de
l’ensemble de l’année 2013,
le phénomène le plus
intéressant réside plutôt dans
les évolutions du dernier
trimestre de lannée qui
semblent montrer enfi n une
amélioration de la conjoncture
économique. En e et, sur ce
dernier trimestre de 2013 :
- la consommation des
ménages a rebondi de 0,5 % ;
- l’investissement des
entreprises est reparti à
la hausse (+0,9 %) pour
la première fois depuis
7 trimestres consécutifs ;
- les exportations ont
progressé plus vite (+1,2 %)
que les importations (+0,5 %).
... Mais il retrouve «enfi n» son niveau
d’avant-crise.
FIN 2013, LA FRANCE A
ENFIN RETROUVÉ SON NIVEAU
DE RICHESSE DAVANT-CRISE.
Six longues années ont
donc été nécessaires pour
e acer les pertes de la
crise.
Pour mémoire, lors de la
récession de 1975, il navait
su t que de six trimestres
pour que l’Hexagone
retrouve son niveau
dactivité initial et lors de la
récession de 1993 de neuf
trimestres.
Ces éléments renforcent le
caractère exceptionnel de
la crise actuelle.
430 000
435 000
440 000
445 000
450 000
455 000
460 000
2007_1
2007_3
2008_1
2008_3
2009_1
2009_3
2010_1
2010_3
2011_1
2011_3
2012_1
2012_3
2013_1
2013_4
PIB en euros de l’année précédente, données cvs-cjo
Source : Insee.
Au 4e trimestre 2013, le PIB dépasse
enfin le niveau du 1er trimestre 2008
PIB TRIMESTRIEL en France
Une croissance de léconomie français
e
ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL
BILAN ÉCONOMIQUE ET SOCIAL 2013 Comité d’expansion économique de Maine-et-Loire
5
Une année de stagnation de la consom-
mation en biens des ménages.
APRÈS UN RECUL DE 0,5 % EN
2012, LA CONSOMMATION DES
MÉNAGES FRANÇAIS EN BIENS
SEST STABILISÉE : +0,1 % sur
lensemble de l’année 2013
grâce à la belle progression
du 4e trimestre (+0,8 %) qui
a permis de compenser
en partie latonie du début
d’année.
Attention cependant car cette
embellie de la consommation
ne pourrait être que
temporaire. En e et, si les
dépenses ont bien résisté,
c’est notamment parce que
les achats d’automobiles ont
été avancés en fi n dannée,
en prévision du durcissement
annoncé de la fi scalité sur le
malus et du relèvement du
taux de TVA dès le 1er janvier
2014.
Ainsi, sur l’ensemble de
lannée 2013, les achats
dautomobiles et de textile-
habillement sont en repli,
comme en 2012. Dans le
contexte économique actuel,
ces achats ne sont pas
prioritaires. L’alimentaire en
revanche se maintient, ce qui
peut s’expliquer par un regain
dattention des ménages à la
qualité de leur alimentation.
Cette année encore, les
dépenses en équipement
du logement sont en
progression : lintérêt des
consommateurs pour les
produits électroniques et
informatiques (smartphones,
tablettes…) se maintient.
A lopposé, les dépenses en
meubles sont plutôt orientées
à la baisse car elles pâtissent
aussi du recul du marché
de limmobilier : moins de
construction de logements,
c’est aussi moins de besoins
en nouveaux meubles,
cuisines équipées…
CONSOMMATION DES MÉNAGES EN FRANCE
évolution 2013/2012 hors infl ation
+0,1
-3,0
-2,1
0,0
+0,7
+1,0
+1,4
+3,2
Total
Automobile
Textile & cuir
Alimentaire
Autres biens fabriqués
Autres bien durables
Énergie
Équipement du logement
en %
Source : Insee.
en dents de scie
FOCUS
30,7 30,8
30,1
30,4 30,6 30,5
30,9
31,7 31,5
29,1
30,0
29,1
28,3 28,0
2008
2009
2010
2011
2012
2013*
en %
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
* Moyenne des 3 premiers trimestres
Source : Insee.
TAUX DE MARGE des entreprises françaises
EN 2013, LE TAUX DE MARGE
DES ENTREPRISES ATTEINT UN
MINIMUM HISTORIQUE, estimé
en moyenne à 28 % pour
les 3 premiers trimestres de
l’année.
Dans lindustrie où les
marges bénéfi ciaires sont
généralement plus faibles
que dans les services ou la
construction, le redressement
des marges sera sans doute
long et délicat. Il passera par
un repositionnement vers le
haut de gamme qui permettra
aux entreprises de retrouver
le pouvoir dimposer les prix
de vente de leur produits,
pouvoir que certaines
entreprises ont aujourdhui en
partie perdu.
Cependant, dans lindustrie
manufacturière, où les coûts
xes sont importants, le seul
redémarrage d’un niveau
de demande satisfaisant
peut su re à améliorer les
comptes dès lors que le taux
d’utilisation des capacités
de production s’accroît. Or,
aujourd’hui, il reste très faible
dans lindustrie française :
80 % en janvier 2014.
Le taux de marge des entreprises est au plus bas
depuis 1985 !
1 / 40 100%
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