b EPIDÉMIOLOGIE TRANSMISSION ■ Présente Espèces sensibles Les espèces sensibles sont : chinchilla, porc, lièvre, bovin, le petit ruminant, carnivores, oiseaux, le primate non humain et l’homme. Réservoir Le réservoir principal de souches pathogènes pour l’homme est le porc. Le porc ne développe pas de signes cliniques mais ils hébergent Yersinia enterocolitica dans la gorge et ils excrètent les germes dans leurs selles. Répartition géographique Source de contamination Les souches de Yersinia enterocolitica sont présentes dans l’environnement, notamment dans les eaux de surface, dans les aliments d’origine animale et végétale et dans le tube digestif de diverses espèces animales (porcs, bovins, ovins, caprins, chiens, chats, renards, porcs-épics, chinchillas, lagomorphes, rongeurs et volailles). – Par contact direct. D’autres espèces animales comme les chiens, les chats, les bovins et les moutons peuvent également constituer des réservoirs de souches pathogènes. Le portage par ces diverses espèces animales conduit à une pollution de l’eau, du sol et des végétaux. Maladie cosmopolite : Amérique du nord, Europe, Afrique et Australie. Cependant la distribution des sérovars est variable. MALADIE MALADIE Modes de contamination – Par voie digestive après ingestion d’aliments et d’eau contaminés. C H E Z L ’A N I M A L Description de la maladie Diagnostic Chez l’animal, les infections ont été décrites chez plusieurs espèces : Bactériologique Coproculture – Chez le chinchilla, la maladie s’exprime par une anorexie, un amaigrissement progressif, un état subfébrile et l’animal meurt après un temps d’évolution variable. L’autopsie met en évidence des foyers de nécrose sur le foie, la rate, les poumons et le tube digestif. – Le lièvre présente des entérites et des lésions gastro-intestinales qui peuvent être mises en évidence le plus souvent de manière fortuite, sur des cadavres trouvés dans la nature. – Les ovins et caprins (surtout les plus jeunes) peuvent présenter des diarrhées, de l’amaigrissement et un mauvais état général. De petit abcès, souvent caractéristiques des yersinioses, sont visibles dans la muqueuse intestinale. Des avortements tardifs chez la brebis et la vache ont été décrits Sérologique la recherche d’anticorps par agglutination pour mettre en évidence des anti-O et anti-H. Il est important de noter qu’il existe des communautés antigéniques entre Yersinia enterocolitica et O:9 et Brucella abortus si bien que chez l’homme et chez l’animal, les sérums des sujets infectés par Yersinia enterocolitica donnent ou peuvent donner une réponse positive vis à vis des test utilisés dans le diagnostic ou le dépistage des brucelloses. Traitement L’antibiothérapie : Streptomycine ou Tétracyclines. – Les carnivores domestiques : peuvent héberger des sérovars pathogènes pour l’homme. Des cas de gastro-entérites ont été décrits chez les chiots et les animaux malades semblent susceptibles de transmettre l’infection à l’homme et tout particulièrement aux enfants. CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE C H E Z L ’H O M M E Description de la maladie Chez l’homme, Yersinia enterocolitica entraîne des gastro-entérites fébriles et chez l’adulte des septicémies, des adénites et des polyarthrites. La gastro-entérite est parfois suivie de séquelles rhumatoïdes inflammatoires. L’incubation peut-être de 1 à 11 jours, mais en moyenne de 24 à 48 heures. On distingue les formes cliniques suivantes : – Les formes entéritiques ou entérocolitiques : elles sont dominées par la diarrhée (2/3 des cas), liquide ou pâteuse ou purulente, rarement sanguinolente mais toujours malodorante. Le nombre de selles émises par jour varie de quelques unes à une quinzaines ou plus (réhydratation alors nécessaire). L’abdomen est sensible et gargouillant, douleurs abdominales diffuses, vomissements, nausées atteinte de l’état général, forte fièvre (39 à 40°C) pendant quelques jours puis vers 38°C durant plusieurs semaines, maux de tête. – La douleur (syndromes aigus) de la fosse iliaque droite ou abdominale. L’ensemble de la maladie dure 2 à 3 semaines jusqu’à plusieurs mois. Diagnostic Diagnostic différentiel à faire avec la pseudotuberculose (bacille de Malassez et Vignal) Bactériologique Coproculture : attention la bactérie disparait dans les selles en trois jours. Sérologie Par séro-agglutination. I n f e c t i o n l i é e à Ye r s i n i a e n t e ro c o l i t i c a b Traitement Les souches Yersinia enterocolitica sont résistantes à la céfalotine, à l’ampicilline. En revanche, elles sont généralement sensibles aux céphalosporines de troisième génération, à l’imipénème, à l’aztréonam, à la gentamicine, à la streptomycine, au chloramphénicol, à la ciprofloxacine et aux tétracyclines. – Autres formes abdominales : adénite mésentérique et iléite terminale. – Autres complications : arthrites, érythème noueux, de rares formes septicémiques survenant sur des terrains particuliers : immunodéficience, cirrhose, hémochromatoses, diabète, insuffisance rénale au stade d’hémodialyse et dans toutes les situations où il y a une surcharge en fer. Prévention : voir au dos de la fiche CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE BREF Cette infection, assez répandue et saisonnière, revet une importance croissante. Elle concerne la plupart des espèces animales. Elle peut rester silencieuse (portage latent) ou présenter des manifestations cliniques le plus souvent dans la sphère digestive. Cette maladie est considérée plus comme une maladie commune à l’homme et à l’animal que comme une véritable zoonose. Le réservoir commun est le milieu extérieur (sol, eau, végétaux). AGENT 1 – Classification : Classe : Gammaproteobacteria Ordre : Entérobacteriales Famille : Enterobacteriaceae Genre :Yersinia Espèce : enterocolitica On compte 34 sérotypes. Les sérotypes O:3, O:9 et O:5,27 sont les plus adaptés à l’espèce humaine. Le sérotype O:8 est caractérisé par une forte virulence et le plus fréquemment responsable de la maladie en Amérique du nord. 2 – Morphologie : bacille GRAM négatif dont la mobilité dépend de la température (immobile à 37°C et mobile à 25°C). 3 – Culture : Yersinia n’est pas exigeante, de plus elle se multiplie aux températures de réfrigération (psychrotrophe). Le pH optimum de croissance est proche de la neutralité. Le pH minimum est égal à 4,0 et le maximum est égal à 10,0. La bactérie peut aussi survivre 48 heures à pH de 3,6 ainsi que dans des conditions alcalines (pH 10 à 12). Yersinia enterocolitica peut se développer à des températures allant de 0°C à 42°C. La température optimale de croissance est de 29°C, alors qu’à 37°C cette bactérie est exigeante en facteurs de croissance. La réfrigération ralentit la multiplication, mais elle ne l’inhibe pas complètement. La culture est obtenue sur des milieux destinés à la culture des entérobactéries. La croissance est souvent plus lente que celle de la majorité des entérobactéries. 4 – Sensibilité : Les souches Yersinia enterocolitica peuvent produire des bêta-lactamases ce qui les rend pratiquement toujours résistantes à la céfalotine, à l’ampicilline, à la ticarcilline et à la pipéracilline. En revanche, elles sont généralement sensibles aux céphalosporines de troisième génération, à l’imipénème, à l’aztréonam, au latamoxef, à la gentamicine, à la streptomycine, au chloramphénicol, à la ciprofloxacine et aux tétracyclines. L’association sulfaméthoxazole – triméthoprime est active in vitro mais a peu d’efficacité in vivo. 5 – Pathogénie : Après une inoculation d’une souche virulente par voie orale à la souris, la plupart des bactéries demeurent dans la lumière intestinale et une minorité d’entre elles adhèrent à la muqueuse sans prédilection pour un type cellulaire. Par contre, l’invasion ne concerne, presque exclusivement que les cellules M de l’épithélium des plaques de Peyer. Après pénétration de l’épithélium, les bactéries traversent la membrane basale du dôme des plaques de Peyer et elles se multiplient dans le tissu lymphoïde annexé à la muqueuse et dans la lamina propria où elles sont responsables de la formation de micro-abcès. Par les voies lymphatiques Y. enterocolitica gagne les nœuds lymphatiques mésentériques. Eventuellement, les bactéries peuvent se disséminer par voie sanguine et coloniser d’autres organes comme le foie et la rate dans lesquels elles se localisent préférentiellement dans le tissu lymphoïde. Y. enterocolitica peut résister à la phagocytose ce qui permet de qualifier cette bactérie de parasite intracellulaire facultatif. Toutefois, les examens histologiques montrent que la majorité des bactéries sont en position extracellulaire. CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE porcs, chiens, chats, bovins, moutons, volailles, homme, milieu extérieur I n f e c t i o n l i é e à Ye r s i n i a e n t e ro c o l i t i c a EN I n f e c t i o n l i é e à Ye r s i n i a e n t e ro c o l i t i c a b porcs, chiens, chats, bovins, moutons, volailles, homme, milieu extérieur PRÉVENTION Chez l’animal Principales références La prophylaxie sanitaire est rendue difficile compte tenu de la fréquence du portage latent. – J.P. EUZÉBY : Dictionnaire de Bactériologie Vétérinaire : http://www.bacterio.cict.fr Chez l’homme – Center for Disease Control and Prevention : http://www.cdc.gov Aucune prophylaxie médicale ; recommandations hygiéniques classiques. – Biologie et Recherche 123bio.net : http://www.123bio.net/index.html CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE – ACHA P.N. ; SZYFRES B. : Zoonoses et maladies transmissibles communes à l’homme et aux animaux. Office International des Epizooties 1982 – PILLY E. : Maladies infectieuses et tropicales - 19e édition 2004.