MALADIE CHEZ LANIMAL
Description de la maladie
Chez l’animal, les infections ont été décrites chez
plusieurs espèces :
– Chez le chinchilla, la maladie s’exprime par une
anorexie, un amaigrissement progressif, un état sub-
fébrile et l’animal meurt après un temps d’évolution
variable.
L’autopsie met en évidence des foyers de nécrose sur
le foie, la rate, les poumons et le tube digestif.
– Le lièvre présente des entérites et des lésions
gastro-intestinales qui peuvent être mises en
évidence le plus souvent de manière fortuite,
sur des cadavres trouvés dans la nature.
– Les ovins et caprins (surtout les plus jeunes)
peuvent présenter des diarrhées, de l’amaigrissement
et un mauvais état général. De petit abcès, souvent
caractéristiques des yersinioses, sont visibles dans la
muqueuse intestinale.
Des avortements tardifs chez la brebis et la vache ont
été décrits
– Les carnivores domestiques : peuvent héberger
des sérovars pathogènes pour l’homme. Des cas de
gastro-entérites ont été décrits chez les chiots et les
animaux malades semblent susceptibles de
transmettre l’infection à l’homme et tout
particulièrement aux enfants.
Diagnostic
Bactériologique
Coproculture
Sérologique
la recherche d’anticorps par agglutination pour
mettre en évidence des anti-O et anti-H.
Il est important de noter qu’il existe des
communautés antigéniques entre Yersinia enterocolitica
et O:9 et Brucella abortus si bien que chez l’homme et
chez l’animal, les sérums des sujets infectés par
Yersinia enterocolitica donnent ou peuvent donner une
réponse positive vis à vis des test utilisés dans le
diagnostic ou le dépistage des brucelloses.
Traitement
L’antibiothérapie : Streptomycine ou Tétracyclines.
TRANSMISSION
Source de contamination
Les souches de Yersinia enterocolitica sont présentes
dans l’environnement, notamment dans les eaux de
surface, dans les aliments d’origine animale et
végétale et dans le tube digestif de diverses espèces
animales (porcs, bovins, ovins, caprins, chiens, chats,
renards, porcs-épics, chinchillas, lagomorphes,
rongeurs et volailles).
Modes de contamination
– Par voie digestive après ingestion d’aliments et
d’eau contaminés.
– Par contact direct.
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CENTRE NATIONAL
DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
CENTRE NATIONAL
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MALADIE CHEZ L’H OMME
Infection liée à Yersinia enterocolitica
Description de la maladie
Chez l’homme, Yersinia enterocolitica entraîne des
gastro-entérites fébriles et chez l’adulte des
septicémies, des adénites et des polyarthrites. La
gastro-entérite est parfois suivie de séquelles
rhumatoïdes inflammatoires.
L’incubation peut-être de 1 à 11 jours, mais en
moyenne de 24 à 48 heures. On distingue les formes
cliniques suivantes :
– Les formes entéritiques ou entérocolitiques : elles
sont dominées par la diarrhée (2/3 des cas), liquide
ou pâteuse ou purulente, rarement sanguinolente
mais toujours malodorante. Le nombre de selles
émises par jour varie de quelques unes à une
quinzaines ou plus (réhydratation alors nécessaire).
L’abdomen est sensible et gargouillant, douleurs
abdominales diffuses, vomissements, nausées
atteinte de l’état général, forte fièvre (39 à 40°C)
pendant quelques jours puis vers 38°C durant
plusieurs semaines, maux de tête.
– La douleur (syndromes aigus) de la fosse iliaque
droite ou abdominale.
– Autres formes abdominales : adénite mésentérique
et iléite terminale.
– Autres complications : arthrites, érythème noueux,
de rares formes septicémiques survenant sur des
terrains particuliers : immunodéficience, cirrhose,
hémochromatoses, diabète, insuffisance rénale au
stade d’hémodialyse et dans toutes les situations où
il y a une surcharge en fer.
L’ensemble de la maladie dure 2 à 3 semaines jusqu’à
plusieurs mois.
Diagnostic
Diagnostic différentiel à faire avec la
pseudotuberculose (bacille de Malassez et Vignal)
Bactériologique
Coproculture : attention la bactérie disparait dans les
selles en trois jours.
Sérologie
Par séro-agglutination.
Traitement
Les souches Yersinia enterocolitica sont résistantes à la
céfalotine, à l’ampicilline. En revanche, elles sont
généralement sensibles aux céphalosporines de
troisième génération, à l’imipénème, à l’aztréonam,
à la gentamicine, à la streptomycine, au
chloramphénicol, à la ciprofloxacine et aux
tétracyclines.
EPIDÉMIOLOGIE
Répartition géographique
Maladie cosmopolite : Amérique du nord, Europe,
Afrique et Australie. Cependant la distribution des
sérovars est variable.
Espèces sensibles
Les espèces sensibles sont : chinchilla, porc, lièvre,
bovin, le petit ruminant, carnivores, oiseaux, le
primate non humain et l’homme.
Réservoir
Le réservoir principal de souches pathogènes pour
l’homme est le porc. Le porc ne développe pas de
signes cliniques mais ils hébergent Yersinia enterocolitica
dans la gorge et ils excrètent les germes dans leurs
selles.
D’autres espèces animales comme les chiens, les
chats, les bovins et les moutons peuvent également
constituer des réservoirs de souches pathogènes. Le
portage par ces diverses espèces animales conduit à
une pollution de l’eau, du sol et des végétaux.
Présente
Prévention :
voir au dos de la fiche
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AGENT
Infection liée à Yersinia enterocolitica
Infection liée à Yersinia enterocolitica
1 – Classification :
Classe : Gammaproteobacteria
Ordre : Entérobacteriales
Famille : Enterobacteriaceae
Genre :Yersinia
Espèce : enterocolitica
On compte 34 sérotypes. Les sérotypes O:3, O:9 et
O:5,27 sont les plus adaptés à l’espèce humaine. Le
sérotype O:8 est caractérisé par une forte virulence et
le plus fréquemment responsable de la maladie en
Amérique du nord.
2 – Morphologie : bacille GRAM négatif dont la
mobilité dépend de la température (immobile à 37°C
et mobile à 25°C).
3 – Culture : Yersinia n’est pas exigeante, de plus elle
se multiplie aux températures de réfrigération
(psychrotrophe). Le pH optimum de croissance est
proche de la neutralité. Le pH minimum est égal à 4,0
et le maximum est égal à 10,0. La bactérie peut aussi
survivre 48 heures à pH de 3,6 ainsi que dans des
conditions alcalines (pH 10 à 12).
Yersinia enterocolitica peut se développer à des
températures allant de 0°C à 42°C. La température
optimale de croissance est de 29°C, alors qu’à 37°C
cette bactérie est exigeante en facteurs de croissance.
La réfrigération ralentit la multiplication, mais elle ne
l’inhibe pas complètement.
La culture est obtenue sur des milieux destinés à la
culture des entérobactéries. La croissance est souvent
plus lente que celle de la majorité des entérobactéries.
4 – Sensibilité : Les souches Yersinia enterocolitica
peuvent produire des bêta-lactamases ce qui les rend
pratiquement toujours résistantes à la céfalotine, à
l’ampicilline, à la ticarcilline et à la pipéracilline.
En revanche, elles sont généralement sensibles aux
céphalosporines de troisième génération, à
l’imipénème, à l’aztréonam, au latamoxef, à la
gentamicine, à la streptomycine, au chloramphénicol,
à la ciprofloxacine et aux tétracyclines. L’association
sulfaméthoxazole – triméthoprime est active in vitro
mais a peu d’efficacité in vivo.
5 – Pathogénie : Après une inoculation d’une souche
virulente par voie orale à la souris, la plupart des
bactéries demeurent dans la lumière intestinale et
une minorité d’entre elles adhèrent à la muqueuse
sans prédilection pour un type cellulaire. Par contre,
l’invasion ne concerne, presque exclusivement que
les cellules M de l’épithélium des plaques de Peyer.
Après pénétration de l’épithélium, les bactéries
traversent la membrane basale du dôme des plaques
de Peyer et elles se multiplient dans le tissu
lymphoïde annexé à la muqueuse et dans la lamina
propria où elles sont responsables de la formation de
micro-abcès. Par les voies lymphatiques Y. enterocolitica
gagne les nœuds lymphatiques mésentériques.
Eventuellement, les bactéries peuvent se disséminer
par voie sanguine et coloniser d’autres organes
comme le foie et la rate dans lesquels elles se
localisent préférentiellement dans le tissu lymphoïde.
Y. enterocolitica peut résister à la phagocytose ce qui
permet de qualifier cette bactérie de parasite
intracellulaire facultatif. Toutefois, les examens
histologiques montrent que la majorité des bactéries
sont en position extracellulaire.
EN BREF
Cette infection, assez
répandue et saisonnière, revet
une importance croissante.
Elle concerne la plupart des
espèces animales. Elle peut
rester silencieuse (portage
latent) ou présenter des
manifestations cliniques le
plus souvent dans la sphère
digestive.
Cette maladie est considérée
plus comme une maladie
commune à l’homme et à
l’animal que comme une
véritable zoonose. Le réservoir
commun est le milieu
extérieur (sol, eau, végétaux).
PRÉVENTION
Chez l’animal
La prophylaxie sanitaire est
rendue difficile compte tenu de la
fréquence du portage latent.
Chez l’homme
Aucune prophylaxie médicale ;
recommandations hygiéniques
classiques.
Principales références
– J.P. EUZÉBY : Dictionnaire de
Bactériologie Vétérinaire :
http://www.bacterio.cict.fr
– Center for Disease Control and
Prevention : http://www.cdc.gov
– Biologie et Recherche 123bio.net :
http://www.123bio.net/index.html
– ACHA P.N. ; SZYFRES B. :
Zoonoses et maladies
transmissibles communes à
l’homme et aux animaux. Office
International des Epizooties 1982
– PILLY E. : Maladies infectieuses
et tropicales - 19e édition 2004.
porcs, chiens,
chats, bovins,
moutons,
volailles, homme,
milieu extérieur
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