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moins une entreprise. Plus du tiers de ces projets relevaient de la catégorie « services ». La
répartition par département est la suivante :
• Ingénierie /procédés/ sécurité : 85 % partenarial
• Énergie durable et environnement : 82 % partenarial
• STIC / Nanotechnologies : 74 % partenarial
• Biologie / santé : 30 % partenarial
• Écosystème et développement durable : 20 % partenarial
• Non thématique : 4 % partenarial
• Sciences Humaines et Sociales : pas de partenaire entreprise
Le programme non thématique est ouvert aux entreprises mais elles ne représentent que 4 % des
projets. Il n’est pas réservé à la recherche publique et les entreprises peuvent présenter des projets,
a souligné Madame Lecourtier.
Enfin, Madame Lecourtier a rappelé les objectifs du colloque. Il s’agit pour l’ANR de mieux connaître
les besoins des entreprises et de réfléchir aux besoins de recherche associés aux nouveaux modèles
de croissance économique intégrant développement durable et globalisation, et aux nouveaux défis
industriels et ruptures induites « par » et « dans » les activités de service.
2. Grand témoin : Daniel Cohen
Daniel Cohen, est professeur d'économie à l'École normale supérieure à Paris I, et à l'École d'économie
de Paris (directeur du Centre pour la recherche économique et ses applications (CEPREMAP). Il est
notamment membre du Conseil d’analyse économique (CAE) auprès du Premier ministre, et conseiller
scientifique auprès du Centre de développement de l’OCDE.
« Trois entrées sont possibles pour comprendre le type d’économie, les mécanismes de croissance et
le monde dans lequel nous vivons.
Notons tout d’abord – et c’est la première entrée - que depuis le début des années 80, l’esprit du
capitalisme a changé. On est donc passé d’un capitalisme de type managérial à un capitalisme
actionnarial. C’est ce nouveau capitalisme financier qui, pour l’essentiel, commande aujourd’hui
l’organisation et l’économie de la planète. Les bourses définissent en amont les stratégies des
grandes entreprises et, en aval, les rapports avec les sous-traitants qui dépendent d’elles.
Dans les années 1920, un capitalisme managérial a émergé, faisant suite au capitalisme familial. Ce
capitalisme managérial a perduré jusqu’aux années 1980, mais néanmoins, dès 1939, Schumpeter
prédisait sa fin. Il estimait que le capitalisme était conduit à s’autodétruire en raison de son succès et
des transformations inhérentes à son fonctionnement ; il prédisait une bureaucratisation du
capitalisme. Dans un livre célèbre, « Le Nouvel État Industriel », Galbraith parle également de
bureaucratisation d’ensemble de l’économie, illustrée par l’image pleine d’humour qu’il donne d’un
conseil d’administration : on y voit le PDG entouré de tous ses amis - lui-même d’ailleurs siège dans
des conseils d’administration – tandis qu’au fond de la salle, les représentants des actionnaires n’ont
pas voix au chapitre quant à la marche de l’entreprise, et n’ont d’autre alternative que d’aller investir
ailleurs s’ils sont mécontents.
Le krach boursier de 1929 et la Grande Dépression qui s’ensuit ont discrédité la Bourse, aussi bien
économiquement que moralement. Durant les années d'après guerre, elle ne donnait quasiment plus