RACINES septembre 2009
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En Vendée et en Anjou, on
barre
la porte, on
since
,
et on n'enfond pas son jardin quand il mouille… Voyage instructif
en compagnie de Pierre Rézeau, le spécialiste des langues régionales,
autour des mots du patois ou du français passés dans le langage courant.
Nous avons des
manières de par-
ler très diverses
selon les régions
de France. Qu'en
est-il dans l’Ouest
et plus particuliè-
rement des patois
vendéen, poitevin
et saintongeais ?
Il y a deux choses
à bien distinguer : la
variété du français à travers
l'Hexagone, souvent plus importante
qu'on ne le pense. Et dans le monde,
au Québec, en Belgique, en Suisse
Romande, en Afrique. C'est souvent
un français “passé sous silence”, car
tous nos dictionnaires ne peuvent pas
répertorier toutes les particularités
régionales.
Et puis en France, on a la pré-
sence des patois, des dialectes, “du
parlanjhe” dans le langage des mili-
tants. En gros, au nord de la Loire,
on les trouve assez proches du fran-
çais standard (donc de la langue
d'Oil), et au sud de la Loire, ils sont
constitués, d'une manière générale,
de l'occitan, mais dans ses variétés
beaucoup plus éloignées du français
parisien.
Concrètement, dans nos régions
des Pays de la Loire et du Poitou-
Charentes, les patois sont encore
plus ou moins parlés, car c'est sou-
vent un phénomène lié à la mémoire
des générations qui les ont pratiqués.
Il y a tout de même de petites
régions”, et le marais vendéen en
est une, où le patois maraîchin est
encore assez vivant. Il suffit d'aller
au marché de Challans, pour
l'entendre.
Le français vient-il du patois,
ou le patois du français ?
Les gens distinguent souvent ce
qui est français de ce qui est patois.
Tout ce qui n'est pas du “bon” fran-
çais ou du français du dictionnaire,
Propos recueillis par Christine Grandin
(photos Pierre Rézeau : extraites du livre La Vendée au fil des mots)
Au fil des mots
de patois et de français
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Pierre Rézeau,
auteur de
La Vendée
au fil des mots
(Éditions
Centre vendéen de
recherches historiques).
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on va dire que c'est du patois. C'est
aller un peu vite. La même personne,
en Vendée ou dans les Deux-Sèvres,
se promènera dans sa langue : de
temps en temps, elle parlera fran-
çais, et de temps à autre, patois.
Entre les mots français d'une
région et ceux du patois, il y a eu,
bien sûr, des rencontres, des
échanges. Ils vont souvent du fran-
çais au patois. C'est-à-dire que le
patois emprunte beaucoup au fran-
çais. Et les patois, poitevin, sainton-
geais, qui n'ont pas de très
grandes différences, sont
encore assez vivants. Et même
si chaque clocher a son accent,
le lexique et la syntaxe sont très
largement partagés.
Pour résumer, le paysage lin-
guistique de notre région, n'est
ni moins riche ni plus riche
qu'ailleurs, mais il est varié,
avec un français qui s'y parle
selon des modalités propres à
la région. Et puis il y aussi sou-
vent des interférences avec ce
qui reste du patois qui a encore
une petite place dans ce pay-
sage. Et souvent une place
encore plus importante dans
l'esprit et dans le cœur des
gens. Parce que la langue est
considérée comme un élément
identitaire très fort.
Donc, c'est toujours la
logique ou les tournures
dont tout le monde se sert, qui
finissent par l'emporter dans le
langage usuel ?
Oui, par exemple, “il mouille à
plein temps” pour dire qu'il pleut très
fort, quand on est dans la région,
c'est une expression indéracinable.
“On est rendu”, pour dire que l'on
est arrivé, on l'entend aussi encore
un peu partout en France, mais en
Vendée c'est très courant. Le
ramasse-bourrier” (la pelle du balai)
n'est pas un mot propre à la Vendée,
puisqu'on le dit aussi en Pays nan-
tais et dans les Deux-Sèvres. La
“since” pour la serpillère, une
“poche” pour dire un sac en papier
ou en plastique dans lequel on met
les commissions. Ce sont des mots
usuels… qui font partie du quotidien
des gens. Et la personne qui les emploie
a bien conscience de parler le français.
La “since”, c'est français depuis…
sept siècles. Mais comme ce n'est pas
dans les dictionnaires… !
Et puis bien sûr, la mogette (ou
mojette), qui n'est pas un mot origi-
naire de notre région, mais de la
langue d'Oc, du Sud-Ouest de la
France qui est remonté jusqu'à la
Loire. Et qui, lui, est un mot réperto-
rié dans Le Petit Robert depuis 2004.
Dans votre livre, vous don-
nez une définition historique
des mots, avec une explication
sur leur lieu d'origine et leur
terroir. Pourquoi ?
Quand on étudie un mot, on ne
peut pas l'isoler de la langue habi-
tuelle et aussi du langage historique.
On comprendra beaucoup mieux ce
qu'il veut dire aujourd'hui, si on sait
d'où il vient. Où ce sens à pu pren-
dre naissance dans l'état actuel de
nos connaissances, quand le voit-on
pour la première fois à l'écrit. Les
mots voyagent, les mots bougent et
le stock de mots actuels en Vendée,
vient aussi d'ailleurs, à part certains,
comme bourrine qu'on ne trouve que
dans ce petit coin où j'habite (le
Marais breton),depuis le XIVesiècle.
Il n'a jamais essaimé nulle part.
Mais un mot comme mogette (on
y revient), que la Vendée considère
comme emblématique, fait partie des
mots qui sont venus d'ailleurs. C'est
intéressant de voir qu'il y a des mots
nés en Saintonge, en Poitou, en Bre-
tagne, qu'on retrouve dans toutes ces
régions, où seulement sur la côte
Atlantique… Un mot comme “merlu-
chon”, qui n'est dans aucun des dic-
tionnaires, des millions de
Français l'utilisent pourtant, de la
Normandie jusqu'à la côte
basque, et à l'intérieur, plus ou
moins. Mais pas à Paris ! Il y a
merlu et colin (le nom parisien du
merlu) et colineau, petit colin, c'est
tout. Les grands dictionnaires en
donnent juste une définition dans
le sens argotique de merluchon :
“petit proxénète”… Les gens qui
font les dictionnaires, à mon avis
(et j'ai travaillé avec eux toute
ma vie!) ne vont pas assez sur
le terrain, n'écoutent pas, ils pré-
fèrent être entourés de mon-
tagnes de documentation
écrite… ! Il faut que les deux
aillent ensemble.
Y a-t-il une ex pression que
vous trouvez particulière-
ment savoureuse ?
En français populaire, celle qui
me plaît beaucoup c'est quand
on dit de quelqu'un “qu'il a bu l'eau
des nouilles”, qu'il n'est pas malin,
quoi ! Et une autre expression aussi,
d'ici, celle-là, qui est “faire zire”, c'est-
à-dire, dégoûter, être repoussant…
Probablement parce qu'il y a aussi
un aspect phonétique assez insolite
à l'oreille.
J'aime bien aussi “pierre de sucre”.
C'est comme sucre en pierres, cela
ne se dit plus. Cela renvoie à
l'époque où on cassait le pain de
sucre. Ma femme, lorsqu'elle vient
en Vendée, demande spontanément
une poche, mais pas quand elle est
en Alsace, où on ne la comprendrait
pas. Et moi-même, dans le langage
de tous les jours, je dis “since” ou
ramasse-bourrier”…
“Alors que le mot merluchon
est utilisé par des millions de Français,
il n'est pas dans le dictionnaire… !”
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Mots d'hier, locutions d'aujourd'hui
Barrer, verbe transitif. “fermer
à clé ou au verrou”, cet emploi est
issu d’un français plus ancien. Barrer
fermer avec une barre”, est usuel
dans plusieurs régions de France, par-
ticulièrement dans le Grand Ouest ;
sa présence dans le français d’Amé -
rique indique qu’il remonte au moins
à l’époque coloniale.
Bouillée, nom féminin. “touffe
(d’herbe ou de fleurs), bouquet
(d’arbres)”. Attesté depuis 1746-48
en Anjou (“une bouillée ou bouillerée
de légumes comme de céleri, une poi-
gnée”) et depuis le XVIIIesiècle en
Saintonge (“bouillées de bois”). Le
mot occupe une large aire compacte
dans l’Ouest de la France d’où il est
passé dans les français d’Amérique
(Acadie, Québec, Louisiane, Saint-
Pierre-et-Miquelon) ; il est parfois senti
comme vieillissant.
Cince ou since, nom féminin.
“serpillière”. Caractéristique du fran-
çais du Centre-Ouest, où il est passé
dans les patois pour désigner la ser-
pillière (ou, naguère, l’écouvillon du
four à pain). Le terme s’est diffusé
aussi en Acadie et à Saint-Pierre-et-
Miquelon. Il est une survivance de
l'ancien français : cince “guenille, chif-
fon”. Deux exemples (le premier est
en contraste métaphorique).
1. – […] je vais pas me balader
derrière avec une cince pour épon-
ger. (Ph. de Villiers, France Inter, 5
avril 1995, 16 h 55)
2. En Vendée, il faut sincer avec
une since, c’est-à-dire serpiller avec
la serpillière. J’ai eu bien du mal à
m’y faire au début ! (Message d’une
Picarde ayant épousé un Vendéen.)
Dérivé. cincer ou sincer verbe tran-
sitif. “passer la serpillière sur”. “[Maria]
préféra ne pas franchir le seuil de la
cuisine, craignant de salir le carre-
lage que Delphine, ce matin-là, avait
cinsé deux fois” (J. Huguet, Équinoxe,
1972, p. 88).
Enfondre, verbe “mouiller,
tremper complètement”. Attesté en
ancien français et français moyen, le
mot a disparu du français de réfé-
rence ; il survit en Anjou et dans le
Centre-Ouest comme un archaïsme,
surtout à l’infinitif et au participe passé
Exemples :
1. Rien qu’à aller au car et du car
ici, vous voyez, je suis enfondue. (J.
Huguet, Équinoxe, 1972, p. 88)
2. Elle avait une figure de chat
mouillé, les cheveux aplatis sur le
crâne, des mèches collées sur le front
et les joues. Lise lui apporta un linge
pour s’essuyer. Enfondue, elle était
belle, d’une beauté sauvage […]. (Y.
Viollier, Les Pêches de vigne, 1994,
p. 177).
Gar(r)ocher, verbe transitif.
Familier. “lancer (plus ou moins vio-
lemment)”. C’est à partir du français
parlé entre Loire et Gironde que le
mot s’est largement répandu dans les
français d’Amérique, où il est attesté
depuis 1752 (“garrocher quelqu’un],
lui jetter des pierres”, PotierHalford,
p. 126) ; de l'ancien français : guar-
roc “trait d’arbalète (qu’on décoche)”,
croisé sans doute avec arocher “lan-
cer des pierres”, particulièrement
attesté dans le Grand Ouest à
l’époque moderne. Parfois considéré
comme patois, il est aussi “très usité
par beaucoup de très jeunes gens
même non patoisants” (J. C.). […] les
gamins qui leur garochaient des
pierres. (Y. Viollier, Retour à Malvoi-
sine, 1979, p. 161).
Mogette ou mojette nom
féminin. “haricot blanc”. Type lexical
originaire du Sud-Ouest, où il est
attesté depuis le XVIIesiècle. On a tenté
d’expliquer l’étymologie de mogette
(littéralement “petite religieuse”) par
une allusion au régime alimentaire
des moines ou au fait qu’ils auraient
propagé ce légume, ou encore par la
ressemblance entre le grain de cer-
taines variétés et la tête d’une reli-
gieuse… On préférera y voir une
métaphore qui s’appuie sur la dispo-
sition des grains dans la cosse; sans
doute, “cette métaphore [de nonnes
dans un cloître] est bien ingénieuse
pour être strictement populaire; peut-
être est-elle d’origine argotique ou
populaire: les légumes très usuels por-
tent souvent de telles dénominations
plus ou moins facétieuses” (J. Séguy,
Les Noms populaires des plantes dans
les Pyrénées centrales, 1953, p. 311-
312), mais le témoignage suivant
confirme indirectement cette hypo-
thèse: “On dit des Religieux renfermez
dans leurs Couvens, qu’ils sont comme
pois en gousse, mais que sitôt qu’ils
en sont dehors, ils vont comme pois
en pot” (Le Duchat, Ducatiana, Ams-
terdam, 1738, t. 2, p. 450). – Para-
doxalement, l’intérêt pour ce légume
ne cesserait de croître alors que sa
production est en forte régression
depuis plusieurs décennies et que sa
consommation au quotidien a, elle
aussi, beaucoup diminué. Autrefois
nourriture répétitive des milieux
modestes, la mogette est devenue,
depuis une ou deux décennies, un
légume emblématique de la cuisine
vendéenne et, depuis 2006, Mogette
de Vendée bénéficie du Label rouge
(520 tonnes en sec et 256 en demi-
sec ont été produites sous ce label en
2007). Le mot s’emploie le plus sou-
vent au singulier collectif.
Le nom de ce légume
emblématique de la cuisine vendéenne
est originaire du Sud-Ouest.
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Racasser, verbe intransi-
tif. Familier. “produire un bruit
sonore et insistant”. Attesté à
Mouzeuil en 1900, dans une défi-
nition (“racassa”, verbe. “racas-
ser”. Bruit que produit la vaisselle
lorsqu’on la remue, qu’on la
déplace, ou qu’on l’entasse ; bruit
que produisent les meubles ou
les vitres, etc., lorsque le sol trem-
ble, Appraillé, p. 180). Emprunt
aux patois de l’Ouest, où ce sens
est attesté depuis 1809 (“Racas-
sâér, faire les bruits que font les
graines mûres dans la capsule,
lorsqu’on la secoue”, Montaigu) et déjà
en 1741 en Saintonge, au sens figuré
“tourmenter” (Musset).
Tabaillaud ou tabayaud,
tabaillot, adjectif invariable. Fami-
lier. “qui ne semble pas en possession
de tous ses esprits”. Français de réfé-
rence familier : cinglé, fou. Attesté
depuis 1903 à Blois (tabayaud“bêta”),
ce mot est en usage entre Loire et
Gironde ; il se rattache à un radical
onomatopéique tabb-. “Alors nous,
en Vendée, on a aussi nos petits mots
bien à nous! une since (et le verbe sin-
cer) pour une serpillière, barrer* la
porte pour fermer à clé, tabaillo [sic]
pour fou, ramasse-bourrier pour la
petite pelle qui va avec la balayette et
certainement d’autres encore que
j’oublie pour l’instant !”
Ventre à choux ou ven-
trachoux nom masculin et fémi-
nin, familier. Souvent avec majuscule
“(surnom du Vendéen)”. Attesté en
1908 (“Dans les garnisons, un conscrit
du Choletais est généralement appelé:
Ventre à choux. Cette région cultive
beaucoup cette crucifère” VO), ce sur-
nom semble s’être diffusé à travers la
France pendant la guerre de 1914-18
(“ventre à choux, Vendéen”, A. Dau-
zat, L’Argot de la guerre, Paris, 1918,
287) et ce n’est sans doute pas un
hasard si les Choletais ont aussi reçu
ce surnom, quand on sait que
l’étymologie de Cholet est issue du latin
cauletum “champ de choux”. À côté
d’hypothèses sans fondement sérieux,
on retiendra l’explication la plus sim-
ple : que ce surnom provient de la
consommation assidue du cœur des
choux verts, qui se faisait naguère sur
les tables vendéennes à l’automne et
durant l’hiver, principalement dans le
Bocage, quand ces choux fourragers
occupaient d’importantes surfaces.
Moins sujet que Chouan à des conno-
tations péjoratives, ventre à choux ren-
voie cependant parfois à une vision
passéiste et réductrice des Vendéens.
– “Le Ventre à choux” est le nom d’un
restaurant de Montaigu.
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Lexique et patrimoine
Pierre Rézeau est né il y a 70 ans à
Vouvant. Il habite pendant l'année à Stras-
bourg et en saison d'été dans sa maison du
Pissot, à Saint-Hilaire-de-Riez.
Son petit livre illustré, La Vendée au fil
des mots (aux éditions du Centre vendéen
de recherches historiques) se déguste
comme un petit lexique d'usage quotidien
du français, et par extension des mots issus
du patois et passés dans le langage cou-
rant . On y trouve des locutions de
l'alimentaire (avignons, rillots, préfou, fres-
sure), des objets usuels (barricot, baquet,
since, ramasse-bourrier), des actions (racas-
ser, mouiller, pailler, garocher, enfondre). On
parlait et on parle encore de cette façon en
Vendée, bien sûr, mais aussi ailleurs en Anjou,
en Poitou, dans le Pays nantais, et quelque-
fois jusqu'au Québec.
En plus de la définition très détaillée du lin-
guiste, on y trouve des
extraits d'ouvrages an ciens,
de roman, d’émissions de radio
où ces mots ont été repérés.
La Vendée au fil des mots (2009), de
Pierre Rézeau, édition du Centre
vendéen de recherches historiques,
125 pages, 15 , collection Les
indispensables. Lire également notre
article en page 9 du numéro de mai
2009.
Du même auteur : Dictionnaire
des noms de cépage de France
(2008), CNRS éditions; Dictionnaire des régionalismes
de France, géographie et histoire d'un patrimoine lin-
guistique (2001), éditions de Boeck-Duculot.
Venise verte : appellation
touristique du Marais poitevin.
(Reproduction des définitions de mots avec l'aimable autorisation de
l'auteur et de l'éditeur, le Centre vendéen de recherches historiques)
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