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I. JEAN-SYLVAIN BAILLY
Paris, 15 septembre 1736 – 12 novembre 1793
Fils du garde des tableaux du roi, Bailly est un grand homme maigre,
au long nez, au teint assez sombre et à l’aspect sévère. Il parle peu.
Mais sa froideur cache toutes les qualités du cœur, la modestie, la
tolérance et la bonté.
Il a épousé en 1786 une veuve élégante et belle, amie de sa mère. Il a une formation de
savant : il s’intéresse particulièrement l’astronomie. Il est le premier à découvrir les satellites
de Jupiter. Il est connu dans toute l’Europe pour sa monumentale Histoire de l’astronomie
ancienne (1775) et moderne (1778-1783). Il se passionne également pour la littérature. Il
habite Chaillot et on peut souvent le voir au bois de Boulogne car il aime composer les
ouvrages en plein air. C’est un orateur larmoyant que l’on se plaît à surnommer « le
Pleureur ». Il entre à l’Académie des sciences en 1763 et devient membre de l’Académie
française en 1783. Il est choyé dans les salons de l’aristocratie et de la Cour.
Il est élu député de Paris du Tiers-Etat aux Etats généraux en mai 1789. Il est élu président de
l’Assemblée nationale le 17 juin 1789 ; il est l’auteur principal du serment du Jeu de Paume. Il
est le premier d’ailleurs à prêter serment. Il devient maire de Paris le 15 juillet. Il se rallie
ensuite à Louis XVI et surtout à la reine Marie-Antoinette. Bailly est relativement mal à l’aise
face aux revendications populaires, économiques autant que politiques ; il a en horreur le
désordre lié à la Révolution. Il devient progressivement un élément gênant pour les patriotes
qui jugent ses réactions trop modérés voire hostiles. Rien d’étonnant à ce qu’il soit soupçonné
d’avoir favorisé la fuite du roi et s’il se montre partisan de mesures répressives ; le 17 juillet
1791, il applique la loi martiale, décidée sur ses conseils par la Constituante, en faisant tirer
sur les pétitionnaires du Champ-de-Mars, qui étaient venus réclamer la déchéance de Louis
XVI. Cet acte en fait un des hommes les plus haïs de toute la gauche de l’assemblée,
impopulaire chez les sans-culottes. Il apparaît comme un homme politique fini. Dès le début
de la Législative, il donne sa démission de maire, quitte Paris et se retire à Nantes.
Pour approfondir :
http://hist-web.ifrance.com/hist-web/Hb2000/PBAI1736.htm