Mise en place de la politique de réduction du risque sismique en

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Mise en place de la politique
de réduction du risque sismique
en Martinique et en Guadeloupe
1999 – 2014
CICPS 2015
Port-au-Prince, 9 & 10 janvier
Patricia Balandier
« Quel est le prix que la société est prête à payer
aujourd’hui pour que les générations futures vivent
dans un environnement mieux protégé à l’égard des
séismes qu’il ne l’est à l’heure actuelle ? Il s’agit de
prendre aujourd’hui des options aux implications
multiples, qui engagent un avenir incertain, voire
inconnu : il s’agit bien d’un choix de société.
Pour autant la société est peu habituée à devoir
répondre à de telles questions, le public reste
indécis et le décideur favorise, à de rares exceptions
près, les actions à court terme, spectaculaires, à
rendement politique immédiat »
Gabor Czitrom - 1999
Plan de la présentation
• A. Les axes de la réduction du risque sismique
• B. Le contexte franco-antillais
• C. Les plans séisme en Martinique et en
Guadeloupe (1998 – 2013)
• D. Cadre d’actions pour la suite
A. Les axes de la réduction du
risque sismique
A. Les axes de la réduction du risque sismique
7 axes complémentaires
•
•
•
•
•
•
•
Connaître
Surveiller et alerter
Former et informer
Aménager
Réduire la vulnérabilité
Préparer la gestion de crises
Tirer les enseignements
A. Les axes de la réduction du risque sismique
Culture du risque et politique de mitigation
• Cette culture, et la politique qui en découle, concernent
plus particulièrement les activités suivantes :
– Recherche scientifique et technologique, production de
documents de référence.
– Formation professionnelle des acteurs.
– Réglementation applicable aux actes de bâtir et d’aménager,
et aux obligations professionnelles et autres.
– Information du citoyen sur son exposition au risques, ses
droits et ses devoirs.
– Incitation au dépassement de la stricte réglementation
pour faire évoluer le consensus culturel en matière de sécurité,
à réduire les vulnérabilités existantes.
A. Les axes de la réduction du risque sismique
Stratégie décisionnelle pour la prévention
La démarche est la même à tous les niveaux
décisionnels (Etat, Région, Département, Collectivités
locales, Aménageurs publics et privés):
• Estimation du Risque direct et du Risque induit
(Risque = Aléa x Enjeux x Vulnérabilité)
• Analyse coût/bénéfice des actions possibles en vue
de la réduction du risque.
• Arbitrages par l’adoption d’une politique de
mitigation, évaluation dans le temps de cette
politique.
A. Les axes de la réduction du risque sismique
Vision socio-politique des arbitrages
• Notion de Risque acceptable
– Niveau des pertes humaines et matérielles perçues par
la communauté ou les autorités compétentes comme
tolérable, dans le cadre des actions visant à minimiser le
risque de catastrophe.
• Notion de Catastrophe
– Grave interruption du fonctionnement d’une société
engendrant de larges pertes humaines, matérielles ou
environnementales qui dépassent les capacités de la
société à faire face avec ses seules ressources propres.
A. Les axes de la réduction du risque sismique
Les deux groupes d’actions
• Les actions visant la Prévention
– Ensemble des actions destinées à fournir une
protection permanente contre les catastrophes.
• mesures pratiques de protection "physique" et relevant de
l'ingénierie,
• mesures législatives contrôlant l'aménagement du
territoire et la planification urbaine.
• Les actions visant la Préparation
– Actions destinées à minimiser les pertes en vies
humaines et les dommages :
• organiser l'évacuation temporaire des populations
• faciliter les opérations opportunes et efficaces de
sauvetage, secours et réhabilitation.
B. Le contexte franco-antillais
B. Le contexte franco-antillais
La DIPCN
Décennie Internationale pour la Prévention des
Catastrophes Naturelles : 1990-1999
• Sous l’égide des Nations-Unies, la DIPCN a initié
une démarche internationale pour la réduction
des catastrophes.
B. Le contexte franco-antillais
Plans nationaux de réduction des catastrophes
• Pendant la DIPCN, chaque pays a dû initier un
plan national de réduction des catastrophes.
– Budgets
– Comités d’évaluation (scientifiques, économistes,
sociologues…)
–
–
–
–
Identification des priorités
Echéanciers
Définition des responsabilités publiques et privées
Réglementation
• Pour la France et le risque sismique, les
Antilles sont apparues comme une priorité
B. Le contexte franco-antillais
Partage des responsabilités en France
• L’Etat, représenté par les Préfets aux niveaux régional et
départemental doit
– Identifier le risque (état des connaissances),
– Le porter à connaissance (informer),
– Arbitrer le niveau de sécurité requis sous formes réglementaire et
budgétaire (consensus de société)
• Les Régions sont responsables
– De la formation professionnelle
– De la programmation des infrastructures et des grands équipements
• Les Départements sont responsables
– De la programmation des infrastructures et des grands équipements
• Les collectivités locales ont la responsabilité
– De l’urbanisme et équipements locaux.
– De la sécurité des citoyens sur le territoire communal
B. Le contexte franco-antillais
Statut des DOM Guadeloupe et Martinique
• La Guadeloupe et la Martinique sont des
régions monodépartementales.
• Le cadre légal français s’applique de plein droit.
• En raison de leur forte exposition aux séismes
de subduction, elles ont bénéficié de priorités
budgétaires et stratégiques pour la réduction
du risque sismique.
ZONAGE SISMIQUE
REGLEMENTAIRE 2010
Caraïbe Risques Mitigation pour UAG
15
C. Les plans séisme
Martinique et Guadeloupe
C. Les plans séisme Martinique et Guadeloupe
Conclusion de la DIPCN : 1998 - 1999
• Evaluation du risque sismique à Pointe-à-Pitre
et à Fort-de-France (Programme Gémitis)
• Décision de lancer le premier plan séisme
Antilles.
C. Les plans séisme Martinique et Guadeloupe
Le premier plan séisme : 1998 – 2004. L’Etat.
• Création d’une cellule départementale de prévention du
risque sismique en Guadeloupe et en Martinique.
• Création d’un poste de responsable de la prévention du
risque sismique de l’Education nationale dans chaque
rectorat.
• Mise en route des PPRN pour chacune des communes des
deux îles.
• Mise en place des partenariats pour l’ouverture de deux
classes de 3ème cycle de génie parasismique.
• Création de modules pédagogiques pour les artisans du
bâtiment et les chefs de chantier.
• Initiation du nouveau zonage sismique probabiliste régional.
• Mise en place des semaines Réplik et Sismik
PROPOSITION
DE ZONAGE DE
L’ALEA
SISMIQUE
REGIONAL
PROBABILISTE
AUX ANTILLES
Caraïbe Risques Mitigation pour UAG
19
C. Les plans séisme Martinique et Guadeloupe
1998 – 2004. Les Collectivités territoriales.
• Région Martinique
– Hébergement et cofinancement des formations de 3ème
cycle des architectes et ingénieurs chaque année à partir
de 2001.
– Mise en place de la prime à la construction parasismique.
– Financement des isolateurs parasismiques
• Région Guadeloupe
– Cofinancement des formations de 3ème cycle des
architectes et ingénieurs certaines années à partir de
2001.
C. Les plans séisme Martinique et Guadeloupe
2002 – 2004. Réduction des budgets d’Etat.
• Changement de gouvernement, changement de
politique.
• Le plan séisme n’est pas annulé… mais n’est plus
financé. Les activités se réduisent.
• 21 novembre 2004 : Séisme des Saintes (Sud
Guadeloupe). Un décès, une centaine de
bâtiments sévèrement endommagés.
C. Les plans séisme Martinique et Guadeloupe
Le Plan séisme national 2005 – 2010
• Relance de la prévention du risque sismique à
l’échelle nationale. 4 « chantiers ».
– Chantier 1 : approfondir la connaissance scientifique
de l’aléa, du risque et mieux informer sur celui-ci ;
– Chantier 2 : améliorer la prise en compte du risque
sismique dans la construction ;
– Chantier 3 : concerter, coopérer et communiquer
entre tous les acteurs du risque ;
– Chantier 4 : contribuer à la prévention du risque de
tsunami.
C. Les plans séisme Martinique et Guadeloupe
Le Plan séisme national 2005 – 2010
• 1. Approfondir la connaissance scientifique de l’aléa,
du risque et mieux informer sur celui-ci
– Effort de formation des professionnels de la construction,
depuis les maîtres d’ouvrage et les concepteurs jusqu’au
personnel de chantier.
– Culture du risque étendue par des actions ciblées dans les
secteurs les plus dangereux, en partenariat avec les
collectivités locales.
– Loi pour l’information des acquéreurs et des locataires
entrée en vigueur le 1er juin 2006.
– Etudes locales de connaissance du risque sismique passent
du stade expérimental au stade opérationnel par la
généralisation de l’évaluation locale du risque
sismique dans les secteurs à fort enjeu humain et
économique.
C. Les plans séisme Martinique et Guadeloupe
Le Plan séisme national 2005 – 2010 . Etat
• 2 Améliorer la prise en compte du risque sismique dans la construction
– Mise en œuvre des recommandations européennes « Eurocode 8 ».
– Nouveau zonage prenant en compte l’avancée des connaissances
– Mesures d’incitation fiscale ou financière pour le diagnostic et le
renforcement des constructions privées existantes seront étudiées.
– Elaboration de guides explicitant les méthodes de diagnostics et de
renforcement qu’il est possible d’utiliser.
– Recensement du bâti stratégique lancé en 2002 sera relancé et son
élargissement sera étudié.
– Dispositif législatif et réglementaire permettant de s’assurer que les
constructions nouvelles qui présentent les enjeux humains et économiques les
plus importants respectent les règles parasismiques, depuis leur conception
jusqu’à leur achèvement, grâce notamment à l’intervention, à tous les stades
de l’opération, d’un contrôleur technique du bâtiment. Un premier décret est
paru en 2005 sur ce sujet.
– Des solutions faciles à mettre en œuvre seront mises à disposition des
constructeurs de maisons individuelles et des petits bâtiments.
C. Les plans séisme Martinique et Guadeloupe
Le Plan séisme national 2005 – 2010 . Etat
• 3. Concerter, coopérer et communiquer entre
tous les acteurs du risque
– Concertation étroite avec les collectivités territoriales,
ainsi qu’avec les professionnels de la construction.
– La communication entre tous les acteurs sera
renforcée.
C. Les plans séisme Martinique et Guadeloupe
Le Plan séisme national 2005 – 2010
• 4. Contribuer à la prévention du risque de tsunami
– Identifier, quantifier et cartographier les failles marines,
– Modéliser et approfondir la compréhension des
phénomènes de rupture, de glissement de terrain et de
volcanisme sous-marins à l’origine de tsunamis.
– Les zones du littoral antillais et méditerranéen pouvant
être touchées par des tsunamis seront identifiées suite à
des simulations numériques.
– Réalisation de systèmes de surveillance opérationnels
pérennes sera envisagée sous l’égide de l’UNESCO : par
exemple, réseau de capteurs à terre et en mer profonde,
centre de traitement des informations.
C. Les plans séisme Martinique et Guadeloupe
2005 – 2010. Les collectivités.
• Région Martinique
– Poursuite des actions de formation et de la prime à la
construction parasismique en financement intégral.
– Création d’un poste de collaborateur en charge de la
politique de prévention du risque sismique au cabinet
du Président.
• Région Guadeloupe
– Cofinancement des formations de 3ème cycle des
architectes et ingénieurs certaines années.
• Association des maires de Guadeloupe
– Diagnostic généralisé des écoles communales
• 29 novembre 2007: séisme en Martinique
• Pas de victimes
• Des dizaines de bâtiments très endommagés.
C. Les plans séisme Martinique et Guadeloupe
Le plan séisme Antilles 2007 - 2013
• Renforcement des actions antérieures
–
–
–
–
Etudes et connaissances (microzonages, SDRS, PPRS…)
Campagnes ciblées d’information et de sensibilisation
Diagnostics de vulnérabilité sismiques du bâti
Formation des professionnels de la construction
• Mise en œuvre de programmes de renforcement ou
reconstruction du bâti public
•
•
•
•
•
Bâtiments de gestion de crise
Etablissements d’enseignement
Hôpitaux et les établissements de la chaîne de santé
Logement social
Infrastructures et réseaux
C. Les plans séisme Martinique et Guadeloupe
Le plan séisme Antilles 2007 - 2013
• Organisation de l’État:
– Un comité de direction: CODIR plan séisme Antilles
réunissant les préfets et les directeurs généraux
d’administration centrale
– La CCIAPSA: cellule centrale interministérielle
– Les comités séisme régionaux
– Les équipes au sein des DEAL
• Les collectivités (conseils régionaux, conseils
généraux, communes et collectivités) gèrent
leurs programmes, participent aux comités
séisme régionaux
C. Les plans séisme Martinique et Guadeloupe
Le plans séisme Antilles 2007 - 2013
D. Cadre d’actions pour la suite
Niveau national
D. Cadre d’actions pour la suite
4 axes prioritaires pour 2013 - 2018
• 1. Sensibilisation au risque sismique et formation à la
construction parasismique,
• 2. Réduction de la vulnérabilité des constructions par
l’application de la réglementation parasismique et le
développement du renforcement du bâti existant,
• 3. Aménagement du territoire communal (plans de
prévention des risques sismiques),
• 4. Amélioration de la connaissance de l’aléa, de la
vulnérabilité et du risque sismique.
Conclusion
• Si les méthodes d’approche de la réduction du
risque sismique sont assez consensuelles, la
réalité est tributaire des contextes sociaux,
économiques et politiques.
• Mais les connaissances ayant énormément
évolué, les décisions se prennent sur des bases
plus efficaces.
• 15 ans après le lancement du premier plan
séisme aux Antilles, la culture sismique est une
réalité dans ces îles.
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