Pour créer cette cité des papillons, tout commence par le choix d’un terrain inoccupé et
propice au développement de la biodiversité. La terre est labourée, puis deux plantes sont
plantées : la luzerne (Medicago sativa) et le sainfoin (Onobrychis viciifolia). Une importante
mission leur est confiée : rendre le terrain accueillant pour d’autres espèces de plantes et
pour les animaux, notamment les papillons. De leur réussite dépend le succès du projet.
Pour relever le défi, la luzerne et le sainfoin disposent de deux atouts exceptionnels : des
racines qui fixent l’azote de l’air pour le libérer dans le sol sous forme d’engrais, ce qui
permet à d’autres végétaux de se développer ; et une grande capacité à produire du nectar,
qui attire les animaux butineurs.
Très rapidement, l’action des deux pionnières porte ses fruits. La terre, devenue très fertile,
accueille ses premiers nouveaux occupants. La molène noire (verbascum nigrum) et le
réséda jaunâtre (reseda luteola) autrefois utilisé pour teindre les vêtements en jaune,
côtoient les plantes riches en nectar comme le panais (Pastinaca sativa), la berce (Heracleum
sphondylium), et le fenouil (Foeniculum vulgare) à l’odeur anisée. La cité des papillons
commence à prendre vie !
Dans les faubourgs moins humides de la cité, certaines espèces à faibles besoins en eau ont
trouvé refuge. C’est le cas de la vipérine aux fleurs bleu rosé (Echium vulgare), dont le nom
vient d’une ressemblance certaine de sa fleur avec la vipère, du panicaut (Eryngium
campestre), aux allures de chardon bien qu’il appartienne à la famille du persil, et de la
fausse épervière (Picris hieracioides) cousine du pissenlit. Toutes se sont facilement
adaptées à ce nouveau milieu, et y ont élu domicile durablement.
Des espèces encore plus surprenantes, brandissant de remarquables grandes fleurs, se sont
également installées ici. Comme la mauve musquée (Malva moschata) dont la longue corolle
en préfloraison est tordue, ou le coquelicot coulant (Papaver rhoeas), de la famille du pavot.
Non loin de là, d’autres plantes arborant des fleurs plus petites et rapprochées ont aussi pris
leurs quartiers, comme le réséda jaune (Reseda lutea) ou la linaire vulgaire (Linaria vulgaris)
qui sert de garde-manger aux seuls bourdons, suffisamment lourds pour se frayer un chemin
jusqu’à la corolle. Le lamier blanc (Lamium album), qui ressemble à l’ortie mais dont les
feuilles, comestibles, ne piquent pas, a également emménagé dans ce qui est déjà une petite
ville végétale. Tout comme la saponaire officinale (Saponaria officinalis), avec ses grands
pétales roses, longtemps utilisée comme savon, aux propriétés qui intéressent la recherche
pharmaceutique.
Pour visionner la suite de l’exposition, cliquez sur ce lien.