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Clermont-Ferrand, Le 14/03/2009
EP
EPEP
EPREUVES D’ADMISSION EN FORMATION
REUVES D’ADMISSION EN FORMATIONREUVES D’ADMISSION EN FORMATION
REUVES D’ADMISSION EN FORMATION
D’ASSISTANT(E) DE SERVICE SOCIAL
D’ASSISTANT(E) DE SERVICE SOCIALD’ASSISTANT(E) DE SERVICE SOCIAL
D’ASSISTANT(E) DE SERVICE SOCIAL
S
SS
Samedi 14
amedi 14amedi 14
amedi 14 Mars 200
Mars 200 Mars 200
Mars 2009
99
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Durée totale : 3 heures (De 9 H à 12 H)
Consignes :
Rédiger chacune des épreuves sur des copies distinctes (résumé d’une part, travail
d’écriture d’autre part),
Les copies doivent être rendues anonymes,
Noter votre numéro de candidat figurant sur votre convocation en haut de chaque copie,
Ne pas cacheter vos copies.
EPREUVE 1 - Résumé
Résumez le texte joint en 310 mots (+ ou - 10 %).
EPREUVE 2 - Travail d’Ecriture
« Ces inégalités dont on ne parle jamais » - Que pensez-vous de cette affirmation « l’une des origines des
inégalités réside tout bonnement dans l’apparence des individus » ?
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Ces inégalités dont on ne parle jamais
Vieux, laids, gros, moches, petits, timides…tous les citoyens ne sont pas égaux ! Loin s’en faut ! Les préjugés ont la vie
dure. Ils la rendent impossible à certains. Le code de l ‘apparence dicte souvent notre vie sociale.
C’est à vous les égaux moins égaux que les autres, que s’adressent ces lignes. Vous les trop gros, vous les mains
moites, vous les blondasses bêtasses, vous les trop timides, les trop petits, les rouquins, les puant le tabac, vous les
mal-fringués, les trop vieux, les pas souriants, les vulgaires. Vous, nous, chacun à sa façon.
Ce mal-être qui fait marcher en canard, le candidat dès qu'il entre dans la pièce pour l'entretien d'embauche, ce truc
insidieux qui écarte d'avance le prénommé Kévin (réputé trop populo) pour avantager François-Xavier (présumé
bourgeois), ce regard qui juge l'obèse avant qu'il ait même ouvert la bouche, tout ce non-dit commence à se dire et
même à s'étudier sous la loupe de quelques sociologues iconoclastes.
Tout se passe comme si l'égalité de tous les citoyens devant la loi, garantie par la Constitution, ne suffisait plus à
cerner les rancœurs et les souffrances qui ressortent chaque fois qu'on écoute les gens. Alors qu'on aurait pu croire
la bataille de l'égalité gagnée, alors qu'on aurait pu croire le temps des damnés de l'injustice révolu, voilà que resurgit
un étrange et irritant discours sur les inégalités, celles dont personne ne parlait jusqu'à maintenant, les fourbes et
multiples petites inégalités qui minent le destin de chacun.
La République, la Constitution et toutes les hautes autorités de lutte contre les discriminations n'y peuvent rien. L'idéal
d'égalité a bâti un monde clair, reconnu par tous, à quelques excités près. Mais, dans le secret de chaque vie, les
accrocs du destin dévolu à chacun ressemblent souvent à des malédictions. Le subtil bonheur de vivre en démocratie
n'empêche pas de se sentir parfois plus ou moins égal que le voisin.
Sujets tabous
Ce mot « d'égalité » fait fortune depuis une vingtaine d'années déjà chez nos voisins anglo-saxons se multiplient
les études sur les chances diverses des beaux et des laids ou des gros et des maigres, de l'école à l'entreprise.
« En
France,
remarque le sociologue Jean-François Amadieu,
ces sujets sont carrément tabous
.
Ce n'est pas chic, pas assez
intellectuel, pas sérieux de parler de l'apparence des individus, de leur corps, et de l'importance que cela peut
avoir
dans la destinée. » En 2000, Jean-François Amadieu s'était même demandé s'il allait publier sous un pseudonyme ou
sous son nom de prof à la Sorbonne son premier livre sur les apparences :
le Poids des apparences, beauté, amour,
gloire
(Odile Jacob). Le titre un peu glamour lui faisait craindre les sarcasmes de ses collègues face à tant de
frivolités. Six ans plus tard, il récidive avec un livre au titre de roman rose , les
Clefs du destin
(Odile Jacob), il
traque avec une curiosité renouvelée les incontournables particularités qui handicapent ou, au contraire, favorisent
chaque destinée. On y trouve pêle-mêle des données sur l'évolution des prénoms, du
Bottin mondain
aux quartiers dits
sensibles et leur incidence sur le sort des prénommés. Des horoscopes quasi-scientifiques sur les « bons » mois de
naissance pour les enfants et leur avenir à l'école et dans leurs études. Des révélations sur les avantages toujours
évidents à être le fils aîné d'une fratrie, le handicap (confirmé par des statistiques !) d'avoir des sœurs, comparé à
la chance d'être élevé avec des frères. Ou des statistiques indiscutables sur l'atout, en toute circonstance, même à
l'école, d'être plutôt beau.
Etranges sujets, direz-vous hypocritement tout en reconnaissant une musique familière. Mais, quand on sait que
Jean-François Amadieu est aussi directeur de l'Observatoire des discriminations en France, on peut difficilement le
soupçonner de coupable penchant pour la légèreté.
« Certes, écrit-il, il n'est pas très glorieux de constater que l'une
des origines des inégalités réside tout bonnement dans l'apparence des individus. C'est pourtant la vérité: notre corps,
notre visage, nos vêtements et notre allure générale jouent un rôle essentiel dans notre destinée»
(le Poids des
apparences).
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D'une autre manière, François Humblot, le patron d'un des plus gros cabinets de recrutement en France, Humblot-
Grant Alexander, ne dit pas autre chose : « Depuis la crise des banlieues en novembre, l'atmosphère a complètement
changé dans le monde du recrutement. Plus personne n'osera demander aujourd'hui, comme on le faisait couramment,
"un homme, entre 30 et 40 ans... " : C'est sexiste et anti-vieux, donc interdit par la loi. Mais l'on demandera encore
moins « un Européen » a se voyait souvent) : c'est raciste. Aujourd'hui, on définit le poste à pourvoir sans critère
d'âge, ni d'ethnie, ni de sexe. La philosophie, c'est que seules comptent les compétences. Il n'empêche qu'on recrute
quelqu'un dans sa globalité. Tout compte, en fait, pour le recrutement, y compris l'apparence et la façon de se
présenter. Inutile de se cacher derrière son petit doigt. »
Blackboulés au premier regard
Humblot se lamente sur les « inemployables », les « petits Beurs du 93 », qui parlent verlan et engueulent tout le
monde. « Ceux- là, diagnostique-t-il, à part le BTP [bâtiment, travaux public], y a rien pour eux. C'est dommage pour
eux, mais les banlieues recréent une sorte de patois qui les exclut. Dans mon entreprise, j'ai tenu à avoir des employés
de toutes les nationalités, sans exclusion. Il y a ici deux Polonais, un Roumain, des Italiens, mais les jeunes du 93, je ne
peux même pas y songer pour le poste le moins qualifié, au standard ».
Liliane SICHLER
Marianne – 28 Avril 2006
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