CONTACT PRESSE
La Petite Soldate
américaine
conte sans fée mais avec moralité
texte & mise en scène Jean-Michel Rabeux
avec Corinne Cicolari & Eram Sobhani
www.planbey.com - où vous pouvez télécharger dossier de presse, visuels et extraits sonores
Dorothée Duplan et Flore Guiraud
assistées d’Eva Dias
21 rue du Grand Prieuré - 75011 Paris
01 48 06 52 27
bienvenue@planbey.com
www.planbey.com
entre le 14 et le 17 janvier 2014 en Seine-Saint-Denis
Dorothée Duplan & Flore Guiraud assistées d’Eva Dias / 01 48 06 52 27 / bienvenue@planbey.com / www.planbey.com 2
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La Petite Soldate américaine
Conte sans fée mais avec moralité
Texte et mise en scène Jean-Michel Rabeux
Avec Corinne Cicolari & Eram Sobhani
Peintures Bérengère Vallet
Musiques Guillaume Bosson
Régie générale Denis Arlot
Assistanat à la mise en scène (en alternance) Vincent Brunol, Geoffrey Coppini & Elise Lahouassa
Durée estimée 50 minutes
Production La Compagnie / Avec le soutien de la région Ile-de-France, au titre de la résidence d’écrivain de Jean-Michel
Rabeux au lycée Berthelot de Pantin / Créé le 31 mai 2013 au lycée Le Corbusier, Aubervilliers.
La Compagnie est subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication - Drac Ile-de-France.
La Compagnie est soutenue par la Région Ile-de-France au titre de la permanence artistique et culturelle et par le Département
de la Seine-Saint-Denis.
Réprésentations 2013 / 2014
le lundi 18 novembre 2013
à 14h30 et à 19h à la salle Louis Méret - Drancy
16 rue de la République 93 700
M5 Bobigny Pablo Picasso
le jeudi 21 novembre 2013
à 10h à la bibliothèque Elsa Triolet - Bobigny
4 rue de l’Union 93 000
M5 Bobigny Pablo Picasso
à 14h30 à la maison de quartier Hoche - Pantin
Allée Alfred de Musset 93 500
M5 Hoche
le lundi 25 novembre 2013
à 10h au collège Doisneau - Clichy-sous-Bois
Chemin de la Vieille Montagne 93 390
M3 Gallieni
à 14h00 au lycée Hénaff - Bagnolet
55 avenue Raspail 93 170
M3 Gallieni
le jeudi 16 janvier 2014
deux représentations - Bondy
le mardi 14 janvier 2014 / le vendredi 17 janvier 2014
en Seine-Saint-Denis
(option)
Notes d’intention
Conte sans fée mais avec moralité, conte cruel mais avec tendresse.
C’est l’histoire d’une petite soldate américaine qui chante très bien les belles chansons américai-
nes. Mais un jour, hop, elle perd sa voix. Elle part à la guerre, et un jour, en faisant les horreurs de
la guerre, hop, elle retrouve sa voix. Elle est contente, alors elle chante sans s’arrêter. Mais à trop
vouloir chanter, elle est punie par ses victimes, elle est même punie par ses chefs qui la condamnent
à mort, non pas parce qu’elle a fait les horreurs que la guerre lui demandait, mais parce qu’elle les
a photographiées et que le monde entier les a vues de trop près. Alors elle chante. Hop.
Le but c’est que le spectacle soit multiple, simple, profond, gouleyant. Qu’il désaltère les solitudes, qu’il
exaspère les sensibilités, qu’il confère de la pensée.
Le but c’est qu’il adoucisse les mœurs. Alors on chante. Et quand je dis qu’on chante, on chante. Du jazz,
de toutes les sortes, des chansons américaines, arabes, perses, même françaises, même suisses. On joue
de la musique, guitare électrique, clarinette, percussions. On danse, on crie, on rit, on pleure, une vraie
comédie musicale.
Le but c’est un théâtre didactique, mais opéré en douce. Ou comment faire ressentir un propos politique
sans même que le spectateur ne repère qu’une question lui est posée.
Le but c’est de poser une question magique, une question subliminale, la poser là, sur notre minuscule
plateau, la poser dans le corps des acteurs, la poser avec le corps des acteurs, leurs cordes vocales, leur
transpiration, leur fragilité, leur humour, leurs douceurs, leur humanité, quoi.
Le but c’est que s’adressent aux spectateurs des personnes, des vraies, en chair et en os, pas des virtua-
lités. Que cette chair et ces os les emmènent là où ils n’imaginent même pas que ça existe.
Le but c’est que quelqu’un de très proche raconte une histoire plutôt pas très rigolote, et que bizarrement
on rigole, une histoire plutôt dure, mais avec une telle douceur qu’on soit saisi de tremblements.
Le but c’est de s’adresser à tout le monde, ou plutôt à n’importe qui, ou plutôt, à chacun. Aux spectateurs
les plus avertis, aux spectateurs les plus naïfs (ce sont parfois les mêmes), aux non-spectateurs aussi, à
des gens qui ne sont jamais venus au théâtre.
Le but c’est d’en faire, justement, des spectateurs, et qu’ils s’envolent avec nous sur les ailes du rêve.
Qu’ils partagent tous les plaisirs de ce rêve qu’est le théâtre.
Le but c’est un théâtre qui peut se jouer partout, dans les théâtres évidemment, mais aussi ailleurs, dans
les endroits les plus excentrés, les plus excentriques.
Le but c’est qu’ils se disent, étonnés, on n’a pas perdu son temps, mais on ne sait pas pourquoi, parce
qu’on avait l’air de le perdre, on est content, mais on ne sait pas pourquoi, parce que ça avait l’air triste.
Du théâtre vous dis-je.
Jean-Michel Rabeux
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Un conte politique
Ce spectacle est né à la lumière de deux autres “formes légères” jouées près de deux cents fois dans tou-
tes sortes de lieux non théâtraux, et destinées à faire venir des personnes qui, parfois, ne savaient même
pas que le mot théâtre existait, mais dont les silences, les écoutes, les rires ou les incompréhensions me
bouleversaient. J’ai eu envie d’inventer du théâtre pour eux, qui n’en avaient jamais vu ni entendu, mais
dont l’attention pendant la représentation, ou les réexions après, m’obligeaient. Mais à quoi ?
À un théâtre qui devait être simple d’accès, mais ne pas reculer d’un pouce devant la complexité humaine,
la mienne, la leur, la même, qu’ils vivent évidemment, comme vous et moi. Je voulais un théâtre pour vous,
moi, et eux aussi, les écartés du théâtre par les seules et sales raisons de désastre culturel.
Le conte a été la porte d’entrée. “Il était une fois une petite soldate américaine…” C’est simple, un conte,
et c’est profond, aussi simple, profond et terriant qu’un visage de Michel-Ange. C’est cruel, c’est doux,
c’est plaisant, ça fait rire, ça fait peur, ça fait pleurer. C’est pour tout le monde, c’est-à-dire aussi pour vous
et moi, les intellos du théâtre. Tout y est tout à fait faux, tout y est tout à fait vrai. Ça connaît la dureté, la
malignité du réel, mais ça connaît aussi les portes de sortie, les échappées belles.
Ce conte, comme tous les contes, aborde l’énigme de l’humain, il en joue, certes, mais il ne la simplie
pas. Les mots sont simples, les références culturelles appartiennent à tout le monde, mais le propos est
singulier, puissant, paradoxal. Donc, avec un peu de chance, ça va être vraiment du théâtre.
Pour ce projet politique je voulais un sujet politique, qui lui aussi puisse parler à tout le monde, avec la
force de l’évidence. Avant d’écrire j’ai tourné longtemps autour de la peine de mort, j’ai été voir chez Hugo,
chez Camus, et puis ce conte m’est venu sous la plume, qui en fait parle surtout de guerre, de ses délires
banals et terriants. Il n’y a pas plus politique, non ?
Le décor est simple, mais il y a un décor. Les lumières sont simples mais il y a des lumières, des costumes,
des maquillages, des accessoires. Il y a une image. C’est bien l’étymologie du mot théâtre, image, non ? Et
il y a de la musique, évidemment, puisque la chanson fait partie de l’histoire. La comédienne est chanteuse
et le comédien est chanteur et instrumentiste.
C’est un conte, mais pas pour enfants, puisqu’il est politique. Les enfants n’ont que faire du politique, les
adultes oui, même quand ils l’ignorent. Le politique, lui, ne les ignore pas. On se mêle de ça, du politique
qui se mêle de nous, mais pas dans la généralité, non, non, dans la singularité du conte : une certaine petite
soldate, évidemment américaine puisqu’elle chante des chansons américaines, va se livrer au pire. Et va
en être punie par le pire. Et elle n’est pas antipathique, elle n’est pas le Mal, un monstre, une monstresse,
elle n’est pas quelqu’un d’absolument étranger à nous. On sent bien que cette petite soldate ça peut être
nous. Nous, capables du pire. Ou plutôt, écrire avec un point d’interrogation : nous, capables du pire?
Car le théâtre ne répond pas, il questionne.
Jean-Michel Rabeux
Extrait
Le conteur
Il était une fois une petite soldate américaine. Il rit. Une petite soldate américaine. Il rit.
Qui aimait beaucoup chanter des chansons, parce que quand elle chantait des chansons elle pouvait faire tout ce qu’elle
voulait. Sans penser à rien d’autre que chanter des chansons. Toutes les soldates du monde entier aiment chanter des
chansons, mais les soldates américaines, elles, elles les chantent bien. Elles chantent des chansons américaines, et il y en
a de très jolies. Elles chantent des chansons françaises aussi, quand elles sont en France.
La petite soldate, elle chante un début de chanson française :
« J’ai deux amours / Mon pays et Paris / Par eux toujours / Mon coeur est ravi… »
Le conteur
Ou des chansons allemandes quand elles sont en Allemagne.
Ou des chansons italiennes quand elles sont en Italie.
La petite soldate, elle chante un début de chanson italienne :
« Ti amo, ti volio, ti amo… »
Le conteur
Ou des chansons anglaises quand elles sont en Angleterre.
Ou des chansons espagnoles quand elles sont en Espagne.
Ou même des chansons belges quand elles sont en Belgique.
La petite soldate, elle chante un début de chanson belge :
« Bruxelles ma belle / Je te rejoins bientôt / Aussitôt que Paris me trahit… »
Le conteur
Mais les soldates américaines ne chantent pas des chansons de là-bas quand elles sont là-bas.
La petite soldate chante « Just a Gigolo ».
Le conteur
Donc elle aimait beaucoup chanter pendant qu’elle faisait son travail de soldate en Amérique. Et les autres soldats aimaient
beaucoup l’écouter parce que dès qu’elle commençait à chanter ils dansaient sans même sans rendre compte. Ils lui di-
saient tu as le rythme dans la peau. Ils dansent tous les deux pendant qu’elle chante.
Et puis un beau jour elle perdit sa voix de chant. Stop chant. Bouche grande ouverte.
Elle avait beau essayer de pousser sa voix entre ses lèvres en toussant. Elle tousse. De la tirer avec ses doigts en criant.
Elle crie. Sa voix ne sortait plus pour chanter. Elle était partie on ne savait pas où. Pour la retrouver elle décida de faire de
mieux en mieux son travail de soldate. Elle marcha beaucoup au pas en criant :
La petite soldate
YES SIR !
Le conteur
Elle mit tous les vêtements de soldate qu’elle pouvait mettre. Elle s’entraîna à ramper au sol. À sauter par-dessus les préci-
pices. À boire trop de bière en disant des bêtises. Elle s’entraîna à piloter son tank. À tirer à la mitraillette. Au fusil mitrailleur.
Au pistolet mitrailleur. Au bazooka. Et au lance-ammes. Mais sa voix ne marchait toujours pas.
Alors elle demanda à aller à la guerre. On l’envoya à la guerre dans le désert d’Arabie.
Dans le désert d’Arabie, elle habitait un baraquement en tôle ondulée, elle mangeait des rations lyophilisées, elle portait
quatre épaisseurs de vêtements, plus un gilet pare-balles, plus un casque en acier, plus une cagoule sur le visage. Elle
avait très chaud, elle avait très soif, parce que dans le désert il fait quarante degré à l’ombre.
Et il n’y a pas d’ombre. Elle ne trouvait pas d’arbre pour se mettre à son ombre et faire un somme, alors sous sa peau qui
était sous son harnachement, qui était sous le soleil, il faisait quatre-vingt degrés et plus. Il lui pose deux parpaings sur le
dos. C’était très dur.
Au micro. Quand elle dormait dans le baraquement de tôle ondulée elle rêvait qu’elle dormait à l’ombre d’un chêne du
Missouri qui avait poussé par miracle dans le désert. Et ça c’était très bon. Il ôte les deux parpaings.
Et puis un beau jour elle tua un prisonnier que les soldats avaient fait…
La petite soldate
PAN !!
Le conteur
Et juste après le coup de pistolet qu’elle donna au prisonnier pour lui mettre une balle dans la tête elle retrouva sa voix.
La petite soldate chante de nouveau « Just a Gigolo ».
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