La Mission d`évaluation : méthodologie et outils d`analyse

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La Mission d'évaluation : méthodologie et outils d'analyse
I-
Contexte de l'évaluation et perspectives........................................................................................................... 2
1) Contexte de l’évaluation................................................................................................................................... 2
2) Les demandeurs de l'évaluation ? .................................................................................................................. 2
3) Perspectives ......................................................................................................................................................... 3
II- Diagnostics préalables à l'évaluation .......................................................................................................... 4
1) Intérêts du diagnostic ........................................................................................................................................ 4
2) Éléments à auditer ............................................................................................................................................. 4
III- Méthodes d'évaluation .................................................................................................................................. 5
1) Arbre de décision ............................................................................................................................................... 5
2) Approche patrimoniale ..................................................................................................................................... 6
3) Approche DCF..................................................................................................................................................... 6
4) Approche par les comparables ....................................................................................................................... 6
5) Approche par le rendement ............................................................................................................................. 7
6) Approches spécifiques ...................................................................................................................................... 7
Conclusion............................................................................................................................................................ 8
International Management and Auditing Company
Membre du réseau international The Leading Edge Alliance
I-
Contexte de l'évaluation et perspectives
1) Contexte de l’évaluation
Une évaluation d'entreprise intervient à l'occasion :







de la réalisation d'un investissement : on distingue alors 2 types d'investissement :à caractère professionnel : c'est
le cas le plus classique. Un investisseur souhaite procéder à un investissement de longue durée dans une
entreprise;
à caractère spéculatif : l'investisseur cherche à obtenir une plus-value à court ou moyen-terme sur l'entreprise
acquise.
d'un désinvestissement : le vendeur (transmission) face à l'acheteur (acquisition) ;
d'une succession : changement de propriétaire familial sans cession
de calcul de parité d'échange lors d'une fusion de deux sociétés ;
d'une restructuration ;
d'une donation ;
En outre, l'évaluation est incontournable pour des opérations importantes, telles que : l'entrée de nouveaux actionnaires, la
recherche d'un partenaire stratégique, les augmentations de capital, les introductions en bourse, ou encore l'essaimage
d'une grande organisation.
2) Les demandeurs de l'évaluation ?
Une évaluation répond aux besoins spécifiques de partenaires de l'entreprise :









l'acquéreur, le vendeur : les intérêts sont très différents, d'où la nécessité pour chaque partie de recourir à ses
propres conseils ;
les salariés des comités d'entreprise : pour des fusions-restructurations ;
les salariés lors de l'émission de bons de souscription d'actions (BSA) ;
les salariés lors d'un rachat de l'entreprise par ses salariés ;
les associés pour une sortie de capital, et notamment lors d'un conflit interne ;
le notaire : qui est en charge de la rédaction d'un acte de donation-partage incluant des titres de sociétés ;
le donateur ;
les héritiers ;
etc...
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3) Perspectives
Au regard des transformations de l'entreprise intervenues ces dernières années, les perspectives du marché de l’Évaluation
semblent être nombreuses et variées.
En raison du vieillissement démographique sur un horizon de 10 à 20 ans, beaucoup de chefs d’entreprise auront plus de 50
ans et sont donc susceptibles de céder leur entreprise.
L’évaluation d’entreprise a donc un rôle primordial dans les années à venir.
Compte tenu de la mondialisation, les pratiques d’évaluation sont fortement inspirées par les normes anglo-saxonnes,
notamment en matière d’ IFRS (International Financial Reporting Standards ( IFRS ). Par exemple, les IFRS relatifs à la
comptabilisation des opérations de fusions et acquisitions ( F&A ) vont fortement affecter les comptes des Groupes dans les
stratégies de croissance externe.
Ce standard doit fournir aux actionnaires et aux analystes une meilleure compréhension des bénéfices associés à ce type
d'opération.
Ainsi, l’objectif d’amélioration de la compréhension des conséquences financières des opérations de F&A pourrait être
compromis sans une standardisation des méthodes d’évaluation.
La mise en œuvre des méthodes d’évaluation selon les normes IFRS est complexe. La valorisation des actifs selon ce
standard aura un impact sur les comptes.
Par conséquent, les problèmes de valorisation ( par ex en matière d’immobilier, d’instruments financiers, actifs
incorporels,…) sont aujourd’hui un enjeu majeur pour les entreprises, vont donc faire appel à des consultants spécialisés.
Les entreprises subissent de plus en plus de contraintes financières pour assainir leur bilan. Elles sont donc obligées de se
restructurer. Aussi, les évaluations financières et les opérations de restructuration de dette et de capital se développent dans
des départements spécialisés « restructuring » chez les intervenants financiers.( De la part des actionnaires ; des normes
comptables ; et des règles de gouvernance d’entreprise.)
Ainsi, deux métiers (au profil complémentaire) se dégagent :


l’expert évaluateur : qui intervient en amont dans le cadre de difficultés financières (par ex, endettement
excessif, impossibilité de rembourser un emprunt..
l’expert technique : qui vérifie et qui valide (en toute indépendance) le projet de restructuration de dettes et de
capital.
Par conséquent, ces deux types de missions spécifiques devraient se développer.
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II-
Diagnostics préalables à l'évaluation
1) Intérêts du diagnostic
L'évaluation d'une entreprise nécessite une prise de connaissance interne et externe sous forme de diagnostics, fonction par
fonction, de la place de l'entreprise sur son marché et de l'évolution prévisible de celui-ci. Nous développons ici cette prise
de connaissance dans la mesure où il nous semble qu'elle est trop souvent omise ou insuffisamment développée. Cette
situation peut amener, outre des erreurs dans les évaluations, des prises de décisions d'acquisition inopportunes, par
ignorance de la situation réelle de l'entreprise, et notamment par méconnaissance du savoir-faire réel de l'entreprise, de son
avantage compétitif, de l'évolution prévisible de la demande de produits actuels, de la capacité de l'entreprise à mettre en
place des produits de substitution.
2) Éléments à auditer
Le diagnostic préalable à l'évaluation se décompose en :





un audit commercial : connaitre le marché et les produits de l'entreprise ;
un audit industriel ou de production : connaitre quels sont les équipements, l'état des stocks, analyser le savoir-faire de
l'entreprise ;
un audit des ressources humaines : comprendre le rôle du dirigeant et l'influence des ressources humaines
un audit comptable et financier : analyser la performance de l'entreprise, sa rentabilité, ses risques, sa trésorerie,…
un audit juridique : connaitre la règlementation de l'activité, l'état des contrats, des litiges, des cautions et des garanties
L’évaluateur, à l’issue de ces diagnostics et de leur impact ou non sur les comptes annuels, récapitulera l’ensemble des points
significatifs en distinguant les points forts et les points faibles. Les conclusions sont généralement plutôt qualitatives, à
savoir forte dépendance vis-à-vis d’un fournisseur exclusif, climat social peu favorable, bail en fin de période, outil de
production moderne qui fonctionne actuellement en sous-capacité…
À partir de toutes ces informations et des éléments techniques des diagnostics, l’évaluateur doit, avant de procéder à
l’évaluation proprement dite, établir un rapport d’étape. Ce document doit permettre à la personne destinataire de
l’évaluation de décider ou non la poursuite du travail de l’évaluateur (bien entendu, cette pré-étude doit dans tous les cas
être rémunérée et cela doit être précisé dès avant le démarrage des travaux). L’évaluateur aura, à la fin de cette étape, une
idée assez précise de l’organisation de l’entreprise et il pourra alors préparer une lettre de mission détaillée qu’il soumettra à
son client. En la présentant à ce dernier, il pourra vérifier s’il a bien compris le besoin: nature de l’opération, degré
d’urgence...
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III-
Méthodes d'évaluation
Il existe de très nombreuses méthodes d'évaluation (dans les ouvrages consacrés à ce thème, on recense environ une
trentaine de formules de calcul).
En l'espèce, nous présenterons 3 grandes familles de méthodes d'évaluation (selon un ordre classique):
1.
2.
3.
L'approche patrimoniale;
L'approche DCF;
L'approche par les comparables.
Nous évoquerons leurs principales caractéristiques, en étudiant leurs fondements théoriques, leurs modalités de calcul et
leurs limites en s'appuyant parfois sur des exemples chiffrés.
1) Arbre de décision
Entreprise avec
perspective de
continuité
d’exploitation
OUI
NON
TPE où les usages
professionnels
seraient adaptés
NON
OUI
Entreprise
patrimoniale
NON
OUI
Entreprise
établissant des
prévisions
cohérentes
OUI
DCF / Comparables
boursiers (avec
décote le cas
échéant)
NON
Possibilité
d’extrapolation
du passé
pertes
significatives,
judiciaire,
sauvegarde,
liquidation…
NON
Immobilier
holding
OUI
Méthode
fondée sur la
rentabilité
passée
Actif net
réévalué +
Goodwill
Actif net
réévalué
Usages
professionnels
: multiples de
CA, résultats
Valeur
liquidative
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2) Approche patrimoniale
La méthode de l'ANR : Cette méthode consiste à agréger l’ensemble des actifs d’une entreprise, à les réévaluer à leur valeur
actuelle de marché et à en déduire les dettes, elles aussi actualisées à aujourd’hui. On parle également d’actif net réévalué
(ANR). Les capitaux propres et/ou actif net comptable donnent une première valeur.
Toute entreprise vaut au moins ses capitaux propres, sous réserve :


D’une absence durable de résultat soit peu ou pas de résultat ou des pertes,
D’une valeur comptable trop importante inscrite à l’actif du bilan par rapport à la valeur réelle.
3) Approche DCF
La méthode des flux futurs de trésorerie, également désignée sous le terme de Discounted Cash Flow (DCF), est très
largement admise en matière d’évaluation d’actif et traduit financièrement qu’un actif «vaut ce qu’il rapporte». Cette
méthode consiste à calculer, par actualisation, la valeur actuelle nette des flux de trésorerie futurs attendus d’une activité.
Dans le cadre d’une transaction, le montant ainsi déterminé correspond au prix qu’un acquéreur devrait accepter de payer
pour un investissement donné, puisque cet investissement lui permettra de couvrir le coût des capitaux (dette et fonds
propres) qu’il engage. Dans cette approche, la valeur d’entreprise (VE) correspond à la somme de ses cash-flows disponibles
prévisionnels actualisés au coût moyen pondéré du capital engagé (CMPC) avec :
VE : la valeur d’entreprise
VFP : la valeur des fonds propres
CF : le flux de trésorerie (free cash flow) généré par l’exploitation
CMPC : le coût moyen pondéré du capital
VT : la valeur terminale
VD : la valeur de l’endettement financier net.
4) Approche par les comparables
La méthode des comparables repose sur la comparaison de l'entreprise avec des actifs ou des sociétés présentant des
caractéristiques (domaine d’activité stratégique, taille, maturité, effectifs,…) proches.
La recherche par comparaison peut s’effectuer soit à partir de :



l’évolution des valeurs boursières de sociétés de même secteur d’activité,
transactions récentes d’entreprises non cotées.
mouvements internes de capital
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5) Approche par le rendement
Il s’agit de valoriser l’entreprise en fonction des résultats distribués (dividendes) avec toujours le taux « non risqué » (taux
des obligations du secteur public) en rajoutant la prime de risque, généralement on retient dans les PME la prime de risque
de 5%.
Cette méthode dite valeur de rendement n’est pas préférentielle, mais n'est pas pour autant à écarter dans le cas de
l'évaluation de TPE/PME.
Plusieurs conditions pour retenir les dividendes :



Ces dividendes doivent correspondre à une politique régulière de distribution ;
Ils ne doivent pas dépendre d’une société mère qui imposerait son montant de distribution en vue de faire face à un
remboursement d’emprunt et/ou la rémunération des dirigeants ;
Ils ne doivent pas non plus correspondre à une optimisation fiscale du revenu du dirigeant qui pourrait privilégier les
dividendes par rapport à un salaire « normal ».
Le principe est que les dividendes doivent correspondre à un vrai rendement du capital investi par les associés et/ou les
actionnaires.
Valeur société = D1/(1+i ) + D2/(1+i)2 +….Dn/(1+I)n + Vn/(1+i)n
Vn = valeur de revente
Si n tend vers infini et dividendes constants, Valeur = D/i
Si n tend vers infini et dividendes croissants au taux g, Valeur = D/i-g
i = taux de rentabilité exigé par les actionnaires
6) Approches spécifiques
Certaines entreprises, notamment les TPE, doivent être analysées de manière plus spécifique. Il en est de même pour
certains éléments d'actif, en raison de leur valeur inscrite en coût historique dans les comptes de la société. Cette
méthodologie ne traduit pas de façon précise la valeur réelle des actifs. L'idée est donc d'évaluer ces différents éléments en
fonction de leur valeur réelle, celle de marché, dans la mesure où ces éléments isolés ont une influence significative sur les
méthodes d'évaluation de l'entreprise étudiée.
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Conclusion
Les méthodes d'évaluation d'entreprise sont nombreuses et variées. Par conséquent, il est intéressant de comparer les
différentes valeurs obtenues pour avoir une vue d'ensemble de l'entreprise étudiée. A partir de ce constat, on peut examiner
et s'interroger sur les convergences et les divergences soulevées par les méthodes d'évaluation. Cette mise en perspective
doit permettre de retenir ou d'écarter les différentes méthodes d'évaluation et d'avoir une approche multicritère.
La démarche d’évaluation doit aboutir à la rédaction d’un rapport dans lequel l’évaluateur exprime son opinion sur la valeur
de l’entreprise.
Le rapport d’évaluation doit impérativement rappeler :






Le contexte dans lequel l’évaluation est opérée,
Les travaux effectués,
Les limites éventuellement apportées aux travaux, soit à la demande du client, soit en raison de l’absence d’un expert
technique qui serait seul compétent sur des points très précis (audit d’environnement…),
Les méthodes écartées dûment motivées et les méthodes retenues,
La justification des hypothèses retenues dans la mise en œuvre des méthodes d’évaluation (coefficient multiplicateur
appliqué au chiffre d’affaires retenu, prime de risque…),
Une synthèse des calculs avec renvoi des détails de calcul en annexe et, en conclusion, non pas une valeur figée, mais un
intervalle de valeurs et/ou nuage de points (
Enfin, il ne faut pas oublier que dans un contexte d’acquisition d’entreprise, l’acheteur doit avoir une notion assez précise de
l’enveloppe financière globale qu’il devra affecter à ce projet. (Celle-ci devra inclure, outre le paiement du prix et le
remboursement des comptes courants d’associés, la mise à niveau éventuellement nécessaire des investissements et de la
structure financière).
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