Urban 197 FR - European Commission

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COMMISSION EUROPÉENNE
Bruxelles, 06.05.1997
COM(97)197 final
Communication de la Commission
La question urbaine :
Orientations pour un débat européen
G:\STEF\URBAN\COMM10F.DOC
-2SOMMAIRE
INTRODUCTION
1. DEFIS A RELEVER PAR LES VILLES EUROPEENNES ................................................................................ 4
1.1 Les villes dans un contexte en pleine évolution..................................................................................... 4
1.2 Les villes, le chômage et l’exclusion sociale ......................................................................................... 5
1.3 Les déséquilibres dans le système urbain européen.............................................................................. 6
1.4 L’environnement urbain...................................................................................................................... 6
1.5 Fragmentation du pouvoir et intégration dans la société urbaine............................................................ 7
2. ACTIONS EN COURS EN MATIERE DE DEVELOPPEMENT URBAIN A L’ECHELLE DE L’UNION .................... 8
2.1 Encouragement de la compétitivité et de l’emploi................................................................................. 8
2.2 Politique en faveur de la cohésion économique et sociale ..................................................................... 9
2.3 Transports et réseaux transeuropéens ............................................................................................... 11
2.4 Encouragement du développement durable et amélioration de la qualité de vie dans les villes.............. 13
3. ORIENTATIONS POUR L’AVENIR ........................................................................................................ 13
3.1 Nécessité d’une perspective urbaine dans les politiques de l’Union européenne.................................. 14
3.2 Services d’intérêt public et développement urbain ............................................................................. 16
3.3 Contribution des Fonds structurels.................................................................................................... 16
3.4 Enrichissement des connaissances et encouragement des échanges d’expériences entre villes.............. 17
4. SUIVI DE LA COMMUNICATION........................................................................................................... 18
ANNEXES
Annexe 1
Données socio-économiques concernant les zones urbaines défavorisées
Annexe 2
Dépenses à l’échelon local dans les États membres de l’UE
Annexe 3
Incidence de l’intervention des Fonds structurels sur les villes
Annexe 4
Événements à suivre sur ce sujet
-3INTRODUCTION
Les villes d’Europe demeurent la première source de création de richesse et le centre du développement social
et culturel. Cependant, elles doivent affronter des problèmes croissants en raison de l’évolution rapide du
contexte économique, du chômage, de la dégradation de l’environnement et de la congestion du trafic, ainsi que
de la pauvreté, des problèmes de logement, de la criminalité et de la toxicomanie.
En Europe, des efforts politiques sont déjà consacrés aux problèmes affectant les villes. Cependant, ils sont
apparus fragmentés et généralement dépourvus d’effet préventif. Il est clair que de nouveaux efforts seront
nécessaires pour renforcer ou rétablir le rôle de lieu d’intégration sociale et culturelle, de source de prospérité
et de développement durable et de pilier de la démocratie que les villes européennes doivent jouer.
Sur le plan européen, le Parlement européen et le Comité des Régions ont appuyé une intervention plus active
de l’Union dans le développement urbain. De leur côté, les États membres et la Commission européenne ont
fait part de leur inquiétude partagée à propos du développement durable des villes à l’avenir, lors de la
conférence récente des Nations unies sur le développement urbain durable (HabitatII).
La présente communication examine les possibilités d’amélioration du développement urbain et tend à rendre
plus efficaces les interventions communautaires en cours dans les zones urbaines. L’intention n’est pas de
développer des politiques urbaines à l’échelle de l’Europe dans des domaines qui peuvent être mieux traités à
l’échelle locale ou régionale. Toutefois, puisque les villes au sein de l’Union sont confrontées à une série de
problèmes identiques, il existe également des possibilités de trouver des solutions et de faciliter leur application
à l’échelle européenne. Cette tâche ne nécessiterait aucun pouvoir supplémentaire sur le plan européen. L’idée
est plutôt que l’on peut obtenir de très bons résultats en adoptant une approche plus ciblée reposant sur les
instruments existant dans les États membres et sur le plan communautaire, ainsi que sur une coopération et une
coordination accrues à tous les niveaux.
Deux autres éléments doivent être également être pris en compte lors de l’examen des problèmes urbains à
l’échelle de l’Union. Tout d’abord, les défis à relever dans le domaine du développement urbain offrent à cette
dernière la possibilité de devenir un organisme de référence pour ses citoyens, grâce aux bénéfices tangibles
escomptés de ses actions au plan de leur vie quotidienne. Cela implique en outre une reconnaissance plus
explicite de l’importance des démocraties locales, niveau politique le plus proche des habitants. Ensuite, les
villes jouent également un rôle crucial dans le renforcement d’un modèle de société européen reposant sur
l’absence de discrimination selon le sexe et l’origine ethnique. Si elles ne doivent pas être les seules instances à
traiter ces grands problèmes, les autorités urbaines doivent s’impliquer entièrement dans les politiques les
concernant, car aucune solution efficace ne peut être appliquée sur le terrain sans leur participation active.
La présente communication comporte quatre parties. La première explique les défis auxquels toutes les villes
sont confrontées à des degrés divers, la deuxième fait le point sur les politiques actuelles de l’Union qui ont une
incidence directe ou indirecte sur les villes, la troisième propose des orientations pour les actions futures et
l’amorce d’un débat à partir de l’approche que la politique urbaine en Europe pourrait suivre, et la quatrième
propose le suivi de la présente communication, en particulier l’organisation d’un Forum Urbain en 1998.
1.
-4DEFIS A RELEVER PAR LES VILLES EUROPEENNES
Quelque 80 % de la population européenne vivent dans des villes, ce qui fait de l’Europe le continent le plus
urbanisé du monde. Bien que pouvant être très variées, les zones urbaines sont confrontées à des problèmes
identiques, expliqués succinctement dans le présent chapitre.
1.1
Les villes dans un contexte en pleine évolution
Environ 20 % des Européens vivent dans de grandes agglomérations comptant plus de 250 000 habitants,
20 % dans des villes de taille moyenne et 40 % dans des villes de 10 à 50 000 habitants. Londres et Paris
sont les deux seules villes d’Europe qui comptent environ 10 millions d’habitants.
Les données démographiques confirment que l’urbanisation de la société européenne se poursuit, bien qu’à
un rythme moins élevé qu’au cours des décennies précédentes.
La croissance de la population dans les villes résulte d’un accroissement naturel, d’un afflux d’habitants de
zones rurales ou moins prospères et de l’arrivée d’immigrés provenant principalement de pays tiers. À
l’échelle internationale, l’Union européenne est devenue une destination importante pour les immigrants, ce
qui a contribué à compenser la tendance au déclin de la population. En 1990, par exemple, on estime que
2,1 millions de personnes sont arrivées dans les États membres en provenance de l’étranger, alors
qu’environ 1 million de personnes ont quitté l’Union. Exception faite de l’Irlande, tous les États membres
connaissent actuellement une immigration nette. Les estimations concernant la période 1987-1991 montrent
que deux tiers des immigrants se sont installés dans les grands centres industriels et dans les capitales.
D’autres villes ont, en revanche, vu leur population diminuer durant les années 80. Ce déclin s’explique
principalement par la disparition ou le transfert de fournisseurs traditionnels d’emplois, ainsi que par le
développement des banlieues. Les villes de Bruxelles, Londres, Paris, Lille, Porto, Hanovre, Turin,
Barcelone et Randstad (Pays-Bas) ont toutes vu leur centre se dépeupler au profit de leur périphérie. Cette
dispersion du logement, du travail et des infrastructures de loisirs implique, entre autres, un besoin croissant
de mobilité.
Sur le plan économique, les grandes villes demeurent la principale source de prospérité et contribuent au
PIB régional ou national de façon disproportionnée par rapport à leur population, témoignant ainsi de leur
productivité plus élevée. Cependant, la croissance du PIB n’a pas souvent été créatrice d’emploi. À titre
d’exemple, la région urbaine de Bruxelles, le bassin du Rhin et de la Ruhr et la région de Londres ont connu
une croissance annuelle du PIB de 5 à 6 %, alors que, parallèlement, la création annuelle d’emplois a atteint
l’indice +0,2 dans le premier cas, +0,1 dans le deuxième, et -0,2 dans le troisième. De même, quelques
villes de taille moyenne comme Parme, Rennes, Cambridge, Braga et Volos ont continué à prospérer sur la
base de leur réussite économique.
Dans la plupart des villes, l’emploi total a progressé durant la période allant jusqu’au milieu des années 80,
grâce à l’expansion considérable du secteur des services, qui procure actuellement de 60 à 80 % de tous les
postes dans les villes et qui, dans la plupart des cas, a compensé les pertes d’emploi dans l’industrie.
Environ un tiers des emplois dans le domaine des services concerne le secteur non marchand, qui englobe
l’administration publique, l’enseignement, la santé et les services collectifs et sociaux. Ceci vaut notamment
pour des villes comme Bruxelles, Rome, Helsinki, Stockholm et Copenhague. Dans de nombreuses villes,
cependant, la croissance du secteur non marchand est limitée par les restrictions appliquées aux dépenses
publiques. Les deux autres tiers des emplois sont principalement concentrés dans les services financiers, les
assurances, les transports et les communications, le commerce de détail, l’hôtellerie et la restauration.
-5Les villes qui ont éprouvé les plus grandes difficultés à s’adapter à l’évolution du contexte sont celles qui
dépendaient fortement d’industries exploitant des ressources spécifiques et pour celles connaissant une
économie régionale tributaire d’un secteur agricole traditionnel. Les villes de l’est de l’Allemagne sont
confrontées à des problèmes particuliers, d’autant plus qu’elles connaissent une restructuration rapide qui a
duré plusieurs décennies dans d’autres villes de l’Union.
Il est clair que le développement futur des villes sera structuré selon un schéma différent que par le passé.
Les activités du secteur des services (télécommunications et transports, biotechnologies, hautes
technologies, commerce international et commerce de détail) prendront de l’importance, à l’instar du
développement de la société de l’information1, de l’enseignement et de la recherche. L’environnement et la
qualité de vie deviennent également des facteurs importants pour l’implantation de nouvelles activités. Les
villes doivent donc relever le défi de s’adapter en permanence à l’évolution rapide de l’économie et d’autres
secteurs. Ce nouveau mode de développement risque d’accentuer la dualisation des sociétés urbaines et
lance un nouveau défi, à savoir le recyclage continu de la main-d’oeuvre.
1.2
Les villes, le chômage et l’exclusion sociale
Bien que la disponibilité de données pose de gros problèmes, des estimations tendent à confirmer que le
chômage dans les villes est supérieur à la moyenne de l’Union. En 1995, les zones de l’Union à forte densité
de population affichaient un taux de chômage de 11,9 % contre 10,8 % pour les zones rurales et 9 % pour
les zones semi-urbanisées, souvent situées à proximité des centres fortement urbanisés2. En 1994, la
moyenne de l’Union était de 10,8 %. Les chiffres masquent toutefois différentes réalités. Certaines villes
enregistrent un taux de chômage relativement faible (par exemple, Milan et Francfort), alors que d’autres
dépassent les moyennes nationale et européenne d’au moins 20 % (par exemple, Bruxelles, Birmingham,
Cologne, Copenhague, Naples et Palerme).
Le développement actuel de nouvelles possibilités économiques dans de nombreuses villes ne fait
qu’accroître les disparités économiques et sociales. Si les personnes les plus qualifiées sont en mesure de
rivaliser dans une économie ouverte, un groupe plus vulnérable vivant dans un état d’exclusion permanente
ou semi-permanente s’est constitué. Le niveau d’instruction et l’accès au marché du travail sont devenus
d’importants facteurs de division de la population urbaine. À cet égard, il est important de relever que la
moitié des chômeurs de l’Union sont des chômeurs de longue durée, et que dans les zones à forte densité de
population, le chômage de longue durée représente 56,1 % du chômage total. Dans les villes, le déclin se
manifeste par une aggravation de la pauvreté et du nombre de sans-abri, par l’isolement social, de piètres
conditions de logement, des problèmes de toxicomanie et de criminalité.
Dans de nombreuses villes européennes, l’exclusion a entraîné le confinement de groupes sociaux dans des
quartiers mal équipés. Ce phénomène, qui existe depuis longtemps dans les villes de l’Europe du Nord, se
développe également dans celles du Sud. Dans certains quartiers de grandes villes, le taux de chômage
atteint 30 % (voir annexe I) et le niveau d’instruction est très faible. Dans de nombreuses villes, l’exclusion
sociale coïncide avec la diversité culturelle et linguistique de nombreux quartiers où les systèmes
1
2
Voir également le document COM(96) 607 du 27.11.1996, intitulé “L’Europe à l’avant-plan de la société de
l’information planétaire : plan d’action évolutif”.
Données provenant de l’enquête sur la main-d’oeuvre dans 11 pays de l’UE (tous les États membres sauf le
Luxembourg, l’Autriche, la Suède et la Finlande). Les zones à forte densité de population comptent plus de
500 habitants par km² et abritent 50 % de la population de l’Union. Les zones rurales comptent moins de 100 habitants
par km² et accueillent 22 % de cette même population. Enfin, 28 % de la population de l’Union vivent dans des zones
intermédiaires qui comptent de 100 à 500 habitants par km².
-6d’enseignement sont confrontés à des demandes spécifiques. Il est de plus en plus souvent admis que le
confinement n’est pas seulement un problème social en termes d’emploi, d’enseignement et de problèmes de
logement, mais que le comportement social déviant qui en résulte nuit à l’attrait économique global de la
ville.
1.3
Les déséquilibres dans le système urbain européen
La mondialisation et le déclin industriel au profit du secteur tertiaire n’ont pas diminué l’importance du
territoire pour le développement économique. Ainsi, les zones métropolitaines situées à des carrefours
stratégiques et bien équipés acquerront une influence considérable au détriment de villes plus périphériques
et moins bien équipées. La prédominance de telles zones ressort particulièrement bien dans le domaine des
transports. En 1993, la ligne aérienne Londres-Paris a accueilli deux fois plus de passagers que toute autre
ligne en Europe. Il est essentiel, pour l’équilibre territorial du développement urbain, que les villes soient
dotées de services leur permettant d’attirer des activités économiques modernes. Les villes d’entrée
périphériques telles que Athènes, Valence, Palerme, Thessalonique, Belfast, Lisbonne et Séville, ainsi que
les villes industrielles telles que Turin, Glasgow et Bilbao, sont désavantagées à cet égard par rapport aux
villes occupant une position plus centrale, comme Anvers, Brême et Rotterdam, et à des villes comme
Hanovre, Lyon et Vienne, auxquelles on peut facilement accéder et qui possèdent une gamme d’activités
plus diversifiée.
Les villes moyennes qui sont bien reliées aux centres économiques prospères possèdent également un
avantage manifeste sur les autres. Les villes situées au coeur du territoire de l’Union devraient profiter
davantage des retombées positives de l’intégration européenne que celles de la périphérie.
1.4
L’environnement urbain
Les habitants des zones urbaines sont de plus en plus préoccupés par la qualité de leur environnement
naturel et physique. Malgré les efforts considérables déployés, de nombreux problèmes subsistent. Une
étude réalisée en 1995 par l’Agence européenne pour l’environnement a montré que 70 à 80% des villes
européennes comptant plus de 500 000 habitants ne respectaient pas les normes fixées par l’Organisation
mondiale de la santé pour la qualité de l’air. Ainsi, la concentration du smog en hiver touche quelques 70
millions de citoyens de l’Union dans les villes. À Milan, Turin, Stuttgart, Belfast, Dublin et Berlin, par
exemple, les indices de smog sont parfois plus de deux fois supérieurs au plafond prévu par la norme de
qualité. Enfin, les concentrations d’ozone touchent environ 80% de la population de l’Union au moins une
fois par an.
Outre les combustibles industriels et domestiques, les transports urbains constituent une source importante
de pollution. Les véhicules privés ont connu une expansion beaucoup plus rapide que tout autre moyen de
transport et devraient voir leur utilisation continuer à progresser dans un proche avenir. La concentration de
plus en plus forte de véhicules dans les villes diminue l’incidence positive des technologies automobiles plus
propres sur l’environnement. L’environnement urbain est également confronté à d’autres problèmes graves,
comme celui du traitement des déchets solides et des eaux usées.
Outre leur incidence négative sur la qualité de l’environnement urbain et les nuisances sonores qu’ils
provoquent, les encombrements de la circulation réduisent la mobilité dans les villes et compliquent l’accès à
ces dernières, tout en augmentant les coûts de production de l’économie urbaine. À Londres et à Paris, la
vitesse moyenne du transport par automobile ou par camion a été ramenée à celle que des moyens plus
primitifs permettaient d’atteindre au début de ce siècle.
-7Les aspects primordiaux décrits ci-dessus ne peuvent permettre d’ignorer d’autres éléments tels que le
patrimoine architectural et culturel des bâtiments, les notions d’espaces publics et de conception urbaine,
autant d’éléments très importants pour la qualité de vie des citadins.
Si toutes les zones urbaines connaissent des problèmes d’environnement, il va de soi que les expériences
varient d’une ville à l’autre. Prenons l’exemple de la qualité et de la quantité des espaces verts offerts :
certaines villes comme Hanovre, Evora et Bruxelles consacrent plus de 20% de leur superficie aux espaces
verts, contre 5%, voire moins, pour Rotterdam et Madrid.
En matière d’environnement au sens large, l’aménagement urbain entrepris dans le passé n’a pas toujours
aidé les villes et quartiers à développer leur possibilité de remplir plusieurs fonctions simultanément. Des
zones à vocation unique, consacrées à des aspects spécifiques de l’activité humaine (travail, commerce,
loisir, logement) ont vu le jour. De telles zones réduisent les possibilités de devenir un lieu où leurs habitants
peuvent développer leur existence au maximum. La politique d’aménagement urbain doit être modifiée. Elle
doit mettre davantage l’accent sur la durabilité, la diversité et le mélange des activités, pour redonner à la
ville sa vocation de lieu de rencontre où toutes les activités peuvent coexister à tout moment de la journée.
1.5
Fragmentation du pouvoir et intégration dans la société urbaine
L’intégration dans la société urbaine passe par d’autres facteurs que l’économie et le marché du travail. Les
villes n’offrent pas seulement du travail, des possibilités de prospérité et des débouchés commerciaux : elles
permettent également de se détendre, d’apprendre ou de développer la culture. Elle devraient offrir un
“espace de vie” et une identité à leurs habitants.
Le sens de l’identité disparaît peu à peu dans les villes. Ceci est souvent démontré par le faible taux de
participation au processus démocratique à l’échelle locale. Celle-ci est particulièrement faible dans les zones
les plus marginalisées des villes, où les problèmes peuvent être exacerbés par la présence de communautés
d’immigrés n’exerçant pas toujours leur droit de vote. Abstraction faite du problème de l’identité, le faible
niveau de participation aux élections dans les secteurs urbains déshérités a pour effet que l’administration est
moins sollicitée pour fournir des services aux quartiers à forte concentration d’immigrés et de non-votants.
En termes de réponse institutionnelle, les villes opèrent à l’intérieur de systèmes juridiques, institutionnels et
financiers qui varient d’un État membre à l’autre. Comme les autorités locales réagissent aux défis en utilisant
les ressources mises à leur disposition par les politiques qu’elles ont à mener, il est normal que leurs efforts
dans le domaine du développement urbain varient. D’après une étude réalisée en 1996, certaines d’entre
elles agissent dans le cadre d’une plus grande autonomie locale et peuvent dépenser davantage que certaines
de leurs homologues au sein de l’Union (voir annexe II).
Souvent, les autorités locales éprouvent des difficultés à concilier responsabilité à résoudre les problèmes
urbains et manque de pouvoir institutionnel et financier. Elles deviennent de plus en plus des services
financiers dont profitent les zones avoisinantes, les frontières administratives ne coïncidant plus avec
l’étendue réelle de la zone urbaine. Les localités voisines peuvent ainsi bénéficier des efforts fournis par la
population souvent moins prospère du centre de la ville. En outre, le revenu réel des autorités urbaines a
diminué au cours de la dernière décennie, à cause des restrictions générales appliquées aux dépenses
publiques. Dans la plupart des cas, et notamment dans ceux où les dépenses de sécurité sociale des
autorités urbaines ont augmenté, ce phénomène a entraîné une diminution des investissements à l’échelle
locale.
-8La gestion des villes est également compliquée par la multiplicité des autorités publiques responsables à
divers niveaux (local, régional, national et européen), qui peut à la fois rendre problématique la mise en
oeuvre de politiques sur le terrain et affecter la perception des citoyens désireux de savoir qui est réellement
responsable de leur ville. Cette fragmentation fait par conséquent obstacle à une citoyenneté responsable.
Parallèlement, les citoyens voudraient contrôler davantage les décisions touchant leur existence. Il devient
dès lors de plus en plus important de faire participer des protagonistes locaux pour veiller à ce que leurs
besoins soient pris en compte dans la législation ou programmes mis en oeuvre. Egalement, les besoins et
opinions des femmes en matière de développement urbain devraient faire l’objet d’une plus grande attention.
Il ne s’agit toutefois là que d’éléments de réponses. La question essentielle qui se pose est la suivante :
“Pourquoi les habitants des villes ne sont-ils plus heureux de passer toute leur existence dans ces
dernières ?”. Dans de nombreux endroits d’Europe, la ville n’est plus l’endroit idéal pour élever des enfants,
passer son temps libre ou vivre. Cette érosion du rôle de la ville constitue peut-être la plus grande menace
pour le modèle européen de développement et de société et le thème qui nécessite le débat le plus
approfondi.
2.
ACTIONS EN COURS EN MATIERE DE DEVELOPPEMENT URBAIN A L’ECHELLE DE L’UNION
Toutes les politiques de l’Union européenne se répercutent d’une quelconque manière sur les villes
européennes, même si leur incidence n’est pas toujours facile à mesurer. Les considérations qui suivent
mettent en lumière l’incidence quantitative et qualitative de quelques actions fondamentales concernant les
quatre types de politiques qui jouent un rôle particulier dans la croissance et le développement des villes de
l’Europe :
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les politiques axées sur l’encouragement de la compétitivité et de l’emploi,
la politique en faveur de la cohésion économique et sociale;
les politiques qui favorisent l’insertion des villes dans les réseaux transeuropéens;
les politiques encourageant un développement durable et la qualité de vie dans les villes.
2.1
Encouragement de la compétitivité et de l’emploi
L’Union européenne doit améliorer sa position concurrentielle dans un contexte marqué par la libéralisation
du commerce mondial. La création du marché unique, conçu pour améliorer la compétitivité de l’Union par
l’abolition des entraves aux échanges, aux investissements et à la mobilité de la main-d’oeuvre, et par la
création d’un système économique intégré offrant des avantages d’échelle, a été un élément de réaction face
à ce défi mondial. Le marché unique a été le facteur de changement le plus important de ces dernières
années et a donné une impulsion importante à l’économie et à ses résultats. Dans le même contexte de
libéralisation à l’échelle mondiale et de la création du marché unique, l’Union européenne a également
décidé de libéraliser des marchés comme ceux des télécommunications et des transports, dominés
jusqu’alors par des monopoles nationaux.
Les villes sont exposées d’une manière plus directe qu’auparavant aux mutations économiques mondiales.
Cette évolution a renforcé leur potentiel de créateurs autonomes de prospérité et les a rendues moins
dépendantes de l’évolution de l’économie nationale. Les villes les plus grandes bénéficient d’une part
importante des investissements externes réalisés dans l’Union et des investissements internes. Ceci vaut en
particulier pour les services spécialisés tels que les services bancaires (comme à Londres, Francfort et
Amsterdam). Parallèlement, les entreprises internationales ont généralement établi leur quartier général
-9européen dans quelques villes bien précises telles que Bruxelles, Paris, Londres et Amsterdam, et pour les
firmes japonaises, Düsseldorf. Les centres de distribution européens se sont, quant à eux, implantés en
nombre autour d’Amsterdam. Enfin, l’Espagne, le Portugal et l’Irlande ont bénéficié d’une part relativement
importante des flux d’investissements consécutifs à l’instauration du marché unique, comme le montrent les
bons résultats économiques enregistrés par la région de Madrid et les grands centres urbains de la côte Est
de l’Espagne, ainsi que le taux de croissance élevé affiché par les régions de Lisbonne et de Dublin.
Cela dit, seules les villes qui sont en mesure d’offrir des services de qualité optimale et qui sont bien
équipées en infrastructures peuvent profiter de cette autonomie pour attirer des activités viables et à forte
valeur ajoutée. Le marché unique et la libéralisation du commerce mondial produisent donc des effets
nettement différenciés sur le plan territorial. On peut déjà en sentir les répercussions négatives dans
l’aggravation des disparités régionales qui se manifestent dans certains États membres. La libéralisation
mondiale peut impliquer des frais d’adaptation élevés pour les villes plus faibles .
La capacité d’innovation des villes devient la clé du succès économique d’une région. Certaines des régions
les plus prospères sont dominées par des zones urbaines dans lesquelles foisonnent des regroupements
d’installations (publiques et privées) de RDT de haut niveau partageant une culture d’entreprise axée sur
l’innovation. Le Rapport sur la Cohésion3 a montré que les activités de RDT au sein de l’Union européenne
étaient le fait d’un nombre restreint de villes.
Le problème le plus important que connaît actuellement l’Union est celui du chômage, qui témoigne de
l’incapacité de créer un nombre suffisant d’emplois pour la main-d’oeuvre européenne en pleine expansion.
Malgré les efforts déployés dans les domaines des ressources humaines et de la politique de l’emploi,
l’Union demeure relativement impuissante face à ce grand défi. Si l’amélioration de sa compétitivité,
notamment des PME dans le commerce international des biens et des services y inclus le tourisme est
importante pour le développement de possibilités d’emploi, il est tout aussi important de signaler que des
villes peuvent également bénéficier d’initiatives locales en faveur de l’emploi non soumises à une logique
mondiale. Dans sa communication “une stratégie européenne d’encouragement aux initiatives locales de
développement et d’emploi”4, la Commission s’est intéressée à de nouvelles possibilités de création
d’emplois, généralement en dehors des activités où les contraintes imposées par la concurrence
internationale sont les plus fortes, tant dans le secteur public que dans le secteur privé (par exemple, les
services d’aide à domicile et les services sociaux, l’environnement, les transports publics locaux, la sécurité,
le logement, le commerce local, le tourisme et le patrimoine culturel).
2.2
Politique en faveur de la cohésion économique et sociale
Les Fonds structurels et le Fonds de cohésion sont les principaux instruments financiers dont dispose
l’Union pour sa politique régionale et de cohésion. Ensemble, ces Fonds disposent de quelque 170 milliards
d’écus (prix de 1995) pour la période 1994-1999, autrement dit d’un peu moins de 0,5 % du PIB annuel
de l’Union. Les politiques structurelles de cette dernière traitent directement de problèmes de compétitivité,
de restructuration et de sous-développement des régions, ainsi que de la situation des catégories sociales
défavorisées, surtout du point de vue du chômage.
3
4
COM(96)542 - Premier rapport sur la Cohésion économique et sociale - 1996. Ce Rapport a mis en lumière l’existence
de ce que l’on appelle “l’archipel Europe”, à savoir Londres, Amsterdam/Rotterdam, Paris, la Ruhr, Francfort,
Stuttgart, Munich, Lyon/Grenoble, Turin et Milan. Quasi 50 % des ressources prévues dans le cadre des deuxième et
troisième programmes cadres ont été alloués aux régions abritant ces zones urbaines qui constituent les centres
européens d’excellence.
J.O. n° C 265 du 12.10.1995, p. 3.
- 10 Pour les régions de l’objectif 1 - régions en retard de développement -, le succès des zones urbaines est
crucial pour leur croissance et leur développement général.. D’après certaines estimations, les actions
relatives au développement urbain absorberaient de 30 à 40 % de l’enveloppe totale allouée aux
programmes (voir annexe III). L’objectif 2 traite des problèmes de restructuration des zones industrielles.
En règle générale, ces dernières présentent un caractère urbain marqué et les projets de développement
urbain mobilisent une part importante de l’aide des politiques structurelles. Dans certains cas, plus de 80 %
des aides sont consacrées à des actions de développement urbain (voir annexe III).
Les interventions des Fonds structurels et du Fonds de cohésion contribuent également à améliorer le
fonctionnement des agglomérations dans leur ensemble. Les investissements réalisés dans des programmes
de transport public, dans la récupération de sites urbains à l’abandon et dans le traitement des eaux
urbaines résiduaires ne sont que trois exemples parmi d’autres d’actions qui contribuent à la fois à la
croissance des économies régionales et au développement durable des villes.
Dans le nouveau contexte d’une économie mondiale, le niveau d’instruction atteint dans les villes joue un rôle
de plus en plus important en tant que facteur de création de prospérité économique. À cet égard, les actions
menées par le Fonds social européen dans le cadre des objectifs 3 et 4, qui concernent l’ensemble du
territoire, et donc toutes les villes de l’Union de par leur caractère horizontal, peuvent compléter les efforts
déployés à l’échelle locale pour l’amélioration des ressources humaines. Abstraction faite des actions
consacrées aux chômeurs de longue durée et aux jeunes chômeurs, les programmes opérationnels
spécifiques relevant de l’objectif 3 visent souvent la réinsertion de couches sociales défavorisées sur le
marché du travail, particulièrement important pour les zones urbaines. La Commission a d’ailleurs souligné
l’importance de la société de l’éducation et le rôle que peut jouer une éducation multiculturelle dans la
prévention de l’exclusion sociale.
Le Forum de la Politique Sociale, institué en 1994 par le Livre Blanc de la Commission sur la politique
sociale, regroupe les représentants des organisations non gouvernementales et des partenaires sociaux afin
de doter l’Europe des citoyens des moyens de son dialogue avec la Commission. La convergence entre la
dimension sociale et la citoyenneté dans le modèle européen de société est particulièrement mise en
évidence par le rapport du “Comité des Sages” concernant les conditions de vie et d’emploi dans nombre
de secteurs urbains.
Dans ce contexte, on peut rappeler que 1997 a été déclarée “Année européenne de lutte contre le racisme”,
ce qui représente un soutien implicite des actions menées dans les secteurs urbains caractérisés par une
proportion importante de population immigrée.
Au cours des dernières années, une attention de plus en plus grande a été accordée, dans le cadre des
politiques structurelles de l’Union, à l’incidence socio-économique de la ségrégation territoriale dans les
zones urbaines. Dans un premier temps, et à l’initiative de la Commission, des projets pilotes urbains
(article 10 du règlement relatif au FEDER) ont été utilisés pour l’application d’approches novatrices dans les
villes. Le projet relatif à la ville d’Anvers, par exemple, a institué un partenariat solide entre collectivités,
autorités et secteur privé dans des quartiers, et est parvenu à mobiliser des ressources supplémentaires
d’origines diverses pour la mise en oeuvre d’un plan opérationnel prévoyant des actions dans les domaines
économique, social et de l’environnement. Le projet concernant la ville de Dublin a, quant à lui, été un projet
de régénération innovant qui a démontré comment le développement des arts et de la culture pouvait jeter
les bases de la régénération d’un quartier en difficulté de la ville.
C’est cette expérience qui, en 1994, a convaincu la Commission de lancer l’initiative communautaire
URBAN dans le cadre des Fonds structurels. Cette initiative vise à établir des partenariats dans des
- 11 quartiers de zones urbaines défavorisées pour résoudre les problèmes de développement par la réalisation
de programmes intégrés. La Commission a également renforcé les possibilités d’intervention dans les zones
urbaines en difficulté en autorisant l’octroi supplémentaire d’aides d’État aux petites entreprises opérant à
l’échelle locale afin de promouvoir les investissements et la création d’emplois5.
Depuis la réforme des politiques structurelles de l’Union, en 1989, les mentalités ont évolué. Cette évolution
s’est traduite par une prise de conscience de plus en plus forte de la nécessité d’intégrer dans la politique
générale de développement régional les actions destinées à mettre fin à la ségrégation sociale dans les villes.
De plus en plus, les actions relevant des objectifs 1 et 2 des Fonds structurels se sont efforcées d’aborder
les problèmes des quartiers en difficulté et de veiller à ce que ces derniers puissent également profiter des
nouvelles possibilités créées dans leur région. Au Portugal, par exemple, des actions sont consacrées à
l’amélioration des conditions de vie des habitants des “barracas” de Lisbonne et de Porto. De leur côté, les
programmes italiens prévoient des actions axées sur l’amélioration du développement socio-économique du
district de la Pianura, à Naples. Au Royaume-Uni, le programme “Community Economic Development” a
été déclaré programme spécifique prioritaire destiné à concentrer les ressources sur les zones urbaines
connaissant des difficultés exceptionnelles. Cette même priorité se retrouve dans le programme de
l’objectif 1 pour le Hainaut français.
Pour ce qui est des actions horizontales axées sur le développement des ressources humaines, la
Commission a lancé INTEGRA dans le cadre de l’initiative communautaire pour l’emploi du Fonds social
européen. INTEGRA finance des actions combinant une approche de régénération et des initiatives en
faveur de l’emploi dans des quartiers en difficulté. Ces actions visent à sensibiliser les bénéficiaires à une
approche intégrée qui devrait aborder simultanément les nombreux problèmes que connaissent les exclus du
marché du travail (problèmes de logement, de santé, de protection sociale, de mobilité et d’accès à la justice
ou à d’autres services publics).
2.3
Transports et réseaux transeuropéens
Les réseaux transeuropéens de transport et, d’une manière plus générale, la fourniture de services de
transport efficaces, sont essentiels pour les politiques et le développement urbains. La présence d’un
système de transport performant, en particulier, joue un rôle déterminant dans la compétitivité de l’économie
urbaine et dans la qualité de vie offerte aux habitants des villes. La notion de “mobilité durable” est devenue
l’objectif principal de la politique commune des transports, qui vise à concilier la demande de mobilité (des
entreprises et des particuliers) avec la faiblesse des ressources disponibles et l’impact des opérations de
transport sur l’environnement, et traite également de problèmes tels que l’intégration des priorités de
l’aménagement du territoire dans la planification des infrastructures de transport et la promotion des
transports combinés.
Compte tenu des déséquilibres actuels dans le système et les zones urbains, la politique des transports doit
être conçue de manière à contribuer à la résolution des problèmes d’engorgement et d’environnement. Elle a
également pour objectif de soulager les zones périphériques en les reliant au coeur de la Communauté mais
aussi entre elles, grâce à de meilleures infrastructures et à l’établissement d’un cadre juridique qui assure la
fourniture de services de transport efficaces et de qualité optimale en faisant jouer le marché ou, si
nécessaire, en recourant à des services publics.
5
Voir “Encadrement des aides d’Etat aux entreprises dans les quartiers urbains défavorisés”, SEC(96)1706. En outre, de
telles aides pouvant être octroyées à ces entreprises sont susceptibles de bénéficier de l’application de la règle
relative aux aides “de minimis” au titre de l’encadrement communautaire des aides aux PME et des lignes directrices
concernant les aides à l’emploi.
- 12 Les transports publics ont une contribution importante à apporter aux réseaux de transport locaux et à la
cohésion sociale, surtout dans les zones urbaines où ceux qui ne possèdent pas d’automobile (les bas
salaires, les jeunes ou les personnes âgées) doivent avoir accès à des activités économiques et sociales. Les
modèles de circulation dans les villes de petite et de moyenne taille sont habituellement appropriés à un
renforcement des transports publics. Pour profiter à tous les citadins, ces services de transport devraient
idéalement assurer une couverture suffisante, être accessibles physiquement (notamment pour les personnes
âgées et pour les personnes à mobilité réduite) et être abordables. Les politiques en matière de transports
urbains devraient également encourager l’utilisation de moyens de déplacement autres que le véhicule privé
(l’utilisation de vélos et la marche, par exemple). Une politique des transports urbains bien ciblée procure
des avantages certains aux villes : elle peut en effet améliorer l’efficacité du système de transports et réduire
ainsi les engorgements, les coûts, le nombre d’accidents et l’incidence de la circulation sur l’environnement.
Le Livre vert de la Commission “Un réseau pour les citoyens”6 expose les avantages que procurent les
transports publics et énumère les principaux domaines dans lesquels une action pourrait être menée à
l’échelle communautaire pour encourager et promouvoir un système de transport combiné intégré exploitant
d’une manière optimale le potentiel des transports publics.
Les politiques évoquées doivent être complétées par une politique des prix adéquate garantissant une
allocation plus rationnelle des ressources dans le système des transports urbains. Les villes devraient profiter
de la mise en oeuvre de cette approche (décrite dans le Livre vert de la Commission “Vers une tarification
équitable et efficace dans les transports”), puisqu’elle est destinée à réduire les engorgements, la dégradation
de l’environnement et le nombre d’accidents et à rendre ainsi le système de transport plus efficace.
Les réseaux transeuropéens de transport contribuent également à améliorer l’accès aux villes, à créer des
emplois et à permettre des échanges entre les villes et les régions. D’une manière plus générale, ils ont la
possibilité d’ouvrir le territoire de la Communauté et de créer ainsi de nouvelles possibilités pour les villes qui
sont reliées à eux. Les politiques structurelles et de transports devront toujours relever le défi de veiller à ce
que les investissements dans les réseaux transeuropéens de transport soient efficacement reliés aux réseaux
secondaires de manière à ce que les régions périphériques et les populations locales profitent pleinement des
liaisons à grande distance. Les villes elles-mêmes constituent le point de connexion des réseaux modaux et
constituent par conséquent des éléments fondamentaux des réseaux transeuropéens, d’autant plus qu’elles
permettent le développement du transport combiné de fret et de passagers sans interruption.
L’intégration progressive des marchés européens des transports a procuré d’importants avantages aux
consommateurs, qui se sont vu offrir un choix plus important à un prix moins élevé. Les villes sont
évidemment bien placées pour profiter de ce processus de libéralisation. Lorsque la demande est insuffisante
pour que le marché puisse proposer des services réguliers et abordables, la législation communautaire
impose aux autorités nationales une obligation de services publics.
Les obligations en matière de service public sont également essentielles dans le contexte des réseaux de
télécommunications, afin d’éviter un écart de développement entre les villes dans un environnement de plus
en plus libéralisé. Des secteurs urbains moins favorisés ou certains groupes de consommateurs pourraient
nécessiter des mesures d’accompagnement afin d’accélérer le développement des réseaux. L’expansion
d’un réseau efficace de télécommunications devrait également contribuer à résoudre les problèmes de
mobilité et de congestion du trafic en élargissant les possibilités de localisation pour les entreprises et en
permettant une organisation du travail plus flexible.
6
Commission européenne, Un réseau pour les citoyens - Comment tirer parti du potentiel des transports publics de
passagers en Europe. Livre vert, Bruxelles -Luxembourg, 1996.
- 13 2.4
Encouragement du développement durable et amélioration de la qualité de vie dans les
villes
Aux yeux des citoyens de l’Europe, le développement durable est progressivement devenu un aspect
déterminant de la qualité de la vie des générations actuelles et futures. Le Livre vert sur l’environnement
urbain de 1990 et le Rapport de 1996 sur les villes durables encouragent tous deux une approche intégrée
des problèmes urbains englobant des facteurs sociaux, économiques et environnementaux. Le projet “Villes
durables”, lancé en 1993, vise à encourager et aider les villes à élaborer et appliquer un plan “action 21” ou
d’autres plans de développement durables analogues à l’échelle locale en rédigeant des rapports, en
échangeant des expériences, en travaillant en réseau et en diffusant un code de bonnes pratiques.
Dans le contexte spécifique de la politique de l’environnement, l’Union suit actuellement une approche
partant davantage de la base. Une meilleure mise en oeuvre dans une approche en partenariat et l’utilisation
d’instruments alternatifs de politique d’environnement constituent autant de priorités dans lesquelles la
dimension urbaine joue un rôle important. L’intégration d’une dimension environnementale dans les Fonds
structurels est également devenue une grande préoccupation, comme expliqué dans la communication
relative à la cohésion et à l’environnement.
Dans le domaine de la RDT, la Commission a étudié des moyens de soulager les villes des engorgements en
s’intéressant notamment à des mesures de contrôle du trafic et de promotion des transports publics incluant
le recours à des nouvelles technologies dans les systèmes de tarification routière, paiement intégré,
information routière, etc. D’importantes recherches concernant le Le traitement des eaux urbaines
résiduaires et des déchets solides, les nuisances acoustiques, la protection du patrimoine culturel, la qualité
de l’air urbain et ses effets sur la santé humaine ainsi que d’autres problèmes environnementaux et socioéconomiques liés aux questions urbaines sont en cours. D’autres aspects liés à la gestion urbaine couverts
par les programmes de RDT sont la télématique, la société de l’information, les questions énergétiques, le
transport de même que les nouvelles technologies appliquées à l’industrie du bâtiment, l’architecture, la
conception et la planification urbaines. Un certain nombre de projets dans le cadre du Programme
d’applications télématiques se concentrent sur les communautés socialement exclues au sein des villes, telles
que les chômeurs et les immigrés. Enfin, le programme SAVE II appuie la création d’agences locales
chargées d’aider les autorités locales à élaborer leur politique énergétique.
Dans le contexte du développement local durable, le rôle du tourisme urbain en tant que vecteur de
croissance pour l’économie locale mérite également l’attention.
3.
ORIENTATIONS POUR L’AVENIR
La reconnaissance du rôle des villes en tant que moteur du progrès économique sur les plans régional,
national et européen devra être le point de départ du développement urbain de demain. Parallèlement, il ne
faudra pas oublier que les zones urbaines, et en particulier les quartiers en difficulté des grandes villes et des
villes de taille moyenne, ont supporté une part importante du coût social de l’évolution qui s’est produite telle
que les mutations et les crises industrielles, les mauvaises conditions de logement, cle hômage de longue
durée, la criminalité et l’exclusion sociale).
Le défi que la politique urbaine européenne doit relever est donc double: il s’agit d’une part de maintenir les
villes sur le devant de la scène d’une économie de plus en plus marquée par la concurrence et la
mondialisation et, d’autre part, de faire face au lourd héritage laissé par le déclin urbain. Ces deux aspects
- 14 de la politique urbaine sont étroitement liés et complémentaires. Il est peu probable qu’un progrès
économique qui sape la cohésion des zones urbaines puisse être soutenable à long terme :
• la société urbaine paiera un lourd tribut en termes de criminalité et de comportements antisociaux si le
développement aggrave les inégalités d’accès aux bienfaits du progrès économique;
• l’Europe dans son ensemble pâtira de la défection de ses citoyens et de la disparition du soutien du
modèle de société européen;
• enfin, l’économie européenne souffrira parce que l’adaptation à l’évolution rapide, nécessaire au maintien
de la compétitivité des villes d’Europe, ne pourra réussir que si elle rallie le consensus le plus large.
Les États membres ont une responsabilité fondamentale dans le développement de la politique urbaine pour
le siècle prochain. Les problèmes de renforcement de la démocratie à l’échelle locale, de citoyenneté,
d’immigration, d’emploi, de développement culturel, d’enseignement, d’exclusion sociale et de criminalité
urbaine, qui ont été abordés dans la première partie du présent document, imposent le recours à des
instruments de politique que détiennent les administrations nationales.
Toutefois, comme expliqué au point 1.5, les organismes participant à la gestion urbaine sont multiples. Il sera
essentiel d’incorporer tous les niveaux d’intervention (du niveau du quartier à celui de l’agglomération et à
celui du système urbain européen) dans un réseau de relations mutuelles où les responsabilités seront
partagées et de réaliser une meilleure intégration politique.
Les diverses actions menées à l’échelle européenne devraient être évaluées sous l’angle d’un développement
durable et cohérent des villes. La Commission invite par conséquent les intéressés à formuler des
observations sur l’amélioration de l’intégration des politiques communautaires importantes pour le
développement urbain, pour veiller à ce que ces dernières concordent avec les actions menées à d’autres
niveaux et répondent en particulier aux besoins des villes. Sur la base des résultats du débat sur la présente
communication, la Commission étudiera de quelle manière elle peut adapter sa coordination interne pour
contribuer au développement urbain. À cet égard, les pistes suivantes devraient retenir l’attention :
3.1
Nécessité d’une perspective urbaine dans les politiques de l’Union européenne
L’Union européenne devrait jouer un rôle complémentaire en abordant les problèmes des villes, car elle est
responsable de politiques dans des secteurs qui influencent directement le développement et la qualité de vie
dans les zones urbaines. Les possibilités d’adaptation de ces politiques, dans l’optique d’une meilleure
contribution au développement urbain, devraient être étudiées d’une manière plus détaillée. Les éléments
suivants, notamment, méritent une réflexion approfondie :
• la définition d’objectifs clairs et de calendriers précis pour l’amélioration de l’environnement urbain, ainsi
que l’amélioration des politiques sectorielles de l’Union du point de vue de la durabilité. Cela peut
comporter le développement et l’utilisation volontaire d’outils conçus pour une planification urbaine visant
le développement durable;
• le développement des réseaux transeuropéens, notamment pour qu’ils soient facilement accessibles à
partir des systèmes régionaux et locaux et que les ressources soient utilisées de la manière la plus rentable
possible du point de vue de l’environnement, de l’emploi et de l’industrie;
- 15 • le renforcement du transport combiné de frêt et de passagers, pour faciliter à la fois l’accès à la ville et la
mobilité au sein de cette dernière. Ll’accent devrait être mis en particulier sur la promotion du transport
public de passagers;
• la focalisation des activités en matière de RDT sur les problèmes rencontrés par les villes de demain
(transport intégré, questions énergétiques, technologies de construction durables, réseaux d’information,
technologie de protection du patrimoine culturel, développement urbain durable, technologies
environnementales et nouveaux véhicules urbains) tels que présentés dans l’action clé “La ville de
demain” retenue dans le contexte du cinquième programme cadre de l’Union concernant la recherche et
le développement7;
• les politiques de télécommunications, et notamment les obligations de Service Universel, pour veiller à ce
que les quartiers en difficulté et les petites zones urbaines soient reliés le plus rapidement possible aux
autoroutes de l’information;
• le renforcement de la fonction commerciale des villes8 et leurs quartiers et de leur rôle dans le
développement du tourisme;
• les problèmes d’immigration, de coopération policière et judiciaire et de criminalité, abordés sous le
Titre VI du Traité de l’Union européenne;
• la lutte contre l’exclusion économique et sociale, objectif affirmé de la stratégie européenne pour
l’emploi, ainsi que la lutte contre le racisme dans le cadre de l’année européenne consacrée à ce thème
(les actions entreprises dans le cadre de cette année devraient contribuer à mobiliser l’opinion publique
face au danger que le racisme constitue, en particulier pour les démocraties urbaines; de même, le Forum
de la Politique Sociale9 devrait, dans ses réflexions sur les droits sociaux fondamentaux, s’intéresser
davantage aux aspects sociaux des problèmes de développement urbain);
• la politique de santé publique, et notamment les questions de santé liées au déclin urbain et à la pauvreté
(toxicomanie, mauvaises conditions de logement, etc.);
• la nécessité de créer des relations de confiance entre les acteurs intervenant à l’échelle locale, afin de
renforcer le pouvoir, la responsabilité et l’initiative au plan local, et pour soutenir les politiques de
l’emploi, objectif du Pacte Territorial pour l’Emploi de la Commission.
Certains des thèmes évoqués ci-dessus sont abordés dans le Schéma de Développement de l’Espace
Communautaire10, appelé à jouer un rôle important dans l’organisation du débat à l’échelle européenne
concernant des questions d’intérêt commun ayant une incidence territoriale allant au-delà de simples zones
urbaines, régions ou pays.
3.2
Services d’intérêt public et développement urbain
Le secteur public et les gestionnaires des villes ont de moins en moins pour rôle de fournir des services. Les
États membres ont des approches très différentes à cet égard. Tout en reconnaissant ces différences
7
8
9
10
COM(97)142 du 09.04.1997.
COM(96)530 of 20.11.1996 - Livre Vert de la Commission sur le Commerce
Voir § 2.2.
Le SDEC, lancé lors de la Réunion ministérielle pour la Politique régionale et l’aménagement du territoire (Liège,
novembre 1993), est un exercice des 15 Etats membres recevant l’appui de la Commission et visant à développer une
stratégie du développement territoire au sein de l’Union.
- 16 institutionnelles, la Commission, dans une récente communication, a mis en évidence le fait que les services
d’intérêt général font partie des valeurs partagées en Europe. Ces services se situent au coeur du modèle de
société européen, parce qu’ils encouragent le respect d’objectifs fondamentaux des sociétés européennes
tels que la solidarité et l’égalité de traitement dans un marché ouvert et dynamique. Si ces valeurs sont
partagées, leur concrétisation, illustrée par l’organisation des services en question, varient d’une région et
d’un secteur à l’autre. Les services économiques dans des domaines tels que celui des télécommunications,
des postes, des transports, de l’énergie et de la radiodiffusion doivent être adaptés face à l’évolution
technologique, à la mondialisation de l’économie et aux attentes et besoins des usagers. La Commission a
souligné que, si les États membres étaient libres de définir leur propre politique en la matière et si peu lui
importait de savoir qui fournissait les services, ces derniers devaient néanmoins servir la société dans son
ensemble en garantissant la continuité, l’universalité et la transparence des prestations, ainsi qu’être
accessible à tous.
Dans les secteurs non marchands tels que l’enseignement, la formation et les soins de santé, les autorités
publiques demeurent les principaux fournisseurs de service. Là aussi, comme l’a souligné le Livre blanc de la
Commission “Enseigner et apprendre : vers la société cognitive”, il devient de plus en plus important de
servir la société dans son ensemble, dans un contexte marqué par une dualisation sociale très marquée dans
les zones urbaines. C’est pourquoi l’objectif d’actions telles que celles concernant les “écoles de la seconde
chance” dans les zones urbaines défavorisées et les réseaux européens était d’encourager les villes capables
de surmonter les inégalités d’accès à l’enseignement.
3.3
Contribution des Fonds structurels
Il apparaît de plus en plus clairement que les villes jouent un rôle crucial vis-à-vis des politiques structurelles.
Une plus grande attention dédiée au développement urbain lors de l’élaboration de la future stratégie et de la
programmation pourrait aboutir à une stratégie intégrée entre les actions menées en milieux urbains et leur
région environnante, ainsi qu’en termes de développement des ressources économiques et humaines. Pour
réaliser une telle cohérence, il est important que les autorités locales participent étroitement à la conception
et la mise en oeuvre des programmes de développement régional. Ces mêmes autorités peuvent aussi
souvent s’avérer contributives grâce à leur expérience nécessaire et leur connaissance de l’économie et du
marché du travail au plan local.
Durant la période actuelle de programmation, les actions suivantes pourraient déjà être entreprises :
• la focalisation des activités des Fonds structurels incluant des mesures pour le marché du travail sur la
lutte contre le chômage élevé dans les centres des villes ou sur les banlieues à forte densité de population,
et le ciblage des interventions sur les besoins spécifiques de groupes d’immigrés;
• la prise en compte des expériences vécues dans le cadre des programmes URBAN et INTEGRA, et le
renforcement du développement des communautés urbaines en tant qu’axe prioritaire, y incluant la notion
de communauté locale durable, avec la participation active de la population locale;
• la manifestation d’un plus grand intérêt pour les problèmes de transport, dans l’optique de l’amélioration
des infrastructures et des systèmes de transport public facilitant l’accès aux régions périphériques et
contribuant à la résolution des problèmes d’environnement et d’engorgement dans les zones urbaines;
• la diffusion des expériences accumulées et des bonnes pratiques en matière de développement urbain.
Ces actions contribueront à attirer l’attention sur :
- 17 • le rôle des villes comme pôles de croissance pour le développement régional;
• la promotion de l’intégration sociale et l’atténuation des problèmes des zones urbaines défavorisées;
• le développement urbain durable et intégré combinant des solutions plurisectorielles, impliquant des
investissements tant en capital humain que physique.
3.4
Enrichissement des connaissances et encouragement des échanges d’expériences entre
villes
Il devient de plus en plus nécessaire de disposer d’informations significatives et comparables à propos des
villes, surtout pour les autorités publiques locales et autres chargées de la politique urbaine. La Commission
propose de développer une approche en deux étapes pour créer une base solide permettant de prendre de
meilleures décisions à propos de problèmes communs liés au développement urbain.
À court terme, un “Audit urbain” visant à évaluer les atouts et les faiblesses des villes européennes sera
lancé. Il étudiera la qualité de vie dans nos villes sur la base d’une série d’indicateurs urbains et d’une
méthodologie unique.
La Commission essaiera d’établir un ensemble d’indicateurs simples à utiliser et à actualiser pour inciter les
autorités locales à participer à la collecte des informations et à leur exploitation dans le développement de
leur politique urbaine.
Par la suite, cet instrument pourrait également permettre de mieux évaluer l’incidence de diverses politiques
nationales et européennes sur le développement des zones urbaines.
Se fondant sur l’expérience acquise avec l’Audit Urbain, la Commission envisage d’établir des outils afin de
mesurer et contrôler la durabilité.
Parallèlement à cette action menée depuis le niveau local, l’Office statistique des Communautés européennes
(EUROSTAT) traitera les données locales déjà disponibles dans ses bases de données pour élaborer des
statistiques de base sur les villes et agglomérations. À moyen terme, les efforts déjà fournis par
EUROSTAT, en coopération avec les instituts statistiques nationaux, pour mettre au point un système
d’information harmonisé donnant des notions normalisées aux villesdevront être poursuivis.
Au sein de l’Union, il existe de nombreux réseaux et enceintes où les villes peuvent échanger leurs
expériences et coopérer dans des domaines spécifiques. La campagne en faveur des villes durables
regroupe des autorités locales intéressées par la mise en oeuvre de l’agenda local 21.Dans le cadre de
l’article 10 du règlement du FEDER, la Commission a récemment proposé d’appuyer des réseaux dans des
domaines spécifiques liés à des secteurs tels que le développement économique, les PME, les technologies,
l’amélioration de l’environnement et l’égalité des chances pour les femmes dans l’économie11. Une
campagne de promotion active de la coopération est également menée pour la télématique, les questions
énergétiques, les transports, l’enseignement, la culture et la recherche. Enfin, les autorités locales au sein de
l’Union bénéficient également d’aides pour entamer une coopération décentralisée avec des villes d’autres
continents, afin de les aider à se développer, de renforcer les relations de l’Union européenne avec les pays
11
Appel à propositions pour la coopération interrégionale interne (J.O. N° C 386 du 31.10.1996) et Eco-Ouverture II (J.O.
N° C 125 du 22.04.1997).
- 18 tiers et de soutenir la participation des acteurs locaux de l’Union dans le processus d’intégration globale (par
exemple, Med-Urbs, Asia-Urbs, URB-AL).
Dans les années à venir, la Commission intensifiera ses efforts en faveur des échanges transnationaux
d’expériences entre villes, afin de collecter et de compiler toutes les expériences intéressantes vécues en
matière de régénération et de développement durable des villes, y inclus les résultats de la recherche dans le
domaine socio-économique.
4.
SUIVI DE LA COMMUNICATION
En conclusion, il est clair que les défis auxquels les villes font face actuellement et seront confrontées au
cours des années à venir ne laisseront pas de place à des solutions faciles. On s’accorde à dire que de
nombreux facteurs externes de changement, y compris les tendances démographiques et économiques
mondiales, sont hors de portée non seulement des politiques régionales et nationales, mais aussi des actions
européennes.
L’Union européenne peut cependant réagir d’une manière plus efficace aux besoins des villes et, dans de
nombreux cas, établir un plan plus actif permettant de relever au moins certains des défis évoqués. Les
facteurs principaux devraient être une plus grande cohésion au sein de l’Union et le développement durable
menant à une amélioration à long terme de la qualité de vie des citoyens. Ce plan nécessitera la participation
active des autorités publiques à tous les niveaux et devra également attirer des opérateurs importants
d’autres secteurs pouvant contribuer à transformer les villes européennes en lieux de résidence plus
agréables permettant d’atteindre les objectifs fondamentaux de l’Union européenne énoncés à l’article 2 du
Traité.
La Commission ne sous-estime pas la difficulté de cette tâche. La participation des citoyens européens au
développement futur de leur ville pourrait nécessiter de nouveaux mécanismes facilitant l’accès et les retours
d’information dans le cadre du processus de décision. Leur mise au point prendra du temps et nécessitera
des efforts considérables de la part des intéressés.
Dans un premier temps, la Commission souhaite engager un vaste débat sur les problèmes urbains, sur la
base de la présente communication. Elle essaiera d’établir un dialogue avec d’autres institutions telles que le
Conseil, le Parlement européen, le Comité Économique et Social, le Comité des Régions, les organisations
d’autorités locales et autres parties intéressées.
Les conclusions de ce dialogue feront l’objet d’un Forum Urbain que la Commission prévoit d’organiser en
1998.
- 19 REFERENCES
Commission européenne, Livre vert sur l’environnement urbain, BruxellesLuxembourg, 1990,
CD-NA-12902-FR-C.
Commission européenne, Europe 2000, Les perspectives de développement du
territoire communautaire, Bruxelles-Luxembourg, 1991
CX-71-91-518-FR-C.
Eurostat, Le concept statistique de la ville en Europe, Luxembourg 1992.
CA-70-91-758-FR-C.
Commission européenne, Urbanisation and the Functions of Cities in the
European Community, Brussels -Luxembourg, 1992.
CX-75-92-259-EN-C.
Commission européenne, Europe 2000+, Coopération pour l’aménagement du
territoire européen, Bruxelles-Luxembourg, 1994.
CX-86-94-117-FR-C.
Commission européenne, Premier rapport sur la cohésion économique et
sociale, Bruxelles-Luxembourg, 1996.
CM-97-96-928-FR-C.
Commission européenne, Un réseau pour les citoyens. Comment tirer parti du
potentiel des transports publics de passagers en Europe ?, Livre vert, BruxellesLuxembourg, 1996,
C3-93-95-564-FR-C.
Commission européenne, Social and Economic Inclusion through Regional
Development. The Community Economic Development priority in European
Structural Funds programmes in Great Britain, Brussels -Luxembourg, 1996.
CX-98-96-421-EN-C.
Commission européenne, Villes durables européennes, rapport du groupe
d’experts sur l’environnement urbain, Bruxelles, 1996.
CR-97-96-055-FR-C.
Communication de la Commission, “Services d’intérêt général en Europe”, 1996.
CM-98-96-897-FR-C.
Commission européenne, Europe des villes - Actions communautaires dans les
zones urbaines,
A paraître en 1997.
Agence européenne pour l’environnement, Europe’s Environment: Statistical
Compendium for the Dobris Assessment, Bruxelles-Luxembourg, 1995.
CR-80-93-339- EN-C.
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