Publié par : Inventaire de méthodes d’adaptation au changement climatique Élaboration de plans de développement participatif au niveau communautaire tenant compte du changement climatique Approche de l’adaptation participative Etapes d’élaboration du PDPC Il s’agit de l’intégration de l’adaptation au changement climatique dans les méthodes de planification locale participative, par la prise en compte des aspects pertinents en relation avec le changement climatique à différentes étapes du processus. L’initiative a démarré en 2010 en Tunisie avec la participation de tous les acteurs qui travaillent sur la planification participative au niveau communautaire (PDPC) dans treize gouvernorats. 10 9 8 7 Points de départ 6 Depuis plusieurs années, la Tunisie a adopté l’approche participative et intégrée pour la mise en oeuvre des programmes de gestion des ressources naturelles, impliquant les communautés de base. La majorité des projets de développement menés par le Ministère de l’Agriculture ou par des organismes sous tutelle utilisent des méthodes maîtrisées de planification locale participative (voir sources), qui ne traitent pas explicitement les aspects liés au changement climatique. L’adaptation des méthodes de planification en introduisant des outils appropriés pour analyser la vulnérabilité des communautés locales aux impacts du changement climatique, dans le cadre de l’élaboration des futurs PDPC, permettra d’identifier des activités plus orientées pour augmenter la résilience des ressources naturelles et améliorer les capacités d’adaptation de ces populations. 5 4 3 2 1 Documentation du PDPC. Validation du PDPC. Identification des groupes cibles et opérationnalisation des actions. Examen de la préfaisabilité des actions et priorisation des actions. Diagnostic participatif Identification des actions. Collecte des données complémentaires et diagnostic communautaire. Collecte des données de base et pré-diagnostic technique. Organisation de la participation de la population. Information et sensibilisation des parties prenantes. Choix et priorisation des unités de planification. Les étapes qui ont intégré le contexte climatique sont indiquées en Comment réaliser l’adaptation participative ? La méthode de planification a été adaptée en suivant un processus de concertation avec les acteurs qui travaillent dans la planification locale. Les ajustements ne remettent pas en cause l’enchaînement des étapes mais constituent plutôt un enrichissement en informations et une diversification des angles d’analyse. vert clair. Elles sont détaillées dans un manuel destiné à faciliter leur application par les développeurs sur le terrain. Ils contribuent à une appréciation de la vulnérabilité et des capacités d’adaptation de la population locale au changement climatique et à l’identification de mesures et activités d’atténuation et d’adaptation pour préserver les capacités de production des écosystèmes et des ressources et les moyens d’existence des populations. Ajustements apportés dans les étapes d’élaboration du PDPC Etapes Type d’ajustement Outils modifiés / ajoutés Identification des unités de planification (UP) Intégration dans les critères de priorité de choix des zones d’intervention, de l’importance des impacts et des risques du changement climatique sur les moyens d’existence des populations Actualisation de la grille de critères et du tableau de bord de la planification régionale Complément de collecte de données sur le contexte climatique local / régional et ses impacts sur les systèmes naturels et socio-économiques ; Fiches informatives sur les impacts du changement climatique pour l’équipe pluridisciplinaire et fiche de collecte de données climatiques ; Analyse préliminaire de l’état de dégradation des ressources (sol, eau, végétation..) sous l’angle de l’impact du changement climatique Elaboration d’une affiche « changement climatique » indiquant : les évènements qui ont marqué la région en général et la zone ainsi que les risques prévisibles du changement climatique et leurs impacts constatés/ attendus sur les moyens d’existence de la population, sur les infrastructures, sur les écosystèmes et sur les différentes ressources. Analyse avec le comité de la population des impacts socio-économiques et environnementaux des évènements climatiques vécus ; Profil historique des principaux événements climatiques qui ont marqué par leurs impacts la mémoire collective et sur leurs périodes de retour. (étape 1) Pré-diagnostic technique (étape 4) Pré-diagnostic communautaire (étape 5) Discussion des actions et mesures entreprises respectivement par la communauté et par les services techniques pour atténuer ces impacts et des futurs changements de pratiques envisageables par la population Diagnostic participatif et identification des actions (étape 6) Démarche d’identification des actions tient compte d’une réponse au changement climatique (mesures d’adaptation / atténuation) ; Introduction dans l’examen de la pré-faisabilité des actions proposées du critère « risque lié au changement climatique » quant à leur impact sur l’environnement et leur durabilité. Priorisation des actions (étape 7) Documentation du PDPC (étape 10) Introduction dans le calendrier composé des activités (agricoles et extra-agricoles) des contraintes, liées au contexte climatique et à la dégradation des ressources naturelles et des écosystèmes de production (limitant la production et la rentabilité des activités et qui menacent les moyens d’existence de la population) ; Introduction des critères dans la matrice par composante où sont renseignées les données et les informations relatives aux différents aspects de l’examen de pré-faisabilité. Introduction du critère de pertinence pour la préservation des moyens d’existence de la population et la protection des infrastructures et des écosystèmes Introduction du critère dans ma matrice de priorisation Documentation des mesures d’adaptation / d’atténuation Introduction dans le canevas standard de présentation d’un plan de développement local Conditions d’application Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique en Tunisie » de la GIZ (CCC/GIZ) assure sa facilitation. Acteurs et structures institutionnelles Lors de la phase de test sur terrain, les représentants de la population (comités de développement local, groupements de développement agricole, représentants des différents groupes d’intérêts) seront également impliqués pour finaliser l’ajustement de la méthode, ainsi que des représentants des autres parties prenantes (au niveau des responsables locaux et régionaux notamment). L’adaptation de la méthode de planification participative locale a mobilisé les cadres impliqués dans cet exercice sur le terrain et dans les structures centrales de l’Office de Développement SylvoPastoral du Nord-Ouest, du Projet de Gestion des Ressources Naturelles (dans 3 gouvernorats, piloté par les commissariats régionaux au développement agricole), du projet « financement cadre pour la gestion des bassins versant » (dans 10 gouvernorats, piloté par les commissariats régionaux au développement agricole) du projet de gestion intégrée des forêts II. Cette démarche de concertation est maintenue pour tout le processus. Le projet « Appui à la mise en oeuvre de la Convention 2 Complément de l’affiche « changement climatique». Apports L’apport essentiel consiste en l’obtention de données de terrain actuelles. En ce qui concerne le climat ces données n’existent pas souvent ou bien ne sont pas facilement accessibles. Le temps d’application de la méthode (élaboration d’un PDPC) dépend de la complexité de la problématique de l’unité de planification (UP). En moyenne le processus prend deux à trois mois. L’introduction des modifications pour la prise en compte du changement climatique ne devrait pas accroître significativement ce délai. Les organismes impliqués disposent en interne de l’expertise nécessaire (planificateur, équipe technique pluridisciplinaire); une mise à niveau rapide est cependant nécessaire (courte formation complémentaire). développement pour mieux s’adapter aux impacts du changement climatique (projets bancables et finançables notamment à travers les fonds destinés à l’adaptation). Ratio coûts – bénéfices Ce ratio peut être jugé positif. Les bénéfices dégagés en matière de prise en compte du changement climatique et d’amélioration des actions de développement sont largement significatifs au regard des quelques coûts additionnels provoqués par l’acquisition de nouvelles données et la mise à niveau des équipe de planification. Produits La méthode adaptée fait l’objet d’un manuel. Les tests sur terrain produiront des PDPC « modèles », intégrant l’adaptation au changement climatique, qui pourront illustrer l’application. Potentiel pour une reproduction Les facteurs limitant l’utilisation de la méthode sont : Capacités nécessaires et facilités d’utilisation Ce sont celles inhérentes à la pratique d’une planification locale participative. Il s’agit essentiellement de : disposer d’une équipe de planification participative pluridisciplinaire et expérimentée en élaboration de PDPC. Les adaptations apportées pour le changement climatique exigent une rapide mise à niveau des compétences de ces équipes de planification. assurer l’implication des acteurs concernés (au sein des différents intervenants) avec une volonté et une capacité à travailler en coopération. avoir des données de base, fiables et sur une période suffisante, au niveau de l’UP (voir ci-dessus). D’autre part, pour favoriser la mise en œuvre du PDPC, l’articulation doit se faire avec la démarche de planification régionale (décentralisation) et avec la planification sectorielle des différents intervenants. Conclusions pour des applications futures Résultats et valeur ajoutée L’application de la méthode permettra de produire des PDPC plus résilients au changement climatique. Ils constitueront par ailleurs de meilleures opportunités de drainer le financement offert, au niveau international, dans le cadre de la convention cadre sur le changement climatique et qui sont destinés aux pays en le fait que l’application de ces méthodes de planification cesse le plus souvent à la fin du projet. L’approche participative et intégrée est en voie d’institutionnalisation (via le projet PGRNII notamment), le processus est lent et handicapé par le contexte d’instabilité politique du pays ; l’absence d’un système de capitalisation et de diffusion des informations et des données relatives aux différents aspects environnementaux au niveau local / régional ; le besoin actuel de sensibilisation et d’information en matière de changement climatique des décideurs pour les motiver à considérer ce risque dans la planification à différents niveaux. L’autre condition est la confirmation d’une orientation vers une planification décentralisée du développement national (voir la stratégie d’amélioration de la gouvernance et du développement local en Tunisie (novembre 2012). En effet, le financement des PDPC est largement tributaire de leur ancrage dans la planification régionale. En Tunisie, il y a près de 20 projets qui interviennent directement dans les domaines du développement local et /ou de la gestion des ressources naturelles. Ceci représente des opportunités d’application et de réplication de la méthode. Les techniciens disposent d’un savoir faire non négligeable (notamment pour la lutte contre la désertification) et des résultats de recherche ont été appliqués dans le cadre de certains projets de développement et ont montré leur potentiel pour l’adaptation face au changement climatique. Ceci constitue un atout pour l’identification des mesures d’adaptation au changement climatique (cas du semis direct, de l’agriculture de conservation). 3 Contact ODESYPANO - Béja [email protected] [email protected] GIZ en Tunisie [email protected] Sources 1.Compte-rendu de l’atelier de réflexion organisé à Béja pour l’élaboration d’une méthodologie pour la prise en compte du changement climatique dans la planification locale participative au niveau communautaire – juin 2010 (projet CCC/GIZ, ODESYPANO) 2.Bilan des expériences en planification locale participative : élaboration de plans de développement participatif communautaire - Abderrahmane Ben Boubaker – août 2011 (projet CCC/GIZ – Ministère de l’Environnement) 3.Compte-rendu de l’atelier de restitution de l’étude pour la prise en compte du changement climatique dans le processus de la planification locale participative au niveau communautaire – Abderrahmane Ben Boubaker – décembre 2011 (projet CCC/GIZ – Ministère de l’Environnement) 4.Manuel d’élaboration des plans de développement participatif au niveau communautaire tenant compte du changement climatique – Abderrahmane Ben Boubaker – décembre 2011 (projet CCC/GIZ – Ministère de l’Environnement) Publié par Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH Projet « Appui à la mise en œuvre de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique en Tunisie» B.P. 753, 1080 Tunis-Cédex, Tunisie T +216. 70 728 622 F +2016 70 728 417 www.giz.de Responsable Anselm Duchrow Siège de la société : Bonn et Eschborn Texte Ghazi Gader En collaboration avec Projet : Inventaire des Méthodes pour l’Adaptation au Changement Climatique (IMACC) Mise à jour Novembre 2013 Impression/ Conception Kréa - 1002 Tunis Le contenu de la présente publication relève de la responsabilité de la GIZ. En coopération avec L’Office de Développement Sylvo-Pastoral du Nord-Ouest (ODESYPANO) (Tunisie) Sur mandat du Ministère de la Coopération économique et du Développement (Allemagne) Division Afrique du Nord, Politique de la méditerranée Adresses des Bureaux du BMZ BMZ Bonn Dahlmannstraße 4 53113 Bonn, Deutschland T +49 228 99 535 - 0 F +49 228 99 535 - 3500 [email protected] www.bmz.de BMZ Berlin Stresemannstraße 94 10963 Berlin, Germany T +49 30 18 535 - 0 F +49 30 18 535 - 2501