IV. Dessalement de l’eau de mer
Un récipient cylindrique, de section s et de longueur L, rempli d'eau, est fermé par deux
parois A et B fixes. Le volume total V = sL de ce récipient est donc constant. Il est séparé en
deux compartiments 1 et 2, de volumes respectifs V
1
et V
2
, par une cloison mobile C
perméable à l'eau et imperméable aux ions dissous.
→
La position x de cette cloison est repérée sur un axe Ox de vecteur unitaire i
dont l'origine est
choisie sur la paroi A. On appellera P
1
et P
2
les pressions à l'intérieur des compartiments 1 et
2. L'ensemble est maintenu à la température T.
Les compartiments 1 et 2 contiennent, en plus de l'eau, n
1
et n
2
moles de NaCl
entièrement dissociées. On notera
π
1
et
π
2
les pressions osmotiques correspondantes.
1. Expliciter
π
1
et
π
2
en fonction de n
1
, n
2
, V
1
, V
2
, R et T.
2. Quelle est la condition d'équilibre mécanique de la cloison mobile C ? En déduire, à
l'équilibre, une relation entre n
1
, n
2
, V
1
et V
2
.
On veut utiliser ce dispositif pour obtenir de l'eau douce à partir de l'eau de mer. Une
certaine quantité d'eau de mer, contenant 0,6 mol/L de NaCl entièrement dissocié, est
introduite dans le compartiment 2 à l'instant initial. La cloison C est déplacée dans le sens des
x croissants, suffisamment lentement pour que l’opération puisse être considérée comme
quasi-statique, ce qui ne nécessite qu'une puissance très faible. L'eau douce est ensuite
recueillie dans le compartiment 1.
3. Expliciter V
1
et V
2
en fonction de s, L et x.
4. Quelle est la force )(xF
qu'il faut exercer sur la cloison C pour la maintenir à
l'abscisse x ?
5. Calculer, en fonction de n
2
, L, x et dx, le travail mécanique élémentaire
δ
W qu'il faut
fournir au système pour déplacer C de l'abscisse x à x + dx. En supposant que les
conditions expérimentales vérifient x << L, simplifier alors l’expression de
δ
W. Dans
toute la suite on considérera que la condition x << L est toujours vérifiée.
6. Partant de la position x
0
, on déplace lentement C jusqu'à l'abscisse x
1
. Exprimer le
travail W correspondant en fonction de l’augmentation de volume
∆
V
1
en 1 et de la
concentration c
2
en 2.
7. Application numérique : Calculer le travail à fournir pour obtenir, dans ces conditions,
un litre d'eau douce (à T = 300 K).
8. Comparer W à l'énergie E nécessaire pour obtenir la même quantité d'eau douce par
vaporisation à la pression atmosphérique (T = 373 K) d'eau prise à 300 K (puis
condensation, celle-ci n'exigeant pas d'énergie supplémentaire).
Données numériques : L
v
= 2,26×10
6
J.kg
-1
et c
p
= 4,18×10
3
J.kg
-1
.K
-1
.