Bourses Reprise timide à la Bourse de Tunis La Bourse de Tunis a enregistré un gain de 1,07% durant les deux semaines qui ont suivi la reprise des cotations, le 31 janvier. Le gros de l’orage qui a emporté le régime de Ben Ali est passé, mais des incertitudes politiques et économiques persistent. Page 9 Banques et assurances Réforme du droit OHADA des sûretés Quelles conséquences pour les banques et les établissements de crédit ? Page 6 Entreprises et marchés Energie nucléaire, les projets africains au cœur de toutes les convoitises Nombreux sont les pays africains qui se tournent aujourd’hui vers cette source énergétique pour satisfaire leurs besoins. Page 13 Economie L’Afrique, vue par les patrons français D’abord l’Afrique de l’Ouest, puis le Maghreb et l’Afrique australe, ensuite l’Afrique de l’Est et centrale. C’est l’ordre de préférence des entrepreneurs français. Page 23 Politique Algérie : le cocktail anticrise de Bouteflika Bouteflika peut-il éviter à l’Algérie une contagion, suite à la crise politique qui a déjà frappé ses voisins ? Page 19 « L’Afrique est plus forte qu’elle ne le croit » Selon Raffarin, « l’Afrique a sa réponse à donner » dans les mutations qui s’opèrent dans le XXIème siècle. Page 20 Rédaction : Abidjan, Casablanca, Dakar l No 149 : 17 au 23 février 2011 International Egypte : l’avenir d’Israël en question La révolution égyptienne a libéré le peuple de l’emprise de Hosni Moubarak, mais pas de la tutelle de l’armée. Dès l’officialisation du départ de celui qui tenait le pays en laisse depuis 1981, les militaires ont annoncé que l’Egypte post-révolution respectera tous les accords majeurs qu’elle a signés, dans une allusion aux accords de Camp David de 1979. Du respect de cet accord et de la maîtrise du mouvement des Frères musulmans (88 députés) et des panarabistes de tous bords, dépendra l’avenir d’Israël. Cette exception démocratique du Moyen-Orient, dirigée par une coalition de droite et d’extrême droite, peut-elle survivre à une démocratisation totale de la région ? Lire en page 20 Les banques marocaines paient une rançon à la rumeur Même si leurs fondamentaux sont bons, de nombreuses banques sont en retard par rapport à la communication. La Banque Populaire a ainsi perdu 7% sur la semaine du vendredi 4 février, suite aux informations relatives aux difficultés d’un de ses gros clients dans le secteur immobilier. De son côté, le CIH a mis trop de temps avant de communiquer sur les rumeurs de plus-value de cession exceptionnelle. Dans l’ensemble, l’activité bancaire étant pourtant meilleure en 2010 qu’en 2009. Lire en page 7 Moubarak a fini par entendre le message d’Obama. Accor Maroc : « Un changement de gouvernance, pas forcément de stratégie » Nouvellement à la tête d’Accor Gestion Maroc, Christian Rousseau confirme la séparation des métiers et des directions entre Accor Gestion Maroc et le fonds Risma. Les délimitations sont claires, les modes de surveillance et de reporting bien définis. Ne manque plus que de poursuivre une stratégie de diversification des marques qui, jusque-là, porte ses fruits. L’année 2011 verra le renforcement d’une enseigne discrète au Maroc et d’une autre qui y fera ses grands débuts. Entretien. Lire en page 18 Donald Kaberuka : « Les activités des grandes firmes, souvent étrangères, sont plus opaques que les activités des pays africains » Lire en page 2 Maroc 12 DH - Afrique CFA 1500 FCFA - Algérie : 80 DA - Belgique 1,9 a - Canada 3,50 $ CAD - France 1,9 a - France OM 2,20 a - Italie 1,90 a - Luxembourg 1,9 a - Suisse CHF 3,80 - Tunisie 2,3 DT 2 Actualité - Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 Contrats internationaux : l’Afrique se met à niveau Le continent perd beaucoup d’argent dans des contrats internationaux mal négociés. Il veut arrêter l’hémorragie en systématisant le recours à des avocats spécialisés pour accompagner les gouvernements. L es gouvernements africains signent des milliers de contrats internationaux sans avoir l’expertise nécessaire. La conséquence la plus spectaculaire est ce mil- liard et demi de dollars englouti dans les fonds vautours, mais le problème est plus général. La Banque africaine de Développement, à travers la Facilité de soutien juridique et l’Union pa- nafricaine des avocats, a entrepris de mettre le continent à niveau. Le séminaire consacré au problème, qui a regroupé à côté des Africains de grands cabinets d’affaires internationaux, a été ouvert, le 11 février dernier, par le président rwandais Paul Kagamé, en lieu et place du président tunisien en fuite Ben Ali. Son régime, après avoir accepté d’abriter la rencontre prévue alors en novembre 2010, y avait renoncé pour ne pas « recevoir tous ces avocats ». Engagé dans une lutte sans merci contre la corruption, Kagamé a la légitimité pour s’exprimer devant une telle audience. Il a notamment demandé que l’amélioration du climat des affaires concerne aussi les intérêts des populations africaines et non des seuls investisseurs. Dossier réalisé par Chérif Elvalide Sèye Kaberuka : « L’Afrique est moins opaque que ses partenaires » Le président de la Bad soutient que l’opacité n’est pas du côté que l’on croit. Au demeurant, l’Afrique est décidée à nettoyer chez elle, mais exige que les autres en fassent de même. Donald Kaberuka : « Il y a beaucoup de pays qui n’ont pas encore ratifié le traité du Mexique sur la corruption. Et ce ne sont pas seulement des pays africains. Il y a beaucoup de pays européens qui n’ont pas encore ratifié. » L es Afriques : Monsieur le Président, la Bad vient de lancer la facilité de soutien juridique pour aider les pays membres à mieux négocier leurs contrats internationaux. Y a-t-il une évaluation quantitative du manque à gagner pour le continent à cause des contrats mal négociés ? Donald Kaberuka : Je ne suis pas en mesure de vous donner des chiffres, parce que c’est très compliqué à évaluer. Souvent, c’est confidentiel en matière de négociation sur les ressources naturelles. Mais, tout le monde convient que beaucoup de pays africains n’ont pas la capacité de négocier des contrats équilibrés avec les grandes firmes du monde. Par exemple, avec les contrats que la RD Congo a signés avec la Chine, nous nous sommes dit que nous devions tous aider le gouvernement à avoir des contrats équilibrés. La RDC n’est pas seule dans ce cas. Notre objectif est d’amener les négociateurs africains au point de symétrie avec les partenaires. C’est ce qui est essentiel pour nous. Et nous estimons qu’avec les barreaux africains, les juristes africains, nous pourrons disposer rapidement des capacités endogènes pour faire ce travail, à condition qu’ils soient aidés. La BAD et la Facilité s’y engagent, pour qu’ils puissent être aux côtés des gouvernements qui le souhaitent. En revanche, s’agissant des activités des fonds vautours, il est possible de les chiffrer. Le président Kagamé du Rwanda (interview recueillie à Kigali, NDLR) a donné les chiffres. C’est 1 à 1,5 milliard de dollars. Les fonds achètent les dettes au rabais sur les marchés secondaires et ensuite attaquent les pays. Je ne dis pas que ce qu’ils font est illégal, mais il faut aider les pays à faire face à ce type de problèmes. Nous allons régler ce problème, qui est important dans le cadre de toutes les initiatives de réduction de la dette des pays africains. La Facilité va nous permettre de jouir de nos ressources naturelles de façon efficace. Beaucoup de pays négocient des contrats non équilibrés et ne s’en rendent compte qu’au bout de deux à trois ans. Ils les dénoncent alors. Mais la renonciation à un contrat crée une instabilité juridique. Ce n’est pas bon pour la confiance, essentielle dans les affaires. Avec la Facilité, nous allons régler trois problèmes à la fois : accroître la capacité de négociation des pays africains, faire face aux fonds vautours et créer un climat des affaires qui ne se caractérise pas par des révisions fréquentes des contrats parce qu’ils ne sont pas équilibrés. LA : S’agit-il seulement d’incompétence ? N’y a-t-il pas un problème de gouvernance, pour ne pas parler de corruption ? L’opacité dans les contrats arrange beaucoup de monde. DK : Cette Facilité est mise à la disposition que, a dû opérer un choix politique, n’interdes Etats qui le souhaitent. Je dis bien, qui le pelle pas la BAD pour qu’elle se préoccupe souhaitent. Alors, j’imagine que les Etats qui de bonne gouvernance et de politique d’une vont nous approcher ont la volonté d’avoir de manière générale ? bons contrats. Et je pense que c’est la majorité. DK : Les statuts de la Banque sont clairs. Elle Maintenant, qu’il y ait un cas d’opacité ou de ne fait pas de politique, surtout pas de politicorruption, comme vous l’appelez, c’est une que partisane. Nous nous intéressons à la gouquestion de gouvernance interne. Au demeu- vernance de nos pays, à l’évolution de nos pays, rant, nous avons un autre mécanisme pour parce que si nous dépensons chaque année 9 aider les Etats à combattre la corruption. Mais milliards de dollars dans ces pays, nous somje dis que là où il y a de la volonté politique mes bien évidemment intéressés à ce que cela de négocier de bons contrats, nous serons là marche et que cela donne des résultats. Donc, nous nous intéressons à tout ce qui touche à la pour aider. Cela dit, je dois dire, quand vous parlez d’opa- stabilité et à la bonne marche de nos pays, mais cité, vous devez vous rendre compte que les depuis la naissance de la BAD, il y aura bientôt activités des grandes firmes, souvent étran- cinquante ans, jamais elle n’a été confrontée à gères, sont plus opaques que les activités des des choix politiques de ce type. Nous faisons pays africains. Pensez à l’évasion fiscale, à la structure même de ces firmes ! Nous « Les activités des grandes voulons, et nous allons, nettoyer chez nous, mais nous allons aussi demander firmes, souvent étrangères, qu’ils nettoient chez eux. Il y a beaucoup sont plus opaques que les de pays qui n’ont pas encore ratifié le traité du Mexique sur la corruption. Et activités des pays africains. ce ne sont pas seulement des pays africains. Il y a beaucoup de pays européens Pensez à l’évasion fiscale, qui n’ont pas encore ratifié. LA : La Tunisie, votre siège temporaire, vit une révolution. Les nouvelles autorités cherchent à récupérer les sommes détournées par le régime précédant. La Facilité peut-elle les y aider ? Par ailleurs, quelle est la disponibilité de la BAD à l’égard des nouvelles autorités ? DK : Nous sommes absolument en faveur des changements qui s’opèrent aujourd’hui en Tunisie. La Tunisie est un pays émergent de la Banque. Maintenant, le peuple tunisien vient d’opérer un changement que je pense salutaire pour le pays, un changement qui va dans le sens de l’ouverture démocratique, de la libéralisation de la vie publique, de l’assainissement de la vie économique. Il est normal que la BAD soit aux côtés du gouvernement de transition et du peuple tunisien. La semaine prochaine, je rencontre les nouvelles autorités et nous sommes engagés à œuvrer à leurs côtés. Pendant toute la crise, la Banque a continué à travailler, certes en aménageant les horaires pour respecter le couvre-feu, mais le président de la Banque, le conseil d’administration, les directeurs, les cadres et le personnel sont restés sur place. Personne n’est parti. Nous avons estimé que le peuple tunisien méritait cet encouragement. Maintenant, l’exercice de la démocratie, après vingt-trois ans de dictature, ce ne peut être facile. Il y aura des problèmes, mais nous pouvons le comprendre facilement. LA : Est-ce que ce qui vient de se passer en Tunisie, mais aussi ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire, où la BCEAO, institution techni- à la structure même de ces firmes ! Nous voulons, et nous allons, nettoyer chez nous, mais nous allons aussi demander qu’ils nettoient chez eux. » attention aux mots. Nous respectons les choix des uns et des autres. Toutefois, quand il y a une crise comme celle de la Côte d’Ivoire, qui est notre pays siège, un pays qui était pratiquement parvenu à l’émergence il y a quelques années et qui vient de perdre huit ans et demi dans la crise, si nous disons que cette crise a trop duré, qu’il faut que les hommes politiques ivoiriens y mettent fin, ce n’est pas faire de la politique. C’est un plaidoyer pour l’Afrique, un plaidoyer pour la Côte d’Ivoire, pour les Ivoiriens. Ceci étant, je confirme que nous ne faisons pas de politique… LA : En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, avec quelles autorités la BAD traite-t-elle ? DK : La BAD traite ave l’Etat ivoirien. LA : Il y en a deux actuellement. DK : Non, la BAD traite avec l’Etat ivoirien. C’est l’Etat ivoirien qui est membre de la BAD. Nous traitons avec l’Etat ivoirien comme nous traitons avec l’Etat malgache. Il ne nous appartient pas de choisir les dirigeants de la Côte d’Ivoire. Propos recueillis par Chérif Elvalide Sèye. Actualité Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 - 3 « Les avocats africains ne sont pas encore compétents pour les contrats internationaux » Vice-président de l’UPA, en charge du partenariat avec la Facilité africaine, Me Mame Adama Guèye reconnaît les besoins de formation de ses confrères sur les contrats internationaux. binets locaux. Ils comprennent aussi que c’est leur intérêt, car cela ne peut que favoriser une meilleure défense du client. LA : Comment le renforcement va-t-il se faire concrètement ? Comment sélectionner entre les différents barreaux, qui sont très nombreux et ne pourraient pas tous être en binômes avec des cabinets internationaux ? MAG : La sélection se fait sur une base objective. Ce sont les cabinets ayant déjà une certaine expérience dans le domaine qui sont impliqués dans un premier temps. Outre la défense conjointe des gouvernements, le renforcement passe aussi par des séminaires, dont le premier vient de s’ouvrir à Kigali. Il faut aussi que les gouvernements prévoient désormais systématiquement dans les conventions que les créances ne puissent pas être transférées. Ceci étant, il faut déplorer que les gouvernements africains négocient sans assis- tance d’avocats. Les pays développés ne le font jamais. Pour toute transaction, ils sont entourés d’avocats. Cela ne fait même pas crédible pour nos gouvernements de se présenter seuls. Au Sénégal, le président Wade avait instruit le Premier ministre de faire une circulaire pour demander aux ministres de ne plus jamais négocier sans l’assistance d’avocats. Cet arrêté n’a toujours pas été pris. LA : Qu’est-ce qui explique que les gouvernements ne se font pas assister ? MAG : Déjà, ce n’est pas dans leur culture. Aux Etats-Unis, il n’est pas pensable que le gouvernement s’engage seul. Une deuxième raison est que la présence d’un avocat peut gêner quand on n’a pas les meilleures intentions. On préfère alors agir à l’abri des regards. Propos recueillis par Hance Guèye « Ceci étant, il faut déplorer que les gouvernements africains négocient sans assistance d’avocats. Les pays développés ne le font jamais. Pour toute transaction, ils sont entourés d’avocats. Cela ne fait même pas crédible pour nos gouvernements de se présenter seuls. » Mame Adama Guèye : « Pour l’heure, objectivement, dans leur grande majorité, les avocats africains n’ont pas les capacités requises. » L es Afriques : Monsieur le Viceprésident, l’Union panafricaine des avocats (UPA) s’est associée avec la Banque africaine de Développement pour l’assistance aux Etats dans les négociations des contrats internationaux. Quelle est la nature de votre participation à ce projet ? Me Mame Adama Guèye : La Facilité africaine de soutien juridique avait pour objectif, à la base, d’aider les Etats à faire face aux conséquences désastreuses des activités des fonds vautours. Elle nous avait approché dans ce cadre. Nous nous en étions réjouis en constatant les énormes torts que créaient à nos Etats les actions et procédures intentées par ces fonds vautours. Nous avions toutefois fait remarquer à la BAD que les financements, pour être plus utiles, devaient aussi être structurants, c’est-àdire ne pas se contenter de mettre à la disposition des gouvernements de grands cabinets internationaux pour les défendre. Cela coûterait très cher et serait « perdu » à certains égards pour le continent, parce que rien n’y restait. Nous avons proposé en conséquence que les cabinets africains soient, dans un premier temps, renforcés dans leurs capacités, pour pouvoir prendre progressivement la relève des grands cabinets internationaux. Entendonsnous bien, il ne s’agit pas de confier ces affaires à des avocats africains, de leur faire cadeau, parce qu’ils sont africains. Même si la BAD est africaine et doit œuvrer pour le développement de l’Afrique, il n’en reste pas moins qu’il n’y a pas de complaisance à avoir. Les avocats africains doivent acquérir les capacités techniques de leurs confrères internationaux. Pour l’heure, objectivement, dans leur grande majorité, les avocats africains n’ont pas les capacités requises. Il leur faut donc se former. Les conditions financières seront alors aussi plus intéressantes pour la BAD. Il lui faut donc nous aider à renforcer nos capacités ! LA : La BAD se doit de mettre à la disposition des gouvernements les meilleurs cabinets possibles pour accroitre leurs chances de gagner leurs procès. Comment recruter des avocats dont vous reconnaissez qu’ils n’ont pas encore les capacités requises ? MAG : La BAD a déjà l’habitude, dans des dossiers de financement, d’associer des experts internationaux et africains. Personnellement, notre cabinet a déjà été associé à des cabinets internationaux. Il suffit que la BAD systématise la démarche en prévoyant dans les cahiers de charge l’utilisation par les cabinets internationaux de cabinets locaux. Au demeurant, l’association des cabinets locaux ne leur permet pas seulement de renforcer leurs capacités en contrats internationaux, qui sont effectivement très complexes, surtout quand il est question de partenariats public-privé sur les infrastructures ou les mines. Les cabinets locaux sont néanmoins utiles, parce que ce sont eux qui connaissent l’environnement social et culturel local. Sans compter que, parfois, des clauses peuvent prévoir la juridiction nationale. LA : Les cabinets internationaux seront-ils disposés à renforcer les capacités de futurs concurrents ? MAG : Absolument. La pratique existe déjà. C’est même systématique pour les cabinets anglo-saxons. Ils s’associent toujours à des ca- Cyanzayire Aloysie : pas de bonne justice sans bons barreaux Mme Cyanzayire Aloysie, présidente de la Cour suprême et du Conseil supérieur de la magistrature du Rwanda, appelle à une meilleure formation des avocats africains. L es Afriques : Madame la Présidente, que pensez-vous de cette initiative que le président Kagamé a accepté de lancer ? Cyanzayire Aloysie : Pour moi, c’est une bonne initiative. Pour beaucoup de barreaux africains, le renforcement des capacités est bienvenu. Les barreaux sont un soutien important pour tout système judiciaire. Si les barreaux ne fonctionnent pas bien, la justice ne peut pas bien fonctionner. C’est bien que les barreaux africains puissent se former. LA : S’agissant de ces contrats internationaux, avez-vous pu personnellement vous rendre compte de leur complexité et du manque à gagner qui peut en résulter pour nos Etats ? CA : Les contrats de commerce international, le droit international de manière générale, sont complexes. Surtout que, généralement, dans nos universités locales, la plupart du temps ils ne sont pas beaucoup enseignés. C’est plutôt le droit local qui l’est. Donc, non seulement c’est complexe, mais en plus la formation adéquate Cyanzayire Aloysie : « Si les barreaux ne fonctionnent pas bien, la justice ne peut pas bien fonctionner. » n’a pas été donnée à l’origine. Donc, il est indispensable de renforcer les capacités des avocats pour entrer dans la logique de cette complexité du droit international et, en particulier, du commerce international. Propos recueillis par CES 4 - Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 Point de vue africain Le prix de la paix Adama Wade, Casablanca « Nous préférons la paix à une intervention militaire ». C’est le tube en vogue depuis le dernier sommet de l’Union africaine ? On veut la paix en Côte d’Ivoire. Certes, mais quelle paix ? Une paix juste ou injuste ? Une paix imposée par les urnes ou par le rapport de force ? Une paix des milices ou une paix civile ? Autant de questions qui s’adressent au pacifisme idéaliste de l’Union africaine. La logique de la recherche de la paix à tout prix conduit à l’escamotage du droit, à des compromis fragiles et à des traités de Versailles sans lendemains. En naîtrons des gouvernements d’unions nationales pléthoriques, sans perspectives et sans portée. Le prix à payer sera très lourd pour le citoyen ivoirien en otage depuis dix ans et, au-delà, pour tout démocrate africain. Le « peace and love » dans lequel ont veut réduire la tradition africaine de l’arbre à palabre n’existe que dans le mythe des origines créé par notre romantisme tiers mondiste. Dans l’absolu, il n’y a pas de paix légitime sans dissuasion forte. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, les arguments ont été suffisamment étayés pour aboutir à la question dont personne ne veut apporter la réponse. Voici cette question : peut-on faire l’économie d’une intervention militaire ? En d’autres termes, peut-on, après avoir constaté une tentative avérée d’usurpation de pouvoir et de confiscation du vote, fuir devant ses responsabilités au nom des spécificités africaines ? C’est pour ne pas avoir répondu à cette question que l’Union africaine a nommé une nouvelle troïka, d’ores et déjà condamnée à l’échec. « Acheter la rumeur, vendre l’information » Vincent Bolloré fait le siège d’Alpha Condé Vincent Bolloré est la personnalité française qui a le plus téléphoné à Alpha Condé ces derniers jours, après un certain Bernard Kouchner. Le 3 février, le patron de Bolloré Logistics était à Conakry pour un tête à tête à forte teneur. Evincé en 2008 dans la course au port de Conakry par Getma International, le groupe français serait-il de retour ? A suivre. Guinée : Aliko Dangote s’intéresse au pays de la bauxite Le milliardaire nigérian Aliko Dangote a été reçu, samedi 12 février, par le président guinéen Alpha Condé. Accompagné de son état-major, dont El Hadjdi Balla, et du directeur du groupe Dangote, Aliko Dangote s’est engagé dans l’investissement des projets d’infrastructures. Lors de l’entrevue, Alpha Condé était entouré de Chérif Lamine Haidara, chargé des affaires économiques et financières du CAR (Cercle d’appui et de réflexion), et du jeune entrepreneur Ousmane Yara, bien connecté dans le lobbying des réseaux industriels. Notons que les projets d’implantation d’infrastructures annoncées par le groupe Dangote au Sénégal ne sont toujours pas sortis de la terre. Maroc : les banques dans le capital de la Comarit La Banque populaire, BMCE Bank et Attijariwafa Bank seraient sur le point de porter leur participation dans le capital de Comarit de 20 à 40%. L’opération fait suite à la reconversion de dettes contractées par l’armateur auprès de ces banques. Maroc : Attijariwafa Bank booste son flottant en bourse Suite à la fusion ONA-SNI, le flottant de la banque marocaine passe à 25%. Cette nouvelle configuration du flottant a commencé depuis la séance boursière du jeudi 10 fèvrier. La monnaie ivoirienne n’est pas pour demain « La Côte d’Ivoire sera prête à se retirer de la Zone CFA lorsque tous les pays membres de l’UEMOA seront également prêts à partir avec elle et à rompre totalement avec la France ». Des déclarations de Justin Katinan Koné, ministre camp Gbagbo, délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, proférées vendredi 11 février à la mairie de Yopougon, en marge d’une cérémonie en hommage au président angolais Eduardo Dos Santos. Cet hommage appuyé au président angolais est concomitant à l’envoi du ministre du Budget à Luanda, pour négocier un prêt de 200 millions de dollars en devises pour les besoins des opérations import-export. Alliance commerciale entre Société Générale Maroc et la banque italienne Extrabanca Extrabanca, unique banque européenne entièrement dédiée à la clientèle des immigrés, a scellé une alliance avec la Société Générale Maroc. Ce rapprochement permet de renforcer l’offre commerciale destinée aux Marocains résidents dans ce pays ayant des intérêts dans l’un des deux pays, ou désireux d’étendre leurs opportunités d’affaires. L’accord prévoit, entre autres, un service de transfert d’argent à la tarification avantageuse. Maroc : Crédit Agricole obtient le feu vert pour le rachat du groupe Diac Le conseil de surveillance du Crédit Agricole Maroc, tenu la semaine dernière sous la présidence effective du Premier ministre Abbas El Fassi, a donné le feu vert pour le rachat de Diac Salaf et Diac Equipement. Le rachat reste désormais à l’appréciation de la Direction des établissements publics et de la privatisation. Avec ces acquisitions, la banque, qui prévoyait il y a quelques années une privatisation avant de freiner des quatre fers, augmente son attractivité. Prochaine privatisable dans quelques lois de Finances ? Maroc : la banque postale se précise Après un long round d’observation, Al Barid Bank reprend sa marche. Ainsi, Wafa Immobilier, filiale spécialisée d’Attijariwafa Bank, a été désignée en tant qu’adjudicataire de l’appel d’offres relatives à la distribution des crédits immobiliers de la banque. Maroc : la CDG pourrait se désengager de Veolia Environnement Maroc Détentrice de 9% du capital de Veolia Environnement Maroc à travers Fipar holding, l’opérateur institutionnel CDG est en divergences avec cette entité. Rappelons que Veolia est détenue par Veolia Water à hauteur de 81% et à hauteur de 10% par l’américain AIG Infrastructure Fund Holding (AAIF). Un retrait de la CDG n’est pas à exclure. Congo : Sassou Nguesso et l’affaire des biens mal acquis Reçu le 1er février à l’Elysée, le ministre congolais de la Justice Emanuel Yoka a eu des entretiens hautement confidentiels avec le chef d’Etat français. En rapport avec l’affaire des biens mal acquis ? La visite intervient un an jour pour jour après l’assassinat du journaliste Bruno Jacquet Ossébi, qui avait succombé aux blessures causées par l’incendie de sa maison. Peu avant sa mort, le journaliste avait fait part de son intention de se porter partie civile dans l’affaire des biens mal acquis. Sénégal : la société conseil Ecosur est-elle leader en Afrique ? Dans son communiqué annonçant sa contribution à l’enregistrement du premier projet MDP sénégalais avec la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS), la société de conseil Ecosur s’identifie également comme le « leader du MDP en Afrique ». Réponse de quelques spécialistes du secteur, en réaction à l’article publié sur www.lesafriques.com: le projet MDP avec la CSS est le second et non le premier. Voir à ce propos la liste officielle des projets MDP validés par le CCNUCC à ce lien (http://cdm.unfccc.int/Statistics/Registration/ NumOfRegisteredProjByHostPartiesPieChart.html). Audelà de cette précision, une question se pose : sur les 55 projets MDP aujourd’hui enregistrés en Afrique, quelle est la part réelle d’Ecosur Afrique ? Actualité Le Rwanda va mettre en route, à partir de ce mois, des polices d’assurance maternité John Rwangombwa, ministre des Finances et de la Planification économique, a révélé que le projet de mise en place de polices d’assurance maternité, longtemps attendues, est susceptible d’être approuvé avant la fin du mois de février. Il a précisé que ce projet, actuellement sur son bureau, sera déposé devant le conseil des ministres pour approbation avant son entrée en vigueur définitive. Des responsables au Ministère du travail ont soutenu qu’une telle démarche contribuera à réduire la discrimination envers les employés de sexe féminin. Pour le ministre, une telle décision va changer les mentalités des employeurs envers les femmes, vu qu’un certain nombre croient qu’elles sont moins productives, surtout quand elles tombent enceintes. Allliance entre PlaNet finance et responsAbility La société de gestion d’actifs en microfinance responsable, responsAbility, et le groupe PlaNet Finance ont conclu, mercredi 3 février, une alliance stratégique. Avec un tel accord, responsAbility va prendre des participations dans PlaNIS, et devra aboutir sur la création d’une entité nouvelle PlaNIS responsAbility SAS. Par ce rapprochement, les synergies entre responsAbility et le Groupe PlaNet Finance seront accrues. Il s’agit en réalité d’un partenariat entre les deux groupes qui date depuis 2005. Kolsi nommé à la tête de la compagnie Astree Dans un communiqué publié samedi 5 février, le Conseil d’administration de la compagnie tunisienne d’assurances et de réassurances (Astree) a annoncé avoir nommé Abdelmonem Kolsi aux fonctions de président directeur général. Celui-ci, qui disposera des pouvoirs les plus étendus selon la compagnie, remplace Mohamed Habib Ben Saad, qui se retrouve à la tête de la Banque de Tunisie, dont la compagnie Astree est une des filiales. Taoufik Benzakour, nouveau directeur à Euler Hermès Acmar Tawfik Benzakour, qui a rejoint Euler Hermès Acmar le 10 janvier 2011, a été nommé directeur des Risques, information et sinistres. Cette nomination vise à accompagner la forte croissance des activités du groupe, concomitamment à la gestion des risques sur l’ensemble du continent africain. Avec le recrutement de ce titulaire d’un MBA en finance obtenu à l’Université de New York, qui a occupé auparavant plusieurs postes à responsabilités dans le domaine de la gestion des risques au sein d’entités de renommée mondiale, telles que KPMG (New York et Paris) et Ernst & Young (Casablanca), Euler Hermès Acmar renforce ses compétences humaines. L’ébauche d’un « Consensus africain » à Dakar pour un développement endogène Dans le cadre de la 11ème édition du Forum social mondial (FSM), des personnalités de la société civile africaine ont présenté, lundi 7 février à Dakar, l’ébauche d’un « Consensus africain », dont l’adoption devrait impulser un développement endogène du continent. Il s’agit d’un système devant aider à contribuer plus efficacement à la lutte contre la pauvreté, la protection des cultures autochtones, des ressources en eau et de l’environnement. Inspiré de celui de l’Himalaya, une approche novatrice du développement dont le premier prototype a été créé par Laurence Brahm, le « Consensus africain » vise la mise en place de plateformes économiques et de programmes d’entreprises autonomes basés sur les réalités locales, à travers un transfert de compétences qui responsabilise. A en croire Alioune Tine, l’un des rédacteurs du document et président de la Rencontre africaine des droits de l’homme (RADDHO), contrairement au « Consensus de Washington », qui sublime la libéralisation immédiate des marchés, l’ouverture des marchés de capitaux, la privatisation des entreprises, la suppression des subventions… le « Consensus africain » part, lui, du constat que l’Afrique n’est pas pauvre (…), jouit de beaucoup de richesses et que la mosaïque des cultures et des ethnies, loin d’être une contrainte, est une richesse. Actualité Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 - Côte d’Ivoire : cacao épisode 6, suite et fin : Le trésor de guerre de Gbagbo et les jeux troubles des cartels Après une série d’enquêtes sur la filière cacao, nous voici à l’épilogue de ce dossier épineux : le rôle des Ivoiriens, des Franco-Ivoiriens, des Franco-Libanais, des Indiens et des multinationales qui ont aidé Laurent Gbagbo a accumulé des milliards et des milliards de FCFA, depuis 2009, pour préparer les élections et l’éventualité d’une guerre de cent ans… L aurent Gbagbo pourrait encore tenir entre trois et six mois, selon nos informations. Le soutien financier de l’Angola et de la Reserve Bank sud-africaine (encore non acquis) peut lui faire passer le printemps et l’été. Mais c’est d’Abidjan et de San Pedro que proviendra l’essentiel du nerf de la guerre. Le clan du président sortant compte sur un réseau de financement opaque qui s’est développé sur les décombres du système de traçabilité de la filière café cacao en 2008-2009. En dépit des mises en gardes de la Banque mondiale, de l’Union européenne, des Ministères ivoiriens des finances et de l’agriculture, le pouvoir a exigé et obtenu la révocation du groupe ACE, Audit Contrôle et Expertise, qui contrôlait les tonnages au départ du port. Or, depuis 2008, le palais présidentiel, qui appréhendait sans doute le scénario politique actuel, a repris le secteur en main à travers la Chambre de commerce, d’entente avec les acteurs de la filière, générateurs de cash. Qui sont ces réseaux ? Mis à contribution Tout d’abord les sociétés multinationales qui contrôlent le transport terrestre et maritime, et l’essentiel des transitaires (Bolloré, SDV SAGA, SIFCA..). Ces sociétés, qui achètent aux producteurs via les Franco-Libanais, ont effectué des avances de DUS (droits uniques de sortie) moyennant des décotes substantielles et une absence totale de contrôle sur les poids exportés. Sont également mis à contribution, volontairement ou non, les exportateurs (Olam via Outspan, SIFCA, etc.), de même que les traitants. Marcel Gossio a déjà averti que « La Côte d’Ivoire ne sera pas à genoux ». Ce schéma est probablement reproduit pour le pétrole, le diamant, l’or, et certaines importations comme le riz. Si on ajoute des commissions sur tous les emprunts (on parle de 10%) et les sous-déclarations des arrivées au port, on obtient un financement conséquent, qui peut permettre au pouvoir de Gbagbo de tenir encore quelque temps. Double jeu Le clan de Jean-Louis Billon, président de la Chambre de commerce, est chargé de peser toutes les matières premières stratégiques, dont principalement le cacao, le café, le sucre, le riz, l’huile de palme et le caoutchouc. L’homme qu’on présente Anoh Gilbert, président du Comité de gestion de la filière café-cacao, a adressé une note aux opérateurs économiques de la filière, les enjoignant de payer impôts et taxes sous peine de retrait de leur agrément et d’interdiction d’exercer. en délicatesse avec Laurent Gbagbo (bien qu’on lui ait retiré brièvement son passeport, l’est-il vraiment ?) est aujourd’hui à Paris. Il reste un allié objectif du système, mais tenterait de se rapprocher du clan Ouattara. C’est donc toute une série d’arrangements qui, de la Chambre de commerce au transitaire, filiale du groupe Bolloré, viennent gonfler le trésor de guerre de Laurent Gbagbo. Les ports d’Abidjan et de San Pedro, gérés par deux barons du système, Marcel Gossio et Désiré Dalo, constituent la clé du dispositif. Marcel Gossio a déjà averti que « La Côte d’Ivoire ne sera pas à genoux ». Pour cela, le « boulanger d’Abidjan » compte également sur le patron de la Douane, sur l’ancien ministre du Commerce Youssouf Soumahoro, sur les responsables de la A ces pressions amicales sur les amis libanais et français, s’ajoutent les pressions musclées sur les opérateurs pour obtenir du cash. filière cacao, Gilbert Anoh et Ginette Donwahi, sans compter Aubert Zohoré, exclu (et non démissionnaire) de la Banque mondiale, devenu conseiller spécial de Laurent Gbagbo, et Armand Akobé, un ex-directeur de la BNI ayant quitté cette institution dans des conditions controversées, aujourd’hui au cœur du système Billon. Le clan compte aussi sur le « fonds souverain » de 175 milliards FCFA géré par le secrétaire général de la présidence, qui était approvisionné par le Ministère des finances. Pas des anges, non plus Derrière le dispositif Billon-Bolloré, il y a le cartel franco-libanais, maître du cash, et certains groupes indiens et asiatiques comme Olam. Ce dernier, via Outspan, contrôle 75% de la noix de cajou. Le rôle d’Elias Azzedine, un richissime libanais allié au français Dreyfus, est également très important. Ce Libanais est, avec un de ses compatriotes, l’acheteur du cacao qu’il exporte et de denrées qu’il importe. Une sorte d’échanges cacao contre riz avec, en prime, un paiement des droits de douanes qui reste à prouver. Le cacao, qui transite par le nord vers Bobo Dioulasso avec la complicité des Libanais, sert, lui, à alimenter le clan Guillaume Charles Koffi Diby, Iroko et les autres Charles Koffi Diby, l’ancien ministre des Finances de Laurent Gbagbo qui a rallié Alassane Ouattara dès la proclamation des résultats par la CEI, a-t-il participé sans le savoir à financer Laurent Gbagbo ? D’après nos informations, ce cadre BCBG a orchestré une bonne partie des 150 milliards de rachats de la dette ivoirienne à travers des sociétés financières basées à Londres, notamment Iroko Securities Limited. Comment se sont négociées ces transactions ? Quel rôle joué par Ecobank ? Contacté par nos soins, François Camdic, qui dirrige Iroko Securities, écarte tout amalgame : « Nous avons renégocié la dette ivoirienne pour 34 milliards FCFA en toute transparence. Il n’y a eu aucune commission versée et notre actionnariat est connu, partagé entre le fonds néerlandais FMO et notre management ». Et de rappeler que ce n’est pas Iroko qui a négocié la plus grande partie de la dette ivoirienne. La française BNP Paribas a traité pour des montants plus élevés. Aujourd’hui, beaucoup de créanciers qui avaient acheté de la dette ivoirienne après négociations ne savent pas quand tombera la prochaine échéance. 5 Saisie-arrêt d’Attijari Bank (Tunisie) sur Princesse Holding Le Tribunal de première instance de Tunis, qui s’est prononcé pour une saisie-arrêt sur les avoirs de Princesse Holding de Mohamed Sakher El Materi, vers la fin du mois de janvier, a mis son verdict en exécution. Cette saisine vaut pour un montant global de 138 millions de dinars (803 millions de dirhams marocains), en compensation de prêts consentis par Attijari Bank à la holding. A noter que sur cette somme globale, un prêt de 120 millions de dinars a été destiné à la seule opération d’achat d’actions de Tunisiana. M. El Materi, qui siégeait au conseil d’administration de la banque maroco-tunisienne, était administrateur au sein d’une autre banque concurrente de la place tunisienne. Stanbic Bank Cfc (Kenya) récompensée pour sa solution mobile banking Global Finance Magazine a décerné, jeudi 10 février, son prix annuel distinguant la Banque innovatrice de l’année à la CFC Stanbic Bank. Cet établissement financier a émergé parmi plusieurs concurrents de différents marchés du monde, pour sa solution bancaire mobile au Kenya. Greg Brackenridge, directeur général de CFC Stanbic Bank, a indiqué : « Au Kenya, les banques ont fait des efforts constants pour utiliser des solutions innovantes et augmenter les niveaux de l’inclusion financière. » Il est vrai que cette solution de paiements mobiles permet de passer la trésorerie des entreprises par voie électronique, en utilisant une solution simple de téléphonie mobile. Aussi et surtout, elle diminue les coûts qu’auraient nécessités des mouvements de trésorerie et des transactions multiples et permet des gains de temps importants. A noter qu’au Kenya, près de la moitié des paiements sont maintenant effectués en utilisant les téléphones, ainsi que 47% de tous les services de transfert d’argent. La BAD au symposium de Kigali Le Sommet des 8 et 9 février 2011 à Kigali, marquant le 20ème anniversaire de Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (FRCA), a reçu en la Banque africaine de développement (BAD) un hôte de marque. Ce Symposium était placé cette année sous le thème « L’avenir de l’Afrique, c’est maintenant : le rôle capital du renforcement des capacités ». Dr Donald Kaberuka, président de la BAD, l’a justement précisé, rappelant que depuis le lancement de la FRCA, les contributions et engagements de la BAD s’élèvent à 36 millions $, avec un don récent de 12 millions $. Cette fondation a permis de réaliser 238 programmes et projets, dans 44 pays africains. Il a aussi été noté qu’au-delà de sa contribution intrinsèque au développement par l’octroi de plus de moyens aux populations cibles, la FRCA a aussi contribué à inverser le sens de la fuite des cerveaux. Soro. Ce serait une vue d’esprit que de croire en effet que tous les résidents de l’hôtel du Golf sont des anges. L’actuel ministre des Finances de Ouattara, Charles Koffi Diby, a participé au système, peut-être passivement ? Tous les emprunts du Trésor passaient par lui et par un réseau de banques « amies ». Pressions amicales Quant à Désiré Dalo, ministre actuel des Finances de Laurent Gbagbo, en fait l’ancien directeur du port de San Pedro, il n’hésite pas à descendre sur le terrain pour pousser ses soutiens libanais et français à continuer à pourvoir du cash, les appelant à miser sur la « victoire prochaine » de Laurent Gbagbo. A ces pressions amicales sur les amis libanais et français, s’ajoutent les pressions musclées sur les opérateurs pour obtenir du cash. Ainsi, le 28 janvier 2011, N’guessan Anoh Gilbert, président du Comité de gestion de la filière café-cacao, a adressé une note aux opérateurs économiques de la filière, les enjoignant d’exécuter leurs engagements vis-à-vis de l’Etat (impôts et taxes), sous peine de retrait de leur agrément et d’interdiction d’exercer. Anoh Gilbert figure dans la liste dressée par l’UE, visant ceux qui ont participé au financement illégal du régime Gbagbo. La vice-présidente de ce comité, Ginette Illa Donwahi, participe à la constitution de ce trésor de guerre. Laurent Gbagbo tient la Douane et les impôts indirects. Une question reste donc entière : pourquoi la France, malgré son empressement à reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara, ne fait-elle pas pression sur ses propres multinationales en Côte d’Ivoire ? Adama Wade, Casablanca 6 Banques et Assurances - Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 La réforme du droit OHADA des sûretés : quelles conséquences pour les banques et les établissements de crédit ? Par Maître Alain Fénéon, avocat à la Cour de Paris. L a réforme du droit OHADA des sûretés, qui entrera en vigueur d’ici le 15 mai 2011, a notamment pour objectif de faciliter le développement du recours à l’hypothèque, instrument de garantie du crédit. Plusieurs innovations substantielles méritent l’attention des banques et des établissements bles à usage commercial professionnel et leurs propriétaires sont concernés. Qu’en est-il si la valeur de l’immeuble ainsi conventionnellement attribuée dépasse celle de la créance ? L’Acte uniforme prévoit la possibilité d’estimer l’immeuble par un expert dé- Ce texte apporte un avantage majeur aux banques et établissements de crédit en ce qu’il leur permet, en cas d’impayés, de s’attribuer le bien hypothéqué en faisant simplement constater le transfert de propriété dans un acte notarié. de crédit, notamment dans le cadre du financement de projet immobilier. L’une des innovations marquantes du nouvelle Acte uniforme sur la sûreté concerne l’attribution conventionnelle de l’immeuble hypothéqué. En quoi consiste cette disposition ? L’une des principales innovations introduites par la réforme tient en effet à la possibilité donnée au créancier d’hypothécaire d’obtenir, sous réserve de certaines conditions, l’attribution d’un immeuble donné en garantie en cas de défaut de remboursement. Ce texte apporte un avantage majeur aux banques et établissements de crédit en ce qu’il leur permet, en cas d’impayés, de s’attribuer le bien hypothéqué en faisant simplement constater le transfert de propriété dans un acte notarié, sans être tenu d’engager une procédure de saisie immobilière. L’attribution résulte de la seule mention dans l’acte de prêt de cette attribution conventionnelle. Il s’agit ainsi, pour le créancier, mais aussi pour le débiteur, d’économiser du temps et des frais, ainsi que tous les aléas d’une saisie immobilière. Cette faculté d’attribution conventionnelle n’est-elle pas dangereuse pour les particuliers, souvent peu informés des risques juridiques encourus ? L’Acte uniforme a tenu compte de cette difficulté et pose pour condition de validité de l’attribution conventionnelle que le constituant soit, soit une personne morale, soit une personne physique immatriculée au Registre du commerce et du crédit immobilier, et que l’immeuble hypothéqué ne soit pas à usage d’habitation. En conséquence, seuls les immeu- signé amiablement ou judiciairement. Il dispose également que, si la valeur de l’immeuble dépasse celle de la créance, le créancier devra reverser la différence. S’il existe par ailleurs d’autres créanciers hypothécaires de moindre rang, la différence devra être consignée. A défaut d’avoir prévu une attribution conventionnelle, le créancier peut-il solliciter ultérieurement cette attribution ? Le créancier hypothécaire impayé peut toujours poursuivre la vente de biens hypothéqués selon les modalités prévues par les règles de la saisie immobilière. Il peut également demander au Tribunal l’attribution judiciaire de l’immeuble hypothéqué. Toutefois, là encore, le Tribunal, dans le souci de protéger les particuliers, refusera cette attribution si l’immeuble constitue la résidence principale du débiteur. Par ailleurs, le nouvel Acte uniforme donne la possibilité d’hypothéquer des immeubles futurs. En quoi consiste cet aspect de la réforme ? Cet aspect de la réforme concerne plus particulièrement le financement de projets immobiliers. Il peut désormais être prévu que celui qui ne possède pas encore un bien immobilier, toutefois déjà déterminé ou déterminable, peut apporter celui-ci en garantie de la créance d’une banque ou d’un établissement de crédit. Cette hypothèse vise notamment ceux, professionnels ou particuliers, qui ont acquis un terrain en vue de construire et qui peuvent ainsi obtenir le financement nécessaire à cette construction en consentant, à titre de garantie, une hypothèque sur l’immeuble futur. D’autres hypothèses similaires sont visées par ces nouvelles dispositions. Désormais, la banque ou l’établissement de crédit peuvent-ils également prendre une hypothèque sur un immeuble en indivision ? La possibilité reconnue à un seul indivisaire de consentir une hypothèque sur sa quote-part de l’immeuble indivis constitue effectivement une faculté nouvelle pour le créancier d’un héritier co-indivisaire. Elle permet ainsi d’anticiper sur le règlement des opérations de partage en permettant à l’héritier indivisaire de fournir une garantie hypothécaire à son créancier. Nous constatons toutefois que l’Acte Uniforme n’apporte aucune amélioration à la procédure de saisie immobilière... En effet, cette procédure relève de l’Acte uniforme sur les procédures simplifiées de recouvrement de créance et de voie d’exécution (AUPRSVE), qui fera l’objet d’une réforme ultérieure. Quand ces dispositions nouvelles entreront-elles en vigueur ? Ces dispositions ont été adoptées par le Conseil des ministres de l’OHADA le 15 décembre 2010, elles seront publiées dans le Journal Officiel de l’OHADA d’ici le 15 février 2011, et entreront en vigueur au plus tard le 15 mai 2011. La SFI mise à fond sur la Guinée Thierry Tanoh, de la Société financière internationale (SFI) pour l’Afrique subsaharienne, l’Europe occidentale et l’Amérique latine, a annoncé, mercredi 9 février, que l’institution de la Banque mondiale va investir massivement en Guinée. Dans un premier temps, les secteurs-cibles iront de l’énergie à l’hôtellerie, en passant par le tourisme et l’agro-industrie. Au cours d’une mission de trois jours dans ce pays, le dirigeant de la SFI pour la zone a tout de même signifié que compte tenu des urgences et des défis à relever, les chantiers prioritaires seront sélectionnés. Invitant le secteur privé guinéen à intervenir de façon responsable dans le développement du pays, il a plaidé pour un environnement des affaires qui facilite l’acte d’investir. A ce titre, il a déploré les lenteurs administratives. Il faut en effet compter jusqu’à 180 jours pour ficeler la création d’une entreprise, pour à peine une semaine, voire 48h, au Sénégal. Néanmoins, la SFI s’engage à mettre des ressources financières substantielles en faveur des banques locales, pour leur permettre de prêter aux petites et moyennes entreprises (PME), qui doivent participer au développement du pays. L’émission égyptienne de bons du Trésor sursouscrite Plusieurs sources ont confirmé, mardi 8 février, que malgré la crise politique que traverse l’Egypte son émission de bons du Trésor, d’une valeur de 13 milliards de livres égyptiennes, soit 2,2 milliards $, a été sursouscrite par les banques locales. Des professionnels, qui ont relevé un taux de sursouscription de 50% par les banques commerciales, soulignent une forte liquidité disponible. Par ailleurs, un tel engouement dans le marché de la dette égyptienne traduit une certaine confiance des institutions financières dans la capacité de l’économie égyptienne à surmonter la crise provoquée par l’évolution actuelle. Quoi qu’il en soit, afin d’éviter des hausses exagérées d’intérêts sur les bons du Trésor, l’offre, initialement de 15 milliards £ de bons du Trésor, a été limitée à seulement 13 milliards £ par le Ministère des finances, signale-t-on. Légère hausse des bénéfices de Bank of Baroda (Tanzanie) Au cours de l’exercice 2010, la Bank of Baroda (BoB) avait affiché un bénéfice brut de 2,48 milliards de shillings, en légère augmentation par rapport au résultat (2,03 milliards de shillings) de l’année précédente. Ces résultats ont été rendus publics à la suite d’un communiqué diffusé lundi 7 février. Il ressort de ce document que cette bonne tenue de ses comptes, la BoB la doit à un contrôle plus strict de ses dépenses. Cette gestion rigoureuse s’est aussi traduite par des actifs bancaires qui ont atteint 91,63 milliards de shillings et des dépôts de la clientèle à 70,7 milliards de shillings. Convention entre Finadev et African Holding Llc Maître Alain Fénéon. Le Fonds de solidarité africain (FSA) et Finadev African Holding Llc, une filiale de Financial Bank Lomé, ont signé vendredi 4 février un accord-cadre de partenariat. La convention, qui porte sur la mise en œuvre d’un mécanisme de couverture sous la forme d’une garantie financière destinée à faciliter l’accès au financement bancaire des filiales africaines de la holding Finadev, permettrait à terme d’impacter la microfinance. Rahamane Chitou, directeur général de Finadev, va plus loin et croit que cet accord permettra d’étendre son groupe à d’autres pays de la sous-région, dans le domaine de la microfinance. Banques et Assurances Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 - 7 Crédibilité et sérénité de retour à la BEAC La confiance est de retour au sein de l’institution monétaire d’Afrique centrale, dont la crédibilité avait été sérieusement entamée suite à une série de scandales, entre autres des malversations financières et des placements hasardeux. A près la pluie, le beau temps ? Peut-être pas encore. Toutefois, certains indicateurs tendent à montrer que la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), qui a été secouée ces dernières années par une série de scandales financiers dont les plus emblématiques sont les malversations financières au bureau central de Paris et les placements hasardeux, qui lui ont fait perdre globalement environ 30 milliards de francs CFA, semble véritablement inaugurer une nouvelle ère de gouvernance. Ce renouveau étant la résultante des changements opérés l’année dernière au sein du gouvernement de la banque centrale par les chefs d’Etat de la CEMAC, alors réunis à Bangui, en Centrafrique, pour un sommet essentiellement consacré à la BEAC. Gestion collégiale Les premiers douze mois auraient permis de remettre la banque centrale sur le droit chemin, tout au moins si l’on s’en tient au discours officiel. Un an après cette restructuration, le gouverneur de la BEAC, Lucas Abaga Nchama, a indiqué que la sérénité est de retour au sein de l’institution monétaire d’Afrique centra- Lucas Abaga Nchama : « Les principales actions ont porté sur la gouvernance, le renforcement du dispositif de contrôle interne, l’amélioration de la coopération avec le FMI. » le. Selon lui, « les principales actions ont porté sur la gouvernance, le renforcement du dispositif de contrôle interne, l’amélioration de la coopération avec le FMI. Dans ce contexte, la BEAC a adopté d’importantes réformes pour s’arrimer aux standards internationaux, notamment en matière de contrôle et de transparence. En plus des profondes réformes que nous avons mises en place depuis un an pour corriger les dysfonctionnements observés, aussi bien dans l’appareil de gestion que dans la gouvernance de la BEAC, nous avons mis en place une série de mesures visant à retrouver un climat de travail propice à l’éclosion intellectuelle et à la saine émulation. » En attendant la fin des enquêtes, qui devrait permettre de faire toute la lumière sur les dysfonctionnements qui ont émaillé le fonctionnement de la BEAC, notamment sur les malversa- « Investissez et vous aiderez le jasmin à fleurir ! » Mongia Khemiri, directrice générale de FIPA-Tunisia, l’Agence de promotion de l’investissement extérieur1, analyse pour Les Afriques la situation telle qu’elle prévaut en Tunisie un mois après la révolution. Compte-rendu. L es Afriques : Comment pourraiton, en quelques phrases, interpréter les évènements que vient de vivre la Tunisie ? Mongia Khemiri : C’est l’histoire d’un peuple génial qui a fait sa révolution le vendredi et s’est remis au travail le lundi, en dépit de quelques grèves ici et là. La jeunesse s’est battue sans armes pour recouvrer sa liberté et a chassé le dictateur. C’est du reste une véritable e-Revolution ! Bien sûr, il a fallu traverser des zones de turbulence, mais malgré cela, les institutions n’ont jamais été à l’arrêt. Nous sommes en effet tous conscients qu’il faut que le pays poursuive sa marche vers le progrès. C’est ce qui explique qu’une véritable solidarité s’est organisée, tant du côté tunisien que du côté des partenaires étrangers, pour que les entreprises soient protégées. Et pour celles qui ont néanmoins été impactées, le gouvernement prend toutes les dispositions pour remédier aux dégâts sans gravité qu’une quarantaine d’entre elles ont subi ainsi, que pour la quinzaine qui a été plus sévèrement touchée. LA : Que va-t-il advenir des avoirs financiers du président déchu et de sa famille lorsque la justice les aura saisis ? MK : Les biens spoliés seront restitués aux ayant-droits, et l’autre partie sera déposée au niveau de la banque centrale, dans un fonds indépendant. Celui-ci sera géré par les représentants de la société civile, au nombre desquels la Ligue des droits de l’homme, les délégués des régions, le Croissant rouge tunisien, et permettra de financer des projets de développement régional. LA : S’agissant de l’avenir du pays, comment s’annonce-t-il ? MK : Il est très prometteur et ne peut être que meilleur à présent que sont restaurées de logiciels embarqués. D’autres applications se développent avec le groupe américain Fidelity, qui a lancé en 2010 un programme visant la création de 2000 emplois d’ingénieurs et de cadres supérieurs. Au nombre de ceux qui ont mis – et maintiennent – le cap sur la Tunisie, il faut aussi mentionner Microsoft, Sysco, Stream… Nous poursuivons parallèlement notre développement avec nos partenaires classiques d’Allemagne, de la transparence et la liberté. La Tunisie est un pays on ne peut plus propice à l’investissement. La preuve nous en est fournie avec l’arrivée de la Grande-Bretagne, un partenaire avec lequel nous intensifions nos échanges. D’ailleurs, les consignes de prudence destinées à ses « C’est l’histoire d’un ressortissants ont été levées et les tour-opérateurs sont d’ores et déjà peuple génial qui a fait revenus. Cela étant, la croissance va forcément marquer le pas, tout sa révolution le vendredi comme les créations d’emplois. et s’est remis au travail le Mais nous pouvons compter sur le soutien des Tunisiens de l’étranger, lundi. » qui se sont fortement mobilisés à nos côtés. Cinq ou six d’entre eux ont, au demeurant, fait leur entrée dans France – qui est du reste le premier inle gouvernement. L’Union européenne vestisseur –, d’Italie, de Belgique, et nous s’est pour sa part solennellement engagée cherchons à accroître nos échanges avec la Grande-Bretagne, les pays nordiques, à fournir son appui. les USA, l’Asie…pour renforcer notre LA : Quels sont les acquis sur lesquels la volume d’exportation. Dans cette persTunisie peut capitaliser pour s’engager pective, nous organisons, comme chade plain-pied dans cette nouvelle phase que année, le Forum de Carthage, dont la prochaine édition se déroulera les 15 de son développement ? MK : 2010 a été une année satisfaisante et 16 juin. en termes d’investissements directs étrangers (IDE), même si nous avons res- LA : Quels sont vos souhaits pour la senti, comme tout un chacun, les effets Tunisie à ce moment si particulier de de la crise mondiale. Nous avons gagné son histoire ? trois points de croissance, soit 2425,4 MK : Ce qui nous intéresse, c’est une millions de dinars en 2010 contre 2357 coopération plus positive. Nous espérons en 2009. L’industrie manufacturière a de nos partenaires un élan de solidarité progressé dans les secteurs des industries en termes d’investissements, de sorte que mécaniques électriques et électroniques ce pays, désormais démocratique, puisse (IMEE) et du textile. Il en est de même relever le défi économique auquel il doit de l’offshoring et des TIC. Cette dernière faire face. C’est le moment pour les entreactivité a permis la création de plus de prises socialement responsables de s’en15 000 emplois, dont 3000 à 4000 pour gager aux côtés de la Tunisie pour créer des diplômés du supérieur. Parmi les 200 de l’emploi. Investissez et vous aiderez le nouveaux projets en cours de réalisation jasmin à fleurir ! sur l’année 2011 figure celui d’Aerolia, qui permet notamment l’implantation Véronique Narame, Paris-Ouagadougou de sous-traitants dans des domaines à forte valeur ajoutée. Nous avons aussi 1) Qui dépend du Ministère de la planification des entreprises de conseil et de création et de la coopération internationale. tions commises au bureau de Paris, le gouverneur a précisé que plusieurs instructions sont en cours, tandis que des présumés « cerveaux de gang » ont été interpellés. Pendant que les procédures visant également le recouvrement des fonds se poursuivent, les mesures conservatoires en justice ont été prises dans l’attente des procédures en cours. La BEAC envisage notamment de relancer et d’étendre les procédures après avoir évalué les pertes au terme des enquêtes. Le plan d’action adopté il y a un an a permis la réduction des dysfonctionnements dans la gestion des ressources par le renforcement du contrôle interne. Ceci s’est traduit par le renforcement de l’indépendance Selon Lucas Abaga Nchama, des discussions en cours entre les deux zones, en l’occurrence l’UEMOA et la CEMAC, pourraient déboucher sur l’interchangeabilité du franc CFA entre les deux zones d’émission. de l’audit interne, l’assainissement du circuit d’approvisionnement et d’achat, et l’assainissement du système d’information comptable. Rapprochement BCEAO-BEAC L’application de la politique monétaire accommodante en 2010 aurait également permis de soutenir la croissance économique en Afrique centrale, car, même si les indicateurs économiques ne sont pas tous au vert, beaucoup sont passés du rouge à l’orange. La BEAC a enregistré des résultats encourageants pour l’année 2010. Le taux de croissance des pays de la CEMAC est passé de 2,1% en 2009 à 4% en 2010. Les prévisions pour 2011 prévoient une légère accélération du rythme de croissance du PIB à 4,8%. En outre, le Programme économique régional (PER), décidé par les chefs d’Etat de la CEMAC en 2005 et qui s’inscrit dans le cadre d’une vision communautaire à l’horizon 2025 visant à insuffler une nouvelle dynamique à l’intégration régionale dans la sous-région, serait en bonne voie. A la BEAC, on se satisfait du comportement de la monnaie, dont le taux de couverture extérieur tourne autour des 100%. On écarte pour le moment toute dévaluation du franc CFA. Par ailleurs, a indiqué Lucas Abaga Nchama, des discussions en cours entre les deux zones, en l’occurrence l’UEMOA et la CEMAC, pourraient déboucher sur l’interchangeabilité du franc CFA entre les deux zones d’émission, suspendue après la dévaluation du franc CFA en 1994. A ce titre, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et la BEAC ont signé un protocole de coopération portant aussi bien sur les réserves de changes que sur le contrôle interne et le système de reporting des établissements de crédit. Achille Mbog Pibasso, Douala CIH (Maroc), bénéfice en recul en 2010 Le Crédit immobilier et hôtelier du Maroc (CIH) a annoncé, vendredi 4 février à Casablanca, avoir enregistré un bénéfice en deçà de son résultat net réalisé au cours de l’exercice 2009 (228 millions DH, déjà en chute de 44% en glissement annuel, base 2008). La cause évoquée tient à la non-réalisation, pour des raisons administratives, d’une plus-value significative programmée et provenant de l’opération de cession des actifs hôteliers à la CDG. La BAD accorde une 5ème ligne de crédit à la DBSA La Banque de développement d’Afrique australe (DBSA) va bénéficier d’une ligne de crédit de 300 millions $ de la Banque africaine de développement (BAD). Le conseil d’administration de la banque internationale, basée à Tunis, l’a approuvée jeudi 3 février 2010 à Tunis. Avec cette cinquième rallonge (5ème DBSA LOC), l’institution financière sud-africaine pourra accorder davantage de prêts aux projets d’infrastructure au sein de la SADC. 8 Bourses - Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 Les fonds avec Fonds Afrique Name Old Mutual Intl Gth FoF A Prescient Glbl Growth FF A1 Coronation Global Managed [ZAR] A Plexus International Allrounder FoF Coronation Optimum Growth A Coronation Latitude [ZAR] A RE:CM Global FF A ABSA International FoF A PSG Alphen Foreign Flex FoF Nedgroup Inv Bravata Ww Flex A Midas Foreign Flexible FoF FG International Flexible FoF A Investec Africa I Flagship IP Worldwide Flexible FoF Flagship IP Worldwide Flexible Ankh Foreign Flexible FoF A Valugro Active Allocation Four Plus Global FoF A DWS Invest Africa A2 African Frontiers B RMB World Wide Flexible Analytics Flexible FoF A Quantum Worldwide Flexible FoF Nomura South Africa Resources Rel Eq ABSA Rand Protector Silk African Lions I Bastion Worldwide Flexible FoF A Standard Bank Africa Equity A USD PPS Managed Flexible E.S. África FI Amity Flexible Growth FoF PSG Flexible Foord Flexible FoF R ICECAPITAL Africa A Investec Managed Namibia SIM Top Choice Equity A1 Seed Flexible Nestor Afrika Fonds B Old Mutual Investors R E.S. África FEI RMB Strategic Opportunities R Old Mutual Top 40 A Kagiso Top 40 Tracker RMB Top 40 Index Prescient Eqty Quant A1 Platinum Flexible Growth FoF Old Mutual RAFI 40 Tracker A Celtis Flexible FoF A Dynamic Wealth Optimal A NFP Assertive FoF A STANLIB ALSI 40 A Noble PP All Weather FoF A Old Mutual Growth R SIM Growth R Investec Equity R JB African Equity C Nedgroup Inv Rainmaker A Intereffekt Emerging Africa EUR XS Accelerated FoF A Momentum Aggressive Equity FoF B1 Cannon Core Companies Personal Trust Managed Melville Douglas Dyn Strat A Hermes Osborne Flexible A1 Nikko Africa Equity MAM Actions Afrique AS Forum Aggressive FoF FNB Growth PPS Equity Invest AD Emerging Africa USD A/I Imalivest Flexible Coronation Absolute A Nedgroup Inv Growth R Plexus Sprinter FoF Aylett Equity A3 PSG Alphen Equity FoF A VPFP CPI Plus 6 FoF A Investec Value R PSG Balanced A Imara Equity SIM Mgd Aggressive FoF A1 Old Mutual Top Companies R BJM Core Equity B1 SMMI Equity FoF A Prudential Dividend Maximiser A Intervest Flexible FoF E Kruger Flexible FoF A Coris Capital General Equity Old Mutual Value R Prudential Equity A Stringfellow Flexible FoF Gryphon All Share Tracker GCI Flexible FoF NeFG Equity Coronation Market Plus Old Mutual Flexible R Noble PP Wealth Creator FoF A SIM Index R Discovery Equity PSG Macro Active FoF Alphen Equity Builder Momentum Mod Equity FoF B1 Nordea-1 African Equity BI Financial Alliance Flex FoF PSG Konsult Creator FoF A Nedgroup Inv Equity R Verso MM Managed Equity FoF A 2010-12-31 2010-02-08 2008-02-04 Domicile 2011-02-07 2011-02-07 2011-02-07 3.33 22.29 1.91 South Africa 1.71 9.84 -1.78 South Africa 1.67 15.77 South Africa 1.40 10.08 1.61 South Africa 0.96 18.21 3.45 South Africa 0.48 11.04 South Africa 0.37 11.68 6.19 South Africa -0.21 10.65 -2.46 South Africa -0.29 8.70 1.91 South Africa -0.34 19.11 8.85 South Africa -0.53 7.98 2.69 South Africa -0.61 9.19 3.97 South Africa -0.75 22.86 -3.79 South Africa -1.70 12.30 9.23 South Africa -1.78 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Africa -6.96 30.41 7.69 South Africa -6.98 37.09 15.04 South Africa -7.01 32.91 13.24 South Africa -7.01 37.52 16.40 South Africa -7.09 31.65 8.06 South Africa -7.13 41.19 11.04 South Africa -7.15 17.69 11.77 South Africa -7.15 35.35 South Africa -7.16 30.81 16.08 South Africa -7.16 32.10 12.98 South Africa -7.18 25.01 12.31 South Africa -7.19 39.10 9.09 South Africa -7.19 35.49 21.18 South Africa -7.20 15.46 4.16 South Africa -7.20 37.38 South Africa -7.23 33.31 11.81 South Africa -7.25 11.69 Luxembourg -7.26 32.39 11.96 South Africa -7.26 32.69 13.54 South Africa -7.27 40.27 13.14 South Africa -7.29 23.37 12.00 South Africa Rating Overall 1 1 1 2 2 1 1 2 1 2 2 3 1 1 3 2 2 2 1 4 2 1 3 4 3 4 3 3 3 2 2 3 3 3 3 2 3 2 3 4 2 3 5 3 3 2 3 3 3 3 3 2 3 4 3 5 2 5 4 4 3 3 3 4 2 3 3 4 2 3 4 4 4 4 1 5 2 3 3 4 3 3 NeFG Flexible Lynx Opportunities FoF A1 BlueAlpha All Seasons Personal Trust Active FoF SIM General Equity R JPM Africa Eq A (acc)-USD ABSA Managed CPI + 7% FoF A Glacier FS Flexible FoF SIM Inflation Plus Carinus Strydom CS Flexible FoF A Bateleur Flexible A1 Huysamer Equity A1 RCI Flexible Managed Nedgroup Inv Balanced A STANLIB Index R SIM Value R Plexus RAFI® Enhanced SA Strategy A Investec Opportunity R Sanlam African Frontier Markets A GBP Element Flexible A Momentum Accumulator FoF 4i Opportunity A Cadiz Mastermind A Coronation Top 20 A RMB High Tide A Sanlam Multi Mgd Aggressive FoF A1 Allan Gray Equity A Southern Charter Growth FoF Cannon Equity A RMB Value STANLIB Equity R Skyblue Cumulus Moderate FoF PSG Equity A STANLIB MM High Equity FoF A Verso MM Secure Growth FoF Momentum Aggressive Prudential FoF B1 Momentum MultiFocus FoF SJAM Pan Africa Equity Fund STANLIB MM All Stars Eq FoF A Sasfin Equity RMB Balanced R Investec GSF Africa Opportunities A USD RE:CM Global Flexible A Select Manager Defensive Equity FoF Analytics Managed Equity A SYmmETRY Equity FoF A ABSA Growth FoF Avocado Dynamic FoF A Dotport Dynamic Flexible FoF 36ONE Flexible Opportunity A 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Multi-Manager Equity BoE Core Equity Sanlam Namibia Infl Linked A FNB Namibia General Equity Interneuron Managed Kagiso Equity Alpha Interneuron Capital Equity ABSA Flexible CapitalA South Africa Equity fund Allan Gray Africa Equity (Rand) STANLIB Aggressive FoF A STANLIB MM Inflation Plus 5 FoF B1 Insight Capital Flexible FoF Flagship IP Prudential Variable Personal Trust SA Equity MI-PLAN IP Inflation Plus 7 A1 SMM Institutional Positive Return 1 B3 Afena Equity A1 APS Managed Growth FoF A Neptune Africa A Sanlam Growth Institutional B1 Metropolitan Inst Flexible CAM Optima Institutional Old Mutual Active Quant Equity A ABSA Select Equity Metropolitan General Equity -7.29 -7.29 -7.30 -7.30 -7.31 -7.31 -7.31 -7.32 -7.35 -7.37 -7.39 -7.41 -7.44 -7.44 -7.45 -7.47 -7.47 -7.48 -7.48 -7.49 -7.50 -7.50 -7.51 -7.54 -7.55 -7.56 -7.58 -7.59 -7.61 -7.62 -7.65 -7.67 -7.68 -7.68 -7.69 -7.69 -7.70 -7.73 -7.73 -7.75 -7.75 -7.76 -7.76 -7.80 -7.80 -7.82 -7.85 -7.90 -7.90 -7.91 -7.95 -7.96 -8.01 -8.02 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Africa South Africa Japan South Africa South Africa South Africa Luxembourg South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Ireland South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Namibia South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Luxembourg Namibia South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Namibia South Africa South Africa Taiwan Namibia South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Netherlands South Africa South Africa South Africa South Africa Namibia Namibia South Africa South Africa South Africa South Africa Japan Bermuda South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa United Kingdom South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa 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Return FF A Lion of Africa Real Rtn CPI+5 Sasfin Twenty Ten Carnegie Afrika JM Busha Real Return Prescient Eqty Active Quant A1 IMC Worldwide Flex FoF Efficient Prudential Indequity Dynamic FoF STANLIB Inflation Plus 3% A Old Mutual Small Companies R Standard Bank South Africa Eq A USD SIM Small Cap R STANLIB Managed Flexible A Investec Active Quants R NFB Equity A2 Capstone Active Equity FoF Swedbank Robur Africa Equity D2 Tri-Linear Equity STANLIB Quants A RE:CM Flexible Equity B Centaur Flexible Simplicity Afrika RMB Small/Mid-Cap A Magna Africa C EMIF-South Africa 'B' Load C UBS (CH) EF South Africa P Coronation Smaller Companies Nedgroup Inv Entrepreneur R Investec Emerging Companies R Maestro Equity A Marriott Dividend Growth R BoE Small & Mid Cap Equity Efficient General Equity STANLIB Small Cap A STANLIB Nationbuilder A 33.71 34.19 35.70 32.56 40.65 10.62 19.16 14.90 17.87 17.89 36.60 19.91 28.98 27.91 29.78 33.81 12.45 28.16 34.85 21.70 12.56 27.81 20.17 37.40 15.83 29.17 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Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Sweden South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Ireland South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Luxembourg South Africa South Africa South Africa South Africa Sweden South Africa Ireland Luxembourg Switzerland South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa 2 4 3 4 4 3 3 4 2 2 3 3 4 3 3 4 2 3 1 3 3 2 5 4 2 2 5 4 3 4 2 4 3 4 1 3 4 3 2 1 2 3 2 1 3 2 3 3 2 2 2 4 3 4 2 2 2 3 4 3 1 4 4 1 1 Fonds MENA 2010-12-31 2010-02-08 2008-02-04 Rating Domicile 2011-02-07 2011-02-07 2011-02-07 Overall LHV Persian Gulf A -0.52 19.72 Estonia Investec Africa & Middle East I Acc Net -0.83 19.30 United Kingdom Mashreq Arab Tigers Funds -1.91 6.32 Ireland Investec GSF Africa & Mid East A Gr Acc -2.25 17.31 Luxembourg BNP Arab Equity -2.81 12.72 Japan Sarasin GCC Equity Opportunities (USD) A -3.13 -0.20 Luxembourg GAM Star Frontier Opportunities -3.16 16.59 Ireland Pictet-MENA-HP EUR -3.52 15.11 Luxembourg Investec GSF MENA A Gross -3.80 15.42 Luxembourg Emirates MENA Top Comps I USD Daily -3.88 11.96 Jersey FT Emerging Arabia -4.07 11.41 -16.64 Luxembourg 1 UniEM Middle East & North Africa -4.52 Luxembourg Amundi Oasis MENA SGD -4.61 15.43 -8.45 Singapore 3 Meridio ArabWorld P -4.65 8.96 -12.71 Luxembourg 1 T. Rowe Price Mid East & Africa Eq I -4.83 11.10 -9.78 Luxembourg 2 CS SICAV One (Lux) Eq Mid E&N Africa B -4.95 14.21 Luxembourg Schroder ISF Middle East EUR A -5.54 23.57 -5.51 Luxembourg 3 WIOF Middle East Performance Fund A -5.56 5.79 Luxembourg SGAM Fund Eqs MENA AE -5.67 12.82 Luxembourg CIMB-Principal MENA Equity -6.29 11.06 Malaysia Ocean Fund Eqs MENA Opportunities A -6.46 11.16 -10.63 Luxembourg 2 Franklin MENA A Acc $ -6.48 13.71 Luxembourg Silk Arab Falcons I (EUR) -6.95 6.49 Luxembourg JPM Emerging Middle East Eq A (dist)-USD -7.63 18.12 -1.31 Luxembourg 3 BG Selection Africa&Middle East Eqs AX -7.80 12.16 Luxembourg Baring MENA Fund A EUR -7.88 Ireland Deka-MiddleEast and Africa CF -8.02 7.36 -3.50 Luxembourg 3 ING Middle East & Africa -8.80 15.56 Taiwan ESPA Stock Mid East and Africa Mkts A -9.26 13.07 -6.40 Austria 4 Eurovalor África y Oriente Medio FI -9.27 Spain Abancna DZU Delniški Pasivni Afrika & ME -9.82 Slovenia FIM Sahara -9.97 16.43 -6.43 Finland 3 SSgA Emerg Middle East&Africa Idx P -11.58 24.35 8.42 France 4 Name 3 5 3 4 3 5 2 -9.08 -9.09 -9.09 -9.09 -9.09 -9.10 -9.11 -9.12 -9.15 -9.19 -9.21 -9.26 -9.28 -9.28 -9.35 -9.42 -9.42 -9.43 -9.48 -9.50 -9.53 -9.53 -9.54 -9.55 -9.55 -9.55 -9.56 -9.61 -9.63 -9.67 -9.67 -9.70 -9.72 -9.73 -9.77 -9.77 -9.79 -10.04 -10.05 -10.07 -10.09 -10.13 -10.20 -10.22 -10.25 -10.30 -10.31 -10.48 -10.49 -10.54 -10.55 -10.64 -10.69 -8.69 -10.79 -10.90 -10.97 -11.04 -11.06 -11.14 -11.22 -11.39 -11.54 -11.66 -11.67 -11.75 -11.94 -12.10 -12.50 -12.93 -13.09 -13.47 Fonds islamiques Name Apex Dana Al-Faiz-i Inc TA Dana Optimix Apex Dana Aslah ASM Syariah Dividend 2010-12-31 2010-02-08 2008-02-04 2011-02-07 2011-02-07 2011-02-07 4.13 29.31 15.11 3.57 41.51 14.60 3.40 29.65 15.74 3.36 37.83 Domicile Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Rating Overall 5 4 5 Bourses Avenue SyariahExtra AmIslamic Balanced Hong Leong Dana Maarof Dana Makmur Pheim AMB Dana Ikhlas RHB Mudharabah PRUdana dinamik Alliance Dana Alif MAAKL Al-Umran Pacific ELIT Dana Aman ING Shariah Balanced Dana Islamiah Affin ASBI Dana AL-Munsif CIMB Islamic Enhanced Sukuk ASBI Dana AL-Falah Public Islamic Balanced CIMB Islamic Balanced Emirates Islamic Global Balanced B Daily Public Islamic Enhanced Bond OSK-UOB Muhibbah Income PRUdana al-islah Pacific ELIT Islamic AsiaPac Balanced Public Islamic Asia Balanced Pheim Asia ex-Japan Islamic PNM Amanah Syariah CIMB Islamic Balanced Growth TA Asia Pac Islamic Balanced Mandiri Investa Dana Syariah Kenanga Islamic Balanced Oasis Crescent Worldwide Flexible FoF Reksa Dana Syariah Batasa Kombinasi PNM Syariah Schroder Syariah Balanced Crescent Bal Progressive FoF Element Islamic Balanced A Cipta Syariah Balance TRIM Syariah Berimbang Old Mutual Albaraka Balanced Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 - 3.06 2.96 2.92 2.51 2.48 2.40 2.35 2.15 2.12 2.03 2.00 1.62 1.46 1.25 1.13 0.62 0.29 0.18 0.12 -0.05 -0.10 -0.28 -0.36 -0.70 -1.00 -1.13 -1.46 -1.58 -3.86 -4.23 -5.56 -6.31 -6.40 -6.67 -7.80 -8.14 -8.91 -9.70 31.34 31.93 33.73 29.52 38.41 36.48 34.48 39.12 36.22 37.78 29.55 26.46 28.39 28.06 30.05 28.14 28.08 4.47 20.89 20.43 33.00 23.29 21.15 23.94 14.89 36.67 22.78 17.85 31.82 27.82 1.49 16.98 22.00 25.33 27.36 25.10 3.31 8.06 11.57 10.46 13.27 12.30 10.98 11.52 14.76 5.35 7.25 6.93 9.45 9.97 6.71 9.34 8.96 6.56 11.78 5.14 6.59 14.23 8.74 9.79 8.16 7.48 -12.56 4.63 7.70 2.36 Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Jersey Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Indonesia Malaysia Malaysia Indonesia Malaysia South Africa Indonesia Indonesia Indonesia South Africa South Africa Indonesia Indonesia South Africa 1 3 4 3 3 4 4 3 5 2 3 2 3 4 2 3 4 3 3 2 1 4 3 3 3 2 1 1 1 1 Fonds matières premières et ressources naturelles (partiel) 2010-12-31 2010-02-08 2008-02-04 Rating Domicile 2011-02-07 2011-02-07 2011-02-07 Overall Ideal Global 11.52 58.14 -0.83 Luxembourg 1 Nomura Sect Index Oil Nonferr 7.60 33.01 3.03 Japan Melchior ST Resources B2 $ 6.71 73.59 14.86 Luxembourg 4 Bansei Global Resource Energy Fund 6.67 55.38 12.79 Japan Fuchs Invest Glbl Natrl Res Flex B 6.54 77.21 Luxembourg Pictet-Timber-HP EUR 6.26 27.87 Luxembourg Pioneer Inv Akt Rohstoffe A EUR ND 5.74 40.63 7.69 Germany 4 RBC Funds (Lux) Global Resources O USD 5.36 66.58 Luxembourg Caixa Catalunya Multisectorial FI 5.09 29.25 -6.18 Spain BZ Agro 4.71 43.21 11.33 Switzerland 5 Nordea Foresta Kasvu 4.71 35.07 -0.22 Finland 2 HSBC Ressources Naturelles A/I 4.52 33.50 2.35 France 4 Swedbank Robur Skogsfond 4.32 32.49 0.00 Sweden 2 URAM Gold & Mining SF EUR B 4.00 73.72 7.35 Luxembourg 1 Nikko Resources Equity F Ccy Sel BRL D1M 3.96 57.92 Japan Allianz Indice Matières Premières R 3.94 23.34 -12.11 France 1 LTIF Natural Resources 3.94 38.49 2.63 Luxembourg Nikko Resource Fund Equity and Ccy BRL 3.88 57.99 Japan T. Rowe Price Glbl Natrl Res Eq I 3.72 38.74 3.86 Luxembourg 4 Andorfons Alpha Primeres Materies 3.45 25.55 Andorra Parvest Equity World Resources C 3.37 29.24 3.58 Luxembourg 4 MUFJ Commodity 3.34 35.55 Japan Thesis Australian Natural Res GBP Inc 3.19 76.08 8.28 United Kingdom 2 Okasan Commodity Sel (Food) 3.16 56.74 4.87 Japan Daiwa Commodity Index 3.15 28.22 -2.27 Japan Daiwa FW Commodity Select 3.15 28.84 -1.63 Japan Nikko Resource Fund Equity and Ccy AUD 3.04 59.46 Japan Commosphère A 3.01 39.92 France Martin Currie GF Glbl Resources 3.00 34.94 4.43 Luxembourg 5 Nikko Resources Equity F Ccy Sel AUD D1M 2.99 58.10 Japan AXA WF Frm Hybrid Resources AC EUR 2.94 43.54 0.62 Luxembourg 3 Daiwa Rogers Intl Commodity TM 2.86 32.45 Japan BFW Raw Materials 2.81 32.59 0.18 Liechtenstein 3 RBC Diversified Natural Rsrc Eq 2.79 57.16 7.26 Switzerland 4 Carmignac Portf Commodities A 2.78 54.43 6.60 Luxembourg 4 Daiwa/RICI(R) Commodity 2.68 32.22 Japan Natural Resources Inst 2.67 60.28 8.13 Ireland 3 Investec GSF Glbl Dyn Res A Acc Grs USD 2.61 47.93 14.65 Luxembourg 5 JB EF Natural Resources CHF A 2.61 32.23 3.56 Luxembourg 3 UBS GU Commodity 2.53 32.08 2.49 Japan Amundi Islamic Global Resources C C 2.48 35.27 Luxembourg UBS GU Food (AUD Linked) 2.42 78.35 Japan Schroder Commodity 2.42 26.59 Japan Schroder Nikko Commodity A 2.41 26.57 Japan Dynamic Focus+ Resource I 2.30 47.63 Luxembourg Schroder ISF Global Res Eq CHF A Acc 2.28 Luxembourg Investec Enhanced Natural Res I Acc Net 2.26 30.28 United Kingdom The Emerging Commodities Fund 2.16 40.73 -31.91 France 1 Earth Exploration Fund UI EUR R 2.15 72.70 9.06 Germany 2 Géo-Energies C 1.78 28.07 3.58 France 4 ALTIS Fund Global Resources B 1.74 30.56 2.34 Luxembourg 3 Robeco Natural Resources Equities D EUR 1.74 33.33 5.99 Luxembourg ESPA Stock Commodities A 1.74 32.76 3.88 Austria 4 Eurovalor Recursos Naturales FI 1.71 34.80 0.71 Spain 3 Nissay Commodity 1.62 30.06 -5.15 Japan Swedbank Robur Råvarufond 1.57 36.42 1.34 Sweden 3 Van Eck Falcon Hard Assets I-Dist-USD 1.57 Luxembourg BEA Union Investment Global Resources A 1.42 33.13 Hong Kong Schroder Nikko Commodity B 1.35 36.32 Japan Orsay Ressources 1.29 28.21 -4.81 France 2 Public Natural Resources Equity 1.15 35.19 Malaysia KBL Key Fund Natural Resources Eq EUR 1.15 39.16 3.39 Luxembourg 4 Mizuho Global Resource Eq 1.14 39.68 Japan Aberdeen Global World Resources A2 1.06 Luxembourg Birla Sun Life Cmdty Eq Glbl Multi Div 0.99 37.12 India AmCommodities Equity 0.99 Malaysia DekaLux-GlobalResources CF 0.99 34.94 4.32 Luxembourg 3 IFR Commodity Fund Diversified 0.94 39.60 Switzerland Investec GSF Enhanced Nat Res A Grs USD 0.91 29.28 Luxembourg BK Materias Primas FI 0.89 24.90 -6.30 Spain 2 The Tectonic Fund 0.85 40.98 -27.58 France 1 Nomura Global Commodity Open 0.60 20.13 -9.54 Japan STABILITAS Growth Small Cap I 0.50 36.49 -14.63 Luxembourg 2 Name Source © 2010 Morningstar, Inc. Fonds EUR. Tous droits réservés Contact : Christophe Tardy, à Johannesburg. Tel :+27 (0)21 480 9661 9 Bourses : les banques marocaines paient rançon à la rumeur Les banques marocaines ont connu des fortunes diverses à la Bourse de Casablanca, à cause d’informations qualifiées de « rumeurs ». La carence en communication coûte cher, notamment à la Banque populaire. Détails. E n l’absence d’une information parfaite, reçue en même temps par tous les acteurs, la rumeur devient un facteur d’anticipation pour des petits porteurs et des investisseurs de moyenne catégorie, réduits à miser sur leur flair. Ainsi, le titre BCP, marqueur du groupe Banque populaire à la Bourse de Casablanca, a été violemment secoué, perdant 7,25% sur la semaine du vendredi 4 février, dans un volume significatif (15,4% du volume hebdomadaire), avant de se stabiliser sur la semaine du 11. Au terme d’une intense bataille entre acheteurs et vendeurs, la valeur a terminé en territoire positif, progressant de 0,95% à 426 dirhams. Ce redressement doit-il quelque chose au CDVM (Conseil déontologique des valeurs mobilières), qui a invité les investisseurs à rester vigilants vis-à-vis « des rumeurs et des informations non vérifiées » ? L’état de santé du système bancaire Le gendarme faisait allusion aux rumeurs annonçant le redressement judiciaire d’une entreprise relevant du secteur des BTP et ayant une créance bancaire d’environ 1 milliard de dirhams auprès d’une banque cotée. Ladite entreprise de BTP, n’étant pas cotée à la Bourse, est libre de son timing de communication. Ce qui n’est pas le cas de la BCP, qui a perdu 6% et a été réservée à la baisse pendant la séance du jeudi 3 février. Malgré la mise en garde du CDVM, le marché s’interroge sur l’état de santé du système bancaire marocain. Ainsi, le CIH (Crédit immobilier et hôtelier) a publié un communiqué sur les résultats 2010 mettant fin aux rumeurs du marché, qui lui attribuaient d’exceptionnelles plus values de cession. En lieu et place, l’institution relève seulement une « performance significative » de l’activité bancaire en ligne avec ses objectifs, le lancement de plusieurs opérations et, last but not least, un provisionnement important pour couvrir des créances en souffrance historique. Le risque fiscal a également été dénoué, ce qui, précise Integra Bourse, explique un résultat du deuxième semestre qui, bien que positif, est en retrait par rapport à l’année précédente. Malgré cet exercice salutaire de la communication, le titre CIH a perdu 2,89% dans un volume de 4,3 millions de dirhams, qui représente presque la moitié de la facture des transactions hebdomadaires (9 millions) et plus de 60% des transactions au marché central (606 millions de dirhams). M.C. Une année 2010 meilleure que 2009… Sur la séance de vendredi, le secteur bancaire a monopolisé 42% du volume total des transactions. Les banques devraient pourtant bénéficier de la reconduction de leurs notes ainsi que de la note souveraine du Maroc. Les institutions jouissent aussi de bons fondamentaux. Selon le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), les dépôts de la clientèle se sont amélioré de 3,21% sur l’année 2010, pour s’établir à 619,31 milliards de dirhams. Cette hausse a été limitée par les dépôts et comptes créditeurs, qui ont attesté un retrait de 20,35% à 28,8 milliards de dirhams. Cette forte baisse a été atténuée par le bon comportement des comptes chèques et des dépôts à terme, qui se sont hissés respectivement de 6,11% à 243,2 milliards et de 4,03% à 160,1 milliards. Pour leurs parts, les créances sur la clientèle se sont appréciées de 8,74% à 561 milliards de dirhams. Cette hausse est alimentée par les crédits à l’équipement et les crédits immobiliers dédiés aux particuliers, en hausses respectives de 16,23% à 147,43 milliards et de 13,14% à 125,78 milliards de dirhams. Dans une moindre mesure, les crédits à la consommation et les crédits immobiliers dédiés aux promoteurs se sont bonifiés de 8,19% à 32,24 milliards de dirhams et de 1,16% à 63,81 milliards. Au final, le taux d’impayés ressort à 5,08%, en amélioration de 86 points de base comparativement à fin 2009. Le taux de couverture des impayés est, quant à lui, passé de 76,22% à 71,46%. Reprise timide à la Bourse de Tunis La Bourse de Tunis a enregistré un petit gain de 1,07% durant les deux semaines qui ont suivi la reprise des cotations, le 31 janvier. Le gros de l’orage qui a emporté le régime de Ben Ali est passé, mais des incertitudes politiques et économiques persistent. La Bourse de Tunis. L ’horizon commence à se dégager pour la Bourse de Tunis. Fermée au cours des deux semaines qui ont suivi le départ précipité de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali sous l’effet d’une révolte populaire, la place a fait mieux que résister au chaos politique et économique depuis sa réouverture. Entre le 31 janvier et le 11 février, le Tunindex, indice composite de la place, a progressé de 1,07% à la faveur d’un regain de forme des valeurs exportatrices, qui sont parvenues à effacer une partie des pertes considérables enregistrées avant la chute du régime. Ce sont, en effet, les sociétés industrielles exportant la majeure partie de leur production qui ont permis au marché de renouer avec la hausse. La société moderne de céramique (SOMOCER) a signé la plus forte hausse sur les deux semaines qui ont suivi la reprise des cotations, en voyant son cours bondir de +14,76%. L’équipementier automobile Assad (fabrication d’accumulateurs) a occupé la deuxième marche du podium, avec une hausse de 14,5%, devant la Société tunisienne de verreries (+10%). Les entreprises du clan Ben Ali sanctionnées Les entreprises contrôlées par des membres de la famille de l’ex-président tunisien ont, toutefois, continué à tirer le marché vers le bas. Ainsi, le concessionnaire automobile Ennakl, détenu par Sakhr El Materi, un gendre de Ben Ali sous le coup d’un mandat d’arrêt international, a vu son cours dévaler de 10,60% en deux semaines. De son côté, la cimenterie Carthage Cement, contrôlée par Belhassen Trabelsi, beau frère du président déchu, a perdu 12,95%. « Bien qu’elles soient désormais gérées par des administrateurs provisoires nommés par l’Etat, les entreprises du clan Ben Ali ont été victimes de la réputation sulfureuse de leurs propriétaires. Les investisseurs se sont empressés de liquider leurs participations dans ces sociétés à n’importe quel prix », commente la société de Bourse Amen Invest sur les perspectives 2011 de la place de Tunis. Selon les analystes d’Amen Invest, les entreprises détenues par le clan Ben Ali ne sont pas les seules à avoir été sanctionnées par le marché. Des banques qui se seraient écartées des normes prudentielles en accordant des crédits colossaux à des membres de la famille Ben Ali sans tenir compte de la fiabilité de ces emprunteurs ont également vu leurs cours chuter. C’est notamment le cas de la Société Tunisienne de Banque (STB), dont le titre a perdu 23,08% sur deux semaines, ou encore de la Banque de l’Habitat (-11,91%). Incertitudes politiques et économiques Le gros de l’orage qui emporté le régime de Ben Ali étant passé, les investisseurs reprennent désormais leurs vieux réflexes : surveiller attentivement la santé de l’économie tunisienne et l’issue du processus de transition démocratique. « En raison des incertitudes économiques et politiques persistantes, les mois à venir seront animés par des mouvements de spéculation financière, empêchant le marché de dessiner une tendance précise », estiment les analystes d’Amen Invest. Même son de cloche chez Guillaume Chaloin, gérant du fonds d’investissement MAM Actions Afrique. Walid Kéfi, Tunis 10 Finance - Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 « Nous voulons contribuer à la création des champions nationaux et régionaux » Entretien avec Vissého Thierry Gnassounou, directeur associé de Cauris Management. Les Afriques : Vous avez procédé au premier closing de votre nouveau fonds Cauris Croissance II vers la fin 2010. Pouvez-vous nous préciser les caractéristiques de ce fonds, sa cible et ses objectifs ? Vissého Thierry Gnassounou : Notre nouveau véhicule d’investissement, le fonds Cauris Croissance II, est un fonds généraliste doté de 60 millions d’euros, dont le premier closing à 45 millions LA : Il s’agit pour Cauris du troisième fonds dédié à l’Afrique. D’une manière générale, avez-vous une approche différente des autres grands fonds qui limitent souvent leurs interventions à l’industrie extractive ? VTG : La volonté de Cauris est de contribuer à la création de champions nationaux, voire sous-régionaux, dans le segment des entreprises de taille moyenne, qui ne sont pas nécessairement des filiales « Il s’agit de capter une partie du formidable potentiel de croissance de la zone (UEMOA et hors UEMOA) et de réduire le risque pays » d’euros est intervenu au dernier trimestre 2010. Dans la suite de l’expérience acquise par Cauris au cours des quinze dernières années, le fonds ciblera prioritairement les PME de l’Uemoa, avec une ouverture conséquente sur les autres pays de l’Afrique de l’Ouest, dont la Guinée-Conakry, de grands groupes internationaux. Cette stratégie vise en particulier à accompagner les entrepreneurs ou les entreprises leaders sur leur marché national vers une expansion sous-régionale, absolument nécessaire pour au moins deux raisons essentielles : capter une partie du formi- Les derniers chiffres disponibles estiment les fonds levés ciblant l’Afrique subsaharienne à environ 1,6 milliard $ rien que pour l’année 2010. Sur les sorties en 2010, je parlerai plus de l’expérience de Cauris, qui a réalisé trois sorties de titres dans les secteurs de la banque, des télécoms et des hydrocarbures, avec des TRI oscillant autour de 25%. Les sorties l’ont été par introduction en bourse, put et cession minoritaire à un tiers. LA : Il y a désormais 54 frontières en Afrique avec le référendum au Soudan. Comment les investisseurs s’adaptent à cet environnement africain avec des réglementations sur l’investissement, la fiscalité ou le rapatriement de dividendes souvent différentes d’un pays à l’autre ? VTG : S’il est vrai que la diversité de l’Afrique peut parfois rendre complexe les structurations des investissements, Cauris offre l’avantage de cibler une zone d’investissement dont la majeure partie des Etats partage un espace économique unique, et un même droit des affaires (l’OHADA). Ceci dit, nous estimons qu’une harmonisation dans la zone Uemoa de la fiscalité sur les entreprises, les revenus de capital et les plus-values permettrait, notamment aux investisseurs en capital, de se déterminer exclusivement en fonction de la ren- Retards dans les exportations kenyanes de thé suite aux manifestations en Egypte Lors de l’inauguration officielle de l’usine Kaptumo (investissement de 500 millions de shillings) dans le comté de Nandi, Sally Kosgei, ministre kenyane de l’Agriculture, a souligné que les troubles en d’Afrique du Nord ont freiné les exportations de thé kenyan, notamment destinées à l’Égypte (un de ses principaux clients aux côtés du Royaume-Uni, de l’Afghanistan, du Soudan, de la Russie, du Yémen et des Émirats arabes unis). Toutefois, la ministre a garanti aux agriculteurs que le gouvernement prendrait des mesures pour assurer la production contre d’éventuelles pertes. Dans ce sens, elle a indiqué que le gouvernement allait travailler en étroite collaboration avec la Kenya Tea Development Authority (KTDA) pour explorer davantage les marchés pour le thé kenyan. Le land grabbing en Afrique inquiète L’accaparement des terres agricoles en Afrique par des Etats étrangers (Arabie saoudite, Qatar ou Corée) et des multinationales a été dénoncé, mardi 8 février à Dakar, à l’occasion du Forum social mondial, par l’ONG Actionaid. Soren Ambrose, responsable du secteur agricole d’Actionaid International Kenya, a constaté que l’acquisition de terres n’est pas un phénomène nouveau, mais qu’il a pris de l’ampleur avec l’arrivée de la crise alimentaire de 2008. Il a précisé que les investisseurs, qui se ruent sur ces terres arables, ont en ligne de mire des plusvalues sur la vente de produits et denrées alimentaires. A titre d’exemples, il a cité le cas d’un Américain qui, à lui tout seul, a acquis un million d’ha au Soudan, ou d’entreprises productrices de biocarburants qui ont acheté de grandes superficies de terres pour y cultiver du jatropha. La BAD accompagne le Projet sénégalais d’appui à la petite irrigation locale Afin de compléter le financement du Projet d’appui à la petite irrigation locale (PAPIL), le Fonds africain de développement (FAD), guichet concessionnel de la Banque africaine de développement (BAD), a accordé au gouvernement sénégalais, mardi 1er février, un prêt supplémentaire d’un montant de 9,5 millions d’euros. Le prêt a notamment déjà permis de récupérer plus de 1900 ha de terres salées, de reboiser et de traiter plus de 700 ha de terres dégradées, de réaliser une trentaine d’ouvrages hydroagricoles, contribuant à la création de pôles de développement et apportant une production rizicole additionnelle estimée à plus de 5500 tonnes. Pour rappel, le PAPIL, qui a débuté ses activités en 2005 et s’étend sur les régions de Fatick, Tambacounda, Kédougou et Kolda, avait déjà bénéficié d’un prêt initial de 16,3 millions d’euros. Il s’agit d’un programme qui vise à mettre en valeur des terres, selon une démarche participative, à partir de petits ouvrages de maîtrise des eaux de ruissellement, en vue d’assurer la sécurité alimentaire. La BAD à Indaba (conférence minière de Cape Town) Vissého Thierry Gnassounou : « En 2010, Cauris qui a réalisé trois sorties de titres dans les secteurs de la banque, des télécoms et des hydrocarbures avec des TRI oscillant autour de 25%. » qui regorge d’un important potentiel de croissance et sur l’Afrique de l’Ouest anglophone à l’exception du Nigeria. Le fonds cible un ticket d’intervention compris entre 3 et 5 millions d’euros prioritairement. Bien entendu, des opportunités légèrement inférieures ou supérieures à cette plage d’investissement seront également regardées avec intérêt. Tout en étant généralistes, les secteurs de la distribution, de l’agroalimentaire, des services financiers, de la logistique, de l’industrie pharmaceutique et de l’énergie retiendront en priorité notre attention. dable potentiel de croissance de la zone (Uemoa et hors Uemoa) et de réduire le risque pays. LA : D’une manière générale, comment l’activité PE a évolué en Afrique en 2010 ? Combien de fonds ont été constitués ? A-t-on senti en amont plus de difficultés à attirer des investisseurs ? A l’aval, comment se sont négociées les sorties d’investissements ? VTG : Le PE a continué à bien se porter en Afrique, une région qui demeure prometteuse aux yeux des investisseurs. tabilité de l’investissement, plutôt qu’en fonction des avantages fiscaux particuliers qu’offrent le pays de domiciliation. Il en est de même du Code des investissements. Les distorsions que créent ces différents régimes prennent d’autant plus d’importance avec le montant investi. Il faut cependant souligner que le rapatriement des revenus est généralement garanti dans la quasi-totalité des pays d’intervention de Cauris. Propos recueillis par A.W. Pour la première fois, la Banque africaine de développement (BAD) a été présente à la Conférence minière Indaba, à Cape Town du 7 au 10 février. La conférence minière Indaba est le plus grand rassemblement des parties prenantes dans l’industrie minière en Afrique, y compris les gouvernements, les promoteurs et les banques. Bon an mal an, plus de 3000 délégués et participants y sont présents. Par sa vision, la BAD, qui promeut ce secteur par des investissements conséquents aux privés et ne cesse de renforcer la contribution du secteur privé au développement économique en Afrique, ne pouvait rater une telle manifestation. Ces dernières années, la banque a investi plus de 500 millions $ dans ce secteur, en dette ou en capital. Le groupe cherche à devenir le partenaire de choix pour les investisseurs privés et les gouvernements dans ce secteur, en faisant en sorte que les meilleures pratiques en termes de modalités de partage des recettes avec les gouvernements et leurs populations, et de gestion environnementale et sociale, soient strictement suivies. 12 Politique et economie - Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 « Des pertes fiscales annuelles de 30 milliards de dollars pour l’Afrique » Altermondialiste convaincue, la députée verte et présidente de la Commission développement au Parlement européen Eva Joly se désole des énormes évasions fiscales de l’Afrique, estimées à 30 milliards de dollars, soit près de 20 000 milliards FCFA par an. E n compagnie de l’ex-chef de l’Etat brésilien Lula Da Silva, le juge Eva Joly est la grande attraction du 11ème Forum social mondial (FSM), qui se déroule présentement dans la capitale Dans les paradis fiscaux Elle remarque que rapatrier les fonds reposant dans les paradis fiscaux est une autre condition absolument nécessaire au développement des pays africains. Le en place d’« un mécanisme international transparent et contraignant obligeant toutes les sociétés multinationales à déclarer automatiquement les profits qu’elles réalisent et les impôts dont elles s’acquittent dans chacun des Etats africains où elles opèrent, est considérée par les altermondialistes comme un premier pas indispensable pour stopper ceux qui s’enrichissent sur la misère des populations africaines. » Le continent est aussi victime de la dé- Northam Platinum rachète Mvelaphanda Resources La société minière indépendante sud-africaine Northam Platinum prévoit d’acquérir Mvelaphanda Resources, qui détient d’importants actifs dans le platine et le diamant. Pour prendre le contrôle de cet important exploitant minier, Northam Platinum compte débourser 136 millions $. Les deux sociétés, cotées au JSE, Bourse des valeurs de Johannesburg, ont dévoilé mardi 8 février dans un communiqué commun les termes de l’accord. Northam devrait fournir 20,9 millions d’actions nouvelles aux actionnaires de Mvela, contre un paiement de 982,8 millions de rands (136 millions $). Aussi, compte tenu des règles régissant le JSE, qui ne permettent pas à une société cotée de générer plus de la moitié de ses revenus via un investissement dans une autre société cotée, Mvela devra sortir de la cotation suite à cet accord. Cette annonce a dopé la valeur de l’action de 3,5%, pour la porter à 45 rands, contre une stabilité à 39 rands. La SFI compte investir 300 millions $ dans les sociétés minières du continent Pour soutenir la croissance dans le secteur minier, la Société financière internationale (SFI), membre du groupe de la Banque mondiale, a annoncé mardi 8 février son intention d’investir 300 millions $, au cours des trois prochaines années, dans les sociétés minières opérant en Afrique. Andrew Gunther, senior manager au département infrastructure et ressources naturelles de la SFI en Afrique et en Amérique latine, a confirmé que l’exploitation minière est un secteur extrêmement important, mais difficile, et que la SFI a un rôle à jouer pour soutenir les entreprises responsables qui créeront des emplois, des infrastructures connexes, et des recettes publiques au profit du continent africain. Sichuan Hongda Corporation Ltd envisage d’injecter 3 millions $ dans le charbon et le fer tanzanien Les projets de production de minerais de charbon et de fer Eva Joly revendique « un mécanisme international transparent et contraignant obligeant toutes les sociétés multinationales à déclarer automatiquement les profits qu’elles réalisent et les impôts dont elles s’acquittent dans chacun des Etats africains où elles opèrent. » sénégalaise. Se confiant aux Afriques, elle ne comprend pas qu’un « continent aussi riche et doté de ressources naturelles considérables, ait plus que jamais besoin de revenus pour financer l’éducation, les soins de santé de base, l’agriculture et l’industrie au moment où les pertes fiscales se multiplient à une vitesse exponentielle ». La députée verte, présidente de la Commission développement au Parlement européen, assimile d’ailleurs les paradis fiscaux, dont l’Ile Maurice, à « de véritables armes de destruction massive pour le développement des pays pauvres ». Selon elle, pour mettre un terme à une situation aussi dramatique et permettre à l’Afrique d’utiliser ses ressources pour financer son propre développement, le combat doit être mené sur deux fronts : en Afrique et au niveau international. En Afrique d’abord, où les gouvernements et les autorités publiques doivent mettre en place un système fiscal transparent et efficace pour lutter contre les fuites des capitaux et dégager des recettes, de façon à remplacer progressivement la dépendance vis-à-vis de l’aide extérieure. « Seule la volonté politique manque aujourd’hui pour parvenir à ce but », analyse Eva Joly. Nigeria, qui a réussi à rapatrier plus d’un milliard de dollars des fonds déposés en Suède par l’ancien président Sani Abacha est un exemple à suivre, selon la députée verte européenne. Les bailleurs de fonds (Europe et Amérique du Nord) sont aussi appelés à s’engager concrètement pour lutter contre la pauvreté. La mise régulation des marchés, de l’exemption de taxes, de l’exonération d’impôts, de l’établissement de zones franches et de mécanismes d’évasion fiscale facilités par l’activité des paradis fiscaux. Mohamed Ndiaye de Mchuchuma Liganga, dans le sud de la Tanzanie, intéressent à plus d’un titre l’entreprise chinoise Sichuan Hongda Corporation Ltd. Elle va investir 3 millions de dollars dans ces projets. C’est le premier grand investissement minier de cette entreprise en Tanzanie, qui a été sélectionnée parmi 48 entreprises internationales soumissionnaires. A terme, ces deux projets devraient permettre de fournir une base aux activités industrielles et une source de charbon pour l’usage industriel local, mais aussi pour l’exportation. Dr Chrisant Mzindakaya, président du conseil d’administration de la Société nationale de développement, soulignait naguère que le projet de charbon Mchuchuma devrait produire 600 MW d’électricité, en complément aux sources hydroélectriques en Tanzanie. Slemco découvre des La députée verte, présidente de réserves estimées à la commission développement 140 millions de tonnes de au parlement européen, assimile bauxite d’ailleurs les paradis fiscaux, dont l’Ile Maurice, à « de véritables armes de destruction massive pour le développement des pays pauvres ». La Sierra Leone Exploration and Mining Company (Slemco) a annoncé, mercredi 2 février, avoir découvert des réserves de 140 millions de tonnes de bauxite dans les districts de Port Loko et de Kambia, au nord de la Sierra Leone. C’est du moins ce qui a été révélé par Alieu Mohamed Sesay, PDG de Slemco, au cours d’une réunion d’information publique sur l’environnement, l’évaluation des impacts sociaux et de santé du projet de Port Loko bauxite, au centre communautaire Lunsar. Aux membres de la communauté et aux parlementaires représentant le district de Port Loko, ainsi qu’aux propriétaires fonciers, le PDG de Slemco a souligné que sa société a été créée en partenariat avec des investisseurs de Singapour qui ont toutes les compétences pour l’exploration et l’extraction de la bauxite. Industrie et services Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 - Energie nucléaire, les projets africains au cœur de toutes les convoitises 13 Le secteur minier rwandais a progressé de 34% en 2010 Loin du débat et de la polémique sur l’énergie nucléaire, nombreux sont les pays africains qui se tournent aujourd’hui vers cette source énergétique pour satisfaire leurs besoins. L es détracteurs évoquent à juste titre la problématique des déchets nucléaires, car il n’existe pas aujourd’hui de solutions viables pour éliminer totalement ces déchets radioactifs. On pourrait aussi leurs répondre qu’il n’y a aucune source d’énergie, même celles renouvelables, qui soit neutre pour l’environnement. Dans un contexte de lutte contre le changement climatique, l’avantage du nucléaire est la faiblesse de son bilan carbone. Sur un continent où il y a un gros déficit énergétique, le nucléaire est aussi une solution à étudier. D’après les données compilées par Mme Christine le vendredi 4 février, Dipuo Peters, ministre sud africaine de l’Energie, a rappelé les ambitions du pays. Le programme nucléaire sud-africain vise une production de 9600 MW d’énergie, qui correspond à la construction d’environ 6 EPR (Evolutionary Power Reactor) d’ici 2030, pour un coût de 30 milliards de dollars. Cet important marché a d’ailleurs mobilisé l’ensemble des acteurs de la filière nucléaire française, à la grande surprise et satisfaction d’Eric Besson, ministre chargé de l’Industrie, de l’Energie et de l’Economie Numérique. Il a d’ailleurs lancé à son homologue sud-africaine : Nul doute que Paris mettra les petits plats dans les grands pour accueillir le président Zuma, qui sera dans quelques semaines en France. Heuraux, auteur de L’électricité au cœur des Africains et directrice du Pôle accès à l’énergie à la Direction de la prospective et des relations internationales d’EDF, la capacité installée de toute l’Afrique est de 114 GW pour 1 milliard d’habitants, ce qui équivaut à celle de l’Allemagne, qui n’a pourtant que 82 millions d’habitants. La capacité installée en Afrique subsaharienne est de 74 GW pour 860 millions d’habitants, ce qui équivaut à celle de l’Espagne avec 45 millions d’habitants. Satisfaction d’Eric Besson Face à cette situation, les Etats africains songent à l’énergie nucléaire. Et leurs ambitions attisent toutes les convoitises. Malgré la production de 43 % de l’électricité du continent, l’Afrique du Sud souffre d’un énorme déficit énergétique pour assurer sa croissance et son développement industriel. De passage à Paris, « Grâce à vous, tout le monde français de l’énergie est réuni autour de cette table. » L’échec français d’Abu Dhabi Il faut dire que la concurrence est rude. Chinois, américains et sud-coréens lorgnent également ce marché sud-africain. Le pays possède deux centrales nucléaires d’une capacité de production de 970 MW, soit 5% de l’électricité. Construites par Framatome (devenu AREVA), la maintenance de ces centrales gérées par l’opérateur national ESKOM est assurée par EDF et AREVA. On pourrait penser que les groupes français ont de l’avance sur leurs concurrents. Loin de là, la perte de l’important appel d’offres d’Abu Dhabi par les entreprises de l’Hexagone a fait couler beaucoup d’encre chez les politiques et les industriels de la filière nucléaire. Ces derniers étaient largement favoris par rapport aux Sud Coréens, Centrale nucléaire et solaire en Californie. qui ont remporté le marché. Nul doute que Paris mettra les petits plats dans les grands pour accueillir le président Zuma, qui sera dans quelques semaines en France. Des marchés s’ouvrent en Afrique En plus de la première économie du continent, plusieurs gouvernements misent sur le nucléaire dans les prochaines années pour résorber leur déficit énergétique. C’est le cas de l’Algérie, du Maroc, de l’Angola, du Sénégal, de la Namibie, du Nigeria et de la Tanzanie. Avec l’assistance technique de l’Agence internationale de l’énergie atomique, le Maroc a déjà identifié des sites d’installation des centrales nucléaires à l’horizon 2017. Le pays possède déjà un réacteur nucléaire. L’Algérie, qui possède déjà deux réacteurs, a choisi une coopération avec la Corée du Sud pour la construction des centrales nucléaires civiles. Ce choix s’est fait au détriment du groupe français Areva. Par ailleurs, pour la construction de deux centrales nucléaires respectivement de 2400 MW d’ici 2027 et 1000 MW à l’échéance de 2022, les autorités algériennes ont décidé de faire appel à l’expertise sud-africaine. Ces infrastructures contribueront au dessalement de l’eau de mer et à la production d’électricité. L’Egypte vise également la construction d’une centrale nucléaire de 1000 MW à l’horizon 2020. Editeur Edition Financière du Sud (Paris), filiale à 100% de Les Afriques Edition et Communication SA. Siège Social Groupe Les Afriques Edition & Communication S.A Société anonyme au capital de 2 200 000 CHF 11, Rue de la Rôtisserie, 1204 Genève- Suisse Tél : +41.22.816.38.50, Fax : +41.22.816.38.59 Assistante administrative groupe : Mlle Sabrina Simi - [email protected] Filiale Maroc Les Afriques Communication & Edition SARL (Maghreb), 219 bis, Bd Zerktouni - Casablanca Tél : 05.22.23.34.77 - Fax : 05.22.23.35.01 Président administrateur délégué Abderrazzak Sitaïl Directeur de la Publication Abderrazzak Sitaïl Directeur de la Rédaction Adama Wade Rédacteur en chef, Chérif El Walid Seye, Dakar. Grand reporter, Ismaïla Aidara, Paris, Dakar. Conseiller de la rédaction, intelligence économique, Guy Gweth, Paris. Conseiller de la rédaction, environnement, Thierry Téné, Lille. Banques et assurances: Walid Kefi, Tunis (chef de rubrique) ; Hance Gueye, Dakar. Bourses et marchés: François Bambou, Yaoundé. Matières premières et négoce : Bénédicte Chatel, Paris ; Anne Guillaume-Gentil, Paris ; Veronique Narame, Ouagadougou. Industrie et services : Louis Amédée, Abidjan (chef de rubrique) ; Olivier Tovor, Lomé ; Willy Kamdem, Yaoundé ; Achille Pibasso, Douala. Thierry Téné, directeur A2D Conseil Christophe Bazivamo, ministre rwandais des Forêts et des Ressources minérales a souligné, vendredi 4 février que le secteur minier de son pays a progressé de 34% en 2010, comparativement à l’exercice 2009. A la fin de l’année 2010, les recettes d’exportation des minéraux ont généré 96,4 millions $, a-t-il précisé. Les perspectives pour 2011 sont tout aussi bonnes, dans la mesure où le pays ne s’attend pas à une chute des recettes, vu qu’environ 21 nouveaux sites riches en minéraux ont été récemment découverts par des chercheurs. Pour 2011, les prévisions tablent sur 100 millions $ au moins. A noter que le Rwanda exploite et traite l’extraction de minerais d’étain, d’or, de coltan, de wolfram et de tungstène, entre autres. L’Algérie compte investir en masse dans les énergies renouvelables Noureddine Bouterfa, PDG de Sonelgaz, dessine déjà les contours d’investissements colossaux dans les énergies renouvelables. Il vient de souligner que pour produire 22 000 MW d’électricité à partir des énergies renouvelables durant les 20 prochaines années, il faudra un financement global de 120 milliards $. S’il est partant pour une prise en charge par son pays de la moitié du financement de ce programme, il n’en demeure pas moins qu’il préconise des partenariats pour assurer le financement de l’autre moitié du programme. Enfin, le PDG de Sonelgaz plaide également pour le développement des énergies vertes, car ce type de programmes permettra la création de près de 200 000 emplois directs et indirects, notamment grâce au segment de la sous-traitance locale. Le gouvernement rwandais révise des contrats de gaz méthane Le contrat du gaz méthane du lac Kivu, signé en 2009 entre ContourGlobal Kivuwatt Ltd et le gouvernement rwandais et portant sur 325 millions $, risque fort d’être revu. Kivuwatt est une filiale de la société d’extraction de gaz aux États-Unis, ContourGlobal. « C’est parce qu’il a trop tardé dans son exploitation que ce contrat risque d’être revu », a noté, lundi 7 février, Coletha Uwineza Ruhamya, ministre d’Etat chargée de l’Energie et de l’Eau. Pour la ministre, il est temps de mettre d’autres investisseurs sur ce projet. L’extraction de gaz intégré et les installations de production d’électricité sur le lac Kivu visent à fournir 100 MW d’électricité au gaz naturel à l’échelle nationale. Edition Maroc Daouda Mbaye, Casablanca. Mohamed Baba Fall, Casablanca. Khalid Berrada, Casablanca. Edition Internet - en français Adama Wade, Casablanca. Ismaïla Aidara, Dakar. Mohamedou Ndiaye, Dakar. Edition Internet - en anglais François Conradie, Cape Town. Dave Barraud, Londres. François Bambou, Yaoundé. Chroniqueurs Economie : François Konan, New York. Matières premières et coton : Philippe Bourgeois, Paris. Courrier de l’Asie : Mahacine Mokdad, Ceylan. Opérateur Séquence Media SA Tél : +41 22 301 96 15 – www.sequencemedia.com Abonnement et distribution Sarah Modnak, Casablanca : [email protected] Impression Rotimpres, Aiguaviva (Spain). Ecoprint, Casablanca (Maroc). Diffusion Presstalis, Sochepress, RoyalAir Maroc, SN Brussel. Direction marketing et commerciale Ibrahima Thiam, Casablanca. ([email protected]) Responsable e-marketing : Khalid Essajidi, Casablanca. Dépôt légal : février 2011 © Reproduction interdite sans l’accord écrit de l’éditeur Edition internationale : Commission paritaire 1012 C 89135 Edition Maroc : Bulletin Officiel : Décret n° 2-08-121 du 9 rabii 1429 (7 mars 2008) portant autorisation de l’édition du journal Les Afriques au Maroc, paru dans le B.O.N° 5618-26 rabii 1429 (3-4-2008) 14 Produits de base - Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 « Le foncier est un facteur clef dans la hausse des prix agricoles » La tendance à la hausse des prix agricoles est-elles irréversible ? Eléments de réponse avec Philippe Chalmin, professeur d’histoire économique à l’Université Paris Dauphine, consultant auprès de nombreux organismes internationaux et spécialiste des matières premières. Philippe Chalmin est également coauteur du rapport Cyclope sur le prix des matières premières. Philippe Chalmin : « J’ai tendance à estimer que nous sommes en début de période relativement longue de cours élevés, qui est la seule solution permettant le développement des productions agricoles, surtout pour les exploitations familiales. » L es Afriques : A ce jour, la hausse assez spectaculaire du prix des produits agricoles est corrélée à des désastres climatiques en 2010. Un autre facteur, dont on parle moins, est le rapport défavorable de la superficie agricole utile (SAU) avec la superficie totale d’un Etat, comme par exemple en Chine où la SAU représente 7% du territoire, alors qu’il représente 54% en France. Pensez-vous qu’il s’agisse là d’un puissant facteur de hausse structurelle des prix ? Philippe Chalmin : Incontestablement, le facteur foncier est un facteur clef qui compte dans la crise actuelle. Il est évident que pour un certain nombre de pays la limitation des terres disponibles et leur diminution ne leur permettra pas d’atteindre leur autosuffisance et pèsera sur le marché mondial. En réalité, il faut voir la chose de deux manières : d’une part, la SAU globale de la planète ne va pas augmenter : il y a encore certains endroits ou l’ont peut probablement encore défricher et mettre en culture, je pense en particulier au Serrano brésilien, d’autre part, pour nombre de régions du monde, bien au contraire, on assiste à une diminution de la SAU du fait de la croissance de l’emprise urbaine, ceci compensant plus ou moins cela, sachant qu’il faudrait raisonner, bien entendu, avec une différence agronomique de qualité de terre. Je crois qu’il faut raisonner au XXIème siècle à SAU à peu près constante, ce qui veut dire que si l’on doit augmenter les productions agricoles, ceci ne pourra se faire que par l’augmentation des rendements. Il est évident que certains pays vont plus rapidement que d’autres trouver leur limite, la Chine étant l’exemple même du pays qui a trouvé ses limites. Même si l’agriculture chinoise est l’une des plus productive du monde, l’augmentation du niveau et du mode de vie est telle que les besoins chinois nécessiteront de plus en plus besoin d’importations. LA : La France, par la voie du président de la République, propose, dans le cadre du G20, une meilleure régulation des prix agricoles grâce à la création d’une base de données statistiques plus à même d’apprécier l’offre et la demande. Quelle efficacité attendez-vous de cette initiative, qui, je crois, est à préparer du coté russe ? PhC : Les bases de donnée existent, pour chaque grande production de la planète. Il est vrai que la FAO ne joue pas parfaitement son rôle, mais heureusement qu’il n’y a pas que la FAO : pour les céréales nous avons le Conseil international des grains, pour le sucre nous avons le Conseil international pour le sucre, pour de très nombreux produits il existe beaucoup d’organismes statistiques publics ou privés, pour tous les marchés nous avons des gens dont le métier est de faire de l’analyse et de la prévision. Ensuite, que ces prévisions soient fiables, c’est une autre affaire. N’oublions pas que l’agriculture est une activité à ciel ouvert, sensible à la question de la fiabilité des prévisions des météorologues. A quel horizon pourra-t-on prévoir la météo ? On ne résoudra pas facilement cette question. En 2010, l’exemple de la bilité des fondamentaux de l’offre et de la demande. J’ai tendance à estimer que nous sommes en début de période relativement longue de cours élevés, qui est la seule solution permettant le développement des productions agricoles, surtout pour les exploitations familiales. LA : Philippe Chalmin, vous avez été l’un des premiers à mettre sur le haut de la pile des préoccupations contemporaines les questions agricoles. Voyezvous aujourd’hui un retour significatif des investissements dans ce secteur ? PhC : Il est évident que la flambée des prix actuels, et même cette tendance haussière longue, devrait avoir très clairement comme conséquence de remettre la question des politiques agricoles au cœur des questions de politique économique. Ce qui, jusque là, n’était pas populaire, car impliquant souvent une hausse des prix alimentaires pour les citadins. En revanche, une politique du revenu agricole pour les exploitations familiales s’inspirant de la politique agricole commune du début des années 1960 devrait, si les moyens sont donnés, permettre de freiner l’exode rural grâce à des prix rémunérateurs permettant de produire plus. Ce que nous vivons aujourd’hui, c’est une forte incitation à mettre en place des politiques d’encouragement à la production agricole. Mais gardons à l’esprit que le temps agricole est un temps long, ce n’est qu’à la fin de la décennie que l’on peut espérer toucher les dividendes. Car parmi les difficultés, il faut mentionner l’absence de pouvoir d’achat chez les Egypte et Tunisie coûteront 20 millions de livres à Thomas Cook Suites aux injonctions des voyagistes de rester à l’écart de la Tunisie et de l’Egypte, Thomas Cook a annoncé, mardi 8 février, que ses bénéfices du 2ème trimestre seraient amputés de quelque 20 millions £, soit 23,7 millions d’euros. Cette estimation a été faite à l’occasion de la présentation de son activité au 1er trimestre, clos le 31 décembre, de l’exercice 2010-2011. Il ressort sur cette période une hausse de 8% de son chiffre d’affaires, à 1,81 milliard de £, et des pertes réduites de 10% en glissement annuel, pour se situer à 37,3 millions de £. A noter que les voyagistes voient généralement leurs chiffres passer dans le rouge sur la période octobre-décembre, traditionnellement la plus calme de l’année pour eux. Thomas Cook, qui transporte, bon an mal an, un million de passagers vers l’Egypte, a annulé la destination Louxor, mais a maintenu ses voyages vers Charm el-Cheikh et Hourghada, hauts lieux touristiques de la Mer Rouge. South African Airways lance un vol direct sur New York en mai La compagnie aérienne South African Airways a annoncé le lancement d’un vol direct entre Johannesburg et New York, à partir du 1er mai 2011. Il s’agit d’une nouvelle route directe et quotidienne entre l’aéroport Oliver Tambo de Johannesburg et JFK de New York, avec des départs à 20h35 pour atterrir aux Etats-Unis à 6h40, et des retours décollant à 11h15 pour atterrir en Afrique du Sud à 8h40. Selon le communiqué rendu public, le vol sera assuré par un Airbus A340-600 et permettra aux passagers de gagner deux heures, mais aussi de bénéficier de connexions facilitées vers Boston, Chicago, la Floride, les Caraïbes ou le Canada. Le même document dévoile aussi qu’en raison d’une hausse de la demande, la compagnie aérienne sud-africaine va aussi déployer des Airbus A340 sur ses routes vers la Namibie et le Kenya. « Je vois mal comment on peut Un constructeur éthiopien soutenir une politique agricole pour des routes au SudSoudan sans l’aide directe de l’Etat aux Maintenant que le peuple du Sud-Soudan a plébiscité la sécession, lors du référendum, avec plus de 98% des 8 millions inscrits, et que Khartoum et Addis-Abeba, à l’instar exploitations familiales grâce à d’électeurs de la communauté internationale, ont accepté les résultats, il reste à doter ce nouveau pays d’infrastructures. Une entreprise éthiopienne, Double Alpha Construction, qui des prix rémunérateurs. » deavaitconstruction soumissionné à un appel d’offres, vient de remporter le sécheresse en Russie, dont personne n’a anticipé l’ampleur sur les résultats de la récolte, a certainement joué un effet d’amplification. LA : Les gouvernements des pays en voie de développement ne devraient-ils pas se réjouir de cette nouvelle donne, qui pourrait avoir un effet de frein à l’exode rural ? PhC : Oui, moi je le crois, mais bien entendu, la caractéristique du marché agricole international est l’instabilité. J’espère que la période de prix très élevés ne va pas durer et qu’avec une bonne récolte 2011-2012, on viendra à une situation un petit moins tendue. Les prix peuvent donc retomber relativement rapidement en cas d’une bonne récolte 2011-2012, ce qu’il faut espérer, mais il n’en reste pas moins, quand je raisonne en tendance à moyen et long terme, en voyant la montée en puissance des besoins et le temps long du circuit de l’investissement agricole, comme probable une période assez longue de prix agricoles soutenus, avec tous les risques inhérents qui peuvent contrarier cette montée : instabilité monétaire ou insta- consommateurs, d’une part, et d’autre part, l’absence de contribuables dans tous les pays en voie de développement. Dans ces conditions, je vois mal comment on peut soutenir une politique agricole sans l’aide directe de l’Etat aux exploitations familiales, grâce à des prix rémunérateurs. C’est à ces conditions que l’exode rural peut reculer. Les grands complexes agricoles sont certainement plus faciles à mettre en place, mais, agronomiquement et socialement, très incertains quant à leur futur. LA : Sans trahir les secrets de la prochaine publication de votre revue Cyclope, quel changement important entre la publication 2010 et celle, encore en préparation, pour 2011 ? PhC : La tension sur les produits alimentaires et sur l’ensemble des matières premières, à l’exception de l’énergie. La grande différence, en effet, c’est le retour des tensions alimentaires et ses conséquences. Oubliées depuis 2009, elles resurgissent en 2011 ! Propos recueillis par Philippe Bourgeois, Paris programme de construction de routes pour le gouvernement du Sud-Soudan (GoSS), qui a lancé des projets gigantesques. Le projet comprend une route de 250 km de Malakal, la deuxième plus grande ville après Juba, la capitale, à Nasser, en passant par Jekou et Jikou, des villes à la frontière de l’Éthiopie (une frontière longue de 1400 km). Tanger Free Zone fait le plein en 2010 Tanger Free Zone (TFZ) a connu une année record en 2010, avec 7 milliards DH d’investissements. Désormais, ce sont quelque 570 entreprises, marocaines et étrangères, évoluant dans différents secteurs dont l’automobile, l’agroalimentaire, la banque et l’aéronautique, qui y ont élu domicile. Parallèlement, la TFZ a également connu la création de plus de 54 000 emplois nouveaux. BMW mise sur les marchés émergents Friedrich Eichiner, directeur financier du groupe BMW, s’attend à une hausse significative des ventes au premier semestre 2011, notamment grâce au marché chinois. Le directeur financier de la marque allemande souligne qu’outre l’attente portée sur les nouveaux modèles, l’optimisme du groupe repose essentiellement sur les ventes au niveau des pays émergents. Si les prévisions des ventes en Chine visent une croissance à deux chiffres, l’Afrique du Sud, récemment adoubée parmi les BRIC, n’en a pas moins intéressé le géant allemand de l’automobile. Entreprises et marches Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 - Tourisme : « Le Niger reste une zone fréquentable » Sanady Baba Ahmed, directeur général de l’Hôtel Gaweye, passé sous pavillon de l’Etat nigérien après le retrait du groupe Accor en 2003, fait le point. L’Hôtel Gaweye à Niamey. L es Afriques : Comment se porte aujourd’hui le secteur du tourisme au Niger ? Sanady Baba Ahmed : Le tourisme de loisir se porte très mal et souffrira pour un temps des revers de l’actualité, sans compter les effets néfastes de l’insécurité qui a prévalu dans le nord du pays. En revanche, il se dessine des bonnes perspectives pour le tourisme d’affaires à motivation professionnelle. LA : Quelle est la part de marché de votre établissement ? SBA : L’hôtel occupait à peine 30% de part du marché général, actuellement il se positionne en leader avec plus de 50% de la part du marché de l’hébergement et plus de 70% sur celui de la restauration. LA : Depuis le retrait de la firme Accor, Gaweye est sous pavillon de l’Etat nigérien, quels ont été les grands changements survenus ? SBA : Depuis 2003, l’hôtel a connu des hauts et des bas : rénovation de façade, et surtout difficultés liées au manque de clientèle et aux problèmes de gestion de cette situation qui exigeait plus de rigueur. Depuis septembre 2010, des améliorations sont perceptibles grâce à la gestion rigoureuse et le professionnalisme des animateurs actuels. LA : Selon vous, compte tenu du poids de vos créances, la nationalisation vous a-t-elle servi ou desservi ? SBA : L’Etat du Niger est actionnaire à hauteur de 95%, donc quasi propriétaire, et entend réhabiliter définitivement l’hôtel pour en faire le fleuron de l’hôtellerie du pays et un espace d’accueil des personnalités importantes avec, à la clé, une bonne et saine gestion. L’Etat est un grand client et, pendant la période de la transition, nous recouvrons régulièrement nos créances vis-à-vis de ce client et des autres. L’Etat a pris à cœur la normalisation de l’exploitation et la remise aux normes des prestations de l’hôtel par la nomination d’un professionnel à la direction. LA : Le Niger reste-t-il une zone fréquentable ? SBA : Bien sûr que le Niger est fréquentable. Les assassinats sont plus importants dans les pays développés que dans nos pauvres Etats où ils sont hyper médiatisés. Dans ces pays, il faut de grands attentats pour que la presse en parle. Aussi, il n’y a pas de destination sans risque aujourd’hui, car « les gibiers sont partout et les chasseurs également ». On doit redoubler de vigilance et sécuriser davantage nos villes et nos unités. Les grands tour-opérateurs ne se sont pas trop bousculés à nos portes ; les agences spécialisées dans nos produits aventure, déserts du Sahara, et dans une moindre mesure découverte et éco-culturel, dans la région du fleuve Niger avec son parc, font « Les assassinats sont plus importants dans les pays développés que dans nos pauvres Etats où ils sont hyper médiatisés. Dans ces pays, il faut de grands attentats pour que la presse en parle. » des efforts de programmation, mais les ambassades des pays émetteurs de touristes continuent, plus que jamais, à interdire ou déconseiller notre destination. Ismaël Aidara Le long feuilleton de la privatisation de la CMDT prend encore du retard Le mois de mai 2011 devait voir l’aboutissement du processus, qui risque finalement de s’étendre jusqu’à la fin de l’automne de cette année. P eut-être que la tentation est grande de profiter des prix exceptionnels pour améliorer encore la situation financière de l’entreprise avant son départ pour le secteur privé ? Quoi qu’il en soit, les prix misérables de ces dernières années ne sont qu’un mauvais souvenir, et les indices de Liverpool ou du marché à termes de New York ont atteint des sommets inégalés, même pour la récolte prochaine 2011/2012. Pourquoi, alors que la CMDT est presque dans les temps dans l’opération de cession de ses actions, trois repreneurs (Dreyfus, Géocoton et Ivoire Coton) renoncent-ils ? Certainement chacun d’entre eux a ses raisons, peut-être la concomitance avec la crise en Côte d’Ivoire. On peut risquer une autre explication, peutêtre en partie commune. Volatilité incroyable En premier lieu, la modalité de la fixation du prix du coton graine aux pro- ducteurs reste un aléa très important pour une entreprise privée qui connaît surtout ces deux dernières années la volatilité incroyable des prix sur le marché mondial. Dans une perspective différente, une production qui fait vivre près de 4 millions de personnes ne peut être laissée hors du champ d’intervention de l’Etat. Ensuite, les espoirs de voir rebondir la production cette année sont décevants. Espérée autour de 360 000 t de coton graine, cette dernière atteindrait à peine les 250 000 t soit environ 100 000 t de coton fibre. Le risque devient donc important d’acheter un outil industriel durablement en surcapacité d’égrenage, avec en corollaire le risque de surpayer le coton graine pour assurer un plan de charge minimum face à des concurrents placés dans les mêmes situations. Faut-il rappeler, pour en juger, que la production du Mali s’est approchée des 250 000 t de coton fibre il y a une dizaine d’années ! Enfin, on peut penser aussi qu’au travers d’un dossier de privatisation, ce sont les métiers en amont et en aval de l’égrenage qui doivent être aussi pris en compte par des repreneurs plus familiers d’arbitrage et de marchés à terme, et qui peuvent être parfois surpris, voire inquiets, des chantiers à compétences agronomiques qui ne se trouvent pas dans leur cœur de métier... Stratégie de long terme Pour les trois compétiteurs restant, le Singapourien OLAM, le Chinois Yumié et le Malien FAMAB, ces arguments ne seraient pas suffisants pour renoncer. Le pari d’avoir un accès sur le long terme en coton fibre, en tourteaux et en huile peut s’avérer une stratégie de long terme valable en l’absence de toute concurrence de la part d’un secteur textile national inexistant. A condition de ne pas oublier que l’agriculture a besoin d’investissements annuels dont le coût ne peut être laissé seulement aux bons soins de l’Etat. Philippe Bourgeois 15 Des entreprises brésiliennes ciblent la province de Kwanza-Sul (Angola) Suilmo Schuler, vice-doyen de Sul Université de Santa Cruz (Brésil), a révélé, mardi 8 février, que plusieurs entreprises brésiliennes comptent investir environ 495 millions $ dans les secteurs de l’agriculture et l’industrie manufacturière. Des projets dûment ficelés ont été présentés au gouvernement provincial et des accords pourraient être signés au mois de mai 2011. Sul Université de Santa Cruz a signé un projet industriel avec le tissu social local. Il s’agit d’un accord de coopération visant à la promotion de l’enseignement, de la recherche et au développement des communautés locales, pour lutter contre la pauvreté, la famine et le chômage. Un centre des TIC flambant neuf à Ahanta-Ouest (Ghana) Le centre multi-usages des technologies de l’information et de la communication lancé par Kwesi Biney, ex-chef de la direction de district d’Ahanta-Ouest, a été inauguré par Paul Evans Aidoo, ministre régional de l’Ouest, au cours d’une cérémonie haute en couleurs à Agona. Financé par la préfecture d’Ahanta, le centre contribuera à la formation des lycées et des étudiants de l’enseignement supérieur. Juste avant l’inauguration, le ministre a abordé des jeunes lycéens pour leur rappeler l’ampleur de la tâche qui les attend, tout en les incitant à travailler dur. Au Rwanda, le Sénat somme le ministre des TIC de définir sa gestion de la fibre optique Ignace Gatare, ministre à la présidence de la République rwandaise en charge des TIC, doit s’expliquer devant le Sénat sur sa gestion et l’entretien du réseau de câbles à fibres optiques. L’initiative émane du sénateur Wellars Gasamagera, qui a présenté un document à la Chambre sénatoriale sur l’état actuel des TIC au Rwanda. Il avait alors insisté sur les dépenses gouvernementales, qui ont atteint 94 millions $, portant sur 2560 km de câbles à fibres optiques à travers le pays. Mais il a mis aussi l’accent sur le fait qu’aujourd’hui, Kigali, la capitale, est connectée à neuf frontières, et que tous les postes des 30 districts du pays sont en réseau. A noter qu’après le raccordement complet de l’anneau optique, le câble reliera le Rwanda au Kenya et à l’Ouganda, par des câbles sous-marins via l’océan Indien. Jet4You (low cost marocaine) monte en puissance Après sa signature avec deux tour-opérators européens, Jet4you prévoit de transporter l’été prochain plus de 100 000 passagers sur la destination Agadir-Massira. Ces accords ont été signés d’une part avec Sunway Travel Ltd, pour transporter plus de 15 000 passagers irlandais vers la capitale du Souss, et d’autre part avec TUI Germany, pour permettre à plus de 30 000 passagers en provenance de villes européennes d’utiliser sa desserte sur Agadir cet été. Les termes de ces contrats prennent effet à compter du mois d’avril prochain. La low cost marocaine poursuit ainsi sa montée en puissance après le lancement d’une fréquence supplémentaire entre Paris et Agadir, déjà annoncée, qui concerne le transport de 55 000 passagers. Des actions concertées pour lutter contre les feux au Kenya Dans les forêts de Nyandarua et de Laikipia, considérées comme des zones de captage d’eau et où réside une variété rare de la faune locale, des feux sporadiques se sont poursuivis jusqu’au mardi 8 février. William Cheptoo, directeur du comté zonal de Laikipia, et son homologue de Nyandarua, Benjamin Kinyili, ont indiqué que les équipes de travail antiincendie patrouillent avec des scouts bénévoles dans les régions de Ndaragwa, Aberdare et Rumuruti, où des incendies ont détruit plus de 500 hectares de plantations d’arbres et de prairies. D’après le directeur du comté zonal de Laikipia, la sécheresse conjuguée aux vents forts a rendu la lutte contre ces incendies très difficile. Ainsi à Rumuruti, où demeurent quelque 300 éléphants et autres animaux sauvages, 120 hectares de prairies et 45 hectares de forêt indigène ont été détruits. Quant à Kinyili, il a lancé un appel aux communautés vivant sur les bords des forêts de Nyandarua pour s’organiser et pour répondre aux appels de détresse des gardes forestiers de façon à lutter contre les incendies. Entreprises et marches Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 - Google au Liberia : visite ponctuelle ou début d’un long partenariat L’intérêt que Google porte envers l’Afrique n’est pas récent. Au cours des trois dernières années, Google a ouvert des bureaux locaux dans plusieurs pays africains, notamment en Afrique du Sud, au Kenya, au Sénégal, au Ghana et au Nigeria. Un pas plus loin dans ce type de travail collaboratif : chaque internaute a la possibilité de proposer des informations et de soumettre des photos pour enrichir le contenu de Google Maps. E Chiffre d’affaires hebdomadaire essentielle de Google est d’organiser l’ensemble des informations à travers le monde et de les rendre universellement accessibles et utiles. Dans cet esprit, nous offrirons des formations sur des outils locaux et globaux encourageant le développement économique et les possibilités d’entreprenariat pour les éducateurs, les entreprises et les ONG au Liberia. » Aussi noble que cet objectif soit, il s’agit aussi pour Google de vendre sa panoplie d’applicatifs, qu’il s’agisse de gmail, son service courriel, de Google Maps, ou d’autres. Lors de la présentation de gmail, l’audience a posé de nombreuses questions sur ses fonctionnalités. Ce n’est pas très A travers ma propre surprenant lorsque l’on sait que l’écrasante majorité des internauexpérience d’utilisateur tes libériens a une adresse email de Google Maps pour me Yahoo. Les animateurs des sessions d’inrepérer dans Monrovia, formation ont, par exemple, fait des démonstrations et ont donné j’ai eu à faire face à des d’amples informations sur Google incohérences dans la Maps et ses applicatifs. A présent, les informations que Google représentation des rues Maps propose sur le Liberia sont et des monuments, ou quelque peu limitées. La carte du réseau routier national par exemdes bâtiments utiles tels ple ne reflète que partiellement les routes existantes. Le plan de que les ambassades ou Monrovia, la capitale, comporte les banques. des inexactitudes. A travers ma propre expérience rus » des NTIC au Liberia n’a pas encore d’utilisateur de Google Maps pour me infecté la gent féminine ? L’audience était repérer dans Monrovia lors de mes proaussi très jeune, avec une majorité de gens menades découvertes, j’ai eu à faire face à en dessous de trente ans. Pour la plupart, des incohérences dans la représentation il s’agissait d’étudiants, de profession- des rues et des monuments, ou des bânels des TIC et de représentants d’ONG. timents utiles tels que les ambassades ou L’ambiance était chaleureuse et, face à les banques. Grâce à la Liberia Institute of une audience très intéressée par certains Statistic and Geo-Information Services n août dernier, une équipe de Google s’est rendue au Liberia dans le cadre d’un atelier de travail de deux jours intitulé « Internet Camp Liberia ». Il va s’en dire que l’accueil a été très chaleureux. Ainsi, plus d’une centaine de « mordus » de l’internet se sont retrouvés à l’Hôtel de Ville de Monrovia pour participer a ces deux jours de travaux. Plus de 90% de l’audience présente était masculine. Pourquoi si peu de femmes ? Est-ce à dire qu’elles n’étaient pas intéressées par le sujet ou est-ce que le « vi- Contrairement à d’autres sociétés informatiques qui se limitent à faire une présentation de leurs produits et services et ensuite plient leurs bagages, Google a aussi organisé une session interactive de travail consacrée aux opportunités commerciales liées à l’internet. L’audience a été invitée à réfléchir et à formuler des idées de développement d’activités locales centrées sur l’internet et qui seraient économiquement viables. Des idées d’activités telles que l’enregistrement des noms de domaine, l’accès à l’internet pour la recherche et la communication ou un service d’annuaire ont été proposées. L’audience, répartie en petits groupes de travail, s’est attelée à la tâche de calculer le chiffre d’affaires potentiel dérivant de ces activités. En moyenne, l’audience a estimé que le chiffre d’affaires hebdomadaire par personne pourrait être de l’ordre de 313 dollars. Le chiffre d’affaires le plus bas était de 40 dollars, tandis que le chiffre d’affaires le plus élevé qui a été proposé était de 750 dollars par personne par semaine. L’internet au Liberia est bien loin de devenir une activité commerciale générant des millions de dollars ! La lenteur de la connexion Si Google entend faire une différence au Liberia, la société devra comprendre qu’il s’agira de s’engager à long terme pour permettre un vrai travail de fond. La guerre civile n’a pas seulement détruit les infrastructures du pays (incluant le réseau de télécommunications), mais elle a aussi privé toute une génération d’un accès régulier à une éducation de base. Surfer sur le net n’est pas très intéressant si l’on ne sait pas comment lire et écrire. Et lorsqu’on possède ces qualités, la lenteur de la connexion Internet rend 17 Afrique du Sud : un projet gazier fait polémique dans la région de Karoo Les énormes réserves de gaz enfouies dans le sous-sol d’Afrique du Sud suscitent la convoitise des géants pétroliers Shell et Sasol. Toutefois, ils devront composer avec le fort élan des populations locales et de la princesse Irène, sœur de la reine Beatrix des Pays-Bas, propriétaire d’une réserve naturelle dans la zone de Karoo, au centre du pays. Celles-ci sont déterminées à empêcher l’implantation du projet afin de préserver un environnement fragile. Bien que Shell ait déjà déposé en décembre une demande d’autorisation pour explorer 90 000 km² dans la région semi-désertique du Karoo, où se trouvent de vastes ressources de gaz de schistes, les populations rejettent les requêtes d’exploitation de ce gaz qui intéresserait le pétrolier sud-africain Sasol. Une éventuelle exploitation polluerait les nappes phréatiques, vu que le méthane en question est niché dans des couches de schistes situées jusqu’à 1000 m de profondeur. Algérie : interdiction officielle de la marche du 12 février La marche populaire prévue samedi 12 février par la Coordination nationale pour la démocratie et le changement a été officiellement interdite par les autorités algériennes lundi 7 février. Sans donner de justificatifs précis, le gouvernorat d’Alger a adressé un document aux organisateurs (des partis politiques et des organisations de la société civile) leur signifiant un refus catégorique « conformément aux textes en vigueur ». Toutefois, cette opposition du gouvernorat n’a pas empêché les organisateurs de maintenir le programme de la manifestation. Ils continuent de réclamer l’ouverture politique et médiatique, plus de libertés collectives et syndicales. Ils ne veulent pas du palliatif proposé par les autorités pour un rassemblement dans l’une des salles de la capitale, la salle ovale multisports du complexe olympique Mohamed Boudhiaf, d’une capacité de 10 000 personnes. Bénin : quelque 23 candidats à la présidentielle Pas moins de 23 dossiers de candidature ont été reçus, à la date du lundi 7 février, à la Commission électorale nationale autonome (CENA) pour la présidentielle du 27 février 2011. Outre la candidature de Yayi Boni, actuel président, on compte celles de Me Adrien Houngbédji, leader du Parti du renouveau démocratique (PRD, opposition), soutenu par la coalition « l’Union fait la force », et d’Abdoulaye Bio-Tchané, actuel président de la BOAD, à la tête de la coalition « ABT ». Aussi, deux femmes figurent sur cette liste, dont Me Marie Elise Gbédo, qui s’est déjà présentée deux fois à un scrutin présidentiel. Le communiqué de la Cour constitutionnelle a dévoilé la liste dans la soirée du dimanche 6 février. A noter que la CENA est présidée par Joseph Gnonlonfoun, ancien garde des sceaux. Elle est composée de onze membres, à savoir neuf représentants de l’Assemblée nationale, un représentant du président de la République et un de la société civile. Monrovia vu par Google Map services et produits, l’équipe dynamique de Google a démontré beaucoup de flexibilité quant aux thèmes abordés durant les deux jours de travaux. Il est clair que les organisateurs étaient intéressés à mieux comprendre l’expérience et à évaluer les besoins de l’audience qu’ils avaient en face d’eux. Vendre sa panoplie d’applicatifs Selon le programme de présentation d’Internet Camp Liberia, « la mission (LISGIS), Google va bientôt mettre en ligne une carte à jour du réseau routier national. Pour avoir vu la nouvelle carte, il est clair que le réseau routier existant est bien plus dense que ce qu’il est possible de voir à présent. Google encourage aussi des ministères, comme celui de la santé ou de l’éducation, à rendre publiques des informations sur le réseau hospitalier ou scolaire du pays. Ce type d’informations permettrait d’enrichir le contenu des cartes. la navigation frustrante. Il est impossible, par exemple, de regarder des vidéos en ligne, parce que chaque quelques secondes l’image se fige car le téléchargement des données « ne suit pas ». Ce n’est qu’à la mi-2012 que le Liberia sera connecté à la fibre optique, avec l’arrivée du câble sousmarin ACE (Africa Coast to Europe). Isabelle Gross, Londres Balancing Act (www.balancingact-africa.com) Quand Blé Goudé vise directement Compaoré Samedi 5 février, Charles Blé Goudé, chef des jeunes partisans de l’ancien de l’Etat, a tenu un meeting à la place de la République, au Plateau, à Abidjan, pour proférer un flot d’attaques violentes contre Blaise Compaoré et Nicolas Sarkozy, respectivement chefs des Etats du Burkina Faso et de la France, sans oublier Alassane Ouattara, président élu et reconnu par la plupart des Etats de la communauté internationale. A Blaise Compaoré, qu’il « ne considère pas comme un chef d’Etat », il demande de rester chez lui : « Tout le monde se souvient, comme si c’était hier, que Blaise Compaoré a assassiné Thomas Sankara. Il pense remettre le même plan en exécution contre Laurent Gbagbo. » 18 Entreprises et marches - Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 Christian Rousseau, directeur général d’Accor Maroc « Une nouvelle gouvernance, pas forcément une nouvelle stratégie » Nommé depuis janvier directeur général d’Accor Gestion Maroc, Christian Rousseau a reçu Les Afriques dans ses locaux sis à Sidi Maarouf, le quartier des affaires de Casablanca. Entretien. Les Afriques : Y a-t-il, avec votre arrivée, un changement d’orientation à la tête d’Accor Gestion ? Christian Rousseau : Il ne s’agit pas nécessairement d’une nouvelle stratégie. Mon rôle, en tant que représentant du groupe Accor au Maroc, est de déployer la vision du groupe et de l’adapter au pays. Tout d’abord, nous voulons conserver notre position de leader hôtelier au Maroc, ce qui passe par la poursuite du développement de nos marques. Pour ce faire, Accor, à travers Risma, partenaire propriétaire privilégié dans lequel Accor est un actionnaire de référence, poursuit sa croissance avec des projets de construction d’hôtels des marques Etap, Ibis, mais également Mercure, Pullman ou Novotel, et bien sûr Sofitel. Les stratégies d’Accor Gestion Maroc et Risma sont intimement liées, car la réussite des deux entités passent par une croissance LA : Peut-on avoir une idée de vos performances sur l’exercice 2010 ? CR : Risma étant une société cotée en Bourse tenue à la communication financière, je ne pourrai pas m’étaler beaucoup sur cette question avant la publication officielle. Je dirai seulement que nous avons de bonnes progressions, que ce soit dans l’hôtellerie de milieu de gamme, mais aussi dans le luxe. Pour ce qui est du secteur économique, les chiffres continuent à être bons. LA : On a de plus en plus l’impression que les hôtels Sofitel sont gérés de manière autonome. Est-ce le cas ? CR : En réalité, Sofitel a une stratégie de marque à l’échelle mondiale visant à repositionner le réseau Sofitel sur le segment du luxe. La décision a été prise au plus haut niveau de doter cette marque de sa propre organisation, et ce dans le monde entier. Hamid Bentahar « En ce qui concerne a été nommé vice-président de l’hôtellerie de luxe, Sofitel Sofitel Maroc pour déployer la stratégie de la marque au Maroc. est engagé, avec des Cette nomination s’inscrit dans la stratégie du groupe Accor. Accor ouvertures entre 2011 gestion Maroc continue cependant et 2012, sur Essaouira, sur certains domaines, comme les achats ou l’informatique, à assurer Agadir ou encore le nord la fonction de support pour les hôtels Sofitel au Maroc. du Maroc, à Mdiq. » maitrisée de nos marques sur les bons marchés avec les bonnes enseignes. C’est d’ailleurs l’une de nos forces que d’avoir ce portefeuille de marques, qui nous permet de répondre au mieux à la croissance de la demande, qu’elle soit sur le segment affaires ou loisirs. LA : Vous avez inauguré récemment un Ibis à Tanger, votre 900ème hôtel. Vous êtes aussi en partenariat avec le groupe Akwa pour le développement d’Etap Hôtels. Sont-ce là les signes d’une migration vers l’hôtellerie low cost ? CR : Le développement de l’hôtellerie très économique avec Etap répond à une tendance de croissance économique à l’échelle du Royaume. Aujourd’hui, dans un cadre professionnel ou loisirs, il existe une demande au niveau domestique pour une hôtellerie de chaine offrant un produit et des services de qualité, à un prix très compétitif. En ce qui concerne les autres marques, nous continuons de nous développer. Pour Ibis, nous devons consolider la marque en densifiant le réseau et en capitalisant sur une notoriété forte au Maroc. De 16 unités, nous devons atteindre 25 hôtels, d’ici 2015. Pour l’hôtellerie de milieu et haut de gamme, Novotel, Mercure et Pullman sont les marques phares que nous déploierons sur des destinations ciblées, par exemple Tanger, Marrakech, Rabat et bien sûr Casablanca. En ce qui concerne l’hôtellerie de luxe, Sofitel est engagé, avec des ouvertures entre 2011 et 2012, sur Essaouira, Agadir ou encore le nord du Maroc, à Mdiq. LA : Quid de l’évolution de Suitehotel au Maroc ? Projet abandonné ? CR : Suitehotel n’était présente au Maroc qu’à travers un seul hôtel : le Suitehotel Marrakech. La marque Suitehotel, créée en 1998, a rejoint, en juillet 2010, la famille Novotel pour devenir Suite Novotel. La rencontre de Suitehotel et de Novotel est une opportunité pour ces deux marques entre lesquelles existe une réelle synergie de clientèles, qu’il s’agisse de voyageurs d’affaires ou d’adeptes de loisirs urbains en famille. Suite Novotel, marque hôtelière milieu de gamme du groupe Accor, propose 26 hôtels dans 6 pays, principalement situés dans les centres-villes. Suite Novotel, c’est un état d’esprit décalé et avant-gardiste, qui invite à vivre l’hôtel différemment et cible une clientèle de moyens séjours. La suite de 30 m² est un espace modulable, que le client peut configurer selon ses besoins (sommeil, détente, travail...). Suite Novotel propose à sa clientèle de voyageurs des services 24h/24, leur permettant de vivre leur séjour en toute liberté et autonomie. LA : La marque Pullman a-t-elle un avenir au Maroc ? CR : Lancé en décembre 2007, le réseau Pullman compte aujourd’hui 52 hôtels dans 18 pays en Europe, Afrique, MoyenOrient, Asie Pacifique et Amérique du Sud. Situés au cœur de métropoles régionales et internationales, à proximité des grands aéroports et dans les grandes stations touristiques, les hôtels Pullman sont conçus comme de vrais lieux de Le Novotel de Casablanca. vie et d’échange. Ils offrent une gamme étendue de services sur-mesure, des technologies innovantes et une nouvelle approche dans l’organisation des réunions. Au Maroc, on veut positionner Pullman avec une offre séminaires et des espaces de conférences. Le Pullman à El Jadida est un hôtel loisir en bord de mer offrant golf et spa, à une heure de Casablanca et de Rabat, qui à la force de se positionner à la fois sur une clientèle en business, mais aussi loisirs. En accord avec le propriétaire (madaef), un programme de rénovations répondant à ces deux clientèles est prévu, avec rénovation des chambres, des espaces communs et la mise en place d’un centre de conférences. LA : On a cette sensation de différence de qualité d’un Ibis à l’autre. Est-ce le cas en réalité ? CR : Ibis est la marque leader d’hôtellerie économique du groupe Accor. Depuis l’ouverture de son premier hôtel en 1974, Ibis a su imposer un standard offrant tous les services d’un hôtel moderne, au meilleur rapport qualité-prix sur son marché. Les Ibis Moussafir ont été développés en s’adaptant à la clientèle, à la fois loisirs, avec la mise en place de piscines dans les hôtels, mais aussi affaires. Vous trouverez des salles de réunion dans tous les Ibis au Maroc. Pour le reste et partout dans le monde, le standard Ibis assure à ses clients une localisation proche des aéroports, gares, centres d’affaires et destinations touristiques, ainsi qu’une chambre moderne et parfaitement équipée et, entre autres, un service disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. LA : Finalement, quelle sera la touche personnelle de Christian Rousseau ? CR : J’ai cité les axes stratégiques prioritaires sur lesquels nous devons nous concentrer avec des actions principales : préparer le lancement de la marque Etap, ouvrir un hôtel Pullman a Marrakech, développer la performance de nos hôtels via la distribution web, mais aussi le Revenue Management, consolider l’expérience client avec un service et des produits de qualité, en relation avec la qualification et les compétences à développer dans nos équipes hôtelières. Et renforcer notre position d’entreprise responsable au travers du développement durable et la poursuite de la certification. Propos recueillis par A.W. Après les élections, l’impasse politique au Burundi L’impasse politique que vit le Burundi depuis bientôt six mois pourrait se transformer en une crise majeure. En effet, depuis la victoire du Conseil national pour la défense de la démocratie et Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD), l’opposition est passée de la marginalisation à une nouvelle rébellion, en passant par la clandestinité, notamment des Forces nationales de libération (FNL). Pour rappel, en mai 2010, les principales formations de l’opposition étaient confiantes pour battre le parti au pouvoir, mais la Commission électorale nationale indépendante (CENI) proclama le CNDD-FDD largement vainqueur, avec 64% des voix aux communales. L’opposition, regroupée au sein de l’Alliance des démocrates pour le changement au Burundi (ADC-Ikibiri), ne tarda pas à dénoncer directement des « fraudes massives ». Conditionnant sa participation au processus électoral au renvoi de la CENI et à l’annulation du scrutin communal, elle a dû boycotter le reste du cycle électoral, offrant une victoire massive au parti au pouvoir, avec 91% à la présidentielle, 81% aux législatives et 94% aux sénatoriales. Election du nouveau Parlement du Cap-Vert L’archipel ouest-africain, au large de Dakar, présenté comme un modèle de démocratie et de bonne gouvernance en Afrique, a voté, dimanche 6 janvier, pour renouveler les députés. D’après la Commission nationale électorale (CNE), le scrutin a été bien organisé, dans des bureaux informatisés, et s’est déroulé sans incident, aussi bien à Praia que dans les 8 autres îles habitées. Pour donner l’exemple, le président Pedro Pires, qui n’a qu’un rôle protocolaire dans cette démocratie parlementaire, a été parmi les premiers à voter. Après avoir exécuté son devoir civique, il a souligné qu’il fallait faire en sorte que ces élections soient exemplaires, afin que les participants soient convaincus que les résultats qui en sortiront des urnes sont les vrais et acceptés par tous. L’asphyxie financière du camp Gbagbo serait proche Le camp Gbagbo est-il en train de faiblir ? On peut le croire, dans la mesure où son régime n’a pas pu honorer le paiement, prévu fin janvier, de 30 millions $ d’intérêts d’un emprunt à des créanciers privés. Les pressions financières exercées par Alassane Ouattara et ses alliés extérieurs et la décision prise fin janvier par la BCEAO pour obliger Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir, commencent à porter leurs effets. En outre, à l’agence principale de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à Abidjan, depuis que le système électronique de « compensation interbancaire » a été coupé pour asphyxier son gouvernement, Laurent Gbagbo a ordonné aux banques de recourir à la « compensation manuelle ». Certains banquiers refusent d’appliquer un système fastidieux et non sécurisé. Par ailleurs, le blocage proviendrait du fait que ce gouvernement doit disposer chaque mois d’une enveloppe entre 150 millions et 200 millions d’euros pour payer 104 000 fonctionnaires et 55 000 soldats, selon l’ONU. Gabon : Mba Obame, toujours réfugié dans les locaux du PNUD Depuis qu’il s’est autoproclamé président du Gabon le 25 janvier, André Mba Obame est toujours réfugié dans les locaux du PNUD, à Libreville, avec une vingtaine de personnes. Néanmoins, lundi 7 février, Yvette Ngwévilo, ancienne candidate à l’élection présidentielle, tente de désamorcer la crise en tentant de concrétiser l’appel lancé il y a deux semaines par Casimir Oyé Mba, exPremier ministre, et la société civile. De l’avis de cette militante, le Gabon a longtemps été un « havre de paix », d’où la nécessité de se parler afin de désamorcer les tensions. Elle regrette « que 25 de ses compatriotes soient enfermés dans un local », tout en appelant le camp d’Ali Bongo à la compréhension. Economie - Politique Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 - Algérie : le cocktail anticrise de Bouteflika Le président Bouteflika peut-il éviter à l’Algérie une contagion suite à la crise politique qui a déjà frappé les voisins tunisiens et égyptiens ? D ans le sillage de la vague d’émeutes du début du mois de janvier, et après un silence de près d’un mois, le président algérien tente, depuis la première semaine de février, de reprendre l’initiative face à la montée des mouvements de contestation. C’est un cocktail de mesures politiques et économiques d’une ampleur inédite qui a été annoncé, notamment lors d’un conseil des ministres réuni le 3 février. Dans un pays de démocratie pluraliste Confronté aux protestations multiformes qui continuent de se succéder, marquées notamment par de nombreuses grèves et manifestations, voire de façon plus dramatique par des tentatives d’immolation par le feu, Abdelaziz Bouteflika n’a pas voulu, cette fois, passer sous silence le volet politique de l’expression contestataire de ces dernières semaines. Il adopte même un ton inhabituellement conciliant pour évoquer « les commentaires et les revendications de nature politique, apparus ces derniers temps, dont l’expression variée requiert le respect, car nous sommes dans un pays de démocratie pluraliste, sauvegardée au prix de sacrifices nationaux considérables ». La principale annonce du chef de l’Etat algérien dans ce domaine concerne la « levée prochaine de l’état d’urgence », en serrement de l’étau sur les médias publics. La manifestation organisée le 12 février à Alger par de nombreux partis d’opposition, et qui reste interdite par les autorités, devrait constituer un premier test important pour ce nouveau climat politique. Un ciblage des sources de la tension sociale Contrairement aux décisions adoptées dans l’urgence au lendemain des émeutes du début de l’année, la panoplie des mesures économiques annoncées ces derniers jours ne se limite pas au soutien des prix des produits alimentaires. Une priorité claire est réservée aux causes pressenties de la tension sociale, que sont l’existence d’un vaste marché informel, le chômage des jeunes ou encore la crise du logement. Sur le marché informel, le conseil des ministres bat purement et simplement en retraite et reporte sine die l’application de l’obligation de facturation et d’utilisation du chèque dans les transactions commerciales, qui devait entrer en vigueur en mars prochain. Et pour cause, de nombreux rapports signalent le rôle déterminant des protagonistes de l’informel dans le déclenchement des émeutes de janvier. L’exécutif juge en conséquence plus prudent « d’ap- du chômage sur la décennie », l’exécutif annonce un renforcement des dispositifs existants (voir Les Afriques N° 147). La prolongation de la durée du pré-emploi, l’élargissement et le renforcement de l’attractivité des « emplois d’attente » et l’encouragement du microcrédit et de la création de PME doivent apporter une réponse à la principale attente des jeunes Algériens. Faisant preuve sur ce chapitre d’un zèle de bon aloi, le délégué général de l’Association des banques algériennes (ABEF), Abderrahmane Benkhalfa, rappelait, dès le 9 février, que « quelques 230 milliards de dinars (plus de 3 milliards de dollars) de crédits bancaires destinés au finance- De nombreux rapports signalent le rôle déterminant des protagonistes de l’informel dans le déclenchement des émeutes de janvier. ment de la création de PME et de micro entreprises, notamment par les jeunes chômeurs, sont actuellement dans les portefeuilles des banques algériennes ». Selon M. Benkhalfa, ces montants « portent sur 150 000 projets opérationnels ». Les crédits accordés aux jeunes entrepreneurs enregistrent, selon la même source, une croissance annuelle de 25% du nombre de ces projets. Le représentant de l’ABEF a expliqué également que les trois dispositifs d’aide à l’emploi de jeunes sont financés « jusqu’à 65% par les banques », le financement des 35% restant étant assuré par les organismes concernés et les jeunes entrepreneurs eux-mêmes. Mise en chantier de 500 000 logements Abdelaziz Bouteflika n’a pas voulu, cette fois, passer sous silence le volet politique de l’expression contestataire de ces dernières semaines. Il adopte même un ton inhabituellement conciliant. vigueur depuis 1992. Une décision inscrite dans l’air du temps et stimulée par le puissant souffle de démocratisation qui balaie le monde arabe. Elle a été immédiatement saluée, à la fois par les milieux politiques algériens et par les diplomaties occidentales, Union européenne et Etats-Unis en tête. Le volet politique du dispositif annoncé par le président algérien est complété par la réponse apportée à une autre des revendications formulée de longue date par l’opposition : la promesse d’un des- profondir la concertation, l’explication et la communication sur les avantages pour l’économie qui découleront du recours à ces mesures ». La principale attente des jeunes Algériens Le gouvernement est en revanche invité fermement à « diligenter » deux des chantiers importants de l’ère Bouteflika. Dans le but de faciliter la création d’opportunités d’emploi « qui a déjà connu d’importants résultats accompagnés d’un fort recul A propos, enfin, du sujet ultrasensible du logement, qui a été à l’origine d’un nombre incalculable d’émeutes populaires au cours des dernières années, le chef de l’Etat algérien rappelle la réception, en 2010, de plus de 190 000 unités et la mise en chantier de 500 000 autres. Il réclame « l’accélération de l’affectation de l’importante quantité de logements sociaux déjà réceptionnés et la finalisation des sites de logements promotionnels demeurés en chantier au motif de contentieux divers ». Les banques locales sont en outre invitées à « faciliter l’accès des citoyens aux crédits pour la promotion immobilière ». Les dispositifs mis en place dans ce domaine en 2010 sont assortis de taux d’intérêt compris entre 1 et 3% et fortement bonifiés par l’Etat. Le président algérien annonce également que « le cas échéant, le gouvernement mettra en place un fonds de garantie de ces crédits ». L’état florissant des finances Face à la crise, l’Etat algérien a décidé de délier plus généreusement que jamais les cordons de la bourse du Trésor public, en renforçant et amplifiant pour l’essentiel des dispositifs déjà existants. Il est vrai que l’état florissant de ses finances lui procure, dans ce domaine, des marges de manoeuvres considérables. Les semaines à venir nous dirons si le remède est à la hauteur du mal. Hassan Haddouche, Alger 19 Egypte : l’impact pour les banques françaises serait minime Les données de la Banque des règlements internationaux (BRI) montrent que les banques françaises installées en Egypte ont vu leurs engagements plus que doubler ces quatre dernières années, pour dépasser les 17 milliards $ (12,5 milliards d’euros) à fin septembre 2010, sur les 50 milliards $, pour toute la région de l’Afrique du Nord. Comparativement aux banques britanniques, exposées à hauteur de 10,7 milliards $ et les italiennes à raison de 6,3 milliards $, les établissements français sont donc plus exposés. Néanmoins, des analystes trouvent que le risque serait contenu et l’impact éventuel sur les comptes des banques françaises relativement faible. Ils considèrent que l’Egypte ne pèse que 0,2% des résultats de BNP Paribas, et les filiales du Crédit Agricole (Crédit Agricole Égypte) et de la Société Générale (NSGB) représenteraient respectivement 1,5% et 3% des résultats des deux groupes. Par conséquent, il n’y aurait pas de craintes excessives à avoir, même si la Société Générale, avec sa filiale NSGB (National Société Générale Bank) totalise 4 milliards d’euros de crédits et 6 milliards de dépôts (chiffres à fin septembre 2010), devant le Crédit Agricole qui affiche 1 milliard de crédits et 2,5 milliards de dépôts (chiffres au 31 décembre 2009). Qu’attendre des Frères musulmans ? Fondée en 1928, dissoute en 1954, officiellement interdite, mais tolérée par le pouvoir, l’organisation des Frères musulmans est devenue un acteur majeur pour sortir de la crise qui paralyse l’Egypte. S’ils ne sont pas à l’origine du mouvement de contestation qui a fait vaciller le gouvernement, ils peuvent pourtant bien en être les principaux bénéficiaires. Il a mis en branle son impressionnante logistique pour entretenir les manifestants sur les différentes places de revendication, telles que la place Tahrir, mais aussi soigner des blessés ou aider à les transporter. Tewfik Aclimandos, historien et chercheur associé à la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France, qui fait ce constat, trouve cette force d’opposition, contrairement à la coalition de partis qui est hétéroclite et désordonnée, très organisée. Cette organisation se ferait donc en dépit de plusieurs tendances au sein de la confrérie, avec des salafistes, des islamo-démocrates, qui s’efforcent de concilier démocratie et charia… Pour cet expert, la prudence est de rigueur, car ils ne sont pas démocrates. Joshua Stacher, chercheur à l’Université de Kent (Etats-Unis), ajoute qu’en matière de respect des libertés fondamentales, de reconnaissance de l’égalité des citoyens, ou de positionnement international, la confrérie a encore du chemin à faire. Le PNUD octroie plus de 78 milliards de francs guinéens Le Ministère de la Coopération internationale à Conakry a abrité, lundi 7 février, la cérémonie de signature d’un nouveau partenariat entre le gouvernement guinéen et le PNUD. Cette institution va ainsi allouer à la Guinée un peu plus de 10 millions $, soit 78,015 milliards de francs guinéens. D’après Antony Kwaku Ohemeng-Boamah, représentant résident du système des Nations Unies en Guinée, c’est le moment pour ce pays et ses partenaires de multiplier les efforts pour la relance d’un développent économique à même de répondre aux immenses attentes de son peuple. Kenya : un taux de croissance à 6% à fin 2011 Il y a de fortes chances que le taux de croissance du PIB (5,6%), annoncé l’année dernière, soit hissé à 6% en 2011, « suite à l’apport plus conséquent de soutiens financiers et de la confiance accrue dans l’économie », a déclaré la Banque centrale. Selon les estimations de l’institut d’émission, l’économie va surmonter les menaces inflationnistes, malgré l’expansion de crédits bon marché pour le secteur privé et les ménages. La hausse des prix des denrées de première nécessité a atteint son plus haut niveau en onze mois, suite aux surenchères sur l’énergie, la farine de maïs et les légumes. 20 Economie - Politique - Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 Egypte : l’avenir d’Israël en question Hosni Moubarak, fidèle allié des USA et de l’Etat d’Israël, a été chassé par son peuple. Une nouvelle ère s’ouvre pour le Moyen Orient. L’Etat hébreu, gouverné par une alliance entre la droite et l’extrême droite, est obligé de revoir sa copie. Aujourd’hui, avec le départ de Moubarak, le président Obama est dans l’obligation de résultats, pour avoir été directement impliqué dans la révolte égyptienne. M Il est ainsi attendu, pour être crédible, que ce qui est valable pour l’Egypte devrait l’être également pour le reste de la région. Les regards sont braqués sur l’attitude qu’il aura à l’égard d’Israël, s’agissant des mêmes valeurs défendues aujourd’hui. Car, mieux que quiconque, le président américain connait les atteintes à la dignité humaine. Avec les événements d’Egypte, les débats étaient plus serrés face aux sorties aintenant que la rue égyptienne a eu raison de Hosni Moubarak, après 18 jours de révolte non-stop, les analystes s’interrogent sur l’avenir politique de l’Egypte, ses incidences sur la région, tout particulièrement dans les monarchies et présidences pétrolières et sur le conflit israélo-arabe, ainsi que sur la stratégie américaine dans la région, à la lumière des discours du Pour comprendre ce changement de cap, il faudra, impérativement, revenir au discours du président Obama du 28 mai 2010, consacré à la sécurité américaine, où une phrase peut résumer le net clivage (un revirement de presque 180°) de la stratégie américaine dans le monde. « Notre sécurité à long terme ne provient pas de notre capacité à semer la peur dans le cœur des peuples voisins (d’Israël, Un poids, une mesure ? Mali : Amadou Toumani Touré lance des projets de développement dans le nord Dans le cadre du projet de récupération des armes légères, un projet soutenu par des partenaires internationaux, Amadou Toumani Touré, président du Mali, s’est rendu lundi 7 février à Achantabaguite, à 3 km de Kidal, pour allumer « la Flamme de la paix ». Au cours de la cérémonie, quelques centaines d’armes de guerre, collectées auprès des populations locales, seront symboliquement brûlées. Pour la réussite de ce programme, une enveloppe de 32 milliards de francs CFA a été mobilisée pour un plan d’urgence d’intervention dans tout le nord du Mali. Le président ATT a souligné qu’il s’agit d’un programme « devant apporter des solutions urgentes au défi du rétablissement de la paix et de la sécurité, permettant aux jeunes de trouver du travail, de trouver une alternative et de se délivrer des activités illicites et dangereuses ». Mais pour l’ex-rebelle Ibrahim Bahanga du Mouvement touareg nord du Mali, la manifestation n’est autre que « du folklore et un bricolage politique ». A Dakar, des participants marocains au Forum social pour la libération de Ceuta et Melilla Obama, le 28 mai 2010 : « Notre sécurité à long terme ne provient pas de notre capacité à semer la peur dans le cœur des peuples voisins (d’Israël, NDLR), mais dérive surtout de notre habileté à éveiller leurs espoirs. » NDLR), mais dérive surtout de notre habileté à éveiller leurs espoirs », avait, notamment, déclaré Obama. En clair, Obama, en réclamant « de voir La doctrine Obama De prime abord, il faudra signaler que, le monde tel qu’il est », la « seule guerre de mémoire d’observateur de la scène juste » étant celle contre Al Qaïda, prône mondiale, jamais un président de la plus de vaincre les sentiments de phobie, engrande puissance du globe et son admi- core gravés dans la mémoire collective nistration ne sont montés en ligne autant des peuples et qui font de l’Amérique un de fois en l’espace de deux semaines, pays qui ne connaît que le langage de la pour préciser, à chaque fois, l’évolution force et des armes. Un nouveau jargon politique a suivi pour soutenir la nouvelle Durant la révolte des doctrine d’Obama. L’entourage jeunes en Egypte, des du président commencera à parler d’« Al Quds » au lieu de Jérusalem, responsables américains de terreur au lieu de terrorisme, dans un effort de se débarrasser de premier plan ont des termes religieux et idéologiaverti que le traitement ques qui avaient connu, durant la présidence de G.W. Bush, un réservé à Moubarak sera usage abusif. Des efforts gigantesques ont été celui des potentats qui fournis, malgré les résistances, ne sauront pas s’adapter tant au sein des démocrates que des républicains, pour redorer à la nouvelle politique l’image de l’Amérique et l’admiaméricaine. nistration américaine. président Obama du Caire et d’Accra (cf Les Afriques N° 148). de la crise égyptienne et réclamer davantage de concessions au Raïs, finalement déchu vendredi. La montée au créneau de la haute sphère de l’establishment américain, répétitive et chaque jour plus insistante, traduit l’intérêt particulier et la place que joue l’Egypte dans l’arène régionale, ainsi que de la détermination de mettre en pratique la doctrine Obama en la matière. « Eveiller leurs espoirs » Mais comment comprendre que le locataire de la Maison Blanche ait préféré le risque de l’installation du chaos, pour une période dont personne ne peut prédire la durée, à l’indispensable stabilité de ce pays dirigé par un régime tyrannique, en tant que régulateur de tensions et, pendant plus de 30 ans, dernier rempart face à la menace d’un conflit généralisé du monde arabe, voire musulman, avec Israël ? Le laboratoire égyptien à l’épreuve Apparemment, Obama est séduit par le modèle politique de la Turquie, où les islamistes gouvernent, dans un Etat qui respecte la laïcité, sous haute surveillance de l’armée, malgré les atteintes aux droits de l’homme. Le laboratoire égyptien est sensé prouver que le monde arabo-musulman est mûr pour la démocratie, loin de toute crainte de dérapages islamistes. Les Frères musulmans, qui ont mis au placard leur chariâa, épousent, théoriquement et du moins quand ils sont dans l’opposition, certaines valeurs de la gauche laïque (droits de l’homme, démocratie et lutte contre la corruption, etc.). Avec de telles valeurs, Washington encourage leur entrée au gouvernement égyptien, après des élections transparentes, conformément aux spécificités locales et la loi des urnes. médiatiques des faucons du lobby israélien américain. . En préférant des choix difficiles et complexes, en rupture totale avec la logique guerrière, Obama a suscité, au prix de déchirures de la diaspora israélienne, une grande admiration auprès du lobby pacifiste, qui s’est trouvé conforté par l’abandon du plus sûr allié politique de l’Amérique et d’Israël et la volonté présidentielle de ne plus ménager l’exception israélienne. Bien des voix, Outre mer et dans l’Etat hébreu, se sont élevées pour crier leur colère face au manque de loyauté envers celui qui a protégé Israël des aléas de l’insécurité. En face, la voix des colombes a fortement raisonné pour réclamer vigueur et fermeté contre les fossoyeurs de la « paix des braves » arrachée de haute lutte par Bill Clinton, que feu Rabbin a payée de sa vie et dont Mahmoud Abbas continue de payer le tribut politique. La donne iranienne Durant la révolte des jeunes en Egypte, des responsables américains de premier plan ont averti que le traitement réservé à Moubarak sera celui des potentats qui ne sauront pas s’adapter à la nouvelle politique américaine. Fermement appelés à reformer la gouvernance politique, les régimes arabes, où le déficit démocratique est flagrant, sont en proie à une inquiétude croissante. La stratégie américaine risque, aux yeux de nombreux observateurs, de buter sur une sainte alliance des régimes autoritaires avec l’Iran, dont les visées géopolitiques, mais également religieuses (chiisme), trouveraient un nouveau terreau, après le retour en force de l’idéologie khoméniste dans la région, avec des risques potentiels sur l’existence d’Israël. Autant de contraintes et d’interférences que seul le temps permettra de mieux cerner et d’en apprécier la portée. Attendons, donc, l’évolution de l’expérience égyptienne pour voir si la recette américaine continuera de porter ses fruits. Khalid Berrada Abdel Kader Faim, membre du syndicat de l’Union nationale pour le travail au Maroc, s’est exprimé au nom de la forte délégation marocaine ayant participé à la marche d’ouverture du Forum social mondial, dimanche 6 février à Dakar, pour réclamer l’intégration des territoires de Ceuta et de Melilla dans le Maroc. Selon ses propres termes : « Tous sont d’avis que ces territoires appartiennent au Maroc. » Avant d’ajouter : « Nous sommes pour l’intégrité territoriale marocaine aussi bien au nord qu’au sud. » Maroc : le Haut Commissariat au Plan place 2011 sous de bons auspices Pour Ahmed Alami Lahlimi, Haut Commissaire au Plan, l’année 2011 se présente sous de bons auspices. Il a indiqué, mercredi 2 février à Casablanca, que le taux de croissance prévu tournerait autour de 4,6%, en se basant sur un certain nombre d’hypothèses et de données de la loi de Finances 2011. A ce titre, il a rappelé les prévisions d’une hausse de l’investissement des administrations publiques de 21,4%, le niveau de la subvention des prix à la consommation prévues à 17 milliards DH, une hausse de la masse salariale des administrations de près de 7% et des mesures fiscales mises en œuvre en faveur des petites entreprises (TPE), devant contribuer à consolider la demande intérieure. A cela, il faut ajouter une conjoncture économique internationale, marquée par une reprise amorcée en 2010 (+5,5%) et qui doit se consolider en 2011 (+4,4%), qui devra se traduire par une demande externe en hausse de 6%, un cours moyen du baril du pétrole de 90 $ environ et une hausse des prix des matières premières non énergétiques de 11% environ. Au plan local, une production céréalière aux alentours de 70 millions de quintaux durant la campagne agricole 2010-2011, du fait du volume pluviométrique enregistré jusqu’à la fin janvier, augure d’un taux de croissance suivant une hypothèse basse à 4,6%. Maroc : la province d’Aousserd, bientôt dotée d’une plate-forme économique Grâce à l’appui du Fonds du développement rural, la commune rurale de Bir-Gandouz, située dans la province d’Aousserd, sera dotée incessamment d’une zone dédiée aux activités économiques et aux services. Elle permettra de favoriser une dynamique de développement local, tout en tirant profit de la position stratégique de la commune, à la porte de l’Afrique subsaharienne, indiquent les initiateurs. Fruit d’un partenariat entre le Ministère de l’habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement de l’espace, la province d’Aousserd, la commune rurale de BirGandouz et la Chambre d’artisanat, le projet va nécessiter une enveloppe budgétaire de près de 7 millions DH. Economie - Politique Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 - La diplomatie française peutelle soigner son « syndrome rwandais » ? Depuis la fin de la guerre froide, la France se trouve constamment prise entre deux feux. C’est le syndrome rwandais. A vec les crises tunisienne et égyptienne, la diplomatie française s’est subitement convertie aux principes de « non-ingérence ». Que venait alors faire Nicolas Sarkozy au dernier sommet de l’Union africaine ? La non-ingérence qui s’applique à Tunis était peu apparente à Addis-Abeba. La délégation française n’y cachait pas son intention de pousser les Etats africains à adopter une ligne dure contre l’Ivoirien Laurent Gbagbo, qu’un conflit oppose au président Ouattara. L’ambiguïté n’est pas nouvelle Cette ambiguïté caractérise bien la diplomatie française vis-à-vis de ses anciennes colonies, particulièrement africaines, En Tunisie comme ailleurs, la France ne peut rétablir la crédibilité de son action par un simple changement de vocabulaire si elle ne trouve pas au préalable un remède au syndrome rwandais. Tout syndrome porte en soi un traumatisme originel. L’idée que ce sont l’esclavage et les ressources africaines qui ont permis à la France d’accéder à son statut de pays riche est fortement ancrée au sein des populations. Inversement, le système colonial, puis le maintien de relations étroites avec certains autocrates africains, sont considérés comme la principale cause des malheurs de l’Afrique. Ces tabous continuent d’alimenter un sentiment de culpabilité côté français et une suspicion permanente côté africain. Pour financer les retraites, il faudrait « soit doubler l’impôt sur le revenu d’ici à 2020, soit doubler la TVA d’ici à 2040, soit intégrer 500 000 étrangers chaque année ». et brouille la crédibilité de son action dans la région. Depuis la fin de la guerre froide, la France se trouve constamment prise entre deux feux, entre d’une part un soupçon d’ingérence néocoloniale, lorsqu’elle intervient, et, de l’autre, un soupçon de désintérêt pour le continent africain si elle reste inactive. C’est ce qu’on peut qualifier de « syndrome rwandais », quand en 1994 la France avait été d’abord accusée de ne pas intervenir pour empêcher les massacres puis, après le déploiement d’une force d’interposition, de protéger les génocidaires hutus. Vérité-réconciliation Quelle thérapie pour faire table rase de ce passé qui ne passe pas ? A l’aube d’une commémoration des 60 ans de l’indépendance algérienne qui ne manquera pas de raviver les débats des lois mémorielles de 2005, l’action extérieure de la France risque d’être une fois de plus entravée. Sur le continent qui a vu naître les commissions vérité-réconciliation, la création de comités franco-africains d’historiens pour étudier l’histoire commune permettrait d’aplanir les guérillas mémorielles auxquels se livrent historiens français et historiens du continent. Les flux migratoires S’il est un dossier qui entretient le plus l’impression d’abandon de l’Afrique par la France, c’est bien celui de l’immigration. Les jeunes manifestants tunisiens n’ont pas manqué de rappeler que, malgré leurs diplômes et le processus d’Union pour la Méditerranée, leurs demandes de visas étaient régulièrement déboutées. La gestion conservatrice des flux migratoires handicape la politique extérieure française, tout comme l’économie française. En 2007 déjà, Jacques Attali estimait que pour financer les retraites, il faudrait « soit doubler l’impôt sur le revenu d’ici à 2020, soit doubler la TVA d’ici à 2040, soit intégrer 500 000 étrangers chaque année ». Historiquement, culturellement et linguistiquement liés à la France, les pays africains en sont les fournisseurs les plus naturels de travailleurs. Or, contrairement à ce que certains politiciens rappellent souvent, l’immigration africaine ne compte que pour 45% de l’immigration légale en France. Quant aux flux de migrants clandestins, un rapport de l’OCDE de 2004 estimait que la majorité des migrants irréguliers en Europe migrent légalement et ne deviennent « clandestins » qu’après l’expiration de leur visa ou permis de séjour. Pour le cas de la France, la plupart des immigrés clandestins sont dus au pourcentage élevé de refus des demandes d’asile (85%). Là encore, les révoltés de Tunis se souviendront pendant longtemps des tracasseries du processus de demande d’asile, au moment où ils luttaient contre le régime Ben Ali. L’homme africain… La spectaculaire révolution tunisienne prouve que l’Afrique change vite, peutêtre plus vite que n’évolue le rapport de la France à celle-ci. La diplomatie française ne pourra retrouver sa liberté d’action sans s’attaquer aux causes du syndrome rwandais. En ce mois de février 2011, le Forum social mondial rassemble les forces vives du syndicalisme et des ONG africaines à Dakar, sur le campus de l’Université Cheikh Anta Diop. La même université où le président Sarkozy avait prononcé son discours de Dakar, selon lequel « l’homme africain n’était pas assez entré dans l’Histoire ». Une nouvelle manifestation du syndrome ? Nicolas Brien, Fulbright Scholar à la School of International and Public Affairs de Columbia University Voyagez en classe affaires avec 21 Le gouvernement nigérian débloque 98 millions $ pour les élections Hafiz Ringim, inspecteur général de police, a souligné, lundi 7 février, qu’en vue des élections générales du mois d’avril 2011, le gouvernement fédéral du Nigeria a débloqué 15 millions de nairas, soit 98 millions $, pour les besoins (formation, équipements, logistique) de la police. Rejetant catégoriquement l’éventualité de fraudes évoquées par certains partis d’opposition, il a tenu à rassurer tous les Nigérians quant à la tenue d’élections générales pacifiques. Goodluck Jonathan dissout son directoire de campagne Pour laisser place à une structure plus grande, qui sera installée par son parti, Goodluck Jonathan, président du Nigeria et candidat du People’s Democratic Party (PDP) à la présidentielle d’avril 2011, a dissout, dans la soirée du samedi 5 février à Abuja, son directoire de campagne. Pour mémoire, au mois d’avril prochain les Nigérians vont élire à la fois leur président, les députés locaux et fédéraux et les gouverneurs des 37 Etats qui constituent la fédération. L’opposition ougandaise tient le moment opportun pour manifester Les manifestations nées de la situation politique en Tunisie et en Egypte ne cessent de faire tache d’huile. Dr Kizza Besigye, principal leader de l’opposition ougandaise, croit que les conditions pour des manifestations contre le régime de Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 25 ans, sont réunies. Il a fait cette déclaration à l’issue d’une rencontre, vendredi 4 février, avec John Carson, vice-secrétaire d’Etat américain chargé des Affaires africaines. Ce candidat, qui est sorti perdant des élections dans des circonstances controversées en 2001 et en 2006, menace de faire appel au soutien populaire si celles du 18 février sont truquées. Pour rappel, ce colonel de l’armée à la retraite a vu la Cour suprême de son pays le reconnaître deux fois comme ayant été victime de fraudes en 2001 et 2006. Rallonge budgétaire de la BAD à la Centrafrique Pour aider la République centrafricaine (RCA) à améliorer la gestion de son budget et le climat des affaires, la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, le 1er février 2011, un don de plus de 5 millions d’euros en faveur de ce pays pauvre, qui dispose pourtant d’un potentiel agro-écologique et minier colossal. Pour le climat des affaires, une telle rallonge faciliterait la création d’entreprises, la délivrance de permis de construire, le transfert de propriété, l’accès au crédit, le commerce transfrontalier, la prévention ainsi que le réglement des différends commerciaux. La transition démocratique passe par la dissolution du RCD Chaque semaine 1000 exemplaires du journal Les Afriques voyagent en classe affaires sur Royal Air Maroc et Brussels Airlines. Après le regain de violences du week-end des 5 et 6 février, au cours duquel cinq personnes avaient été tuées et des dizaines d’autres blessées, le ministre de l’Intérieur a annoncé la suspension des activités du RCD (Parti du rassemblement constitutionnel démocratique) de l’ex-président Ben Ali. Dans la zone du Kebili, dans le sud de la Tunisie, mais aussi du Kef, dans le nord, ou encore à Gafsa, des manifestants se sont attaqués aux forces de l’ordre et à des symboles régaliens. Les affrontements qui ont éclaté dans ces localités entre manifestants et forces de l’ordre, qui seraient aggravés par l’implication de jeunes soupçonnés d’être manipulés par des membres de l’ancien parti présidentiel, ont dicté la décision de geler les activités de ce parti. Ainsi, les autorités tunisiennes ont annoncé hier la suspension de toutes les activités et de toutes les réunions du RCD, et la fermeture de tous ses bureaux. Cela dans l’attente d’une décision judiciaire sur une possible dissolution du parti. 22 Economie - Politique - Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 Tunisie : le gouvernement de transition peine à asseoir son autorité Confronté à de fortes tensions sociales et politiques, le gouvernement transitoire tunisien a du mal à prendre la situation en main, à l’heure où l’armée se pose en dernier rempart contre le chaos. M ême expurgé des principaux caciques de l’ancien régime et truffé de quadras technocrates, le gouvernement de transition tunisien n’arrive toujours pas à asseoir pleinement sa légitimité et son autorité. Regroupés au sein d’une coalition baptisée Front du 14 janvier, date du départ de Tunisie du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, dix formations de l’opposition continuent de revendiquer la constitution d’un « gouvernement de salut national » dépour- Les nominations des 24 nouveaux gouverneurs de provinces (préfets), pour la plupart membres du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti de Ben Ali vomi par la population, ont été aussi très mal digérées. vu des figures de l’ex-parti au pouvoir, alors que des actes de violence perpétrés par des « groupes de saboteurs » contre des établissements publics se poursuivaient un peu partout en province. Les nominations des 24 nouveaux gouverneurs de provinces (préfets), pour la plupart membres du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti de Ben Ali vomi par la population, ont été aussi très mal digérées. Dans plusieurs régions, des manifestants ont rapidement réclamé le dé- part de ces « tentacules de la dictature ». Le gouverneur de Gafsa (centre-ouest) et du Kef (nord-ouest) ont ainsi dû quitter leurs bureaux sous protection militaire. Dans le même temps, les revendications sociales étouffées pendant près d’un quart de siècle ont explosé, engendrant grèves perlées, débrayages sauvages et manifestations de chômeurs. Du nord au sud du pays, le peuple semble impatient de toucher des dividendes de sa révolution, qui a fait tomber le régime prédateur de Ben Ali. Illustration de cette situation sociale très tendue : des centaines de personnes prennent quotidiennement d’assaut les sièges des gouvernorats pour réclamer du travail, des aides sociales et de la démocratie sonnante et trébuchante. Pressions syndicales Reconnaissant qu’elle est « débordée face à l’agitation sociale », l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la principale centrale syndicale du pays, a appelé, le 10 février, le gouvernement à engager rapidement des négociations sociales à l’échelle nationale afin de résorber les tensions. A l’origine des grèves générales qui ont conduit à la fuite de Ben Ali, le syndicat aurait de plus en plus de mal à contrôler ses troupes. « Il y a des réponses immédiates que le gouvernement peut apporter, à savoir la titularisation des centaines de milliers de contractuels, la réforme radicale de la législation du travail et la création d’une caisse d’assurance-chômage », a affirmé Abid Briki, secrétaire général adjoint de l’UGTT, avouant que son organisation n’encadre pas tous les mouvements de contestation sociale. Jusque-là inaudibles à cause de leur proximité avec l’ancien régime, les patrons commencent également à rouspéter. « Nous traversons une période difficile, une grande incertitude plane à court terme sur les entreprises. Le gouvernement transitoire doit placer les enjeux économiques du pays au-dessus de tout autre intérêt », martèle Khaled Zribi, vice-président du Centre des jeunes dirigeants (CJD), relevant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), le principal syndicat patronal tunisien. Le 8 février, le ministre tunisien du Développement régional, Ahmed Néjib Chebbi, avait évalué à 5 milliards de dinars (2,58 milliards d’euros) les pertes pour l’économie enregistrées lors de la révolution du jasmin, soit 4% du PIB. L’armée en embuscade Cherchant à se bâtir une légitimité, le gouvernement transitoire multiplie les gestes reflétant sa détermination à réformer. Il a déjà frappé un grand coup, le 6 février, en annonçant la suspension du RCD, réclamée par l’opposition et même par plusieurs ministres, qui avaient évoqué publiquement un « complot contre la révolution » orchestré par des partisans de l’ex-parti au pouvoir, qu’ils accusent d’être derrière les violences secouant le pays. Le 7 février, les députés ont voté une loi permettant au président par intérim, Foued Mebazaâ, de gouverner par décretslois. Objectif, contourner le parlement issu de l’ère Ben Ali. « Le temps est précieux. Ces décrets-lois, la Tunisie en a vraiment besoin pour mener des réformes politiques urgentes et écarter les dangers. Il y a des personnes qui veulent faire revenir la Tunisie en arrière, mais nous devons honorer nos martyrs qui se sont battus pour la liberté », a plaidé le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, à l’Assemblée nationale. Chahuté par l’opposition et les syndicats, le gouvernement de transition tunisien sait pertinemment qu’il n’a désormais d’autre choix que d’avancer à marche forcée sur le chemin de la démocratie, surtout que la récente convocation des réservistes de l’armée est venue rappeler la fragilité de la situation. Adulée par la population pour avoir refusé de tirer sur les manifestants au plus fort de la révolte populaire, la grande muette s’est ainsi posée, selon les observateurs, en ultime rempart contre le chaos. « Au cas où le processus de stabilisation politique actuel n’aboutira pas, le général Ammar, qui est déjà une icône de la révolution, pourrait être tenté de se transformer en homme providentiel. Le coup d’Etat médical par lequel Ben Ali écarta le président Habib Bourguiba en 1987 ne fut-il pas déjà applaudi et qualifié de révolution ? », s’inquiète un diplomate européen en poste à Tunis. Walid Kéfi, Tunis « L’Afrique est plus forte qu’elle ne le croit », selon Jean-Pierre Raffarin « L’Afrique a sa réponse à donner » dans les mutations qui s’opèrent dans le XXIème siècle, marqué par les rapports de forces et les équilibres continentaux. C’est la perception de l’ancien Premier ministre français JeanPierre Raffarin, qui se persuade que, dans ce dédale de forces, « l’Afrique est plus forte qu’elle ne le croit ». « L ’Afrique est plus forte qu’elle ne le croit. » Forte conviction de JeanPierre Raffarin au regard des potentialités de ce continent à la croisée des convoitises économiques et politiques mondiales. L’ancien Premier ministre français, de mai 2002 à mai 2005, a exprimé sa conviction lors d’une conférence publique qu’il a donnée sur le thème « 50 ans après, la puissance publique et l’ordre mondial », le 7 février au Palais des Congrès de Lomé devant près de 2000 personnes, dont des diplomates, des ministres et des cadres de l’administration. La conférence était inscrite dans le programme « Avançons tous ensemble – ATENS » du gouvernement togolais, qui a déjà vu défiler dans la capitale togolaise deux autres poids lourds de la politique française : Hubert Vedrine et Michel Rocard. Selon cet homme politique et universitaire français, la force de l’Afrique réside dans trois paramètres sur lesquels le continent doit jouer avec ses propres stratégies : la jeunesse de la population de l’Afrique, contrairement à celle, vieillissante, des autres continents ; la diversité et l’immensité de ses matières premières ; et aussi l’immensité de sa couverture forestière, qui reste une richesse à capitaliser dans la stabilisation du climat. Sur ce troisième point, les statistiques révèlent que l’Afrique dispose de plus de 17% des forêts mondiales et d’environ 20% des forêts tropicales vierges, donnant à ce continent la capacité d’absorption de 1,2 mil- liard de tonnes de CO2 tous les ans, à valoriser en crédits carbones. Le bassin du Congo représente, en superficie, la deuxième forêt tropicale de la planète. Période décisive de l’histoire En fait, l’Afrique dispose de ces avantages dans une période décisive de l’histoire où le monde change profondément, avec les continents qui s’organisent et les équilibres qui sont des « équilibres des continents », a expliqué M. Raffarin, fondateur de l’UMP en 2002. Cette figure qui, à sa manière, a marqué la politique française ces dernières décennies, donne l’exemple de la Chine, qui s’est organisée et progresse avec ses stratégies. « On voit la Chine progresser, se développer, mais, face à elle, on ne voit pas un rapport de forces égal », a-t-il relevé, ajoutant que le continent européen n’a pas les mêmes réponses vis-à-vis des grandes questions que lui pose la Chine, qui joue habilement avec ses stratégies, pendant que les pays européens ont, dans leurs relations avec la Chine, des difficultés à partager les mêmes idées. La Chine demande à l’Europe de reconnaître son économie comme une économie de marché. Paradoxalement, les pays européens sont divisés sur cette reconnaissance, qu’ils accordent pourtant à l’économie russe. Aujourd’hui, face à la montée de la Chine, « on ne voit pas le continent européen s’organiser pour un équilibre bilatéral continental », a expliqué ce politique français auteur du livre Ce que la Chine nous appris, paru également en chinois. Une stratégie de continent « Il faut une stratégie de continent », a insisté M. Raffarin, relevant les stratégies des pays européens qui, dans cette logique, se sont orientés vers des alliances bilatérales avec le Brésil, « moteur » de l’Amérique du Sud, tandis que les Etats-Unis ont préféré le type bilatéral avec la Chine, « colonne vertébrale » de l’Asie et grand financier des Etats-Unis. M. Raffarin ne croit pas à « une organisation du monde entre la Chine et les Etats-Unis ». Les Chinois veulent un monde multipolaire et la Chine, tenant compte de ses besoins et jouant sur sa puissance à travers ses propres stratégies, « fait à la fois du bilatéral et du multilatéral, du continental et du national ». Obligations stratégiques Prenant tout en compte, l’ancien Premier ministre français fait noter l’évidence que la « planète a besoin d’un continent africain organisé et structuré », capable d’exprimer un rapport de forces et de développer des projets technologiques avec les autres. L’Afrique, à l’en croire, doit jouer sur deux axes : avoir sa propre stratégie, et avoir l’autonomie de sa stratégie. « Aujourd’hui, soit vous êtes soumis aux obligations ou intentions de vos partenaires, soit vous êtes soumis à vos obligations stratégiques. » Si vous n’avez pas de stratégies initiales, vous subissez les stratégies des autres et les partenariats sont « plus imposés que désirés », a fait noter M. Raffarin, convaincu qu’au terme de 50 ans d’indépendance les circonstances font que le temps de l’Afrique est posé et que « le XXIème siècle place l’Afrique dans une situation favorable ». Olivier Tovor, Lomé Jean-Pierre Raffarin : « Aujourd’hui, soit vous êtes soumis aux obligations ou intentions de vos partenaires, soit vous êtes soumis à vos obligations stratégiques. » International Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 - L’Afrique, vue par les patrons français 23 Verbatim Impérialisme « Ce qui se passe dans le monde arabe, ce sont des peuples qui se soulèvent contre l’impérialisme, mais les milliards de dollars que dépensent les USA ne peuvent les arrêter. » Le Bolivien Evo Morales, grande attraction du dernier forum social tenu à Dakar. Dette « Les sommes détournées par les élites et régimes africains, et placées sous forme de liquidités dans les banques occidentales, équivalent à trois fois le montant de la dette publique extérieure contractée par tous les gouvernements du continent, soit 134 milliards de dollars américains. » Eric Toussaint, altermondialiste et président du Comité pour l’annulation de la dette du Tiers-Monde (CADTM). En dépit d’une certaine proximité politique, les patrons français restent plutôt distants avec les pays d’Afrique centrale, leur préférant la zone UEMOA plus avancée en ce qui concerne le droit et la démocratie. D’abord l’Afrique de l’Ouest, puis le Maghreb et l’Afrique australe, ensuite l’Afrique de l’Est et centrale. C’est l’ordre de préférence des entrepreneurs français. D les clés d’entrée sur le continent pour des raisons de proximité géographique, mais aussi culturelles et linguistiques). En termes de craintes, les hommes d’affaires français redoutent généralement les lenteurs administratives et/ou des législations lourdes. A cela s’ajoute l’instabilité politique, qui engendre des doutes sur la stabilité économique de certains pays et demeure un frein majeur et rédhibitoire. Au classement des top cinq d’Afrique, ils positionnent, dans l’orConcernant l’Afrique dre de leur priorité (classement grâce à une méthode de ranking de l’Ouest et l’Afrique attribuant 4 points au classecentrale, ils avouent ment premier, 3 points au classesecond) d’abord l’Afrique travailler avec la majorité ment de l’Ouest (36 points) suivie ex æquo du Maghreb (32 pts) et de des pays francophones, l’Afrique australe (32 pts), puis où ils perçoivent de l’Afrique de l’Est (16 pts) et de l’Afrique centrale (11 pts). une circulation sans ans un contexte marqué par un continent jeune, qui connaît une croissance de +5%, malgré certaines inégalités entre les pays, où émergent une vague de nouveaux entrepreneurs formés dans les plus grandes écoles européennes et américaines, souvent à la tête d’entreprises décomplexées et moins dépendantes de la France, Africa France Business Meetings (salon problèmes d’un pays l’autre, chacun se sentant avant tout Africain, excepté pour les matchs de foot. d’affaires annuel B to B) prépare la 3ème édition de son rendez-vous annuel. Afin de donner plus de pertinence à cet événement, la CCI de Bordeaux a commandité une étude pour apprécier la perception des entrepreneurs français. S’il est vrai que le constat d’une concurrence internationale sur les marchés historiques de la France est bien réel, la majorité des entrepreneurs français sondés dissocient les pays d’Afrique en fonction des difficultés rencontrées. Aussi, ils trouvent plus de facilité à travailler avec l’Afrique francophone et le Maghreb (souvent Un Maghreb qui se détache A noter que les interviewés considèrent l’Afrique du Nord, plus communément appelé Maghreb, avec une dominante Maroc et Tunisie plus marquée. S’ils connaissent l’Algérie, il n’en demeure pas moins qu’ils y rencontrent des difficultés, sachant que les autres pays d’Afrique du Nord, comme la Libye ou l’Egypte, sont plus rarement cités. Aussi, cette partie septentrionale du continent constitue pour eux une région à part entière, qu’ils ont parfois du mal à rattacher à l’Afrique. Enfin, il ressort de cette étude sur cette région du continent, que les chefs d’entreprises françaises apprécient au Maroc un climat d’affaires assez propice, un bon niveau de formation des cadres, des méthodes de travail européanisées, une corruption apparemment plus modérée, même si beaucoup trouvent l’administration trop pesante. Relativement à l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, ils avouent travailler avec la majorité des pays francophones, où ils perçoivent une circulation sans problèmes d’un pays l’autre, chacun se sentant avant tout Africain, excepté pour les matchs de foot. En Afrique du Sud, des méthodes de travail proches et plus conformes aux leurs et des infrastructures développées sont fort appréciées. Néanmoins, le fait que ce pays soit très éloigné et anglophone gêne quelque peu. Cependant, ce pays reste plus accessible, malgré tout, que l’Afrique de l’Est. Cette dernière partie, jumelée à l’Afrique australe, hors Afrique de Sud) et l’Afrique lusophone représentent les zones les moins connues et dont la vision est plus confuse. Last but not least, certains n’incluent pas les Comores, Madagascar et la Réunion, alors que d’autres reprocheront leur absence dans le logo d’AFBM… où penseront que Madagascar et les Comores sont mises à part volontairement, car jugés trop pauvres. Des entraves et des vœux En définitive, grâce à AFBM, qui comprend des conférences plénières et d’autres thématiques, mais aussi des rencontres en speed meeting (800 rendez-vous sur l’édition 2010), et des soirées détente, les entreprises françaises souhaitent des partenaires de confiance sur place, une stabilité politique et économique, aller démarcher sur place et être suffisamment structuré, avec une bonne connaissance de l’export. A l’inverse, la barrière linguistique et les différences de culture, la mainmise sur les anciennes colonies anglaises et portugaises par leurs anciens colonisateurs ou par la Chine, la pauvreté, les difficultés administratives (en particulier dans les pays du Maghreb), les prises de risques financières, en particulier dans les pays hors CFA (communauté financière d’Afrique), avec des difficultés pour se faire payer, la corruption, l’absence de l’Etat français (qui pénalise les PME), une instabilité politique, les freinent. Daouda Mbaye, Casablanca Ppta « Il est dit de la Côte d’Ivoire qu’elle est un Pays pauvre très endetté, en abrégé Ppte, mais je dis que le monde entier doit retenir qu’elle est un Ppta, entendez Petit pays très ambitieux. Telle est la foi du président Laurent Gbagbo, du Premier ministre Aké N’Gbo. Tout le gouvernement de Côte d’Ivoire partage cette foi qu`elle professe dans ce budget 2011 ». Justin Katinan Koné, ministre (camp Gbagbo) délégué auprès du ministre de l`Économie et des Finances, chargé du Budget. Anniversaire « La coïncidence de la chute de Moubarak avec l’anniversaire de la révolution islamique d’Iran montre que le 11 février est le jour de la victoire des peuples de la région, et le jour de l’échec des Etats-Unis et du sionisme. » Said Jalili, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne, qui soutient les manifestations en Egypte et, mais qui interdit celles de son pays. Révolution « Je croyais, moi, que les Tunisiens, ou les doubles nationaux (...), repartiraient en Tunisie au bénéfice de cette grande révolution démocratique et je viens d’apprendre que l’Italie venait de déclarer l’urgence sanitaire (...) puisqu’il y a un afflux considérable de Tunisiens qui arrivent depuis quelques jours en Italie. » Marine Le Pen. Ingérence « Comme auparavant, nous sommes convaincus que le peuple égyptien est capable seul de fixer son avenir et celui du pays, sans ingérence extérieure. » Le porte-parole du Kremlin, Alexander Loukachevitch. Nuire « Je n’accepterai plus qu’un ministre s’en prenne au Premier ministre. (…) On sait comment ça se passe. Certains ministres n’hésitent pas à activer des journalistes pour nuire à leurs collègues. » Abdoulaye Wade, président du Sénégal. Ennemis « Nous ne sommes pas des ennemis. Nous sommes des compatriotes ayant des approches différentes pour notre pays, mais tous guidés par l’essentiel : l’intérêt général. La passion de la campagne électorale ne peut nullement remettre en cause ce fondamental. » François Bozizé, président réélu de Centrafrique, s’adressant à ses adversaires. 24 - Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 L’africain de la semaine Jacques Bonjawo : « Mon ambition est de contribuer à l’émergence d’un continent » L’agenda Jacques Bonjawo, ingénieur informaticien et diplômé MBA de l’Université George Washington, spécialiste des TIC et des pays en développement, dirige actuellement Genesis Futuristic Technologies. Il fut senior manager au siège de Microsoft de 1997 à 2006. Il a également contribué, avec le soutien de Bill Gates et de la Banque mondiale, au lancement de l’Université virtuelle Africaine dont il fut le premier président. 1 et 2 mars 2011 à Johannesburg, South Africa. [email protected] I l est l’auteur de Révolution numérique dans les pays en développement, l’exemple africain, paru cette année chez DUNOD. Nous recommandons vivement la lecture de ce livre qui met en exergue, à partir d’exemples concrets, les success-stories des TIC en Afrique : commerce électronique, télémédecine et cybersanté, TIC et enseignement, un couple gagnant, ainsi que cyberagriculture. En parcourant ces chapitres, on est surpris par le foisonnement d’initiatives. Parce qu’elles font le lien entre l’émergence économique, l’équité sociale et la préservation de l’environnement, les technologies de l’information et de la communication sont réellement au cœur du développement durable de l’Afrique. Après avoir présenté les enjeux et défis des TIC en Afrique, l’auteur nous invite à une analyse du modèle indien, notamment dans le domaine agricole, qui s’appuie sur ces technologies. Le dernier chapitre intitulé « la gouvernance : TIC et effet, un vice-président de la Banque mondiale, originaire d’Afrique, était contre le projet de l’UVA. Sans le soutien sans faille du président de la banque de cette époque, l’UVA n’aurait effectivement pas vu le jour. LA : Dans votre livre, on note une comparaison entre l’Afrique et l’Inde. Est-ce que ce pays peut être un modèle pour notre continent ? JB : Il faut parfois comprendre un pays qui, dans certaines mesures, est plus pauvre que l’Afrique pour envisager être son modèle. Il y a plusieurs similitudes entre l’Inde et l’Afrique. Que ce soit d’un point de vue religieux, démographique, etc. La démo- processus de démocratisation » est plus que jamais d’actualité si l’on tient compte du rôle joué par les TIC dans les soulèvements populaires en Tunisie et en Egypte. C’est entre deux vols entre l’Afrique et l’Asie que nous l’avons rencontré à Paris. Les Afriques : Quel est votre objectif ? Jacques Bonjawo : Je suis un chef d’entreprise qui travaille davantage avec l’Afrique et qui s’efforce de mettre sur pied des projets dans le domaine des nouvelles technologies, notamment le e-learning (formation à distance) et la télémédecine, qui est mon dernier projet. LA : Quand on lit votre livre, on ressent une véritable passion pour les nouvelles technologies. D’où vient-elle ? JB : La passion vient de la chance que j’ai eu de travailler chez Microsoft avec des collègues créatifs. J’en suis d’ailleurs très reconnaissant à Bill Gates et à Microsoft. Il fallait ensuite mettre cette expérience au service de l’Afrique. Je suis passionné par les initiatives innovantes et les idées nouvelles. Je m’intéresse particulièrement aux start-up car elles offrent l’opportunité de relever les défis. Mon ambition est donc de travailler avec l’Afrique pour contribuer à l’émergence du continent. LA : Pourtant les Africains eux-mêmes peuvent être des obstacles à la mise en place de projets innovants sur le continent. Dans votre livre, vous décrivez qu’un vice-président de la Banque mondiale, qui est Africain, a tout fait pour empêcher la naissance de l’Université virtuelle africaine (UVA). JB : J’ai choisi volontairement de raconter cette anecdote. En PetroForum Africa AITEC Banking & Mobile Money COMESA 2011 Meeting the Challenges of Africa’s New Banking Era. 2 et 3 mars 2011 à Nairobi, Kenya. www.aitecafrica.com/event/view/67 Africa Economic Forum graphie est un atout pour le développement si la population est formée, comme c’est le cas en Inde, à la différence de la Chine où le modèle est fragile. D’ailleurs, le modèle tunisien était à l’image de la Chine à cause du manque de démocratie. LA : Dans le domaine climatique, vous évoquez aussi le rôle central des TIC en Afrique. JB : Le changement climatique est un problème pour tous les pays. Il faut donc davantage de partenariat et de coopération entre les Etats. Il y a par exemple une collaboration entre la France et l’Inde pour un projet spatial de suivi du climat. Les autorités africaines doivent favoriser ce type de partenariat (la France collabore également avec le Gabon pour l’usage des satellites dans le cadre de la gestion durable de la forêt du bassin du Congo, NDLR). Il y a également une coopération entre les opérateurs télécom et l’Organisation mondiale de la météorologie pour un meilleur suivi du changement climatique en Afrique. The 1st Liberian Mining, Energy & Petroleum Conference & Exhibition (LIMEP 2011) 11 au 13 avril 2011, à Monrovia, Liberia. www.limep.com East Africa Com 12 et 13 avril à Nairobi. Symposium Mines Guinée (SMG 2011) 10 au 12 mai 2011 à Conakry, Palais du Peuple, Guinée. www.smguinee.com eLearning Africa 2011 « Quand le président Kennedy a dit qu’on allait mettre l’homme sur la lune en moins de dix ans, il a mis les moyens et cela a marché. C’est cette détermination qui motive la population. » LA : A côté du commerce électronique, de la télémédecine, de l’e-learning, vous citez plusieurs exemples d’application des TIC au secteur agricole. L’actualité récente, avec la crainte des émeutes de la faim, démontre l’intérêt de ce secteur d’activité pour les pays en développement. En quoi la cyberagriculture, comme vous l’appelez, est-elle une solution pour l’Afrique ? JB : Pourquoi ne pas imiter les Indiens qui ont utilisé les TIC pour améliorer les rendements agricoles ? Avec les nouvelles technologies, on a de meilleurs rendements, avec en prime la préservation de l’environnement. Les technologies permettent d’éliminer les intermédiaires qui coûtent cher. Ces derniers contribuent également à l’augmentation des coûts de production et de distribution. Les TIC jouent un rôle important en établissant un lien direct entre les parties prenantes. Jacques Bonjawo : « Je suis passionné par les initiatives innovantes et les idées nouvelles. » Programme and registration: www.sabexchange.com 25 au 27 mai 2011 à Dar Es Salaam, Tanzanie. www.elearning-africa.com 1st Zambian International Mining & Energy Conference & Exhibition (ZIMEC 2011) 15 au 17 juin 2011 à Lusaka, Zambia [email protected] West & Central Africa Com 7 au 9 mars 2011 à Cape Town, South Africa. [email protected] Salon Translog 2011 8 au 10 mars 2011 à Casablanca. African Utility Week (AUW) 2011 Conference and Exhibition. 14 au 17 mars 2011 à Cape Town, South Africa. [email protected] Offshore West Africa Conference and Exhibition 2011 15 au 17 mars 2011 à Accra, Ghana. [email protected] Commodity Finance Briefing 16 et 17 mars 2011 à Genève, Hôtel des Bergues. www.globaltraining.ch Africa Telecom Forum 17, 18 et 19 mars à Marrakech. Cards Africa 2011 21 au 25 mars à Johannesburg. 5th German-African Energy Forum 4 au 6 avril 2011 à Hamburg, Allemagne. [email protected] 15, 16 juin à Dakar Interbat 2011 21 au 23 juin 2011 à Casablanca. Africa Mining Congress 2011 19 au 22 juillet 2011 à Johannesburg, South Africa. [email protected] Nigeria Com 28 et 29 septembre à Abuja. Chad International Oil, Mining and Energy Conference and Exhibition (CIOME 2011) 11 a u13 octobre 2011 à N’Djamena, Chad. [email protected] Africa Com 9-10 novembre à Cape Town. Casa Industries 2011 Salon International de l’Industrie 22 au 24 novembre 2011 à Casablanca. Promote 2011 Du 3 au 11 décembre 2011 au Palais des Congrès de Yaoundé. www.salonpromote.org Retrouvez la suite de notre agenda des événements économiques africains sur : www.lesafriques.com Galerie Les Afriques LA : Parlez-nous de vos projets de télémédecine sur le continent. JB : Genesis Telecare est l’une des rares start-up africaines positionnées sur le créneau de la télémédecine. L’entreprise est déjà opérationnelle au Cameroun, et nous avons de bonnes perspectives de développement avec de nombreux projets d’installation dans d’autres pays. LA : Dans votre livre, vous démontrez, par de nombreux exemples africains, comment les TIC peuvent accélérer l’émergence du continent. Dans le cadre des politiques publiques, quel est votre message à destination des décideurs africains pour transformer ce rêve en réalité ? JB : Les TIC sont devenues incontournables et leurs effets bénéfiques sont plus marqués en Afrique, car la résolution des problèmes du continent coûterait très cher avec les technologies anciennes. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le développement relatif des TIC en Afrique n’est pas dû à un manque d’argent. Il résulte en effet d’un manque de vision et de volontarisme politique. La volonté ne doit pas se résumer un discours non suivi d’effets. Quand le président Kennedy a dit qu’on allait mettre l’homme sur la lune en moins de dix ans, il a mis les moyens et cela a marché. C’est cette détermination qui motive la population. J’invite donc les Etats africains à plus d’ambition dans le domaine des TIC. Derrière le masque Acrylique sur papier. 2006. 76 x 106 cm. 1500 / 2000 € Kan-Sy (Sénégal, 1963) Vit et travaille au Sénégal. Kan-Sy fait des études de droit avant de s’adonner définitivement à l’expression artistique. Diplômé de l’école des Beaux-Arts de Dakar en 1991, Kan-Sy est une figure emblématique de l’art contemporain au Sénégal. Son œuvre interpelle et questionne, toute en sensibilité. Ses thèmes sont puisés dans l’actualité de nos sociétés et la spiritualité y occupe une place primordiale. Expositions (sélection indicative) : Biennale de Dak’art, Sénégal. Musée d’art et d’Histoire, Saint Brieux, France. Dak’art USA, GuichardGallery, Chicago, USA. Cri d’Afrique, Bruxelles, Belgique. Documenta 2 DE Kassel, Allemagne.