Egypte : l`avenir d`Israël en question

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Bourses
Reprise timide à la Bourse de
Tunis
La Bourse de Tunis a enregistré un gain de 1,07% durant
les deux semaines qui ont suivi la reprise des cotations, le
31 janvier. Le gros de l’orage
qui a emporté le régime de
Ben Ali est passé, mais des
incertitudes politiques et économiques persistent.
Page 9
Banques et
assurances
Réforme du droit OHADA des
sûretés
Quelles conséquences pour
les banques et les établissements de crédit ?
Page 6
Entreprises
et marchés
Energie nucléaire, les projets
africains au cœur de toutes
les convoitises
Nombreux sont les pays
africains qui se tournent
aujourd’hui vers cette source énergétique pour satisfaire leurs besoins.
Page 13
Economie
L’Afrique, vue par les patrons
français
D’abord
l’Afrique
de
l’Ouest, puis le Maghreb et
l’Afrique australe, ensuite
l’Afrique de l’Est et centrale.
C’est l’ordre de préférence
des entrepreneurs français.
Page 23
Politique
Algérie : le cocktail anticrise
de Bouteflika
Bouteflika peut-il éviter à
l’Algérie une contagion, suite à la crise politique qui a
déjà frappé ses voisins ?
Page 19
« L’Afrique est plus forte
qu’elle ne le croit »
Selon Raffarin, « l’Afrique a
sa réponse à donner » dans
les mutations qui s’opèrent
dans le XXIème siècle.
Page 20
Rédaction : Abidjan, Casablanca, Dakar l No 149 : 17 au 23 février 2011
International
Egypte : l’avenir d’Israël
en question
La révolution égyptienne a libéré le peuple de l’emprise
de Hosni Moubarak, mais pas de la tutelle de l’armée.
Dès l’officialisation du départ de celui qui tenait le pays
en laisse depuis 1981, les militaires ont annoncé que
l’Egypte post-révolution respectera tous les accords
majeurs qu’elle a signés, dans une allusion aux accords
de Camp David de 1979. Du respect de cet accord et
de la maîtrise du mouvement des Frères musulmans
(88 députés) et des panarabistes de tous bords, dépendra l’avenir d’Israël. Cette exception démocratique du
Moyen-Orient, dirigée par une coalition de droite et
d’extrême droite, peut-elle survivre à une démocratisation totale de la région ?
Lire en page 20
Les banques
marocaines paient une
rançon à la rumeur
Même si leurs fondamentaux sont
bons, de nombreuses banques sont
en retard par rapport à la communication. La Banque Populaire a ainsi
perdu 7% sur la semaine du vendredi
4 février, suite aux informations relatives aux difficultés d’un de ses gros
clients dans le secteur immobilier. De
son côté, le CIH a mis trop de temps
avant de communiquer sur les rumeurs de plus-value de cession exceptionnelle. Dans l’ensemble, l’activité
bancaire étant pourtant meilleure en
2010 qu’en 2009.
Lire en page 7
Moubarak a fini par entendre le message
d’Obama.
Accor Maroc :
« Un changement
de gouvernance, pas
forcément de stratégie »
Nouvellement à la tête d’Accor Gestion Maroc, Christian
Rousseau confirme la séparation
des métiers et des directions entre
Accor Gestion Maroc et le fonds
Risma. Les délimitations sont
claires, les modes de surveillance
et de reporting bien définis. Ne
manque plus que de poursuivre
une stratégie de diversification des
marques qui, jusque-là, porte ses
fruits. L’année 2011 verra le renforcement d’une enseigne discrète
au Maroc et d’une autre qui y fera
ses grands débuts. Entretien.
Lire en page 18
Donald Kaberuka : « Les activités des grandes firmes, souvent
étrangères, sont plus opaques que les activités des pays africains »
Lire en page 2
Maroc 12 DH - Afrique CFA 1500 FCFA - Algérie : 80 DA - Belgique 1,9 a - Canada 3,50 $ CAD - France 1,9 a - France OM 2,20 a - Italie 1,90 a - Luxembourg 1,9 a - Suisse CHF 3,80 - Tunisie 2,3 DT
2
Actualité
- Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011
Contrats internationaux :
l’Afrique se met à niveau
Le continent perd beaucoup d’argent dans des contrats internationaux
mal négociés. Il veut arrêter l’hémorragie en systématisant le recours à
des avocats spécialisés pour accompagner les gouvernements.
L
es gouvernements africains signent
des milliers de contrats internationaux
sans avoir l’expertise nécessaire. La
conséquence la plus spectaculaire est ce mil-
liard et demi de dollars englouti dans les fonds
vautours, mais le problème est plus général. La
Banque africaine de Développement, à travers
la Facilité de soutien juridique et l’Union pa-
nafricaine des avocats, a entrepris de mettre le
continent à niveau. Le séminaire consacré au
problème, qui a regroupé à côté des Africains
de grands cabinets d’affaires internationaux, a
été ouvert, le 11 février dernier, par le président rwandais Paul Kagamé, en lieu et place du
président tunisien en fuite Ben Ali.
Son régime, après avoir accepté d’abriter la
rencontre prévue alors en novembre 2010, y
avait renoncé pour ne pas « recevoir tous ces
avocats ». Engagé dans une lutte sans merci
contre la corruption, Kagamé a la légitimité
pour s’exprimer devant une telle audience. Il
a notamment demandé que l’amélioration du
climat des affaires concerne aussi les intérêts
des populations africaines et non des seuls
investisseurs.
Dossier réalisé par Chérif Elvalide Sèye
Kaberuka : « L’Afrique est moins opaque que ses
partenaires »
Le président de la Bad soutient que l’opacité n’est pas du côté que l’on
croit. Au demeurant, l’Afrique est décidée à nettoyer chez elle, mais exige
que les autres en fassent de même.
Donald Kaberuka : « Il y a beaucoup de pays qui n’ont pas encore ratifié le traité du Mexique sur la corruption. Et ce
ne sont pas seulement des pays africains. Il y a beaucoup de pays européens qui n’ont pas encore ratifié. »
L
es Afriques : Monsieur le Président,
la Bad vient de lancer la facilité de
soutien juridique pour aider les pays
membres à mieux négocier leurs contrats internationaux. Y a-t-il une évaluation quantitative du manque à gagner pour le continent
à cause des contrats mal négociés ?
Donald Kaberuka : Je ne suis pas en mesure de
vous donner des chiffres, parce que c’est très
compliqué à évaluer. Souvent, c’est confidentiel en matière de négociation sur les ressources naturelles. Mais, tout le monde convient
que beaucoup de pays africains n’ont pas la capacité de négocier des contrats équilibrés avec
les grandes firmes du monde.
Par exemple, avec les contrats que la RD Congo
a signés avec la Chine, nous nous sommes dit
que nous devions tous aider le gouvernement à
avoir des contrats équilibrés. La RDC n’est pas
seule dans ce cas. Notre objectif est d’amener
les négociateurs africains au point de symétrie
avec les partenaires. C’est ce qui est essentiel
pour nous. Et nous estimons qu’avec les barreaux africains, les juristes africains, nous
pourrons disposer rapidement des capacités
endogènes pour faire ce travail, à condition
qu’ils soient aidés. La BAD et la Facilité s’y engagent, pour qu’ils puissent être aux côtés des
gouvernements qui le souhaitent.
En revanche, s’agissant des activités des fonds
vautours, il est possible de les chiffrer. Le président Kagamé du Rwanda (interview recueillie
à Kigali, NDLR) a donné les chiffres. C’est 1 à
1,5 milliard de dollars. Les fonds achètent les
dettes au rabais sur les marchés secondaires et
ensuite attaquent les pays. Je ne dis pas que ce
qu’ils font est illégal, mais il faut aider les pays
à faire face à ce type de problèmes. Nous allons
régler ce problème, qui est important dans le
cadre de toutes les initiatives de réduction de
la dette des pays africains. La Facilité va nous
permettre de jouir de nos ressources naturelles
de façon efficace. Beaucoup de pays négocient
des contrats non équilibrés et ne s’en rendent
compte qu’au bout de deux à trois ans. Ils les
dénoncent alors. Mais la renonciation à un
contrat crée une instabilité juridique. Ce n’est
pas bon pour la confiance, essentielle dans les
affaires.
Avec la Facilité, nous allons régler trois problèmes à la fois : accroître la capacité de négociation des pays africains, faire face aux fonds
vautours et créer un climat des affaires qui ne se
caractérise pas par des révisions fréquentes des
contrats parce qu’ils ne sont pas équilibrés.
LA : S’agit-il seulement d’incompétence ? N’y
a-t-il pas un problème de gouvernance, pour
ne pas parler de corruption ? L’opacité dans
les contrats arrange beaucoup de monde.
DK : Cette Facilité est mise à la disposition que, a dû opérer un choix politique, n’interdes Etats qui le souhaitent. Je dis bien, qui le pelle pas la BAD pour qu’elle se préoccupe
souhaitent. Alors, j’imagine que les Etats qui de bonne gouvernance et de politique d’une
vont nous approcher ont la volonté d’avoir de manière générale ?
bons contrats. Et je pense que c’est la majorité. DK : Les statuts de la Banque sont clairs. Elle
Maintenant, qu’il y ait un cas d’opacité ou de ne fait pas de politique, surtout pas de politicorruption, comme vous l’appelez, c’est une que partisane. Nous nous intéressons à la gouquestion de gouvernance interne. Au demeu- vernance de nos pays, à l’évolution de nos pays,
rant, nous avons un autre mécanisme pour parce que si nous dépensons chaque année 9
aider les Etats à combattre la corruption. Mais milliards de dollars dans ces pays, nous somje dis que là où il y a de la volonté politique mes bien évidemment intéressés à ce que cela
de négocier de bons contrats, nous serons là marche et que cela donne des résultats. Donc,
nous nous intéressons à tout ce qui touche à la
pour aider.
Cela dit, je dois dire, quand vous parlez d’opa- stabilité et à la bonne marche de nos pays, mais
cité, vous devez vous rendre compte que les depuis la naissance de la BAD, il y aura bientôt
activités des grandes firmes, souvent étran- cinquante ans, jamais elle n’a été confrontée à
gères, sont plus opaques que les activités des des choix politiques de ce type. Nous faisons
pays africains. Pensez à l’évasion fiscale,
à la structure même de ces firmes ! Nous
« Les activités des grandes
voulons, et nous allons, nettoyer chez
nous, mais nous allons aussi demander
firmes, souvent étrangères,
qu’ils nettoient chez eux. Il y a beaucoup
sont plus opaques que les
de pays qui n’ont pas encore ratifié le
traité du Mexique sur la corruption. Et
activités des pays africains.
ce ne sont pas seulement des pays africains. Il y a beaucoup de pays européens
Pensez à l’évasion fiscale,
qui n’ont pas encore ratifié.
LA : La Tunisie, votre siège temporaire,
vit une révolution. Les nouvelles autorités cherchent à récupérer les sommes
détournées par le régime précédant.
La Facilité peut-elle les y aider ? Par
ailleurs, quelle est la disponibilité de la
BAD à l’égard des nouvelles autorités ?
DK : Nous sommes absolument en faveur des changements qui s’opèrent
aujourd’hui en Tunisie. La Tunisie est un pays
émergent de la Banque. Maintenant, le peuple
tunisien vient d’opérer un changement que je
pense salutaire pour le pays, un changement
qui va dans le sens de l’ouverture démocratique, de la libéralisation de la vie publique, de
l’assainissement de la vie économique. Il est
normal que la BAD soit aux côtés du gouvernement de transition et du peuple tunisien. La
semaine prochaine, je rencontre les nouvelles
autorités et nous sommes engagés à œuvrer à
leurs côtés. Pendant toute la crise, la Banque a
continué à travailler, certes en aménageant les
horaires pour respecter le couvre-feu, mais le
président de la Banque, le conseil d’administration, les directeurs, les cadres et le personnel sont restés sur place. Personne n’est parti.
Nous avons estimé que le peuple tunisien méritait cet encouragement. Maintenant, l’exercice de la démocratie, après vingt-trois ans de
dictature, ce ne peut être facile. Il y aura des
problèmes, mais nous pouvons le comprendre
facilement.
LA : Est-ce que ce qui vient de se passer en
Tunisie, mais aussi ce qui s’est passé en Côte
d’Ivoire, où la BCEAO, institution techni-
à la structure même de ces
firmes ! Nous voulons, et
nous allons, nettoyer chez
nous, mais nous allons aussi
demander qu’ils nettoient
chez eux. »
attention aux mots. Nous respectons les choix
des uns et des autres. Toutefois, quand il y a
une crise comme celle de la Côte d’Ivoire, qui
est notre pays siège, un pays qui était pratiquement parvenu à l’émergence il y a quelques
années et qui vient de perdre huit ans et demi
dans la crise, si nous disons que cette crise a
trop duré, qu’il faut que les hommes politiques
ivoiriens y mettent fin, ce n’est pas faire de la
politique. C’est un plaidoyer pour l’Afrique,
un plaidoyer pour la Côte d’Ivoire, pour les
Ivoiriens. Ceci étant, je confirme que nous ne
faisons pas de politique…
LA : En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, avec
quelles autorités la BAD traite-t-elle ?
DK : La BAD traite ave l’Etat ivoirien.
LA : Il y en a deux actuellement.
DK : Non, la BAD traite avec l’Etat ivoirien.
C’est l’Etat ivoirien qui est membre de la BAD.
Nous traitons avec l’Etat ivoirien comme nous
traitons avec l’Etat malgache. Il ne nous appartient pas de choisir les dirigeants de la Côte
d’Ivoire.
Propos recueillis par Chérif Elvalide Sèye.
Actualité
Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 -
3
« Les avocats africains ne sont pas encore
compétents pour les contrats internationaux »
Vice-président de l’UPA, en charge du partenariat avec la Facilité africaine, Me Mame Adama Guèye reconnaît les besoins de formation de ses
confrères sur les contrats internationaux.
binets locaux. Ils comprennent aussi que c’est
leur intérêt, car cela ne peut que favoriser une
meilleure défense du client.
LA : Comment le renforcement va-t-il se faire
concrètement ? Comment sélectionner entre
les différents barreaux, qui sont très nombreux et ne pourraient pas tous être en binômes avec des cabinets internationaux ?
MAG : La sélection se fait sur une base objective. Ce sont les cabinets ayant déjà une certaine
expérience dans le domaine qui sont impliqués dans un premier temps. Outre la défense
conjointe des gouvernements, le renforcement
passe aussi par des séminaires, dont le premier
vient de s’ouvrir à Kigali.
Il faut aussi que les gouvernements prévoient
désormais systématiquement dans les conventions que les créances ne puissent pas être
transférées. Ceci étant, il faut déplorer que les
gouvernements africains négocient sans assis-
tance d’avocats. Les pays développés ne le font
jamais. Pour toute transaction, ils sont entourés d’avocats. Cela ne fait même pas crédible
pour nos gouvernements de se présenter seuls.
Au Sénégal, le président Wade avait instruit le
Premier ministre de faire une circulaire pour
demander aux ministres de ne plus jamais négocier sans l’assistance d’avocats. Cet arrêté n’a
toujours pas été pris.
LA : Qu’est-ce qui explique que les gouvernements ne se font pas assister ?
MAG : Déjà, ce n’est pas dans leur culture. Aux
Etats-Unis, il n’est pas pensable que le gouvernement s’engage seul. Une deuxième raison est
que la présence d’un avocat peut gêner quand
on n’a pas les meilleures intentions. On préfère
alors agir à l’abri des regards.
Propos recueillis par Hance Guèye
« Ceci étant, il faut déplorer que les
gouvernements africains négocient
sans assistance d’avocats. Les pays
développés ne le font jamais. Pour
toute transaction, ils sont entourés
d’avocats. Cela ne fait même pas
crédible pour nos gouvernements de
se présenter seuls. »
Mame Adama Guèye : « Pour l’heure, objectivement, dans leur grande majorité, les avocats africains n’ont pas les
capacités requises. »
L
es Afriques : Monsieur le Viceprésident, l’Union panafricaine des
avocats (UPA) s’est associée avec la
Banque africaine de Développement pour
l’assistance aux Etats dans les négociations
des contrats internationaux. Quelle est la nature de votre participation à ce projet ?
Me Mame Adama Guèye : La Facilité africaine
de soutien juridique avait pour objectif, à la
base, d’aider les Etats à faire face aux conséquences désastreuses des activités des fonds
vautours. Elle nous avait approché dans ce cadre. Nous nous en étions réjouis en constatant
les énormes torts que créaient à nos Etats les
actions et procédures intentées par ces fonds
vautours. Nous avions toutefois fait remarquer
à la BAD que les financements, pour être plus
utiles, devaient aussi être structurants, c’est-àdire ne pas se contenter de mettre à la disposition des gouvernements de grands cabinets internationaux pour les défendre. Cela coûterait
très cher et serait « perdu » à certains égards
pour le continent, parce que rien n’y restait.
Nous avons proposé en conséquence que les
cabinets africains soient, dans un premier
temps, renforcés dans leurs capacités, pour
pouvoir prendre progressivement la relève des
grands cabinets internationaux. Entendonsnous bien, il ne s’agit pas de confier ces affaires
à des avocats africains, de leur faire cadeau,
parce qu’ils sont africains. Même si la BAD
est africaine et doit œuvrer pour le développement de l’Afrique, il n’en reste pas moins
qu’il n’y a pas de complaisance à avoir. Les
avocats africains doivent acquérir les capacités
techniques de leurs confrères internationaux.
Pour l’heure, objectivement, dans leur grande
majorité, les avocats africains n’ont pas les capacités requises. Il leur faut donc se former.
Les conditions financières seront alors aussi
plus intéressantes pour la BAD. Il lui faut donc
nous aider à renforcer nos capacités !
LA : La BAD se doit de mettre à la disposition
des gouvernements les meilleurs cabinets
possibles pour accroitre leurs chances de
gagner leurs procès. Comment recruter des
avocats dont vous reconnaissez qu’ils n’ont
pas encore les capacités requises ?
MAG : La BAD a déjà l’habitude, dans des dossiers de financement, d’associer des experts
internationaux et africains. Personnellement,
notre cabinet a déjà été associé à des cabinets
internationaux. Il suffit que la BAD systématise
la démarche en prévoyant dans les cahiers de
charge l’utilisation par les cabinets internationaux de cabinets locaux. Au demeurant, l’association des cabinets locaux ne leur permet
pas seulement de renforcer leurs capacités en
contrats internationaux, qui sont effectivement
très complexes, surtout quand il est question
de partenariats public-privé sur les infrastructures ou les mines. Les cabinets locaux sont
néanmoins utiles, parce que ce sont eux qui
connaissent l’environnement social et culturel
local. Sans compter que, parfois, des clauses
peuvent prévoir la juridiction nationale.
LA : Les cabinets internationaux seront-ils
disposés à renforcer les capacités de futurs
concurrents ?
MAG : Absolument. La pratique existe déjà.
C’est même systématique pour les cabinets
anglo-saxons. Ils s’associent toujours à des ca-
Cyanzayire Aloysie : pas
de bonne justice sans
bons barreaux
Mme Cyanzayire Aloysie, présidente de la Cour suprême et du Conseil supérieur de la magistrature du Rwanda, appelle à une meilleure formation
des avocats africains.
L
es Afriques : Madame la Présidente,
que pensez-vous de cette initiative
que le président Kagamé a accepté de
lancer ?
Cyanzayire Aloysie : Pour moi, c’est une bonne initiative. Pour beaucoup de barreaux africains, le renforcement des capacités est bienvenu. Les barreaux sont un soutien important
pour tout système judiciaire. Si les barreaux ne
fonctionnent pas bien, la justice ne peut pas
bien fonctionner. C’est bien que les barreaux
africains puissent se former.
LA : S’agissant de ces contrats internationaux, avez-vous pu personnellement vous
rendre compte de leur complexité et du manque à gagner qui peut en résulter pour nos
Etats ?
CA : Les contrats de commerce international,
le droit international de manière générale, sont
complexes. Surtout que, généralement, dans
nos universités locales, la plupart du temps ils
ne sont pas beaucoup enseignés. C’est plutôt le
droit local qui l’est. Donc, non seulement c’est
complexe, mais en plus la formation adéquate
Cyanzayire Aloysie : « Si les barreaux ne fonctionnent
pas bien, la justice ne peut pas bien fonctionner. »
n’a pas été donnée à l’origine. Donc, il est indispensable de renforcer les capacités des avocats pour entrer dans la logique de cette complexité du droit international et, en particulier,
du commerce international.
Propos recueillis par CES
4
- Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011
Point de vue africain
Le prix de la paix
Adama Wade, Casablanca
« Nous préférons la paix à une intervention militaire ». C’est
le tube en vogue depuis le dernier sommet de l’Union africaine ? On veut la paix en Côte d’Ivoire. Certes, mais quelle
paix ? Une paix juste ou injuste ? Une paix imposée par les
urnes ou par le rapport de force ? Une paix des milices ou
une paix civile ? Autant de questions qui s’adressent au pacifisme idéaliste de l’Union africaine. La logique de la recherche de la paix à tout prix conduit à l’escamotage du droit,
à des compromis fragiles et à des traités de Versailles sans
lendemains. En naîtrons des gouvernements d’unions nationales pléthoriques, sans perspectives et sans portée. Le prix à
payer sera très lourd pour le citoyen ivoirien en otage depuis
dix ans et, au-delà, pour tout démocrate africain. Le « peace
and love » dans lequel ont veut réduire la tradition africaine
de l’arbre à palabre n’existe que dans le mythe des origines
créé par notre romantisme tiers mondiste.
Dans l’absolu, il n’y a pas de paix légitime sans dissuasion
forte. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, les arguments ont été
suffisamment étayés pour aboutir à la question dont personne ne veut apporter la réponse. Voici cette question :
peut-on faire l’économie d’une intervention militaire ? En
d’autres termes, peut-on, après avoir constaté une tentative
avérée d’usurpation de pouvoir et de confiscation du vote,
fuir devant ses responsabilités au nom des spécificités africaines ? C’est pour ne pas avoir répondu à cette question que
l’Union africaine a nommé une nouvelle troïka, d’ores et
déjà condamnée à l’échec.
« Acheter la rumeur, vendre l’information »
Vincent Bolloré fait le siège d’Alpha Condé
Vincent Bolloré est la personnalité française qui a le plus
téléphoné à Alpha Condé ces derniers jours, après un certain Bernard Kouchner. Le 3 février, le patron de Bolloré
Logistics était à Conakry pour un tête à tête à forte teneur.
Evincé en 2008 dans la course au port de Conakry par
Getma International, le groupe français serait-il de retour ?
A suivre.
Guinée : Aliko Dangote s’intéresse au pays de la
bauxite
Le milliardaire nigérian Aliko Dangote a été reçu, samedi 12 février, par le président guinéen Alpha Condé.
Accompagné de son état-major, dont El Hadjdi Balla, et du
directeur du groupe Dangote, Aliko Dangote s’est engagé
dans l’investissement des projets d’infrastructures. Lors de
l’entrevue, Alpha Condé était entouré de Chérif Lamine
Haidara, chargé des affaires économiques et financières
du CAR (Cercle d’appui et de réflexion), et du jeune entrepreneur Ousmane Yara, bien connecté dans le lobbying
des réseaux industriels. Notons que les projets d’implantation d’infrastructures annoncées par le groupe Dangote au
Sénégal ne sont toujours pas sortis de la terre.
Maroc : les banques dans le capital de la Comarit
La Banque populaire, BMCE Bank et Attijariwafa Bank
seraient sur le point de porter leur participation dans le
capital de Comarit de 20 à 40%. L’opération fait suite à la
reconversion de dettes contractées par l’armateur auprès
de ces banques.
Maroc : Attijariwafa Bank booste son flottant en
bourse
Suite à la fusion ONA-SNI, le flottant de la banque marocaine passe à 25%. Cette nouvelle configuration du flottant a commencé depuis la séance boursière du jeudi 10
fèvrier.
La monnaie ivoirienne n’est pas pour demain
« La Côte d’Ivoire sera prête à se retirer de la Zone CFA
lorsque tous les pays membres de l’UEMOA seront également prêts à partir avec elle et à rompre totalement avec la
France ». Des déclarations de Justin Katinan Koné, ministre
camp Gbagbo, délégué auprès du ministre de l’Economie
et des Finances, proférées vendredi 11 février à la mairie
de Yopougon, en marge d’une cérémonie en hommage
au président angolais Eduardo Dos Santos. Cet hommage
appuyé au président angolais est concomitant à l’envoi du
ministre du Budget à Luanda, pour négocier un prêt de
200 millions de dollars en devises pour les besoins des
opérations import-export.
Alliance commerciale entre Société Générale Maroc
et la banque italienne Extrabanca
Extrabanca, unique banque européenne entièrement dédiée à la clientèle des immigrés, a scellé une alliance avec
la Société Générale Maroc. Ce rapprochement permet de
renforcer l’offre commerciale destinée aux Marocains résidents dans ce pays ayant des intérêts dans l’un des deux
pays, ou désireux d’étendre leurs opportunités d’affaires.
L’accord prévoit, entre autres, un service de transfert d’argent à la tarification avantageuse.
Maroc : Crédit Agricole obtient le feu vert pour le
rachat du groupe Diac
Le conseil de surveillance du Crédit Agricole Maroc,
tenu la semaine dernière sous la présidence effective du
Premier ministre Abbas El Fassi, a donné le feu vert pour
le rachat de Diac Salaf et Diac Equipement. Le rachat reste désormais à l’appréciation de la Direction des établissements publics et de la privatisation. Avec ces acquisitions, la banque, qui prévoyait il y a quelques années une
privatisation avant de freiner des quatre fers, augmente
son attractivité. Prochaine privatisable dans quelques lois
de Finances ?
Maroc : la banque postale se précise
Après un long round d’observation, Al Barid Bank reprend sa marche. Ainsi, Wafa Immobilier, filiale spécialisée d’Attijariwafa Bank, a été désignée en tant qu’adjudicataire de l’appel d’offres relatives à la distribution des
crédits immobiliers de la banque.
Maroc : la CDG pourrait se désengager de Veolia
Environnement Maroc
Détentrice de 9% du capital de Veolia Environnement
Maroc à travers Fipar holding, l’opérateur institutionnel
CDG est en divergences avec cette entité. Rappelons que
Veolia est détenue par Veolia Water à hauteur de 81%
et à hauteur de 10% par l’américain AIG Infrastructure
Fund Holding (AAIF). Un retrait de la CDG n’est pas à
exclure.
Congo : Sassou Nguesso et l’affaire des biens mal
acquis
Reçu le 1er février à l’Elysée, le ministre congolais de la
Justice Emanuel Yoka a eu des entretiens hautement confidentiels avec le chef d’Etat français. En rapport avec l’affaire des biens mal acquis ? La visite intervient un an jour
pour jour après l’assassinat du journaliste Bruno Jacquet
Ossébi, qui avait succombé aux blessures causées par
l’incendie de sa maison. Peu avant sa mort, le journaliste
avait fait part de son intention de se porter partie civile
dans l’affaire des biens mal acquis.
Sénégal : la société conseil Ecosur est-elle leader en
Afrique ?
Dans son communiqué annonçant sa contribution à l’enregistrement du premier projet MDP sénégalais avec la
Compagnie sucrière sénégalaise (CSS), la société de
conseil Ecosur s’identifie également comme le « leader du
MDP en Afrique ».
Réponse de quelques spécialistes du secteur, en réaction
à l’article publié sur www.lesafriques.com: le projet MDP
avec la CSS est le second et non le premier. Voir à ce propos
la liste officielle des projets MDP validés par le CCNUCC
à ce lien (http://cdm.unfccc.int/Statistics/Registration/
NumOfRegisteredProjByHostPartiesPieChart.html). Audelà de cette précision, une question se pose : sur les 55
projets MDP aujourd’hui enregistrés en Afrique, quelle
est la part réelle d’Ecosur Afrique ?
Actualité
Le Rwanda va mettre en
route, à partir de ce mois,
des polices d’assurance
maternité
John Rwangombwa, ministre des Finances et de la Planification
économique, a révélé que le projet de mise en place de polices
d’assurance maternité, longtemps attendues, est susceptible
d’être approuvé avant la fin du mois de février. Il a précisé que
ce projet, actuellement sur son bureau, sera déposé devant le
conseil des ministres pour approbation avant son entrée en vigueur définitive. Des responsables au Ministère du travail ont
soutenu qu’une telle démarche contribuera à réduire la discrimination envers les employés de sexe féminin. Pour le ministre,
une telle décision va changer les mentalités des employeurs envers les femmes, vu qu’un certain nombre croient qu’elles sont
moins productives, surtout quand elles tombent enceintes.
Allliance entre PlaNet
finance et responsAbility
La société de gestion d’actifs en microfinance responsable, responsAbility, et le groupe PlaNet Finance ont conclu, mercredi 3
février, une alliance stratégique. Avec un tel accord, responsAbility va prendre des participations dans PlaNIS, et devra aboutir sur la création d’une entité nouvelle PlaNIS responsAbility
SAS. Par ce rapprochement, les synergies entre responsAbility
et le Groupe PlaNet Finance seront accrues. Il s’agit en réalité
d’un partenariat entre les deux groupes qui date depuis 2005.
Kolsi nommé à la tête de la
compagnie Astree
Dans un communiqué publié samedi 5 février, le Conseil d’administration de la compagnie tunisienne d’assurances et de
réassurances (Astree) a annoncé avoir nommé Abdelmonem
Kolsi aux fonctions de président directeur général. Celui-ci, qui
disposera des pouvoirs les plus étendus selon la compagnie,
remplace Mohamed Habib Ben Saad, qui se retrouve à la tête
de la Banque de Tunisie, dont la compagnie Astree est une des
filiales. Taoufik Benzakour, nouveau
directeur à Euler Hermès
Acmar
Tawfik Benzakour, qui a rejoint Euler Hermès Acmar le 10 janvier 2011, a été nommé directeur des Risques, information et
sinistres. Cette nomination vise à accompagner la forte croissance des activités du groupe, concomitamment à la gestion
des risques sur l’ensemble du continent africain. Avec le recrutement de ce titulaire d’un MBA en finance obtenu à l’Université de New York, qui a occupé auparavant plusieurs postes à
responsabilités dans le domaine de la gestion des risques au
sein d’entités de renommée mondiale, telles que KPMG (New
York et Paris) et Ernst & Young (Casablanca), Euler Hermès
Acmar renforce ses compétences humaines.
L’ébauche d’un « Consensus
africain » à Dakar pour un
développement endogène
Dans le cadre de la 11ème édition du Forum social mondial
(FSM), des personnalités de la société civile africaine ont présenté, lundi 7 février à Dakar, l’ébauche d’un « Consensus africain », dont l’adoption devrait impulser un développement
endogène du continent. Il s’agit d’un système devant aider à
contribuer plus efficacement à la lutte contre la pauvreté, la
protection des cultures autochtones, des ressources en eau et
de l’environnement. Inspiré de celui de l’Himalaya, une approche novatrice du développement dont le premier prototype a
été créé par Laurence Brahm, le « Consensus africain » vise la
mise en place de plateformes économiques et de programmes
d’entreprises autonomes basés sur les réalités locales, à travers
un transfert de compétences qui responsabilise. A en croire
Alioune Tine, l’un des rédacteurs du document et président
de la Rencontre africaine des droits de l’homme (RADDHO),
contrairement au « Consensus de Washington », qui sublime
la libéralisation immédiate des marchés, l’ouverture des marchés de capitaux, la privatisation des entreprises, la suppression des subventions… le « Consensus africain » part, lui, du
constat que l’Afrique n’est pas pauvre (…), jouit de beaucoup
de richesses et que la mosaïque des cultures et des ethnies, loin
d’être une contrainte, est une richesse.
Actualité
Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 -
Côte d’Ivoire : cacao épisode 6, suite et fin :
Le trésor de guerre de Gbagbo et
les jeux troubles des cartels
Après une série d’enquêtes sur la filière cacao,
nous voici à l’épilogue de ce dossier épineux :
le rôle des Ivoiriens, des Franco-Ivoiriens, des
Franco-Libanais, des Indiens et des multinationales qui ont aidé Laurent Gbagbo a accumulé
des milliards et des milliards de FCFA, depuis
2009, pour préparer les élections et l’éventualité
d’une guerre de cent ans…
L
aurent Gbagbo pourrait encore tenir entre trois et six
mois, selon nos informations. Le soutien financier de
l’Angola et de la Reserve Bank sud-africaine (encore
non acquis) peut lui faire passer le printemps et l’été. Mais c’est
d’Abidjan et de San Pedro que proviendra l’essentiel du nerf de
la guerre. Le clan du président sortant compte sur un réseau de
financement opaque qui s’est développé sur les décombres du
système de traçabilité de la filière café cacao en 2008-2009. En
dépit des mises en gardes de la Banque mondiale, de l’Union
européenne, des Ministères ivoiriens des finances et de l’agriculture, le pouvoir a exigé et obtenu la révocation du groupe
ACE, Audit Contrôle et Expertise, qui contrôlait les tonnages
au départ du port. Or, depuis 2008, le palais présidentiel, qui
appréhendait sans doute le scénario politique actuel, a repris le
secteur en main à travers la Chambre de commerce, d’entente
avec les acteurs de la filière, générateurs de cash. Qui sont ces
réseaux ?
Mis à contribution
Tout d’abord les sociétés multinationales qui contrôlent le
transport terrestre et maritime, et l’essentiel des transitaires
(Bolloré, SDV SAGA, SIFCA..). Ces sociétés, qui achètent aux
producteurs via les Franco-Libanais, ont effectué des avances
de DUS (droits uniques de sortie) moyennant des décotes substantielles et une absence totale de contrôle sur les poids exportés. Sont également mis à contribution, volontairement ou non,
les exportateurs (Olam via Outspan, SIFCA, etc.), de même que
les traitants.
Marcel Gossio a déjà averti que « La Côte d’Ivoire ne sera pas à genoux ».
Ce schéma est probablement reproduit pour le pétrole, le diamant, l’or, et certaines importations comme le riz. Si on ajoute
des commissions sur tous les emprunts (on parle de 10%) et les
sous-déclarations des arrivées au port, on obtient un financement conséquent, qui peut permettre au pouvoir de Gbagbo de
tenir encore quelque temps.
Double jeu
Le clan de Jean-Louis Billon, président de la Chambre de commerce, est chargé de peser toutes les matières premières stratégiques, dont principalement le cacao, le café, le sucre, le riz,
l’huile de palme et le caoutchouc. L’homme qu’on présente
Anoh Gilbert, président du Comité de gestion de la filière café-cacao, a
adressé une note aux opérateurs économiques de la filière, les enjoignant
de payer impôts et taxes sous peine de retrait de leur agrément et
d’interdiction d’exercer.
en délicatesse avec Laurent Gbagbo (bien qu’on lui ait retiré
brièvement son passeport, l’est-il vraiment ?) est aujourd’hui à
Paris. Il reste un allié objectif du système, mais tenterait de se
rapprocher du clan Ouattara.
C’est donc toute une série d’arrangements qui, de la Chambre
de commerce au transitaire, filiale du groupe Bolloré, viennent
gonfler le trésor de guerre de Laurent Gbagbo.
Les ports d’Abidjan et de San Pedro, gérés par deux barons du
système, Marcel Gossio et Désiré Dalo, constituent la clé du dispositif. Marcel Gossio a déjà averti que « La Côte d’Ivoire ne sera
pas à genoux ». Pour cela, le « boulanger d’Abidjan » compte
également sur le patron de la Douane, sur l’ancien ministre
du Commerce Youssouf Soumahoro, sur les responsables de la
A ces pressions amicales sur les
amis libanais et français, s’ajoutent
les pressions musclées sur les
opérateurs pour obtenir du cash.
filière cacao, Gilbert Anoh et Ginette Donwahi, sans compter
Aubert Zohoré, exclu (et non démissionnaire) de la Banque
mondiale, devenu conseiller spécial de Laurent Gbagbo, et
Armand Akobé, un ex-directeur de la BNI ayant quitté cette
institution dans des conditions controversées, aujourd’hui au
cœur du système Billon. Le clan compte aussi sur le « fonds
souverain » de 175 milliards FCFA géré par le secrétaire général
de la présidence, qui était approvisionné par le Ministère des
finances.
Pas des anges, non plus
Derrière le dispositif Billon-Bolloré, il y a le cartel franco-libanais, maître du cash, et certains groupes indiens et asiatiques
comme Olam. Ce dernier, via Outspan, contrôle 75% de la noix
de cajou. Le rôle d’Elias Azzedine, un richissime libanais allié au
français Dreyfus, est également très important. Ce Libanais est,
avec un de ses compatriotes, l’acheteur du cacao qu’il exporte
et de denrées qu’il importe. Une sorte d’échanges cacao contre
riz avec, en prime, un paiement des droits de douanes qui reste
à prouver.
Le cacao, qui transite par le nord vers Bobo Dioulasso avec la
complicité des Libanais, sert, lui, à alimenter le clan Guillaume
Charles Koffi Diby, Iroko et les autres
Charles Koffi Diby, l’ancien ministre des Finances de Laurent Gbagbo
qui a rallié Alassane Ouattara dès la proclamation des résultats par
la CEI, a-t-il participé sans le savoir à financer Laurent Gbagbo ?
D’après nos informations, ce cadre BCBG a orchestré une bonne
partie des 150 milliards de rachats de la dette ivoirienne à travers
des sociétés financières basées à Londres, notamment Iroko Securities
Limited. Comment se sont négociées ces transactions ? Quel rôle joué
par Ecobank ? Contacté par nos soins, François Camdic, qui dirrige
Iroko Securities, écarte tout amalgame : « Nous avons renégocié
la dette ivoirienne pour 34 milliards FCFA en toute transparence. Il
n’y a eu aucune commission versée et notre actionnariat est connu,
partagé entre le fonds néerlandais FMO et notre management ».
Et de rappeler que ce n’est pas Iroko qui a négocié la plus grande
partie de la dette ivoirienne. La française BNP Paribas a traité pour
des montants plus élevés. Aujourd’hui, beaucoup de créanciers qui
avaient acheté de la dette ivoirienne après négociations ne savent
pas quand tombera la prochaine échéance.
5
Saisie-arrêt d’Attijari Bank
(Tunisie) sur Princesse
Holding
Le Tribunal de première instance de Tunis, qui s’est prononcé
pour une saisie-arrêt sur les avoirs de Princesse Holding de
Mohamed Sakher El Materi, vers la fin du mois de janvier, a
mis son verdict en exécution. Cette saisine vaut pour un montant global de 138 millions de dinars (803 millions de dirhams
marocains), en compensation de prêts consentis par Attijari
Bank à la holding. A noter que sur cette somme globale, un
prêt de 120 millions de dinars a été destiné à la seule opération
d’achat d’actions de Tunisiana. M. El Materi, qui siégeait au
conseil d’administration de la banque maroco-tunisienne, était
administrateur au sein d’une autre banque concurrente de la
place tunisienne.
Stanbic Bank Cfc (Kenya)
récompensée pour sa
solution mobile banking
Global Finance Magazine a décerné, jeudi 10 février, son prix
annuel distinguant la Banque innovatrice de l’année à la CFC
Stanbic Bank. Cet établissement financier a émergé parmi
plusieurs concurrents de différents marchés du monde, pour
sa solution bancaire mobile au Kenya. Greg Brackenridge, directeur général de CFC Stanbic Bank, a indiqué : « Au Kenya,
les banques ont fait des efforts constants pour utiliser des solutions innovantes et augmenter les niveaux de l’inclusion financière. » Il est vrai que cette solution de paiements mobiles
permet de passer la trésorerie des entreprises par voie électronique, en utilisant une solution simple de téléphonie mobile.
Aussi et surtout, elle diminue les coûts qu’auraient nécessités
des mouvements de trésorerie et des transactions multiples et
permet des gains de temps importants. A noter qu’au Kenya,
près de la moitié des paiements sont maintenant effectués en
utilisant les téléphones, ainsi que 47% de tous les services de
transfert d’argent.
La BAD au symposium de
Kigali
Le Sommet des 8 et 9 février 2011 à Kigali, marquant le 20ème
anniversaire de Fondation pour le renforcement des capacités
en Afrique (FRCA), a reçu en la Banque africaine de développement (BAD) un hôte de marque. Ce Symposium était
placé cette année sous le thème « L’avenir de l’Afrique, c’est
maintenant : le rôle capital du renforcement des capacités ». Dr
Donald Kaberuka, président de la BAD, l’a justement précisé,
rappelant que depuis le lancement de la FRCA, les contributions et engagements de la BAD s’élèvent à 36 millions $, avec
un don récent de 12 millions $. Cette fondation a permis de
réaliser 238 programmes et projets, dans 44 pays africains. Il
a aussi été noté qu’au-delà de sa contribution intrinsèque au
développement par l’octroi de plus de moyens aux populations cibles, la FRCA a aussi contribué à inverser le sens de la
fuite des cerveaux.
Soro. Ce serait une vue d’esprit que de croire en effet que tous
les résidents de l’hôtel du Golf sont des anges. L’actuel ministre
des Finances de Ouattara, Charles Koffi Diby, a participé au
système, peut-être passivement ? Tous les emprunts du Trésor
passaient par lui et par un réseau de banques « amies ».
Pressions amicales
Quant à Désiré Dalo, ministre actuel des Finances de Laurent
Gbagbo, en fait l’ancien directeur du port de San Pedro, il n’hésite pas à descendre sur le terrain pour pousser ses soutiens
libanais et français à continuer à pourvoir du cash, les appelant
à miser sur la « victoire prochaine » de Laurent Gbagbo.
A ces pressions amicales sur les amis libanais et français, s’ajoutent les pressions musclées sur les opérateurs pour obtenir du
cash. Ainsi, le 28 janvier 2011, N’guessan Anoh Gilbert, président du Comité de gestion de la filière café-cacao, a adressé une
note aux opérateurs économiques de la filière, les enjoignant
d’exécuter leurs engagements vis-à-vis de l’Etat (impôts et
taxes), sous peine de retrait de leur agrément et d’interdiction
d’exercer.
Anoh Gilbert figure dans la liste dressée par l’UE, visant ceux
qui ont participé au financement illégal du régime Gbagbo. La
vice-présidente de ce comité, Ginette Illa Donwahi, participe à
la constitution de ce trésor de guerre. Laurent Gbagbo tient la
Douane et les impôts indirects.
Une question reste donc entière : pourquoi la France, malgré son empressement à reconnaître la victoire d’Alassane
Ouattara, ne fait-elle pas pression sur ses propres multinationales en Côte d’Ivoire ?
Adama Wade, Casablanca
6
Banques et Assurances
- Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011
La réforme du droit OHADA des
sûretés : quelles conséquences
pour les banques et les
établissements de crédit ?
Par Maître Alain Fénéon, avocat à la Cour de Paris.
L
a réforme du droit OHADA des
sûretés, qui entrera en vigueur
d’ici le 15 mai 2011, a notamment
pour objectif de faciliter le développement du recours à l’hypothèque, instrument de garantie du crédit. Plusieurs
innovations substantielles méritent l’attention des banques et des établissements
bles à usage commercial professionnel et
leurs propriétaires sont concernés.
Qu’en est-il si la valeur de l’immeuble
ainsi conventionnellement attribuée
dépasse celle de la créance ?
L’Acte uniforme prévoit la possibilité
d’estimer l’immeuble par un expert dé-
Ce texte apporte un avantage
majeur aux banques et
établissements de crédit en
ce qu’il leur permet, en cas
d’impayés, de s’attribuer le
bien hypothéqué en faisant
simplement constater le transfert
de propriété dans un acte notarié.
de crédit, notamment dans le cadre du financement de projet immobilier.
L’une des innovations marquantes du
nouvelle Acte uniforme sur la sûreté
concerne l’attribution conventionnelle
de l’immeuble hypothéqué. En quoi
consiste cette disposition ?
L’une des principales innovations introduites par la réforme tient en effet à
la possibilité donnée au créancier d’hypothécaire d’obtenir, sous réserve de
certaines conditions, l’attribution d’un
immeuble donné en garantie en cas de
défaut de remboursement.
Ce texte apporte un avantage majeur aux
banques et établissements de crédit en
ce qu’il leur permet, en cas d’impayés,
de s’attribuer le bien hypothéqué en faisant simplement constater le transfert de
propriété dans un acte notarié, sans être
tenu d’engager une procédure de saisie
immobilière.
L’attribution résulte de la seule mention dans l’acte de prêt de cette attribution conventionnelle. Il s’agit ainsi,
pour le créancier, mais aussi pour le
débiteur, d’économiser du temps et des
frais, ainsi que tous les aléas d’une saisie
immobilière.
Cette faculté d’attribution conventionnelle n’est-elle pas dangereuse pour les
particuliers, souvent peu informés des
risques juridiques encourus ?
L’Acte uniforme a tenu compte de cette
difficulté et pose pour condition de validité de l’attribution conventionnelle
que le constituant soit, soit une personne
morale, soit une personne physique immatriculée au Registre du commerce et
du crédit immobilier, et que l’immeuble
hypothéqué ne soit pas à usage d’habitation. En conséquence, seuls les immeu-
signé amiablement ou judiciairement.
Il dispose également que, si la valeur de
l’immeuble dépasse celle de la créance,
le créancier devra reverser la différence.
S’il existe par ailleurs d’autres créanciers
hypothécaires de moindre rang, la différence devra être consignée.
A défaut d’avoir prévu une attribution conventionnelle, le créancier
peut-il solliciter ultérieurement cette
attribution ?
Le créancier hypothécaire impayé peut
toujours poursuivre la vente de biens hypothéqués selon les modalités prévues par
les règles de la saisie immobilière. Il peut
également demander au Tribunal l’attribution judiciaire de l’immeuble hypothéqué. Toutefois, là encore, le Tribunal, dans
le souci de protéger les particuliers, refusera cette attribution si l’immeuble constitue la résidence principale du débiteur.
Par ailleurs, le nouvel Acte uniforme
donne la possibilité d’hypothéquer des
immeubles futurs. En quoi consiste cet
aspect de la réforme ?
Cet aspect de la réforme concerne plus
particulièrement le financement de
projets immobiliers. Il peut désormais
être prévu que celui qui ne possède
pas encore un bien immobilier, toutefois déjà déterminé ou déterminable,
peut apporter celui-ci en garantie de la
créance d’une banque ou d’un établissement de crédit. Cette hypothèse vise
notamment ceux, professionnels ou
particuliers, qui ont acquis un terrain
en vue de construire et qui peuvent
ainsi obtenir le financement nécessaire
à cette construction en consentant, à
titre de garantie, une hypothèque sur
l’immeuble futur. D’autres hypothèses
similaires sont visées par ces nouvelles
dispositions.
Désormais, la banque ou l’établissement de crédit peuvent-ils également
prendre une hypothèque sur un immeuble en indivision ?
La possibilité reconnue à un seul indivisaire de consentir une hypothèque
sur sa quote-part de l’immeuble indivis constitue effectivement une faculté
nouvelle pour le créancier d’un héritier
co-indivisaire. Elle permet ainsi d’anticiper sur le règlement des opérations de
partage en permettant à l’héritier indivisaire de fournir une garantie hypothécaire à son créancier.
Nous constatons toutefois que l’Acte
Uniforme n’apporte aucune amélioration à la procédure de saisie
immobilière...
En effet, cette procédure relève de l’Acte
uniforme sur les procédures simplifiées
de recouvrement de créance et de voie
d’exécution (AUPRSVE), qui fera l’objet
d’une réforme ultérieure.
Quand ces dispositions nouvelles entreront-elles en vigueur ?
Ces dispositions ont été adoptées par le
Conseil des ministres de l’OHADA le
15 décembre 2010, elles seront publiées
dans le Journal Officiel de l’OHADA d’ici
le 15 février 2011, et entreront en vigueur
au plus tard le 15 mai 2011.
La SFI mise à fond sur la
Guinée
Thierry Tanoh, de la Société financière internationale (SFI)
pour l’Afrique subsaharienne, l’Europe occidentale et l’Amérique latine, a annoncé, mercredi 9 février, que l’institution de la
Banque mondiale va investir massivement en Guinée. Dans un
premier temps, les secteurs-cibles iront de l’énergie à l’hôtellerie, en passant par le tourisme et l’agro-industrie.
Au cours d’une mission de trois jours dans ce pays, le dirigeant de la SFI pour la zone a tout de même signifié que
compte tenu des urgences et des défis à relever, les chantiers
prioritaires seront sélectionnés. Invitant le secteur privé guinéen à intervenir de façon responsable dans le développement du pays, il a plaidé pour un environnement des affaires
qui facilite l’acte d’investir. A ce titre, il a déploré les lenteurs
administratives. Il faut en effet compter jusqu’à 180 jours
pour ficeler la création d’une entreprise, pour à peine une
semaine, voire 48h, au Sénégal. Néanmoins, la SFI s’engage
à mettre des ressources financières substantielles en faveur
des banques locales, pour leur permettre de prêter aux petites et moyennes entreprises (PME), qui doivent participer
au développement du pays.
L’émission égyptienne de
bons du Trésor sursouscrite
Plusieurs sources ont confirmé, mardi 8 février, que malgré la
crise politique que traverse l’Egypte son émission de bons du
Trésor, d’une valeur de 13 milliards de livres égyptiennes, soit
2,2 milliards $, a été sursouscrite par les banques locales. Des
professionnels, qui ont relevé un taux de sursouscription de
50% par les banques commerciales, soulignent une forte liquidité disponible. Par ailleurs, un tel engouement dans le marché
de la dette égyptienne traduit une certaine confiance des institutions financières dans la capacité de l’économie égyptienne
à surmonter la crise provoquée par l’évolution actuelle. Quoi
qu’il en soit, afin d’éviter des hausses exagérées d’intérêts sur
les bons du Trésor, l’offre, initialement de 15 milliards £ de
bons du Trésor, a été limitée à seulement 13 milliards £ par le
Ministère des finances, signale-t-on.
Légère hausse des bénéfices
de Bank of Baroda
(Tanzanie)
Au cours de l’exercice 2010, la Bank of Baroda (BoB) avait
affiché un bénéfice brut de 2,48 milliards de shillings, en légère augmentation par rapport au résultat (2,03 milliards de
shillings) de l’année précédente. Ces résultats ont été rendus
publics à la suite d’un communiqué diffusé lundi 7 février. Il
ressort de ce document que cette bonne tenue de ses comptes,
la BoB la doit à un contrôle plus strict de ses dépenses. Cette
gestion rigoureuse s’est aussi traduite par des actifs bancaires
qui ont atteint 91,63 milliards de shillings et des dépôts de la
clientèle à 70,7 milliards de shillings.
Convention entre Finadev et
African Holding Llc
Maître Alain Fénéon.
Le Fonds de solidarité africain (FSA) et Finadev African
Holding Llc, une filiale de Financial Bank Lomé, ont signé vendredi 4 février un accord-cadre de partenariat. La convention,
qui porte sur la mise en œuvre d’un mécanisme de couverture
sous la forme d’une garantie financière destinée à faciliter l’accès au financement bancaire des filiales africaines de la holding Finadev, permettrait à terme d’impacter la microfinance.
Rahamane Chitou, directeur général de Finadev, va plus loin et
croit que cet accord permettra d’étendre son groupe à d’autres
pays de la sous-région, dans le domaine de la microfinance.
Banques et Assurances
Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 -
7
Crédibilité et sérénité de retour à la BEAC
La confiance est de retour au sein de l’institution monétaire d’Afrique centrale, dont la
crédibilité avait été sérieusement entamée
suite à une série de scandales, entre autres des
malversations financières et des placements
hasardeux.
A
près la pluie, le beau temps ? Peut-être pas encore.
Toutefois, certains indicateurs tendent à montrer que
la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), qui
a été secouée ces dernières années par une série de scandales
financiers dont les plus emblématiques sont les malversations
financières au bureau central de Paris et les placements hasardeux, qui lui ont fait perdre globalement environ 30 milliards de
francs CFA, semble véritablement inaugurer une nouvelle ère de
gouvernance. Ce renouveau étant la résultante des changements
opérés l’année dernière au sein du gouvernement de la banque
centrale par les chefs d’Etat de la CEMAC, alors réunis à Bangui,
en Centrafrique, pour un sommet essentiellement consacré à la
BEAC.
Gestion collégiale
Les premiers douze mois auraient permis de remettre la banque
centrale sur le droit chemin, tout au moins si l’on s’en tient au
discours officiel. Un an après cette restructuration, le gouverneur de la BEAC, Lucas Abaga Nchama, a indiqué que la sérénité
est de retour au sein de l’institution monétaire d’Afrique centra-
Lucas Abaga Nchama : « Les
principales actions ont porté sur
la gouvernance, le renforcement
du dispositif de contrôle interne,
l’amélioration de la coopération avec
le FMI. »
le. Selon lui, « les principales actions ont porté sur la gouvernance,
le renforcement du dispositif de contrôle interne, l’amélioration de
la coopération avec le FMI. Dans ce contexte, la BEAC a adopté
d’importantes réformes pour s’arrimer aux standards internationaux, notamment en matière de contrôle et de transparence. En
plus des profondes réformes que nous avons mises en place depuis
un an pour corriger les dysfonctionnements observés, aussi bien
dans l’appareil de gestion que dans la gouvernance de la BEAC,
nous avons mis en place une série de mesures visant à retrouver
un climat de travail propice à l’éclosion intellectuelle et à la saine
émulation. »
En attendant la fin des enquêtes, qui devrait permettre de faire
toute la lumière sur les dysfonctionnements qui ont émaillé
le fonctionnement de la BEAC, notamment sur les malversa-
« Investissez et vous aiderez le
jasmin à fleurir ! »
Mongia Khemiri, directrice générale de FIPA-Tunisia, l’Agence
de promotion de l’investissement extérieur1, analyse pour Les
Afriques la situation telle qu’elle prévaut en Tunisie un mois après
la révolution. Compte-rendu.
L
es Afriques : Comment pourraiton, en quelques phrases, interpréter les évènements que vient
de vivre la Tunisie ?
Mongia Khemiri : C’est l’histoire d’un
peuple génial qui a fait sa révolution le
vendredi et s’est remis au travail le lundi,
en dépit de quelques grèves ici et là. La
jeunesse s’est battue sans armes pour
recouvrer sa liberté et a chassé le dictateur. C’est du reste une véritable e-Revolution ! Bien sûr, il a fallu traverser des
zones de turbulence, mais malgré cela,
les institutions n’ont jamais été à l’arrêt.
Nous sommes en effet tous conscients
qu’il faut que le pays poursuive sa marche vers le progrès. C’est ce qui explique
qu’une véritable solidarité s’est organisée, tant du côté tunisien que du côté des
partenaires étrangers, pour que les entreprises soient protégées. Et pour celles
qui ont néanmoins été impactées, le gouvernement prend toutes les dispositions
pour remédier aux dégâts sans gravité
qu’une quarantaine d’entre elles ont subi
ainsi, que pour la quinzaine qui a été plus
sévèrement touchée.
LA : Que va-t-il advenir des avoirs financiers du président déchu et de sa famille
lorsque la justice les aura saisis ?
MK : Les biens spoliés seront restitués aux
ayant-droits, et l’autre partie sera déposée au niveau de la banque centrale, dans
un fonds indépendant. Celui-ci sera géré
par les représentants de la société civile,
au nombre desquels la Ligue des droits
de l’homme, les délégués des régions, le
Croissant rouge tunisien, et permettra de
financer des projets de développement
régional.
LA : S’agissant de l’avenir du pays, comment s’annonce-t-il ?
MK : Il est très prometteur et ne peut être
que meilleur à présent que sont restaurées
de logiciels embarqués. D’autres applications se développent avec le groupe
américain Fidelity, qui a lancé en 2010
un programme visant la création de 2000
emplois d’ingénieurs et de cadres supérieurs. Au nombre de ceux qui ont mis
– et maintiennent – le cap sur la Tunisie,
il faut aussi mentionner Microsoft, Sysco,
Stream… Nous poursuivons parallèlement notre développement avec nos
partenaires classiques d’Allemagne, de
la transparence et la liberté. La Tunisie est
un pays on ne peut plus propice à l’investissement. La preuve nous en est fournie
avec l’arrivée de la Grande-Bretagne, un
partenaire avec lequel nous intensifions
nos échanges. D’ailleurs, les consignes de prudence destinées à ses
« C’est l’histoire d’un
ressortissants ont été levées et les
tour-opérateurs sont d’ores et déjà
peuple génial qui a fait
revenus. Cela étant, la croissance
va forcément marquer le pas, tout
sa révolution le vendredi
comme les créations d’emplois.
et s’est remis au travail le
Mais nous pouvons compter sur le
soutien des Tunisiens de l’étranger,
lundi. »
qui se sont fortement mobilisés à
nos côtés. Cinq ou six d’entre eux
ont, au demeurant, fait leur entrée dans France – qui est du reste le premier inle gouvernement. L’Union européenne vestisseur –, d’Italie, de Belgique, et nous
s’est pour sa part solennellement engagée cherchons à accroître nos échanges avec
la Grande-Bretagne, les pays nordiques,
à fournir son appui.
les USA, l’Asie…pour renforcer notre
LA : Quels sont les acquis sur lesquels la volume d’exportation. Dans cette persTunisie peut capitaliser pour s’engager pective, nous organisons, comme chade plain-pied dans cette nouvelle phase que année, le Forum de Carthage, dont
la prochaine édition se déroulera les 15
de son développement ?
MK : 2010 a été une année satisfaisante et 16 juin.
en termes d’investissements directs
étrangers (IDE), même si nous avons res- LA : Quels sont vos souhaits pour la
senti, comme tout un chacun, les effets Tunisie à ce moment si particulier de
de la crise mondiale. Nous avons gagné son histoire ?
trois points de croissance, soit 2425,4 MK : Ce qui nous intéresse, c’est une
millions de dinars en 2010 contre 2357 coopération plus positive. Nous espérons
en 2009. L’industrie manufacturière a de nos partenaires un élan de solidarité
progressé dans les secteurs des industries en termes d’investissements, de sorte que
mécaniques électriques et électroniques ce pays, désormais démocratique, puisse
(IMEE) et du textile. Il en est de même relever le défi économique auquel il doit
de l’offshoring et des TIC. Cette dernière faire face. C’est le moment pour les entreactivité a permis la création de plus de prises socialement responsables de s’en15 000 emplois, dont 3000 à 4000 pour gager aux côtés de la Tunisie pour créer
des diplômés du supérieur. Parmi les 200 de l’emploi. Investissez et vous aiderez le
nouveaux projets en cours de réalisation jasmin à fleurir !
sur l’année 2011 figure celui d’Aerolia,
qui permet notamment l’implantation
Véronique Narame, Paris-Ouagadougou
de sous-traitants dans des domaines à
forte valeur ajoutée. Nous avons aussi 1) Qui dépend du Ministère de la planification
des entreprises de conseil et de création et de la coopération internationale.
tions commises au bureau de Paris, le gouverneur a précisé que
plusieurs instructions sont en cours, tandis que des présumés
« cerveaux de gang » ont été interpellés. Pendant que les procédures visant également le recouvrement des fonds se poursuivent, les mesures conservatoires en justice ont été prises dans
l’attente des procédures en cours. La BEAC envisage notamment de relancer et d’étendre les procédures après avoir évalué
les pertes au terme des enquêtes. Le plan d’action adopté il y
a un an a permis la réduction des dysfonctionnements dans
la gestion des ressources par le renforcement du contrôle interne. Ceci s’est traduit par le renforcement de l’indépendance
Selon Lucas Abaga Nchama,
des discussions en cours entre
les deux zones, en l’occurrence
l’UEMOA et la CEMAC, pourraient
déboucher sur l’interchangeabilité
du franc CFA entre les deux zones
d’émission.
de l’audit interne, l’assainissement du circuit d’approvisionnement et d’achat, et l’assainissement du système d’information
comptable.
Rapprochement BCEAO-BEAC
L’application de la politique monétaire accommodante en 2010
aurait également permis de soutenir la croissance économique
en Afrique centrale, car, même si les indicateurs économiques ne sont pas tous au vert, beaucoup sont passés du rouge
à l’orange. La BEAC a enregistré des résultats encourageants
pour l’année 2010. Le taux de croissance des pays de la CEMAC
est passé de 2,1% en 2009 à 4% en 2010. Les prévisions pour
2011 prévoient une légère accélération du rythme de croissance
du PIB à 4,8%. En outre, le Programme économique régional
(PER), décidé par les chefs d’Etat de la CEMAC en 2005 et qui
s’inscrit dans le cadre d’une vision communautaire à l’horizon
2025 visant à insuffler une nouvelle dynamique à l’intégration
régionale dans la sous-région, serait en bonne voie.
A la BEAC, on se satisfait du comportement de la monnaie,
dont le taux de couverture extérieur tourne autour des 100%.
On écarte pour le moment toute dévaluation du franc CFA.
Par ailleurs, a indiqué Lucas Abaga Nchama, des discussions
en cours entre les deux zones, en l’occurrence l’UEMOA et
la CEMAC, pourraient déboucher sur l’interchangeabilité du
franc CFA entre les deux zones d’émission, suspendue après la
dévaluation du franc CFA en 1994. A ce titre, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et la BEAC ont
signé un protocole de coopération portant aussi bien sur les
réserves de changes que sur le contrôle interne et le système de
reporting des établissements de crédit.
Achille Mbog Pibasso, Douala
CIH (Maroc), bénéfice en
recul en 2010
Le Crédit immobilier et hôtelier du Maroc (CIH) a annoncé,
vendredi 4 février à Casablanca, avoir enregistré un bénéfice
en deçà de son résultat net réalisé au cours de l’exercice 2009
(228 millions DH, déjà en chute de 44% en glissement annuel,
base 2008). La cause évoquée tient à la non-réalisation, pour
des raisons administratives, d’une plus-value significative programmée et provenant de l’opération de cession des actifs hôteliers à la CDG.
La BAD accorde une 5ème
ligne de crédit à la DBSA
La Banque de développement d’Afrique australe (DBSA) va
bénéficier d’une ligne de crédit de 300 millions $ de la Banque
africaine de développement (BAD). Le conseil d’administration de la banque internationale, basée à Tunis, l’a approuvée
jeudi 3 février 2010 à Tunis. Avec cette cinquième rallonge (5ème
DBSA LOC), l’institution financière sud-africaine pourra accorder davantage de prêts aux projets d’infrastructure au sein
de la SADC.
8
Bourses
- Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011
Les fonds avec
Fonds Afrique
Name
Old Mutual Intl Gth FoF A
Prescient Glbl Growth FF A1
Coronation Global Managed [ZAR] A
Plexus International Allrounder FoF
Coronation Optimum Growth A
Coronation Latitude [ZAR] A
RE:CM Global FF A
ABSA International FoF A
PSG Alphen Foreign Flex FoF
Nedgroup Inv Bravata Ww Flex A
Midas Foreign Flexible FoF
FG International Flexible FoF A
Investec Africa I
Flagship IP Worldwide Flexible FoF
Flagship IP Worldwide Flexible
Ankh Foreign Flexible FoF A
Valugro Active Allocation
Four Plus Global FoF A
DWS Invest Africa A2
African Frontiers B
RMB World Wide Flexible
Analytics Flexible FoF A
Quantum Worldwide Flexible FoF
Nomura South Africa Resources Rel Eq
ABSA Rand Protector
Silk African Lions I
Bastion Worldwide Flexible FoF A
Standard Bank Africa Equity A USD
PPS Managed Flexible
E.S. África FI
Amity Flexible Growth FoF
PSG Flexible
Foord Flexible FoF R
ICECAPITAL Africa A
Investec Managed Namibia
SIM Top Choice Equity A1
Seed Flexible
Nestor Afrika Fonds B
Old Mutual Investors R
E.S. África FEI
RMB Strategic Opportunities R
Old Mutual Top 40 A
Kagiso Top 40 Tracker
RMB Top 40 Index
Prescient Eqty Quant A1
Platinum Flexible Growth FoF
Old Mutual RAFI 40 Tracker A
Celtis Flexible FoF A
Dynamic Wealth Optimal A
NFP Assertive FoF A
STANLIB ALSI 40 A
Noble PP All Weather FoF A
Old Mutual Growth R
SIM Growth R
Investec Equity R
JB African Equity C
Nedgroup Inv Rainmaker A
Intereffekt Emerging Africa EUR
XS Accelerated FoF A
Momentum Aggressive Equity FoF B1
Cannon Core Companies
Personal Trust Managed
Melville Douglas Dyn Strat A
Hermes Osborne Flexible A1
Nikko Africa Equity
MAM Actions Afrique
AS Forum Aggressive FoF
FNB Growth
PPS Equity
Invest AD Emerging Africa USD A/I
Imalivest Flexible
Coronation Absolute A
Nedgroup Inv Growth R
Plexus Sprinter FoF
Aylett Equity A3
PSG Alphen Equity FoF A
VPFP CPI Plus 6 FoF A
Investec Value R
PSG Balanced A
Imara Equity
SIM Mgd Aggressive FoF A1
Old Mutual Top Companies R
BJM Core Equity B1
SMMI Equity FoF A
Prudential Dividend Maximiser A
Intervest Flexible FoF E
Kruger Flexible FoF A
Coris Capital General Equity
Old Mutual Value R
Prudential Equity A
Stringfellow Flexible FoF
Gryphon All Share Tracker
GCI Flexible FoF
NeFG Equity
Coronation Market Plus
Old Mutual Flexible R
Noble PP Wealth Creator FoF A
SIM Index R
Discovery Equity
PSG Macro Active FoF
Alphen Equity Builder
Momentum Mod Equity FoF B1
Nordea-1 African Equity BI
Financial Alliance Flex FoF
PSG Konsult Creator FoF A
Nedgroup Inv Equity R
Verso MM Managed Equity FoF A
2010-12-31 2010-02-08 2008-02-04
Domicile
2011-02-07 2011-02-07 2011-02-07
3.33
22.29
1.91
South Africa
1.71
9.84
-1.78
South Africa
1.67
15.77
South Africa
1.40
10.08
1.61
South Africa
0.96
18.21
3.45
South Africa
0.48
11.04
South Africa
0.37
11.68
6.19
South Africa
-0.21
10.65
-2.46
South Africa
-0.29
8.70
1.91
South Africa
-0.34
19.11
8.85
South Africa
-0.53
7.98
2.69
South Africa
-0.61
9.19
3.97
South Africa
-0.75
22.86
-3.79
South Africa
-1.70
12.30
9.23
South Africa
-1.78
20.58
-1.01
South Africa
-2.17
3.24
2.17
South Africa
-2.67
South Africa
-2.75
26.44
6.84
South Africa
-3.06
32.24
Luxembourg
-3.70
Ireland
-4.39
20.13
4.23
South Africa
-4.49
20.81
4.43
South Africa
-4.71
25.22
0.36
South Africa
-4.84
Japan
-5.22
38.08
14.41
South Africa
-5.29
7.23
Luxembourg
-5.30
19.35
8.59
South Africa
-5.56
7.63
-20.14
Ireland
-5.63
28.58
11.81
South Africa
-5.75
1.30
Luxembourg
-5.78
32.85
South Africa
-5.78
41.87
20.67
South Africa
-5.80
31.51
South Africa
-5.82
7.74
-20.34
Finland
-5.86
26.23
11.84
Namibia
-5.93
37.91
14.89
South Africa
-5.94
South Africa
-5.98
4.99
Luxembourg
-6.17
37.30
13.45
South Africa
-6.23
10.60
Portugal
-6.25
40.45
15.05
South Africa
-6.28
40.68
10.07
South Africa
-6.28
40.88
10.19
South Africa
-6.29
40.43
9.57
South Africa
-6.36
40.78
10.90
South Africa
-6.37
26.68
12.57
South Africa
-6.38
39.78
14.44
South Africa
-6.39
30.86
11.34
South Africa
-6.39
36.98
9.36
South Africa
-6.39
32.61
13.59
South Africa
-6.43
40.58
10.50
South Africa
-6.43
28.31
12.33
South Africa
-6.48
35.30
13.73
South Africa
-6.49
34.93
8.43
South Africa
-6.51
35.31
8.18
South Africa
-6.52
20.00
Luxembourg
-6.52
37.19
14.48
South Africa
-6.52
0.69
Netherlands
-6.56
31.15
14.06
South Africa
-6.58
32.47
11.69
South Africa
-6.60
35.65
11.19
South Africa
-6.62
27.32
12.09
South Africa
-6.64
33.09
10.41
South Africa
-6.65
30.67
7.49
South Africa
-6.65
15.35
Japan
-6.65
France
-6.66
30.57
11.15
South Africa
-6.66
40.49
12.97
South Africa
-6.67
37.99
10.62
South Africa
-6.72
7.73
Cayman Islands
-6.73
33.49
10.54
South Africa
-6.74
31.36
15.58
South Africa
-6.74
39.14
12.28
South Africa
-6.75
21.91
South Africa
-6.76
34.53
19.39
South Africa
-6.77
31.07
10.22
South Africa
-6.78
24.94
South Africa
-6.78
39.55
21.18
South Africa
-6.78
27.78
13.44
South Africa
-6.81
39.07
South Africa
-6.81
28.86
14.04
South Africa
-6.84
35.05
13.49
South Africa
-6.87
27.07
8.71
South Africa
-6.87
35.12
11.99
South Africa
-6.90
35.76
16.78
South Africa
-6.92
23.58
South Africa
-6.96
30.41
7.69
South Africa
-6.98
37.09
15.04
South Africa
-7.01
32.91
13.24
South Africa
-7.01
37.52
16.40
South Africa
-7.09
31.65
8.06
South Africa
-7.13
41.19
11.04
South Africa
-7.15
17.69
11.77
South Africa
-7.15
35.35
South Africa
-7.16
30.81
16.08
South Africa
-7.16
32.10
12.98
South Africa
-7.18
25.01
12.31
South Africa
-7.19
39.10
9.09
South Africa
-7.19
35.49
21.18
South Africa
-7.20
15.46
4.16
South Africa
-7.20
37.38
South Africa
-7.23
33.31
11.81
South Africa
-7.25
11.69
Luxembourg
-7.26
32.39
11.96
South Africa
-7.26
32.69
13.54
South Africa
-7.27
40.27
13.14
South Africa
-7.29
23.37
12.00
South Africa
Rating
Overall
1
1
1
2
2
1
1
2
1
2
2
3
1
1
3
2
2
2
1
4
2
1
3
4
3
4
3
3
3
2
2
3
3
3
3
2
3
2
3
4
2
3
5
3
3
2
3
3
3
3
3
2
3
4
3
5
2
5
4
4
3
3
3
4
2
3
3
4
2
3
4
4
4
4
1
5
2
3
3
4
3
3
NeFG Flexible
Lynx Opportunities FoF A1
BlueAlpha All Seasons
Personal Trust Active FoF
SIM General Equity R
JPM Africa Eq A (acc)-USD
ABSA Managed CPI + 7% FoF A
Glacier FS Flexible FoF
SIM Inflation Plus
Carinus Strydom CS Flexible FoF A
Bateleur Flexible A1
Huysamer Equity A1
RCI Flexible Managed
Nedgroup Inv Balanced A
STANLIB Index R
SIM Value R
Plexus RAFI® Enhanced SA Strategy A
Investec Opportunity R
Sanlam African Frontier Markets A GBP
Element Flexible A
Momentum Accumulator FoF
4i Opportunity A
Cadiz Mastermind A
Coronation Top 20 A
RMB High Tide A
Sanlam Multi Mgd Aggressive FoF A1
Allan Gray Equity A
Southern Charter Growth FoF
Cannon Equity A
RMB Value
STANLIB Equity R
Skyblue Cumulus Moderate FoF
PSG Equity A
STANLIB MM High Equity FoF A
Verso MM Secure Growth FoF
Momentum Aggressive Prudential FoF B1
Momentum MultiFocus FoF
SJAM Pan Africa Equity Fund
STANLIB MM All Stars Eq FoF A
Sasfin Equity
RMB Balanced R
Investec GSF Africa Opportunities A USD
RE:CM Global Flexible A
Select Manager Defensive Equity FoF
Analytics Managed Equity A
SYmmETRY Equity FoF A
ABSA Growth FoF
Avocado Dynamic FoF A
Dotport Dynamic Flexible FoF
36ONE Flexible Opportunity A
Hermes Equity A
Pan African B
Efficient Inflation Plus 6 FoF
Plexus Allrounder
Hermes Managed A
Investec SA Value Z
BlueAlpha Oyster Wwide Inst Flex
Ankh Prudential
ABSA Managed A
RMB Structured Equity
Anglorand Growth
SMM Institutional Positive Return 3 B3
Orange Absolute Return
Huysamer Flexible A1
Skyblue Solar Flexible FoF
STANLIB MM Equity A1
Oasis General Equity
Interneuron Freestyle
Nedgroup Inv Core Diversified B
Rezco Value Trend
ClucasGray Future Titans A1
Renaissance Pan-African A
Sanlam Namibia Growth
Nedgroup Inv Quants Core Eq A
Lion of Africa General Equity
Inv Solutions MM Equity A
Investec Growth R
Community Growth Equity
Old Mutual Nam Growth
RMB Equity R
MI-PLAN IP Beta Equity A1
PCA Africa
Old Mutual Nam Dynamic Floor
Xhilarator Multi-SA Flex FoF
Stewart Macro Equity FoF A
SMM Institutional Aggr Equity 1 B2
Select Manager Flexible Growth FoF
Huysamer Opportunity A1
ABSA General R
Robeco Afrika Fonds A
Verso LT SA Equity A
BoE Enhanced High Growth FoF
Metropolitan Multi-Manager Equity
BoE Core Equity
Sanlam Namibia Infl Linked A
FNB Namibia General Equity
Interneuron Managed
Kagiso Equity Alpha
Interneuron Capital Equity
ABSA Flexible
CapitalA South Africa Equity fund
Allan Gray Africa Equity (Rand)
STANLIB Aggressive FoF A
STANLIB MM Inflation Plus 5 FoF B1
Insight Capital Flexible FoF
Flagship IP Prudential Variable
Personal Trust SA Equity
MI-PLAN IP Inflation Plus 7 A1
SMM Institutional Positive Return 1 B3
Afena Equity A1
APS Managed Growth FoF A
Neptune Africa A
Sanlam Growth Institutional B1
Metropolitan Inst Flexible
CAM Optima Institutional
Old Mutual Active Quant Equity A
ABSA Select Equity
Metropolitan General Equity
-7.29
-7.29
-7.30
-7.30
-7.31
-7.31
-7.31
-7.32
-7.35
-7.37
-7.39
-7.41
-7.44
-7.44
-7.45
-7.47
-7.47
-7.48
-7.48
-7.49
-7.50
-7.50
-7.51
-7.54
-7.55
-7.56
-7.58
-7.59
-7.61
-7.62
-7.65
-7.67
-7.68
-7.68
-7.69
-7.69
-7.70
-7.73
-7.73
-7.75
-7.75
-7.76
-7.76
-7.80
-7.80
-7.82
-7.85
-7.90
-7.90
-7.91
-7.95
-7.96
-8.01
-8.02
-8.04
-8.05
-8.05
-8.05
-8.06
-8.06
-8.09
-8.16
-8.17
-8.17
-8.18
-8.19
-8.19
-8.23
-8.24
-8.24
-8.27
-8.28
-8.29
-8.30
-8.39
-8.40
-8.41
-8.45
-8.46
-8.46
-8.49
-8.50
-8.53
-8.54
-8.55
-8.57
-8.58
-8.59
-8.61
-8.62
-8.65
-8.65
-8.69
-8.70
-8.71
-8.74
-8.75
-8.76
-8.80
-8.81
-8.81
-8.86
-8.88
-8.90
-8.91
-8.93
-8.94
-8.94
-8.97
-8.97
-8.98
-8.98
-9.00
-9.00
-9.01
-9.04
-9.06
-9.07
31.61
34.54
28.46
34.77
39.48
31.15
27.66
28.70
20.60
24.94
14.90
12.75
15.74
12.95
9.94
11.50
38.12
33.05
29.21
39.10
35.52
38.62
25.21
2.33
17.54
26.80
36.20
35.72
38.21
26.29
10.77
6.56
9.21
11.09
16.07
14.76
14.67
32.40
29.28
34.35
38.54
35.70
19.58
41.75
27.96
17.96
26.28
30.55
15.02
12.29
9.72
14.05
4.07
11.80
13.76
10.21
12.56
10.70
11.70
35.96
36.03
24.61
13.92
10.85
11.41
23.37
32.58
40.01
34.49
28.92
16.42
23.96
38.33
35.19
12.27
13.77
12.35
6.71
3.73
14.44
15.23
10.88
17.53
28.72
9.86
13.15
17.10
15.09
21.28
12.56
12.40
34.43
22.15
16.54
36.92
13.94
37.20
23.40
34.10
24.18
34.12
32.62
23.70
28.14
25.33
32.75
9.29
8.36
21.44
9.18
11.17
11.09
12.49
4.09
14.63
35.31
37.17
32.82
34.18
35.67
32.48
32.41
33.53
33.57
31.28
21.61
4.62
30.50
38.23
29.02
30.07
34.48
29.13
33.34
32.33
36.54
36.18
22.13
28.30
19.93
36.08
31.89
31.62
14.54
14.74
9.74
11.47
9.30
11.49
9.44
11.14
10.43
33.42
32.19
21.35
13.40
26.69
32.47
26.56
14.36
31.30
29.60
18.10
5.76
5.05
11.19
42.04
24.05
34.75
37.34
36.89
36.19
19.15
9.65
14.22
12.24
18.84
11.14
12.96
4.94
8.93
14.15
12.85
10.74
13.99
12.94
14.12
10.10
13.31
12.97
2.03
16.09
6.12
9.45
-0.81
10.59
9.58
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Luxembourg
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Ireland
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Japan
South Africa
South Africa
South Africa
Luxembourg
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Ireland
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Namibia
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Luxembourg
Namibia
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Namibia
South Africa
South Africa
Taiwan
Namibia
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Netherlands
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Namibia
Namibia
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Japan
Bermuda
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
United Kingdom
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
4
3
4
4
3
3
3
2
3
2
4
4
5
3
3
4
3
5
4
4
4
2
4
2
4
3
3
3
3
3
3
2
3
3
3
3
2
2
4
4
4
4
5
2
2
5
3
3
3
4
1
5
4
4
2
3
3
3
3
3
3
3
2
2
4
3
3
4
4
4
3
3
3
1
5
1
3
5
2
2
3
FG Mercury Equity FoF A1
36ONE Target Return
Old Mutual High Yield Opp A
Visio Actinio A
Coronation Equity R
Valugro General Equity
SMM Institutional General Equity 1 B2
Noble PP Flexible A
BoE Enhanced Growth FoF
Indequity Technical
STANLIB Mod Aggressive FoF A
STANLIB Value A
RMB Absolute Focus A
Element Earth Equity A
27Four Active Equity A1
Kagiso Protector
Allan Gray Optimal A
Cadiz Inflation Plus
RMB High Dividend
Dynamic Wealth Value
Wallberg African All Stars I
Efficient Flexible FoF A
ABSA Prudential FoF
BPI Africa FI
Dibanisa Absolute Return A
STANLIB Growth R
BoE Growth FoF
Foord Equity R
ABSA Allrounder FoF
Harvard House General Equity
Nedgroup Inv Value R
STANLIB Medical Investment B1
Metropolitan High Dividend
Inv Solutions RR Focus A
STANLIB SA Equity R
RMB Protected Dividend A
STANLIB MM Real Return FF A
Lion of Africa Real Rtn CPI+5
Sasfin Twenty Ten
Carnegie Afrika
JM Busha Real Return
Prescient Eqty Active Quant A1
IMC Worldwide Flex FoF
Efficient Prudential
Indequity Dynamic FoF
STANLIB Inflation Plus 3% A
Old Mutual Small Companies R
Standard Bank South Africa Eq A USD
SIM Small Cap R
STANLIB Managed Flexible A
Investec Active Quants R
NFB Equity A2
Capstone Active Equity FoF
Swedbank Robur Africa Equity D2
Tri-Linear Equity
STANLIB Quants A
RE:CM Flexible Equity B
Centaur Flexible
Simplicity Afrika
RMB Small/Mid-Cap A
Magna Africa C
EMIF-South Africa 'B' Load C
UBS (CH) EF South Africa P
Coronation Smaller Companies
Nedgroup Inv Entrepreneur R
Investec Emerging Companies R
Maestro Equity A
Marriott Dividend Growth R
BoE Small & Mid Cap Equity
Efficient General Equity
STANLIB Small Cap A
STANLIB Nationbuilder A
33.71
34.19
35.70
32.56
40.65
10.62
19.16
14.90
17.87
17.89
36.60
19.91
28.98
27.91
29.78
33.81
12.45
28.16
34.85
21.70
12.56
27.81
20.17
37.40
15.83
29.17
23.31
17.77
19.51
30.04
30.67
40.79
24.93
37.06
38.55
17.51
34.33
20.69
36.47
12.22
20.02
17.05
39.57
23.21
18.80
35.64
15.47
28.61
28.92
17.16
41.46
25.72
34.14
16.56
34.39
24.62
30.24
26.56
13.63
25.88
28.31
39.82
31.26
39.78
24.94
32.24
32.58
34.31
34.33
37.34
31.80
31.09
34.49
31.03
19.10
26.69
14.74
13.48
7.40
6.55
9.55
10.72
12.50
10.21
12.38
16.43
9.99
12.14
4.49
11.08
11.15
4.74
14.70
16.25
7.17
9.88
21.03
10.63
15.31
14.60
1.12
10.37
13.97
11.71
5.96
-2.73
12.83
11.97
3.37
7.70
8.98
8.45
10.29
-6.02
5.84
7.68
11.30
13.75
-2.51
1.27
7.90
19.70
0.19
15.74
-3.17
12.51
9.47
10.31
10.25
7.87
7.90
20.39
12.91
-20.55
-6.22
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Luxembourg
South Africa
South Africa
Portugal
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Sweden
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Ireland
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Luxembourg
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Sweden
South Africa
Ireland
Luxembourg
Switzerland
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
2
4
3
4
4
3
3
4
2
2
3
3
4
3
3
4
2
3
1
3
3
2
5
4
2
2
5
4
3
4
2
4
3
4
1
3
4
3
2
1
2
3
2
1
3
2
3
3
2
2
2
4
3
4
2
2
2
3
4
3
1
4
4
1
1
Fonds MENA
2010-12-31 2010-02-08 2008-02-04
Rating
Domicile
2011-02-07 2011-02-07 2011-02-07
Overall
LHV Persian Gulf A
-0.52
19.72
Estonia
Investec Africa & Middle East I Acc Net
-0.83
19.30
United Kingdom
Mashreq Arab Tigers Funds
-1.91
6.32
Ireland
Investec GSF Africa & Mid East A Gr Acc
-2.25
17.31
Luxembourg
BNP Arab Equity
-2.81
12.72
Japan
Sarasin GCC Equity Opportunities (USD) A
-3.13
-0.20
Luxembourg
GAM Star Frontier Opportunities
-3.16
16.59
Ireland
Pictet-MENA-HP EUR
-3.52
15.11
Luxembourg
Investec GSF MENA A Gross
-3.80
15.42
Luxembourg
Emirates MENA Top Comps I USD Daily
-3.88
11.96
Jersey
FT Emerging Arabia
-4.07
11.41
-16.64
Luxembourg
1
UniEM Middle East & North Africa
-4.52
Luxembourg
Amundi Oasis MENA SGD
-4.61
15.43
-8.45
Singapore
3
Meridio ArabWorld P
-4.65
8.96
-12.71
Luxembourg
1
T. Rowe Price Mid East & Africa Eq I
-4.83
11.10
-9.78
Luxembourg
2
CS SICAV One (Lux) Eq Mid E&N Africa B
-4.95
14.21
Luxembourg
Schroder ISF Middle East EUR A
-5.54
23.57
-5.51
Luxembourg
3
WIOF Middle East Performance Fund A
-5.56
5.79
Luxembourg
SGAM Fund Eqs MENA AE
-5.67
12.82
Luxembourg
CIMB-Principal MENA Equity
-6.29
11.06
Malaysia
Ocean Fund Eqs MENA Opportunities A
-6.46
11.16
-10.63
Luxembourg
2
Franklin MENA A Acc $
-6.48
13.71
Luxembourg
Silk Arab Falcons I (EUR)
-6.95
6.49
Luxembourg
JPM Emerging Middle East Eq A (dist)-USD
-7.63
18.12
-1.31
Luxembourg
3
BG Selection Africa&Middle East Eqs AX
-7.80
12.16
Luxembourg
Baring MENA Fund A EUR
-7.88
Ireland
Deka-MiddleEast and Africa CF
-8.02
7.36
-3.50
Luxembourg
3
ING Middle East & Africa
-8.80
15.56
Taiwan
ESPA Stock Mid East and Africa Mkts A
-9.26
13.07
-6.40
Austria
4
Eurovalor África y Oriente Medio FI
-9.27
Spain
Abancna DZU Delniški Pasivni Afrika & ME
-9.82
Slovenia
FIM Sahara
-9.97
16.43
-6.43
Finland
3
SSgA Emerg Middle East&Africa Idx P
-11.58
24.35
8.42
France
4
Name
3
5
3
4
3
5
2
-9.08
-9.09
-9.09
-9.09
-9.09
-9.10
-9.11
-9.12
-9.15
-9.19
-9.21
-9.26
-9.28
-9.28
-9.35
-9.42
-9.42
-9.43
-9.48
-9.50
-9.53
-9.53
-9.54
-9.55
-9.55
-9.55
-9.56
-9.61
-9.63
-9.67
-9.67
-9.70
-9.72
-9.73
-9.77
-9.77
-9.79
-10.04
-10.05
-10.07
-10.09
-10.13
-10.20
-10.22
-10.25
-10.30
-10.31
-10.48
-10.49
-10.54
-10.55
-10.64
-10.69
-8.69
-10.79
-10.90
-10.97
-11.04
-11.06
-11.14
-11.22
-11.39
-11.54
-11.66
-11.67
-11.75
-11.94
-12.10
-12.50
-12.93
-13.09
-13.47
Fonds islamiques
Name
Apex Dana Al-Faiz-i Inc
TA Dana Optimix
Apex Dana Aslah
ASM Syariah Dividend
2010-12-31 2010-02-08 2008-02-04
2011-02-07 2011-02-07 2011-02-07
4.13
29.31
15.11
3.57
41.51
14.60
3.40
29.65
15.74
3.36
37.83
Domicile
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Rating
Overall
5
4
5
Bourses
Avenue SyariahExtra
AmIslamic Balanced
Hong Leong Dana Maarof
Dana Makmur Pheim
AMB Dana Ikhlas
RHB Mudharabah
PRUdana dinamik
Alliance Dana Alif
MAAKL Al-Umran
Pacific ELIT Dana Aman
ING Shariah Balanced
Dana Islamiah Affin
ASBI Dana AL-Munsif
CIMB Islamic Enhanced Sukuk
ASBI Dana AL-Falah
Public Islamic Balanced
CIMB Islamic Balanced
Emirates Islamic Global Balanced B Daily
Public Islamic Enhanced Bond
OSK-UOB Muhibbah Income
PRUdana al-islah
Pacific ELIT Islamic AsiaPac Balanced
Public Islamic Asia Balanced
Pheim Asia ex-Japan Islamic
PNM Amanah Syariah
CIMB Islamic Balanced Growth
TA Asia Pac Islamic Balanced
Mandiri Investa Dana Syariah
Kenanga Islamic Balanced
Oasis Crescent Worldwide Flexible FoF
Reksa Dana Syariah Batasa Kombinasi
PNM Syariah
Schroder Syariah Balanced
Crescent Bal Progressive FoF
Element Islamic Balanced A
Cipta Syariah Balance
TRIM Syariah Berimbang
Old Mutual Albaraka Balanced
Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 -
3.06
2.96
2.92
2.51
2.48
2.40
2.35
2.15
2.12
2.03
2.00
1.62
1.46
1.25
1.13
0.62
0.29
0.18
0.12
-0.05
-0.10
-0.28
-0.36
-0.70
-1.00
-1.13
-1.46
-1.58
-3.86
-4.23
-5.56
-6.31
-6.40
-6.67
-7.80
-8.14
-8.91
-9.70
31.34
31.93
33.73
29.52
38.41
36.48
34.48
39.12
36.22
37.78
29.55
26.46
28.39
28.06
30.05
28.14
28.08
4.47
20.89
20.43
33.00
23.29
21.15
23.94
14.89
36.67
22.78
17.85
31.82
27.82
1.49
16.98
22.00
25.33
27.36
25.10
3.31
8.06
11.57
10.46
13.27
12.30
10.98
11.52
14.76
5.35
7.25
6.93
9.45
9.97
6.71
9.34
8.96
6.56
11.78
5.14
6.59
14.23
8.74
9.79
8.16
7.48
-12.56
4.63
7.70
2.36
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Jersey
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Indonesia
Malaysia
Malaysia
Indonesia
Malaysia
South Africa
Indonesia
Indonesia
Indonesia
South Africa
South Africa
Indonesia
Indonesia
South Africa
1
3
4
3
3
4
4
3
5
2
3
2
3
4
2
3
4
3
3
2
1
4
3
3
3
2
1
1
1
1
Fonds matières premières et ressources naturelles (partiel)
2010-12-31 2010-02-08 2008-02-04
Rating
Domicile
2011-02-07 2011-02-07 2011-02-07
Overall
Ideal Global
11.52
58.14
-0.83
Luxembourg
1
Nomura Sect Index Oil Nonferr
7.60
33.01
3.03
Japan
Melchior ST Resources B2 $
6.71
73.59
14.86
Luxembourg
4
Bansei Global Resource Energy Fund
6.67
55.38
12.79
Japan
Fuchs Invest Glbl Natrl Res Flex B
6.54
77.21
Luxembourg
Pictet-Timber-HP EUR
6.26
27.87
Luxembourg
Pioneer Inv Akt Rohstoffe A EUR ND
5.74
40.63
7.69
Germany
4
RBC Funds (Lux) Global Resources O USD
5.36
66.58
Luxembourg
Caixa Catalunya Multisectorial FI
5.09
29.25
-6.18
Spain
BZ Agro
4.71
43.21
11.33
Switzerland
5
Nordea Foresta Kasvu
4.71
35.07
-0.22
Finland
2
HSBC Ressources Naturelles A/I
4.52
33.50
2.35
France
4
Swedbank Robur Skogsfond
4.32
32.49
0.00
Sweden
2
URAM Gold & Mining SF EUR B
4.00
73.72
7.35
Luxembourg
1
Nikko Resources Equity F Ccy Sel BRL D1M
3.96
57.92
Japan
Allianz Indice Matières Premières R
3.94
23.34
-12.11
France
1
LTIF Natural Resources
3.94
38.49
2.63
Luxembourg
Nikko Resource Fund Equity and Ccy BRL
3.88
57.99
Japan
T. Rowe Price Glbl Natrl Res Eq I
3.72
38.74
3.86
Luxembourg
4
Andorfons Alpha Primeres Materies
3.45
25.55
Andorra
Parvest Equity World Resources C
3.37
29.24
3.58
Luxembourg
4
MUFJ Commodity
3.34
35.55
Japan
Thesis Australian Natural Res GBP Inc
3.19
76.08
8.28
United Kingdom
2
Okasan Commodity Sel (Food)
3.16
56.74
4.87
Japan
Daiwa Commodity Index
3.15
28.22
-2.27
Japan
Daiwa FW Commodity Select
3.15
28.84
-1.63
Japan
Nikko Resource Fund Equity and Ccy AUD
3.04
59.46
Japan
Commosphère A
3.01
39.92
France
Martin Currie GF Glbl Resources
3.00
34.94
4.43
Luxembourg
5
Nikko Resources Equity F Ccy Sel AUD D1M
2.99
58.10
Japan
AXA WF Frm Hybrid Resources AC EUR
2.94
43.54
0.62
Luxembourg
3
Daiwa Rogers Intl Commodity TM
2.86
32.45
Japan
BFW Raw Materials
2.81
32.59
0.18
Liechtenstein
3
RBC Diversified Natural Rsrc Eq
2.79
57.16
7.26
Switzerland
4
Carmignac Portf Commodities A
2.78
54.43
6.60
Luxembourg
4
Daiwa/RICI(R) Commodity
2.68
32.22
Japan
Natural Resources Inst
2.67
60.28
8.13
Ireland
3
Investec GSF Glbl Dyn Res A Acc Grs USD
2.61
47.93
14.65
Luxembourg
5
JB EF Natural Resources CHF A
2.61
32.23
3.56
Luxembourg
3
UBS GU Commodity
2.53
32.08
2.49
Japan
Amundi Islamic Global Resources C C
2.48
35.27
Luxembourg
UBS GU Food (AUD Linked)
2.42
78.35
Japan
Schroder Commodity
2.42
26.59
Japan
Schroder Nikko Commodity A
2.41
26.57
Japan
Dynamic Focus+ Resource I
2.30
47.63
Luxembourg
Schroder ISF Global Res Eq CHF A Acc
2.28
Luxembourg
Investec Enhanced Natural Res I Acc Net
2.26
30.28
United Kingdom
The Emerging Commodities Fund
2.16
40.73
-31.91
France
1
Earth Exploration Fund UI EUR R
2.15
72.70
9.06
Germany
2
Géo-Energies C
1.78
28.07
3.58
France
4
ALTIS Fund Global Resources B
1.74
30.56
2.34
Luxembourg
3
Robeco Natural Resources Equities D EUR
1.74
33.33
5.99
Luxembourg
ESPA Stock Commodities A
1.74
32.76
3.88
Austria
4
Eurovalor Recursos Naturales FI
1.71
34.80
0.71
Spain
3
Nissay Commodity
1.62
30.06
-5.15
Japan
Swedbank Robur Råvarufond
1.57
36.42
1.34
Sweden
3
Van Eck Falcon Hard Assets I-Dist-USD
1.57
Luxembourg
BEA Union Investment Global Resources A
1.42
33.13
Hong Kong
Schroder Nikko Commodity B
1.35
36.32
Japan
Orsay Ressources
1.29
28.21
-4.81
France
2
Public Natural Resources Equity
1.15
35.19
Malaysia
KBL Key Fund Natural Resources Eq EUR
1.15
39.16
3.39
Luxembourg
4
Mizuho Global Resource Eq
1.14
39.68
Japan
Aberdeen Global World Resources A2
1.06
Luxembourg
Birla Sun Life Cmdty Eq Glbl Multi Div
0.99
37.12
India
AmCommodities Equity
0.99
Malaysia
DekaLux-GlobalResources CF
0.99
34.94
4.32
Luxembourg
3
IFR Commodity Fund Diversified
0.94
39.60
Switzerland
Investec GSF Enhanced Nat Res A Grs USD
0.91
29.28
Luxembourg
BK Materias Primas FI
0.89
24.90
-6.30
Spain
2
The Tectonic Fund
0.85
40.98
-27.58
France
1
Nomura Global Commodity Open
0.60
20.13
-9.54
Japan
STABILITAS Growth Small Cap I
0.50
36.49
-14.63
Luxembourg
2
Name
Source © 2010 Morningstar, Inc. Fonds EUR. Tous droits réservés
Contact : Christophe Tardy, à Johannesburg. Tel :+27 (0)21 480 9661
9
Bourses : les banques marocaines
paient rançon à la rumeur
Les banques marocaines ont connu des fortunes diverses à la
Bourse de Casablanca, à cause d’informations qualifiées de « rumeurs ». La carence en communication coûte cher, notamment à
la Banque populaire. Détails.
E
n l’absence d’une information
parfaite, reçue en même temps
par tous les acteurs, la rumeur
devient un facteur d’anticipation pour
des petits porteurs et des investisseurs de
moyenne catégorie, réduits à miser sur
leur flair. Ainsi, le titre BCP, marqueur
du groupe Banque populaire à la Bourse
de Casablanca, a été violemment secoué,
perdant 7,25% sur la semaine du vendredi 4 février, dans un volume significatif
(15,4% du volume hebdomadaire), avant
de se stabiliser sur la semaine du 11. Au
terme d’une intense bataille entre acheteurs et vendeurs, la valeur a terminé en
territoire positif, progressant de 0,95%
à 426 dirhams. Ce redressement doit-il
quelque chose au CDVM (Conseil déontologique des valeurs mobilières), qui a
invité les investisseurs à rester vigilants
vis-à-vis « des rumeurs et des informations non vérifiées » ?
L’état de santé du système
bancaire
Le gendarme faisait allusion aux rumeurs
annonçant le redressement judiciaire
d’une entreprise relevant du secteur des
BTP et ayant une créance bancaire d’environ 1 milliard de dirhams auprès d’une
banque cotée. Ladite entreprise de BTP,
n’étant pas cotée à la Bourse, est libre de
son timing de communication. Ce qui
n’est pas le cas de la BCP, qui a perdu 6%
et a été réservée à la baisse pendant la
séance du jeudi 3 février. Malgré la mise
en garde du CDVM, le marché s’interroge sur l’état de santé du système bancaire
marocain.
Ainsi, le CIH (Crédit immobilier et hôtelier) a publié un communiqué sur les
résultats 2010 mettant fin aux rumeurs
du marché, qui lui attribuaient d’exceptionnelles plus values de cession. En lieu
et place, l’institution relève seulement
une « performance significative » de l’activité bancaire en ligne avec ses objectifs,
le lancement de plusieurs opérations et,
last but not least, un provisionnement
important pour couvrir des créances en
souffrance historique. Le risque fiscal
a également été dénoué, ce qui, précise
Integra Bourse, explique un résultat du
deuxième semestre qui, bien que positif,
est en retrait par rapport à l’année précédente. Malgré cet exercice salutaire de
la communication, le titre CIH a perdu
2,89% dans un volume de 4,3 millions de
dirhams, qui représente presque la moitié de la facture des transactions hebdomadaires (9 millions) et plus de 60%
des transactions au marché central (606
millions de dirhams).
M.C.
Une année 2010 meilleure que 2009…
Sur la séance de vendredi, le secteur bancaire a monopolisé 42% du volume total des transactions. Les banques devraient pourtant bénéficier de la reconduction de leurs notes
ainsi que de la note souveraine du Maroc. Les institutions
jouissent aussi de bons fondamentaux. Selon le Groupement
professionnel des banques du Maroc (GPBM), les dépôts
de la clientèle se sont amélioré de 3,21% sur l’année 2010,
pour s’établir à 619,31 milliards de dirhams. Cette hausse a
été limitée par les dépôts et comptes créditeurs, qui ont attesté un retrait de 20,35% à 28,8 milliards de dirhams. Cette
forte baisse a été atténuée par le bon comportement des
comptes chèques et des dépôts à terme, qui se sont hissés
respectivement de 6,11% à 243,2 milliards et de 4,03% à
160,1 milliards. Pour leurs parts, les créances sur la clientèle
se sont appréciées de 8,74% à 561 milliards de dirhams.
Cette hausse est alimentée par les crédits à l’équipement et
les crédits immobiliers dédiés aux particuliers, en hausses
respectives de 16,23% à 147,43 milliards et de 13,14% à
125,78 milliards de dirhams. Dans une moindre mesure, les
crédits à la consommation et les crédits immobiliers dédiés
aux promoteurs se sont bonifiés de 8,19% à 32,24 milliards
de dirhams et de 1,16% à 63,81 milliards. Au final, le taux
d’impayés ressort à 5,08%, en amélioration de 86 points
de base comparativement à fin 2009. Le taux de couverture
des impayés est, quant à lui, passé de 76,22% à 71,46%.
Reprise timide à la Bourse de Tunis
La Bourse de Tunis a enregistré un petit gain de 1,07% durant
les deux semaines qui ont suivi la reprise des cotations, le 31
janvier. Le gros de l’orage qui a emporté le régime de Ben Ali
est passé, mais des incertitudes politiques et économiques
persistent.
La Bourse de Tunis.
L
’horizon commence à se dégager pour la Bourse de Tunis.
Fermée au cours des deux semaines qui ont suivi le départ précipité
de l’ancien président Zine El Abidine
Ben Ali sous l’effet d’une révolte populaire, la place a fait mieux que résister
au chaos politique et économique depuis sa réouverture.
Entre le 31 janvier et le 11 février, le
Tunindex, indice composite de la place,
a progressé de 1,07% à la faveur d’un
regain de forme des valeurs exportatrices, qui sont parvenues à effacer une
partie des pertes considérables enregistrées avant la chute du régime. Ce
sont, en effet, les sociétés industrielles
exportant la majeure partie de leur
production qui ont permis au marché
de renouer avec la hausse. La société
moderne de céramique (SOMOCER) a
signé la plus forte hausse sur les deux
semaines qui ont suivi la reprise des
cotations, en voyant son cours bondir
de +14,76%. L’équipementier automobile Assad (fabrication d’accumulateurs) a occupé la deuxième marche
du podium, avec une hausse de 14,5%,
devant la Société tunisienne de verreries (+10%).
Les entreprises du clan Ben Ali
sanctionnées
Les entreprises contrôlées par des
membres de la famille de l’ex-président
tunisien ont, toutefois, continué à tirer
le marché vers le bas. Ainsi, le concessionnaire automobile Ennakl, détenu
par Sakhr El Materi, un gendre de Ben
Ali sous le coup d’un mandat d’arrêt
international, a vu son cours dévaler
de 10,60% en deux semaines. De son
côté, la cimenterie Carthage Cement,
contrôlée par Belhassen Trabelsi, beau
frère du président déchu, a perdu
12,95%. « Bien qu’elles soient désormais
gérées par des administrateurs provisoires nommés par l’Etat, les entreprises du
clan Ben Ali ont été victimes de la réputation sulfureuse de leurs propriétaires.
Les investisseurs se sont empressés de
liquider leurs participations dans ces sociétés à n’importe quel prix », commente
la société de Bourse Amen Invest sur les
perspectives 2011 de la place de Tunis.
Selon les analystes d’Amen Invest, les
entreprises détenues par le clan Ben Ali
ne sont pas les seules à avoir été sanctionnées par le marché. Des banques
qui se seraient écartées des normes
prudentielles en accordant des crédits
colossaux à des membres de la famille
Ben Ali sans tenir compte de la fiabilité
de ces emprunteurs ont également vu
leurs cours chuter. C’est notamment le
cas de la Société Tunisienne de Banque
(STB), dont le titre a perdu 23,08% sur
deux semaines, ou encore de la Banque
de l’Habitat (-11,91%).
Incertitudes politiques et
économiques
Le gros de l’orage qui emporté le régime de Ben Ali étant passé, les investisseurs reprennent désormais leurs
vieux réflexes : surveiller attentivement
la santé de l’économie tunisienne et
l’issue du processus de transition démocratique. « En raison des incertitudes
économiques et politiques persistantes,
les mois à venir seront animés par des
mouvements de spéculation financière,
empêchant le marché de dessiner une
tendance précise », estiment les analystes d’Amen Invest. Même son de cloche chez Guillaume Chaloin, gérant du
fonds d’investissement MAM Actions
Afrique.
Walid Kéfi, Tunis
10
Finance
- Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011
« Nous voulons contribuer
à la création des champions
nationaux et régionaux »
Entretien avec Vissého Thierry Gnassounou, directeur associé de
Cauris Management.
Les Afriques : Vous avez procédé au premier closing de votre nouveau fonds
Cauris Croissance II vers la fin 2010.
Pouvez-vous nous préciser les caractéristiques de ce fonds, sa cible et ses
objectifs ?
Vissého Thierry Gnassounou : Notre
nouveau véhicule d’investissement, le
fonds Cauris Croissance II, est un fonds
généraliste doté de 60 millions d’euros,
dont le premier closing à 45 millions
LA : Il s’agit pour Cauris du troisième
fonds dédié à l’Afrique. D’une manière
générale, avez-vous une approche différente des autres grands fonds qui limitent souvent leurs interventions à l’industrie extractive ?
VTG : La volonté de Cauris est de contribuer à la création de champions nationaux, voire sous-régionaux, dans le segment des entreprises de taille moyenne,
qui ne sont pas nécessairement des filiales
« Il s’agit de capter une partie du
formidable potentiel de croissance
de la zone (UEMOA et hors
UEMOA) et de réduire le risque
pays »
d’euros est intervenu au dernier trimestre
2010. Dans la suite de l’expérience acquise
par Cauris au cours des quinze dernières
années, le fonds ciblera prioritairement
les PME de l’Uemoa, avec une ouverture
conséquente sur les autres pays de l’Afrique de l’Ouest, dont la Guinée-Conakry,
de grands groupes internationaux. Cette
stratégie vise en particulier à accompagner les entrepreneurs ou les entreprises
leaders sur leur marché national vers une
expansion sous-régionale, absolument
nécessaire pour au moins deux raisons
essentielles : capter une partie du formi-
Les derniers chiffres disponibles estiment les fonds levés ciblant l’Afrique
subsaharienne à environ 1,6 milliard
$ rien que pour l’année 2010. Sur les
sorties en 2010, je parlerai plus de l’expérience de Cauris, qui a réalisé trois
sorties de titres dans les secteurs de la
banque, des télécoms et des hydrocarbures, avec des TRI oscillant autour de
25%. Les sorties l’ont été par introduction en bourse, put et cession minoritaire à un tiers.
LA : Il y a désormais 54 frontières en
Afrique avec le référendum au Soudan.
Comment les investisseurs s’adaptent
à cet environnement africain avec des
réglementations sur l’investissement,
la fiscalité ou le rapatriement de dividendes souvent différentes d’un pays à
l’autre ?
VTG : S’il est vrai que la diversité de
l’Afrique peut parfois rendre complexe
les structurations des investissements,
Cauris offre l’avantage de cibler une
zone d’investissement dont la majeure
partie des Etats partage un espace économique unique, et un même droit
des affaires (l’OHADA). Ceci dit, nous
estimons qu’une harmonisation dans
la zone Uemoa de la fiscalité sur les
entreprises, les revenus de capital et les
plus-values permettrait, notamment aux
investisseurs en capital, de se déterminer exclusivement en fonction de la ren-
Retards dans les
exportations kenyanes de
thé suite aux manifestations
en Egypte
Lors de l’inauguration officielle de l’usine Kaptumo
(investissement de 500
millions de shillings) dans
le comté de Nandi, Sally
Kosgei, ministre kenyane
de l’Agriculture, a souligné
que les troubles en d’Afrique du Nord ont freiné les
exportations de thé kenyan, notamment destinées à l’Égypte
(un de ses principaux clients aux côtés du Royaume-Uni, de
l’Afghanistan, du Soudan, de la Russie, du Yémen et des Émirats
arabes unis). Toutefois, la ministre a garanti aux agriculteurs
que le gouvernement prendrait des mesures pour assurer la
production contre d’éventuelles pertes. Dans ce sens, elle a indiqué que le gouvernement allait travailler en étroite collaboration avec la Kenya Tea Development Authority (KTDA) pour
explorer davantage les marchés pour le thé kenyan.
Le land grabbing en Afrique
inquiète
L’accaparement des terres agricoles en Afrique par des Etats
étrangers (Arabie saoudite, Qatar ou Corée) et des multinationales a été dénoncé, mardi 8 février à Dakar, à l’occasion du
Forum social mondial, par l’ONG Actionaid. Soren Ambrose,
responsable du secteur agricole d’Actionaid International
Kenya, a constaté que l’acquisition de terres n’est pas un phénomène nouveau, mais qu’il a pris de l’ampleur avec l’arrivée
de la crise alimentaire de 2008. Il a précisé que les investisseurs,
qui se ruent sur ces terres arables, ont en ligne de mire des plusvalues sur la vente de produits et denrées alimentaires. A titre
d’exemples, il a cité le cas d’un Américain qui, à lui tout seul, a
acquis un million d’ha au Soudan, ou d’entreprises productrices de biocarburants qui ont acheté de grandes superficies de
terres pour y cultiver du jatropha.
La BAD accompagne le
Projet sénégalais d’appui à
la petite irrigation locale
Afin de compléter le financement du Projet d’appui à la petite irrigation locale (PAPIL), le Fonds africain de développement (FAD), guichet concessionnel de la Banque africaine de
développement (BAD), a accordé au gouvernement sénégalais,
mardi 1er février, un prêt supplémentaire d’un montant de 9,5
millions d’euros. Le prêt a notamment déjà permis de récupérer plus de 1900 ha de terres salées, de reboiser et de traiter
plus de 700 ha de terres dégradées, de réaliser une trentaine
d’ouvrages hydroagricoles, contribuant à la création de pôles
de développement et apportant une production rizicole additionnelle estimée à plus de 5500 tonnes. Pour rappel, le PAPIL,
qui a débuté ses activités en 2005 et s’étend sur les régions de
Fatick, Tambacounda, Kédougou et Kolda, avait déjà bénéficié
d’un prêt initial de 16,3 millions d’euros. Il s’agit d’un programme qui vise à mettre en valeur des terres, selon une démarche participative, à partir de petits ouvrages de maîtrise des
eaux de ruissellement, en vue d’assurer la sécurité alimentaire.
La BAD à Indaba
(conférence minière de Cape
Town)
Vissého Thierry Gnassounou : « En 2010, Cauris qui a réalisé trois sorties de titres dans les secteurs de la banque, des télécoms et des hydrocarbures avec des
TRI oscillant autour de 25%. »
qui regorge d’un important potentiel
de croissance et sur l’Afrique de l’Ouest
anglophone à l’exception du Nigeria. Le
fonds cible un ticket d’intervention compris entre 3 et 5 millions d’euros prioritairement. Bien entendu, des opportunités légèrement inférieures ou supérieures
à cette plage d’investissement seront également regardées avec intérêt. Tout en
étant généralistes, les secteurs de la distribution, de l’agroalimentaire, des services
financiers, de la logistique, de l’industrie
pharmaceutique et de l’énergie retiendront en priorité notre attention.
dable potentiel de croissance de la zone
(Uemoa et hors Uemoa) et de réduire
le risque pays.
LA : D’une manière générale, comment
l’activité PE a évolué en Afrique en
2010 ? Combien de fonds ont été constitués ? A-t-on senti en amont plus de
difficultés à attirer des investisseurs ?
A l’aval, comment se sont négociées les
sorties d’investissements ?
VTG : Le PE a continué à bien se porter en Afrique, une région qui demeure
prometteuse aux yeux des investisseurs.
tabilité de l’investissement, plutôt qu’en
fonction des avantages fiscaux particuliers qu’offrent le pays de domiciliation.
Il en est de même du Code des investissements. Les distorsions que créent ces
différents régimes prennent d’autant
plus d’importance avec le montant investi. Il faut cependant souligner que le
rapatriement des revenus est généralement garanti dans la quasi-totalité des
pays d’intervention de Cauris.
Propos recueillis par A.W.
Pour la première fois, la Banque africaine de développement
(BAD) a été présente à la Conférence minière Indaba, à Cape
Town du 7 au 10 février. La conférence minière Indaba est le plus
grand rassemblement des parties prenantes dans l’industrie minière en Afrique, y compris les gouvernements, les promoteurs et
les banques. Bon an mal an, plus de 3000 délégués et participants
y sont présents. Par sa vision, la BAD, qui promeut ce secteur par
des investissements conséquents aux privés et ne cesse de renforcer la contribution du secteur privé au développement économique en Afrique, ne pouvait rater une telle manifestation. Ces
dernières années, la banque a investi plus de 500 millions $ dans
ce secteur, en dette ou en capital. Le groupe cherche à devenir le
partenaire de choix pour les investisseurs privés et les gouvernements dans ce secteur, en faisant en sorte que les meilleures
pratiques en termes de modalités de partage des recettes avec les
gouvernements et leurs populations, et de gestion environnementale et sociale, soient strictement suivies.
12
Politique et economie
- Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011
« Des pertes fiscales annuelles
de 30 milliards de dollars pour
l’Afrique »
Altermondialiste convaincue, la députée verte et présidente de
la Commission développement au Parlement européen Eva Joly
se désole des énormes évasions fiscales de l’Afrique, estimées à
30 milliards de dollars, soit près de 20 000 milliards FCFA par an.
E
n compagnie de l’ex-chef de l’Etat
brésilien Lula Da Silva, le juge Eva
Joly est la grande attraction du
11ème Forum social mondial (FSM), qui
se déroule présentement dans la capitale
Dans les paradis fiscaux
Elle remarque que rapatrier les fonds reposant dans les paradis fiscaux est une
autre condition absolument nécessaire
au développement des pays africains. Le
en place d’« un mécanisme international
transparent et contraignant obligeant toutes les sociétés multinationales à déclarer
automatiquement les profits qu’elles réalisent et les impôts dont elles s’acquittent
dans chacun des Etats africains où elles
opèrent, est considérée par les altermondialistes comme un premier pas indispensable pour stopper ceux qui s’enrichissent
sur la misère des populations africaines. »
Le continent est aussi victime de la dé-
Northam Platinum rachète
Mvelaphanda Resources
La société minière indépendante
sud-africaine Northam Platinum
prévoit d’acquérir Mvelaphanda
Resources, qui détient d’importants actifs dans le platine et le
diamant. Pour prendre le contrôle
de cet important exploitant minier, Northam Platinum compte
débourser 136 millions $. Les deux
sociétés, cotées au JSE, Bourse des
valeurs de Johannesburg, ont dévoilé mardi 8 février dans un communiqué commun les termes de
l’accord. Northam devrait fournir
20,9 millions d’actions nouvelles
aux actionnaires de Mvela, contre un paiement de 982,8 millions de rands (136 millions $). Aussi, compte tenu des règles
régissant le JSE, qui ne permettent pas à une société cotée de
générer plus de la moitié de ses revenus via un investissement
dans une autre société cotée, Mvela devra sortir de la cotation
suite à cet accord. Cette annonce a dopé la valeur de l’action
de 3,5%, pour la porter à 45 rands, contre une stabilité à 39
rands.
La SFI compte investir 300
millions $ dans les sociétés
minières du continent
Pour soutenir la croissance dans le secteur minier, la Société financière internationale (SFI), membre du groupe de la Banque
mondiale, a annoncé mardi 8 février son intention d’investir
300 millions $, au cours des trois prochaines années, dans les
sociétés minières opérant en Afrique. Andrew Gunther, senior
manager au département infrastructure et ressources naturelles de la SFI en Afrique et en Amérique latine, a confirmé que
l’exploitation minière est un secteur extrêmement important,
mais difficile, et que la SFI a un rôle à jouer pour soutenir les
entreprises responsables qui créeront des emplois, des infrastructures connexes, et des recettes publiques au profit du continent africain.
Sichuan Hongda
Corporation Ltd envisage
d’injecter 3 millions $
dans le charbon et le fer
tanzanien
Les projets de production de minerais de charbon et de fer
Eva Joly revendique « un mécanisme international transparent et contraignant obligeant toutes les sociétés multinationales à déclarer automatiquement les
profits qu’elles réalisent et les impôts dont elles s’acquittent dans chacun des Etats africains où elles opèrent. »
sénégalaise. Se confiant aux Afriques, elle
ne comprend pas qu’un « continent aussi
riche et doté de ressources naturelles considérables, ait plus que jamais besoin de revenus pour financer l’éducation, les soins
de santé de base, l’agriculture et l’industrie
au moment où les pertes fiscales se multiplient à une vitesse exponentielle ».
La députée verte, présidente de la
Commission
développement
au
Parlement européen, assimile d’ailleurs
les paradis fiscaux, dont l’Ile Maurice, à
« de véritables armes de destruction massive
pour le développement des pays pauvres ».
Selon elle, pour mettre un terme à une
situation aussi dramatique et permettre
à l’Afrique d’utiliser ses ressources pour
financer son propre développement, le
combat doit être mené sur deux fronts :
en Afrique et au niveau international. En
Afrique d’abord, où les gouvernements
et les autorités publiques doivent mettre
en place un système fiscal transparent et
efficace pour lutter contre les fuites des capitaux et dégager des recettes, de façon à
remplacer progressivement la dépendance
vis-à-vis de l’aide extérieure. « Seule la volonté politique manque aujourd’hui pour
parvenir à ce but », analyse Eva Joly.
Nigeria, qui a réussi à rapatrier plus d’un
milliard de dollars des fonds déposés en
Suède par l’ancien président Sani Abacha
est un exemple à suivre, selon la députée
verte européenne. Les bailleurs de fonds
(Europe et Amérique du Nord) sont
aussi appelés à s’engager concrètement
pour lutter contre la pauvreté. La mise
régulation des marchés, de l’exemption
de taxes, de l’exonération d’impôts, de
l’établissement de zones franches et de
mécanismes d’évasion fiscale facilités par
l’activité des paradis fiscaux.
Mohamed Ndiaye
de Mchuchuma Liganga, dans le sud de la Tanzanie, intéressent à plus d’un titre l’entreprise chinoise Sichuan Hongda
Corporation Ltd. Elle va investir 3 millions de dollars dans ces
projets. C’est le premier grand investissement minier de cette
entreprise en Tanzanie, qui a été sélectionnée parmi 48 entreprises internationales soumissionnaires. A terme, ces deux
projets devraient permettre de fournir une base aux activités
industrielles et une source de charbon pour l’usage industriel
local, mais aussi pour l’exportation. Dr Chrisant Mzindakaya,
président du conseil d’administration de la Société nationale
de développement, soulignait naguère que le projet de charbon
Mchuchuma devrait produire 600 MW d’électricité, en complément aux sources hydroélectriques en Tanzanie.
Slemco découvre des
La députée verte, présidente de réserves estimées à
la commission développement 140 millions de tonnes de
au parlement européen, assimile bauxite
d’ailleurs les paradis fiscaux, dont
l’Ile Maurice, à « de véritables
armes de destruction massive
pour le développement des pays
pauvres ».
La Sierra Leone Exploration and Mining Company (Slemco) a
annoncé, mercredi 2 février, avoir découvert des réserves de 140
millions de tonnes de bauxite dans les districts de Port Loko et
de Kambia, au nord de la Sierra Leone. C’est du moins ce qui a
été révélé par Alieu Mohamed Sesay, PDG de Slemco, au cours
d’une réunion d’information publique sur l’environnement,
l’évaluation des impacts sociaux et de santé du projet de Port
Loko bauxite, au centre communautaire Lunsar. Aux membres
de la communauté et aux parlementaires représentant le district de Port Loko, ainsi qu’aux propriétaires fonciers, le PDG
de Slemco a souligné que sa société a été créée en partenariat
avec des investisseurs de Singapour qui ont toutes les compétences pour l’exploration et l’extraction de la bauxite.
Industrie et services
Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 -
Energie nucléaire, les projets
africains au cœur de toutes les
convoitises
13
Le secteur minier rwandais
a progressé de 34% en 2010
Loin du débat et de la polémique sur l’énergie nucléaire, nombreux sont les pays africains qui se tournent aujourd’hui vers
cette source énergétique pour satisfaire leurs besoins.
L
es détracteurs évoquent à juste
titre la problématique des déchets nucléaires, car il n’existe pas
aujourd’hui de solutions viables pour éliminer totalement ces déchets radioactifs.
On pourrait aussi leurs répondre qu’il n’y
a aucune source d’énergie, même celles
renouvelables, qui soit neutre pour l’environnement. Dans un contexte de lutte
contre le changement climatique, l’avantage du nucléaire est la faiblesse de son bilan carbone. Sur un continent où il y a un
gros déficit énergétique, le nucléaire est
aussi une solution à étudier. D’après les
données compilées par Mme Christine
le vendredi 4 février, Dipuo Peters, ministre sud africaine de l’Energie, a rappelé les ambitions du pays. Le programme
nucléaire sud-africain vise une production de 9600 MW d’énergie, qui correspond à la construction d’environ 6 EPR
(Evolutionary Power Reactor) d’ici 2030,
pour un coût de 30 milliards de dollars.
Cet important marché a d’ailleurs mobilisé l’ensemble des acteurs de la filière
nucléaire française, à la grande surprise
et satisfaction d’Eric Besson, ministre
chargé de l’Industrie, de l’Energie et de
l’Economie Numérique. Il a d’ailleurs
lancé à son homologue sud-africaine :
Nul doute que Paris mettra les
petits plats dans les grands pour
accueillir le président Zuma,
qui sera dans quelques semaines
en France.
Heuraux, auteur de L’électricité au cœur
des Africains et directrice du Pôle accès à
l’énergie à la Direction de la prospective
et des relations internationales d’EDF, la
capacité installée de toute l’Afrique est de
114 GW pour 1 milliard d’habitants, ce
qui équivaut à celle de l’Allemagne, qui
n’a pourtant que 82 millions d’habitants.
La capacité installée en Afrique subsaharienne est de 74 GW pour 860 millions
d’habitants, ce qui équivaut à celle de
l’Espagne avec 45 millions d’habitants.
Satisfaction d’Eric Besson
Face à cette situation, les Etats africains
songent à l’énergie nucléaire. Et leurs
ambitions attisent toutes les convoitises.
Malgré la production de 43 % de l’électricité du continent, l’Afrique du Sud
souffre d’un énorme déficit énergétique
pour assurer sa croissance et son développement industriel. De passage à Paris,
« Grâce à vous, tout le monde français de
l’énergie est réuni autour de cette table. »
L’échec français d’Abu Dhabi
Il faut dire que la concurrence est rude.
Chinois, américains et sud-coréens lorgnent également ce marché sud-africain.
Le pays possède deux centrales nucléaires d’une capacité de production de 970
MW, soit 5% de l’électricité. Construites
par Framatome (devenu AREVA), la
maintenance de ces centrales gérées par
l’opérateur national ESKOM est assurée
par EDF et AREVA. On pourrait penser
que les groupes français ont de l’avance
sur leurs concurrents. Loin de là, la perte de l’important appel d’offres d’Abu
Dhabi par les entreprises de l’Hexagone
a fait couler beaucoup d’encre chez les
politiques et les industriels de la filière
nucléaire. Ces derniers étaient largement
favoris par rapport aux Sud Coréens,
Centrale nucléaire et solaire en Californie.
qui ont remporté le marché. Nul doute
que Paris mettra les petits plats dans
les grands pour accueillir le président
Zuma, qui sera dans quelques semaines
en France.
Des marchés s’ouvrent en Afrique
En plus de la première économie du
continent, plusieurs gouvernements misent sur le nucléaire dans les prochaines
années pour résorber leur déficit énergétique. C’est le cas de l’Algérie, du Maroc,
de l’Angola, du Sénégal, de la Namibie,
du Nigeria et de la Tanzanie. Avec l’assistance technique de l’Agence internationale de l’énergie atomique, le Maroc a
déjà identifié des sites d’installation des
centrales nucléaires à l’horizon 2017. Le
pays possède déjà un réacteur nucléaire.
L’Algérie, qui possède déjà deux réacteurs, a choisi une coopération avec la
Corée du Sud pour la construction des
centrales nucléaires civiles. Ce choix s’est
fait au détriment du groupe français
Areva. Par ailleurs, pour la construction
de deux centrales nucléaires respectivement de 2400 MW d’ici 2027 et 1000
MW à l’échéance de 2022, les autorités
algériennes ont décidé de faire appel à
l’expertise sud-africaine.
Ces infrastructures contribueront au
dessalement de l’eau de mer et à la production d’électricité. L’Egypte vise également la construction d’une centrale nucléaire de 1000 MW à l’horizon 2020.
Editeur
Edition Financière du Sud (Paris), filiale à 100% de
Les Afriques Edition et Communication SA.
Siège Social
Groupe Les Afriques Edition & Communication S.A
Société anonyme au capital de 2 200 000 CHF
11, Rue de la Rôtisserie, 1204 Genève- Suisse
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Assistante administrative groupe :
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Filiale Maroc
Les Afriques Communication & Edition SARL
(Maghreb), 219 bis, Bd Zerktouni - Casablanca
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Président administrateur délégué
Abderrazzak Sitaïl
Directeur de la Publication
Abderrazzak Sitaïl
Directeur de la Rédaction
Adama Wade
Rédacteur en chef, Chérif El Walid Seye, Dakar.
Grand reporter, Ismaïla Aidara, Paris, Dakar.
Conseiller de la rédaction, intelligence économique,
Guy Gweth, Paris. Conseiller de la rédaction,
environnement, Thierry Téné, Lille. Banques et
assurances: Walid Kefi, Tunis (chef de rubrique) ;
Hance Gueye, Dakar. Bourses et marchés: François
Bambou, Yaoundé. Matières premières et négoce :
Bénédicte Chatel, Paris ; Anne Guillaume-Gentil,
Paris ; Veronique Narame, Ouagadougou. Industrie et
services : Louis Amédée, Abidjan (chef de rubrique) ;
Olivier Tovor, Lomé ; Willy Kamdem, Yaoundé ;
Achille Pibasso, Douala.
Thierry Téné,
directeur A2D Conseil
Christophe Bazivamo, ministre rwandais des Forêts et des
Ressources minérales a souligné, vendredi 4 février que le secteur minier de son pays a progressé de 34% en 2010, comparativement à l’exercice 2009. A la fin de l’année 2010, les recettes
d’exportation des minéraux ont généré 96,4 millions $, a-t-il
précisé. Les perspectives pour 2011 sont tout aussi bonnes,
dans la mesure où le pays ne s’attend pas à une chute des recettes, vu qu’environ 21 nouveaux sites riches en minéraux ont
été récemment découverts par des chercheurs. Pour 2011, les
prévisions tablent sur 100 millions $ au moins. A noter que le
Rwanda exploite et traite l’extraction de minerais d’étain, d’or,
de coltan, de wolfram et de tungstène, entre autres.
L’Algérie compte investir
en masse dans les énergies
renouvelables
Noureddine Bouterfa, PDG de Sonelgaz, dessine déjà les
contours d’investissements colossaux dans les énergies renouvelables. Il vient de souligner que pour produire 22 000 MW
d’électricité à partir des énergies renouvelables durant les 20
prochaines années, il faudra un financement global de 120 milliards $. S’il est partant pour une prise en charge par son pays
de la moitié du financement de ce programme, il n’en demeure
pas moins qu’il préconise des partenariats pour assurer le financement de l’autre moitié du programme. Enfin, le PDG de
Sonelgaz plaide également pour le développement des énergies
vertes, car ce type de programmes permettra la création de près
de 200 000 emplois directs et indirects, notamment grâce au
segment de la sous-traitance locale.
Le gouvernement rwandais
révise des contrats de gaz
méthane
Le contrat du gaz méthane du lac Kivu, signé en 2009 entre
ContourGlobal Kivuwatt Ltd et le gouvernement rwandais et
portant sur 325 millions $, risque fort d’être revu. Kivuwatt
est une filiale de la société d’extraction de gaz aux États-Unis,
ContourGlobal. « C’est parce qu’il a trop tardé dans son exploitation que ce contrat risque d’être revu », a noté, lundi 7 février,
Coletha Uwineza Ruhamya, ministre d’Etat chargée de l’Energie
et de l’Eau. Pour la ministre, il est temps de mettre d’autres investisseurs sur ce projet. L’extraction de gaz intégré et les installations de production d’électricité sur le lac Kivu visent à fournir
100 MW d’électricité au gaz naturel à l’échelle nationale.
Edition Maroc
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Casablanca. Khalid Berrada, Casablanca.
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premières et coton : Philippe Bourgeois, Paris. Courrier
de l’Asie : Mahacine Mokdad, Ceylan.
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Dépôt légal : février 2011
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Edition Maroc : Bulletin Officiel : Décret n° 2-08-121
du 9 rabii 1429 (7 mars 2008) portant autorisation de
l’édition du journal Les Afriques au Maroc, paru dans
le B.O.N° 5618-26 rabii 1429 (3-4-2008)
14
Produits de base
- Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011
« Le foncier est un facteur clef
dans la hausse des prix agricoles »
La tendance à la hausse des prix agricoles est-elles irréversible ?
Eléments de réponse avec Philippe Chalmin, professeur d’histoire
économique à l’Université Paris Dauphine, consultant auprès de
nombreux organismes internationaux et spécialiste des matières
premières. Philippe Chalmin est également coauteur du rapport
Cyclope sur le prix des matières premières.
Philippe Chalmin : « J’ai tendance à estimer que
nous sommes en début de période relativement
longue de cours élevés, qui est la seule solution
permettant le développement des productions
agricoles, surtout pour les exploitations
familiales. »
L
es Afriques : A ce jour, la hausse
assez spectaculaire du prix des
produits agricoles est corrélée à
des désastres climatiques en 2010. Un
autre facteur, dont on parle moins, est
le rapport défavorable de la superficie
agricole utile (SAU) avec la superficie
totale d’un Etat, comme par exemple
en Chine où la SAU représente 7% du
territoire, alors qu’il représente 54%
en France. Pensez-vous qu’il s’agisse là
d’un puissant facteur de hausse structurelle des prix ?
Philippe Chalmin : Incontestablement,
le facteur foncier est un facteur clef qui
compte dans la crise actuelle. Il est évident que pour un certain nombre de
pays la limitation des terres disponibles
et leur diminution ne leur permettra pas
d’atteindre leur autosuffisance et pèsera
sur le marché mondial. En réalité, il faut
voir la chose de deux manières : d’une
part, la SAU globale de la planète ne va
pas augmenter : il y a encore certains
endroits ou l’ont peut probablement
encore défricher et mettre en culture,
je pense en particulier au Serrano brésilien, d’autre part, pour nombre de régions du monde, bien au contraire, on
assiste à une diminution de la SAU du
fait de la croissance de l’emprise urbaine, ceci compensant plus ou moins cela,
sachant qu’il faudrait raisonner, bien
entendu, avec une différence agronomique de qualité de terre. Je crois qu’il
faut raisonner au XXIème siècle à SAU à
peu près constante, ce qui veut dire que
si l’on doit augmenter les productions
agricoles, ceci ne pourra se faire que
par l’augmentation des rendements. Il
est évident que certains pays vont plus
rapidement que d’autres trouver leur limite, la Chine étant l’exemple même du
pays qui a trouvé ses limites. Même si
l’agriculture chinoise est l’une des plus
productive du monde, l’augmentation
du niveau et du mode de vie est telle que
les besoins chinois nécessiteront de plus
en plus besoin d’importations.
LA : La France, par la voie du président
de la République, propose, dans le cadre
du G20, une meilleure régulation des
prix agricoles grâce à la création d’une
base de données statistiques plus à
même d’apprécier l’offre et la demande.
Quelle efficacité attendez-vous de cette
initiative, qui, je crois, est à préparer du
coté russe ?
PhC : Les bases de donnée existent, pour
chaque grande production de la planète.
Il est vrai que la FAO ne joue pas parfaitement son rôle, mais heureusement
qu’il n’y a pas que la FAO : pour les céréales nous avons le Conseil international des grains, pour le sucre nous avons
le Conseil international pour le sucre,
pour de très nombreux produits il existe
beaucoup d’organismes statistiques publics ou privés, pour tous les marchés
nous avons des gens dont le métier est
de faire de l’analyse et de la prévision.
Ensuite, que ces prévisions soient fiables,
c’est une autre affaire. N’oublions pas
que l’agriculture est une activité à ciel
ouvert, sensible à la question de la fiabilité des prévisions des météorologues.
A quel horizon pourra-t-on prévoir la
météo ? On ne résoudra pas facilement
cette question. En 2010, l’exemple de la
bilité des fondamentaux de l’offre et de
la demande. J’ai tendance à estimer que
nous sommes en début de période relativement longue de cours élevés, qui est la
seule solution permettant le développement des productions agricoles, surtout
pour les exploitations familiales.
LA : Philippe Chalmin, vous avez été
l’un des premiers à mettre sur le haut
de la pile des préoccupations contemporaines les questions agricoles. Voyezvous aujourd’hui un retour significatif
des investissements dans ce secteur ?
PhC : Il est évident que la flambée des
prix actuels, et même cette tendance
haussière longue, devrait avoir très clairement comme conséquence de remettre la
question des politiques agricoles au cœur
des questions de politique économique.
Ce qui, jusque là, n’était pas populaire,
car impliquant souvent une hausse des
prix alimentaires pour les citadins. En revanche, une politique du revenu agricole
pour les exploitations familiales s’inspirant de la politique agricole commune
du début des années 1960 devrait, si les
moyens sont donnés, permettre de freiner l’exode rural grâce à des prix rémunérateurs permettant de produire plus.
Ce que nous vivons aujourd’hui, c’est
une forte incitation à mettre en place des
politiques d’encouragement à la production agricole. Mais gardons à l’esprit que
le temps agricole est un temps long, ce
n’est qu’à la fin de la décennie que l’on
peut espérer toucher les dividendes. Car
parmi les difficultés, il faut mentionner
l’absence de pouvoir d’achat chez les
Egypte et Tunisie coûteront
20 millions de livres à
Thomas Cook
Suites aux injonctions des
voyagistes de rester à l’écart
de la Tunisie et de l’Egypte,
Thomas Cook a annoncé, mardi 8 février, que ses bénéfices
du 2ème trimestre seraient amputés de quelque 20 millions
£, soit 23,7 millions d’euros.
Cette estimation a été faite à
l’occasion de la présentation
de son activité au 1er trimestre, clos le 31 décembre, de l’exercice 2010-2011. Il ressort sur cette période une hausse de 8%
de son chiffre d’affaires, à 1,81 milliard de £, et des pertes réduites de 10% en glissement annuel, pour se situer à 37,3 millions de £. A noter que les voyagistes voient généralement leurs
chiffres passer dans le rouge sur la période octobre-décembre,
traditionnellement la plus calme de l’année pour eux. Thomas
Cook, qui transporte, bon an mal an, un million de passagers
vers l’Egypte, a annulé la destination Louxor, mais a maintenu
ses voyages vers Charm el-Cheikh et Hourghada, hauts lieux
touristiques de la Mer Rouge.
South African Airways lance
un vol direct sur New York
en mai
La compagnie aérienne South African Airways a annoncé le
lancement d’un vol direct entre Johannesburg et New York, à
partir du 1er mai 2011. Il s’agit d’une nouvelle route directe et
quotidienne entre l’aéroport Oliver Tambo de Johannesburg et
JFK de New York, avec des départs à 20h35 pour atterrir aux
Etats-Unis à 6h40, et des retours décollant à 11h15 pour atterrir en Afrique du Sud à 8h40. Selon le communiqué rendu
public, le vol sera assuré par un Airbus A340-600 et permettra
aux passagers de gagner deux heures, mais aussi de bénéficier
de connexions facilitées vers Boston, Chicago, la Floride, les
Caraïbes ou le Canada.
Le même document dévoile aussi qu’en raison d’une hausse de la
demande, la compagnie aérienne sud-africaine va aussi déployer
des Airbus A340 sur ses routes vers la Namibie et le Kenya.
« Je vois mal comment on peut Un constructeur éthiopien
soutenir une politique agricole pour des routes au SudSoudan
sans l’aide directe de l’Etat aux Maintenant
que le peuple du Sud-Soudan a plébiscité la sécession, lors du référendum, avec plus de 98% des 8 millions
inscrits, et que Khartoum et Addis-Abeba, à l’instar
exploitations familiales grâce à d’électeurs
de la communauté internationale, ont accepté les résultats, il
reste à doter ce nouveau pays d’infrastructures. Une entreprise
éthiopienne, Double Alpha Construction, qui
des prix rémunérateurs. » deavaitconstruction
soumissionné à un appel d’offres, vient de remporter le
sécheresse en Russie, dont personne n’a
anticipé l’ampleur sur les résultats de
la récolte, a certainement joué un effet
d’amplification.
LA : Les gouvernements des pays en voie
de développement ne devraient-ils pas
se réjouir de cette nouvelle donne, qui
pourrait avoir un effet de frein à l’exode
rural ?
PhC : Oui, moi je le crois, mais bien
entendu, la caractéristique du marché
agricole international est l’instabilité.
J’espère que la période de prix très élevés
ne va pas durer et qu’avec une bonne récolte 2011-2012, on viendra à une situation un petit moins tendue.
Les prix peuvent donc retomber relativement rapidement en cas d’une bonne
récolte 2011-2012, ce qu’il faut espérer,
mais il n’en reste pas moins, quand je
raisonne en tendance à moyen et long
terme, en voyant la montée en puissance
des besoins et le temps long du circuit de
l’investissement agricole, comme probable une période assez longue de prix
agricoles soutenus, avec tous les risques
inhérents qui peuvent contrarier cette
montée : instabilité monétaire ou insta-
consommateurs, d’une part, et d’autre
part, l’absence de contribuables dans tous
les pays en voie de développement. Dans
ces conditions, je vois mal comment on
peut soutenir une politique agricole sans
l’aide directe de l’Etat aux exploitations
familiales, grâce à des prix rémunérateurs. C’est à ces conditions que l’exode
rural peut reculer. Les grands complexes
agricoles sont certainement plus faciles à
mettre en place, mais, agronomiquement
et socialement, très incertains quant à
leur futur.
LA : Sans trahir les secrets de la prochaine publication de votre revue Cyclope,
quel changement important entre la
publication 2010 et celle, encore en préparation, pour 2011 ?
PhC : La tension sur les produits alimentaires et sur l’ensemble des matières
premières, à l’exception de l’énergie. La
grande différence, en effet, c’est le retour
des tensions alimentaires et ses conséquences. Oubliées depuis 2009, elles resurgissent en 2011 !
Propos recueillis par
Philippe Bourgeois, Paris
programme de construction de routes pour le gouvernement
du Sud-Soudan (GoSS), qui a lancé des projets gigantesques.
Le projet comprend une route de 250 km de Malakal, la deuxième plus grande ville après Juba, la capitale, à Nasser, en passant
par Jekou et Jikou, des villes à la frontière de l’Éthiopie (une
frontière longue de 1400 km).
Tanger Free Zone fait le
plein en 2010
Tanger Free Zone (TFZ) a connu une année record en 2010, avec
7 milliards DH d’investissements. Désormais, ce sont quelque 570
entreprises, marocaines et étrangères, évoluant dans différents secteurs dont l’automobile, l’agroalimentaire, la banque et l’aéronautique, qui y ont élu domicile. Parallèlement, la TFZ a également
connu la création de plus de 54 000 emplois nouveaux.
BMW mise sur les marchés
émergents
Friedrich Eichiner, directeur financier du groupe BMW, s’attend à une hausse significative des ventes au premier semestre
2011, notamment grâce au marché chinois. Le directeur financier de la marque allemande souligne qu’outre l’attente portée
sur les nouveaux modèles, l’optimisme du groupe repose essentiellement sur les ventes au niveau des pays émergents. Si
les prévisions des ventes en Chine visent une croissance à deux
chiffres, l’Afrique du Sud, récemment adoubée parmi les BRIC,
n’en a pas moins intéressé le géant allemand de l’automobile.
Entreprises et marches
Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 -
Tourisme : « Le Niger reste une
zone fréquentable »
Sanady Baba Ahmed, directeur général de l’Hôtel Gaweye, passé
sous pavillon de l’Etat nigérien après le retrait du groupe Accor en
2003, fait le point.
L’Hôtel Gaweye à Niamey.
L
es Afriques : Comment se porte
aujourd’hui le secteur du tourisme au Niger ?
Sanady Baba Ahmed : Le tourisme de
loisir se porte très mal et souffrira pour
un temps des revers de l’actualité, sans
compter les effets néfastes de l’insécurité
qui a prévalu dans le nord du pays. En
revanche, il se dessine des bonnes perspectives pour le tourisme d’affaires à
motivation professionnelle.
LA : Quelle est la part de marché de votre établissement ?
SBA : L’hôtel occupait à peine 30% de
part du marché général, actuellement
il se positionne en leader avec plus de
50% de la part du marché de l’hébergement et plus de 70% sur celui de la
restauration.
LA : Depuis le retrait de la firme Accor,
Gaweye est sous pavillon de l’Etat nigérien, quels ont été les grands changements survenus ?
SBA : Depuis 2003, l’hôtel a connu des
hauts et des bas : rénovation de façade,
et surtout difficultés liées au manque de
clientèle et aux problèmes de gestion
de cette situation qui exigeait plus de
rigueur. Depuis septembre 2010, des
améliorations sont perceptibles grâce à la gestion rigoureuse et le professionnalisme des animateurs actuels.
LA : Selon vous, compte tenu du
poids de vos créances, la nationalisation vous a-t-elle servi ou
desservi ?
SBA : L’Etat du Niger est actionnaire à hauteur de 95%, donc quasi
propriétaire, et entend réhabiliter
définitivement l’hôtel pour en faire
le fleuron de l’hôtellerie du pays et
un espace d’accueil des personnalités importantes avec, à la clé, une bonne et
saine gestion. L’Etat est un grand client et,
pendant la période de la transition, nous
recouvrons régulièrement nos créances
vis-à-vis de ce client et des autres. L’Etat
a pris à cœur la normalisation de l’exploitation et la remise aux normes des prestations de l’hôtel par la nomination d’un
professionnel à la direction.
LA : Le Niger reste-t-il une zone
fréquentable ?
SBA : Bien sûr que le Niger est fréquentable. Les assassinats sont plus importants
dans les pays développés que dans nos
pauvres Etats où ils sont hyper médiatisés. Dans ces pays, il faut de grands attentats pour que la presse en parle. Aussi,
il n’y a pas de destination sans risque
aujourd’hui, car « les gibiers sont partout
et les chasseurs également ». On doit redoubler de vigilance et sécuriser davantage nos villes et nos unités.
Les grands tour-opérateurs ne se sont pas
trop bousculés à nos portes ; les agences
spécialisées dans nos produits aventure,
déserts du Sahara, et dans une moindre
mesure découverte et éco-culturel, dans la
région du fleuve Niger avec son parc, font
« Les assassinats sont
plus importants dans
les pays développés
que dans nos pauvres
Etats où ils sont hyper
médiatisés. Dans ces
pays, il faut de grands
attentats pour que la
presse en parle. »
des efforts de programmation, mais les
ambassades des pays émetteurs de touristes continuent, plus que jamais, à interdire
ou déconseiller notre destination.
Ismaël Aidara
Le long feuilleton de la
privatisation de la CMDT prend
encore du retard
Le mois de mai 2011 devait voir l’aboutissement du processus,
qui risque finalement de s’étendre jusqu’à la fin de l’automne
de cette année.
P
eut-être que la tentation est grande de profiter des prix exceptionnels pour améliorer encore la
situation financière de l’entreprise avant
son départ pour le secteur privé ? Quoi
qu’il en soit, les prix misérables de ces
dernières années ne sont qu’un mauvais
souvenir, et les indices de Liverpool ou
du marché à termes de New York ont atteint des sommets inégalés, même pour
la récolte prochaine 2011/2012.
Pourquoi, alors que la CMDT est presque dans les temps dans l’opération de
cession de ses actions, trois repreneurs
(Dreyfus, Géocoton et Ivoire Coton) renoncent-ils ? Certainement chacun d’entre eux a ses raisons, peut-être la concomitance avec la crise en Côte d’Ivoire. On
peut risquer une autre explication, peutêtre en partie commune.
Volatilité incroyable
En premier lieu, la modalité de la fixation du prix du coton graine aux pro-
ducteurs reste un aléa très important
pour une entreprise privée qui connaît
surtout ces deux dernières années la volatilité incroyable des prix sur le marché
mondial. Dans une perspective différente, une production qui fait vivre près
de 4 millions de personnes ne peut être
laissée hors du champ d’intervention
de l’Etat. Ensuite, les espoirs de voir rebondir la production cette année sont
décevants. Espérée autour de 360 000 t
de coton graine, cette dernière atteindrait à peine les 250 000 t soit environ
100 000 t de coton fibre. Le risque devient donc important d’acheter un outil
industriel durablement en surcapacité
d’égrenage, avec en corollaire le risque
de surpayer le coton graine pour assurer
un plan de charge minimum face à des
concurrents placés dans les mêmes situations. Faut-il rappeler, pour en juger,
que la production du Mali s’est approchée des 250 000 t de coton fibre il y a
une dizaine d’années !
Enfin, on peut penser aussi qu’au travers d’un dossier de privatisation, ce
sont les métiers en amont et en aval de
l’égrenage qui doivent être aussi pris en
compte par des repreneurs plus familiers d’arbitrage et de marchés à terme,
et qui peuvent être parfois surpris, voire
inquiets, des chantiers à compétences
agronomiques qui ne se trouvent pas
dans leur cœur de métier...
Stratégie de long terme
Pour les trois compétiteurs restant, le
Singapourien OLAM, le Chinois Yumié
et le Malien FAMAB, ces arguments ne
seraient pas suffisants pour renoncer. Le
pari d’avoir un accès sur le long terme
en coton fibre, en tourteaux et en huile
peut s’avérer une stratégie de long terme
valable en l’absence de toute concurrence de la part d’un secteur textile national
inexistant.
A condition de ne pas oublier que
l’agriculture a besoin d’investissements
annuels dont le coût ne peut être laissé
seulement aux bons soins de l’Etat.
Philippe Bourgeois
15
Des entreprises brésiliennes
ciblent la province de
Kwanza-Sul (Angola)
Suilmo Schuler, vice-doyen de Sul Université de Santa Cruz
(Brésil), a révélé, mardi 8 février, que plusieurs entreprises brésiliennes comptent investir environ 495 millions $ dans les secteurs de l’agriculture et l’industrie manufacturière. Des projets
dûment ficelés ont été présentés au gouvernement provincial
et des accords pourraient être signés au mois de mai 2011. Sul
Université de Santa Cruz a signé un projet industriel avec le tissu
social local. Il s’agit d’un accord de coopération visant à la promotion de l’enseignement, de la recherche et au développement
des communautés locales, pour lutter contre la pauvreté, la famine et le chômage.
Un centre des TIC flambant
neuf à Ahanta-Ouest
(Ghana)
Le centre multi-usages des technologies de l’information et de
la communication lancé par Kwesi Biney, ex-chef de la direction
de district d’Ahanta-Ouest, a été inauguré par Paul Evans Aidoo,
ministre régional de l’Ouest, au cours d’une cérémonie haute en
couleurs à Agona. Financé par la préfecture d’Ahanta, le centre
contribuera à la formation des lycées et des étudiants de l’enseignement supérieur. Juste avant l’inauguration, le ministre a
abordé des jeunes lycéens pour leur rappeler l’ampleur de la tâche qui les attend, tout en les incitant à travailler dur.
Au Rwanda, le Sénat somme
le ministre des TIC de définir
sa gestion de la fibre optique
Ignace Gatare, ministre à la présidence de la République rwandaise en charge des TIC, doit s’expliquer devant le Sénat sur
sa gestion et l’entretien du réseau de câbles à fibres optiques.
L’initiative émane du sénateur Wellars Gasamagera, qui a présenté un document à la Chambre sénatoriale sur l’état actuel des
TIC au Rwanda. Il avait alors insisté sur les dépenses gouvernementales, qui ont atteint 94 millions $, portant sur 2560 km de
câbles à fibres optiques à travers le pays. Mais il a mis aussi l’accent sur le fait qu’aujourd’hui, Kigali, la capitale, est connectée à
neuf frontières, et que tous les postes des 30 districts du pays sont
en réseau. A noter qu’après le raccordement complet de l’anneau
optique, le câble reliera le Rwanda au Kenya et à l’Ouganda, par
des câbles sous-marins via l’océan Indien.
Jet4You (low cost marocaine)
monte en puissance
Après sa signature avec deux tour-opérators européens, Jet4you
prévoit de transporter l’été prochain plus de 100 000 passagers
sur la destination Agadir-Massira. Ces accords ont été signés
d’une part avec Sunway Travel Ltd, pour transporter plus de
15 000 passagers irlandais vers la capitale du Souss, et d’autre
part avec TUI Germany, pour permettre à plus de 30 000 passagers en provenance de villes européennes d’utiliser sa desserte
sur Agadir cet été. Les termes de ces contrats prennent effet à
compter du mois d’avril prochain. La low cost marocaine poursuit ainsi sa montée en puissance après le lancement d’une fréquence supplémentaire entre Paris et Agadir, déjà annoncée, qui
concerne le transport de 55 000 passagers.
Des actions concertées pour
lutter contre les feux au Kenya
Dans les forêts de Nyandarua et de Laikipia, considérées
comme des zones de captage d’eau et où réside une variété
rare de la faune locale, des feux sporadiques se sont poursuivis jusqu’au mardi 8 février. William Cheptoo, directeur
du comté zonal de Laikipia, et son homologue de Nyandarua,
Benjamin Kinyili, ont indiqué que les équipes de travail antiincendie patrouillent avec des scouts bénévoles dans les régions de Ndaragwa, Aberdare et Rumuruti, où des incendies
ont détruit plus de 500 hectares de plantations d’arbres et de
prairies. D’après le directeur du comté zonal de Laikipia, la
sécheresse conjuguée aux vents forts a rendu la lutte contre
ces incendies très difficile. Ainsi à Rumuruti, où demeurent
quelque 300 éléphants et autres animaux sauvages, 120 hectares de prairies et 45 hectares de forêt indigène ont été détruits. Quant à Kinyili, il a lancé un appel aux communautés
vivant sur les bords des forêts de Nyandarua pour s’organiser
et pour répondre aux appels de détresse des gardes forestiers
de façon à lutter contre les incendies.
Entreprises et marches
Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 -
Google au Liberia : visite
ponctuelle ou début d’un long
partenariat
L’intérêt que Google porte envers l’Afrique n’est pas récent. Au
cours des trois dernières années, Google a ouvert des bureaux
locaux dans plusieurs pays africains, notamment en Afrique du
Sud, au Kenya, au Sénégal, au Ghana et au Nigeria.
Un pas plus loin dans ce type de travail
collaboratif : chaque internaute a la possibilité de proposer des informations et
de soumettre des photos pour enrichir le
contenu de Google Maps.
E
Chiffre d’affaires hebdomadaire
essentielle de Google est d’organiser l’ensemble des informations à travers le monde
et de les rendre universellement accessibles
et utiles. Dans cet esprit, nous offrirons des
formations sur des outils locaux et globaux
encourageant le développement économique et les possibilités d’entreprenariat
pour les éducateurs, les entreprises et les
ONG au Liberia. » Aussi noble que cet
objectif soit, il s’agit aussi pour Google
de vendre sa panoplie d’applicatifs, qu’il
s’agisse de gmail, son service courriel,
de Google Maps, ou d’autres. Lors de la
présentation de gmail, l’audience a posé
de nombreuses questions sur ses
fonctionnalités. Ce n’est pas très
A travers ma propre
surprenant lorsque l’on sait que
l’écrasante majorité des internauexpérience d’utilisateur
tes libériens a une adresse email
de Google Maps pour me
Yahoo.
Les animateurs des sessions d’inrepérer dans Monrovia,
formation ont, par exemple, fait
des démonstrations et ont donné
j’ai eu à faire face à des
d’amples informations sur Google
incohérences dans la
Maps et ses applicatifs. A présent, les informations que Google
représentation des rues
Maps propose sur le Liberia sont
et des monuments, ou
quelque peu limitées. La carte du
réseau routier national par exemdes bâtiments utiles tels
ple ne reflète que partiellement
les routes existantes. Le plan de
que les ambassades ou
Monrovia, la capitale, comporte
les banques.
des inexactitudes.
A travers ma propre expérience
rus » des NTIC au Liberia n’a pas encore d’utilisateur de Google Maps pour me
infecté la gent féminine ? L’audience était repérer dans Monrovia lors de mes proaussi très jeune, avec une majorité de gens menades découvertes, j’ai eu à faire face à
en dessous de trente ans. Pour la plupart, des incohérences dans la représentation
il s’agissait d’étudiants, de profession- des rues et des monuments, ou des bânels des TIC et de représentants d’ONG. timents utiles tels que les ambassades ou
L’ambiance était chaleureuse et, face à les banques. Grâce à la Liberia Institute of
une audience très intéressée par certains Statistic and Geo-Information Services
n août dernier, une équipe de
Google s’est rendue au Liberia
dans le cadre d’un atelier de
travail de deux jours intitulé « Internet
Camp Liberia ». Il va s’en dire que l’accueil a été très chaleureux. Ainsi, plus
d’une centaine de « mordus » de l’internet se sont retrouvés à l’Hôtel de Ville
de Monrovia pour participer a ces deux
jours de travaux.
Plus de 90% de l’audience présente était
masculine. Pourquoi si peu de femmes ?
Est-ce à dire qu’elles n’étaient pas intéressées par le sujet ou est-ce que le « vi-
Contrairement à d’autres sociétés informatiques qui se limitent à faire une présentation de leurs produits et services et
ensuite plient leurs bagages, Google a aussi
organisé une session interactive de travail
consacrée aux opportunités commerciales
liées à l’internet. L’audience a été invitée à
réfléchir et à formuler des idées de développement d’activités locales centrées sur
l’internet et qui seraient économiquement
viables. Des idées d’activités telles que
l’enregistrement des noms de domaine,
l’accès à l’internet pour la recherche et la
communication ou un service d’annuaire
ont été proposées. L’audience, répartie en
petits groupes de travail, s’est attelée à la
tâche de calculer le chiffre d’affaires potentiel dérivant de ces activités. En moyenne,
l’audience a estimé que le chiffre d’affaires
hebdomadaire par personne pourrait être
de l’ordre de 313 dollars. Le chiffre d’affaires le plus bas était de 40 dollars, tandis que
le chiffre d’affaires le plus élevé qui a été
proposé était de 750 dollars par personne
par semaine. L’internet au Liberia est bien
loin de devenir une activité commerciale
générant des millions de dollars !
La lenteur de la connexion
Si Google entend faire une différence
au Liberia, la société devra comprendre
qu’il s’agira de s’engager à long terme
pour permettre un vrai travail de fond.
La guerre civile n’a pas seulement détruit
les infrastructures du pays (incluant le
réseau de télécommunications), mais
elle a aussi privé toute une génération
d’un accès régulier à une éducation de
base. Surfer sur le net n’est pas très intéressant si l’on ne sait pas comment lire et
écrire. Et lorsqu’on possède ces qualités,
la lenteur de la connexion Internet rend
17
Afrique du Sud : un projet
gazier fait polémique dans
la région de Karoo
Les énormes réserves de gaz enfouies dans le sous-sol d’Afrique du Sud suscitent la convoitise des géants pétroliers Shell
et Sasol. Toutefois, ils devront composer avec le fort élan des
populations locales et de la princesse Irène, sœur de la reine
Beatrix des Pays-Bas, propriétaire d’une réserve naturelle dans
la zone de Karoo, au centre du pays. Celles-ci sont déterminées
à empêcher l’implantation du projet afin de préserver un environnement fragile. Bien que Shell ait déjà déposé en décembre
une demande d’autorisation pour explorer 90 000 km² dans la
région semi-désertique du Karoo, où se trouvent de vastes ressources de gaz de schistes, les populations rejettent les requêtes
d’exploitation de ce gaz qui intéresserait le pétrolier sud-africain Sasol.
Une éventuelle exploitation polluerait les nappes phréatiques,
vu que le méthane en question est niché dans des couches de
schistes situées jusqu’à 1000 m de profondeur.
Algérie : interdiction
officielle de la marche du
12 février
La marche populaire prévue samedi 12 février par la
Coordination nationale pour la démocratie et le changement a
été officiellement interdite par les autorités algériennes lundi 7
février. Sans donner de justificatifs précis, le gouvernorat d’Alger a adressé un document aux organisateurs (des partis politiques et des organisations de la société civile) leur signifiant
un refus catégorique « conformément aux textes en vigueur ».
Toutefois, cette opposition du gouvernorat n’a pas empêché les
organisateurs de maintenir le programme de la manifestation.
Ils continuent de réclamer l’ouverture politique et médiatique,
plus de libertés collectives et syndicales. Ils ne veulent pas du
palliatif proposé par les autorités pour un rassemblement dans
l’une des salles de la capitale, la salle ovale multisports du complexe olympique Mohamed Boudhiaf, d’une capacité de 10 000
personnes.
Bénin : quelque 23 candidats
à la présidentielle
Pas moins de 23 dossiers de candidature ont été reçus, à la date
du lundi 7 février, à la Commission électorale nationale autonome (CENA) pour la présidentielle du 27 février 2011. Outre
la candidature de Yayi Boni, actuel président, on compte celles
de Me Adrien Houngbédji, leader du Parti du renouveau démocratique (PRD, opposition), soutenu par la coalition « l’Union
fait la force », et d’Abdoulaye Bio-Tchané, actuel président de la
BOAD, à la tête de la coalition « ABT ». Aussi, deux femmes figurent sur cette liste, dont Me Marie Elise Gbédo, qui s’est déjà
présentée deux fois à un scrutin présidentiel. Le communiqué
de la Cour constitutionnelle a dévoilé la liste dans la soirée
du dimanche 6 février. A noter que la CENA est présidée par
Joseph Gnonlonfoun, ancien garde des sceaux. Elle est composée de onze membres, à savoir neuf représentants de l’Assemblée nationale, un représentant du président de la République
et un de la société civile.
Monrovia vu par
Google Map
services et produits, l’équipe dynamique de Google a démontré beaucoup de
flexibilité quant aux thèmes abordés durant les deux jours de travaux. Il est clair
que les organisateurs étaient intéressés
à mieux comprendre l’expérience et à
évaluer les besoins de l’audience qu’ils
avaient en face d’eux.
Vendre sa panoplie d’applicatifs
Selon le programme de présentation
d’Internet Camp Liberia, « la mission
(LISGIS), Google va bientôt mettre en
ligne une carte à jour du réseau routier
national. Pour avoir vu la nouvelle carte,
il est clair que le réseau routier existant
est bien plus dense que ce qu’il est possible de voir à présent.
Google encourage aussi des ministères,
comme celui de la santé ou de l’éducation, à rendre publiques des informations sur le réseau hospitalier ou scolaire
du pays. Ce type d’informations permettrait d’enrichir le contenu des cartes.
la navigation frustrante. Il est impossible,
par exemple, de regarder des vidéos en ligne, parce que chaque quelques secondes
l’image se fige car le téléchargement des
données « ne suit pas ». Ce n’est qu’à la
mi-2012 que le Liberia sera connecté à la
fibre optique, avec l’arrivée du câble sousmarin ACE (Africa Coast to Europe).
Isabelle Gross, Londres
Balancing Act
(www.balancingact-africa.com)
Quand Blé Goudé vise
directement Compaoré
Samedi 5 février, Charles Blé Goudé, chef des jeunes partisans de
l’ancien de l’Etat, a tenu un meeting à la place de la République,
au Plateau, à Abidjan, pour proférer un flot d’attaques violentes contre Blaise Compaoré et Nicolas Sarkozy, respectivement
chefs des Etats du Burkina Faso et de la France, sans oublier
Alassane Ouattara, président élu et reconnu par la plupart des
Etats de la communauté internationale. A Blaise Compaoré,
qu’il « ne considère pas comme un chef d’Etat », il demande de
rester chez lui : « Tout le monde se souvient, comme si c’était
hier, que Blaise Compaoré a assassiné Thomas Sankara. Il pense
remettre le même plan en exécution contre Laurent Gbagbo. »
18
Entreprises et marches
- Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011
Christian Rousseau, directeur général d’Accor Maroc
« Une nouvelle gouvernance,
pas forcément une nouvelle
stratégie »
Nommé depuis janvier directeur général d’Accor Gestion Maroc,
Christian Rousseau a reçu Les Afriques dans ses locaux sis à Sidi
Maarouf, le quartier des affaires de Casablanca. Entretien.
Les Afriques : Y a-t-il, avec votre arrivée,
un changement d’orientation à la tête
d’Accor Gestion ?
Christian Rousseau : Il ne s’agit pas nécessairement d’une nouvelle stratégie.
Mon rôle, en tant que représentant du
groupe Accor au Maroc, est de déployer
la vision du groupe et de l’adapter au
pays. Tout d’abord, nous voulons conserver notre position de leader hôtelier au
Maroc, ce qui passe par la poursuite du
développement de nos marques. Pour
ce faire, Accor, à travers Risma, partenaire propriétaire privilégié dans lequel
Accor est un actionnaire de référence,
poursuit sa croissance avec des projets de
construction d’hôtels des marques Etap,
Ibis, mais également Mercure, Pullman
ou Novotel, et bien sûr Sofitel. Les stratégies d’Accor Gestion Maroc et Risma
sont intimement liées, car la réussite des
deux entités passent par une croissance
LA : Peut-on avoir une idée de vos performances sur l’exercice 2010 ?
CR : Risma étant une société cotée en
Bourse tenue à la communication financière, je ne pourrai pas m’étaler beaucoup sur cette question avant la publication officielle. Je dirai seulement que
nous avons de bonnes progressions, que
ce soit dans l’hôtellerie de milieu de gamme, mais aussi dans le luxe. Pour ce qui
est du secteur économique, les chiffres
continuent à être bons.
LA : On a de plus en plus l’impression
que les hôtels Sofitel sont gérés de manière autonome. Est-ce le cas ?
CR : En réalité, Sofitel a une stratégie
de marque à l’échelle mondiale visant à
repositionner le réseau Sofitel sur le segment du luxe. La décision a été prise au
plus haut niveau de doter cette marque de
sa propre organisation, et ce dans
le monde entier. Hamid Bentahar
« En ce qui concerne
a été nommé vice-président de
l’hôtellerie de luxe, Sofitel Sofitel Maroc pour déployer la
stratégie de la marque au Maroc.
est engagé, avec des
Cette nomination s’inscrit dans la
stratégie du groupe Accor. Accor
ouvertures entre 2011
gestion Maroc continue cependant
et 2012, sur Essaouira,
sur certains domaines, comme les
achats ou l’informatique, à assurer
Agadir ou encore le nord
la fonction de support pour les
hôtels Sofitel au Maroc.
du Maroc, à Mdiq. »
maitrisée de nos marques sur les bons
marchés avec les bonnes enseignes. C’est
d’ailleurs l’une de nos forces que d’avoir
ce portefeuille de marques, qui nous permet de répondre au mieux à la croissance
de la demande, qu’elle soit sur le segment
affaires ou loisirs.
LA : Vous avez inauguré récemment un
Ibis à Tanger, votre 900ème hôtel. Vous
êtes aussi en partenariat avec le groupe
Akwa pour le développement d’Etap
Hôtels. Sont-ce là les signes d’une migration vers l’hôtellerie low cost ?
CR : Le développement de l’hôtellerie
très économique avec Etap répond à une
tendance de croissance économique à
l’échelle du Royaume. Aujourd’hui, dans
un cadre professionnel ou loisirs, il existe
une demande au niveau domestique
pour une hôtellerie de chaine offrant un
produit et des services de qualité, à un
prix très compétitif. En ce qui concerne
les autres marques, nous continuons de
nous développer. Pour Ibis, nous devons
consolider la marque en densifiant le réseau et en capitalisant sur une notoriété
forte au Maroc. De 16 unités, nous devons atteindre 25 hôtels, d’ici 2015. Pour
l’hôtellerie de milieu et haut de gamme,
Novotel, Mercure et Pullman sont les
marques phares que nous déploierons
sur des destinations ciblées, par exemple Tanger, Marrakech, Rabat et bien
sûr Casablanca. En ce qui concerne l’hôtellerie de luxe, Sofitel est engagé, avec
des ouvertures entre 2011 et 2012, sur
Essaouira, Agadir ou encore le nord du
Maroc, à Mdiq.
LA : Quid de l’évolution de Suitehotel
au Maroc ? Projet abandonné ?
CR : Suitehotel n’était présente au Maroc
qu’à travers un seul hôtel : le Suitehotel
Marrakech. La marque Suitehotel,
créée en 1998, a rejoint, en juillet 2010,
la famille Novotel pour devenir Suite
Novotel. La rencontre de Suitehotel et
de Novotel est une opportunité pour ces
deux marques entre lesquelles existe une
réelle synergie de clientèles, qu’il s’agisse
de voyageurs d’affaires ou d’adeptes de
loisirs urbains en famille. Suite Novotel,
marque hôtelière milieu de gamme du
groupe Accor, propose 26 hôtels dans 6
pays, principalement situés dans les centres-villes. Suite Novotel, c’est un état
d’esprit décalé et avant-gardiste, qui invite à vivre l’hôtel différemment et cible
une clientèle de moyens séjours. La suite
de 30 m² est un espace modulable, que
le client peut configurer selon ses besoins (sommeil, détente, travail...). Suite
Novotel propose à sa clientèle de voyageurs des services 24h/24, leur permettant de vivre leur séjour en toute liberté
et autonomie.
LA : La marque Pullman a-t-elle un avenir au Maroc ?
CR : Lancé en décembre 2007, le réseau
Pullman compte aujourd’hui 52 hôtels
dans 18 pays en Europe, Afrique, MoyenOrient, Asie Pacifique et Amérique du
Sud. Situés au cœur de métropoles régionales et internationales, à proximité
des grands aéroports et dans les grandes
stations touristiques, les hôtels Pullman
sont conçus comme de vrais lieux de
Le Novotel de Casablanca.
vie et d’échange. Ils offrent une gamme
étendue de services sur-mesure, des technologies innovantes et une nouvelle approche dans l’organisation des réunions.
Au Maroc, on veut positionner Pullman
avec une offre séminaires et des espaces
de conférences. Le Pullman à El Jadida
est un hôtel loisir en bord de mer offrant
golf et spa, à une heure de Casablanca et
de Rabat, qui à la force de se positionner à la fois sur une clientèle en business,
mais aussi loisirs. En accord avec le propriétaire (madaef), un programme de rénovations répondant à ces deux clientèles
est prévu, avec rénovation des chambres,
des espaces communs et la mise en place
d’un centre de conférences.
LA : On a cette sensation de différence
de qualité d’un Ibis à l’autre. Est-ce le
cas en réalité ?
CR : Ibis est la marque leader d’hôtellerie économique du groupe Accor. Depuis
l’ouverture de son premier hôtel en 1974,
Ibis a su imposer un standard offrant
tous les services d’un hôtel moderne,
au meilleur rapport qualité-prix sur son
marché.
Les Ibis Moussafir ont été développés en
s’adaptant à la clientèle, à la fois loisirs,
avec la mise en place de piscines dans les
hôtels, mais aussi affaires. Vous trouverez
des salles de réunion dans tous les Ibis
au Maroc. Pour le reste et partout dans
le monde, le standard Ibis assure à ses
clients une localisation proche des aéroports, gares, centres d’affaires et destinations touristiques, ainsi qu’une chambre
moderne et parfaitement équipée et, entre autres, un service disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
LA : Finalement, quelle sera la touche
personnelle de Christian Rousseau ?
CR : J’ai cité les axes stratégiques prioritaires sur lesquels nous devons nous
concentrer avec des actions principales :
préparer le lancement de la marque Etap,
ouvrir un hôtel Pullman a Marrakech,
développer la performance de nos hôtels via la distribution web, mais aussi le
Revenue Management, consolider l’expérience client avec un service et des produits de qualité, en relation avec la qualification et les compétences à développer
dans nos équipes hôtelières. Et renforcer
notre position d’entreprise responsable
au travers du développement durable et
la poursuite de la certification.
Propos recueillis par A.W.
Après les élections,
l’impasse politique au
Burundi
L’impasse politique que vit le Burundi depuis bientôt six mois
pourrait se transformer en une crise majeure. En effet, depuis
la victoire du Conseil national pour la défense de la démocratie
et Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD), l’opposition est passée de la marginalisation à une nouvelle rébellion,
en passant par la clandestinité, notamment des Forces nationales de libération (FNL). Pour rappel, en mai 2010, les principales formations de l’opposition étaient confiantes pour battre
le parti au pouvoir, mais la Commission électorale nationale
indépendante (CENI) proclama le CNDD-FDD largement
vainqueur, avec 64% des voix aux communales. L’opposition,
regroupée au sein de l’Alliance des démocrates pour le changement au Burundi (ADC-Ikibiri), ne tarda pas à dénoncer directement des « fraudes massives ». Conditionnant sa participation
au processus électoral au renvoi de la CENI et à l’annulation du
scrutin communal, elle a dû boycotter le reste du cycle électoral, offrant une victoire massive au parti au pouvoir, avec 91% à
la présidentielle, 81% aux législatives et 94% aux sénatoriales.
Election du nouveau
Parlement du Cap-Vert
L’archipel ouest-africain, au large de Dakar, présenté comme
un modèle de démocratie et de bonne gouvernance en Afrique,
a voté, dimanche 6 janvier, pour renouveler les députés. D’après
la Commission nationale électorale (CNE), le scrutin a été bien
organisé, dans des bureaux informatisés, et s’est déroulé sans
incident, aussi bien à Praia que dans les 8 autres îles habitées.
Pour donner l’exemple, le président Pedro Pires, qui n’a qu’un
rôle protocolaire dans cette démocratie parlementaire, a été
parmi les premiers à voter. Après avoir exécuté son devoir civique, il a souligné qu’il fallait faire en sorte que ces élections
soient exemplaires, afin que les participants soient convaincus
que les résultats qui en sortiront des urnes sont les vrais et acceptés par tous.
L’asphyxie financière du
camp Gbagbo serait proche
Le camp Gbagbo est-il en train de faiblir ? On peut le croire,
dans la mesure où son régime n’a pas pu honorer le paiement,
prévu fin janvier, de 30 millions $ d’intérêts d’un emprunt à des
créanciers privés. Les pressions financières exercées par
Alassane Ouattara et ses alliés extérieurs et la décision prise fin
janvier par la BCEAO pour obliger Laurent Gbagbo à quitter le
pouvoir, commencent à porter leurs effets. En outre, à l’agence
principale de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest
(BCEAO) à Abidjan, depuis que le système électronique de
« compensation interbancaire » a été coupé pour asphyxier son
gouvernement, Laurent Gbagbo a ordonné aux banques de recourir à la « compensation manuelle ». Certains banquiers refusent d’appliquer un système fastidieux et non sécurisé. Par
ailleurs, le blocage proviendrait du fait que ce gouvernement
doit disposer chaque mois d’une enveloppe entre 150 millions
et 200 millions d’euros pour payer 104 000 fonctionnaires et
55 000 soldats, selon l’ONU.
Gabon : Mba Obame,
toujours réfugié dans les
locaux du PNUD
Depuis qu’il s’est autoproclamé président du Gabon le 25 janvier, André Mba Obame est toujours réfugié dans les locaux du
PNUD, à Libreville, avec une vingtaine de personnes. Néanmoins,
lundi 7 février, Yvette Ngwévilo, ancienne candidate à l’élection
présidentielle, tente de désamorcer la crise en tentant de concrétiser l’appel lancé il y a deux semaines par Casimir Oyé Mba, exPremier ministre, et la société civile. De l’avis de cette militante,
le Gabon a longtemps été un « havre de paix », d’où la nécessité
de se parler afin de désamorcer les tensions.
Elle regrette « que 25 de ses compatriotes soient enfermés
dans un local », tout en appelant le camp d’Ali Bongo à la
compréhension. Economie - Politique
Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 -
Algérie : le cocktail anticrise
de Bouteflika
Le président Bouteflika peut-il éviter à l’Algérie une contagion
suite à la crise politique qui a déjà frappé les voisins tunisiens et
égyptiens ?
D
ans le sillage de la vague
d’émeutes du début du mois
de janvier, et après un silence
de près d’un mois, le président algérien
tente, depuis la première semaine de février, de reprendre l’initiative face à la
montée des mouvements de contestation.
C’est un cocktail de mesures politiques
et économiques d’une ampleur inédite
qui a été annoncé, notamment lors d’un
conseil des ministres réuni le 3 février.
Dans un pays de démocratie
pluraliste
Confronté aux protestations multiformes qui continuent de se succéder, marquées notamment par de nombreuses
grèves et manifestations, voire de façon
plus dramatique par des tentatives d’immolation par le feu, Abdelaziz Bouteflika
n’a pas voulu, cette fois, passer sous silence le volet politique de l’expression
contestataire de ces dernières semaines.
Il adopte même un ton inhabituellement
conciliant pour évoquer « les commentaires et les revendications de nature politique, apparus ces derniers temps, dont
l’expression variée requiert le respect, car
nous sommes dans un pays de démocratie
pluraliste, sauvegardée au prix de sacrifices
nationaux considérables ».
La principale annonce du chef de l’Etat
algérien dans ce domaine concerne la
« levée prochaine de l’état d’urgence », en
serrement de l’étau sur les médias publics. La manifestation organisée le 12
février à Alger par de nombreux partis
d’opposition, et qui reste interdite par les
autorités, devrait constituer un premier
test important pour ce nouveau climat
politique.
Un ciblage des sources de la
tension sociale
Contrairement aux décisions adoptées
dans l’urgence au lendemain des
émeutes du début de l’année, la panoplie des mesures économiques
annoncées ces derniers jours ne se
limite pas au soutien des prix des
produits alimentaires. Une priorité
claire est réservée aux causes pressenties de la tension sociale, que
sont l’existence d’un vaste marché
informel, le chômage des jeunes ou
encore la crise du logement.
Sur le marché informel, le conseil
des ministres bat purement et simplement en retraite et reporte sine
die l’application de l’obligation de facturation et d’utilisation du chèque dans
les transactions commerciales, qui devait
entrer en vigueur en mars prochain. Et
pour cause, de nombreux rapports signalent le rôle déterminant des protagonistes de l’informel dans le déclenchement
des émeutes de janvier. L’exécutif juge
en conséquence plus prudent « d’ap-
du chômage sur la décennie », l’exécutif
annonce un renforcement des dispositifs existants (voir Les Afriques N° 147).
La prolongation de la durée du pré-emploi, l’élargissement et le renforcement
de l’attractivité des « emplois d’attente »
et l’encouragement du microcrédit et de
la création de PME doivent apporter une
réponse à la principale attente des jeunes
Algériens.
Faisant preuve sur ce chapitre d’un zèle
de bon aloi, le délégué général de l’Association des banques algériennes (ABEF),
Abderrahmane Benkhalfa, rappelait, dès
le 9 février, que « quelques 230 milliards
de dinars (plus de 3 milliards de dollars)
de crédits bancaires destinés au finance-
De nombreux
rapports signalent
le rôle déterminant
des protagonistes
de l’informel dans le
déclenchement des
émeutes de janvier.
ment de la création de PME et de micro
entreprises, notamment par les jeunes
chômeurs, sont actuellement dans les portefeuilles des banques algériennes ». Selon
M. Benkhalfa, ces montants « portent sur
150 000 projets opérationnels ». Les crédits accordés aux jeunes entrepreneurs
enregistrent, selon la même source, une
croissance annuelle de 25% du nombre
de ces projets. Le représentant de l’ABEF
a expliqué également que les trois dispositifs d’aide à l’emploi de jeunes sont
financés « jusqu’à 65% par les banques »,
le financement des 35% restant étant assuré par les organismes concernés et les
jeunes entrepreneurs eux-mêmes.
Mise en chantier de 500 000
logements
Abdelaziz Bouteflika n’a pas voulu, cette fois, passer sous silence le volet politique de l’expression
contestataire de ces dernières semaines. Il adopte même un ton inhabituellement conciliant.
vigueur depuis 1992. Une décision inscrite dans l’air du temps et stimulée par
le puissant souffle de démocratisation
qui balaie le monde arabe. Elle a été immédiatement saluée, à la fois par les milieux politiques algériens et par les diplomaties occidentales, Union européenne
et Etats-Unis en tête.
Le volet politique du dispositif annoncé
par le président algérien est complété
par la réponse apportée à une autre des
revendications formulée de longue date
par l’opposition : la promesse d’un des-
profondir la concertation, l’explication et
la communication sur les avantages pour
l’économie qui découleront du recours à
ces mesures ».
La principale attente des jeunes
Algériens
Le gouvernement est en revanche invité
fermement à « diligenter » deux des chantiers importants de l’ère Bouteflika. Dans
le but de faciliter la création d’opportunités d’emploi « qui a déjà connu d’importants résultats accompagnés d’un fort recul
A propos, enfin, du sujet ultrasensible
du logement, qui a été à l’origine d’un
nombre incalculable d’émeutes populaires au cours des dernières années, le chef
de l’Etat algérien rappelle la réception, en
2010, de plus de 190 000 unités et la mise
en chantier de 500 000 autres. Il réclame « l’accélération de l’affectation de l’importante quantité de logements sociaux
déjà réceptionnés et la finalisation des sites
de logements promotionnels demeurés en
chantier au motif de contentieux divers ».
Les banques locales sont en outre invitées à « faciliter l’accès des citoyens aux
crédits pour la promotion immobilière ».
Les dispositifs mis en place dans ce domaine en 2010 sont assortis de taux d’intérêt compris entre 1 et 3% et fortement
bonifiés par l’Etat. Le président algérien
annonce également que « le cas échéant,
le gouvernement mettra en place un fonds
de garantie de ces crédits ».
L’état florissant des finances
Face à la crise, l’Etat algérien a décidé de
délier plus généreusement que jamais les
cordons de la bourse du Trésor public, en
renforçant et amplifiant pour l’essentiel
des dispositifs déjà existants. Il est vrai
que l’état florissant de ses finances lui
procure, dans ce domaine, des marges de
manoeuvres considérables. Les semaines
à venir nous dirons si le remède est à la
hauteur du mal.
Hassan Haddouche, Alger
19
Egypte : l’impact pour les
banques françaises serait
minime
Les données de la Banque des règlements internationaux (BRI)
montrent que les banques françaises installées en Egypte ont
vu leurs engagements plus que doubler ces quatre dernières années, pour dépasser les 17 milliards $ (12,5 milliards d’euros) à
fin septembre 2010, sur les 50 milliards $, pour toute la région
de l’Afrique du Nord. Comparativement aux banques britanniques, exposées à hauteur de 10,7 milliards $ et les italiennes à
raison de 6,3 milliards $, les établissements français sont donc
plus exposés. Néanmoins, des analystes trouvent que le risque
serait contenu et l’impact éventuel sur les comptes des banques françaises relativement faible. Ils considèrent que l’Egypte
ne pèse que 0,2% des résultats de BNP Paribas, et les filiales
du Crédit Agricole (Crédit Agricole Égypte) et de la Société
Générale (NSGB) représenteraient respectivement 1,5% et 3%
des résultats des deux groupes. Par conséquent, il n’y aurait
pas de craintes excessives à avoir, même si la Société Générale,
avec sa filiale NSGB (National Société Générale Bank) totalise
4 milliards d’euros de crédits et 6 milliards de dépôts (chiffres
à fin septembre 2010), devant le Crédit Agricole qui affiche
1 milliard de crédits et 2,5 milliards de dépôts (chiffres au 31
décembre 2009).
Qu’attendre des Frères
musulmans ?
Fondée en 1928, dissoute en 1954, officiellement interdite, mais
tolérée par le pouvoir,
l’organisation des Frères
musulmans est devenue
un acteur majeur pour
sortir de la crise qui paralyse l’Egypte. S’ils ne
sont pas à l’origine du
mouvement de contestation qui a fait vaciller le
gouvernement, ils peuvent pourtant bien en être les principaux
bénéficiaires. Il a mis en branle son impressionnante logistique
pour entretenir les manifestants sur les différentes places de revendication, telles que la place Tahrir, mais aussi soigner des
blessés ou aider à les transporter. Tewfik Aclimandos, historien
et chercheur associé à la chaire d’histoire contemporaine du
monde arabe au Collège de France, qui fait ce constat, trouve
cette force d’opposition, contrairement à la coalition de partis
qui est hétéroclite et désordonnée, très organisée. Cette organisation se ferait donc en dépit de plusieurs tendances au sein
de la confrérie, avec des salafistes, des islamo-démocrates, qui
s’efforcent de concilier démocratie et charia… Pour cet expert, la prudence est de rigueur, car ils ne sont pas démocrates.
Joshua Stacher, chercheur à l’Université de Kent (Etats-Unis),
ajoute qu’en matière de respect des libertés fondamentales, de
reconnaissance de l’égalité des citoyens, ou de positionnement
international, la confrérie a encore du chemin à faire.
Le PNUD octroie plus
de 78 milliards de francs
guinéens
Le Ministère de la Coopération internationale à Conakry a
abrité, lundi 7 février, la cérémonie de signature d’un nouveau partenariat entre le gouvernement guinéen et le PNUD.
Cette institution va ainsi allouer à la Guinée un peu plus de
10 millions $, soit 78,015 milliards de francs guinéens. D’après
Antony Kwaku Ohemeng-Boamah, représentant résident du
système des Nations Unies en Guinée, c’est le moment pour ce
pays et ses partenaires de multiplier les efforts pour la relance
d’un développent économique à même de répondre aux immenses attentes de son peuple.
Kenya : un taux de
croissance à 6% à fin 2011
Il y a de fortes chances que le taux de croissance du PIB (5,6%),
annoncé l’année dernière, soit hissé à 6% en 2011, « suite à
l’apport plus conséquent de soutiens financiers et de la confiance
accrue dans l’économie », a déclaré la Banque centrale. Selon les
estimations de l’institut d’émission, l’économie va surmonter
les menaces inflationnistes, malgré l’expansion de crédits bon
marché pour le secteur privé et les ménages. La hausse des prix
des denrées de première nécessité a atteint son plus haut niveau
en onze mois, suite aux surenchères sur l’énergie, la farine de
maïs et les légumes.
20
Economie - Politique
- Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011
Egypte : l’avenir d’Israël en question
Hosni Moubarak, fidèle allié des USA et de l’Etat d’Israël, a été chassé par son peuple. Une nouvelle ère s’ouvre pour le Moyen Orient.
L’Etat hébreu, gouverné par une alliance entre la droite et l’extrême
droite, est obligé de revoir sa copie.
Aujourd’hui, avec le départ de Moubarak,
le président Obama est dans l’obligation
de résultats, pour avoir été directement
impliqué dans la révolte égyptienne.
M
Il est ainsi attendu, pour être crédible,
que ce qui est valable pour l’Egypte devrait l’être également pour le reste de
la région. Les regards sont braqués sur
l’attitude qu’il aura à l’égard d’Israël,
s’agissant des mêmes valeurs défendues
aujourd’hui. Car, mieux que quiconque,
le président américain connait les atteintes à la dignité humaine.
Avec les événements d’Egypte, les débats étaient plus serrés face aux sorties
aintenant que la rue égyptienne a eu raison de Hosni
Moubarak, après 18 jours de
révolte non-stop, les analystes s’interrogent sur l’avenir politique de l’Egypte, ses
incidences sur la région, tout particulièrement dans les monarchies et présidences
pétrolières et sur le conflit israélo-arabe,
ainsi que sur la stratégie américaine dans
la région, à la lumière des discours du
Pour comprendre ce changement de cap,
il faudra, impérativement, revenir au
discours du président Obama du 28 mai
2010, consacré à la sécurité américaine,
où une phrase peut résumer le net clivage (un revirement de presque 180°) de la
stratégie américaine dans le monde.
« Notre sécurité à long terme ne provient
pas de notre capacité à semer la peur
dans le cœur des peuples voisins (d’Israël,
Un poids, une mesure ?
Mali : Amadou Toumani
Touré lance des projets de
développement dans le nord
Dans le cadre du projet de
récupération des armes
légères, un projet soutenu par des partenaires
internationaux, Amadou
Toumani Touré, président
du Mali, s’est rendu lundi
7 février à Achantabaguite,
à 3 km de Kidal, pour allumer « la Flamme de la
paix ». Au cours de la cérémonie, quelques centaines d’armes de
guerre, collectées auprès des populations locales, seront symboliquement brûlées. Pour la réussite de ce programme, une enveloppe
de 32 milliards de francs CFA a été mobilisée pour un plan d’urgence d’intervention dans tout le nord du Mali. Le président ATT a
souligné qu’il s’agit d’un programme « devant apporter des solutions
urgentes au défi du rétablissement de la paix et de la sécurité, permettant aux jeunes de trouver du travail, de trouver une alternative et de
se délivrer des activités illicites et dangereuses ». Mais pour l’ex-rebelle
Ibrahim Bahanga du Mouvement touareg nord du Mali, la manifestation n’est autre que « du folklore et un bricolage politique ».
A Dakar, des participants
marocains au Forum social
pour la libération de Ceuta
et Melilla
Obama, le 28 mai 2010 : « Notre sécurité à long terme ne provient pas de notre capacité à semer la peur dans le cœur des peuples voisins (d’Israël, NDLR),
mais dérive surtout de notre habileté à éveiller leurs espoirs. »
NDLR), mais dérive surtout de notre habileté à éveiller leurs espoirs », avait, notamment, déclaré Obama.
En clair, Obama, en réclamant « de voir
La doctrine Obama
De prime abord, il faudra signaler que, le monde tel qu’il est », la « seule guerre
de mémoire d’observateur de la scène juste » étant celle contre Al Qaïda, prône
mondiale, jamais un président de la plus de vaincre les sentiments de phobie, engrande puissance du globe et son admi- core gravés dans la mémoire collective
nistration ne sont montés en ligne autant des peuples et qui font de l’Amérique un
de fois en l’espace de deux semaines, pays qui ne connaît que le langage de la
pour préciser, à chaque fois, l’évolution force et des armes.
Un nouveau jargon politique a
suivi pour soutenir la nouvelle
Durant la révolte des
doctrine d’Obama. L’entourage
jeunes en Egypte, des
du président commencera à parler
d’« Al Quds » au lieu de Jérusalem,
responsables américains
de terreur au lieu de terrorisme,
dans un effort de se débarrasser
de premier plan ont
des termes religieux et idéologiaverti que le traitement
ques qui avaient connu, durant
la présidence de G.W. Bush, un
réservé à Moubarak sera
usage abusif.
Des efforts gigantesques ont été
celui des potentats qui
fournis, malgré les résistances,
ne sauront pas s’adapter
tant au sein des démocrates que
des républicains, pour redorer
à la nouvelle politique
l’image de l’Amérique et l’admiaméricaine.
nistration américaine.
président Obama du Caire et d’Accra (cf
Les Afriques N° 148).
de la crise égyptienne et réclamer davantage de concessions au Raïs, finalement
déchu vendredi.
La montée au créneau de la haute sphère
de l’establishment américain, répétitive
et chaque jour plus insistante, traduit
l’intérêt particulier et la place que joue
l’Egypte dans l’arène régionale, ainsi que
de la détermination de mettre en pratique la doctrine Obama en la matière.
« Eveiller leurs espoirs » Mais comment comprendre que le locataire de la Maison Blanche ait préféré
le risque de l’installation du chaos, pour
une période dont personne ne peut prédire la durée, à l’indispensable stabilité
de ce pays dirigé par un régime tyrannique, en tant que régulateur de tensions
et, pendant plus de 30 ans, dernier rempart face à la menace d’un conflit généralisé du monde arabe, voire musulman,
avec Israël ?
Le laboratoire égyptien à
l’épreuve
Apparemment, Obama est séduit par le
modèle politique de la Turquie, où les
islamistes gouvernent, dans un Etat qui
respecte la laïcité, sous haute surveillance
de l’armée, malgré les atteintes aux droits
de l’homme.
Le laboratoire égyptien est sensé prouver que le monde arabo-musulman est
mûr pour la démocratie, loin de toute
crainte de dérapages islamistes. Les
Frères musulmans, qui ont mis au placard leur chariâa, épousent, théoriquement et du moins quand ils sont dans
l’opposition, certaines valeurs de la
gauche laïque (droits de l’homme, démocratie et lutte contre la corruption,
etc.). Avec de telles valeurs, Washington
encourage leur entrée au gouvernement
égyptien, après des élections transparentes, conformément aux spécificités
locales et la loi des urnes.
médiatiques des faucons du lobby israélien américain. .
En préférant des choix difficiles et complexes, en rupture totale avec la logique
guerrière, Obama a suscité, au prix de
déchirures de la diaspora israélienne,
une grande admiration auprès du lobby
pacifiste, qui s’est trouvé conforté par
l’abandon du plus sûr allié politique de
l’Amérique et d’Israël et la volonté présidentielle de ne plus ménager l’exception israélienne. Bien des voix, Outre
mer et dans l’Etat hébreu, se sont élevées
pour crier leur colère face au manque de
loyauté envers celui qui a protégé Israël
des aléas de l’insécurité.
En face, la voix des colombes a fortement
raisonné pour réclamer vigueur et fermeté contre les fossoyeurs de la « paix
des braves » arrachée de haute lutte par
Bill Clinton, que feu Rabbin a payée de sa
vie et dont Mahmoud Abbas continue de
payer le tribut politique.
La donne iranienne
Durant la révolte des jeunes en Egypte,
des responsables américains de premier
plan ont averti que le traitement réservé
à Moubarak sera celui des potentats qui
ne sauront pas s’adapter à la nouvelle politique américaine. Fermement appelés
à reformer la gouvernance politique, les
régimes arabes, où le déficit démocratique est flagrant, sont en proie à une inquiétude croissante.
La stratégie américaine risque, aux yeux
de nombreux observateurs, de buter sur
une sainte alliance des régimes autoritaires avec l’Iran, dont les visées géopolitiques, mais également religieuses (chiisme), trouveraient un nouveau terreau,
après le retour en force de l’idéologie
khoméniste dans la région, avec des risques potentiels sur l’existence d’Israël.
Autant de contraintes et d’interférences
que seul le temps permettra de mieux
cerner et d’en apprécier la portée.
Attendons, donc, l’évolution de l’expérience égyptienne pour voir si la recette américaine continuera de porter ses fruits.
Khalid Berrada
Abdel Kader Faim, membre du syndicat de l’Union nationale pour
le travail au Maroc, s’est exprimé au nom de la forte délégation
marocaine ayant participé à la marche d’ouverture du Forum social mondial, dimanche 6 février à Dakar, pour réclamer l’intégration des territoires de Ceuta et de Melilla dans le Maroc. Selon ses
propres termes : « Tous sont d’avis que ces territoires appartiennent
au Maroc. » Avant d’ajouter : « Nous sommes pour l’intégrité territoriale marocaine aussi bien au nord qu’au sud. »
Maroc : le Haut
Commissariat au Plan place
2011 sous de bons auspices
Pour Ahmed Alami Lahlimi, Haut Commissaire au Plan, l’année 2011 se présente sous de bons auspices. Il a indiqué, mercredi 2 février à Casablanca, que le taux de croissance prévu
tournerait autour de 4,6%, en se basant sur un certain nombre
d’hypothèses et de données de la loi de Finances 2011. A ce
titre, il a rappelé les prévisions d’une hausse de l’investissement des administrations publiques de 21,4%, le niveau de la
subvention des prix à la consommation prévues à 17 milliards
DH, une hausse de la masse salariale des administrations de
près de 7% et des mesures fiscales mises en œuvre en faveur
des petites entreprises (TPE), devant contribuer à consolider
la demande intérieure. A cela, il faut ajouter une conjoncture
économique internationale, marquée par une reprise amorcée
en 2010 (+5,5%) et qui doit se consolider en 2011 (+4,4%),
qui devra se traduire par une demande externe en hausse de
6%, un cours moyen du baril du pétrole de 90 $ environ et
une hausse des prix des matières premières non énergétiques
de 11% environ. Au plan local, une production céréalière aux
alentours de 70 millions de quintaux durant la campagne agricole 2010-2011, du fait du volume pluviométrique enregistré
jusqu’à la fin janvier, augure d’un taux de croissance suivant
une hypothèse basse à 4,6%.
Maroc : la province
d’Aousserd, bientôt
dotée d’une plate-forme
économique
Grâce à l’appui du Fonds du développement rural, la commune
rurale de Bir-Gandouz, située dans la province d’Aousserd, sera
dotée incessamment d’une zone dédiée aux activités économiques et aux services. Elle permettra de favoriser une dynamique de développement local, tout en tirant profit de la position
stratégique de la commune, à la porte de l’Afrique subsaharienne, indiquent les initiateurs. Fruit d’un partenariat entre
le Ministère de l’habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement
de l’espace, la province d’Aousserd, la commune rurale de BirGandouz et la Chambre d’artisanat, le projet va nécessiter une
enveloppe budgétaire de près de 7 millions DH.
Economie - Politique
Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 -
La diplomatie française peutelle soigner son « syndrome
rwandais » ?
Depuis la fin de la guerre froide, la France se trouve constamment
prise entre deux feux. C’est le syndrome rwandais.
A
vec les crises tunisienne et égyptienne, la diplomatie française
s’est subitement convertie aux
principes de « non-ingérence ». Que venait alors faire Nicolas Sarkozy au dernier sommet de l’Union africaine ? La
non-ingérence qui s’applique à Tunis
était peu apparente à Addis-Abeba. La
délégation française n’y cachait pas son
intention de pousser les Etats africains à
adopter une ligne dure contre l’Ivoirien
Laurent Gbagbo, qu’un conflit oppose au
président Ouattara.
L’ambiguïté n’est pas nouvelle
Cette ambiguïté caractérise bien la diplomatie française vis-à-vis de ses anciennes
colonies, particulièrement africaines,
En Tunisie comme ailleurs, la France ne
peut rétablir la crédibilité de son action
par un simple changement de vocabulaire si elle ne trouve pas au préalable
un remède au syndrome rwandais. Tout
syndrome porte en soi un traumatisme
originel. L’idée que ce sont l’esclavage et
les ressources africaines qui ont permis à
la France d’accéder à son statut de pays
riche est fortement ancrée au sein des
populations. Inversement, le système colonial, puis le maintien de relations étroites avec certains autocrates africains, sont
considérés comme la principale cause
des malheurs de l’Afrique. Ces tabous
continuent d’alimenter un sentiment de
culpabilité côté français et une suspicion
permanente côté africain.
Pour financer les
retraites, il faudrait
« soit doubler l’impôt sur
le revenu d’ici à 2020,
soit doubler la TVA d’ici
à 2040, soit intégrer
500 000 étrangers chaque
année ».
et brouille la crédibilité de son action
dans la région. Depuis la fin de la guerre
froide, la France se trouve constamment
prise entre deux feux, entre d’une part
un soupçon d’ingérence néocoloniale,
lorsqu’elle intervient, et, de l’autre, un
soupçon de désintérêt pour le continent africain si elle reste inactive. C’est
ce qu’on peut qualifier de « syndrome
rwandais », quand en 1994 la France avait
été d’abord accusée de ne pas intervenir
pour empêcher les massacres puis, après
le déploiement d’une force d’interposition, de protéger les génocidaires hutus.
Vérité-réconciliation
Quelle thérapie pour faire table
rase de ce passé qui ne passe pas ?
A l’aube d’une commémoration
des 60 ans de l’indépendance algérienne qui ne manquera pas de
raviver les débats des lois mémorielles de 2005, l’action extérieure
de la France risque d’être une fois
de plus entravée. Sur le continent
qui a vu naître les commissions
vérité-réconciliation, la création
de comités franco-africains d’historiens pour étudier l’histoire
commune permettrait d’aplanir
les guérillas mémorielles auxquels se livrent historiens français et historiens du
continent.
Les flux migratoires
S’il est un dossier qui entretient le plus
l’impression d’abandon de l’Afrique par
la France, c’est bien celui de l’immigration. Les jeunes manifestants tunisiens
n’ont pas manqué de rappeler que,
malgré leurs diplômes et le processus
d’Union pour la Méditerranée, leurs demandes de visas étaient régulièrement
déboutées. La gestion conservatrice des
flux migratoires handicape la politique
extérieure française, tout comme l’économie française. En 2007 déjà, Jacques
Attali estimait que pour financer les retraites, il faudrait « soit doubler l’impôt sur
le revenu d’ici à 2020, soit doubler la TVA
d’ici à 2040, soit intégrer 500 000 étrangers
chaque année ». Historiquement, culturellement et linguistiquement liés à la
France, les pays africains en sont les fournisseurs les plus naturels de travailleurs.
Or, contrairement à ce que certains politiciens rappellent souvent, l’immigration
africaine ne compte que pour 45% de
l’immigration légale en France. Quant
aux flux de migrants clandestins, un
rapport de l’OCDE de 2004 estimait que
la majorité des migrants irréguliers en
Europe migrent légalement et ne deviennent « clandestins » qu’après l’expiration
de leur visa ou permis de séjour. Pour le
cas de la France, la plupart des immigrés
clandestins sont dus au pourcentage élevé
de refus des demandes d’asile (85%). Là
encore, les révoltés de Tunis se souviendront pendant longtemps des tracasseries du processus de demande d’asile, au
moment où ils luttaient contre le régime
Ben Ali.
L’homme africain…
La spectaculaire révolution tunisienne
prouve que l’Afrique change vite, peutêtre plus vite que n’évolue le rapport de
la France à celle-ci. La diplomatie française ne pourra retrouver sa liberté d’action sans s’attaquer aux causes du syndrome rwandais. En ce mois de février
2011, le Forum social mondial rassemble
les forces vives du syndicalisme et des
ONG africaines à Dakar, sur le campus
de l’Université Cheikh Anta Diop. La
même université où le président Sarkozy
avait prononcé son discours de Dakar,
selon lequel « l’homme africain n’était pas
assez entré dans l’Histoire ». Une nouvelle
manifestation du syndrome ?
Nicolas Brien,
Fulbright Scholar à la School of
International and Public Affairs de
Columbia University
Voyagez en classe affaires
avec
21
Le gouvernement nigérian
débloque 98 millions $ pour
les élections
Hafiz Ringim, inspecteur général de police, a souligné, lundi 7
février, qu’en vue des élections générales du mois d’avril 2011,
le gouvernement fédéral du Nigeria a débloqué 15 millions de
nairas, soit 98 millions $, pour les besoins (formation, équipements, logistique) de la police. Rejetant catégoriquement
l’éventualité de fraudes évoquées par certains partis d’opposition, il a tenu à rassurer tous les Nigérians quant à la tenue
d’élections générales pacifiques.
Goodluck Jonathan dissout
son directoire de campagne
Pour laisser place à une
structure plus grande, qui
sera installée par son parti,
Goodluck Jonathan, président du Nigeria et candidat du People’s Democratic
Party (PDP) à la présidentielle d’avril 2011, a dissout,
dans la soirée du samedi 5 février à Abuja, son directoire
de campagne. Pour mémoire,
au mois d’avril prochain les
Nigérians vont élire à la fois
leur président, les députés
locaux et fédéraux et les gouverneurs des 37 Etats qui constituent la fédération.
L’opposition ougandaise
tient le moment opportun
pour manifester
Les manifestations nées de la situation politique en Tunisie et en
Egypte ne cessent de faire tache d’huile. Dr Kizza Besigye, principal leader de l’opposition ougandaise, croit que les conditions
pour des manifestations contre le régime de Yoweri Museveni,
au pouvoir depuis 25 ans, sont réunies. Il a fait cette déclaration
à l’issue d’une rencontre, vendredi 4 février, avec John Carson,
vice-secrétaire d’Etat américain chargé des Affaires africaines.
Ce candidat, qui est sorti perdant des élections dans des circonstances controversées en 2001 et en 2006, menace de faire
appel au soutien populaire si celles du 18 février sont truquées.
Pour rappel, ce colonel de l’armée à la retraite a vu la Cour
suprême de son pays le reconnaître deux fois comme ayant été
victime de fraudes en 2001 et 2006.
Rallonge budgétaire de la
BAD à la Centrafrique
Pour aider la République centrafricaine (RCA) à améliorer la
gestion de son budget et le climat des affaires, la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, le 1er février 2011,
un don de plus de 5 millions d’euros en faveur de ce pays pauvre, qui dispose pourtant d’un potentiel agro-écologique et
minier colossal. Pour le climat des affaires, une telle rallonge
faciliterait la création d’entreprises, la délivrance de permis de
construire, le transfert de propriété, l’accès au crédit, le commerce transfrontalier, la prévention ainsi que le réglement des
différends commerciaux.
La transition démocratique
passe par la dissolution du
RCD
Chaque semaine 1000 exemplaires du journal Les Afriques voyagent
en classe affaires sur Royal Air Maroc et Brussels Airlines.
Après le regain de violences du week-end des 5 et 6 février, au
cours duquel cinq personnes avaient été tuées et des dizaines
d’autres blessées, le ministre de l’Intérieur a annoncé la suspension des activités du RCD (Parti du rassemblement constitutionnel démocratique) de l’ex-président Ben Ali. Dans la zone
du Kebili, dans le sud de la Tunisie, mais aussi du Kef, dans
le nord, ou encore à Gafsa, des manifestants se sont attaqués
aux forces de l’ordre et à des symboles régaliens. Les affrontements qui ont éclaté dans ces localités entre manifestants et
forces de l’ordre, qui seraient aggravés par l’implication de jeunes soupçonnés d’être manipulés par des membres de l’ancien
parti présidentiel, ont dicté la décision de geler les activités de
ce parti. Ainsi, les autorités tunisiennes ont annoncé hier la suspension de toutes les activités et de toutes les réunions du RCD,
et la fermeture de tous ses bureaux. Cela dans l’attente d’une
décision judiciaire sur une possible dissolution du parti.
22
Economie - Politique
- Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011
Tunisie : le gouvernement de transition peine
à asseoir son autorité
Confronté à de fortes tensions sociales et
politiques, le gouvernement transitoire tunisien a du mal à prendre la situation en main, à
l’heure où l’armée se pose en dernier rempart
contre le chaos.
M
ême expurgé des principaux caciques de l’ancien
régime et truffé de quadras technocrates, le gouvernement de transition tunisien n’arrive toujours
pas à asseoir pleinement sa légitimité et son autorité. Regroupés
au sein d’une coalition baptisée Front du 14 janvier, date du
départ de Tunisie du président déchu Zine El Abidine Ben Ali,
dix formations de l’opposition continuent de revendiquer la
constitution d’un « gouvernement de salut national » dépour-
Les nominations des 24 nouveaux
gouverneurs de provinces
(préfets), pour la plupart membres
du Rassemblement constitutionnel
démocratique (RCD), le parti de
Ben Ali vomi par la population, ont
été aussi très mal digérées.
vu des figures de l’ex-parti au pouvoir, alors que des actes de
violence perpétrés par des « groupes de saboteurs » contre des
établissements publics se poursuivaient un peu partout en province. Les nominations des 24 nouveaux gouverneurs de provinces (préfets), pour la plupart membres du Rassemblement
constitutionnel démocratique (RCD), le parti de Ben Ali vomi
par la population, ont été aussi très mal digérées. Dans plusieurs régions, des manifestants ont rapidement réclamé le dé-
part de ces « tentacules de la dictature ». Le gouverneur de Gafsa
(centre-ouest) et du Kef (nord-ouest) ont ainsi dû quitter leurs
bureaux sous protection militaire.
Dans le même temps, les revendications sociales étouffées pendant près d’un quart de siècle ont explosé, engendrant grèves
perlées, débrayages sauvages et manifestations de chômeurs.
Du nord au sud du pays, le peuple semble impatient de toucher des dividendes de sa révolution, qui a fait tomber le régime
prédateur de Ben Ali. Illustration de cette situation sociale très
tendue : des centaines de personnes prennent quotidiennement
d’assaut les sièges des gouvernorats pour réclamer du travail,
des aides sociales et de la démocratie sonnante et trébuchante.
Pressions syndicales
Reconnaissant qu’elle est « débordée face à l’agitation sociale »,
l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la principale
centrale syndicale du pays, a appelé, le 10 février, le gouvernement à engager rapidement des négociations sociales à l’échelle
nationale afin de résorber les tensions.
A l’origine des grèves générales qui ont conduit à la fuite de
Ben Ali, le syndicat aurait de plus en plus de mal à contrôler
ses troupes. « Il y a des réponses immédiates que le gouvernement
peut apporter, à savoir la titularisation des centaines de milliers
de contractuels, la réforme radicale de la législation du travail et
la création d’une caisse d’assurance-chômage », a affirmé Abid
Briki, secrétaire général adjoint de l’UGTT, avouant que son organisation n’encadre pas tous les mouvements de contestation
sociale.
Jusque-là inaudibles à cause de leur proximité avec l’ancien régime, les patrons commencent également à rouspéter. « Nous
traversons une période difficile, une grande incertitude plane à
court terme sur les entreprises. Le gouvernement transitoire doit
placer les enjeux économiques du pays au-dessus de tout autre
intérêt », martèle Khaled Zribi, vice-président du Centre des
jeunes dirigeants (CJD), relevant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), le principal
syndicat patronal tunisien.
Le 8 février, le ministre tunisien du Développement régional,
Ahmed Néjib Chebbi, avait évalué à 5 milliards de dinars (2,58
milliards d’euros) les pertes pour l’économie enregistrées lors
de la révolution du jasmin, soit 4% du PIB.
L’armée en embuscade
Cherchant à se bâtir une légitimité, le gouvernement transitoire
multiplie les gestes reflétant sa détermination à réformer. Il a
déjà frappé un grand coup, le 6 février, en annonçant la suspension du RCD, réclamée par l’opposition et même par plusieurs ministres, qui avaient évoqué publiquement un « complot
contre la révolution » orchestré par des partisans de l’ex-parti au
pouvoir, qu’ils accusent d’être derrière les violences secouant
le pays.
Le 7 février, les députés ont voté une loi permettant au président par intérim, Foued Mebazaâ, de gouverner par décretslois. Objectif, contourner le parlement issu de l’ère Ben Ali. « Le
temps est précieux. Ces décrets-lois, la Tunisie en a vraiment besoin
pour mener des réformes politiques urgentes et écarter les dangers.
Il y a des personnes qui veulent faire revenir la Tunisie en arrière,
mais nous devons honorer nos martyrs qui se sont battus pour la
liberté », a plaidé le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, à
l’Assemblée nationale.
Chahuté par l’opposition et les syndicats, le gouvernement
de transition tunisien sait pertinemment qu’il n’a désormais
d’autre choix que d’avancer à marche forcée sur le chemin de la
démocratie, surtout que la récente convocation des réservistes
de l’armée est venue rappeler la fragilité de la situation. Adulée
par la population pour avoir refusé de tirer sur les manifestants
au plus fort de la révolte populaire, la grande muette s’est ainsi
posée, selon les observateurs, en ultime rempart contre le chaos.
« Au cas où le processus de stabilisation politique actuel n’aboutira
pas, le général Ammar, qui est déjà une icône de la révolution,
pourrait être tenté de se transformer en homme providentiel. Le
coup d’Etat médical par lequel Ben Ali écarta le président Habib
Bourguiba en 1987 ne fut-il pas déjà applaudi et qualifié de révolution ? », s’inquiète un diplomate européen en poste à Tunis.
Walid Kéfi, Tunis
« L’Afrique est plus forte qu’elle ne le croit », selon
Jean-Pierre Raffarin
« L’Afrique a sa réponse à donner » dans les mutations qui s’opèrent dans
le XXIème siècle, marqué par les rapports de forces et les équilibres continentaux. C’est la perception de l’ancien Premier ministre français JeanPierre Raffarin, qui se persuade que, dans ce dédale de forces, « l’Afrique
est plus forte qu’elle ne le croit ».
« L
’Afrique est plus forte qu’elle ne le
croit. » Forte conviction de JeanPierre Raffarin au regard des potentialités de ce continent à la croisée des
convoitises économiques et politiques mondiales. L’ancien Premier ministre français, de
mai 2002 à mai 2005, a exprimé sa conviction
lors d’une conférence publique qu’il a donnée
sur le thème « 50 ans après, la puissance publique et l’ordre mondial », le 7 février au Palais
des Congrès de Lomé devant près de 2000 personnes, dont des diplomates, des ministres et
des cadres de l’administration.
La conférence était inscrite dans le programme
« Avançons tous ensemble – ATENS » du gouvernement togolais, qui a déjà vu défiler dans la
capitale togolaise deux autres poids lourds de la
politique française : Hubert Vedrine et Michel
Rocard. Selon cet homme politique et universitaire français, la force de l’Afrique réside dans
trois paramètres sur lesquels le continent doit
jouer avec ses propres stratégies : la jeunesse
de la population de l’Afrique, contrairement à
celle, vieillissante, des autres continents ; la diversité et l’immensité de ses matières premières ; et aussi l’immensité de sa couverture forestière, qui reste une richesse à capitaliser dans la
stabilisation du climat. Sur ce troisième point,
les statistiques révèlent que l’Afrique dispose de
plus de 17% des forêts mondiales et d’environ
20% des forêts tropicales vierges, donnant à ce
continent la capacité d’absorption de 1,2 mil-
liard de tonnes de CO2 tous les ans, à valoriser
en crédits carbones. Le bassin du Congo représente, en superficie, la deuxième forêt tropicale
de la planète.
Période décisive de l’histoire
En fait, l’Afrique dispose de ces avantages dans
une période décisive de l’histoire où le monde
change profondément, avec les continents qui
s’organisent et les équilibres qui sont des « équilibres des continents », a expliqué M. Raffarin,
fondateur de l’UMP en 2002. Cette figure qui,
à sa manière, a marqué la politique française
ces dernières décennies, donne l’exemple de
la Chine, qui s’est organisée et progresse avec
ses stratégies. « On voit la Chine progresser, se
développer, mais, face à elle, on ne voit pas un
rapport de forces égal », a-t-il relevé, ajoutant
que le continent européen n’a pas les mêmes
réponses vis-à-vis des grandes questions que
lui pose la Chine, qui joue habilement avec
ses stratégies, pendant que les pays européens ont, dans leurs relations avec la Chine,
des difficultés à partager les mêmes idées. La
Chine demande à l’Europe de reconnaître son
économie comme une économie de marché.
Paradoxalement, les pays européens sont divisés sur cette reconnaissance, qu’ils accordent
pourtant à l’économie russe. Aujourd’hui, face
à la montée de la Chine, « on ne voit pas le
continent européen s’organiser pour un équilibre
bilatéral continental », a expliqué ce politique
français auteur du livre Ce que la Chine nous
appris, paru également en chinois.
Une stratégie de continent « Il faut une stratégie de continent », a insisté
M. Raffarin, relevant les stratégies des pays
européens qui, dans cette logique, se sont
orientés vers des alliances bilatérales avec
le Brésil, « moteur » de l’Amérique du Sud,
tandis que les Etats-Unis ont préféré le type
bilatéral avec la Chine, « colonne vertébrale »
de l’Asie et grand financier des Etats-Unis.
M. Raffarin ne croit pas à « une organisation
du monde entre la Chine et les Etats-Unis ».
Les Chinois veulent un monde multipolaire et la Chine, tenant compte de ses besoins
et jouant sur sa puissance à travers ses propres stratégies, « fait à la fois du bilatéral et du
multilatéral, du continental et du national ».
Obligations stratégiques Prenant tout en compte, l’ancien Premier ministre français fait noter l’évidence que la « planète a besoin d’un continent africain organisé et
structuré », capable d’exprimer un rapport de
forces et de développer des projets technologiques avec les autres. L’Afrique, à l’en croire, doit
jouer sur deux axes : avoir sa propre stratégie, et
avoir l’autonomie de sa stratégie. « Aujourd’hui,
soit vous êtes soumis aux obligations ou intentions de vos partenaires, soit vous êtes soumis à
vos obligations stratégiques. » Si vous n’avez pas
de stratégies initiales, vous subissez les stratégies
des autres et les partenariats sont « plus imposés
que désirés », a fait noter M. Raffarin, convaincu
qu’au terme de 50 ans d’indépendance les circonstances font que le temps de l’Afrique est
posé et que « le XXIème siècle place l’Afrique dans
une situation favorable ».
Olivier Tovor, Lomé
Jean-Pierre Raffarin : « Aujourd’hui, soit vous êtes
soumis aux obligations ou intentions de vos partenaires,
soit vous êtes soumis à vos obligations stratégiques. »
International
Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011 -
L’Afrique, vue par les patrons
français
23
Verbatim
Impérialisme
« Ce qui se passe dans le monde arabe, ce sont des peuples qui se soulèvent contre l’impérialisme, mais les
milliards de dollars que dépensent
les USA ne peuvent les arrêter. »
Le Bolivien Evo Morales, grande attraction du dernier forum social tenu
à Dakar.
Dette
« Les sommes détournées par les élites
et régimes africains, et placées sous
forme de liquidités dans les banques
occidentales, équivalent à trois fois
le montant de la dette publique extérieure contractée par tous les gouvernements du continent, soit 134
milliards de dollars américains. »
Eric Toussaint, altermondialiste et président du Comité pour
l’annulation de la dette du Tiers-Monde (CADTM).
En dépit d’une certaine proximité politique, les patrons français restent plutôt distants avec les pays d’Afrique centrale, leur préférant la zone UEMOA
plus avancée en ce qui concerne le droit et la démocratie.
D’abord l’Afrique de l’Ouest, puis le Maghreb et l’Afrique australe,
ensuite l’Afrique de l’Est et centrale. C’est l’ordre de préférence
des entrepreneurs français.
D
les clés d’entrée sur le continent pour des
raisons de proximité géographique, mais
aussi culturelles et linguistiques).
En termes de craintes, les hommes d’affaires français redoutent généralement les
lenteurs administratives et/ou des législations lourdes. A cela s’ajoute l’instabilité
politique, qui engendre des doutes sur la
stabilité économique de certains pays et
demeure un frein majeur et rédhibitoire.
Au classement des top cinq d’Afrique, ils positionnent, dans l’orConcernant l’Afrique
dre de leur priorité (classement
grâce à une méthode de ranking
de l’Ouest et l’Afrique
attribuant 4 points au classecentrale, ils avouent
ment premier, 3 points au classesecond) d’abord l’Afrique
travailler avec la majorité ment
de l’Ouest (36 points) suivie ex
æquo du Maghreb (32 pts) et de
des pays francophones,
l’Afrique australe (32 pts), puis
où ils perçoivent
de l’Afrique de l’Est (16 pts) et de
l’Afrique centrale (11 pts).
une circulation sans
ans un contexte marqué par un
continent jeune, qui connaît
une croissance de +5%, malgré certaines inégalités entre les pays, où
émergent une vague de nouveaux entrepreneurs formés dans les plus grandes
écoles européennes et américaines, souvent à la tête d’entreprises décomplexées et moins dépendantes de la France,
Africa France Business Meetings (salon
problèmes d’un pays
l’autre, chacun se sentant
avant tout Africain,
excepté pour les matchs
de foot.
d’affaires annuel B to B) prépare la 3ème
édition de son rendez-vous annuel. Afin
de donner plus de pertinence à cet événement, la CCI de Bordeaux a commandité
une étude pour apprécier la perception
des entrepreneurs français.
S’il est vrai que le constat d’une concurrence internationale sur les marchés historiques de la France est bien réel, la majorité des entrepreneurs français sondés
dissocient les pays d’Afrique en fonction
des difficultés rencontrées. Aussi, ils trouvent plus de facilité à travailler avec l’Afrique francophone et le Maghreb (souvent
Un Maghreb qui se détache
A noter que les interviewés considèrent l’Afrique du Nord, plus
communément appelé Maghreb,
avec une dominante Maroc
et Tunisie plus marquée. S’ils
connaissent l’Algérie, il n’en demeure pas moins qu’ils y rencontrent des difficultés, sachant que
les autres pays d’Afrique du Nord, comme
la Libye ou l’Egypte, sont plus rarement
cités. Aussi, cette partie septentrionale du
continent constitue pour eux une région
à part entière, qu’ils ont parfois du mal à
rattacher à l’Afrique. Enfin, il ressort de
cette étude sur cette région du continent,
que les chefs d’entreprises françaises apprécient au Maroc un climat d’affaires assez propice, un bon niveau de formation
des cadres, des méthodes de travail européanisées, une corruption apparemment
plus modérée, même si beaucoup trouvent l’administration trop pesante.
Relativement à l’Afrique de l’Ouest et
l’Afrique centrale, ils avouent travailler
avec la majorité des pays francophones,
où ils perçoivent une circulation sans
problèmes d’un pays l’autre, chacun se
sentant avant tout Africain, excepté pour
les matchs de foot.
En Afrique du Sud, des méthodes de travail proches et plus conformes aux leurs
et des infrastructures développées sont
fort appréciées. Néanmoins, le fait que
ce pays soit très éloigné et anglophone
gêne quelque peu. Cependant, ce pays
reste plus accessible, malgré tout, que
l’Afrique de l’Est. Cette dernière partie,
jumelée à l’Afrique australe, hors Afrique
de Sud) et l’Afrique lusophone représentent les zones les moins connues et dont
la vision est plus confuse.
Last but not least, certains n’incluent pas
les Comores, Madagascar et la Réunion,
alors que d’autres reprocheront leur absence dans le logo d’AFBM… où penseront que Madagascar et les Comores sont
mises à part volontairement, car jugés
trop pauvres.
Des entraves et des vœux
En définitive, grâce à AFBM, qui comprend des conférences plénières et d’autres
thématiques, mais aussi des rencontres en
speed meeting (800 rendez-vous sur l’édition 2010), et des soirées détente, les entreprises françaises souhaitent des partenaires de confiance sur place, une stabilité
politique et économique, aller démarcher
sur place et être suffisamment structuré,
avec une bonne connaissance de l’export.
A l’inverse, la barrière linguistique et les
différences de culture, la mainmise sur les
anciennes colonies anglaises et portugaises par leurs anciens colonisateurs ou par
la Chine, la pauvreté, les difficultés administratives (en particulier dans les pays du
Maghreb), les prises de risques financières, en particulier dans les pays hors CFA
(communauté financière d’Afrique), avec
des difficultés pour se faire payer, la corruption, l’absence de l’Etat français (qui
pénalise les PME), une instabilité politique, les freinent.
Daouda Mbaye, Casablanca
Ppta
« Il est dit de la Côte d’Ivoire qu’elle
est un Pays pauvre très endetté, en
abrégé Ppte, mais je dis que le monde entier doit retenir qu’elle est un
Ppta, entendez Petit pays très ambitieux. Telle est la foi du président
Laurent Gbagbo, du Premier ministre Aké N’Gbo. Tout le gouvernement de Côte d’Ivoire partage cette
foi qu`elle professe dans ce budget
2011 ».
Justin Katinan Koné, ministre (camp Gbagbo) délégué
auprès du ministre de l`Économie et des Finances, chargé du
Budget.
Anniversaire
« La coïncidence de la chute de
Moubarak avec l’anniversaire de la
révolution islamique d’Iran montre
que le 11 février est le jour de la victoire des peuples de la région, et le
jour de l’échec des Etats-Unis et du
sionisme. »
Said Jalili, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne, qui soutient les manifestations en Egypte et,
mais qui interdit celles de son pays.
Révolution
« Je croyais, moi, que les Tunisiens,
ou les doubles nationaux (...), repartiraient en Tunisie au bénéfice de
cette grande révolution démocratique et je viens d’apprendre que l’Italie venait de déclarer l’urgence sanitaire (...) puisqu’il y a un afflux considérable de Tunisiens
qui arrivent depuis quelques jours en Italie. »
Marine Le Pen.
Ingérence
« Comme auparavant, nous sommes
convaincus que le peuple égyptien
est capable seul de fixer son avenir et celui du pays, sans ingérence
extérieure. »
Le porte-parole du Kremlin, Alexander Loukachevitch.
Nuire
« Je n’accepterai plus qu’un ministre s’en prenne au Premier ministre.
(…) On sait comment ça se passe.
Certains ministres n’hésitent pas à
activer des journalistes pour nuire à
leurs collègues. »
Abdoulaye Wade, président du Sénégal.
Ennemis
« Nous ne sommes pas des ennemis. Nous sommes des compatriotes ayant des approches différentes
pour notre pays, mais tous guidés
par l’essentiel : l’intérêt général. La
passion de la campagne électorale ne
peut nullement remettre en cause ce
fondamental. »
François Bozizé, président réélu
de Centrafrique, s’adressant à ses
adversaires.
24
- Les Afriques - N° 149 - 17 au 23 février 2011
L’africain de la semaine
Jacques Bonjawo : « Mon
ambition est de contribuer à
l’émergence d’un continent »
L’agenda
Jacques Bonjawo, ingénieur informaticien et
diplômé MBA de l’Université George Washington,
spécialiste des TIC et des pays en développement, dirige actuellement Genesis Futuristic
Technologies. Il fut senior manager au siège de
Microsoft de 1997 à 2006. Il a également contribué, avec le soutien de Bill Gates et de la Banque
mondiale, au lancement de l’Université virtuelle
Africaine dont il fut le premier président.
1 et 2 mars 2011 à Johannesburg,
South Africa.
[email protected]
I
l est l’auteur de Révolution numérique dans les pays en
développement, l’exemple africain, paru cette année chez
DUNOD. Nous recommandons vivement la lecture de
ce livre qui met en exergue, à partir d’exemples concrets, les
success-stories des TIC en Afrique : commerce électronique, télémédecine et cybersanté, TIC et enseignement, un couple gagnant, ainsi que cyberagriculture.
En parcourant ces chapitres, on est surpris par le foisonnement d’initiatives. Parce qu’elles font le lien entre l’émergence
économique, l’équité sociale et la préservation de l’environnement, les technologies de l’information et de la communication sont réellement au cœur du développement durable de
l’Afrique. Après avoir présenté les enjeux et défis des TIC en
Afrique, l’auteur nous invite à une analyse du modèle indien,
notamment dans le domaine agricole, qui s’appuie sur ces technologies. Le dernier chapitre intitulé « la gouvernance : TIC et
effet, un vice-président de la Banque mondiale, originaire
d’Afrique, était contre le projet de l’UVA. Sans le soutien sans
faille du président de la banque de cette époque, l’UVA n’aurait
effectivement pas vu le jour.
LA : Dans votre livre, on note une comparaison entre l’Afrique et l’Inde. Est-ce que ce pays peut être un modèle pour notre continent ?
JB : Il faut parfois comprendre un pays qui, dans certaines mesures, est plus pauvre que l’Afrique pour envisager être son modèle. Il y a plusieurs similitudes entre l’Inde et l’Afrique. Que ce
soit d’un point de vue religieux, démographique, etc. La démo-
processus de démocratisation » est plus que jamais d’actualité
si l’on tient compte du rôle joué par les TIC dans les soulèvements populaires en Tunisie et en Egypte. C’est entre deux vols
entre l’Afrique et l’Asie que nous l’avons rencontré à Paris.
Les Afriques : Quel est votre objectif ?
Jacques Bonjawo : Je suis un chef d’entreprise qui travaille davantage avec l’Afrique et qui s’efforce de mettre sur pied des
projets dans le domaine des nouvelles technologies, notamment le e-learning (formation à distance) et la télémédecine,
qui est mon dernier projet.
LA : Quand on lit votre livre, on ressent une véritable passion
pour les nouvelles technologies. D’où vient-elle ?
JB : La passion vient de la chance que j’ai eu de travailler chez
Microsoft avec des collègues créatifs. J’en suis d’ailleurs très reconnaissant à Bill Gates et à Microsoft. Il fallait ensuite mettre
cette expérience au service de l’Afrique. Je suis passionné par
les initiatives innovantes et les idées nouvelles. Je m’intéresse
particulièrement aux start-up car elles offrent l’opportunité de
relever les défis. Mon ambition est donc de travailler avec l’Afrique pour contribuer à l’émergence du continent.
LA : Pourtant les Africains eux-mêmes peuvent être des obstacles à la mise en place de projets innovants sur le continent.
Dans votre livre, vous décrivez qu’un vice-président de la
Banque mondiale, qui est Africain, a tout fait pour empêcher
la naissance de l’Université virtuelle africaine (UVA).
JB : J’ai choisi volontairement de raconter cette anecdote. En
PetroForum Africa
AITEC Banking & Mobile
Money COMESA 2011
Meeting the Challenges of Africa’s
New Banking Era. 2 et 3 mars 2011 à
Nairobi, Kenya.
www.aitecafrica.com/event/view/67
Africa Economic Forum
graphie est un atout pour le développement si la population est
formée, comme c’est le cas en Inde, à la différence de la Chine
où le modèle est fragile. D’ailleurs, le modèle tunisien était à
l’image de la Chine à cause du manque de démocratie.
LA : Dans le domaine climatique, vous évoquez aussi le rôle
central des TIC en Afrique.
JB : Le changement climatique est un problème pour tous les
pays. Il faut donc davantage de partenariat et de coopération
entre les Etats. Il y a par exemple une collaboration entre la
France et l’Inde pour un projet spatial de suivi du climat. Les
autorités africaines doivent favoriser ce type de partenariat (la
France collabore également avec le Gabon pour l’usage des satellites dans le cadre de la gestion durable de la forêt du bassin
du Congo, NDLR). Il y a également une coopération entre les
opérateurs télécom et l’Organisation mondiale de la météorologie pour un meilleur suivi du changement climatique en
Afrique.
The 1st Liberian Mining,
Energy & Petroleum Conference & Exhibition (LIMEP
2011)
11 au 13 avril 2011, à Monrovia,
Liberia. www.limep.com
East Africa Com
12 et 13 avril à Nairobi.
Symposium Mines Guinée
(SMG 2011)
10 au 12 mai 2011 à Conakry, Palais du
Peuple, Guinée.
www.smguinee.com
eLearning Africa 2011
« Quand le président Kennedy a dit
qu’on allait mettre l’homme sur la
lune en moins de dix ans, il a mis
les moyens et cela a marché. C’est
cette détermination qui motive la
population. »
LA : A côté du commerce électronique, de la télémédecine, de
l’e-learning, vous citez plusieurs exemples d’application des
TIC au secteur agricole. L’actualité récente, avec la crainte des
émeutes de la faim, démontre l’intérêt de ce secteur d’activité
pour les pays en développement. En quoi la cyberagriculture,
comme vous l’appelez, est-elle une solution pour l’Afrique ?
JB : Pourquoi ne pas imiter les Indiens qui ont utilisé les TIC
pour améliorer les rendements agricoles ? Avec les nouvelles
technologies, on a de meilleurs rendements, avec en prime la
préservation de l’environnement. Les technologies permettent
d’éliminer les intermédiaires qui coûtent cher. Ces derniers
contribuent également à l’augmentation des coûts de production et de distribution. Les TIC jouent un rôle important en
établissant un lien direct entre les parties prenantes.
Jacques Bonjawo : « Je suis passionné par les initiatives innovantes et les
idées nouvelles. »
Programme and registration:
www.sabexchange.com
25 au 27 mai 2011 à Dar Es Salaam,
Tanzanie.
www.elearning-africa.com
1st Zambian International
Mining & Energy Conference & Exhibition (ZIMEC
2011)
15 au 17 juin 2011 à Lusaka, Zambia
[email protected]
West & Central Africa Com
7 au 9 mars 2011 à Cape Town, South
Africa. [email protected]
Salon Translog 2011
8 au 10 mars 2011 à Casablanca.
African Utility Week (AUW)
2011
Conference and Exhibition. 14 au 17
mars 2011 à Cape Town, South Africa.
[email protected]
Offshore West Africa Conference and Exhibition 2011
15 au 17 mars 2011 à Accra, Ghana.
[email protected]
Commodity Finance Briefing
16 et 17 mars 2011 à Genève, Hôtel des
Bergues. www.globaltraining.ch
Africa Telecom Forum
17, 18 et 19 mars à Marrakech.
Cards Africa 2011
21 au 25 mars à Johannesburg.
5th German-African Energy
Forum
4 au 6 avril 2011 à Hamburg,
Allemagne.
[email protected]
15, 16 juin à Dakar
Interbat 2011
21 au 23 juin 2011 à Casablanca.
Africa Mining Congress
2011
19 au 22 juillet 2011 à Johannesburg,
South Africa.
[email protected]
Nigeria Com
28 et 29 septembre à Abuja.
Chad International Oil,
Mining and Energy Conference and Exhibition (CIOME
2011)
11 a u13 octobre 2011 à N’Djamena,
Chad.
[email protected]
Africa Com
9-10 novembre à Cape Town.
Casa Industries 2011
Salon International de l’Industrie
22 au 24 novembre 2011 à Casablanca.
Promote 2011
Du 3 au 11 décembre 2011 au Palais
des Congrès de Yaoundé.
www.salonpromote.org
Retrouvez la suite de notre agenda des événements
économiques africains sur : www.lesafriques.com
Galerie Les Afriques
LA : Parlez-nous de vos projets de télémédecine sur le
continent.
JB : Genesis Telecare est l’une des rares start-up africaines positionnées sur le créneau de la télémédecine. L’entreprise est déjà
opérationnelle au Cameroun, et nous avons de bonnes perspectives de développement avec de nombreux projets d’installation dans d’autres pays.
LA : Dans votre livre, vous démontrez, par de nombreux exemples africains, comment les TIC peuvent accélérer l’émergence du continent. Dans le cadre des politiques publiques, quel
est votre message à destination des décideurs africains pour
transformer ce rêve en réalité ?
JB : Les TIC sont devenues incontournables et leurs effets bénéfiques sont plus marqués en Afrique, car la résolution des problèmes du continent coûterait très cher avec les technologies
anciennes. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le développement relatif des TIC en Afrique n’est pas dû à un manque d’argent. Il résulte en effet d’un manque de vision et de
volontarisme politique. La volonté ne doit pas se résumer un
discours non suivi d’effets. Quand le président Kennedy a dit
qu’on allait mettre l’homme sur la lune en moins de dix ans,
il a mis les moyens et cela a marché. C’est cette détermination
qui motive la population. J’invite donc les Etats africains à plus
d’ambition dans le domaine des TIC.
Derrière le masque
Acrylique sur papier. 2006. 76 x 106 cm. 1500 / 2000 €
Kan-Sy
(Sénégal, 1963) Vit et travaille au Sénégal.
Kan-Sy fait des études de droit avant de s’adonner définitivement à
l’expression artistique. Diplômé de l’école des Beaux-Arts de Dakar
en 1991, Kan-Sy est une figure emblématique de l’art contemporain
au Sénégal. Son œuvre interpelle et questionne, toute en sensibilité.
Ses thèmes sont puisés dans l’actualité de nos sociétés et la spiritualité
y occupe une place primordiale. Expositions (sélection indicative) :
Biennale de Dak’art, Sénégal. Musée d’art et d’Histoire, Saint Brieux,
France. Dak’art USA, GuichardGallery, Chicago, USA. Cri d’Afrique,
Bruxelles, Belgique. Documenta 2 DE Kassel, Allemagne.
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