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H
ISTOIRE DE LA
M
USIQUE
De l'après seconde guerre à aujourd'hui
1. C
ONTEXTE HISTORIQUE DE L
’
APRÈS SECONDE GUERRE MONDIALE
Le 8 mai 1945, on signe l’armistice. Cette guerre a des répercutions dans le domaine des arts. L'un des événements les
plus marquants est l'apparition de la musique sérielle généralisée, dite également série généralisée, où l'on cherche à
faire de la musique autrement. Mais 1945 marque également le début de la guerre froide… La dictature s'installe dans
beaucoup de pays tels que la Chine, l'U.R.S.S., la Corée du Nord, la Roumanie, etc. Cela a bien entendu un impact sur
les domaines artistiques car avant la chute du mur de Berlin, les compositeurs, surtout en Allemagne de l’Est, devaient
écrire ce que le régime en place imposait. C'est ainsi que bon nombre d'entre eux ce sont mis à composer de la musi-
que religieuse ; c'est qui était interdit !
En France, plusieurs révolutions ont lieu : Debussy introduit la modalité, Edgard Varèse se coupe de la tonalité, Igor
Stravinsky développe un langage rythmique et qui sera extrêmement imité. Mais également, Scriabine qui est l'un des
premiers à rompre avec la tonalité, bien que comme Varèse, il ait écrit de la musique tonale et Bartók fort penché sur
l'aspect rythmique, comme Stravinsky, mais dont la musique est censurée.
Plus tard, arrivera Messiaen….
Quant à la seconde école de Vienne, la musique de Schoenberg, méconnu de son vivant, aura un réel impact lors de la
seconde moitié du XXe siècle. Il remet complètement en question le système tonal en inventant le système dodéca-
phonique. En revanche, son langage rythmique est quasi l'équivalent de celui de Brahms. A contrario de Schoenberg
qui travaille avec des thèmes, Webern n'utilise plus la série comme un thème mais plutôt comme un réservoir d'inter-
valles, de motifs.
2. L
A
M
USIQUE EN
A
LLEMAGNE
En 1946, un certain Steinecke fonde le festival de Darmstadt, lieu qui permit tout d’abord de faire le point sur la se-
conde école de Vienne mais aussi pour se rendre compte des nouvelles tendances musicales qui surviennent après la
guerre. On y fait des master-classes, des conférences, des créations,… Les compositeurs qui y participent sont presque
tous issus du courant la série généralisée dont Karlheinz Stockhausen, Pierre Boulez, Luciano Berio, Luigi Nono, Bruno
Maderna, Henry Pousseur, Karel Goyvaerts (ayant influencé Stockhausen) mais également John Cage qui est venu
plusieurs fois faire des conférences.
2.1. K
ARLHEINZ
S
TOCKHAUSEN
(1928
–
C
OLOGNE
–
2007)
Il s'agit d'un jeune garçon durant la guerre dont la mère est dépressive et le père est un militaire mort au front. Il faut
savoir que l'on internait les dépressifs dans des hôpitaux. Dès lors, pour subvenir à ses besoins, il se produit dans des
boîtes allemandes en tant que pianiste de jazz. Il a étudié la musicologie et la philosophie à l'université de Cologne et
la composition au Conservatoire de Paris dans la classe d'Olivier Messiaen mais travaille en privé avec un compositeur
suisse du nom de Franck Martin. Il a suivi les cours de l'école de Darmstadt et y deviendra professeur dès 1953.
Il participe au mouvement de la musique concrète dont le pionner est Pierre Schaeffer. C'est l'une des premières for-
mes sur support (notamment enregistreur) et il s'agit d'enregistrer des sons existant dans la nature puis de les mani-
puler (ralentir la bande, l'accélère, l'inverser, etc.) Cela a pour impact que Stockhausen sera l'un des premiers compo-
siteurs à créer de la musique électronique. Celle-ci génère des sons grâce à un générateur de fréquences qui produit
des ondes sinusoïdales, triangulaires, carrées et rectangulaires. A partir des années '60, cette différence n'a plus sa
raison d'être car l'on confond les deux.
Ses premières compositions sont écrites dans le système de la série généralisée et sérialise tous les paramètres du son
et pas que les hauteurs. Il s'agit d'une volonté d'aller à l'encontre du romantisme ; on fait fit des états d'âmes, des
affects,… Stockhausen veut construire un langage musical presque scientifique.