DIU de Pédagogie Médicale, année 2015-
2016
Mémoire
Utilisation de l’entrepôt de données AP-HP
pour la création de cas pédagogiques
Elzbieta Garandeau
AP-HP, Hôpital Tenon, Service de Médecine Interne, 4 rue de la
Chine, 75020 Paris, France
Avec le concours de Olivier Steichen, Gilles Grateau et Sophie
Georgin-Laviale (AP-HP, Hôpital Tenon, Service de Médecine
Interne)
RESUME
Contexte - Le recours à des cas cliniques est de plus en plus privilégié pour l’évaluation
individuelle ou collective des étudiants, à l’écrit comme à l’oral. Les séances d’apprentissage
du raisonnement clinique (ARC) et les dossiers progressifs informatisés en sont des exemples.
Les cas construits à cette fin sont parfois simplifiés à des fins pédagogiques. Notre objectif
était d’évaluer la faisabilité et l’intérêt d’une démarche de création de cas pédagogiques à
partir de données issus des soins.
Méthodes - Deux médecins enseignants ont utilisé l’entrepôt des données des soins de l’AP-
HP pour identifier les patients pris en charge dans leur service et répondant aux critères
retenus pour la création des cas pédagogiques. Ces cas étaient principalement destinés à des
séances d’ARC. La faisabilité de la démarche a été évaluée par la production et par les
indicateurs de charge de travail, le sentiment des étudiants a été recueilli par questionnaire.
Résultats - Vingt-six séances d’ARC ont été créées en ayant recours à l’entrepôt de données.
Un étudiant différent a proposé un thème pour chaque séance, la requête correspondante dans
l’entrepôt a ramené entre 2 à 53 cas parmi lesquels 1 ou 2 étaient choisis par l’enseignant et
indiqués à l’étudiant pour la construction du cas. Les enseignants passaient entre 10 à 35
minutes à cette phase originale. Les étudiants ont jugé ce mode de construction des cas plus
facile, intéressant et formateur que les démarches habituelles. Les séances à partir de ces cas
ont été jugées réalistes, plutôt difficiles mais très instructives par les étudiants participant aux
séances.
Conclusion - Construire des cas pédagogiques pour les séances d’ARC à partir de cas réels
oblige les étudiants à être plus actifs, à mobiliser leurs connaissances théoriques en situation
et à percevoir la variabilité et la complexité des patients réels et l’incertitude liée à la décision
médicale.
Mots clés- Apprentissage du raisonnement clinique, évaluation médicale, cas réels
INTRODUCTION
L’étude des cas cliniques demande une analyse détaillée des situations pathologiques dans le
but de comprendre leurs causes et mécanismes pour poser des diagnostics et trouver des
traitements. Cette étude complète efficacement les cours théoriques d’un côté et la pratique
clinique des stages avec l’expérience informelle des étudiants de l’autre. Actuellement, ce
travail est apprécié des étudiants car il favorise la compréhension et la mémorisation des
connaissances en même temps qu’il illustre les modalités de leur application en pratique
clinique (1). De même, le recours à des cas cliniques est de plus en plus privilégié pour
l’évaluation individuelle ou collective des étudiants, à l’écrit comme à l’oral. Les dossiers
transversaux et désormais les dossiers progressifs proposés aux épreuves classantes nationales
sont emblématiques de cette tendance. Les séances d’apprentissage du raisonnement clinique
(ARC) sont de plus en plus populaires, où un étudiant prépare un cas et joue le rôle du
malade, les autres étudiants jouent tour à tour le rôle du médecin et font progresser la prise en
charge sous la supervision d’un médecin senior (1,2).
À la faculté de médecine Pierre et Marie Curie, les cas sont utilisés comme support
d’évaluation à plusieurs niveaux :
- séances d’ARC réalisées dans la plupart des stages cliniques (évaluation formative collective
à l’oral) ;
- dossiers progressifs type SIDE-S pour l’épreuve numérique de validation des certificats de
spécialité et de l’examen validant le deuxième cycle des études médicales (évaluation
sanctionnante individuelle) ;
- vignette clinique avec grille de correction standardisée pour l’oral de validation des
certificats de spécialité (évaluation sanctionnante individuelle).
L’objectif de cette étude est de tester une démarche de création de cas pédagogiques réalistes
pour l’évaluation des étudiants dans tous ces contextes. Cette démarche s’appuie sur
l’entrepôt de données de santé de l’AP-HP, qui permet à l’utilisateur d’accéder aux patients
pris en charge au moins une fois dans son service.
METHODES
Nous avons effectué notre recherche des cas pédagogiques en nous appuyant sur l’entrepôt
des données créé par l’AP-HP et contenant les informations médicales collectées pendant les
hospitalisations ou consultations des patients dans les hôpitaux parisiens équipés d’Orbis.
L’interface de requête i2b2 est une application web qui permet de définir des groupes de
patients répondant à certains critères puis d’accéder aux données de ces patients présentes
dans l’entrepôt (3) :
- données démographiques des patients,
- données de prise en charge,
- codes des diagnostics (CIM-10),
- codes des actes (CCAM),
- résultats de biologie,
- comptes redus de consultation et d’hospitalisation.
Deux médecins (1 MCU-PH et 1 PH) étaient responsables de la recherche des dossiers pour
les séances d’ARC et pour les épreuves sanctionnantes ; 2 autres médecins ont participé aux
séances d’ARC comme moniteur.
SEANCES d’ARC
Les étudiants en 4e et 5e années du deuxième cycle des études médicales (DFASM 2 et 3) en
stage dans le service de médecine interne de l’hôpital Tenon (faculté Pierre et Marie Curie,
Paris 6) ont participé aux séances d’ARC, une fois par semaine de mars à septembre 2016.
Tous les étudiants assistaient aux séances et les étudiants de 4e année ont préparé chacun un
cas clinique. La recherche de cas commençait par le choix d’un signe clinique, biologique ou
radiologique, par l’étudiant. Les patients étaient trouvés à l’aide du codage des diagnostics,
des valeurs biologique ou des mots du texte des comptes rendus. On pouvait limiter les
recherches en précisant si l’incident devait avoir lieu pendant l’hospitalisation en médecine
interne ou non, par l’âge des patients ou par le période du temps demandé. Le cas ou les deux
cas les plus intéressants étaient identifiés manuellement par l’enseignant au sein du résultat de
la requête. Les pièces utiles du dossier étaient ensuite utilies par l’étudiant pour construire le
cas de la séance d’ARC. Le cas construit par l’étudiant était rediscuté une fois avec le
moniteur de la séance.
En fin de stage, les étudiants ont rempli un questionnaire d’évaluation des modalités d’ARC
(Annexe 1).
EPREUVES SANCTIONNANTES
La démarche était similaire pour la construction des épreuves sanctionnantes, le choix de
l’item pivot des dossiers était imposé par les programmes universitaires et les enseignants
construisaient eux-mêmes le cas à partir d’un ou deux patients réels.
Un dossier progressif de 15 questions à réponse multiple a été construit pour l’épreuve écrite
de rattrapage de l’examen validant le deuxième cycle des études médicales en avril 2016.
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