LA PAROLE AUX LECTEURS manu. Vitry-aux-Loges, où ont été arrêtés les dirigeants d'Action directe, n'a que 1 500 habitants, mais tous savent vigoureusement protester. En témoigne l'épais courrier reçu après notre reportage dans ce bourg. Nous ne passons qu'une seule lettre, mais elle résume Lucien Rioux toutes les autres. Les charmes de Vitry-aux-Loges Qu'avez-vous donc retenu de Vitry-aux-Loges dans votre article sur Action directe (n° 1165) : des fermes qui vivotent derrière leur tas de fu• mier, un parking de caravanes, un cimetière de voitures, un désert habité, une banlieue de banlieue, chef-lieu de l'ennui, figée dans le temps, deux bistrots, un marchand d'articles de pêche, un désert habité. Je suis attristé par cette présentation qui pour tous les lecteurs fera passer Vitry pour un « bidonville triste après l'apocalypse ». Or Vitry, heureusement, ce n'est pas cela. Habitant Vitry depuis sept ans, j'ai choisi ce village pour son côté sympathique et animé par toutes les sociétés locales (musique - sport - comité des fêtes). Plein de commerçants : bouchers, alimentations, boulangers, quincaillerie, charcuterie, cordonnerie, restaurants... Sans oublier médecin, dentiste, pharmacien. Plein de charme : la forêt, le canal, l'agriculture et l'élevage (qui marchent bien), des industries (électriques, forestières), des artisans... Il fait bon vivre à Vitry-auxLoges. VINCENT PERDREAU, conseiller municipal, Vitry, Une lettre de Mme Brasillach-Bardèche On me signale que dans votre numéro 1160 du 30 janvier, votre collaborateur Jean-Paul Enthoven a affirmé que mon frère Robert Brasillach était responsable des articles signés Midas dans l'hebdomadaire « Je suis partout ». Cette allégation est entièrement fausse. Elle a été formellement contestée par mon frère dans la déclaration suivante, faite à son procès : « On dit (il s'agit de l'exposé des faits) que je m'appelle Midas, ce qui est faux, car c'est le nom de l'échotier littéraire de `7e suis partout", que je n'ai jamais été. » Vous trouverez cette mise au point à la page 55 du « Procès de Robert Brasillach » publié par Jacques Isorni aux éditions Flammarion en 1946. Pour éviter que cette inexactitude soit reproduite par d'autres journaux, je suis obligée de vous adresser ce démenti. SUZANNE BRASILLACH-BARDÈCHE 34 LE NOUVEL OBSERVATEUR [Brasillach-Midas? C'est du moins ce qu'a affirmé François Gibault dans sa biographie de référence « Céline 1932-1944 : délires et persécutions » (Mercure de France, 1985, p. 185). Biographie du reste abondamment exploitée par Maurice Bardèche, et qui n'a fait l'objet d'aucune demande de rectification à ce jour... Brasillach-Midas ? Céline en doutait si peu que c'est bien à Brasillach lui-même qu'il adressa une lettre de protestation furibonde.] monde par le modèle occidental, fils du progrès technique ? Au journalisme qui suit l'air .du temps, il faut opposer la philosophie d'hier 'am d'aujourd'hui qui, difficilement, cherche à comprendre et à expliciter ce que les hommes sont en train de vivre, dénonçant les lieux communs et autres opinions primaires, provocateurs de révolutions, coperniciennes ou autres... Et nous revenons ainsi à Socrate dénonçant le pouvoir de tout recours démagogique à la facilité qui « flatte les foules ». MME MABÉ ALLAIN [fi y eut des époques, celles de Descartes et de Leibniz, de Condorcet, d'Auguste Comte, où les philosophes n'avaient pas de plus grand souci que d'alimenter, d'illustrer, de commenter le progrès des sciences et des techniques. Je maintiens que, par rapport à ces propos, l'attitude négative et frileuse d'une partie notable de la philosophie française est une régression jntellectuelle. — J .] Socrate aux oubliettes ? Lectrice fidèle et admirative des articles de Jacques Julliard, je re puis cette fois comprendre qu'au cours d'une présentation du dernier ouvrage de Michel Henry (n° 1162) la philosophie française d'aujourd'hui se trouve condamnée sans appel. Est-il sérieux d'étayer un énoncé, « la philosophie n'a rien à dire », sur un pamphlet de Jean-François Revel, c'est-à-dire sur un essai satirique, genre qui par définition tourne en ridicule l'objet de son discours ? « La satire est sans yeux pour tout ce qui est bon », disait Voltaire, un connaisseur en la matière... « Pourquoi des philosophes ? » paraissait en 1965. Que M. Revel ait eu des comptes à régler avec les philosophes, on le comprend. Les agrégatifs d'il y a quarante ans ont assez souffert des auteurs du programme : Boutroux, Lachelier, Renouvier... et la suite. Mais à défaut de générosité intellectuelle (« vertu cardinale des philosophes », revendiquait Gaston Bachelard), pourquoi a-t-il oublié l'honnêteté intellectuelle.., et ce même Bachelard, par exemple ? A son tour Jacques Julliard reproche à Michel Henry de ne pas se faire le chantre de la technique. Mais depuis 'trois siècles que dans la foulée de Descartes les philosophes s'y évertuent, un contemporain ne se verrait-il pas reprocher là un truisme de plus ? Je n'ai pas lu « la Barbarie », mais n'y aurait-il pas eu matière à réflexion sur les effets pervers d'un essor technique sans précédent, sans liniite, dominateur, « on n'arrête pas le progrès » ? Et ce progrès ce n'est pas seulement la platine: qui m'apporte Beethoven, c'est hélas et bien plus souvent mon confort, mon « paraître », ma forme, mon plaisir, toujours plus. Alors le nombre des chômeurs peut bien grandir... Et que dire des effets pervers induits dans le reste du Logement :l'élasficité des cours J'ai lu avec intérêt dans « le Nouvel Obs » du 13 février (n° 1162) l'article de Bruno Abescat et Patrick Bonazza intitulé « Faut-il acheter ou louer ? ». Je suis depuis plus d'un an à la recherche d'un appartement d'environ 160 m 2 dans un périmètre de 2 km autour de Saint-Augustin, c'est-à-dire dans les 8e, 9e ou 17 e arrondis .sements de Paris. Je suis par ailleurs disposé à payer 15 000 F le m 2 , tout compris. Je dois avouer que malgré des recherches assidues je n'ai rien trouvé à ce jour. Aussi je m'étonne du prix de vente moyen au mètre carré que vous indiquez dans le tableau de la page 64. Ces chiffrés reflètent peut-être les prix officiellement déclqés par les intermédiaires et marchands de biens, et oublient la pratique courante des « dessous de table », je suppose. A titre d'exemple, j'ai récemment visité une surface à rénover entièrement (pas d'eau, pas d'électricité, pas d'installations sanitaires, pas d'évacuation des eaux, etc.), dans le 9,e arrondissement, et le prix demandé était de 2 40Q 000 F pour 180 m 2 avec un « dessous de table » de 300 000 F! Je crains cependant que, comme dans certains pays, il y ait deux cours '; le cours officiel et le cours du marché « noir », le seul vrai marché. Ph. REVENU, Paris. Publication judiciaire «La première chambre du tribunal de grande instance de Paris, par jugement du 21 janvier 1987 a condamné la société éditrice du "Nouvel Observateur du monde" et Claude Perclriel, directeur de la publication, à payer à Bruno Staelen 40 000 F de dommages et intérêts pour avoir, dans le numéro 1144 de cet hebdomadaire, daté du 10 au 16 octobre 1986, dans un article intitulé "3 millions d'otages. Immigrés : la peur au ventre", publié la photographie de Bruno Staelen, portant atteinte au droit que celui-ci a sur son image. » )