Magazine du service de santé et de secours - Accueil 3SM-mag

1
Service de Santé et de Secours Médical
GRIPPE AVIAIRE ACTUALI
La grippe aviaire ! Encore et bien
oui ! Si nous n’en parlons pas, cela
nous est reproché par nos instan-
ces. La fortune des fabricants
de masques étant désormais as-
surée, nous pouvons maintenant
essayer de dénicher quelques
raisonnements sereins dans la
foultitude d’avis, informations et
décrets dont nous sommes abreu-
s. Dans cet esprit nous saluons
la sagesse de Jean-Marie Cohen,
coordinateur national des grou-
pes régionaux d’observation de
la grippe (Grog). A une question
concernant le risque allergisant
de la vaccination des personnels
dicaux jeunes, il répond de
façon engagée et scientifique:
« quand les équipes soignantes
hospitalières sont peu vaccinées
contre la grippe, la mortalité aug-
mente significativement chez les
malades hospitalisés, vaccis ou
non ». Il semblerait logique que
les personnes le plus souvent au
contact des malades soient trans-
metteurs de virus, et deviennent
ainsi serial killers. Une étude
(1)
est venu le prouver. Le vaccin
n’apporte que des fragments de
virus tués (faible stimulation im-
munitaire). Le risque est évidem-
ment plus grand pour nos patients
que pour nous même.
Donc : vaccinez-vous !
(1). Carman WF, et al. Effects of influenza
vaccination of health-care workers on
mortality of elderly people in long term
care. Lancet 2000; 355: 93-7.
SATURNISME AVIAIRE
AU PALAIS-BOURBON
A propos d’un cas.
Au début du mois de juin un pigeon
(probablement en quête d’un nid) à
fait irruption dans l’micycle de
l’Assemblée Nationale perturbant
les débats en cours sur le projet
de loi Borloo concernant le loge-
ment. Appelés sur les lieux pour
expulser lintrus, les pompiers ne
sont pas parvenu à le capturer à
l’aide de filets. En désespoir de
cause, les soldats du feu ont dû
se résoudre à abattre le gracieux
volatile à laide d’une carabine à
plombs.
3SM
Mag
Magazine du Service de Santé et de Secours Médical
En BREF
Edito
Juin 2006 N° 17
d. Cdt Eric TORRES - SDIS 13 - Rédacteur en chef
Y a-til un pilote dans lavion ?Y a-til un pilote dans lavion ?
HHumeurs
Jusquoù vont les missions ?
Un étrange sys-
tème de répon-
se à la deman-
de de soins mé-
dicaux est en
train de se met-
tre en place en France.
Le concept de « nuit pro-
fonde » apparaît ! Devant
le désengagement, dont
il serait intéressant d’analyser les causes, des méde-
cins généralistes ruraux, qui ne veulent plus faire de
visite de nuit (nos anciens devaient être des héros ou
des sur-hommes), nos autorités acceptent que les té-
léphones ne soient plus branchés que sur la litanie :
« Vous avez un problème faites le 15 ». Passons sur le
fait que les confrères du 15 sont partout débordés et
ne peuvent, malgré leur bonne volonté, répondre ra-
pidement à tous les appels et accéder à toutes les de-
mandes, puisqu’ils en sont les uniques destinataires,
même pour des affections minimes, Ce concept de
« no doctor » de minuit jusqu’au matin est proprement
absurde. Que se passe t-il sur le terrain ? Soit la situa-
tion est estimée bénigne et il est demandé d’attendre
le matin pour appeler le médecin de famille, soit la si-
tuation est grave et l’on dépêche un SMUR. Deux pro-
blèmes se posent d’évidence : les délais d’interven-
tion, et la zone grise des appels pour lesquels on ne
peut être sûr sans aller voir.
Je pose une question : Qui d’autres que les MSP vont
au fond des campagnes répondre à ce double pro-
blème concernant tout de même la sécurité de nos
concitoyens ? Cette tâche que ne veulent plus assu-
mer les autres confrères doivent-ils l’accomplir à titre
libéral, ou au titre des missions MSP ? Comment pas-
ser d’un statut à l’autre si un transport s’avère, après
consultation, nécessaire ? Dans ce cas le seul défraie-
ment prévu reste la vacation. Lorsque l’on en connaît
le taux, il faut craindre que les MSP ne se sentent sou-
dain quelque ressemblance avec les petits volatiles
sympathiques que l’on trouve en nombre sur la place
Saint Marc à Venise.
d. Col Jean-Claude DESLANDES - SDIS 30
Directeur de la publication
Une grande compagnie aérienne française vient d’autoriser les
hôtesses de lair et les stewards, munis de protocoles, à prendre les
commandes des appareils destinés aux transport de voyageurs.
Cette mesure expérimentale ne devrait s’appliquer, dans un premier temps,
qu’aux vols intérieurs effectués de jour et en conditions météorologiques
satisfaisantes. Pour garantir la sécurité des passagers, les personnels
navigants commerciaux (PNC) concernés devront suivre préalablement une
formation initiale de plusieurs jours - assortie de quelques heures annuelles de formation continue - destinée à
leur inculquer les rudiments de pilotage indispensables à la bonne réalisation de leur mission. Une liaison radio
permanente avec la tour de contrôle leur permettra, au besoin, de bénéficier des conseils dun pilote qualifié
lors des procédures de vol les plus complexes. Comme le précise la Direction Générale de l’Aviation Civile « il
ne sagit pas de supprimer définitivement les pilotes mais de trouver les acteurs non-pilotes pouvant animer
certains actes de pilotage à la place du pilote [] pour compenser une démographie défaillante ».
Une initiative courageuse et pragmatique « qui devrait permettre de répondre aux réels besoins de notre société
dans laquelle les voyageurs seront toujours plus nombreux et les pilotes toujours plus rares ».
NB : Cette information est totalement fausse. Si elle ne vous a pas incité à préférer le train, réjouissez-vous : c’est le si-
gne que vous êtes totalement mûr pour valider le concept de transfert (médical) de compétences.
*(Pour une information complète, consulter le Vidal)
02/2006
BREXIN piroxicam ß-cyclodextrine - FORMES ET PRÉSENTATIONS : Boîte de 14 comprimés
sécables. Boîte de 14 comprimés effervescents. COMPOSITION* : - Comprimé : Complexe
piroxicam ß
-cyclodextrine 191,2 mg/comprimé, 2,676 g/boîte, soit en piroxicam base :
20 mg/comprimé ou par comprimé effervescent. Excipients : qsp 1 comprimé ou 1 comprimé
effervescent. INDICATIONS : Elles procèdent de l’activité anti-inflammatoire du piroxicam, de
l’importance des manifestations d’intolérance auxquelles le médicament donne lieu et de sa place
dans l’éventail des produits anti-inflammatoires actuellement disponibles. Elles sont limitées chez
l’adulte et l’enfant à partir de 15 ans au : • Traitement symptomatique au long cours : - des
rhumatismes inflammatoires chroniques,
notamment polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite
ankylosante (ou syndromes apparentés, tels que syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter et rhumatisme
psoriasique), - de certaines arthroses douloureuses et invalidantes. • Traitement symptomatique
de courte durée des poussées aiguës des :
- rhumatismes abarticulaires telles que péri-arthrites
scapulo-humérales,
tendinites, bursites, - affections aiguës post-traumatiques de l’appareil locomoteur,
- arthrites
microcristallines, - arthroses, - radiculalgies. POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION* :
Voie orale. Coût du traitement journalier de la forme comprimé ou comprimé effervescent :
0,59
à 1,19.CONTRE-INDICATIONS : Absolues : - Antécédents d’allergie ou
d’asthme déclenchés par la prise de piroxicam ou de substances d’activité proche telles
que autres
AINS, aspirine. - Ulcère gastroduodénal en évolution, - Insuffisance
hépatocellulaire sévère.
- Insuffisance rénale sévère. - Enfants (moins de 15 ans).
- A partir du 6ème mois de grossesse : cf. chapitre Grossesse et Allaitement. - Phénylcétonurie
(du fait de la présence d’aspartam dans le comprimé effervescent). • Relatives :
Anticoagulants oraux, autres AINS (y compris les salicylés à fortes doses), héparine (voie parentérale),
lithium, méthotrexate
à partir de 15 mg/semaine, ticlodipine. MISES EN GARDE et
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI* - INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES* - GROSSESSE ET
ALLAITEMENT* - CONDUITE ET UTILISATION DE MACHINES* - EFFETS INDESIRABLES*
- SURDOSAGE * - PROPRIETES PHARMACODYNAMIQUES* : ANTIINFLAMMATOIRE NON
STEROIDIEN
(M : système locomoteur) -
PROPRIETES PHARMACOCINETIQUES* :
Brexin est un complexe de bêta-cyclodextrine et piroxicam. Absorption : Après
administration par voie orale, le piroxicam libéré à partir du complexe piroxicam
bêta-cyclodextrine est rapidement absorbé (demi-vie de résorption = 15 minutes). La biodisponibilité
globale et l’importance de l’absorption ne sont pas modifiées par l’alimentation,
cette dernière retardant légèrement la vitesse d’absorption. Liste I. A.M.M. 335 959.8
(08/92 - révisée 09/02) comprimé. AMM 348 777.0 (11/98 - révisée 06/99) comprimé
effervescent. Prix : 8,32(14 comprimés), 8,32(14 comprimés effervescents).
Remb. Séc. Soc. à 65 %. Collect. Licence Chiesi, Italie. PIERRE FABRE MÉDICAMENT
- Laboratoire PIERRE FABRE - 45, place Abel-Gance - 92100 BOULOGNE.
Information médicale : La Chartreuse 81106 CASTRES Cedex. Tél. : 05 63 71 45 00.
Pharmacovigilance : Tél. : 01 49 10 96 18 (ligne directe).
Traitement symptomatique au long cours des rhumatismes inflammatoires chroniques
notamment polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante, de certaines arthroses douloureuses et invalidantes.
Traitement symptomatique de courte durée des poussées aiguës des rhumatismes abarticulaires,
affections aiguës post traumatiques de l’appareil locomoteur, arthroses, arthrites microcristallines, radiculalgies.
(1) RCP Brexin®Propriétés pharmacocinétiques
3
Service de Santé et de Secours Médical
Monsieur le Directeur, au revoir et merci !
Le Préfet Christian De Lavernée quitte la Direction de lafense etcurité Civiles après plus de trois anes
qui vont laisser trace dans l’histoire de la maison. Au regard de la longévité de sa mission, tout d’abord, qui si-
gne bien la valeur accordée à son travail par nos hautes instances. De part son investissement, ensuite, ayant
œuvré avec une rare constance à rendre plus performant le Service de Santé et de Secours Médical. Son action
en faveur d’une meilleure cohérence avec les secours hospitaliers a été déterminante. Il est appelé, reconnais-
sance méritée, à assurer la charge préfectorale d’un des plus importants départements français. Nous lui sou-
haitons la plus grande réussite dans l’accomplissement de ses nouvelles tâches.
Encore merci, Monsieur le Directeur.
FÉLICITATIONS
Voici le nom des candidats figu-
rant sur la liste dadmission au
concours de médecin SP profes-
sionnel. La rédaction adresse ses
plus sincères félicitations aux va-
leureux nominés
ALLARD-SAINT-ALBIN Luc,
BOUALLEGUE Mounir, DEVRED
Laurence, FABRETTI Véronique,
GARCIA Isabelle, HALLAIS Ber-
nard, JEANTEUR Magali, JER-
PAN Christophe, LAMBERT Anne,
MARITANO Jean-Yves, MAR-
TENS Sébastien, PERCHOC Yann,
REPEL François, TAILLANDIER
Thierry, THOMAS Félix, VAC-
QUIER Nathalie, ZINS Delphine.
Si le volontariat reste le socle
fondamental de la médecine SP,
il a besoin, dans chaque départe-
ment, de s’appuyer sur une méde-
cine professionnelle performante.
Ces confrères qui prennent un
engagement fort, ont la lourde
tâche dassurer la gestion admi-
nistrative, la formation et le suivi
opérationnel. Ils sont le noyau in-
dispensable au fonctionnement de
tout le service, et vont en permet-
tre le développement.
Henri MASSE
Chevalier de la Légion d’Honneur
Officier de l’Ordre National du
Mérite
Chevalier du Mérite Maritime
Diplômé de l’Institut d’Etudes
Politiques de Paris
Maîtrise de droit public
D.E.A de Lettres
Docteur en Histoire
Ancien auditeur de l’Institut
des Hautes Etudes de Défense
nationale
Ancien auditeur du Centre des
Hautes Etudes de l’armement
Monsieur le Directeur, bienvenue !
Monsieur le Préfet Henri Masse est nommé Directeur de la Défense et de
la Sécurité Civiles. Entré au service de la préfectorale dés 1973, son par-
cours professionnel a tout entier été dédié au service des communautés
territoriales. Sa connaissance du terrain lui sera précieuse pour prendre
en charge au plus haut niveau la sécurité de nos concitoyens.
Nous avons eu le plaisir de travailler avec lui, alors que Préfet de Guyane,
il a présidé des Journées du Service de Santé que nous avons organisé
à Cayenne. La manœuvre « accident d’avion » montée à cette occasion
nous a permis d’apprécier ses qualités d’organisateur et de gestionnaire
face un évènement de grande ampleur.
Bienvenue, Monsieur le Directeur !
En BREF
Une fois encore l’Indonésie est
frappée par un séisme de grande
amplitude. D’emblée les dégâts
sont importants, les victimes sont
nombreuses, et l’aide internatio-
nale s’organise. La France répond
par l’envoi de matériels et de per-
sonnels spécialisés.
Si l’on veut pouvoir être encore ef-
ficace, il faut répondre vite. Départ
précipité, donc, le dimanche 28
mai, avec une mission conjointe
pour le Samu et les Sapeurs-Pom-
piers : aider les médecins locaux,
débordés. Notre détachement mé-
dical est placé sous la responsa-
bilité du Dr Michèle Teuma. Istres,
Paris, Abou Dhabi, Suramaya, puis
Yodjakarta par la route de nuit. Ar-
rivée le 30 mai, où après évalua-
tion, la mission qui est plus spé-
cialement confiée au détachement
pompier, qui est venu avec ses
propres moyens logistiques et est
donc autonome, sera de dispen-
ser des soins itinérants dans les
zones détruites à 100%. Il est im-
portant d’éviter l’engorgement des
hôpitaux déjà surchargés. Notre
travail a été, nous le pensons, utile.
Plus de 300 consultations et soins
primaires seront réalisés. Grâce
à l’organisation médicale déjà en
place avant la catastrophe, de par
la menace permanente du volcan
MERAPI, les services médicaux
indonésiens pourront rapidement
prendre notre relais. Ce fût donc
une mission relativement courte
des secours internationaux, mais
particulièrement bien ciblée.
Mission humanitaire pour le compte
du Ministère des Affaires Etrangères
d. Cdt Georges COMPÈRE - SDIS 30
DÉNOMINATION, FORME PHARMACEUTIQUE ET PRÉSENTATION ACUPAN, solution injectable, boîte de 5 ampoules de 2 ml. COMPOSITION Néfopam chlorhydrate : 20 mg.
Excipients : phosphate monosodique, phosphate disodique, eau ppi q.s.p. 1 ampoule de 2 ml. INDICATION THÉRAPEUTIQUE Traitement symptomatique des affections
douloureuses. POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION Une injection de 20 mg, répétée si nécessaire toutes les 4 heures (IV lente), ou 6 heures (IM profonde), ou en perfusion
sans dépasser 120 mg par 24 heures. CONTRE-INDICATIONS • Enfants de moins de 15 ans • Convulsions ou antécédents de troubles convulsifs • Troubles urétroprostatiques
• Risque de glaucome. PRÉCAUTIONS D’EMPLOI Insuffisances hépatique et rénale. Chez la femme enceinte ou allaitante, en l’absence d’études cliniques. INTERACTIONS
MÉDICAMENTEUSES Certains effets indésirables peuvent être majorés par les sympathomimétiques ou anticholinergiques, dont l’association est à éviter. EFFETS INDÉSIRABLES
ont été signalés par ordre décroissant de fréquence : sueurs, somnolence, manifestations nauséeuses avec ou sans vomissements, malaises, sécheresse buccale, palpitations, irri-
tabilité. PROPRIÉTES PHARMACODYNAMIQUES ANALGESIQUE NON MORPHINIQUE D'ACTION CENTRALE PRÉDOMINANTE (N : Système Nerveux Central). CONDITIONS
DE PRESCRIPTION ET DE DÉLIVRANCE Liste I. DATE D'APPROBATION 9 janvier 1981. DONNÉES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES AMM 324 217.5. Prix : 3,88 (5 ampoules).
Ctj : 0,78 à 4,66 . Remboursé par la Sécurité Sociale à 65 %. Agréé aux collectivités. Admis à l'AP-HP. Pour une information complémentaire, consulter le dictionnaire
des spécialités pharmaceutiques. BIOCODEX 7, avenue Galliéni 94250 GENTILLY. Tél : 01 41 24 30 00. Révision octobre 2004.
A-05.06 06/05
5
Service de Santé et de Secours Médical
Médecine de catastrophe : les enjeux de
demain face aux leçons du passé
Dr Sandrine SEGOVIA-KUENY - Chargée de mission au Secrétariat Général de la Défense Nationale
Dans une société qui veut tendre vers le risque zéro, évoquer les catastrophes,
par nature imprévisibles, est une démarche contradictoire mais réaliste car
nous évoluons dans une société où la survenue de catastrophes rythme
notre vie.
Si, certaines catastrophes pour-
raient être évitables comme les ca-
tastrophes industrielles, dautres
comme les catastrophes natu-
relles, même détectées à temps
ont une cinétique propre sur le-
quel lhomme, malgré la techno-
logie actuelle, n’est pas en capa-
cité dinfluer, mais sur lesquelles
les actions de mise en sécurité
des populations peuvent être en-
gagées.
DU CONCEPT DE
CATASTROPHE À LA
MÉDECINE DE CATASTROPHE
UN CONCEPT :
Les catastrophes, inadéquation
brutale entre l’augmentation des
besoins de secours et l’insuffisan-
ce des moyens disponibles, ont
des répercussions de plus en plus
importantes en raison de l’interac-
tion entre la santé publique, la sé-
curité publique et civile, l’ordre pu-
blic, l’économie et la géopolitique.
Les causes multiples de ces ca-
tastrophes soit naturelles (notam-
ment sismique, biologique et cli-
matique) soit technologiques ou
sociétales (comme le terrorisme
avec le 11 septembre 2001...) nous
conduisent à l’aube de nouvelles
doctrines d’intervention qui sont
internationales, multidisciplinai-
res sous l’égide d’organisations
de l’ONU en associant des pays
et des organisations non gouver-
nementales.
UN CADRE D’EXERCICE :
La médecine de catastrophe a
pour caractéristiques d’être une
médecine d’urgence et de terrain
comportant non pas une prise en
charge médicale individuelle com-
me en médecine de ville ou hospi-
talière mais une médecine collec-
tive exerçant dans des conditions
précaires. Le tri entre les blessés
est effectué comme en médeci-
ne d’urgence mais la faiblesse des
moyens disponibles rend indispen-
sable des choix parmi les blessés.
Lexercice de la médecine de ca-
tastrophe est dépendante de pré
requis en particulier la mise en sé-
curité de ses sites d’implantation
face aux risques d’évolution de
la situation, la gestion des trans-
ports avec l’arrivage des produits
médicaux et de ravitaillement, les
communications, et les sources
d’énergie.
UNE COORDINATION :
Dans la filière des secours, la mé-
decine de catastrophe se situe en
aval de l’évènement mais doit être
impliquée en amont pour la parti-
cipation à l’anticipation à l élabora-
tion de la doctrine et des plans éta-
blis comprenant les modes opéra-
toires et les différents participants
au niveau local, national voire in-
ternational.
Les éléments clés de la médeci-
ne de catastrophe sont de trois or-
dres, les secours médicaux par-
tie intégrante de la chaîne des se-
cours, sous un commandant uni-
que avec un respect des règles de
logistiques.
LES RÉPERCUSSIONS
DE GRANDES CATASTROPHES
NATURELLES
• Le tsunami de décembre 2004
Le tsunami le 26 décembre 2004
a touché l’Indonésie, le Sri Lanka,
l’Inde, la Thaïlande et l’île touristi-
que de Phuket, les Maldives, Myan-
mar, les Seychelles, la Somalie,
la Tanzanie avec un bilan plus de
183,170 morts et 43,320 disparus
selon les Nations Unies. Prés de
1.4 million de personnes ont perdu
leurs moyens d’existence (emplois,
cultures) prés de 70 000 person-
nes restent déplacées. La catastro-
phe a fait environ 10 milliards de
dollars de dommage.
• Le cyclone Katerina en août
2005
Louragan qui s’est formé le 23
août 2005 aux Bahamas, a touché
les 7 jours suivants, la Floride puis
le Mississipi, la Louisiane et l’Ala-
bama. Il a tout détruit sur son che-
min sur un périmètre de 240 870
km2 dont la destruction de la 35éme
plus grande ville des Etats-Unis
New Orléans.
Les conséquences humaines
sélevaient, au 17 février 2006,
à plus de 1300 morts et de 2000
personnes disparues. Par ailleurs,
plus de 1,1 millions de person-
nes ont été évacués en août 2005,
dont environ 500 000 étaient re-
venues en décembre 2005.
Le coût du cyclone Katerina est
de 96 milliards de dollars avec un
taux chômage augmenté de 6 à
12% dans les zones les plus affec-
tées de Louisiane et Mississipi.
• Le tremblement de terre du 8
octobre 2005
Le tremblement de terre a eu lieu
près de la frontière entre l’Inde et
le Pakistan avec une magnitude
d’environ 7,6. Il a touché principa-
lement le nord de l’Inde, le Pakis-
tan et l’Afghanistan. Le bilan hu-
main pour le Pakistan, fin 2005,
dépassait les 88 000 morts et les
100 000 blessés. La demande
d’aide pour la reconstruction sest
élevée pour le Pakistan à 5,2 mil-
liards de dollars.
Les secours ont du travailler dans
un contexte dangereux en raison
des répliques du tremblement de
terre et de l’inaccessibilité de cer-
tains sites. Le déploiement de
moyens aériens est donc un des
facteurs essentiels pour les équi-
pes de secours.
CONCLUSION
Limpact des catastrophes nest
plus à l’échelle d’un pays mais
de plusieurs, et les répercussions
touchent l’ensemble des secteurs
du ou des pays. Le coût d’une ca-
tastrophe dépend de l’étendue et
du degré d’industrialisation des
zones touchées et révèle à quel
point un pays peut être très fragili-
sé après une telle crise au niveau
économique voire géopolitique.
Les grandes catastrophes naturel-
les récentes ont montré l’élan de
générosité face à la détresse des
peuples, la grande question qui
est désormais posée est : face à
une catastrophe d’ampleur mon-
diale, comme une pandémie grip-
pale ou un pic d’ozone lié au ré-
chauffement climatique comment
cette générosité fonctionnerait-
elle ?
Courriel : sandrine.segovia-kueny@
sgdn.pm.gouv.fr
Photo JCD/UPP.
Photo JCD/UPP.
1 / 24 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !