Magazine du service de santé et de secours - Accueil 3SM-mag

publicité
GRIPPE AVIAIRE ACTUALITÉ
La grippe aviaire ! Encore et bien
oui ! Si nous n’en parlons pas, cela
nous est reproché par nos instances. La fortune des fabricants
de masques étant désormais assurée, nous pouvons maintenant
essayer de dénicher quelques
raisonnements sereins dans la
foultitude d’avis, informations et
décrets dont nous sommes abreuvés. Dans cet esprit nous saluons
la sagesse de Jean-Marie Cohen,
coordinateur national des groupes régionaux d’observation de
la grippe (Grog). A une question
concernant le risque allergisant
de la vaccination des personnels
médicaux jeunes, il répond de
façon engagée et scientifique:
« quand les équipes soignantes
hospitalières sont peu vaccinées
contre la grippe, la mortalité augmente significativement chez les
malades hospitalisés, vaccinés ou
non ». Il semblerait logique que
les personnes le plus souvent au
contact des malades soient transmetteurs de virus, et deviennent
ainsi serial killers. Une étude (1)
est venu le prouver. Le vaccin
n’apporte que des fragments de
virus tués (faible stimulation immunitaire). Le risque est évidemment plus grand pour nos patients
que pour nous même.
Donc : vaccinez-vous !
(1). Carman WF, et al. Effects of influenza
vaccination of health-care workers on
mortality of elderly people in long term
care. Lancet 2000; 355: 93-7.
SATURNISME AVIAIRE
AU PALAIS-BOURBON
A propos d’un cas.
Au début du mois de juin un pigeon
(probablement en quête d’un nid) à
fait irruption dans l’hémicycle de
l’Assemblée Nationale perturbant
les débats en cours sur le projet
de loi Borloo concernant le logement. Appelés sur les lieux pour
expulser l’intrus, les pompiers ne
sont pas parvenu à le capturer à
l’aide de filets. En désespoir de
cause, les soldats du feu ont dû
se résoudre à abattre le gracieux
volatile à l’aide d’une carabine à
plombs.
3SM
Magazine du Service de Santé et de Secours Médical
Jusqu’où vont les missions ?
Mag
Méd. Col Jean-Claude DESLANDES - SDIS 30
Directeur de la publication
Un étrange système de réponse à la demande de soins médicaux est en
train de se mettre en place en France.
Le concept de « nuit profonde » apparaît ! Devant
le désengagement, dont
il serait intéressant d’analyser les causes, des médecins généralistes ruraux, qui ne veulent plus faire de
visite de nuit (nos anciens devaient être des héros ou
des sur-hommes), nos autorités acceptent que les téléphones ne soient plus branchés que sur la litanie :
« Vous avez un problème faites le 15 ». Passons sur le
fait que les confrères du 15 sont partout débordés et
ne peuvent, malgré leur bonne volonté, répondre rapidement à tous les appels et accéder à toutes les demandes, puisqu’ils en sont les uniques destinataires,
même pour des affections minimes, Ce concept de
« no doctor » de minuit jusqu’au matin est proprement
absurde. Que se passe t-il sur le terrain ? Soit la situation est estimée bénigne et il est demandé d’attendre
le matin pour appeler le médecin de famille, soit la situation est grave et l’on dépêche un SMUR. Deux pro-
Humeurs
n BREF
Edito
E
Juin 2006 N° 17
blèmes se posent d’évidence : les délais d’intervention, et la zone grise des appels pour lesquels on ne
peut être sûr sans aller voir.
Je pose une question : Qui d’autres que les MSP vont
au fond des campagnes répondre à ce double problème concernant tout de même la sécurité de nos
concitoyens ? Cette tâche que ne veulent plus assumer les autres confrères doivent-ils l’accomplir à titre
libéral, ou au titre des missions MSP ? Comment passer d’un statut à l’autre si un transport s’avère, après
consultation, nécessaire ? Dans ce cas le seul défraiement prévu reste la vacation. Lorsque l’on en connaît
le taux, il faut craindre que les MSP ne se sentent soudain quelque ressemblance avec les petits volatiles
sympathiques que l’on trouve en nombre sur la place
Saint Marc à Venise.
Y a-til un pilote dans l’avion ?
U
Méd. Cdt Eric TORRES - SDIS 13 - Rédacteur en chef
ne grande compagnie aérienne française vient d’autoriser les
hôtesses de l’air et les stewards, munis de protocoles, à prendre les
commandes des appareils destinés aux transport de voyageurs.
Cette mesure expérimentale ne devrait s’appliquer, dans un premier temps,
qu’aux vols intérieurs effectués de jour et en conditions météorologiques
satisfaisantes. Pour garantir la sécurité des passagers, les personnels
navigants commerciaux (PNC) concernés devront suivre préalablement une
formation initiale de plusieurs jours - assortie de quelques heures annuelles de formation continue - destinée à
leur inculquer les rudiments de pilotage indispensables à la bonne réalisation de leur mission. Une liaison radio
permanente avec la tour de contrôle leur permettra, au besoin, de bénéficier des conseils d’un pilote qualifié
lors des procédures de vol les plus complexes. Comme le précise la Direction Générale de l’Aviation Civile « il
ne s’agit pas de supprimer définitivement les pilotes mais de trouver les acteurs non-pilotes pouvant animer
certains actes de pilotage à la place du pilote […] pour compenser une démographie défaillante ».
Une initiative courageuse et pragmatique « qui devrait permettre de répondre aux réels besoins de notre société
dans laquelle les voyageurs seront toujours plus nombreux et les pilotes toujours plus rares ».
NB : Cette information est totalement fausse. Si elle ne vous a pas incité à préférer le train, réjouissez-vous : c’est le signe que vous êtes totalement mûr pour valider le concept de transfert (médical) de compétences.
Service de Santé et de Secours Médical
1
Traitement symptomatique au long cours des rhumatismes inflammatoires chroniques
notamment polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante, de certaines arthroses douloureuses et invalidantes.
Traitement symptomatique de courte durée des poussées aiguës des rhumatismes abarticulaires,
affections aiguës post traumatiques de l’appareil locomoteur, arthroses, arthrites microcristallines, radiculalgies.
BREXIN piroxicam ß-cyclodextrine - FORMES ET PRÉSENTATIONS : Boîte de 14 comprimés
sécables. Boîte de 14 comprimés effervescents. COMPOSITION* : - Comprimé : Complexe
piroxicam ß-cyclodextrine 191,2 mg/comprimé, 2,676 g/boîte, soit en piroxicam base :
20 mg/comprimé ou par comprimé effervescent. Excipients : qsp 1 comprimé ou 1 comprimé
effervescent. INDICATIONS : Elles procèdent de l’activité anti-inflammatoire du piroxicam, de
l’importance des manifestations d’intolérance auxquelles le médicament donne lieu et de sa place
dans l’éventail des produits anti-inflammatoires actuellement disponibles. Elles sont limitées chez
l’adulte et l’enfant à partir de 15 ans au : • Traitement symptomatique au long cours : - des
rhumatismes inflammatoires chroniques, notamment polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite
ankylosante (ou syndromes apparentés, tels que syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter et rhumatisme
psoriasique), - de certaines arthroses douloureuses et invalidantes. • Traitement symptomatique
de courte durée des poussées aiguës des : - rhumatismes abarticulaires telles que péri-arthrites
scapulo-humérales, tendinites, bursites, - affections aiguës post-traumatiques de l’appareil locomoteur,
- arthrites microcristallines, - arthroses, - radiculalgies. POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION* :
Voie orale. Coût du traitement journalier de la forme comprimé ou comprimé effervescent :
0,59€ à 1,19€. CONTRE-INDICATIONS : • Absolues : - Antécédents d’allergie ou
d’asthme déclenchés par la prise de piroxicam ou de substances d’activité proche telles
que autres AINS, aspirine. - Ulcère gastroduodénal en évolution, - Insuffisance
hépatocellulaire sévère. - Insuffisance rénale sévère. - Enfants (moins de 15 ans).
*(Pour une information complète, consulter le Vidal)
- A partir du 6ème mois de grossesse : cf. chapitre Grossesse et Allaitement. - Phénylcétonurie
(du fait de la présence d’aspartam dans le comprimé effervescent). • Relatives :
Anticoagulants oraux, autres AINS (y compris les salicylés à fortes doses), héparine (voie parentérale),
lithium, méthotrexate à partir de 15 mg/semaine, ticlodipine. MISES EN GARDE et
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI* - INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES* - GROSSESSE ET
ALLAITEMENT* - CONDUITE ET UTILISATION DE MACHINES* - EFFETS INDESIRABLES*
- SURDOSAGE * - PROPRIETES PHARMACODYNAMIQUES* : ANTIINFLAMMATOIRE NON
STEROIDIEN (M : système locomoteur) - PROPRIETES PHARMACOCINETIQUES* :
Brexin est un complexe de bêta-cyclodextrine et piroxicam. • Absorption : Après
administration par voie orale, le piroxicam libéré à partir du complexe piroxicam
bêta-cyclodextrine est rapidement absorbé (demi-vie de résorption = 15 minutes). La biodisponibilité
globale et l’importance de l’absorption ne sont pas modifiées par l’alimentation,
cette dernière retardant légèrement la vitesse d’absorption. Liste I. A.M.M. 335 959.8
(08/92 - révisée 09/02) comprimé. AMM 348 777.0 (11/98 - révisée 06/99) comprimé
effervescent. Prix : 8,32€ (14 comprimés), 8,32€ (14 comprimés effervescents).
Remb. Séc. Soc. à 65 %. Collect. Licence Chiesi, Italie. PIERRE FABRE MÉDICAMENT
- Laboratoire PIERRE FABRE - 45, place Abel-Gance - 92100 BOULOGNE.
Information médicale : La Chartreuse 81106 CASTRES Cedex. Tél. : 05 63 71 45 00.
Pharmacovigilance : Tél. : 01 49 10 96 18 (ligne directe).
02/2006
(1) RCP Brexin® Propriétés pharmacocinétiques
E
n BREF
FÉLICITATIONS
Voici le nom des candidats figurant sur la liste d’admission au
concours de médecin SP professionnel. La rédaction adresse ses
plus sincères félicitations aux valeureux nominés…
ALLARD-SAINT-ALBIN
Luc,
BOUALLEGUE Mounir, DEVRED
Laurence, FABRETTI Véronique,
GARCIA Isabelle, HALLAIS Bernard, JEANTEUR Magali, JERPAN Christophe, LAMBERT Anne,
MARITANO Jean-Yves, MARTENS Sébastien, PERCHOC Yann,
REPEL François, TAILLANDIER
Thierry, THOMAS Félix, VACQUIER Nathalie, ZINS Delphine.
Si le volontariat reste le socle
fondamental de la médecine SP,
il a besoin, dans chaque département, de s’appuyer sur une médecine professionnelle performante.
Ces confrères qui prennent un
engagement fort, ont la lourde
tâche d’assurer la gestion administrative, la formation et le suivi
opérationnel. Ils sont le noyau indispensable au fonctionnement de
tout le service, et vont en permettre le développement.
Mission humanitaire pour le compte
du Ministère des Affaires Etrangères
Méd. Cdt Georges COMPÈRE - SDIS 30
Une fois encore l’Indonésie est
frappée par un séisme de grande
amplitude. D’emblée les dégâts
sont importants, les victimes sont
nombreuses, et l’aide internationale s’organise. La France répond
par l’envoi de matériels et de personnels spécialisés.
Si l’on veut pouvoir être encore efficace, il faut répondre vite. Départ
précipité, donc, le dimanche 28
mai, avec une mission conjointe
pour le Samu et les Sapeurs-Pompiers : aider les médecins locaux,
débordés. Notre détachement médical est placé sous la responsabilité du Dr Michèle Teuma. Istres,
Paris, Abou Dhabi, Suramaya, puis
Yodjakarta par la route de nuit. Arrivée le 30 mai, où après évaluation, la mission qui est plus spécialement confiée au détachement
pompier, qui est venu avec ses
propres moyens logistiques et est
donc autonome, sera de dispenser des soins itinérants dans les
zones détruites à 100%. Il est important d’éviter l’engorgement des
hôpitaux déjà surchargés. Notre
travail a été, nous le pensons, utile.
Plus de 300 consultations et soins
primaires seront réalisés. Grâce
à l’organisation médicale déjà en
place avant la catastrophe, de par
la menace permanente du volcan
MERAPI, les services médicaux
indonésiens pourront rapidement
prendre notre relais. Ce fût donc
une mission relativement courte
des secours internationaux, mais
particulièrement bien ciblée.
Monsieur le Directeur, au revoir et merci !
Le Préfet Christian De Lavernée quitte la Direction de la Défense et Sécurité Civiles après plus de trois années
qui vont laisser trace dans l’histoire de la maison. Au regard de la longévité de sa mission, tout d’abord, qui signe bien la valeur accordée à son travail par nos hautes instances. De part son investissement, ensuite, ayant
œuvré avec une rare constance à rendre plus performant le Service de Santé et de Secours Médical. Son action
en faveur d’une meilleure cohérence avec les secours hospitaliers a été déterminante. Il est appelé, reconnaissance méritée, à assurer la charge préfectorale d’un des plus importants départements français. Nous lui souhaitons la plus grande réussite dans l’accomplissement de ses nouvelles tâches.
Encore merci, Monsieur le Directeur.
Henri MASSE
Monsieur le Directeur, bienvenue !
Monsieur le Préfet Henri Masse est nommé Directeur de la Défense et de
la Sécurité Civiles. Entré au service de la préfectorale dés 1973, son parcours professionnel a tout entier été dédié au service des communautés
territoriales. Sa connaissance du terrain lui sera précieuse pour prendre
en charge au plus haut niveau la sécurité de nos concitoyens.
Nous avons eu le plaisir de travailler avec lui, alors que Préfet de Guyane,
il a présidé des Journées du Service de Santé que nous avons organisé
à Cayenne. La manœuvre « accident d’avion » montée à cette occasion
nous a permis d’apprécier ses qualités d’organisateur et de gestionnaire
face un évènement de grande ampleur.
Bienvenue, Monsieur le Directeur !
Service de Santé et de Secours Médical
Chevalier de la Légion d’Honneur
Officier de l’Ordre National du
Mérite
Chevalier du Mérite Maritime
Diplômé de l’Institut d’Etudes
Politiques de Paris
Maîtrise de droit public
D.E.A de Lettres
Docteur en Histoire
Ancien auditeur de l’Institut
des Hautes Etudes de Défense
nationale
Ancien auditeur du Centre des
Hautes Etudes de l’armement
3
A-05.06 06/05
DÉNOMINATION, FORME PHARMACEUTIQUE ET PRÉSENTATION ACUPAN, solution injectable, boîte de 5 ampoules de 2 ml. COMPOSITION Néfopam chlorhydrate : 20 mg.
Excipients : phosphate monosodique, phosphate disodique, eau ppi q.s.p. 1 ampoule de 2 ml. INDICATION THÉRAPEUTIQUE Traitement symptomatique des affections
douloureuses. POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION Une injection de 20 mg, répétée si nécessaire toutes les 4 heures (IV lente), ou 6 heures (IM profonde), ou en perfusion
sans dépasser 120 mg par 24 heures. CONTRE-INDICATIONS • Enfants de moins de 15 ans • Convulsions ou antécédents de troubles convulsifs • Troubles urétroprostatiques
• Risque de glaucome. PRÉCAUTIONS D’EMPLOI Insuffisances hépatique et rénale. Chez la femme enceinte ou allaitante, en l’absence d’études cliniques. INTERACTIONS
MÉDICAMENTEUSES Certains effets indésirables peuvent être majorés par les sympathomimétiques ou anticholinergiques, dont l’association est à éviter. EFFETS INDÉSIRABLES
ont été signalés par ordre décroissant de fréquence : sueurs, somnolence, manifestations nauséeuses avec ou sans vomissements, malaises, sécheresse buccale, palpitations, irritabilité. PROPRIÉTES PHARMACODYNAMIQUES ANALGESIQUE NON MORPHINIQUE D'ACTION CENTRALE PRÉDOMINANTE (N : Système Nerveux Central). CONDITIONS
DE PRESCRIPTION ET DE DÉLIVRANCE Liste I. DATE D'APPROBATION 9 janvier 1981. DONNÉES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES AMM 324 217.5. Prix : 3,88 € (5 ampoules).
Ctj : 0,78 à 4,66 €. Remboursé par la Sécurité Sociale à 65 %. Agréé aux collectivités. Admis à l'AP-HP. Pour une information complémentaire, consulter le dictionnaire
des spécialités pharmaceutiques. BIOCODEX 7, avenue Galliéni 94250 GENTILLY. Tél : 01 41 24 30 00. Révision octobre 2004.
Médecine de catastrophe : les enjeux de
demain face aux leçons du passé
Dr Sandrine SEGOVIA-KUENY - Chargée de mission au Secrétariat Général de la Défense Nationale
Dans une société qui veut tendre vers le risque zéro, évoquer les catastrophes,
par nature imprévisibles, est une démarche contradictoire mais réaliste car
nous évoluons dans une société où la survenue de catastrophes rythme
notre vie.
Si, certaines catastrophes pourraient être évitables comme les catastrophes industrielles, d’autres
comme les catastrophes naturelles, même détectées à temps
ont une cinétique propre sur lequel l’homme, malgré la technologie actuelle, n’est pas en capacité d’influer, mais sur lesquelles
les actions de mise en sécurité
des populations peuvent être engagées.
DU CONCEPT DE
CATASTROPHE À LA
MÉDECINE DE CATASTROPHE
UN CONCEPT :
Les catastrophes, inadéquation
brutale entre l’augmentation des
besoins de secours et l’insuffisance des moyens disponibles, ont
des répercussions de plus en plus
importantes en raison de l’interaction entre la santé publique, la sécurité publique et civile, l’ordre public, l’économie et la géopolitique.
Les causes multiples de ces catastrophes soit naturelles (notamment sismique, biologique et climatique) soit technologiques ou
sociétales (comme le terrorisme
avec le 11 septembre 2001...) nous
conduisent à l’aube de nouvelles
doctrines d’intervention qui sont
internationales, multidisciplinaires sous l’égide d’organisations
Photo JCD/UPP.
la situation, la gestion des transports avec l’arrivage des produits
médicaux et de ravitaillement, les
communications, et les sources
d’énergie.
Photo JCD/UPP.
de l’ONU en associant des pays
et des organisations non gouvernementales.
UN CADRE D’EXERCICE :
La médecine de catastrophe a
pour caractéristiques d’être une
médecine d’urgence et de terrain
comportant non pas une prise en
charge médicale individuelle comme en médecine de ville ou hospitalière mais une médecine collective exerçant dans des conditions
précaires. Le tri entre les blessés
est effectué comme en médecine d’urgence mais la faiblesse des
moyens disponibles rend indispensable des choix parmi les blessés.
L’exercice de la médecine de catastrophe est dépendante de pré
requis en particulier la mise en sécurité de ses sites d’implantation
face aux risques d’évolution de
UNE COORDINATION :
Dans la filière des secours, la médecine de catastrophe se situe en
aval de l’évènement mais doit être
impliquée en amont pour la participation à l’anticipation à l élaboration de la doctrine et des plans établis comprenant les modes opératoires et les différents participants
au niveau local, national voire international.
Les éléments clés de la médecine de catastrophe sont de trois ordres, les secours médicaux partie intégrante de la chaîne des secours, sous un commandant unique avec un respect des règles de
logistiques.
LES RÉPERCUSSIONS
DE GRANDES CATASTROPHES
NATURELLES
• Le tsunami de décembre 2004
Le tsunami le 26 décembre 2004
a touché l’Indonésie, le Sri Lanka,
l’Inde, la Thaïlande et l’île touristique de Phuket, les Maldives, Myanmar, les Seychelles, la Somalie,
la Tanzanie avec un bilan plus de
183,170 morts et 43,320 disparus
selon les Nations Unies. Prés de
1.4 million de personnes ont perdu
leurs moyens d’existence (emplois,
cultures…) prés de 70 000 personnes restent déplacées. La catastrophe a fait environ 10 milliards de
dollars de dommage.
• Le cyclone Katerina en août
2005
L’ouragan qui s’est formé le 23
août 2005 aux Bahamas, a touché
les 7 jours suivants, la Floride puis
le Mississipi, la Louisiane et l’Alabama. Il a tout détruit sur son chemin sur un périmètre de 240 870
km2 dont la destruction de la 35éme
Service de Santé et de Secours Médical
plus grande ville des Etats-Unis
New Orléans.
Les conséquences humaines
s’élevaient, au 17 février 2006,
à plus de 1300 morts et de 2000
personnes disparues. Par ailleurs,
plus de 1,1 millions de personnes ont été évacués en août 2005,
dont environ 500 000 étaient revenues en décembre 2005.
Le coût du cyclone Katerina est
de 96 milliards de dollars avec un
taux chômage augmenté de 6 à
12% dans les zones les plus affectées de Louisiane et Mississipi.
• Le tremblement de terre du 8
octobre 2005
Le tremblement de terre a eu lieu
près de la frontière entre l’Inde et
le Pakistan avec une magnitude
d’environ 7,6. Il a touché principalement le nord de l’Inde, le Pakistan et l’Afghanistan. Le bilan humain pour le Pakistan, fin 2005,
dépassait les 88 000 morts et les
100 000 blessés. La demande
d’aide pour la reconstruction s’est
élevée pour le Pakistan à 5,2 milliards de dollars.
Les secours ont du travailler dans
un contexte dangereux en raison
des répliques du tremblement de
terre et de l’inaccessibilité de certains sites. Le déploiement de
moyens aériens est donc un des
facteurs essentiels pour les équipes de secours.
CONCLUSION
L’impact des catastrophes n’est
plus à l’échelle d’un pays mais
de plusieurs, et les répercussions
touchent l’ensemble des secteurs
du ou des pays. Le coût d’une catastrophe dépend de l’étendue et
du degré d’industrialisation des
zones touchées et révèle à quel
point un pays peut être très fragilisé après une telle crise au niveau
économique voire géopolitique.
Les grandes catastrophes naturelles récentes ont montré l’élan de
générosité face à la détresse des
peuples, la grande question qui
est désormais posée est : face à
une catastrophe d’ampleur mondiale, comme une pandémie grippale ou un pic d’ozone lié au réchauffement climatique comment
cette générosité fonctionneraitelle ?
Courriel : sandrine.segovia-kueny@
sgdn.pm.gouv.fr
5
ACLS, les points forts.
Jean-Cyrille PITTELOUD - Rédacteur en Chef UP Suisse.
Bon, d’accord, la publication des dernières
directives de l’ACLS laisse un peu à désirer.
Pourtant, leur contenu contient un certain nombre
de nouveautés très intéressantes, même si elles
sont parfois un peu difficiles à appliquer. Alors,
afin d’éviter les crêpages de chignon entre initiés
et non-initiés, voici un résumé des principaux
changements.
2002
Choc
conseillé
Analyse Charge
Choc
conseillé
Analyse Charge
RCR
2006
RCR
Choc
conseillé
Analyse Charge
Analyse
RCR
Choc
conseillé
Choc
conseillé
Analyse Charge
RCR
Choc
conseillé
Analyse Charge
RCR
IDÉES FORCES
Les changements les plus marquants concernent, ce qui est paradoxal, le BLS. Deux idées forces :
Le massage cardiaque est vital :
il doit être parfaitement exécuté et
interrompu le moins longtemps
possible. Pour ce faire, trois points
sont importants :
• le rapport compression-ventilation passe à 30-2. L’insufflation
dure une seconde et doit faire se
soulever le thorax de façon visible.
RCR
RCR
• la personne effectuant les compression est relevée toutes les 2
minutes si possible.
• le massage cardiaque doit non
seulement comprendre une compression efficace, mais aussi une
phase de décompression de façon à permettre le remplissage du
ventricule.
Même après une défibrillation couronnée de succès, un coeur hypoxique et dilaté reste incapable
de fournir une contraction efficace. Il faut donc soutenir la circulation pendant les deux minutes qui
suivent une défibrillation couronnée de succès avant de procéder
à une nouvelle analyse.
La technologie des défibrillateurs
actuellement disponibles limite
malheureusement l’application de
ces directives. A notre connaissance il n’existe pas encore de défibrillateur semi-automatique capable de procéder à une analyse
avec une RCR en cours, et à vrai
dire, c’est tout aussi impossible en
mode manuel. Pas de doute que
l’industrie nous sortira bientôt ce
joujou miracle, mais en attendant,
nous sommes condamnés à errer
dans l’illogisme. Désolé…
Si le principe de l’ACLS 2002 était
« rien ne doit retarder la défibrillation », la mouture 2005 se résume
plutôt par « Rien ne doit interrompre la RCR ».
Afin d’illustrer cette différence, voici une comparaison graphique entre le premier cycle de réanimation d’une fibrillation ventriculaire selon les deux versions 2002 et
2006. Les flèches foncées représente la RCR en cours. Comme
on dit, une image vaut mieux que
dix mille mots…
A
LIRE
250
fiches
pratiques
du sauveteur
en mission
Loïc Cadiou
Un ouvrage original, particulièrement riche qui traite en 250 fiches
claires, précises et illustrées de
tout ce que doit savoir le sauveteur
en mission. Il est une vrai mine
d’information dans laquelle on
découvre souvent des éléments de
première utilité qu’on aurait bien
du mal à trouver ailleurs. Aucun
aspect de notre métier n’est laissé
de côté : bilan de la victime, soins
spécialisés, transport, gestion de
la crise, prise en charge de la mort.
Un titre à ne laisser passer sous
aucun prétexte.
Format : 12 x 19 cm, 430 pages
Editions ESTEM
Prix : 27 euros
U.D.S.P. 44
Secours S
Journées Scientifiques Européennes
secourssante2
http://secourssa
Quoiqu’il en soit, avant de modifier
quoi que ce soit sur le terrain, mettez-vous bien d’accord avec votre direction médicale et avec vos
partenaires. Les disputes savantes autour d’un malade, très « tendance » en milieu hospitalier, n’ont
pas leur place sur le terrain.
Journées scientifiques Européennes du 3SM
VENDREDI 10 NOVEMBRE 2006
CARDIOLOGIE D’URGENCE
• Gestion d’un OAP
• Troubles du rythme cardiaque
en médecine préhospitalière
• Nouvelles
recommandations
concernant l’ACR
• Nouvelles drogues en cardiologie d’Urgence
• Régulation médicale et arrêt des
gestes de survie
CARDIOLOGIE D’APTITUDE
• Arythmies ventriculaires sur
cœur sain: évaluation du risque
• Le coronarien et l’aptitude opérationnelle
6
• Le sapeur pompier hypertendu
que fait-on ?
• Indication de Epreuve d’effort et
conséquence de positivité
• Quelle prévention cardio vasculaire chez le sapeur pompier
TRAUMATOLOGIE (1)
• Relevage sur le terrain des fractures pelviennes
• Choc hémorragique post traumatique
• Les traumatismes crâniens : Signes de gravité et prise en charge initiale
• Gestion des voies aériennes.
L’essentiel
TRAUMATOLOGIE (2)
Le noyé : stratégie de prise en
charge actualisée
• Gestion d’un arrêt circulatoire
chez un patient hypotherme
• Indication de la Kétamine en extra hospitalier
• Gestion de la douleur en milieu
pré-hospitalier par l’infirmier Sapeur-Pompier
• Activité opérationnelle protocolisée : épidémiologie descriptive de
deux années d’activité en Loire-Atlantique
© Photo E. Torres.
PROGRAMME SCIENTIFIQUE DÉFINITIF
SAMEDI 11 NOVEMBRE
SECOURS COLLECTIFS
• Loi de modernisation de la sécurité civile et nouvel ORSEC
Une Edition Urgence Pratique Publications
Numéro d’Agrément Formation Co
LIRE
Bien soigner ses petits mots
Guide pratique de l’automédication par trois médecins généralistes et homéopathes
Drs D. Barrois, J. Millaret,
P. Cabanné
Clair et précis,
cet ouvrage explique en termes
simples comment utiliser les
médicaments ne
nécessitant pas de prescription.
Il arrive à point nommé en cette
période ou on cherche à responsabiliser le patient et à diminuer le
nombre des consultations inutiles.
Un guide original conçu pour aider
à reconnaître et à traiter tout un
tas d’affections courantes.
Format : 17 x 24 cm, 251 pages
Editions AUBANEL
Prix : 20 euros
La Fédération
A
Médecin-Colonel Jean-Yves BASSETTI
Vice-Président de la FNSPF
A l’approche de la saison estivale, on souhaiterait pouvoir s’éloigner
des dossiers brûlants
qui font notre actualité,
le régime indemnitaire, la permanence des
soins, la formation; pour se consacrer à une médecine opérationnelle toujours plus prégnante l’été.
En effet les grandes migrations et
les risques particuliers du Sud de
la France, avec les feux de forêt,
nous amènent un surcroît d’activité et une nécessaire implication
dans le soutien sanitaire de nos
personnels.
Notre 3SM retrouve sa vocation
originelle au milieu des SapeursPompiers dans des activités motivantes et épanouissantes de secours à personne et de protection
des unités engagés.
Mais ce souci bien légitime de lever le pied des sujets « administratifs » ne s’accorde pas avec l’urgence induite par la multiplication des projets et études qui requièrent toute notre attention tant
Chancellerie
Juste reconnaissance
Méd Col Jean-Claude DESLANDES - SDIS 30
rs Santé 2006
uropéennes du Service Médical des Sapeurs-Pompiers
[email protected]
ecourssante2006.pompiers.fr
Le Service Médical des Sapeurs
Pompiers œuvre depuis toujours,
en ville comme au plus profond
de nos campagnes, à la sécurité
des sapeurs-pompiers et au secours de proximité de nos concitoyens. Il le fait avec un désintéressement qui devient rare à notre époque. Il répond aux sollicitations sans défaillir jamais. La
mission dans laquelle il s’est engagé de façon volontaire et sans
• Stratégie de secours dans les
ACEL
• Prise en charge précoce des victimes contaminées avant la mise
en place des chaînes de décontamination
• Le triage : une vielle idée moderne
• Le 3 SM au Pakistan
SOUTIEN SANITAIRE
• Philosophie et problématique du
soutien sanitaire
• Soutien psychologique : expérience du SDIS 44
• Soutien sanitaire lors d’une explosion
• Protocolisation des infirmiers
dans le soutien sanitaire
obligation, il l’accomplit avec modestie et discrétion. Sans ces femmes et ces hommes, médecins,
infirmiers, vétérinaires et pharmaciens, l’égalité des chances face à
une détresse en tous points du territoire ne serait pourtant qu’un vain
P.S. : N’oubliez pas de vous inscrire à Secours Santé 2006, qui sera
notre grand rendez-vous scientifique, solennel et convivial.
J’aurais plaisir à vous y recevoir.
mot. J’ai souvent dit et écrit qu’il
était regrettable, voire scandaleux, que les membres de ce service ne soient pas plus reconnus
par la nation. Je suis donc d’autant
plus heureux de saluer les récentes promotions de certains d’entre nous.
Claude Gonzales et Claude Nicol
ont été promus chevaliers de la
Légion d’Honneur. Véronique Soubelet, Jean Bonnaventure, Pierre
Flottes, Dominique Petitjean ont
été promus chevaliers de l’Ordre
National du Mérite.
Toutes mes félicitations pour cette
juste reconnaissance qui est aussi,
un peu, celle de tout le service.
• Réalité de la défibrillation de
proximité. Premier registre sur la DSA
• Circuit du médicament vétérinaire dans les SDIS : place et rôle de
la pharmacie à usage intérieur.
• Capture animale et télé anesthésie
ATELIERS (sur inscription)
ORGANISATION DES SECOURS EN
EUROPE
• Pharmaciens : Samedi 11 de
11h30 à 12h45
• Vétérinaires : Vendredi 10 de
14h30 à 15h30
• Infirmiers : Vendredi 11h30 à 13h
et Samedi 14h30 à 15h30
• Organisation des secours médicaux d’urgence dans trois
grands pays européens (Royaume Uni, Allemagne, France)
• De l’importance du médecin rural
• De l’intérêt d’une plate forme commune pour les services de santé de
sapeurs pompiers européens
• Secours et soins d’urgence : mythes et réalités
LES GRANDES MISSIONS DU 3SM
mation Continue : 913 403 668 34
ils engagent l’avenir de notre service. Certains diraient même que le
terrain est miné et qu’il faut une attention particulière de tous les instants pour éviter certains pièges
réglementaires. Notre combat est
externe mais aussi interne car il
est nécessaire d’établir une réelle
cohésion entre le 3SM et tous les
Sapeurs-Pompiers. Ces missions
particulières de l’été nous le rappellent bien d’ailleurs. Alors, les
vacances, en tous cas les miennes, resteront studieuses sur tous
les fronts.
• Anesthésie Loco Régionale :
Bloc ilio-fascial par la BSPP
• Accouchements extrahospitaliers
par les Sages femmes du CHU
FORUMS
Rencontre avec les utilisateurs :
Schiller : Samedi de 12h45 à 13h45
Retrouvez toutes ces
informations et le bulletin
d’inscription sur le site:
http://secourssante2006.pompiers.fr
• Rôle du 3SM dans un contexte
de pandémie
Service de Santé et de Secours Médical
7
Une révolution pour une RCP optimale
Le feedback améliore l’efficacité de la RCP
Alors que la défibrillation se développe, les nouvelles recommandations
2005 de l’ERC soulignent qu’une qualité optimale de RCP est
primordiale pour aider à sauver des vies.
Laerdal est fière d’annoncer sa technologie révolutionnaire Q-CPR. Intégrée
au Moniteur/Défibrillateur HeartStart MRx en collaboration avec son
partenaire Philips Medical Systems …. pour associer le meilleur de la RCP
au meilleur de la défibrillation.
Q-CPR permet la mesure en temps réel de la qualité de la RCP, un feedback
immédiat sur les paramètres essentiels, ainsi qu’un enregistrement pour une
analyse et un debrieling après l’intervention.
Q-CPR est une fantastique avancée technologique basée sur l’expertise
scientifique et validée par les spécialistes… parce qu’une qualité optimale
de la RCP améliore les chances de survie: c’est prouvé.
www.laerdal.fr
LAERDAL Medical France
Bat. 5B 1, rue des Vergers – 69 578 LIMONEST Cedex
Tel : 08 26.46.66.10 - Fax : 04.78.35.38.45 - Courriel : [email protected]
Un nouveau médecin chef
pour le 3SM d’Ille et Vilaine
La Rédaction
3SM-Mag : Jean-Louis, bienvenu dans la confrérie des médecins
chef ! Tu succèdes à un grand ancien, figure majeure de notre 3SM.
Le challenge n’est pas trop impressionnant ?
Jean-Louis SALEL : J’ai rencontré pour la première fois le Colonel Joël David en 1990 à Rennes
lors de ma FIA de capitaine. A cette date, je ne pensais qu’à être
opérationnel et la fonction de médecin chef départemental n’était
absolument pas dans mes objectifs. Avec le temps et l’expérience,
l’idée d’accéder à cette fonction
est venue progressivement et je
dirai presque naturellement avec
le soutien et la force de persuasion d’un extraordinaire directeur
départemental.
l’immense satisfaction d’avoir donné le meilleur de moi-même et
l’impression d’avoir été abusé par
une organisation en manque d’humanité. Le rythme des gardes en
caserne était extrêmement soutenu et source de grandes tensions
psychiques et de non moindres fatigues physiques. Logé en caserne, mes enfants et mon épouse
ont vécu les interventions au jour
le jour, le débrieffing était familial
mais salutaire pour tous …
3SM-Mag : Quelles sont tes origines familiales et scolaires?
JLS : Né dans l’Hérault, ayant
grandi dans le Gard, j’ai suivi mes
études à la Faculté de MontpellierNîmes. Un stage décisif en réanimation médicale au CHU de Nîmes avec une super équipe de
médecins m’a donné le goût de la
médecine d’urgence et de la réanimation.
3SM-Mag : Comment vois-tu la répartition des rôles avec nos amis
hospitaliers?
JLS : Je conçois le 3SM comme un maillon indispensable de
la chaîne des secours, une interface bénéfique entre le monde de
la santé d’où je viens, et le monde
des sapeurs-pompiers où je suis.
Aujourd’hui, il n’y a plus de place pour la rivalité, nous sommes
trop peu nombreux à exercer cette activité de médecine d’urgence. Je pense avoir établi d’excellent contact avec mes confrères
du SAMU 35 pour mettre en place
une complémentarité qui soit acceptable par nos directeurs financiers respectifs.
3SM-Mag : Tu as eu une importante activité VRM. Quel est ton vécu
de cette médecine particulière ?
JLS : J’ai exercé la médecine d’urgence chez les sapeurs-pompiers
de 1991 à 2003. Je garde de cette période un sentiment partagé :
3SM-Mag : Comme médecin chef
sur quel service santé peux-tu
t’appuyer ?
JLS : L’organigramme du SDIS 35
se déploie autour de quatre entités
appelées Directions : Direction administration & finances, Direction
gestion des risques, Direction ressources opérationnelles, Direction
santé (chefferie santé). Le positionnement élevé de la Direction santé
au sein de l’organisation du SDIS
est déjà par lui même un atout majeur sur lequel je peux m’appuyer.
La Direction Santé c’est aussi une
équipe d’hommes et de femmes
sur qui je peux compter. En m’incluant dans l’effectif, l’équipe de
direction comprend : trois médecins SPP (bientôt quatre), un médecin du travail SPV, trois infirmiers SPP, un pharmacien SPP,
un pharmacien SPV, un vétérinaire SPV, deux secrétaires administratives et 2 secrétaires médicales,
un sous-officier SPP. Mais la Direction Santé ce n’est pas tout le
3SM, il convient de mettre à l’honneur l’ensemble des infirmiers,
médecins, pharmaciens et vétérinaires qui remplissent consciencieusement leurs missions dans
les Centres de Secours.
3SM-Mag : Quels sont tes projets
de service ?
JLS : Tout n’est pas encore formalisé, mais j’insisterai sur 2 points :
• Optimiser la pluridisciplinarité
au sein de la Direction Santé. Il ne
suffit pas d’avoir dans son équipe,
des infirmiers, des médecins, des
pharmaciens, des vétérinaires et
des secrétaires, faut-il encore que
chaque personne trouve sa place
et puisse exprimer son savoir-faire en partenariat avec les autres.
Chaque membre de la Direction
Santé est positionné sur un Groupement Fonctionnel : Santé-Instruction / Santé-Logistique / Santé-Travail / Santé-Secours. L’objectif est de structurer le champ de
nos activités de santé sans pour
autant construire de néfastes cloisonnements. Ainsi, le groupement
Santé-Logistique qui comprend la
PUI n’est pas un domaine strictement réservé aux pharmaciens, de
même que le groupement SantéTravail qui regroupe la médecine
de prévention et la médecine d’aptitude n’est pas réservé aux seuls
médecins.
• Développer le volontariat des
métiers de santé. Sans surprise,
la pyramide des ages des médecins du 35 est totalement inversée : 22 médecins de moins de
50 ans, 46 médecins de 50 ans et
plus … Le 3SM est dès aujourd’hui
Service de Santé et de Secours Médical
en difficulté face à ses missions de
médecine de prévention, de médecine d’urgence, de soutien sanitaire, même si ces dernières années les infirmiers sont arrivés fort
opportunément pour soutenir, voire remplacer l’action des médecins. Il faut rapidement lancer des
actions en faveur du volontariat
médical. Une première action de
la Chefferie Santé consiste à être
présent sur le terrain, à visiter les
centres de secours, à écouter les
chefs de centre, à rencontrer les
médecins déjà engagés. Le positionnement bienveillant des chefs
de centre vis à vis des membres
du 3SM est fondamental si l’on
veut créer de nouvelles équipes
de médecins dans les centres de
secours.
3SM-Mag : Penses-tu développer
un pôle formation à Rennes ?
JLS : La formation des métiers de
santé dans le cadre sapeur-pompier est un dossier sensible. Il faut
viser la qualité, mais rester réaliste.
La difficulté est d’arriver à décliner
à tous les niveaux, national, zonal,
régional, départemental et même
local un programme commun de
formation. Les officiers de santé
sont demandeurs de formations
simples et pratiques qui leur donnent la capacité d’exercer leur art
en toute confiance et toute rigueur.
Il faut leur offrir cette formation.
3SM-Mag : Es-tu un médecin chef
heureux de son choix de vie professionnelle ? Aurais-tu des propositions à faire dans ce cadre à
nos instances ?
JLS : Oui, même si beaucoup de
choses restent à faire, même si
mon travail s’est beaucoup éloigné
de la médecine d’urgence, je suis
heureux d’être médecin et satisfait
d’être médecin chef d’un 3SM.
Le département d’Ille-et-Vilaine
s’étend sur 6 775 km², le quart de
la superficie bretonne.
On y compte :
• 352 communes dont 8 villes
de plus de 10 000 habitants :
par ordre décroissant, Rennes,
Saint-Malo, Vitré, Fougères,
Bruz, Cesson-Sévigné, Dinard et
Redon.
• 53 cantons.
9
R
evue de PRESSE
Oxygénation à flux continu
comme
seul
mode
de
ventilation dans la prise en
charge des arrêts cardiaques
extrahospitaliers.
Travail multicentrique des SAMU
de Lille, Lyon, Créteil, Necker,
Mulhouse, St Etienne, du SMUR
de Poissy et du Service Médical de
la BSPP. Intensive Care Medicine.
2006.
Le but de ce travail était de valider
l’intérêt de la valve de Boussignac
dans le cadre de la prise en charge
de l’arrêt cardiorespiratoire. Deux
groupes de patients ont été déterminés de façon randomisée. Un
premier groupe bénéficiait d’une
ventilation mécanique (VM) par
l’intermédiaire d’une sonde d’intubation trachéale classique. Un
deuxième groupe bénéficiait d’une
insufflation continue d’oxygène
(ICO, 15l/min) au travers d’une
valve de Boussignac. Les mêmes
séquences de compressions thoraciques externes étaient réalisées dans les deux groupes et un
contrôle de l’oxymétrie de pouls
réalisé toutes les 5 minutes. Au
total, 457 patients ont été inclus
dans le groupe VM et 487 dans
le groupe ICO. Après analyse, les
deux groupes ont été équivalents
en terme de retour à une circulation spontanée (20% groupe VM
versus 21 groupe ICO), comme
en terme d’admission à l’hôpital (16% vs 17%) ou que sortie
de l’hôpital (2,3% vs 2,4%). Le
groupe Boussignac présentait
cependant plus fréquemment un
pouls perceptible et une Sp02
> 70% était plus souvent notée
Par ailleurs, ce groupe présentait
moins souvent de fractures de côtes. Pour les auteurs, la valve de
Boussignac permet une prise en
charge simplifiée de l’arrêt cardiorespiratoire, avec une efficacité au moins égale à celle obtenue
avec une intubation classique, et
elle réduit les complications.
N.D.L.R. : Remarquable travail
réalisé avec beaucoup de rigueur.
Il va tout à fait dans le sens d’une
meilleure prise en charge globale
et par le plus grand nombre de
patients présentant un arrêt
cardiaque.
10
Le 3SM d’Indre et Loire
Rencontre avec le Lt-Col Patrick
DAHLET, Médecin chef
La Rédaction
3SM-Mag : Patrick, Peux-tu nous
évoquer ton parcours pour arriver
à ton poste en Indre et Loire ?
Patrick DAHLET : Mon histoire
de médecin sapeur pompier commence à Royan en Charente Maritime en 1983, date à laquelle je
m’installe en association avec un
confrère médecin sapeur pompier. A cette époque le centre de
secours principal de Royan était
équipé d’une VRM armée du 15
juin au 15 septembre par deux médecins militaires appelés qui se
relayaient chaque semaine pour
médicaliser toutes les interventions des sapeurs-pompiers sur
ce secteur touristique particulièrement fréquenté durant l’été. Une
fois la saison estivale arrivée à son
terme mon associé restait le seul
médecin assurant les secours préhospitaliers puisqu’il n’y avait pas
de SMUR hospitalier à Royan.
Après avoir complété ma formation avec un DIU d’oxyologie et
de médecine d’urgence obtenu en
1984 à Toulouse, je signais un engagement de sapeur-pompier volontaire. L’objectif était de pouvoir
monter une garde VRM 24/24 au
sein de notre cabinet de groupe
tout en ménageant notre clientèle qui s’est habituée à voir la petite Renault 5 rouge s’arrêter devant
notre porte toute sirène hurlante…
En 1994, l’installation d’un SMUR à
Royan soulageait un peu nos emplois du temps en nous déchargeant de la prise en charge des
malades à domicile.
Malgré tout, mon activité de médecin sapeur-pompier a continué
à s’enrichir, puisqu’après avoir
passé le DIU de médecine de catastrophe, puis celui de médecine
sub-aquatique et hyperbare, j’ai
été chargé de l’encadrement des
stages de plongeurs, de la mise
en place de la réforme du secourisme et de son suivi.
Et puis, en l’an 2000, je découvre
une offre d’emploi pour un poste de médecin sapeur pompier à
temps plein à Blois en Loir et Cher.
A 45 ans, voilà l’occasion que je
cherchais pour changer de vie car
j’avais été sensible à l’argument
d’une de mes anciennes patientes
qui m’expliquait un jour qu’avec
ses 80 ans elle avait eu la possibilité de vivre 2 vies, ce que sa mère,
décédée à l’âge de 49 ans n’avait
pas pu connaître.
Bien évidemment il n’a pas été facile de quitter une ville de bord de
mer avec 3 enfants qui avaient fait
de la plage leur cours de récréation !
A Blois j’ai occupé les fonctions
de médecin chef adjoint, ce qui
m’a placé au centre du fonctionnement d’un 3SM et m’a fait découvrir le monde de l’Administration,
bien différent de ce que j’avais
connu pendant mon activité libérale. Cela faisait aussi partie du
changement que j’avais voulu.
En occupant un poste d’adjoint,
je rêvai plus ou moins de devenir
calife à la place du calife ! Alors,
quand le poste de Didier Gâteau
s’est libéré à Tours je n’ai pas hésité à proposer ma candidature qui
a été retenue. J’accédais donc le 1
novembre 2003 au sommet de la
hiérarchie du 3SM en Indre et Loire.
3SM-Mag : Comment est structuré ton service ? (de l’Etat Major
aux médecins de Corps, en passant par les ISP)
Une Edition Urgence Pratique Publications
P.D. : Dès mon arrivée j’ai la grande chance d’avoir été associé à
l’élaboration du projet et à la réalisation de la construction du service de santé au sein de la nouvelle
direction départementale installée
à Fondettes dans les faubourgs
de Tours. Nous avons dans ce bâtiment un service fonctionnel, parfaitement adapté à nos besoins
puisqu’il regroupe sur deux niveaux et 400 m2 de surface le service de santé proprement dit et la
pharmacie à usage intérieur.
Au sein de la direction, nous sommes trois professionnels puisque
j’ai à mes côtés le commandant
Denis Pillette, pharmacien chef et
l’infirmier Christophe Duveaux, infirmier coordonnateur.
Notre département étant découpé en 5 compagnies autour de 5
CSP (Tours, Chinon, Loches, Amboise et Neuillé Pont Pierre), j’ai organisé le 3SM sur le même schéma avec 5 médecins de compagnie, tous volontaires. En tout, le
3SM compte 56 médecins, 4 pharmaciens, 26 infirmiers, 3 vétérinaires et 6 psychologues.
3SM-Mag : As-tu des projets de
service ?
P.D. : Je donne une grande importance à la participation du
3SM aux missions opérationnelles du SDIS. Ainsi, à terme, tout
médecin ou infirmier opérationnel sera doté individuellement
d’un sac médico-infirmier dont
le contenu a été élaboré en collaboration avec nos confrères du
SAMU et autour duquel ont été rédigés les protocoles infirmiers. A
cet équipement s’ajoute un paquetage spécifique en EPI (combinaison, casque F2) et l’équipement des véhicules des médecins
en feux à éclats et trois tons.
Le développement du soutien sanitaire est également une priorité avec la mise en place d’une
grande campagne d’information
auprès des chefs de centre et des
chefs de groupe afin de les sensibiliser à l’intérêt de déclencher le
soutien du 3SM lors des interventions ayant une certaine ampleur.
Enfin, l’année 2006 verra une réorganisation de notre tente PMA,
avec la réalisation de 4 unités indépendantes installées à bord de
véhicules répartis aux quatre coins
du département dans des CPI. Ce
dispositif doit permettre une intervention rapide du module le plus
porche du sinistre avec la possibilité de monter en puissance avec
le renfort des autres modules en
fonction du nombre de victimes à
traiter.
3SM-Mag : Quels sont les risques
et missions essentiels dans ton
département?
P.D. : J’ai des scrupules à parler
de risques pour ce département
élus par les rois pour y installer
leurs plus belles demeures et par
Rabelais pour y chanter le plaisir
de vivre. Malgré tout la Loire reste
« le fleuve sauvage » auquel il faut
ajouter l’Indre et le Cher tout aussi capricieux.
Sur le plan industriel nous comptons de grandes entreprises pharmaceutiques (Sanofi) ou industrielles (Michelin) ainsi que la centrale nucléaire de Chinon.
L’Indre et Loire est également
confrontée à un important développement autoroutier puisque
Tours va constituer un nœud de
communication entre l’A10 Bordeaux-Paris, l’A28 Tours-Le Mans
et l’A85 Bourges-Nantes.
3SM-Mag : Comment se passe
l’articulation avec les autres services d’urgence?
P.D. : Actuellement le SDIS
construit une structure totalement innovante pour traiter les appels d’urgence puisque nous nous
associons au SAMU pour créer
le premier véritable centre commun de traitement des appels.
Ainsi, à partir du printemps 2007,
les numéros d’urgence 15, 18 et
112 seront regroupés et arriveront sur une structure unique capable d’enregistrer la demande de
secours et d’envoyer les premiers
moyens d’intervention. L’intervention ainsi déclenchée sera ensuite suivie par le SAMU pour ce qui
concerne la partie sanitaire et par
le CODIS pour ce qui concerne la
partie non sanitaire.
Ce projet va donc beaucoup plus
loin que le rapprochement des
deux structures, il s’agit d’une véritable association avec le partage
d’un outil informatique commun.
Nous nous préparons à une modification profonde des cultures de
nos agents qui devront acquérir
une polyvalence en matière d’analyse de la demande et d’engagement des moyens.
3SM-Mag : Tes infirmiers sontils protocolisés ? Comment cela
fonctionne t-il ?
P.D. : Je pense que les 3SM doivent mener une réflexion de fond
sur la place des infirmiers dans les
secours préhospitaliers.
Ce qui fait la grande différence entre les médecins et les IDE c’est le
mode de pensée : le médecin est
formé pour analyser une situation
et prendre une décision thérapeutique, l’IDE est formé pour appliquer cette décision avec une parfaite maîtrise des gestes thérapeutiques.
Or, aujourd’hui il existe des
moyens techniques qui permettent à un médecin régulateur situé
à plusieurs kilomètres d’un VSAV
de voir sur un écran en temps réel
les paramètres vitaux d’une victime monitorée par un IDE (un tel
appareillage est déjà opérationnel dans le Vaucluse). L’IDE qui est
dans le VSAV sait également observer et transmettre par radio ou
téléphonie portable des éléments
sémiologiques qui vont permettre
au médecin de prendre sa décision thérapeutique (il est évident
Service de Santé et de Secours Médical
que cette prise de décision loin du
patient demandera à certains médecins de faire leur révolution intellectuelle !).
Une fois la décision thérapeutique prise par le médecin, l’IDE est
dans son domaine de compétence pour appliquer cette décision
avec des gestes qu’il maîtrise parfois mieux que certains médecins
pour ramener rapidement le blessé sur une structure hospitalière
qui est la plus adaptée pour assurer la prise en charge de toute
détresse (avec scanner, écho, salle d’op, possibilité de transfusion
sanguine, etc).
Les gestes mis en œuvre en préhospitalier par l’IDE doivent se limiter au strict nécessaire pour rapatrier le patient sur cette structure hospitalière selon le principe
anglo-saxon du «scope and run»
dont on sait aujourd’hui qu’il est
aussi efficace en terme de mobimortalité que notre stratégie de
médicalisation à la française.
En ce qui me concerne, dans un
premier temps j’ai équipé les infirmiers opérationnels avec le même
sac que celui destiné aux médecins. Ce qui différentie l’infirmier,
c’est qu’il ne peut utiliser les produits mis à sa disposition que lorsqu’il est en présence de pathologies dont la thérapeutique est univoque (ACR, coma hypoglycémique, crise aigue d’asthme, choc
anaphylactique…) ou sur prescription du médecin régulateur à qui
l’infirmier a transmis ses observations.
J’attends avec impatience que les
systèmes de monitorage embarqués soient plus abordables pour
envisager l’équipement de VSAV
paramédicalisés.
3SM-Mag : Des souhaits?
P.D. : La démographie médicale et l’âge moyen des médecins
actuellement en exercice me fait
craindre des difficultés de recrutement dans un avenir proche.
Je souhaite donc que nos jeunes
confrères soient plus encouragés
à participer au service public offert par les sapeurs pompiers et
que notre ministère participe aux
mesures incitatives à l’installation
en échange d’un engagement de
ces médecins dans nos centres
de secours.
11
Médicaliser le feu de forêt
L’expérience du SDIS du Var (83)
Propos recueillis par le Med Cdt Eric TORRES - Rédacteur en chef
Le SDIS 83 s’est taillé une solide réputation en
matière de lutte contre le feu de forêt. Son 3SM
développe depuis quelques années une doctrine
de médicalisation systématique des plus gros
sinistres sur laquelle s’alignent progressivement
d’autres départements du Sud de la France…
Rencontre avec le médecin Lt-col Jacques LENEVEU
Médecin chef adjoint - 3SM du SDIS 83
3SM-Mag : Quel est l’historique
de la médicalisation des feux de
forêt ?
Lt-col Jacques Leneveu : Ce n’est
pas un nouveau concept. Nous
disposons depuis des lustres d’un
règlement opérationnel. Même s’il
n’était que rarement mis en œuvre,
il avait néanmoins le mérite d’exister. Il avait été développé du temps
du médecin colonel Charles Prim.
A son départ et jusqu’à la départementalisation, tout a continué à
fonctionner tant bien que mal selon le « systéme D ». En vérité, tout
cela ne marchait d’ailleurs pas si
mal : en fonction des besoins il y
avait toujours moyen de faire intervenir localement un médecin de
CS. Tous les centres dotés d’un
VSAB disposaient en général d’un
médecin de proximité et les bonnes volontés ne manquaient pas.
3SM-Mag : Qu’est ce qui a changé
avec la départementalisation ?
J. L. : Après la départementalisation les médecins de corps se sont
fait plus rares. Beaucoup de ceux
qui étaient déjà là se sont progressivement désengagés, en partie du
fait de la montée en puissance des
SMUR. C’est dans ce contexte que
nous avons dû faire face aux gros
feux de l’été 2003. Le nouveau directeur départemental, le Col Eric Martin
a immédiatement compris qu’il était primordial
d’assurer une présence médicale sur le terrain. Par chance, cette
couverture médicale a
bien fonctionné cette
année là malgré l’absence de cadre strict. A
l’heure du bilan la nécessité
12
d’une organisation plus rationnelle s’est imposée, et cela d’autant
plus que le CSP de Toulon disposait déjà depuis une dizaine d’année d’une solide expérience locale de médicalisation d’une VRM
dédiée exclusivement aux feux.
Du fait de la conformation de notre département, coupé en deux
par la chaîne des Maures, nous
avons donc choisi de doter d’une
VRMTT deux de nos trois groupement : un véhicule à Six-Fours
(groupement ouest) et un autre à
Draguignan (groupement est). Depuis 2004 ces VRMTT assurent en
continu une astreinte départementale du 15 juin au 15 septembre.
armées pour des périodes de 24
heures par un binôme médecin /
infirmier. Elles sont engagées par
le CODIS sur tous les « gros feux »,
c’est à dire théoriquement dès lors
que dix groupes sont en action.
Le médecin d’astreinte est mobilisable dans l’heure qui suit l’appel
(c’est le temps nécessaire pour lui
permettre de fermer son cabinet).
L’infirmier d’astreinte, qui joue aussi le rôle de conducteur, va le récupérer là où il se trouve. Ensemble, ils se rendent au PC avec la
VRMTT où le binôme dispose également d’un VSABTT. Ce véhicule est destiné à « l’extraction médicalisée » des victimes et à leur
acheminement jusqu’au PC. Si
3SM-Mag : Comment cette as- une évacuation secondaire s’imtreinte est-elle organisée.
pose elle sera effectuée par un
J.L. : Ces véhicules tout ter- VSAB standard ou par un hélicoprain disposent du même matériel tère. A ce stade une jonction avec
qu’une VRM classique : cardios- le SMUR est souvent souhaitable
cope, respirateur, sac d’urgen- pour que le binôme puisse rester
ce… En outre la pharmacie dépar- opérationnel. Lorsque le feu dure,
tementale met à notre disposition les intervenants du 3SM sont releun « lot médical feu de forêt » des- vés toutes les 24 heures. Les métiné à traiter les petites patholo- decins qui accomplissent ces misgies spécifiques. Nos VRMTT sont sions ne bénéficient pour l’instant
d’aucune formation spécifique,
toutefois une formation « PC Transmission » est prévue dès cette année. Deux tiers d’entre eux assurent des gardes dans les différents
SAMU et SMUR et sont donc rompus à toutes les techniques
de l’urgence. Nous disposons actuellement d’une vingtaine de médecins et
d’une cinquantaine d’infirmiers qui
participent à ces astreintes. Tous
sont volontaires pour assurer
ce type de mission qui n’est
imposée à aucun membre du
3SM. Publications
Une Edition Urgence Pratique
3SM-Mag : De quel retour d’expérience disposez-vous ?
J. L. : Il faut bien reconnaître que
nous n’avons connu aucun « coup
dur » depuis que cette organisation est opérationnelle (2004). Il
n’y a eu aucun accident grave à
déplorer hormis une chute de tracker. L’essentiel de l’activité concerne la « bobologie » : entorses, petites brûlures, problèmes ophtalmologiques... L’idée est surtout d’assurer une présence médicale en
cas de pépin : brûlure grave, retournement d’un véhicule sur une
piste… Précisons que la présence du 3SM sur le terrain est très
bien perçue par les intervenants,
tant équipiers que chefs de groupe : elle est pour eux synonyme de
confort et de sécurité.
3SM-Mag : Comment pensez-vous
faire évoluer cette doctrine ?
J. L. : Nous allons nous moderniser. Nous nous apprêtons à recevoir 3 VRMTT neuves. Des Defenders à châssis long et à caisse surélevée remplaceront les deux anciennes jeeps Wrangler qui ont
fait leur temps. Le véhicule supplémentaire couvrira le secteur
de Brignoles où nous nous apprêtons à mettre en place une troisième astreinte médicale. Ces nouvelles VRMTT permettront également l’extraction d’un blessé couché. En outre, à l’initiative de notre
médecin chef, le médecin colonel
René Rouvier, un cadre du 3SM
sera physiquement présent au
CODIS chaque fois qu’une VRMTT
sera engagée sur un feu. Ainsi le
suivi des blessés et les relations
avec les familles des personnels
concernés seront assurées par un
médecin référant.
© Enguerran Donteville.
P
hoto du
N°
Quand vous aurez ce numéro de 3SM-Mag entre les mains, des milliers d’estivants seront déjà sur les routes de France. Une
fois encore, c’est à vous que reviendra la mission d’assurer leur sécurité. Courage ! (et dévouement)...
Cela aurait pu vous arriver !
AKIM 3SM-Mag
L’homme est violent, connu pour ses réactions
incontrôlables. Les gendarmes le recherchent
pour une plainte déposée par une femme qu’il a
essayé de contraindre à des relations sexuelles.
Ils arrivent à le localiser, mais au moment où ils
allaient l’arrêter, il sort de son blouson un cutter et
se porte un coup à la gorge…
Le sang jaillit. Agitation, panique, cris… Les pandores, dépassés par la situation, demandent le
concours des pompiers. Ceux-ci
arrivés sur place tentent de contrôler l’hémorragie, mais n’y arrivent
que partiellement…et demandent
un renfort médical.
EVALUER
AKIM 3SM-Mag se présente sur
les lieux et fait un bilan objectif de
la situation. La victime, toujours
de bon calibre, avant la réalisation
de tout geste complémentaire sur
la plaie. L’abord veineux de sécurité étant assurée, AKIM Mag demande un kit à suture (il contient
toujours une pince de Kocher). De
la main gauche il tient un tampon
de compresses et de la droite la
pince. Il demande de relacher la
Appuyer, relâcher, regarder ce qui saigne et
clamper.
au sol, est consciente, non cyanosée, le pouls est bien perçu (donc
la PAS est au moins à 80 mmHg).
Les pompiers ont mis en place un
pansement compressif. Bien qu’il
soit imbibé de sang, il semble relativement peu efficace. La PA mesurée est effectivement à 11/7, la
SaO2 à 97%.
TRAITER EFFICACEMENT
La conduite à tenir passe par la
mise en place d’une voie veineuse
Service de Santé et de Secours Médical
compression du gros pansement
empêchant toute visualisation.
Une petite compresse appliquée
soigneusement permettra de repérer la veine jugulaire, qui, effectivement saigne en nappe. La pose de
la pince de Kocher en amont (bien
sûr) de la veine tarit définitivement
l’hémorragie.
Les suites seront simples. « Allo,
la régulation ! » : le transport au
service d’urgence se fera rapidement, en suivant le VSAV par sécurité, au cas où la pince lâcherait.
Si le temps de transport devait être
plus long, il serait tout à fait possible de placer un fil autour de la
pince et de serrer.
Mais bon, il faut bien laisser un peu
de travail aux chirurgiens !
Envoyez-nous, vous aussi vos
comptes rendus d’intervention les
plus originaux.
[email protected]
13
Tragique accident d’hélicoptère
A
La Rédaction
L’accident s’est produit vers 12h15
dans le massif de l’Astazou dans
les Hautes-Pyrénées. L’appareil,
Un EC 145 de la Sécurité Civile, s’est écrasé lors d’un exercice
de secours en montagne organisé en prévision de possibles accidents durant l’été. La manœuvre visait à récupérer, en deux
rotations, cinq membres
d’une
unité dépendant de la CRS 29 de
Lannemezan, postés sur l’arête
nord des Astazous, à l’est du
cirque de Gavarnie, à 2600 mètres
d’altitude. Les trois personnes
tuées sont le pilote et le copilote
de l’appareil ainsi qu’un CRS du
peloton de secours en montagne
de Gavarnie.
Un second CRS, grièvement blessé, a été évacué vers l’hôpital toulousain de Rangueil. Le ministre
de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, a
exprimé sa « grande émotion » à
l’annonce du drame, qui rappelle
« le lourd tribut que paient chaque
14
© E. Torres.
Lundi 5 juin, le crash d’un hélicoptère de la Sécurité Civile fait trois morts et
un blessé grave dans les Hautes-Pyrénées.
C’est un appareil similaire qui s’est « crashé » en réalisant une manœuvre du même type.
année les acteurs de la sécurité civile et de la police nationale dans
le cadre des secours aux personnes ». Il a ensuite rendu hommage pour leur dévouement, au
pilote Didier Favre-Rochex, au mécanicien embarqué Jean-Luc Ducout ainsi qu’au gardien de la CRS
29 (section montagne) de Lannemezan, Emmanuel Mandard, qui
sont décédés dans cet accident
et a exprimé « sa plus profonde
compassion aux familles des victimes ». Il a également souhaité « le meilleur rétablissement »
possible à Julien Passeron, de la
CRS 29, grièvement blessé dans
le crash de l’appareil.
Notre rédaction s’associe à ce
douloureux hommage.
Une Edition Urgence Pratique Publications
LIRE
GUIDE PRATIQUE DU SECOURS EN MILIEU PÉRILLEUX
Dr D.Savary & Coll
Ouvrage didactique et richement illustré,
ce guide pratique constitue
l’outil indispensable de tout
intervenant
en environnement difficile (mer, montagne, spéléologie, milieu équatorial). Rédigé
par une équipe de médecins rompu
aux interventions en milieu hostile,
ce document ne constitue rien de
moins que le premier traité exhaustif consacré à cette question.
Destiné à répondre aux besoins
des équipes de secours, il est appelé à devenir le « livre de chevet »
de tous ceux qui dispensent les
secours et les soins en dehors des
sentiers balisés. Une référence.
Format : 12 x 19 cm, 430 pages
Editions ESTEM
Prix : 27 euros
A
Noter
MAUVAIS « MATOS »
Victimes contaminées
en masse à Marseille
Une manœuvre du BMPM
Nous avons trouvé sur le marché
certains appareils de monitorage
fabriqués sans aucun contrôle
qualité et donnant manifestement des valeurs erronées. Nous
les avons testés : les mesures
affichées étaient pour le moins
approximatives !
Le bas prix ne justifie pas, dans
notre spécialité, leur achat. De
petits oxymètres, type Digipox
notamment, vous sont actuellement proposés.
Soyez avertis : c’est vraiment de
l’usage unique !
CONGRÈS
Nous serons présents aux :
JOURNÉE SCIENTIFIQUE
DE SAMU DE FRANCE
Nice - Agropolis
4, 5 et 6 octobre 2006
Thème : Cœur et Urgences
Informations congrès :
www.samu-de-france.fr
www.samudefrance.mcocongres.com
organisation générale :
MCO Congrès 04 95 09 38 00
www.mcocongres.com
Le 4 mai, le thème choisi par le Médecin
Chef, Pierre Ledreff, était « Prise en
charge préhospitalière de victimes
contaminées ». Sur cette question le
service médical du BMPM est vraiment le référent
national et les participants en ont pleinement
profité.
RENDEZ-VOUS
INCONTOURNABLE
Les « jeudis du BMPM » s’inscrivent dans les rendez-vous majeurs concernant la médecine
d’urgence. L’organisation est originale, puisqu’une c’est une pleine journée qui est consacrée à un
seul thème. La matinée est réservée aux exposés fondamentaux et
l’après-midi à la mise en pratique
de ce qui a été enseigné. Cela perle médecin chef de la BSPP était président
de la journée.
pour laisser ensuite Daniel Meyran, médecin Chef adjoint du
BMPM, gérer toute une série d’ateliers pratiques destinés à animer
de façon cohérente et efficace la
manœuvre de l’après-midi. Tous
les départements, ou presque, de
la façade méditerranéenne étaient
présents. Ils ont pu constater ce
qu’était une belle organisation de
terrain. Il ne leur reste plus qu’à
acquérir les belles tenues de protection et les beaux véhicules du
BMPM, mais c’est une autre histoire !
Décontamination des scaphandres.
met d’être vraiment complet sur le
sujet choisi. La formule a du succès, ce qui montre bien l’intérêt
des confrères pour une formation
continue permettant d’approfondir leurs connaissances, mais aussi d’en valider la pratique.
THÉORIE ET PRATIQUE
Le Médecin Chef de la BSPP,
Claude Fuilla, était le Président de
la Journée. Il rappela dans une excellente présentation les grands
principes de la décontamination,
Testez vos connaissances
Autour de l’IDM
QCM extraits des annales des concours d’internat.
Question n°1
Parmi les complications suivantes de l’IDM, quelle est la première cause de mortalité au cours des
premières heures d’évolution ?
A) Choc vagal.
B) Fibrillation auriculaire.
C) Collapsus cardiogénique.
E) Bloc auriculo-ventriculaire du
3ème degré.
Question n°2
Parmi les effets indésirables suivants, lequel (ou lesquels) est
Pierre Le Dreff se concerte avec son équipe.
Une unité très professionnelle.
(sont) fréquemment observé (s)
au cours d’un traitement par trinitrine ?
A) Céphalées.
B) Nausées.
C) Agranulocytose.
D) Hypotension artérielle.
E) Agueusie.
Question n°3
Parmi les étiologies suivantes, laquelle est la plus fréquemment responsable de fibrillation auriculaire
permanente ?
A) L’insuffisance aortique.
B) L’insuffisance mitrale.
C) Le rétrécissement aortique.
D) Le rétrécissement mitral.
E) l’insuffisance coronaire.
Question n°4
Parmi les effets secondaires suivants, lequel (lesquels) peut (peuvent) s’observer au cours d’un traitement par l’amiodarone ?
A) Photosensibilisation.
B) Micro-dépôts cornéens.
C) Hypothyroïdie.
D) Hépatite pseudo-alcoolique.
E) Hyperthyroïdie.
Question n° 5
Concernant l’infarctus du myocarde, la (les) réponse(s) suivante(s)
est (sont) possible(s):
Service de Santé et de Secours Médical
A) L’incidence est de 10.000 cas
par an en France.
B) La mortalité est d’environ 10%
dans la première année qui suit
l’infarctus.
C) Les études ont prouvé une diminution significative de la mortalité grâce au recours aux bêta-bloquants.
D) La principale cause de mortalité à la phase aiguë est représentée par les dysfonctions ventriculaires gauches.
E) Le risque d’ectasie ventriculaire
gauche dans les formes étendues
avec fraction d’éjection basse est
diminué par l’emploi d’inhibiteurs
de l’enzyme de conversion.
Les réponses en page 22
15
CPAP Boussignac et nébulisation
Du nouveau dans le traitement de l’asthme aigu
F
ormations
© E. Torres.
La Rédaction
La société Vygon commercialise un dispositif de CPAP (Continuous Positive
Airway Pressure) qui permet de réaliser conjointement l’administration de
bêta 2 mimétiques en nébulisation.
Si l’intérêt de la CPAP Boussignac
est bien connu des médecins de
l’urgence, il n’en est pas de même
de son utilisation couplée à l’aérosolthérapie.
QUEL INTÉRÊT ?
L’utilisation des bêta 2 mimétiques
en aérosols est recommandée au
cours des crises d’asthme aiguës
(AA) dans la mesure ou la voie inhalée est plus efficace et entraîne
moins d’effets secondaires que la
voie intraveineuse. Le fait de coupler la nébulisation et l’emploi
d’une CPAP permet de produire
des gouttelettes dont le diamètre
2
4
1
3
1/ Masque facial. 2/ Pièce en T. 3/ Nébulisateur. 4/ CPAP.
est compris entre 2 et 4 microns
et d’augmenter ainsi de 30% la pénétration de l’aérosol au niveau du
poumon (déposition plus distale
du produit nébulisé). L’emploi de
la CPAP conserve par ailleurs son
intérêt dans cette indication pour
abaisser les résistances pulmonaires, diminuer le travail respiratoire
et réduire (voir supprimer) le phénomène d’auto-PEP.
DANS QUEL CAS ?
L’utilisation couplée de la CPAP et
de la nébulisation est recommandée lors des AA sévères et graves nécessitant une nébulisation
(crise inhabituelle, prolongée ou
brutale, pas de réponse au traitement habituel, murmure vésiculaire diminué ou absent, FV >
30/min, FC > 150/min, cyanose,
DEP < 50% et/ou SaO2 < 90%)
ou des crises d’asthme semblant
peu grave initialement (traitées par
spray) et s’aggravant ou ne s’améliorant pas sous traitement médical conventionnel. Dans ces indications il convient de nébuliser à
un débit de 6 l /min en réglant le
niveau de la CPAP entre 2 et 4 cm
d’H2O.
L’utilisation couplée de la CPAP
et de la nébulisation doit débuter d’emblée, dès le diagnostic
d’AA posé, et le traitement par
bêta 2 mimétiques prescrit. Il est
à noter que, dans la mesure où la
CPAP Boussignac est un système
ouvert, le risque de barotraumatisme est inexistant.
AUTRES INDICATIONS :
Cette technique peut également
être employée lors des OAP spastiques (pression de la CPAP à de
7,5 cm d’H2O) ou des exacerbation de BPCO (pression de la
CPAP à 4,5 cmH2O mais à terminer à l’air).
Le château de Valabres.
ADVANCED CARDIAC
LIFE SUPPORT
Cette formation a pour objectif
l’optimisation de la prise en charge
des 10 premières minutes d’un
arrêt cardiorespiratoire.
La clé de son succès : peu de
théorie mais un grand nombre
d’ateliers pratiques (voir notre
article en page 21).
• Durée de la formation : 2 jours
Informations & inscriptions :
Urgence Pratique Formation
Tél : 04.67.73.18.24. ou 20
[email protected]
www.urgence-pratique.com
Dates des prochains stages :
18-19 sept 2006 (complet)
21-22 ou 23-24 mai 2007
19-20 ou 21-22 juin 2007
17-18 ou 19-20 sept 2007
Lieu : Ecole d’Application de
Sécurité Civile de Valabre (entre
Marseille et Aix en Provence).
La formation : 480 Euros*
* Ce prix comprend les documents de
travail, le livre officiel du cours, 2 repas
de midi et 4 pauses. Il ne comprend pas
l’hébergement et les repas du soir.
Welch Allyn Propaq® LT
Laissez-vous surprendre par un véritable
univers d’innovation et de technologie
dans le monde
du monitoring.
Welch Allyn France 814, rue Charles-de-Gaulle 77100 Mareuil-les-Meaux
Tél.: 01 60 09 33 66 Fax : 01 60 09 67 97 www.welchallyn.fr
16
Une Edition Urgence Pratique Publications
7
n 200
Saiso
I
ndustrie & Urgence
Urgences préhospitalières
Une approche par étude de cas
SCh Georges BRANDT – CSP Mulhouse (SDIS 68)
NOUVEL HÉLICOPTÈRE
BELL 429
Ce bi-turbine léger se caractérise par une cabine spacieuse lui
permettant d’embarquer, éventuellement, deux patients et trois
personnels médicaux. La hauteur
sous plafond est généreuse. Le
chargement se fait latéralement
ou par l’arrière.
Le constructeur s’engage sur une
charge utile de 1225 kg et une
vitesse de croisière maximum de
262 km/h. L’autonomie est de
648 km, en charge maximum.
La certification européenne EASA
du BELL 429 IFR est prévue pour
le troisième trimestre 2008.
Pour toute question :
[email protected]
KIT NRBC
La société BacouDalloz propose un
kit à usage unique protégeant
intégralement
l’intervenant des
risques biologiques
et chimiques.
Il est composé
d’une combinaison
Mutexil antistatique jetable en prolypropylène non
tissé multicouche efficace contre
les risques Catégorie 3 (type 5
et 6), d’un masque respiratoire
FFP2, d’une paire de lunettes de
protection, d’une paire de surbottes en polyéthylène, et de deux
paires de gants en latex. Ce kit
comprend, en outre, un sac poubelle pour l’élimination de l’équipement après usage.
Ce kit est intéressant pour les intervenants de l’urgence, médecins
et sapeurs pompiers, mais aussi
pour les personnes travaillant en
milieu à risque, comme les agriculteurs et les vétérinaires.
Pour plus d’information :
[email protected]
Non, toutes les jeunes femmes appelant les
pompiers pour difficultés respiratoires ne sont
pas des spasmophiles. Pour vous en convaincre
lisez ce qui suit et essayez de répondre aux cinq
questions.
LES FAITS
• Motif d’envoi des secours :
19h30, difficultés respiratoires
chez une femme de 35 ans.
• A l’arrivée sur les lieux : Susanne, 35 ans, est assise devant la table de la cuisine devant des stylos, du papier et des enveloppes.
Consciente, légèrement pâle, elle
est anxieuse et agitée.
EXAMEN PRIMAIRE
• Statut neurologique : alerte,
orientée, obéit aux ordres, Glasgow à 15
• Voies aériennes : libres
• Respiration : FV 36/min superficielle, incapable de faire des phrases complètes, auscultation claire
sur les lobes supérieurs, diminuée
dans les bases
• Circulation : peau pale, froide,
sèche. Pouls radial bien frappé
mais irrégulier, à 124/min. PA 150 /
98 mm Hg. La patiente dit « ne pas
pouvoir reprendre son souffle ».
ANAMNÈSE
• Evénements : la dyspnée est
survenue brutalement, accompagnée d’une sentation de mort imminente, alors que la patiente écrivait une lettre.
• Allergies : aucune connue
• Traitement habituel : pilule
contraceptive.
• Etat de santé actuel : sensibilité
du mollet droit 2 jours auparavant,
sans notion de traumatisme.
EXAMEN CLINIQUE DIRIGÉ
Paramètres vitaux : Pouls irrégulier à 124/min, FV 36/min superficielle, PA 150/98 mm Hg. Sensibilité du mollet droit à la palpation.
Engourdissement et picotements
au niveau des lèvres et du nez et
oppression au niveau de la poitrine. SpO² 90% à l’air ambiant. Vos
tentatives pour essayer de la calmer sont inopérantes.
QUESTIONS / RÉPONSES
1. Qu’est ce qui est significatif
dans l’histoire de Suzanne ?
La survenue soudaine d’une dyspnée sans notion d’effort avec
sensation de mort imminente et
oppression thoracique sous traitement contraceptif associée à
une sensibilité du mollet droit.
2. Que signifie cette sensation
de mort imminente ?
L’apparition soudaine d’une sensation de mort imminente doit
être prise au sérieux. Son mécanisme n’est pas connu (libération
de noradrénaline au niveau cérébral consécutive à la stimulation
du système nerveux périphérique ?).
3. Comment traiteriez-vous Suzanne ?
Poursuivez l’oxygénothérapie à
haut débit. Posez une VVP (soluté cristalloïde). Continuez le monitorage de la patiente durant le
transport. Certains services d’urgence préconisent l’emploi de trinitrine sublinguale pour traiter la
sensation d’oppression thoracique.
4. Existe-t-il une relation entre la sensibilité au niveau du
mollet, l’emploi d’un traitement
contraceptif oral et la plainte
actuelle ?
Oui : la douleur du mollet peut
témoigner de la présence d’une
thrombose veineuse profonde.
Une partie infime de cette thrombose peut se détacher et migrer
vers les poumons (embolie pulDEVENIR DE LA PATIENTE...
Suzanne fût hospitalisée avec le
diagnostique d’EP aiguë. Un ECG
12 dérivations confirma l’existence
d’une fibrillation auriculaire. Une
thérapeutique à visée anticoagulante fût entreprise au service des
urgences. Un scanner suggéra for-
Service de Santé et de Secours Médical
monaire). La prise d’un traitement contraceptif prédispose à
la survenue de thromboses veineuses profondes.
5. Quelle est la différence entre
le cas de Suzanne et une crise
de spasmophilie ?
- Une patiente pressentant une
crise de spasmophile peut être
très anxieuse et présenter des
signes vitaux similaires ; cependant, les valeurs de SpO2 se situent classiquement entre 99
et 100% et le rythme cardiaque
est habituellement une tachycardie sinusale. Essayez d’isoler un événement déclencheur
ou stressant. L’anxiété de ces
patients est facilement gérée en
soustrayant la personne à son
environnement et grâce à des
paroles rassurantes. Dans bien
des situations, l’anxiété est générée par des émotions extrêmes
(dispute).
- L’épisode de Suzanne a été brutal, et est survenu alors qu’elle
écrivait une lettre. Sa SpO2 est
à 90%, et l’anxiété est difficile à
calmer. Son rythme cardiaque
est inhabituel pour une personne
de son age sans pathologie pré
existante. Suzanne présente un
engourdissement et des picotements autour de la bouche et du
nez, ainsi qu’une sensation d’oppression thoracique, éléments
compatibles avec une alcalose
respiratoire. Suzanne présente
par ailleurs une douleur dans le
mollet et elle prend la pilule.
tement la présence d’une EP. Un
examen Doppler du mollet droit
montra l’existence d’une thrombose veineuse profonde. Suzanne fût
admise en Unité de Soins Intensifs
et guérit totalement, avec une résolution complète de sa fibrillation
auriculaire.
17
2ème journée nationale des ISP
Un essai transformé pour l’ANISP.
Cédric HAVARD - Stéphane ROCH - Association Nationale des Infirmiers Sapeurs-Pompiers
Le 20 mai à l’IFSI du CH Paul Guiraud à Villejuif, près de 200 ISP originaires
d’une cinquantaine de SDIS se sont retrouvés pour une journée d’échanges
autour de nombreuses conférences et de stands.
MISSIONS MULTIPLES
Le suivi médical spécifique lié à
l’aptitude médicale des scaphandriers autonomes légers ainsi
que la participation des 3SM au
sein des Comités Hygiène et Sécurité ont été ensuite présenté par
les 3SM de Moselle et de Seine et
Marne.
Ce dernier 3SM a également présenté un travail sur le rôle des ISP
en charge de la gestion du matériel médical et médico-secouriste au sein des SDIS. Il faut en effet aujourd’hui tenir compte des
règles et principes de maintenance et de matériovigilance (article
R. 5212-1 du code de la santé publique sur la matériovigilance, décret n° 2001-1154 du 5/12/2001 sur
la maintenance et le contrôle qualité des dispositifs médicaux).
LA BSPP AUSSI
La Brigade des Sapeurs-Pompiers
de Paris (BSPP) nous a fait l’honneur d’être présente parmi les intervenants pour un diaporama remarqué sur le rôle et les missions
des infirmiers au sein de cette unité militaire qui présente une philosophie d’emploi des infirmiers
qui rejoint celle de nombreux 3SM
dans les missions de médecine
professionnelle et d’aptitude, dans
la participation en SMUR à l’Aide
Médicale Urgente mais également
plus récemment dans la coordination médicale de l’activité SAP de
la BSPP.
Le déjeuner fut l’occasion de découvrir les formations d’adaptation
à l’emploi et autres masters européens ouverts aux ISP et de poursuivre en toute convivialité les débats de la matinée.
ASPECTS JURIDIQUES
Nicolas Couessurel infirmier de
chefferie et juriste de formation
a rappelé le fondement légal des
protocoles, les règles de rédaction, la responsabilité tant des médécins-chefs que des infirmiers
qui les mettent en œuvre, l’articulation entre les PSU et les actes relevant du rôle propre des infirmiers
lors d’un exposé très attendu relatif aux aspects législatifs liés à l’activité sur protocoles de soins d’urgence (PSU).
ACCOUCHEMENT
Les sages femmes ont été à l’honneur cette année. En effet parmi les
infirmiers sapeurs-pompiers, quelques sages femmes complètent la
liste des infirmiers spécialisés au
sein des 3SM enrichissant encore
un peu plus notre diversité dans le
© E. Torres.
LA FORMATION
Le 3SM 67 a relaté son expérience
sur l’unité de valeur Secours A Personne niveau 2 (SAP2). Ce SDIS se
donne les moyens de former son
personnels par des cours théoriques, des ateliers coordonnés par
des infirmiers, des stages hospitaliers et un examen de niveau élevé.
Les questions qui ont suivi ce diaporama ont souligné l’inquiétude
quand à la possible mise en place
d’une paramédicalisation par des
non-infirmiers sapeurs-pompiers
alors que de nombreux SDIS ne
permettent pas encore aux infirmiers de prouver leur valeur ajoutée opérationnelle grâce à la médicalisation sur protocole dans le
cadre de la réponse graduée à
l’urgence.
© ANISP.
La matinée a débuté par un exposé de synthèse sur l’encadrement
des étudiants en soins infirmiers
au sein des SDIS (3SM 03). Cette situation nécessite le rappel de
quelques règles pour permettre
un accueil en toute sécurité lors
des interventions.
Service de Santé et de Secours Médical
monde médical du 3SM autour de
l’activité sapeur-pompier. L’auditoire a ainsi bénéficié de conseils
lors de la réalisation du bilan d’une
parturiente pour permettre d’aider
au mieux le médecin régulateur du
CRRA 15 dans ses décisions, mais
également dans la prise en charge d’un accouchement inopiné à
domicile avec les éventuels protocoles pouvant être mis en œuvre.
Ces interventions peu fréquentes
génèrent un stress et un manque
d’assurance que ces deux heures
de présentation ont tenté de diminuer par des conseils et consignes simples.
AIDE INTERNATIONALE
La fin de la journée a été consacré
aux secours collectifs avec tour à
tour, un exposé sur le rôle des infirmiers en opération extérieure lors
de catastrophe naturelle et humanitaire, la réponse graduée à l’urgence collective avec la place des
infirmiers dans les différents principes de la gestion des nombreuses victimes (ramassage, tri, évacuation) et pour finir le détail de
la couverture médicale du circuit
de Magny-Cours lors des grands
prix.
LES MÉDECINS ÉTAIENT LÀ
La venue de médecins sapeurspompiers a été salué notamment
celle du Dr Bassetti médecin-chef
de l’Aude et président de la commission santé fédérale mais également dans l’assistance et parmi les participants avec le Dr Hache du 3SM 77, le Dr Vasseur du
3SM 62...
Programme chargé mais journée
réussie pour l’Association Nationale des Infirmiers Sapeurs-Pompiers crée il y a deux ans pour promouvoir la communication, le partage et les échanges entre les infirmiers des 3SM. Ces journées sont
le prolongement d’une communication permanente sur le site « infirmiersp.com » qui a été le point
de départ de l’ANISP. Devant l’afflux croissant de participants, l’intérêt et la sollicitation des sociétés
partenaires ainsi que le développement constant de l’ANISP, une
troisième journée sera organisée
l’année prochaine avec un dimensionnement supérieur et une organisation différente. Alors à l’année
prochaine.
19
Le drainage thoracique pour les nuls
A mettre entre toutes les mains
Jean Cyrille PITTELOUD - Rédacteur en chef UP Suisse
Bien qu’habituellement réservée au personnel hospitalier, la gestion d’un
drainage thoracique peut poser quelques problèmes puisqu’il se peut aussi
qu’une équipe extra-hospitalière transfère un patient équipé d’un drain
thoracique. Alors, partons à la découverte de ce drôle d’alambic.
UNE QUESTION DE BOUTEILLE
Le drain thoracique est raccordé
à un système appelé « le système
des 3 bouteilles », encore qu’en
réalité il y en ait quatre (c’est un
peu comme les trois mousquetaires !). Mais avant d’aller plus loin,
il faut se rappeler deux règles capitales dès qu’on se trouve en présence d’un drain thoracique:
• Il ne faut jamais laisser un drain
ouvert à l’air libre chez un patient
en respiration spontanée (l’action
du diaphragme devient inefficace, comme dans une plaie soufflante).
• Il ne faut jamais clamper un drain
chez un patient ventilé (risque de
pneumothorax sous tension).
Une fois en place, un drain thoracique est raccordé au fameux système des trois bouteilles. Il s’agit de
trois récipients branchés en série.
En fait, à moins d’avoir inventé la
20
Drain pour pneumothorax
Drain pour
pneumothorax
Drain pour
épanchement
Patient en position assise
Drain pour
épanchement
Patient en position couché
Incision au bistouri.
Aspiration
murale
Niveau
d’aspiration
souhaité
La première est
destinée à recueillir
les liquides drainés
Introduction du drain.
© M. Tashan / SMUR CH de Gap.
UN TUYAU « DANS »
LE POUMON
Un drain thoracique est placé
dans l’espace pleural, entre le
poumon et la paroi thoracique.
Il sert à évacuer de l’air, dans le
cas d’un pneumothorax ou du liquide, dans le cas d’un hémothorax ou d’un épanchement pleural. Il s’agit d’un drain de gros calibre, avec une extrémité multiperforée, inséré typiquement dans le
4ème espace intercostal. Son placement dépend de la nature du
drainage : si l’on souhaite drainer
un pneumothorax, l’extrémité sera
positionnée au sommet de la cavité thoracique, alors que si l’on
veut drainer du liquide (hémothorax ou épanchement pleural), elle
sera positionnée à sa base. Attention, suivant que le patient est assis ou couché, la partie antérieure
devient le sommet et la partie postérieure la base. L’opérateur devra
en tenir compte lors du placement
du drain.
Anesthésie locale.
La deuxième sert à
La troisième sert à
assurer l’étanchéité par régler la force de
rapport à l’air libre
l’aspiration
machine à remonter le temps, vous
avez peu de chance de voir ce système tel quel, mais il vous permettra de comprendre comment fonctionne les sets prémontés disponibles dans le commerce.
UN, DEUX, TROIS
(ET QUATRE)…
• La première bouteillle vous permet d’observer et de mesurer le liquide ramené par le drain. S’il ramène plus de 1000 ml d’un coup
ou plus de 200 ml/heure, c’est une
bonne idée de faire appel à un
chirurgien.
• La deuxième bouteille est une
valve unidirectionnelle liquide destinée à séparer la cavité pleurale de la pression atmosphérique.
Elle oscille avec les variations de la
pression pleurale. Ceci vous permet de vérifier que le drain communique bien avec la cavité pleurale. Si il n’y a pas d’oscillation
dans la deuxième bouteille, votre
drain est soit coudé soit bouché.
Autre indication utile : tant que votre drain ne ramène que du liquide, le liquide de la deuxième bouteille ne contient pas de bulles. Si
des bulles y apparaissent, c’est
que votre drain ramène de l’air. Cet
air peut venir d’un pneumothorax,
mais peut aussi venir d’un raccord
mal branché.
• La troisième bouteille permet, au
moyen d’un tube plongé dans le liquide, de régler la force d’aspiration choisie.
Mais j’y pense, je vous avais parlé d’une quatrième bouteille ! Oui,
car imaginez qu’un opérateur distrait branche sur le raccord d’inspiration « 2 » un tuyau d’apport
d’oxygène au lieu du tuyau d’aspiration ou qu’un des raccords
se coude. C’est ici qu’intervient la
quatrième bouteille, qui fait office
de valve de surpression, pour éviter la formation d’un pneumothorax sous tension.
Une Edition Urgence Pratique Publications
Fixation à la peau.
ON N’ARRÊTE
PAS LE PROGRÈS
Voilà, vous avez surmonté le test
des quatre bouteilles. Mais, comme je vous l’ai dit, vous ne risquez pas de trouver ce montage
tel quel dans un hôpital en 2006.
Ayez donc une pensée émue pour
nos ancêtres les Gaulois (surtout
les Gauloises !) qui ont du trimballer ces multiples bouteilles.
Néanmoins, les sets modernes,
bien que monté en une pièce, sont
basées exactement sur le même
principe.
ATTENTION
En installant votre patient dans
l’ambulance, soyez bien attentifs
à l’agencement des tuyaux sous
peine de fort mauvaises surprises.
Encore un stage ACLS pour le 3SM
A l’Ecole de la Sécurité Civile de Valabre
La Rédaction
Début mai, 17 confrères médecins sapeurs pompiers avaient pu ménager
une “pause” dans leur temps de travail pour suivre les cours ACLS.
Ceux qui n’avaient pas eu le temps
de lire attentivement le manuel
avant de venir étaient d’emblée
surpris du niveau médical, mais
les instructeurs ont su prendre
un peu tout le monde par la main
pour leur apporter un acquis nouveau au fil des heures passées à
vivre des scénarios cliniques.
© E. Torres.
SUCCÈS PÉDAGOGIQUE
Leur enthousiasme à la fin du stage faisait vraiment plaisir à voir, et
était une satisfaction pour les enseignants comme pour les Laboratoires Boehringer Ingelheim
qui avaient permis de réunir ces
confrères. Ces cours, nous ne les
présentons plus. Ils sont, effectivement, la référence tant en terme de contenu que de pédagogie appliquée. Les premiers cours
que nous avons organisés se passaient à l’Université de Montréal,
pour des raisons bien compréhen-
sibles de langue. Même si la « parlure » québécoise déroute un peu
au début, elle est tout de même
plus accessible à nos oreilles de
bons français peu doués pour les
langues, que l’anglais « mâché »
de Dallas, siège de l’American
Heart Association.
OUVERT À TOUS
Depuis quatre ans, nous avons
pu importer cet enseignement, et
le déroulons au rythme de quatre
sessions par an. A ces sessions
ouvertes à tous, et devant l’intérêt
particulier de cette approche pratique pour les médecins de proximité que sont les médecins Sapeurs-Pompiers, les Laboratoires
Boehringer Ingelheim ont souhaité apporter leur soutien pédagogique à des sessions supplémentaires réservées au 3SM. Cinq seront réalisées en 2006, et il faut relever la grande éthique, soulignée
par tous les participants, qui préside à ce partenariat. Elle est tout
à fait dans l’esprit de notre association et bénéficie en premier aux
patients.
Ont suivi le cours de cette session : Dominique Le Huu (SDIS
13), Jean Magne (SDIS 13), Dominique Henry (SDIS 13(, Jean
Daniel Desse (SDIS 55), Patrick
Lucquin (SDIS 55), François Belin (SDIS 36), François Meurisse
(SDIS18), Philippe Davadant (SDIS
32), Gilles Garet (SDIS 32), Joseph Costanzo (SDIS 32), Thierry
Brignol (SDIS 47), Jean Louis Farjol (SDIS 32), Pierre De Montbrun
(SDIS 47).
Service de Santé et de Secours Médical
C’EST EUX QUI LE DISENT !
Le Docteur Thierry Brignol est
installé à Sainte Livrade sur
Lot, gros bourg de 7000 habitants. Major de sa promotion,
nous lui avons, à tout seigneur
tout honneur, posé quelques
questions.
3SM-Mag : Thierry,
parle
nous de ta vie de MSP.
Capitaine Thierry Brignol : Je
suis MSP depuis 1995, de façon tout à fait naturelle, et travaille dans un cabinet de groupe dont un des confrères est
aussi MSP. Un autre MSP est
installé en ville. Le SAMU nous
déclenche préférentiellement
dans la journée. La nuit et les
week-ends, c’est le médecin
de garde libérale qui prend le
relais. Le SMUR le plus proche, Villeneuve sur Lot, n’est
qu’à 7 km, mais ils ne sont pas
toujours disponibles.
3SM-Mag : Que t’a apporté
ce stage ACLS.
T. B. : Je suis vraiment enthousiaste. Cet enseignement ajoute aux connaissances gestuelles secouristes que j’avais une
intégration médicale de haut niveau, et ce, en seulement deux
jours. Je crois pouvoir dire que
je vais désormais travailler, en
qualité, comme le fait le SMUR.
Il est évident que ce stage devrait être intégré à la formation de base de tout MSP. Je
me permets de souligner aussi
la qualité de la relation établie
avec Boehringer Ingelheim qui
nous permet d’améliorer notre
formation, en toute indépendance relationnelle. Ayant le
potentiel instructeur, ce à quoi
je ne m’attendais pas, je vais
essayer de développer cette formation dans ma région,
avec l’accord de mon médecin Chef, Jean-François Lortie,
et de son adjoint, Philippe Michaux.
21
RÉPONSES de la page 15
Question n°3
Réponse : D.
Par dilatation de l’oreillette gauche
en amont de l’obstacle mitral.
Question n°1
Réponse : C.
Essentiellement responsable de la
mortalité à la phase aiguë de l’infarctus. Le mécanisme est une hyper adrénergie, à distinguer des
troubles du rythme ventriculaires
secondaires liés à des phénomènes de ré-entrée.
Question n°2
Réponse : A, B, D.
Les dérivés nitrés sont des vasodilatateurs mixtes à prédominance veineuse qui diminuent le retour veineux et ainsi la pré-charge,
pouvant expliquer les phénomènes d’hypotension orthostatique.
Les céphalées sont fréquentes accompagnées parfois d’un flush facial, ces manifestations sont généralement transitoires et sensibles
aux antalgiques usuels.
Question n°4
Réponse : A, B, C, D, E.
L’hyperthyroïdie impose l’arrêt définitif de la Cordarone. En cas d’hypothyroïdie on peut proposer une
hormonothérapie substitutive.
L’hépatite pseudo-alcoolique est
une complication extrêmement
rare et à distinguer des élévations
des transaminases au double de
leur valeur normale rencontrées
chez 15 à 20% des sujets. Parmi
les autres effets secondaires, notons la fibrose pulmonaire interstitielle.
Question n°5
Réponse : B, C, E.
A) l’incidence de l’infarctus du
myocarde est de 100.000 cas par
an.
D) La principale cause de décès à
la phase aiguë sont les troubles du
rythme ventriculaire.
B), C), E) Sans commentaire
Dans la trousse du MSP
Testez vos connaissances
Narcan® – Naloxone
PROPRIÉTÉS
Antagoniste pur des
morphiniques utilisable
comme antidote.
INDICATIONS,
POSOLOGIE
• Overdose morphinique
Bradypnée : I.M : 5 μg/kg.
I.V.L. : ml par ml, d’une ampoule diluée dans 10 ml, jusqu’à
normalisation de la FR, sans chercher le réveil.
Arrêt respiratoire : ventilation assistée, 0,4 mg I.V.D.
• Diagnostic différentiel des comas toxiques.
CONTRE-INDICATIONS
Hypersensibilité connue
Coronaropathie, cardiopathie.
Malade agressif, intubé.
Prudence chez le toxicomane car
risque de sevrage brutal.
INTERACTIONS,
DÉTAILS À CONNAÎTRE
• Ne pas laisser à domicile un patient traité car risque de remorphinisation (du fait de la durée de vie
courte de la naloxone).
• Toujours précéder ou compléter d’une injection I.M. pour s’assurer de la durée d’action.
• Dans le cadre d’une TS, ne pas
oublier la possibilité de consomation conjointe d’autres médicaments ou d’autres substances
toxiques (alcool, barbituriques,
bzd...).
• Il est conseiller de n’utiliser la
naloxone chez la femme enceinte qu’en cas d’absolue nécessité.
• Conserver le produit à l’abri de
la lumière.
EFFETS SECONDAIRES
Phénomène « d’overshoot » par
stimulation sympathique en cas
d’administration brutale : tachycardie, HTA, agitation, tachypnée,
crise d’angor, etc.
PRÉSENTATION :
Ampoule de 0,4 mg /1 ml., IV, IM
SC.
CINÉTIQUE :
Délai d’action : I.M. : 2 à 3 minutes- I.V. : 1 à 2 minutes.
Durée d’effet : I.M. : 2 heures I.V. : 20 à 30 minutes.
Advancing Resuscitation. Today.
D O C U M E N TAT I O N
C I R C U L AT I O N
R É A N I M AT I O N
GESTION DES DONNÉES
D É F I B R I L L AT I O N
V E N T I L AT I O N
S T I M U L AT I O N
ZOLL® Medical Corporation est convaincu que les produits et solutions touchant tous les aspects de la réanimation
et fonctionnant en complémentarité vous aideront à améliorer la survie de vos patients. C’est pour cette raison que
ZOLL continue à intégrer dans ses appareils les nouvelles technologies indispensables pour atteindre votre objectif.
Vous pouvez être confiant dans la capacité de ZOLL à proposer des produits aux performances supérieures qu’ils soient
utilisés séparément ou intégrés dans un ensemble complet de réanimation. Rejoignez ZOLL au bénéfice de vos patients
pour des solutions de réanimation plus avancées, aujourd’hui et dans le futur.
AutoPulse™
ZOLL Médical France
01 30 05 14 97 www.zoll.fr
22
ResQPOD Circulatory Enhancer®
M Series™
AED Pro®
AED Plus™
©2005 ZOLL Medical Corporation, Chelmsford, MA, USA. “Advancing Resuscitation. Today.”, AutoPulse, AED Plus, and M Series are trademarks of ZOLL Medical Corporation.
ZOLL and AED Pro are registered trademarks of ZOLL Medical Corporation. ResQPOD Circulatory Enhancer is a registered trademark of Advanced Circulatory Systems, Inc.
Une Edition Urgence Pratique Publications
M Series™ CCT
B
outique du 3SM
Un respirateur polyvalent parfaitement
adapté aux missions des Sapeurs Pompiers
Le MEDUMAT® Easy est un nouveau respirateur simplifié pouvant
aussi délivrer au patient de l’oxygène à la demande.
eau
Nouv
Pack SAPEURS POMPIERS
Abonnement à la revue Urgence
Pratique, 1 T-shirt Sapeur-pompier,
1 Carnet d’Intervention 2006,
1 carnet Urgences pédiatriques,
1 carnet Douleur en urgence,
1 carnet Urgences respiratoires,
1 stylo, 1 Porte clé (BàB), une
pucelle SP, 1 Pin’s 3SM, 1 sac à
dos SP, une casquette.
Pack sans abonnement : 65.00 ¢
Pack avec abonnement : 125.90 ¢
Commandez sur :
UTILISATION
Deux cas de figure.
• Le patient est en arrêt respiratoire ou en bradypnée majeure.
Si le patient n’est pas intubé, il suffit de brancher la valve sur
un masque de taille appropriée et de l’appliquer de façon étanche
sur la face, en basculant
la tête en arrière : l’assistance respiratoire est
immédiate. Si le patient
est intubé, la connexion
à la sonde se fait comme
pour tout respirateur.
• Le patient est en ventilation
spontanée, mais a besoin d’une
supplémentation en oxygène. L’appareil est réglé en position « inhalation à la demande. Chaque insufflation spontanée déclenchera l’ouverture du débit d’oxygène,
l’exsufflation se faisant à travers la
valve.
COMMENTAIRES
C’est le seul respirateur pouvant
aussi délivrer de façon sûre 100%
d’oxygène à une victime en ventilation spontanée. Il est intéressant de noter que pour ce type
de patient, la réserve d’oxygène
des ambulances est préservée car
l’oxygénation ne se fait qu’à l’inspiration. Le MEDUMAT® Easy se
caractérise aussi par une assistance vocale pour aider le
secouriste.
NOTRE AVIS
C’est un appareil d’avenir qui
devrait s’imposer dans toutes
les ambulances servies par un
personnel formé. Il sera aussi apprécié des médecins pour sa polyvalence et sa simplicité d’emploi.
Prix moyen : 2 200, 00 ¢
www.weinmann-france.fr
Simple et pratique.
www.urgence-pratique.com
SAC DIMATEX SÉCURITÉ
(en matériau indéchirable Cordura)
P
UBLICATIONS
CARNET D’INTERVENTION
L’édition 2006 est enfin sortie
de presse. C’est la 5ème version de
notre « Carnet d’Intervention » né
au début des années 90 en réponse
au besoin exprimé des MSP. Comme
le bon vin, notre carnet se bonifie
avec l’âge. Actualisé, comportant de
nouvelles fiches, riche de 130 pages,
il correspondra, nous en sommes sûrs,
à votre attente, et vous ne pourrez,
rapidement, plus vous en passer.
Prix : 22 ¢ Port inclus.
Exclusivement
proposé aux
lecteurs de 3SMMag. Disponible
sur commande
seulement en
bleu marine au
prix exceptionnel de 182 ¢ au
lieu de 260 ¢
Votre commande et réglement
envoyés à l’ordre de :
Urgence Pratique Publications
BP26 - 34190 Ganges
www.urgence-pratique.com
BULLETIN D’ABONNEMENT- TARIF PRÉFÉRENTIEL 3SM
A retourner : 4, rue des Calquières - BP 26 - 34190 Ganges
4 parutions par an - Juillet 2006
3 SM - Mag est une édition
Urgence Pratique Publications
BP 26 - 34190 Ganges
Georges BOUSQUET
ABONNEMENTS
France et Dom-Tom :
Chèque
Virement
Justificatifs :
Oui
Non
Médecin Colonel Jean-Claude DESLANDES
REDACTEUR EN CHEF
Médecin Commandant Eric TORRES
CONCEPTION GRAPHIQUE
Sabine SERRES
Tél. 04.67.73.53.61 - Fax. 04.67.73.86.36
Courriel : [email protected]
Site Web : www.urgence-pratique.com
du 3SM en
1 tee shirt*
ienvenue
cadeau de b
6 numéros
12 numéros
1 an
2 ans
Pour tout abonnement : 1 exemplaire du N° «Spécial Risques Chimiques» OFFERT
Nom : ...........................................................................
Prénom : .....................................................................
Adresse :......................................................................
....................................................................................
....................................................................................
Code Postal :............Ville : ........................................
E-mail : ........................................................................
DIRECTEUR de la PUBLICATION
URGENCES
PÉDIATRIQUES
Format : 10 x 14 cm,
70 pages
A nouveau disponible !
Un guide pratique illustré
au format de poche consacré à la
prise en charge en urgence de nos
plus jeunes patients.
70 pages de trucs, d’astuces et de
conseils précieux destinés à aider
tous les intervenants de terrain à
être plus sereins et plus efficaces
dans les situations d’urgences pédiatriques.
A ne pas manquer !
Prix : 12 ¢ Port inclus.
Abonnement
Individuel France
65,10 ¢
* Tee shirt : préciser la taille
110 ¢
M,
L,
Carte bancaire N°
(Carte Bleue, Visa, Mastercard)
Date d’expiration :
Signature :
Réglement par chèque ou virement bancaire à l’ordre de URGENCE PRATIQUE PUBLICATIONS
Domiciliation Bancaire : Crédit Lyonnais Ganges Banque 30002 Guichet 03038 Cpte N° 0000079118 Z-81
Service de Santé et de Secours Médical
XL
(1) frais et commissions à la charge du donneur d’ordre.
ou tél : 04.67.73.18.220
23
PROTECTION DE L’ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE
Que se passerait-il en cas d’arrêt brutal de votre activité ?
Choisir la Protection de l’Activité Professionnelle(1), c’est opter pour la
sécurité. En cas d’arrêt temporaire ou définitif de votre activité, vous recevrez
une indemnisation(2) forfaitaire mensuelle que vous aurez préalablement définie,
le temps de reprendre le travail.
CNCEP - 383 680 220 RCS PARIS
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à contacter votre Gestionnaire de
Clientèle Professionnels Caisse d’Epargne ou www.caisse-epargne.fr
La Protection de l’Activité Professionnelle est un contrat d’assurance souscrit par la Caisse d’Epargne auprès de la MURACEF. Société d’assurance
mutuelle à cotisations variables régie par le Code des assurances, filiale du Groupe Caisse d’Epargne N° Siret 324 154 863 00017 - Siège social : 5, rue
Masseran 75007 Paris - Siège administratif : 6, rue Newton 75116 Paris.
(2)
Indemnisation soumise à conditions.
(1)
Téléchargement