Union Fédérale des Médecins, Ingénieurs, Cadres et Techniciens Etude prospective sur les métiers de la Fonction Publique Hospitalière Groupe : Manipulateurs en électroradiologie Dans le cadre de l’étude prospective sur les métiers de demain, lancée par l’Observatoire National des Emplois et des Métiers de la Fonction Publique Hospitalière, la DHOS (Direction de l’Hospitalisation et de l’Organisation des Soins) a ciblé 10 métiers considérés comme prioritaires, dont celui de Manipulateur en Electroradiologie. L es différentes organisations syndicales devaient désigner 3 personnes maximum pour participer à des groupes de travail. L’objectif de ces réunions est de rendre compte des travaux d’analyse menés sur l’évolution du métier à l’horizon 2012/2015 (en termes d’activités et de compétences) et d’identifier les enjeux et risques en matière de gestion des ressources humaines, en particulier pour la formation professionnelle initiale et continue, et dans la mesure du possible, les pistes d’ac- tions susceptibles répondre. d’y Notre Fédération a fait le choix de participer aux groupes des infirmières, des aides-soignantes et des manips radio. La première (et peut être la dernière ?) réunion pour les manipulateurs en électroradiologie s’est déroulée le 07 février 2007 au Ministère, le document préparatoire (reçu la veille) rendait difficile une préparation collective. Le fameux document a été élaboré par un cabinet privé POLLEN. Ils ont auditionné les personnels de 10 services d’imagerie (très peu de radiothérapie, pas de médecine nucléaire, pas d’exploration fonctionnelle). Ce document est truffé d’erreurs, utilise des termes inadaptés à la profession, ne reflète pas exactement la réalité de la situation. Manifestement, le Ministère aurait eu intérêt à s’entourer de professionnels compétents en imagerie pour confectionner ce document de travail. Attractivité Bien que les jeunes soient baignés dans l’informatique et le virtuel, on ne peut pas les attirer uniquement avec des machines, aussi sophistiquées soient-elles. Il y a surtout le malade (le patient) et sa prise en charge qu’il faut valoriser. Le terme « Manipulateur » reflète-t-il exactement la profession ? Plus globalement, la reconnaissance professionnelle et salariale est-elle à la hauteur des enjeux ? Formation continue Le métier étant en constante évolution, il est indispensable de maintenir ses connaissances et d’en acquérir de nouvelles. Estimer que la formation continue est principalement assurée par les constructeurs d’équipements et s’acquière «sur le terrain » est extrêmement réducteur et potentiellement dangereux. La formation continue est essentiellement assurée par les centres de formation et l’AFPPE. Les manques de moyens dans les services s’accentuent et les MER, comme tous les autres professionnels, ont de plus en plus de difficultés à partir en formation. Les facteurs d’évolutions identifiés Il faut aujourd’hui travailler à long terme et réfléchir à l’évolution de la profession avec : Les coopérations entre professionnels de santé (cf rapport Berland). Les transferts de tâches du médecin vers les paramédicaux (arrêtés des 13.12.04 et 30.03.06). Le développement de la Bulletin Fédéral N° 2007/10—page 9 Union Fédérale des Médecins, Ingénieurs, Cadres et Techniciens Etude prospective sur les métiers de la Fonction Publique Hospitalière Groupe : Manipulateurs en électroradiologie (suite) télémédecine. tence : La révision des programmes de formation intégrant la VAE (Validation des Acquis et de l’Expérience) et le système universitaire LMD (Licence-MasterDoctorat). Nomination de « Référents » (fonction limitée dans le temps). Toutes ce s évolutions s’inscrivent, bien entendu, dans un contexte de restructuration de l’offre de soin, de la pénurie de professionnels organisée, et de réduction des dépenses de santé. Les techniques évoluent, le MER n’est plus le pressebouton des dernières décennies. Il est aujourd’hui un soignant à part entière. Il faut donc revoir le contenu professionnel, redéfinir avec les médecins, son champ d’intervention. La formation initiale et continue va être primordiale d’autant que près de 45 % des MER vont partir en retraite d’ici 2015. Quelle sera la prise en compte de notre formation dans le nouveau système LMD ? Le Ministère, malgré les promesses répétées, ne laisse guère d’espoir de voir notre qualification BAC+3 être reconnue en LICENCE. Définir des expertises pouvant être validées par l’obtention de Diplômes Universitaires (D.U.) E x p e r t i s e s pouvant bénéficier d’une autonomie professionnelle de fonctionnement la 3è Niveau – Spécialisation : Spécialité validée par un diplôme supérieur (MASTER) nécessitant un jugement clinique. Exemple : Echographie – Doppler. Mêmes si ces propositions (niveaux 2 et 3) semblent ambitieuses, elles restent malgré tout limitées aux grands centres d’imagerie médicale. Quelle formation ? De nombreuses interrogations demeurent Après réflexion, quelques propositions sont apparues au cours de cette réunion : Quelle sera la reconnaissance ? Avec quel niveau de rémunération ? 1er Niveau – Formation initiale : C o m m e n t associer expertises et polyvalence dans le contexte économique que l’on connaît, quand on a de moins en moins de temps pour mener à bien notre activité, quand on passe de plus en plus de temps avec les Connaître les fondamentaux et s’adapter partout. Accepter d’être en évolution permanente. 2è Niveau - Poly compéBulletin Fédéral N° 2007/10—page 10 Les budgets formation seront-ils à la hauteur des besoins ? L’incohérence entre T2A et prise en charge des patients Quelle suite sera donnée à cette démarche ? Le document de travail va être réécrit, complété en tenant compte des remarques formulées au cours de cette réunion, il nous serait renvoyé pour la mi-mars. Expertises possibles : Contrôle qualité, Radioprotection, Hygiène, Recherche clinique, Tutorat, Gériatrie, Prise en charge de douleur, Gestion des risques, Réseaux d’images, Reconstructions. personnes âgées du fait du vieillissement de la population ? Manifestement il n’y a pas d’autres réunions de programmées. Ne soyons pas dupes…Les incohérences sont si importantes que l’on ne voit pas comment ce projet d’évolution, pourtant indispensable à la profession, Rendre la profession attractive, fidéliser les professionnels, leur permettre d’exercer pleinement leur activité dans de bonnes conditions, les associer à l’évolution des nouvelles techniques, les former pour qu’ils puissent régulièrement acquérir des savoirs, leur donner des perspectives d’évolution de carrière et de rémunération. Mais cela ne pourra jamais se concevoir sans moyens humains et financiers. Il faut continuer de dénoncer et combattre cette politique de santé désastreuse qui ne peut plus répondre aux besoins pourtant croissants de la population.