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RÉSUMÉ
Les économies d'agglomération du savoir constituent un enjeu majeur dans une
économie fondée sur le savoir, si bien que réfléchir aux déterminants du processus de
leur création et diffusion est devenu essentiel pour mieux comprendre le développement
économique urbain. En ce sens, la question de recherche à laquelle s’adresse cette
thèse vise à comprendre si l’accumulation du capital humain dans les régions
métropolitaines canadiennes et américaines engendre des économies d'agglomération.
En s’inscrivant dans le champ de l’économie appliquée, notre travail repose sur l’analyse
des phénomènes de polarisation spatiale à travers le prisme des économies
d'agglomération du savoir. Il s’agit en fait d’appliquer les enseignements de la théorie
économique urbaine et de la macroéconomie, afin de bénéficier d’un cadre permettant
de comprendre et de discuter de ces économies. Plus spécifiquement, il sera fait
référence aux travaux menés sur la croissance endogène et la nouvelle économie
géographique.
Dans le but d’aboutir à des perspectives relativement nouvelles, dans un domaine ayant
déjà fait l’objet d’analyses nombreuses, nous avons tout d’abord opté pour une nouvelle
opérationnalisation du concept d’accumulation du capital humain dans l’analyse des
économies d’agglomération.
Notre approche empirique s’inspire des travaux de la littérature sur les économies
d'agglomération du savoir. Tout comme dans la littérature, nous avons estimé les effets
de la présence de certaines caractéristiques de l’économie locale sur les salaires, puis
nous en avons inféré l'existence de ces économies. Pour ce faire, nous avons privilégié
l’approche économétrique par régressions en coupe transversale.
Notre recherche doctorale nous permet de croire que la présence de forte accumulation
du capital humain dans les villes canadiennes et américaines, en favorisant l’émergence
des économies d’agglomération du savoir, permettrait d’expliquer, du moins en partie,
les disparités de salaires nominaux et réels des travailleurs du haut savoir. Les résultats
de la recherche montrent que, bien qu’a priori le niveau moyen d’éducation représente
un indicateur adéquat de l’accumulation de capital humain, l’origine de ces économies
se retrouverait plutôt dans la spécialisation et la diversité relative des professions du
haut savoir. En effet, ces deux indicateurs permettraient de tenir compte non seulement
du savoir explicite détenu par les travailleurs – tel que le représente le niveau moyen